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Intimite Du Corps Espace Intime Secret de Soi
Intimite Du Corps Espace Intime Secret de Soi
CLINIQUE
DU SECRET
Catherine Potel
Intimité du corps.
Espace intime.
Secret de soi 1
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INTIMITÉ. IDENTITÉ
C’est un sentiment très banal pour le commun des mortels que
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Ceux qui comme moi ont travaillé avec des enfants psycho-
tiques ont rencontré plus d’une fois la béance du corps, ouvert sur
l’extérieur, j’allais dire ouvert à tout vent, un corps qui se livre
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DIFFÉRENCIATION ET SÉPARATION :
UN CHEMIN JALONNÉ D’OBSTACLES
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DE L’INTIMITÉ À LA PUDEUR
naître que ses parents sont différents de lui et que sa mère n’est
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2. Laissons de côté ici les grand-mère (allons-y avec le jeu des sept familles !) s’en mêlent
raisons inconscientes de et laissent entendre que « vraiment ce n’est pas du travail ce qu’il
rivalité ou autre espèce
de sentiments ambiva-
fait avec la psychomotricienne !2 », malgré les progrès faits par
lents, dont nous sommes ledit enfant…
très familiers…
Il y a les enfants à qui il faut apprendre à « garder pour soi »
– ceux qui s’offrent totalement comme objet de l’autre.
Certains enfants sont tellement peu séparés (je ne parle pas des
tout-petits mais des grands « tout-petits dans leur tête ») qu’il leur
faut immédiatement montrer la belle tour qu’ils ont construite ou
le beau château qu’ils ont dessiné. Chez eux, le dedans et le dehors
ne sont pas encore construits et différenciés, les limites d’espace et
de temps sont floues, encore peu repérables. J’ai souvent constaté
chez leurs parents la même porosité des limites (même réelles,
comme celle que constitue une porte fermée, celle du cabinet…)
dans leur incapacité à respecter un cadre, notamment thérapeu-
tique. Cela crée des comportements « addictifs » aux parents.
Peu à peu, on peut du moins l’espérer, ces enfants construiront
leur espace intérieur au fil des séances et garderont pour eux leurs
productions imaginaires ou les transformeront en mots, ce qui est
déjà beaucoup plus élaboré.
LE
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Rebecca arrive avec sa maman pour un bilan psychomoteur. La maman a été sollicitée pour cette
démarche par la maîtresse, inquiète devant l’inhibition de cette enfant trop passive. Rebecca a 5 ans
et demi et le passage en CP semble compromis : elle se tétanise en effet devant la moindre des
consignes.
Au fil de l’entretien, où me sont donnés des renseignements sur le développement psychomoteur et
l’histoire des premières années de Rebecca, la maman revient sur un événement douloureux qui l’a
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marquée : le décès de son propre grand-père qu’elle adorait alors qu’elle venait d’accoucher de sa
seconde fille. Elle me dit, devant Rebecca qui dessine très sagement à côté de nous, que celle-ci n’est
pas au courant et qu’elle ignore tout. Je fais remarquer que, tout comme moi, Rebecca vient
d’entendre ce qui lui était caché jusque-là. J’ajoute que, sans doute en ma présence, il lui a été plus
facile de parler sans être submergée par son propre chagrin. La maman pleure doucement, Rebecca la
regarde et dit : « De toute façon, maman, je le savais. »
Il s’avère que ce premier secret dévoilé lors de notre première consultation, en cachait un autre, enfoui
dans l’histoire transgénérationnelle du père de Rebecca, secret que nous allons sortir de l’ombre au
cours d’une autre consultation parentale. L’inhibition de Rebecca, dans les mois qui suivent, se
transforme assez vite en excitation comme si l’allègement quasi corporel ressenti devait d’abord passer
par un ensemble d’éprouvés pour dégeler un corps auparavant figé. Il faut savoir que cette petite fille,
intelligente, en début de thérapie restait plantée au milieu de la pièce sans pouvoir bouger pour aller
vers un jeu susceptible de l’intéresser. Je ne peux développer ici le travail entrepris avec cette enfant,
mais il est clair pour moi que le dégel des affects chez Rebecca est passé par un dégel du corps et des
éprouvés corporels. Quand nous avons arrêté la thérapie, elle était devenue tout à fait à son aise à
l’école, avait des copines, et montrait de réelles compétences pour les apprentissages en CP puis
en CE1.
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