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Les Applications Des Rayonnements: Chapitre 1: La Radioactivité
Les Applications Des Rayonnements: Chapitre 1: La Radioactivité
rayonnements
Chapitre 1 : La radioactivité
Différents types de désintégrations
Intractions rayonnement/matière
Un peu d’histoire
Nous sommes en 1896. Les rayons X ont été découverts par le physicien
allemand Wilhelm Röntgen et de nombreux chercheurs étudient les propriétés
de divers sels métalliques. Le physicien français Henri Becquerel, spécialiste des
cristaux fluorescents, étudie les sels d'uranium. Ces sels, une fois exposés à la
lumière du Soleil, réémettent de la lumière visible. En mars, Le temps étant
couvert, il range ses échantillons dans un tiroir où se trouvent des plaques
photographiques vierges protégées de papier noir. Quelques jours plus tard, il
développe ces plaques et s'aperçoit qu'elles sont impressionnées. Le sel d'uranium a donc la
propriété d'émettre spontanément un rayonnement pénétrant. Le 18 mai, il annonce à l'Académie la
découverte d'un nouveau rayonnement spontané issu de l'uranium et capable de traverser la
matière : " les rayons uraniques"
1898 : Marie Curie commence sa thèse de doctorat sur les rayons uraniques. Elle
examine un grand nombre de composés chimiques et découvre que l'émission
de rayons uraniques n'est pas un phénomène uniquement lié à l'uranium. Elle
en déduit que les substances examinées contiennent un élement chimique
inconnu encore plus actif que l'uranium. En juillet 1898, Marie Curie et son mari
Pierre, qui s'est joint à ses recherches, découvrent le polonium. Le nom est
choisi en hommage à la patrie de Marie. En décembre, après avoir traité plus de
huit tonnes de pechblende (minerai d'uranium), ils découvrent le radium. Marie Curie invente alors le
terme de radioactivité
Définition : La radioactivité est une transformation nucléaire naturelle qui se produit lorsque
certains noyaux atomiques instables (dits radionucléides) parce que trop léger ou trop lourd se
désintègrent spontanément en un ou plusieurs atomes plus stables, tout en émettant des particules
et de l'énergie (rayonnements). Lors de leur désintégration, les noyaux atomiques instables se
transforment en noyaux plus stables en perdant une partie de leur masse.
99 99
Ex: désintégration du molybdène en technétium: 42 MO -> 43Tc + β-
électron = particule légère → rayonnement plus pénétrant.
particules chargées → interaction facile avec la matière.
Désexcitation du noyau :
Emission de rayonnement gamma :
Rayonnement gamma = onde électromagnétique comme la lumière visible ou les rayons X, mais
originaire du noyau.
La désexcitation d’un noyau fils produit dans un état excité à la suite entre autres d’une émission α,
β- , β+ ou d’une capture électronique ε, s’accompagne de l’émission d’un rayonnement
électromagnétique γ ou d’un électron de conversion interne.
99 99 m
Ex: désintégration du technétium: 42 MO-> 43 Tc *+ β - -> 99
43 Tc + +
Conversion interne : Il s’agit d’une transformation au cours de laquelle un noyau, dans un état excité,
se désexcite en transmettant directement son énergie de désintégration à un électron de son cortège
électronique. L’électron est libéré de sa couche si l’énergie qui lui a été communiquée est supérieure
à son énergie de liaison : c’est l’électron de conversion. NB : il y a compétition entre la (CI) et
l’émission .
