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Royaume du Maroc

Ministère de l’Education Nationale de la Formation Professionnelle


de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Université Sultan Moulay Slimane
Ecole Supérieure de Technologie – Béni Mellal

- Audit énergétique -

Support

- Qu’est-ce qu’un audit énergétique ?


- Méthodologie de réalisation d'un audit énergétique réglementaire
- Normes et cadre réglementaire
- Etude de cas

Pr. Youssef AIT EL KADI


(youssefaitelkadiusms@gmail.com)

USMS_ESTBM_2EREE_ 2020_2021
CHAPITRE 1
Audit énergétique

1. Définition
Selon la norme EN 16247, Un audit énergétique se définit comme un examen et une analyse
méthodiques de l’usage et de la consommation énergétiques d’un site, bâtiment, système ou organisme,
ayant pour objet d’identifier les flux énergétiques et les potentiels d’amélioration de l’efficacité
énergétique et d'en rendre compte
2. Objectif
L’objectif de l’audit énergétique est d’identifier les gisements de performances énergétiques pour
optimiser les installations existantes en les renouvelant ou les rénovant. Cela consiste à analyser les
consommations énergétiques d’un système existant, en rapport avec les caractéristiques et l’état du
système lui-même et de tous les équipements consommant de l’énergie et, cela, sans oublier la finalité de
ces consommations, à savoir un certain niveau de production, de performance, de bien-être en
température, humidité relative, qualité de l’air, éclairage, etc.
Ces consommations étant souvent jugées excessives et coûteuses, il convient de déterminer les moyens les
plus appropriés pour y remédier.
En conséquence, que l’audit soit un simple diagnostic ou un audit instrumenté complet, l’objectif est
d’établir un document permettant à un maître d’ouvrage de choisir des travaux adaptés :
- à son bâtiment et à ses équipements ;
- à ses objectifs de confort ;
- à ses possibilités financières.
Ce document, étayé par des données techniques et financières précises, se doit d’être exhaustif, impartial
et indépendant de toute considération commerciale.
Enfin, le coût de son établissement doit être proportionné à la dépense énergétique globale annuelle du
bâtiment, ainsi qu’aux économies escomptées.
3. Méthodologie de réalisation d'un audit énergétique industriel réglementaire selon les normes EN 16247-1
et EN 16247-3
Toutes les méthodes de diagnostic sont basées sur le même principe général. Ce principe consiste à
comparer une consommation réelle d’énergie (factures, relevés de compteurs, etc.) et une évaluation de la
consommation théorique d’énergie.
3.1. Contexte normatif et réglementaire
Il s’agit de rappeler le contexte réglementaire appliqué aux processus, aux équipements et aux bâtiments
industriels :
- Les normes EN 16247-x et leur relation avec la norme ISO 50001 « Systèmes de management de
l'énergie »
3.2. Définition du périmètre de l'audit, dimensionnement de l'éventuelle campagne de mesure et
établissement du contrat
L'audit énergétique doit porter sur au minimum 80% du montant de l'ensemble des factures d'énergie
finale. Il est donc important de connaitre ce montant global ainsi que les principaux usages énergétiques
du site à auditer.
Lors de la phase de consultation, l’auditeur adresse au site industriel un recueil d'informations préalables
à lui retourner.
Ce recueil permet :

