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REMARQUES SUR DEXPRESSION DE LA ¢ PERSONNE » EN GREC MODERNE En grec moderne, Vexpression de la « personne » est Ia fois morphologique et. syntaxique, clest-A-dire que, d’une part, certaines formes sutlisent, par tels éléments qui les caractérisent, 4 marquer des distinctions «le personnes, mais que, d’autre part, la langue recourt aussi 4 des groupes de mots ordonnés selon. certains types, pour traduire cette notion, Celle-ci est done tantat synthétique, tantot analytique, et il y a lieu de I'étudier conformément. & cette distinction. 1 Morphologiquement, c'est. seulement dans deux espaces de mots que se marque en’ gree moderne la persannalité : le verbe et le pronom personnel. 1. Le verbe néogree présente & ee ps suivantes : 4 19 deux modes comportent une expression de la. personne, dicatit et Vimpératif': 20 Lun de ces modes, l'indicatif, admet. deux types de désinences personnelles 5 3° chaque série personnelle est, autonome. 19 Parmi les modes dont, se compose le verbe, le participe est. Je seul dont la notion de personnalité est exelue, soit. qu’ill se pré- sente sous une forme invariable {-avra, & le voix active), soit, qu'il se réduise & un adjectif (-objevos et -uevas, & la voix médio-passive). Le gree moderne a éliminé un mode, Vinfinitif, anciennement attesté, mais dont la personne était absente : c'est dire que l'évo- lution de la langue, liant Vidée verbale & Vidée de personne, a abouti 4 éearter la plupart des formes du verbe quine comportaient 1 de vue les particularités 36 JOURNAL DE PSYCHOLOGIE pas cette idée, pnisqu'actuellement seul le participe fait exception, Il n’y a pas lieu de faire mention du subjonctif, car les désinences de ce mode se sont confondues avec celles de Vindicatif : sans entrer dans le probléme de syntaxe qui se pose & propos du subjonctif, ‘on peut done considérer que tout se passe comme si, du point de vue de la personne, on n’avait affaire qu’a un mode unique, On peul en dire autant des modes dits « dérivés » (conditionnel par exemple), puisque leurs formes ne sont autres que celles de l’indi- catif, dont ils se distinguent par des éléments étrangers aux dési- nences, Par contre, on peut ajouter qu’a la différence d'autres groupes de langues (romanes, germaniques, ete.), le médio-passif est marqué, non par un auxiliaire, mais par des désinences propres qui expriment la personne exactement dans les mémes conditions que l'actif (type : yave « je perds », yévovyss « je me perds» ou « je suis perdu »; yee « perds », yéoou sois perdu », ete.), L'indicatit ‘oppose, au singulier et au pluriel, trois personnes & tous les temps qu'il forme. Quant a l’impératif, c’est un mode unipersonnel, puis- qui n’exprime, & chaque nombre, que la seconde personne, Il y a done cette différence entre Vindicatif et Vimpératif, que celui-ci niexprime pas de distinetion de personnes, puisquil n’en admet qu'une seule, alors que celui-li exprime essentiellement une distine= tion des personnes ; 20 Liindicatif, qui jadis admettait cing séries de désinences personnelles (présent, imparfait, aoriste, parfait, phis-que-parfait) et méme six dans les verbes contractes (le futur étant distinct du présent), comporte aujourd’hui une série de désinences dites « pri- maires » (présent, futur) et une série de désinences dites « secon- daires » (aoriste, imparfait). (vest 14, certes, un fait de morphologic qui laisse intact Ie principe de Ia distinction des trois personnes, mais il y a a noter que le gree n'a pas de désinences propres du futur ; la confusion des modes subjonctif et indicatif a pour résultat que la distinction des trois personnes se trouve ainsi liée essentielle- ment & expression du temps : temps présent (et futur) et temps passé. Il n’en va pas de méme a Pimpératif qui ne connait pas, en grec, de temps, et oi expression de la seconde personne, par conséquent, ne reléve que du mode lui-méme ; 3° Les personnes se trouvant. exprimées par trois séries de formes A, MIRAMBEL. — LA « PERSONNE » EN GREC MODERNE 37 (deux & Vindicatif