Il consiste en l'émission par des atomes de ce qu'on appelle des électrons Auger. Initialement, un
électron d'une couche profonde est éjecté d'un atome par effet photoélectrique sous l'action de
rayons X. Un autre électron d'une couche supérieure descend pour occuper la place vacante et ce
processus de désexcitation s'accompagne de l'émission d'un photon. Cette transition électronique
produit alors soit purement et simplement un photon X, en l'occurrence lié à la fluorescence X soit
l'émission d'un autre électron de l'atome ayant absorbé ce photon X. C'est précisément cet électron
que l'on appelle un électron Auger
La période radioactive: T
La « période radioactive », ou demi-vie, d'un isotope radioactif est la durée au bout de laquelle le
nombre de noyaux de cet isotope présents dans l'échantillon est réduit de moitié. On la note
généralement T ou t½
Si on note t1/2 la demie vie de l'élément étudié, il est possible d'obtenir l'expression suivante :
T = 0,693 /λ
La période radioactive d'un radionucléide est une caractéristique de celui-ci et sa valeur est
extrèmement variable.
Exemples :
212
84 Po (polonium) = 0,3 10-6 seconde
232
90 Th (thorium) = 1,4 1010 ans
Activité
Comme l'activité A(t) à l'instant t est un nombre de noyaux désintégrés en une seconde, on peut
établir la relation (pour un matériau ne comportant qu'un seul type de radioisotope) :
(le signe moins dénote la décroissance du nombre d'atomes au cours du temps) soit :
alors :
à l’instant t=0 :
On peut aussi définir l'activité comme cela : c'est l'activité au bout de n périodes radioactives, une
période étant égale à t1/2 , le temps au bout duquel l'activité radioactive est divisée par 2 :
Note : une première définition historique de l'activité était le « nombre de particules émises par
seconde » par une matière radioactive. Cette définition faisant référence à des paramètres variables
du fait des conditions locales de mesure, elle a été abandonnée.
Unités
Trois unités sont fréquemment utilisées dans le domaine du nucléaire : le becquerel (Bq), le gray (Gy)
et le sievert (Sv).
*Le becquerel (Bq) mesure l’activité (nombre de désintégration par seconde) de la matière
radioactive. Anciennement, l'unité de mesure utilisée était le curie (Ci). Un curie (1 Ci) équivaut à 3,7.
10
10 Bq. On a défini le curie comme étant l'activité d'un gramme de radium, élément naturel que l'on
trouve dans les sols avec l'uranium. Le curie est égal à 37 milliards de becquerels.
*De son côté, le gray (Gy) mesure la dose physiquement « absorbée » par la matière . Elle représente
l'énergie absorbée par un kilogramme exposé à un rayonnement ionisant apportant une énergie d’1
joule : 1 Gy = 1 J/kg. Anciennement, l'unité de mesure utilisée était le rad (1 gray = 100 rad).
*Enfin, le sievert (Sv) est l'unité de mesure des doses équivalente et efficace, qui permet d’évaluer
l’impact du rayonnement sur la matière vivante. Ainsi peut-on comparer l’effet d’une même dose
délivrée par des rayonnements de nature différente à l'organisme entier, des organes ou des tissus
qui n’ont pas la même sensibilité aux rayonnements. Anciennement, l'unité de mesure utilisée était
le rem (1 rem = 0,01 Sv).
il est possible de mieux symboliser la relation entre ces trois unités avec l’image suivante : un enfant
lance des balles en direction d’un camarade :
.Le nombre de balles envoyées peut se comparer au nombre de rayonnements émis par une source
radioactive, c’est-à-dire son activité (Becquerel) ;
.Le nombre de balles reçues par son camarade représente la dose absorbée (Gray) ;
.Les marques laissées sur son corps, selon que les balles sont plus ou moins lourdes et que les points
touchés sont plus ou moins sensibles, sont l’effet produit, et peuvent se comparer à la dose efficace
(Sievert).
Radioactivité naturelle : En effet, certains atomes sont instables : on les appelle les
« radionucléides ». Ils présentent la propriété de se désintégrer de manière spontanée, pour donner
un autre élément, en émettant des particules (électrons, neutrons, etc.) ou des rayonnements
électromagnétiques. On dit alors qu'ils sont « radioactifs ».
