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une dissertation : conseils de principes de la dissertation Nature et exigences de la dissertation La dissertation est sans aucun doute un art difficile. L'art de « discou- rir avec méthode », selon la définition de l'ancien dictionnaire Littré. Elle constitue un exercice complet, exigeant a la fois une bonne assi- milation des savoirs, de la rigueur logique, un raisonnement personnel, et des qualités de style. Elle demeure a ce titre « l'épreuve reine » dans beaucoup de matiéres, et représente, dans le systéme francais tout particuligrement, U'épreuve académique par excellence. La maitrise des connaissances Cest le substrat indispensable. Un « trop-plein » de connaissances est en fait nécessaire. Une dissertation de huit pages n’est qu'une sélection d'arguments qui ont paru les plus importants. On peut dire, familiére- ment, qu’il faut « savoir 100 pour utiliser 20 ». La « ragle des 100/20 » pourrait étre ainsi popularisée. Contrairement a une idée répandue, il n'est sans doute pas de « téte bien faite » qui ne soit préalablement «bien pleine ». Une dissertation n'est pas pour autant une récitation ou une juxtaposition d’éléments de cours. Il s‘agit de « mettre en mouve- ment » les connaissances dans le cadre d'une problématique construite autour d'un sujet précis. Faire tenir une somme d’éléments dans l’es- pace étroit d'une copie requiert un esprit de synthése et un sens de la concision qui ne sont accessibles que lorsque les connaissances sont vraiment trés bien assimilées. Attention au « piége » des connaissances, qui peut conduire vouloir trop en mettre, et a surcharger la copie d'in- formations plus ou moins importantes. Il faut s‘efforcer de hiérarchiser Uinformation, de sélectionner les meilleurs arguments, proscrire le délayage et donner au texte une certaine densité, Une construction logique Une dissertation est fondamentalement une construction logique, dans laquelle toutes les idées doivent s‘enchainer dans un ordre incon- testable. Les idées principales précédent les idées secondaires. Le plan général doit refléter cette rigueur d’analyse. Mais l'effort de structura- tion ne s'arréte pas la. Il est nécessaire de l'appliquer a l'ensemble du texte, L'intérieur des parties lui-méme est structuré. Chaque phrase doit étre & sa place. Des régles simples peuvent étre respectées comme Par exemple : constat des faits, causes, conséquences. Ou bien : exposé de la thése, discussion de la thése, etc. Le respect de ces ragles de clas- -B- sement peut d’ailleurs suffire a faire une bonne bon par ailleurs). Beaucoup de devoirs comportent en fait des défauts de mise en ordre : les conséquences d’un phénoméne sont €voquées avant de l'avoir présenté, ou ce qui est de l’ordre des causes est cite apras ce qui relave des conséquences ; répétitions, retours en arriare fuites en avant, sauts (on passe du « coq a lane »), idées Précoces, oy tardives... Défauts graves qui sont dus & une élaboration insuffisante du plan. Une dissertation doit avoir idéalement la rigueur d'un exercice mathématique, dans lequel chaque étape conditionne la suivante, Lune des conditions formelles a Tespecter nécessairement est celle de UVéquilibre des parties et des sous-parties. Des parties déséquilibrées révélent une défaillance du plan. copie (si le Conteny Un raisonnement personnel Une dissertation doit @tre ensuite le fruit d'un raisonnement Person- nel. Chaque sujet est différent, et est traité de facon spécifique. Aucune « recette magique » ne pourra dispenser d'un effort de réflexion. Le rédacteur d’une copie doit faire sentir qu'il est le maitre du récit, quil en domine la trame. Il doit montrer quiil a des idées. Il faut certes se référer aux auteurs, mais de facon équilibrée et sans abuser de cita- tions. Une dissertation est une démonstration, qui implique de prendre Position (de facon nuancée) dans un débat contradict ire. La lecture des copies révéle d'ailleurs a cet égard que chacune est toujours en fait une «ceuvre» singuliére. Une subjectivité a assumer... Chaque «auteur» reclasse les faits et arguments selon « sa conception du monde », suivant l'ordre et les Pondérations qu’il a choisis. Des étu- diants ayant suivi le méme cours, ayant sensiblement les mémes connaissances, vont aborder toujours différemment une question posée ! Chacun aura interposé son « filtre dinterprétation ». I n'y a donc pas de copie « type ». Pour une méme note, chacune aura un pro- fil différent : idées générales, arguments retenus, construction... Une certaine liberté de traitement et d'interprétation est donc permise. Elle est & la base de l'exercice, Les correcteurs y sont habitués, et n‘ont pas dattentes particuligres autres que : la cohérence, le degré d'approfon- dissement du raisonnement, la richesse du contenu, la qualité du style. Pour étre toujours une ceuvre Personnelle, une dissertation n’en reste Pas moins une épreuve académique qui doit Tespecter certaines régles de construction et de Présentation. Un exercice de style Une dissertation enfin est aussi un littéraire qui Tequiert une certaine Vexpression est fondamentale car Pensée sans langage. Lexpression exercice de style. C'est une épreuve Maitrise du langage. La qualité de elle conditionne la pensée. Pas de est le test de la pensée (« Ce quise ue congoit bien s‘énonce clairement, et les mots Pour le dire... »). Le style doit étre clair avant tout, mais une certaine esthétique peut étre recherchée, en évitant toutefois Uemphase ou la préciosité (la vraie éloquence, comme on sait, se moque de Véloquence...). Une pensée subtile ne peut en aucun cas s'exprimer dans un langage fruste. Une véritable maitrise de U'expression Feprésente peut-étre ce qu'il y ade plus difficile, et requiert beaucoup d'entrainement, de lecture « ac- tive », de curiosité et d'intérét pour écrit en général. L’évaluation d'une