et une & Vimpératif), ces trois séries sont auto- nomes, c’est-i-dire qu'elles ne se confondent, pas les unes avec les autres. Pour prendre un seul exemple, celui de la voix active, & Vindicatif la premiere série de désinences personnelles est + -0, ~ere, -ouv(e), la seconde est: -a, -25, -€, ~ape, -ave, -zv(e); A Vimpératif on a: -c,-ere. On constate que, dans une méme série, il n'y a pas de formes communes, chaque désinence 81, “et, -oupe, étant l'indice d'une personne distincte, Comparées entre elles, les séries ne présentent en commun que les désinences -¢ au singulier (troisiéme personne du passé ou deuxiéme personne d’impératil) ot -ere au pluriel (deuxidme personne du présent et de Fimpératit). Mais, outre que l'usage, en grec comme ailleurs, empéche la confusion des deux désinences du singulier, celle de troisiéme personne compor- tant. un sujet, tandis que l'autre exprime l'ordre quand on s‘adresse directement & quelqu’un, dautres indices morphologiques peuvent jouer, notamment augment, et, par suite, Paccent, au moins dans les verbes dissyllabiques : Eyeupe, Eypage « il a écrit, il éerivait », en regard de yedie, yedpe © éeris », La notion de théme verbal (aoriste ou présent) intervient, en outre, quand il s'agit de la dési- nence -ere : ypdpere ne peut ébre qu'un impératif momentané (la seule forme ambigué est ypdpere, commune au présent de Vindicatit et & Vimpératif continu). Dans ces conditions, on congoit qu'il n'y ait pas nécessité & exprimer de maniére constante le pronom per- sonnel sujet, devant, la forme verbale, puisqu’elle suflit a elle seule A indiquer clairement la personne. Le réle du pronom personnel sujet est, comme on le verra plus loin, tout autre que celui d'un simple indice morphologique. Les formes du verbe & l'indicatif comportent certains emplois intéressants en ce qui touche la notion de personne ; il s’agit de faits généraux de « dépersonnalisation », puis de faits particuliers de « personalisation ». Il n'y a guére lieu d'insister sur expression de ce qu'on appelle «V'impersonnel », quand il s'agit de phénoménes naturels, du type «il pleut », «il neige », ete. Le grec les rend par la troisiéme personne du singulier : Bpéyet, yroviter. Remarquons qu'en ce qui concerne le verbe Bpéyer, c'est en gree un emploi spécialisé de Beéye qui signifie « mouiller, tremper » et qui comporte normalement, une 38 JOURNAL DE PSYCHOLOGIE opposition de ‘personnes, au contraire dn frangais «pleavoir > @ west personnalisé que par métaphore. Plas importante est expres: sion de Vindéfini, que le frangais, comme d’aubres langues, rend par ¢ on», sujet d'un verbe 4 Ja troisiéme personne du singulier, Le gree a Péquivalent dans la forme eouvante ovate (Ade. xavele won dit », voriter xavele «on pense », ete,). Mais il y a, en outre, deux auties fagons Wexprimer Vidée de «on » dans eette langue : c'est, d'une part, Femploi de la deuxiéme personne du singulier ; de Tantre, celui de la troisi¢me persone du pluriel, ainsi: 2&¢ «on dit » ow « on dirait », vopiZere « on croit», etc. ou encore 2éve, youltouve (inémes significations), West en ce sens que Von peut parler de « dépersonnalisation » du verhe dame maniére étendue, puisque lon aaffaire 11-4 deux types constants d’expression, Aucum, indice morphologique wintervient en ce cas, et cest seulement de ln proposition que se dégage la valeur « dépersonnalisée » de la forme verhale. Rien @ priori n/indique que voyiters ng doive tre interprété comme « tu penses que » ou comme «on pense que» Mais Je sens défini ressort’ du contraste entre cet emploi de la seconde personne et) femploi d'autres personnes dans les proposi- inns qui suivent ou qui précédent, Quant & yopitouver’s, qui peub signifter «ils pensent que » ou oon pense que », clest absence de sujet qui dépersonnalise la forme verbale, Les cas de « personnalisation » se rencontrent dans les verbes de voix active qui sontdits impersonnels parceiquiils ne comportent pas de sujet, type Ppadud%er « le soir tombe n, wysdver « il fait nuit», lorsque ees verbes se trouvent employes au médiv-passif, eb