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- de connaitre l'ensemble des coûts énergétiques sur une année avec sa répartition mensuelle par type
d'énergie,
- de déterminer les principaux réseaux d'utilité (vapeur, eau chaude, eau glacée, air comprimé, vide ...)
- de lister les principaux équipements producteurs et consommateurs d'énergie et indiquant si les utilités
sont gérées par des exploitants et si un sous-compteur permet la quantification précise des quantités
d'énergie entrantes (voir sortantes),
- de décrire sommairement les procédés en termes de flux matière entrant et sortant,
- de connaitre les contraintes réglementaires pouvant impacter sur l'audit.
Ainsi, en fonction des données renseignées, l’auditeur décrit :
- les objectifs, les besoins et les attentes du client relatifs à l'audit énergétique,
- le domaine d'application et le périmètre exact de l'audit,
- l'éventuelle campagne de mesure à effectuer pendant l'audit énergétique avec le type de matériel de
mesure, la quantité et les conditions de mesurage utilisés par l’auditeur en complément des compteurs
et des données déjà disponibles sur site (généralement les points de mesure se font en amont de
l'équipement via des capteurs enregistreurs. La fréquence d'échantillonnage est calée en fonction de la
variabilité du procédé en accord avec le client),
- les ressources du client en charge d'accompagner l’auditeur dans son audit énergétique,
- les livrables rendus par l’auditeur pour chaque poste audité,
- le calendrier d'exécution de l'audit,
- les critères d'évaluation de la pertinence des actions d'amélioration de l'efficacité énergétique :
- Retour sur investissement immédiat (aucun besoin d'investissement)
- Retour sur investissement < 2 ans : généralement validé sans réserves par le client,
- Retour sur investissement > 2 ans : rentre dans la stratégie moyen terme du client.
3.3. Réunion de démarrage
Cette réunion permet de faire un tour d'horizon sur l'ensemble des éléments initiales de l’audit et sur les
points ayant pu évoluer entre la première visite et cette réunion de démarrage ainsi que de parcourir les
données renseignées par le client sur le recueil d'informations préalables.
Cette réunion de démarrage permet également :
- de désigner le Responsable de l'Audit au sein du site industriel audité et la personne en relation avec
l'auditeur qui pourra le guider lors des visites de site,
- de signaler les conditions inhabituelles de fonctionnement du site pouvant impacter le résultat de
l'audit (maintenance, régimes transitoires, ...)
- d'informer l'auditeur des règles de sécurité et d'accès aux installations,
- de confirmer le calendrier d'audit, les données et documents à fournir par le client à l’auditeur, le
matériel et le mode opératoire utilisé par l’auditeur pour sa campagne de mesure et les livrables de
l’auditeur en fin d'audit.
3.4. Recueil de données visite du site et travail sur place
Le recueil de données s'établit à partir de trois sources :
1. la documentation et les informations, compteurs, enregistrements disponibles sur site,
2. les informations obtenues par les moyens de mesure instantanée de l’auditeur (caméra
thermographique, luxmètre, compteur d’énergie, débitmètre ...)
3. la campagne de mesure mise en place pendant une durée suffisamment représentative pour enregistrer
la variabilité du processus (généralement de 2 à 3 semaines).
Les données obtenues sur site viennent compléter le recueil d'informations préalables. A titre d'exemple
voici la partie détaillée des informations recueillies pour une chaudière :

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L'auditeur inspecte les équipements et réseaux d'énergie en utilisant d'autres appareils non intrusifs à
mesure instantané cités précédemment.
Il évalue les conditions opératoires, le flux énergétique entrant et sortant, les facteurs d'ajustement,
l'impact du comportement des utilisateurs sur l'efficacité énergétique des équipements de manière à
pouvoir élaborer des propositions d'améliorations.
Dans le cas où des procédés nécessitent d'avantages de données que l’auditeur ne peut pas obtenir avec
ses propres instruments de mesure non intrusifs, il en fait immédiatement part au responsable d'audit du
client afin de définir conjointement de la suite à donner :
- Soit calcul estimatif documenté,
- Soit installation par le client du capteur convenable.
3.5. Analyse
3.5.1 : Situation existante
Grace aux différentes données recueillies, l’auditeur consolide un état de référence des consommations
énergétiques du site audité et établit :
- un Pareto de la répartition de la consommation globale d'énergie primaire par usage toutes énergies
confondues,
- un Pareto de la répartition de la consommation par types d'énergies finales et par usage,
- un bilan des flux d'énergie entrant et sortant pour chaque procédé,
- les variations de la consommation dans le temps quand des enregistrements ont été possibles,
- les rapports, liens et équations mathématiques entre la consommation énergétique et les facteurs
d'ajustements : (exemple : puissance hydraulique d'une pompe proportionnelle au débit3),

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- les Indicateurs de Performance Énergétiques (IPE) permettant de suivre l'évolution de la l'efficacité
énergétique de l'équipement audité.
- un comparatif par rapport aux Meilleures Techniques Disponibles (MTD).
Ainsi l’auditeur calcule la performance énergétique réelle et maximale (sans perte) de chaque procédé et
compare le dimensionnement du procédé en fonction des besoins en énergie. La quantité optimale
d'énergie nécessaire est ainsi définie.
Quand les conditions le permettent (arrêt, maintenance), le talon de consommation sans production ni
activité est déterminée.
L’auditeur s'attache à ce que les IPE retenus soient indépendants des facteurs d'ajustements non
maitrisables par le site (exemple : température extérieure) afin que les variations de l'indicateur soient
réellement le reflet du travail en interne.
3.5.2. Évaluation des opportunités d'amélioration
Pour chaque opportunité d'amélioration, l’auditeur établit et quantifie le volume annuel d'économie
d'énergie, de réduction de gaz à effet de serre et en chiffre le gain financier.
Les actions d'amélioration peuvent être de différentes natures :
- Réduction des pertes d'énergie : calorifugeage, réduction des fuites,
- Optimisation du fonctionnement actuel : points de réglage, automatisation du pilotage,
maintenance, logistique, révision du contrat d'énergie...
- Récupération d'énergie à d'autres fins : échangeur de chaleur pour préchauffage, méthode de
pincement,
- Investissement dans du matériel plus performant : compresseur à vitesse variable, brûleur
modulant ...
- Formation des personnes à l'efficacité énergétique, changement des habitudes,
- Amélioration du management de l'énergie avec mise en place d'un plan de comptage.
L’auditeur regroupe les actions recommandées par type :
1. les actions sur les personnes : formation ...
2. les actions liées à l'organisation : système de management, plan de comptage
3. les actions liées à la technique et aux installations.
Enfin, l’auditeur établit un classement des opportunités d'améliorations selon le critère du retour sur
investissement croissant (sauf spécification contraire du client) en tenant compte des contraintes
réglementaires et des MTD applicables au site audité :
- Actions à coût d'investissement nul,
- Actions à retour sur investissement (ROI) < 2 ans,
- Actions à ROI > 2 ans,
L’auditeur intègre dans le calcul du ROI de la solution proposée :
- Les aides éventuelles pouvant être obtenues par le dispositif des Certificats d'Économies d'Énergies
- La modification des coûts de maintenance et d'exploitation.
3.6. Établissement du rapport d'audit
Le rapport se compose de 5 parties :
1. Une description du contexte de l'audit, la justification du périmètre retenu et les aspects réglementaires
pertinents pour cet audit,
2. Un document de synthèse ou "résumé pour décideurs" qui regroupe différents tableaux hiérarchisés
d'amélioration de l'efficacité énergétique et une proposition de programme de mise en œuvre avec
justification de l'ordre des opérations.
3. l'audit énergétique en tant que tel c'est à dire :