copie Pour mieux comprendre les attentes des Correcteurs, est reproduit ci- dessous un baréme utilisé pour la correction des épreuves « d’Analyse économique et historique des sociétés contemporaines » (AEHSC) figurant au concours d’entrée d'une grande école Parisienne de ges- tion. Baréme pour la correction Un baréme en « Analyse économique et historique » ne peut étre appliqué avec la méme rigueur qu’en mathématiques ou en langues. La lecture des copies montre que chacune est une « ceuvre » spéci- fique, avec ses qualités et ses défauts, Vappréciation de son niveau global ne pouvant étre assurée que par le correcteur, et relativement aux autres copies. Néanmoins, afin d’harmoniser la notation, cer- taines exigences doivent étre satisfaites, que l'on peut pondérer de la fagon suivante. Qualité du plan, introduction et conclusion, structuration de la démons- tration = 6 points/20 Apprécier la clarté du plan et sa pertinence au regard de la question posée. Un plan ne se réduit pas a la définition de deux ou trois grandes Parties. C'est une structuration aussi fine que possible, démontrant Uesprit analytique du candidat, son aptitude a classer les idées et a les hiérarchiser. Cette exigence formelle permet de révéler le niveau de la rigueur d’esprit, le contraire étant une compilation désordonnée, jux- taposition d'idées non reliées, mélange d'idées témoignant en fait d'une incompréhension des problémes et d'une assimilation insuffi- sante du programme. Les exigences de forme rejoignent les exigences de fond. Il n'y a pas d’opposition entre le fond et la forme. Une bonne forme n'est possible que lorsque le fond est bien maitrisé. Lintroduction doit témoigner des mémes qualités : amener logique- ment le sujet, le poser, l'expliciter et justifier les grands axes d'analyse. La conclusion doit apporter une réponse et dégager des perspectives. —15- La copie doit étre aérée, dégageant des paragraphes d'idées bien dis- tingués dans l'espace, traduisant la construction logique du raisonne- ment. Connaissances économiques et historiques = 12 points/20 Velller 8 un équilibre relatif entre l'économie et l'histoire, variable en fonction du sujet, mais fidéle & l'esprit de la matiére. Une bonne copie devrait comporter la citation d'au moins cing ou six auteurs. Les théo- ries économiques de base doivent tre évoquées, et utilisées dans la construction méme du raisonnement. Les descriptions de faits histo- riques ne doivent en aucun cas se substituer & I'élaboration d'un véri- table raisonnement. Qualité du style = 2 points/20 Le style est le révélateur imparable du niveau culturel global! dot {tre valrisé, Les fautes d'orthographe doivent étre pénalisées: rete’ un point par tranche de dix fautes. Conseils sur la forme et de méthode La gestion de I’épreuve Bien gérer son temps imi- + Le temps dune épreuve dlexamen passe tes vite et i faut CPt ser Pour un devoir de quate heures, organisation du temps ¢° @)peu prés la suivante. 1. stent jes Wanalyse du sujet, la recherche des idées et ta mobilsaton dl ten = une heure environ. ate du plan, d'un véritable plan, clest-a-dire com log parties ol ensemble des arguments sont classés & Reuement = une demi-heure environ. faction = deux heures trente, y compris la relecture- renant de firarchises ang av + Soit une préparation d’ rante-cind 4 aration d'une heure trente, une heure qU2" ur tere de fagon 8 dégager une marge de temps suit et iger. La rédaction est capitale. Il faut disposer de sum apie 2 temps pour por le ar ensemble Se arguments. Pouvoir, quantitativement, évoque! oe une que l'on a pré it devoir @ ‘cond prévus, et terminer le 7 sion, Un bon devoir ne doit pas comprendre moin: la rédaction est précieux pour is de a" PageS. Le temps allous 3 ‘affiner 24 a tg du style, solgner la présentation, éradiquer toutes les fautes d’or- thographe. Le style est I’élément le plus révélateur du « niveau ». pubon usage dubrouillon + Dans la phase d’analyse du sujet, utilisez deux types de brouillon. Sur un premier type de feuillet, crivez « en vrac » les idées qui vous vien- nent a esprit dans un premier temps. Ecrivez-les en résumé et en uti- lisant des abréviations. Vous pouvez les numéroter éventuellement. Dans un second temps, élaborez votre plan sur un autre feuillet, propre, | en classant les arguments préalablement dégagés. eN’écrivez jamais au verso des brouillons, Ayez toujours l'ensemble de vos arguments sous les yeux. Numérotez vos feuillets. Soyez ordonné. Débarrassez-vous des feuilles inutiles. Utilisez des stylos de couleurs différentes, au brouillon, pour les différentes parties. = Ne rédigez pas au brouillon. Vous n’avez pas le temps. Seule l'intro- duction doit étre rédigée, ou préparée au brouillon. N’élaborez l'intro- duction qu’a la fin du temps de préparation, lorsque les idées sont claires et le plan mis au point. Vous ne pouvez pas introduire un déve- loppement que vous n'avez pas encore congu | De méme pour la conclusion. Ne la préparez pas & l’avance. Attendez d’avoir achevé votre développement pour lui apporter une conclusion... Conseils pratiques et erreurs 4 éviter Concernant la forme + Nirritez pas le correcteur par une forme baclée. Pensez au cété fasti- dieux de toute correction de copie, et ménagez au correcteur un confort maximum. Pour cela, n‘utilisez jamais un stylo a bille, mais toujours un stylo a plume, ou éventuellement un feutre. Soignez l’écri- ture et la présentation. Ne raturez pas et n’utilisez pas de « blanc ». Pas d’annotation ou renvoi dans la marge. L'usage des parenthéses doit rester exceptionnel. Soyez trés attentif & la ponctuation. + Aérez ! Faites apparaitre dans l'espace de la copie des groupes d’idées, d'une vingtaine de lignes environ, correspondant a chaque sous-partie. Laissez quatre carreaux & gauche lorsque vous changez de groupe d'idées, ou sautez une ligne. Sautez deux ou trois lignes lorsque vous