marquent alors une participation diun sujet action ; ‘ainsi Peadvstouuat signifie «je suis’ puis par lesoir qui Lombe » at vaya voupay 4 j¢ suis pris par la nuit». Hn ce eas, intervient, comme on voit, la distinction des voix, et ¢’est em passant de Vactif au médio- passif que Ta forme verbale se personnalise, AL, = Le pronom personnel, qui, pour les deux premitres’per= sonnes, offre en gree une flexion distinete de celle des noms et. des adjectits, n'est pas A considérer ici-dans ses particularités morpho- logiques, mais seulement dans le fait qi?il distingue par zine forme simple trois personnes : 87a, €eb,.ecbedc, eb au-pluriel pete, nets, odrol. En néalité, ce sont essentiellement Jes deux premieres per- A. MIRAMBEL. — LA « PERSONNE s EN GREC MODERNE 39 sonnes qui expriment la personnalits (elles n'ont pas d’autre emploi en dehors de celui-la), ear le pronom de la troisiéme personne n’est quinn emploi particulier d’un démonstratif, qui peut normélement, employer comine tel, Te gree n'ayant pas un jeu de formes, comme le francais, qui distingue le démonstratif du pronom personnel de troisi¢me personne. Ajoutons que la distinction des genres n’a lieu qw'a la troisiéme personne, Seul le pronom sijet la permet, le verbe ne Vexprimant naturellement pas. A la différence des désinences verbales, dont deux sont suscep- tibles de revétir un emploi de personnalité, les pronoms personnels nadmeéttent jamiais pareil emploi. Tl convient toutefois d’examiner Vexpression de la troisiéme personne. Elle eomporte, & edté du pronom régulier adrbc, Pusage de deux formes pronominales qui sont sedrawog eb xavelg (on xzevévac) « quelqu’i ». Entre-ces deux mots, il existe cette:différence que le premier exprime une troisiéme personne indéterminée, mais ‘non pas dépersonnalisée + wiros0s sine « quelqu'un a dit », xéno1o¢ Foe «quelqu’un est venu », tandis que le second exprime une indétermination, mais dépersonnalisée : GéRer vavele «on veut», Aer navele« on dit >: Avec ne négation, ona le méme-emploi : 8év unset xavele « on ne peut »; en outre ce pronom est employé pour marquer Vabsence de personnalité « personne, aucun» ; 8 Uéner xavels « personne ne peut »; 88 etze yanelg «personne n'a dit)», Biv Hee xavele « personne (nul) n'est venu », La langue distingue &-cet égard, dans la construction néga~ five, ndmowog Ady €ypabe «quelqn‘un nia pas éeriba, clest-A-dive «il s'est trouvé quelqu'un pour ne pas éerire 0, de xavets B8v Eypale «personne n’a écrit 3, clest-d-dire «il ne s’est LrouVé personne pour éorire », Dans le. premier-cas, on oppose 2 une action exéeutée par plusieurs personnes attitude d'une seule; dans le second, an contraire, on signale que Faction n'a pas 646 exéeutée, faule de sujet pour Vaccomplir. Le\pronom xavels admet donc, dans Vexpres+ sion négative, deixemplois: Yun quivest celui de con »accompagné Wune négation (on dit », con ne dit pas») et qui se référe iessen- tiellement 4 Vaction du verbe (elle a'lieu ou elle n'apas lieu), l'autre qui traduit essentiellement absence/de:sujet d'une action: «9 40 JOURNAL DE PSYCHOLOGIE I Lrexpression de Ja personne peut, en outre, se faire par le recours & plusieurs termes ou A des formes composées : pronom personnel et verbe, extension du pronom personnel d la possession, formes ana- Iytiques du pronom personnel, réfléchi. 1, — Les rapporls du pronom personnel el du verbe ne sont, pas dus 4 la nécessité de distinguer les personnes, puisque les désinences verbales, comme on l'a vu, sont suffisamment nettes, et qu’elles n'ont pas lieu d’étre précisées par un pronom comme c'est: le cas dans les langues oit les désinences verbales viennent & se confondre. Le réle du pronom personnel en grec est double : il consiste, soit & donner au sujet une valeur « expressive », soit & souligner une «opposition » entre les personnes, Ainsi, d’une part, on dira : yé Ealpo « c'est moi qui sais », ob xdverc «c'est Loi qui fais », dust 88 Oéovue « nous, nous ne voulons pas », éaeic Eyere Blew « c'est vous qui avez raison », y@ elyat « c'est moi », ésd clea «c'est toi », duets