Sources de radioactivité naturelle
• En médecine :
La radioactivité présente diverses applications, comme la radiographie X, l’injection d’un traceur
radioactif, la radiothérapie, la tomographie par émission de positons, etc. Certains rayonnements
ionisants, dont les rayons X, ne sont pas produits par radioactivité, mais par excitation
d’atomes. En médecine nucléaire, les isotopes utilisés sont le Technétium 99, le Thallium 201, l’Iode
123 et 131, le Gallium 61, l’Indium 111. Ils sont produits principalement dans les réacteurs
nucléaires.
• Les réacteurs nucléaires :
Les centrales nucléaires induisent des réactions de fission pour produire de l’énergie électrique. Le
réacteur est une zone extrêmement radioactive, mais le rayonnement est confiné dans son enceinte.
La radioactivité libérée par une centrale concerne d’éventuels rejets ou des fuites, mais les deux sont
habituellement très minoritaires. Des réacteurs existent aussi dans le cadre de la Recherche, ainsi
que des accélérateurs de particules, comme au CERN.
• Les accidents nucléaires :
Les émissions radioactives sont souvent très importantes en cas d’accidents nucléaires, comme à
Tchernobyl en 1986 ou à Fukushima en 2011, notamment dans le voisinage de la centrale. Parmi les
radioéléments émis, on a le Césium 137, qui peut être transporté sur de grandes distances. Il est
responsable d’une activité pouvant aller jusqu'à quelques centaines de Bq/kg pour certains aliments
en France.
• Les armes nucléaires :
La catastrophe de Tchernobyl n’est pas la seule source de radioactivité par le Césium 137. En
effet, les essais nucléaires aériens Américains et Soviétiques lors de la Guerre Froide ont disséminés
dans l’environnement des radionucléides. On a aussi le Strontium 90 (activité dans un aliment de
l’ordre de 0,1 Bq/kg en France) ou des isotopes du Plutonium.
• Industrie nucléaire :
Hormis la production d’électricité, l’industrie nucléaire est aussi productrice de radioactivité. Cette
industrie concerne l’exploitation minière d’uranium, ainsi que tous les processus de fabrication de
combustible nucléaire à usage civil ou militaire, et aussi le traitement des déchets radioactifs. Les
radionucléides produits sont notamment le Cobalt 60.
Chapitre 2 : Les types des rayonnements
Le rayonnement est un type d’énergie qui peut se propager dans l’espace sous la forme d’ondes
(rayonnement électromagnétique) ou de particules se déplaçant à une grande vitesse (rayonnement
corpusculaire).
Tu as été exposé toute ta vie à de nombreuses formes de rayonnement, probablement sans jamais le
savoir!
Rayonnement électromagnétique
Le rayonnement électromagnétique (REM) se compose d’ondes. Ces ondes contiennent de l’énergie
électrique et magnétique.
Le spectre électromagnétique (REM) englobe toute une gamme d’énergies, depuis l’énergie très
faible, comme les ondes radio, jusqu’à l’énergie très haute, comme les rayons gamma.
Le REM est caractérisé par une fréquence (nombre d’ondes par seconde) et une longueur d’onde
(distance entre les crêtes d’onde adjacentes). Plus la fréquence est élevée, plus l’onde est courte. Par
exemple, les rayons gamma ont une très haute fréquence et une très courte longueur d’ondes. Ces
ondes possèdent aussi beaucoup d'énergie!
Il y a sept formes naturelles de REM. Les rayons gamma possèdent la plus haute énergie et la plus
courte longueur d’onde. Puis, il y a les rayons X, les rayons ultraviolets, la lumière visible, le
rayonnement infrarouge et les micro-ondes. Enfin, il y a les ondes radio qui ont le moins d'énergie et
la plus grande longueur d’onde.
Les seules parties du spectre électromagnétique que nos sens peuvent détecter directement sont
l’infrarouge (ressenti comme de la chaleur) et la lumière visible. Nous ne pouvons pas voir ni sentir
les ondes radio, les rayons X et les rayons gamma, mais ils peuvent traverser le corps.