changez de partie. Vous pouvez faire figurer des « étoiles » pour maté- rialiser le changement de partie (***). Cet effort de structuration claire est essentiel et vous apportera trés certainement des points supplé- mentaires. Il démontre la rigueur de votre raisonnement. Une copie compacte, a l'inverse, révéle plutét une pensée confuse. + Veillez a 'enchainement logique des phrases. Utilisez a cette fin des adverbes de transition tels que « en effet », « en outre »... pour confir- -n- il is », « néanmoins »... pour nuancer, a . Se it d'abord »... pour annoncer. Ces pss essentlelles pour articuler les arguments et donner col note dl tournures impersonnelles, et évitez de dire « Je », ou «nous », Par exemple, plutét que d’écrire : « Nous verrons dans la pre- miére partie... », écrivez : « Cet argument sera examiné dans une pre- midre partie... ». Ou bien : « Une premigre partie sera consacrée 4 Vexamen de cet argument... », etc, Ou infir. locutions hérence a De la forme au fond + La forme et le fond ne sont jamais tras Gloignés. « La forme, c'est le fond quiremonte a la surface », disait V. Hugo. La maitrise de la forme est essentielle & l'expression du fond, et téciproquement. Exprimez- vous simplement et clairement. Faites des phrases courtes. N'utilisez des concepts élaborés que dans la mesure oii ils sont maitrisés. Ne «bluffez » pas, * N’hésitez pas a &tre « Pédagogique » et a expliciter aussi clairement ossible les. ‘concepts que vous utilisez. Faites comme si le lecteur auquel vous vous adressez est un Néophyte, auquel il faut tout expli- quer. Le souci de clarté "'exclut pasipour autant une certaine:richesse de style, ou lune certaine finesse de raisonnement. ; Adoptex un ton neutre, analytique. Pas de sentimentalisme, ou de \yrisme. On ne Vous juge pas sur des positions morales, ou politiques, _ SUF une aptitude 4 intégrer dans un taisonnement des‘faits et des rectus We contradictoires, Eviter les tenterewe humour, le cor- toutes les chances d'avoir sur ce sujet une conception tre. S devez construire votre rai - tr ralsonnement en vous appuyant sur Calapan ven atte Parfois plus, mais sans exces (évitez c SUjet.Citer ie ‘OWent tre cités dans tout devoir, quel que soit le it be incipale, et année de publication si possible. Pour sity, ‘année de publicat Pensée fi Petsée dans let ‘ femps. Sachez résumer brigvernent leu" Souhaitable qe ct 4es auteurs secondaiven er eu connus. est lommes Mentionner Vinitiale du prénom des auteurs & Cohen ».. accrue seu ite. N'écriver pas w hiracn, «Thatchet MINE Si les pers eS qui frisent Virrespect et la trivialité, notam™ i Peuvent ate osso"t Vivantes, Certaine noms, consacrés par lis: Wumpeter,, “ts directement toutefois : Ricardo, Marx, Keynes > 4 o du sujet ot problématique le sujet, tout le sujet, rien que le sujet... Traite tras attentivement I'énoncé, Relisez-le plusieurs fois. Ayez le souci «Lisez nt de bien inscrire votre ralsonnement et chaque élément d'ana- cones le cadre du sujet. Demandez-vous a chaque instant ce que yse cation de tel ou tel élément que vous avez choisi de retenir apporte eet re démonstration d’ensemble, et & quelle place elle doit figurer, Le développement doit inclure des rappels fréquents de problématique, des conclusions partielles au regard de la question générale posée, « Imprégnez-vous bien des termes des énoncés. Ne traitez Pas un autre sujet, aprés avoir substitué un terme plus a votre convenance & lun de ceux du libellé. oo. + Soyez attentif au champ historique et géographique Proposé, et res- e7-le. + Sachez identifier les enjeux théoriques, et mobiliser les références empiriques pertinentes. Un exemple de réflexion préalable sur les termes d'un sujet + LESSEC a posé en 1995 le sujet suivant (la dissertation n° 25 en pro- pose un corrigé intégral) : « Les puissances hégémoniques n’‘ont-elles pas abandonné les voies du progrés aux pays qu’elles dominaient en se déchargeant sur eux de cer- taines de leurs contraintes ? » + Ce type de sujet a la formulation alambiquée requiert un effort de réflexion sur le vocabulaire utilisé. Chaque terme, Pratiquement, fait en effet probléme, et appelle un commentaire, qui doit tre amorcé dans introduction, précisé au cours du devoir lors de chaque étape du rai- sonnement, et enfin en conclusion. La notion d'hégémonie, et de «puissances hégémoniques », doit étre discutée, ainsi que le degré de perte de celle-ci par les puissances censées en avoir eu jusqu’ici l'apa- nage. Les puissances en question de plus sont-elles les véritables acteurs du processus évoqué ? Ce sont en fait les firmes qui ont cher- ché a « se décharger » de certaines des contraintes inhérentes 4 des sociétés avancées, et peut-étre liées pourquoi pas a Uhégémonie elle- méme, comme le suggére Paul Kennedy dans son ouvrage Naissance et déclin des grandes puissances (1991). Ce faisant, ce sont les firmes qui jouent contre les Etats, et desservent la capacité hégémonique de leur pays d'origine. «...N‘ont-elles pas abandonné les voies du progres... 