elyzore « c'est nous », etc. Gest un emploi qui se retrouve dans les cas fléchis, lorsque le pronom est répété, ainsi : rt pe pérse tudva.; « quiest-ce que cela me fait, A moi? », &aéva ic ob Aéves «toi, comment, Uappelles-tu ? > (littéralement : comment t’appelle- ton ?), éuéve pod elmay « c'est & moi que l'on a dit (littéralement : A moi, on m’a dit) », 26évz oo8 Sivovy « A toi l'on te donne », ete. Diautre part, on dira : &yé O£d0, dob 88 Oderc « moi je veux, mais toi tu ne veux pas », &ad wis, asbcds péver © foi tu y vas, mais lui il reste », nous mips xb Bt6Mo, to) 4 adréc, «qui a pris le livre, toi ou lui? », ete. Par conséquent, lemploi des formes pronominales avec le verbe est déterminé par le besoin d'exprimer certaines: notions qui n'appartiennent pas & la forme verbale. Il. — Un trait du gree moderne consiste & avoir éliminé les séries de formes qui servaient & indiquer jadis le possessif, et d'uli- liser par extension le pronom personnel en cet emploi. C'est par une « construction » que le pronom personnel peut, en un cas particulier, tenir lieu d’un possessif lorsqu’il est employé au génitif avec un nom ; x8 Bi6Aio wou « mon livre (le livre de moi) », 74 GLENlo gov « ton livre (le livre de toi) », 7 Bi6Alo zov « son livre (le livre de lui) », 28 Bi6Mo pxe « notre livre (le livre de nous) », + Bi6Alo aag A. MIRAMBEL, — LA « PERSONNE » EN GREC MODERNE 4h « votre livre (le livre de vous) », 73 @i6Mo cous « leur livre (le livre d'eux) ». Ge qui est dit de V'adjectif possessif vaut aussi pour le pronom possessif, qui ne peut se rendre par une forme simple, mais. par une expression composée d'un adjectif Bueq « en propre », déterminé par le génitif du pronom personnel : 3u26¢ ov « mien », Bouts ov» « tien », Boris roo sien », Buxig wag « ndlue , Buxbe axe «votre », Buxé¢ ove « leur », On saisit par 1a l'or ité du procédé il tient & par lequel se rend V'idée possessive dans le gree actuel Pabsence d'un terme proprement possessif, et A une spécialisation du pronom personnel. est un procédé essentiellement analytique ; Vune de ses conséquences est de permettre, & la troi {an moins au singulier), expression du genre du possesseur, ce que me personne Vancienne forme possessive (ubz, a2) ne permettait. pas : la langue actuelle distingue ainsi 8ué¢ tov (masculin et neutre) de duebg 74g (féminin), et +d BiEMo tov « son livre & lui », de rd Gi6Mo =mg « son livre 4 elle », Blle s'est done, sur ce point, enrichie d’un élément de précision, qui tient & l'emploi du pronom personnel. On voit aussi comment se sont discociées les notions de possession et de personnalité, TIT. — A coté des formes pronominales personnelles simples, il existe en gree des formes périphrasliques, dont il n'y a pas liew dinsister igine ni sur les valeurs de style, mais qui méri détre retenues pour leur construction. Ge sont , 26), a’tbc, le verbe se mettant, A Ja méme personne que le pronom. Ainsi dira-t-on : roB Méyov Lov ypdpw « c'est moi qui écris », vob Aéyou auu hic « c'est toi qui dis », ro Aéyou tov (ou Tob Abyou ty) OéAet « c'est lui (ou ‘est elle) qui veut », ete. Au contraire, les deux autres périphrases, 4 dgeveud ov elf ebyevela pov, admettent deux constructions : ou bien le verbe subit l'accord de la personne indiquée par le pronom 42 JOURNAL DE PSYCHOLOGIE an génitit (jj ager cov claw wec'est toi qui es », % ebyevela ou vouitere « clest vous qui pense», ete,), ou bien le verbe se met. Ia troisiéme personne du singulier (s’accordant, aye Je substantif sujet (f doevzvk cov dgites « v'est toi qui décides », 4 dgeverd ong Réet «c'est vous quicdites », % ebyevela oov vouller « elest toi qui penses », 4 ebyevela axe vouller « c'est vous qui penser », ete). Il y a done hésitation, pour deux de ces périphrases du moins, entre deux syn- taxes qui s‘opposent : la premitre comporte une double expression de la personne (Je pronom et la désinence verbale), la forme prono- minale se trouvant en quelque sorte en apposition au verbe ; la seconde ne contient qu'une seule expression de la personne (le pronom), la périphrase pronominale se trouvant, ébre le sujet. réel de la phrase ; mais, en ce cas, le verbe se trouve « dépersonnalisé », et cette construction introduit dans la syntaxe un type nouveau : toute proposition constituée de la sorte avec une périphrase prono- minale et un verbe aboutit & un type verbal invariable quant & la personne (la troisiéme) et quant au nombre (le singulier) ; la per- sonne n’est. en définitive exprimée que d'une maniére indirecte, et en vertu d’un fait: de syntaxe ; il n'y a pour ainsi dire plus de mor- phologie: de la personne. 