Le REM se déplace en petits paquets (quanta) d’énergie appelés « photons » (paquets d’énergie de
charge électrique nulle qui se propagent dans le vide à la vitesse de la lumière, soit 2,998 x 108 m/s).
Rayonnement particulaire
Les particules alpha et les particules bêta émettent un rayonnement directement ionisant parce
qu’elles sont chargées et peuvent entrer directement en interaction avec les électrons atomiques
grâce aux forces coulombiennes (c.-à-d. que les charges de même nature se repoussent, tandis que
celles de nature opposée s’attirent).
Les particules alpha se composent de deux protons et de deux neutrons. Ces particules sont grosses,
lentes et chargées positivement. Une particule alpha est identique au noyau d'un atome d'hélium.
Les particules bêta sont petites et se déplacent rapidement. Ils peuvent avoir une charge positive
(positrons) ou une charge négative (électrons).
Chaque particule alpha a deux protons et deux neutrons. Une particule bêta peut être un électron à
haute vitesse ou un positron (© 2019 Parlons sciences).
Les neutrons se trouvent dans le noyau des atomes et, contrairement aux protons et aux électrons, il
s’agit de particules non chargées.
Ces neutrons libres peuvent réagir avec le noyau d’autres atomes pour former de nouveaux isotopes,
qui peuvent à leur tour émettre un rayonnement, par exemple des rayons gamma. On dit que le
rayonnement neutronique est « indirectement ionisant » parce qu’il n’ionise pas les atomes de la
même manière que les particules chargées.
Le rayonnement non ionisant n’a pas assez d’énergie pour ioniser les atomes ou les molécules (et
ainsi leur faire acquérir ou perdre des électrons).
Il y a plusieurs types de rayonnement non ionisant. Il comprend notamment les rayons ultraviolets
proches, la lumière visible, le rayonnement infrarouge, les micro-ondes et les ondes radio. Il ne
peut ioniser les atomes, mais n’est pas pour autant complètement inoffensif. Les micro-ondes sont
assez énergétiques pour cuire nos aliments et l’ultraviolet, pour nous donner un coup de soleil.
Le rayonnement ionisant a assez d’énergie pour éjecter des électrons de leur atome d’origine et
libérer ainsi des ions.
Le rayonnement ultraviolet lointain, les rayons X et les rayons gamma sont trois formes de
rayonnement ionisant. Ce type de rayonnement très énergétique peut rapidement provoquer le
cancer, voire détruire des cellules sur le coup. C’est pour cette raison que l’on nous fait porter un
tablier de plomb pour prendre une radiographie dentaire et que les techniciens se placent dans
une salle différente pour utiliser les appareils de radiologie.
La quantité de rayonnement dans une seule radiographie n'est pas nocive! Mais le rayonnement
d'un grand nombre de rayons X pourrait être dangereux. C’est pourquoi les techniciens se placent
dans une salle différente pour utiliser les appareils de radiologie.
Un rayonnement particulaire ou électromagnétique est ionisant lorsqu'il est susceptible d'arracher
des électrons de le matière.Pour celà, il est nécessaire que l'énergie individuelle des particules ou des
photons soit supérieure à l'énergie de liaison minimale des électrons du milieu considéré.
Le tableau suivant résume la valeur minimale d'énergie à apporter pour arracher les
électrons liés des principaux atomes constitutifs de la matière biologique.
Élément Energie de première ionisation (eV)
carbone 11,2
hydrogène 13,6
oxygène 13,4
azote 14,2
Rayonnements directement
Rayonnements indirectement ionisants
ionisants
Ces particules ionisent
Particules non
indirectement le milieu par
Particules chargées chargées
l'intermédiaire des particules
ionisantes qu'elles mettent en
électrons photons
mouvement :
protons neutrons
deutons (21H) ultra-violet C
photons => électrons
particules alpha (42He) rayons X
neutrons => protons et noyaux
rayons γ
atomique