2» Le terme « abandonné » tend a suggérer une action volontaire qui ne saurait correspondre correctement a la situation en cause. Il doit étre compris au sens ot ces puissances seraient sorties des voies du pro- grés, comme l'on quitte un chemin. « Abandonner les voies du progrés 9 aux pays qu'elles dominaient... » évoque une logique de vases com- municants dont le manichéisme est évidemment excessif, et a été sans doute voulu provoquant. « Les voies du progras », concept vague et général, désignent sans doute les capacités d'une nation a se dévelop- per, justifiant le rappel des distinctions habituelles entre croissance, développement, progrés, et une réflexion consistant a identifier ces voles. « Les voies du progrés s'abandonnent-elles », se transmettent- elles, se copient-elles ? Uhistoire économique montre plutét le carac- tére multiforme et structurel des conditions de la croissance, et Venracinement de son processus dans les caractéristiques propres 4 chaque entité nationale. Cela explique le fait quielle se répande de facon tras différenciée dans le monde, gagnant aujourd'hui certains Gpbaces précis de économie mondiale avec une vigueur qui n'est sans doute pas entigrement imputable aux relations internationales. «...AUX Pays quielles dominaient... », et quielles ne dominent donc plus? Qu’est-ce que la « domination », « Uhégémonie », questions qui ren- voient a la problématique du début. « En se déchargeant sur eux de Certaines de leurs contraintes » ; contraintes qu'il importe évidem- ment d'identifer. Traiter de facon satisfaisantele sujet ainsi posé passe Par conséquent, on le voit, par un travail de réflexion suffisant sur les concepts utilisés, qui devait tras vraisemblablement constituer l'une des attentes principales du jury. | problématique : principe et exemple ‘ La problématique, selon le dictionnaire Robert, c'est « l'art de poser les problémes »,.. Dégager une problématique, c'est au minimum erate la question du Sujet sous forme interrogative, ce qui doit ne at dans toute introduction. On pose le probléme pour \'analyser whe Une problématique, c'est plus Que cela en fait. Elle doit consis- denier les grandes dimensions d'un probléme, a les expliciter Ae nelson Pour déboucher sur une grille analyse, qui correspond Plan. Le plan est la réponse analytique a la problématique. * Exemple a partir du Sujet de UESSEC (n® 25) ci ° 25) cité cl-dessus. ane cadre le sujet, Pintroduay oe poser la question de bese su matique minimale). Une vraie problématique ae lorsque celuh or °° 2 Ecairer le sens plus précis du sujet (surto¥ a St quelque peu compl ici) Dans exemple ‘olsi, cela peut se Présenter ainsi: rises comme «la ic fe moniques ts Péceest de savoir s es pulsances usque la Rea fournement, sere o®,ertaine facon contrbué eles-mémes & : aujourd hui sap 5 Ont pas finalement intié le processus qul sem” Perle bases de leur puissance et de leur copacté4 pO rer, Les sociétés développées, en assurant un haut niveau de vie et de pro- tection sociale a leur population, en édictant une floraison de régles de droit de facon 4 protéger les citoyens et fixer un cadre clair a l’action col- lective, en se montrant aussi de nos jours de plus en plus sensibles au res- pect de environnement, ont en fait sécrété tout un écheveau de contraintes finissant par peser sur 'efficacité économique. L’enlisement dans la récession et le durcissement de la concurrence internationale depuis une trentaine d’années ont pu alors inciter les firmes des pays développés a chercher a échapper a ces contraintes, en délocalisant une partie de leurs activités dans les pays du Sud. N’en est-il pas résulté une perte de substance pour les pays du Nord, et un dessaisisserent des voies du progrés au bénéfice de pays jusqu’ici dominés dans l’ordre mondial ? » Uannonce du plan suit : « Les firmes des pays hégémoniques, en cherchant a s‘affranchir de cer- taines contraintes propres aux sociétés avancées, ont contribué par leurs transferts d‘activités a transmettre certaines "voles de progrés” 4 une partie des pays jusqu'ici dominés (1" partie). Le remodelage en cours de l'économie mondiale est loin toutefois d’éter tous leurs atouts aux, ‘puis- sances jusqu'ici dominantes, et le progrés économique ne doit pas étre congu comme un jeu a somme nulle (" partie). » L'introduction et fa conclusion Lintroduction : principes et exemple introduction doit faire l'objet du plus grand soin. C'est elle qui donne la premigre impression au lecteur, et l'on sait que c’est souvent celle- {8 qui compte. Un correcteur est souvent fixé sur le niveau d'une copie das la lecture des premiéres lignes. Il est donc conseillé de bien prépa- rer l'introduction, voire de la rédiger au brouillon. introduction est en fait trés importante. Elle a une fonction « stratégique ». On ne peut pas traiter un sujet s'il n'a pas été correctement présenté et posé au préalable. C'est la fonction de l'introduction : introduire... Uintroduction dite « en entonnoir » comporte trois parties : * Plus qu'une « accroche », un cadrage progressif du sujet, en deux ou trois phrases, qui situe le cadre spatio-temporel, ou théorique (si le sujet est théorique), de celui-ci. Ce cadrage-centrage doit amener logi- quement la question. Il faut bannir & tout jamais les phrases du genre: « De tout temps, les hommes ont toujours... » ! Exactement linverse dune vraie contextualisation. On peut ouvrir en revanche sur la Période antérieure (avant que ne survienne le probléme désigné par le sujet) ou sur l’actualité, ou pourquoi pas par une citation (en rapport avec le théme a étudier...), + La problématique :reposer la question de Uénoncé en respectant formulation (sino on pose une autre question et on s'apprete pena de travers.) et en explicter le sens. Des definitions (« lgeres 3) der termes du sujet doivent étre données normalement au couts de cr deux premiéres parties afin de fixer le champ du probléme a étudien + Lannonce du plan, dans une « phrase-plan ». Eviter les lourdeurs du genre : « Nous verrons dans premigre partie... », Il est plus adroit din. diquer les numéros des parties entre parenthases, comme dans les exemples ci-dessous. + Exemple tiré du corrigé n° 24, Sujet : « Lintégration européenne, depuis la signature du traité de Rome, a-t-elle été bénéfique 4 I'écono- mie francaise ?» «Lidée européenne est ancienne, défendue au XIX" siécle déja par Saint- Simon ou Victor Hugo. Elle est cependant restée longtemps minoritaie en France. Ce nest qu'aprés la Seconde Guerre mondiale, sous {’n- fluence d'hommes comme J. Monnet, R. Schuman, et avec la venue au pouvoir de partis qui lui étaient ouvertement favorables, que la France “se convertit a l Europe", et en est devenue depuis l'un des principaux artisans, Le traité de Rome en 