1V. — Glest une remarque analogue qu'il y a lien de faire a propos du pronom personnel néjléchi. D’abord, i] convient, de noter que le réfléchi n'exige pas nécessairement: en gree une forme prono- minale et que la simple désinence verbale médio-passive sullit, pour donner & un verbe Ia valeur véfléchie, Ainsi, en regard de yave, yar, yéver, otc. «je perds, tu perds, il perd », ele.,.on a ydvouuen, yhereoa, ydverat « je me perds, tu te perds, il se perd », ete, eh ailleurs o’est beaucoup plus la valeur réiléchie qu’exprime la voix médio-passive que le passit proprement dit. A cxordve « je tue»; oppose cxorévounas, qui ne signifie normalement, pas «je suis tué », mais« je me tue », Le'sens passif exie d’étre précisé par un complé- ment @agent (oxordvevyat dnb... «jesuis tué par....»). Cette valeur de-la voix médiv-passive limite, par conséquent, l'emploi du pronom personnel réfléchi, La forme du pronom réfléchi est actuellement en gree'une périphrase ; elle est. composée de trois éléments ; un article, un ément qui indique le réfléchi (auzdq), biré d'une -ancienne troisiéme personne, eb un pronom personnel au génilif qui indigque A. MIRAMBEL( LA © PERSONNE » EN GREC MODERNE’ 43 A quelle personne se réfave le réMléehi. Ainsi : 6 fourde wow, 6 émveds ov, 6 Eaveds vow (rye), 6 Emurbs pace, 6 Exurde cnc, 6 exvtés tous; seul se déeline, naburellement, ‘le groupe 6 Sauré-: xorrdto shy four ov wjetme regarde moi-méme», Auméou: chy &xue6 cov « tu te plains toi-méme », ete. On remarque que, dans cette périphrase, ni Ie pronom proprement. réfléchi n'est personnalisé (Ia forme a été méme dépersonnalisée), ni le pronom personnel n'est. réfléchi, mais est la détermination du réfléchi par le pronom qui personalise le réfléchi : il est curieux de voir dissocides les deux notions de réfléchi et de personne, qui ne se trouvent réunies que dans une expression syntaxique, rappelant, par le rdle du pronom personnel, les formes étudiées précédemment, tod Myou pou, } &peverd wou et Buxds yor. Liexpression de Ia personne est done en gree moderne chose complexe, car elle reléve de plusieurs systémes de formes et de syntaxe. Elle tient, morphologiquement, du verbe et du pronom, mais, dans cette derniére série, elle admet des formes simples et des formes composées, ce qui revient 4 exprimer la personnalité par deux procédés fort différents : lun réel et coneret, l'autre métaphorique. Un premier systéme syntaxique consiste dans l'emploi des formes. verbales seules. Un second systéme consiste A utiliser en méme temps les formes pronominales et les formes yerbales, Mais, en ce cas, on peut avoir une double expression de la personne ou une expression unique. C’est au développement de 'analyse qu’est due Vextension du pronom personnel dans Ja langue : elle en a étendu et spécialisé certains emplois et a réussi par Ia syntaxe & remplacer des types morphologiques disparus. Mais ces constructions n'ont été possibles que par le maintien de certaines formes et par le jeu d’une flexion, C'est ce qui constitue l'originalité de ce systéme, ott la per- sonne s‘exprime tantot directement (action verbale, contraste), tantdt indirectement (possession, réfléchi). Plusieurs systémes s'al- irontent entre lesquels la langue ne parvient pas 4 choisir : elle les JOURNALacsnons PSYCHOLOGIE NORMALE ET PATHOLOGIQUE PONDATEURS DI St P, GUILLAUME er I. MEYERSON XL’ ANNEE 1947 PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE 108, Bourevanp Sar ALN, PARrs

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