1957, les élargissements successifs e” 1973, 1981, 1986, 1995, l'adoption du SME en 1979, le passage au Grand Marché en 1993, puis 8 euro en 1999 constituent les principales étapes d'une intégration économique de plus en plus poussée, et "5 doute irréversible, Réalité majeure pour la France, il est intéressant, prés de cinquante 2ns aprés [a signature du treité de Rome, de tenter d’en faire un bilan, Uintégration européenne a-t-elle été bénéfique 3 réconomie renga Sortantd‘une longue tradition protectionniste, la Frence, depuis lafin ‘années 50, a entrepris une vaste modernisation de ses structures Prove tives. Ventrée dans le Marché commun a suscité des impulsons d&c5\%° a cet égard (1” partie). D'une seconde fagon, les politiques comme” adoptées souvent a (‘initiative de la France, se sont révélées an ‘at coup d’occasions conformes 8 ses intéréts (2 partie). Sil'€ConOr ag aise doit ainsi une partie de sa force aujourd'hui & ee t- ‘européenne, celle-ci n'est pas allé néanmoins sans dificultés. 0°", tant l'économie nationale a des contraintes accrues, sans dé9°9 Jours en contrepartie les synergies espérées (3* partie). ” La conclusion : principes et exempl de i ple verse -La construction de la conclusion sult finalement le principe IN Vintroduction. On « renverse l'entonnoir », et on Sort i velo? Gvasée ». La premidre partie propose un bilan rapide 04 soule” tion 5 ‘ment et apporte une réponse finale (et nuancée) 2 la dues vée dans (introduction. La conclusion « conclut »... Elle ouvre la Pers- ive dans un second temps, tout en veillant 4 ne pas trop s'écarter du sujet. il convient d’éviter certaines banalités (fréquentes a cet endroit) ou de verser dans un optimisme béat (également usuel). Type de formule consternante a proscrire définitivement : « nous verrons. bien de quoi demain sera fait... » | + Exemople tiré du méme sujet n° 24 sur la France et UEurope, (Synthase => ) « En conclusion, l'Europe a certainement constitué une chance historique pour la France. Lintégration européenne coincide avec la période la plus dynamique de l'histoire économique de notre Pays. La concurrence dans le cadre du Marché communa accéléré la modernisation de l'appareil productif, et la réunion de moyens dans le cadre de politiques communes a permis a chacun des participants de bénéficier de ce “multi- plicateur d'efficacité communautaire” dont a parlé M, Albert. Couverture sur l'Europe a néanmoins suscité des difficultés commerciales, et affaibli les politiques nationales, conjoncturelles et structurelles, » (Ouverture =>) « La construction européenne demeure problématique. La portée 4 conférer a l'intégration est source d’un désaccord persistant, certains acteurs dominants lui souhaitant un contenu minimal. Les élar- gissements successifs ont affaibli de ce point de vue la cohérence initiale de la zone. L'influence de la France s‘est diluée. Il {ui est moins aisé de fagonner l'union a son souhait. Celle-ci lui est moins bénéfique. Elle en demeure néanmoins une puissance clé, bénéficiant du, prestige de l’anté- riorité fondatrice. Au-dela de ses ambiguités, de ses insuffisances, LEurope paraitra toutefois de plus en plus nécessaire. Face a la montée de l'Asie, des nouveaux « Etats-continents », et la puissance toujours dominante des Etats-Unis, elle apparait comme la seule possibilité d’évi- ter a la France et a ses partenaires une marginalisation dans l'économie, et aussi la géopolitique, mondiales. Il faudra, aux associés-rivaux quila composent, mieux trouver les chemins de la cohésion pour qu'elle puisse ypeser de tout son poids. » Annonces de plan et transitions : exemples + Les annonces de plan, en fin d’introduction, et au début de chaque grande partie, sont essentielles. Elles annoncent « le menu », ou la «Carte ». Elles fournissent le fil directeur qui va éclairer le lecteur sur la démarche suivie. Peu d’étudiants malheureusement présentent leurs Sous-parties en début de chaque partie. C'est un tort. Le faire donne une impression de clarté qui valorise la copie. C'est un principe univer- sel de communication que d'annoncer a l’avance ce dont on va parler. aa haque fin de partie de méme doit comporter une conclusion par- + Chaque a : vale mt une transition vers la partie suivante. i la France et l'Europe, . irés du méme sujet n° 24 sur ; edie le sens des transitions, le plan du corrigé est rappelé ci-dessous. Plan proposé : é le Marché |. L’intégration de économie francaise dans commun a constitué I’un des plus puissants facteurs de sa modernisation A. Les avantages d'un marché élargi 1. Les économies de dimension . Les effets vertueux de la concurrence iguillon européen et le renforcement de Vappareil productif | francais 1. La concentration de l'industrie 2. Une quéte générale d'efficacité C. ’émergence d'une puissance exportatrice 1. Louverture européenne et le fulgurant essor du commerce extérieur | 2. importance capitale des marchés européens n Les politiques communes et leur intérét pour Ia France ‘A. La PAC a favorisé Vessor de Vagriculture frangaise 1. Une clé de voate de la construction européenne voutue par la France 2: Un bilan global largement positif B.Les actions communes dans le domaine industriel et | nologique, et leu une stabilit K ie ‘taire en Europe ilité et d'une autonomie monet 2. Les bénéfices pour la France du SME, et de 'UEM : Les difficultés nées do "intégration européenne ! as SésEquilbres commerciaux - reat re libres qui, Prennent source en Europe inatic F vate ‘Allemagne ; libre marché et effets de domination 1. La contrainte expan Pol tiques conjoncturelles nationales relance "**"ieure et la neutralisation des politiques 4¢ 2. Les contraintes dy s 4 né- taire et bialsdéfla ME Perted'autonomie de la politique ™™ tionniste C. Le déclin de la politique industrielle 1. La politique industrielle mise en cause comme une distorsion de concurrence 2, absence d'une véritable politique-relais au niveau européen Annonce des sous-parties du 1: « Lintégration de l'économie frangaise dans le Marché commun a consti- tuél'un des plus puissants facteurs de sa modernisation : bénéficiant des avantages d'un marché élargi (A), l'appareil productif s’est considéra- blement renforcé (B), favorisant Uémergence de la France comme puis- sance exportatrice (C). » Conclusion partielle du | et transition vers le Il: « La contribution premiére de l’ouverture européenne a la modernisation de l'économie francaise est donc passée, fondamentalement, parla mise en place du Marché commun. Un deuxiéme axe de modernisation a pu s‘organiser dans le cadre plus régulé des politiques et programmes com- muns. » Annonce des sous-parties du II : « L'Europe ne se limite pas 4 une simple zone de libre-échange ou a une union douaniére. Ses promoteurs ont tenu a la faire évoluer vers une union économique, mettant en ceuvre des politiques communes. La France en a souvent été l'inspiratrice, et en a retiré, au moins autant que ses partenaires, d’incontestables avantages. Elles se sont ‘déployées dans trois domaines : l’agriculture (A), la coopération industrielle et techno- logique (B), la monnaie (C). » Conclusion partielle du II et transition vers le Ill : « Sile bilan de l'intégration européenne comporte ainsi beaucoup d’as- pects positifs, d’une portée déterminante, celle-ci n'est pas allée néan- moins sans difficultés, accentuant certaines faiblesses, réduisant les moyens de les atténuer. » Annonce des sous-parties du Ill : « Le démantélement des protections douaniéres a exposé l'économie francaise 4 de vives concurrences. Elles se Sont avérées redoutables dans beaucoup de secteurs, creusant les déficits commerciaux (A). Ueffacement relatif des frontiéres et | ‘inscription de l'économie frangaise dans un espace plus large a affaibli en outre les marges de manceuvre des politiques conjoncturelles (B). Le recul des régulations étatiques dans le domaine industriel n'a pas été relayé au niveau européen par le dévelop- pement de politiques communautaires suffisamment ambitieuses. Preuve de I'inachévement de (Europe, ou de divergences de conception -3— —— a son propos, les conséquences en paralssent dommageables dans les deux cas (C).» ion partielle du Ill: a ase diintégration de l'économie frangaise dans l'ensemble européen ne va donc pas sans poser de problémes. La France, pulssance intermédiaire, s‘est trouvée soumise a une concurrence qui a révélé ses faiblesses. Dans le méme temps se sont affaiblies les politiques publiques, au point que bon nombre de décisions fondamentales, rela- tives a la conjoncture et aux structures de l'économie, échappent désor- mais au contréle national. Les mémes instruments de régulation n’ont pas été mis en place au niveau européen, les insuffisances de l'Europe ici ne semblant pas bénéfiques a l'économie francaise. » Les principaux types de plans Logique générale Le plan constitue lossature du raisonnement Uélaboration d'un plan reléve un peu de la logique des ensembles. Un plan classe les idées en rubriques. Chaque rubrique est spécifique, et le titre en résume le contenu. Chaque ensemble d'idées comprend des sous- ensembles, Une idée principale contient des idées secondaires, a l'image d'un arbre et de ses ramifications. Un plan est une construction logique qui rend intelligible un probléme, et en fait apparaitre les dimensions principales et secondaires. L’exigence du plan ne se limite pas a la disser- tation. Toute pensée doit s‘inscrire toujours dans un cadre structuré. Lordre est inhérent a la pensée. La dissertation forme a cette exigence. Le choix du plan * Le chofx du plan global (I°/II*) est fonction du type de question poste. Des exemples sont donnés ci-dessous, Plusieurs plans sont possibles néanmoins pour une méme question. Le meilleur est celui qui permet de répondre le plus complétement, ou le plus clairement & la question Posée, L'essentiel en tout cas est qu'il y en ait un... * Deux ou trois parties ? En soi, peu importe. Cela dépend surtout 4¥ type de sujet. On peut observer toutefois qu'un plan en deux parties est souvent plus simple, et en trois parties plus subtil. Il peut y 2v0i"U" avantage a adopter trois parties. Attention toutefois aux « faux plans” en trois parties, mal construits logiquement, et qui finalement né tier net pas ! Dans un devoir de quatre heures, et de huit pages fie le probleme est aussi que l'on a pas forcément tout le temps et te pees Souhaftables Pour développer réellement trois parties. On vl : sau . a « oe », 4 moins de sacrifier les sous-P2 de essayez de faire trols parties, Dans les sulets — 26 - ere a > historique, souvent trols périodes peuvent étre dégagées (I° les conditions de départ ; I? 'évolution ; III° les problémes plus récents). Le plan, c'est aussi les sous-parties... ; ; Faire un plan, ce n’est pas seulement définir deux ou trois grandes arties. Il faut aussi construire les sous-parties. Et structurer encore les idées a U'intérieur de celles-ci. La qualité d'un devoir est fonction de son degré de construction. + La structuration doit combiner différentes logiques. Si vous avez opté par exemple pour une forme dialectique globale (I° thése ; 1I° anti- thse), utilisez pour les sous-parties un autre type de plan, analytique par exemple (1° niveau d’analyse, 2° niveau...). + Que vous ayez opté pour deux ou trois grandes parties, il convient dans tous les cas d’équilibrer les sous-parties, en nombre et en volume. Vous avez le choix la encore entre deux ou trois sous-parties (jamais plus). Deux sous-parties dans le |° (A, B) impliquent la symétrie dans le Ile. Il faut pouvoir disposer d'une certaine place (comme ici dans ces corrigés...) pour faire un plan en trois parties (I°, II°, III?) comprenant chacune trois sous-parties (A, B, C), soit neuf rubriques. Si l'on subdi- vise encore celles-ci en trois paragraphes (1,2, 3), on arrive a un « arbre a 27 branches » ! Un « plan 27 ». Une pure beauté formelle ! A utili- ser pour les rapports ou mémoires peut-étre plus facilement que dans les dissertations. Le plan analytique ou « 4 niveaux » + Comme son nom l'indique, ce type de plan consiste a dégager diffé- rents niveaux d’analyse, du type : - I? Le probléme au niveau national ; !I° au niveau intemational - I? Le probléme au niveau social ; II° au niveau économique - I Les politiques structurelles ; II° Les politiques conjoncturelles, etc. + Exemple. Sujet n° 1 : « La révolution industrielle ouvre l’ére de la crois- sance pour les sociétés occidentales. Quels facteurs ont pu en entraver l'épanouissement jusque-la ? » La question suggére le plan. Quels facteurs ont pu bloquer la crois- sance ? Le plan doit faire « l'inventaire » des facteurs explicatifs. En se focalisant nécessairement sur les aspects principaux, car beaucoup de choses pourraient étre invoquées ici (un plan analytique est plus qu'un « plan inventaire »), La démarche adoptée dans ce corrigé a sélec- tionné deux ensembles d’arguments. Les caractéristiques de la culture et de la socioculture tout d'abord, qui sont toujours importantes, déterminant les comportements et le fonctionnement de l'économie (I°). Le mode de production ensuite, caractérisé par un faible dévelop- = ~*~ pement des « forces productives » et des échanges, et tendu ve, propre autoreproduction (II°). TS gq Plan proposé : 1, Des « sociocultures » peu congruentes avec Ia cro); A. Le systéme culturel : prégnance de la tradition et faible Valorisa. tion de «l’économique » B. Le systéme social : dominance des « classes oisives » et Société figée I. Les verrous économiques A. Un mode de production traditionnel peu apte & dégager un surplus B. La faiblesse de la circulation et des échanges Le plan de type dialectique Crest le plan le plus couramment utilisé en sciences économiques, et le plus simple. Du type : I° These ; II? Antithése. Ou encore :I° Portée se Limites. Ce n'est pas un pur plan dialectique, car il ne comprend pas de synthése (comme en philosophie). Celle-ci figure si l'on veut dans la conclusion. Ce plan convient notamment face & des questions qui démarrent par des expressions telles que : « Dans quelle mesure... » « Peut-on dire que... ». Si d'ailleurs un sujet est posé de facon « plate », il est possible de le problématiser autour d'un questionnement dialectique, et donc de Poser ce type d'interrogation : « ... Aussi importe-t-il de savoir dans quelle mesure... ». Par exemple, pour un sujet tel que Salaires et ché- ‘mage, le plan dialectique traite le sujet en deux temps : |° La respon- sabilité supposée des salaires dans le phénoméne du chémage. Il? Les limites de l'argument. * Exemple. Sujet n° 22 : « Est-il pertinent de mesurer le niveau de déve- loppement d'un pays par référence a l'état de son commerce extérieur?» La réponse qui « colle » le mieux a la question est de type dialectique. Oui, il est pertinent dans une certaine mesure de se référer au com- merce extérieur pour évaluer le niveau de développement, mais la cor- rélation rencontre des limites, car le commerce extérieur recéle des ambiguités, et le développement est un phénomeéne large et en partie indépendant des échanges commerciaux. Plan proposé : 1. Le commerce extériour d'un pays peut révéler son niveau de développement ique A.Le volume et le solde du commerce extérieur sont souvent retenus comme témoins du degré de maturité économique 1, Le volume du commerce extérieur 2. Lesolde commercial B, La structure des échanges est significative du niveau de développe- ment d'un pays 1. La structure sectorielle, par produits, est la plus significative 2. La structure géographique des échanges, et le croisement des deux matrices des échanges par pays et par produits I. Les limites du commerce extérieur comme indicateur pertinent du niveau de développement A. Le commerce extérieur peut étre un indicateur ambigu 1, Couverture extérieure et un solde excédentaire dépendent parfois de facteurs qui n'ont pas de lien avec le niveau de développement 2. Lactivité des FMN et l'internationalisation de la production brouillent les données relatives au commerce extérieur des nations B. Le commerce extérieur sans développement, et le développement par-dela le commerce extérieur 1. Commerce extérieur et sous-développement : les problémes des PED 2, Le développement est un phénoméne global, dont la mesure exige la prise en compte de bien d'autres indicateurs Le plan progressif Ce type de plan se construit en trois parties, de facon graduée. Il per- met une décomposition plus fine que le plan dialectique. Il suit sou- vent la logique suivante : |° L'argument ; II? Ses conditions de validité ; Ill? Les limites, ou l’antithése. + Exemple. Sujet n° 15 : « La croissance est-t-elle une condition suffi- Sante pour résorber le chémage ? » Une réponse dialectique en deux parties serait possible. Une réponse progressive en trois parties parait mieux adaptée, introduisant la rela- tion intermédiaire entre l'emploi et le chdmage. Plan proposé : | Elle en constitue certainement une condition nécessaire A, Logique de la relation croissance-emploi et chémage keynésien B. Historiquement, la corrélation entre la croissance et UVemploi se vérifie globalement, mais son intensité est variable Il, ... mals la crolssance ne crée Pas toujours des emplois A. Lélasticité de l'emploi a la croissance dépend du progras technique et du cycle de productivité B, La richesse de la croissance en emplois dépend du cof et dela flexibilité du travail, ainsi que de la rentabilité de l'offre -. ot les créations d’emplols n'engendrent pas toujours un recul du chémage A. La relation emploi-chémage dépend de l'évolution de la Population active B. Un chémage « structurel » peut perdurer malgré la reprise de la croissance et de l'emploi Le plan comparatif Ce type de plan est souvent utilisé dans les Sujets d'histoire ou d'his- toire économique. Du type : Comparer l'évolution économique de Allemagne et de la France depuis le xix* sidcle. Ce qu'il ne faut pas faire dans ce cas, c'est traiter chaque Pays séparément (I° L’Allemagne; Il? La France). Ou encore concentrer les similitudes dans une partie et les dif- férences dans l'autre. Il faut en fait trouver des socles de comparaison, qui peuvent étre des périodes (comparer les deux pays a travers leur révolution industrielle, les entre-deux-guerres...), des domaines de réa- lité (Uindustrie, ta population, le commerce...), des politiques... * Exemple. Sujet n° 2 : « En quoi les expériences de croissance des grandes puissances au xix siécle peuvent-elles étre rapprochées ?» Le plan choisi rapproche ou ‘oppose les différents pays a partir de oa aspects qui semblent majeurs dans le processus de développement é XIX siécle : les liens agriculture-industrie, le réle de l'état et dumarché, et ‘ouverture extérieure. D’autres axes analyse peuvent bien alist choisis. La comparaison Porte sur les six principales puissances t s'éveillent a l'industrialisation au xixt siécle (et sont étudiées dans ce Programmes des classes préparatoires) : Grande-Bretagne, France. Etats-Unis, Allemagne, Russie, Japon. Plan proposé : |. Los llons agriculture-industrie. Les take off les plus pulssante s'opdront dane ten nue ca la modernisation 4° Vagricutture est a plus avancée sie A Les interactions vertueuses entre les deux secteurs de base 50! servent dans les trois pays a croissance forte au xix siécle : Grande-Bretagne, Etats-Unis, Allemagne les B. Dans les pays qui conservent des structures traditionneles i retards agricoles freinent l'industrialisation : France, Russie. Ul, Des révolutions industrielles plus ou moins « libérales », L'intervention de l’Etat accompagne surtout les take off tardifs, mals dépend aussi des cultures natlonales A, Take off « libéraux » et « capitalisme anglo-saxon » B. Le rdle clé de Etat dans le take off des pays retardataires Ul. Les politiques commerciales. Le protectionnisme domine (a Vexception de la Grande-Bretagne aprés 1846), mals la progression des échanges est néanmoins rapide et favorise la croissance de l'ensemble des Pays A. Des « protectionnismes » de nature différente B. Le commerce international favorise la croissance de tous Le plan historique Un plan historique doit étre adopté lorsque le Sujet mentionne explici- tement une période a étudier. Le plan doit dégager les différentes époques et les ruptures temporelles Pertinentes. En économie, on peut distinguer schématiquement trois grandes phases depuis deux sidcles: le xix sidcle jusqu’a la grande crise des années 1930, ére du « capita- lisme classique » ; les Trente Glorieuses, are d'un capitalisme plus régulé; la « crise » du dernier quart de xx siécle. Ce découpage histo- rique peut constituer la trame d'un plan pour un certain nombre de sujets. + Exemple. Sujet n° 12 : « Vous analyserez les rapports entre l'inflation et le chémage depuis 1945 » La démarche ici ne peut étre qu’historique, le sujet balisant la Période étudier. Trois phases peuvent étre distinguées. Plan proposé : 1. Le compromis des Trente Glorieuses : Vobjectif du plein emplol dans le cadre d’une inflation acceptée Il. La crise des années 1970 et la montée de Ia stagflation Il. Le renversement des années 1980-90. De Ia lutte contre V'inflation comme moyen de lutter contre le chémage a ‘explosion du chémage dans Ia désinflation Le plan Interactif Ce type de plan analyse les relations réciproques entre deux phéno- ménes. Chacun devient tour a tour variable explicative et variable a expliquer. Certains sujets se limitent a deux termes : croissance et emploi ; taux de change et croissance ; inflation et chémage... Sans tg, préciser dans quel sens la relation causale doit &tre étudiée. Elle peut étre souvent renversée, du second terme vers le premier, dans le cadre d'un plan interactif. + Exemple. Sujet n° 20 : « Développement économique et inégalités sociales dans les pays occidentaux depuis le milieu du xix' siécle » Le plan adopté dans ce corrigé est de type « interactif », mettant en évidence les effets réciproques du développement et des inégalités. Le sujet est abordé ainsi dans tous ses aspects. Ces effets paraissent étre dans les deux cas a la fois « positifs » et « négatifs », si l'on peut dire, d’oi la structuration symétrique des sous-parties. Un plan historique aurait pu étre adopté, mais les ruptures ne sont pas forcément trés nettes en la matiére, excepté sans doute pour les deux demiéres décennies. La problématique est la suivante : le développement écono- mique favorise-t-il la réduction ou l'accentuation des inégalités ? a iLfavorisé en retour, plutét par les inégalités ou par leur réduction a plan suggére qu'il n'y a pas de réponse évidente a la question poste. Les quatre configurations logiques peuvent étre observées dans I'his- toire, Plan proposé : |. Le développement Sconomique a exercé un double effet contradictoire, sur les inégalités sociales, en reculer certaines inégalités traditionnelles, et 6" ©” ‘Suscitant de nouvelles use A. La dynamique du développement économique a été port d'une réduction des inégalités rocessus B. Le développement économique est en méme temps. oe sociaux de «destruction créatrice », provoquant des déséquill " ant qui deviennent particuigrement sensibles lorsque s'2¢# les changements NI Dynamique dos inégalités at developement O° ure “ eas contrastés de la réduction des inégalités 50°! eloppement économique siecle B.Les inéglités sociales n'ont pas disparu au cours du ance Certaines se sont amplifies depuis vingt ans. LeUr Per i je deV leur renouvellement ont exerce des effets ambivalents loppement économique.

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