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a. La description de la situation existante avec l'ensemble des données en précisant ce qui est mesuré
ou estimé,
b. La description et la justification de la campagne de mesure réalisée avec l'ensemble des données
recueillies et datées mis en annexe,
c. L'analyse de la situation actuelle (Pareto, bilan de flux énergétiques, variations de consommation,
facteurs d'ajustements, IPE, MTD).
4. Les opportunités d'amélioration de l'efficacité énergétique avec :
a. Les éventuelles hypothèses de départ et le jugement de leur validité,
b. Les calculs d'économies d'énergie, de réduction des GES et d'efficacité énergétique,
c. Le chiffrage du coût d'investissement et d'exploitation des solutions techniques d'amélioration de
l'efficacité énergétique (à ± 20% près),
d. Les aides éventuelles pouvant réduire le coût d'investissement,
e. Les éventuelles interactions entre les différentes opportunités d'amélioration,
f. Les moyens techniques et ratios utilisables pour évaluer, in fine, le gain réellement obtenu pour
chaque opportunité mise en place.
5. les annexes regroupant toutes les données recueillies, la description du matériel utilisé et les certificats
d'étalonnage.
3.6. Réunion de clôture
Lors de la réunion de clôture l’auditeur :
- Remet le rapport d’audit en format papier et numérique (données et graphes, diagramme de Sankey.)
- Explique l'ensemble des résultats,
- Explicite les opportunités d'amélioration et la proposition de programme de mise en œuvre,
- Conclue oralement sur le déroulement de l'audit,
- Demande au client son appréciation qualitative du travail effectué (feed-back).

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CHAPITRE 2
Normes et cadre réglementaire

1. Systèmes de Management de l'énergie norme NF50001


Un système de management de l'énergie se définie comme un ensemble d'éléments corrélés ou interactifs
permettant d'élaborer une politique et des objectifs énergétiques ainsi que des processus et procédures
pour atteindre ces objectifs.
NF EN ISO 50001
Système de Management de l'Energie (SMÉ) – Exigences et recommandations de mise en œuvre
Norme internationale publiée en novembre 2011. L’ISO 50001 annule et remplace la norme d’origine
Européenne EN 16001.
Résumé :
 La norme spécifie les exigences pour concevoir, mettre en œuvre, entretenir et améliorer un
système de management de l’énergie (SMÉ) dans une organisation (entreprise, collectivité,
bâtiment…). La finalité d’un SMÉ consiste à parvenir à une amélioration de la performance
énergétique d’une organisation à partir d’une gestion méthodique de l’énergie.
 La norme est applicable aux activités dont l'organisme a la maîtrise, et sa mise en œuvre peut
être adaptée aux exigences spécifiques de l'organisme, y compris le degré de complexité du
système, le niveau de documentation et les ressources.
 La norme se fonde sur la méthodologie d'amélioration continue dite PDCA (Plan-Do-Check-Act
: Planifier-Faire-Vérifier-Agir) et intègre le management de l'énergie dans les pratiques
quotidiennes de l'organisme. Dans le contexte du management de l'énergie, l'approche PDCA
peut être décrite succinctement comme suit :
- Planifier: procéder à la revue énergétique et définir la consommation de référence, les
indicateurs de performance énergétique (IPÉ), les objectifs, les cibles et les plans d'actions
nécessaires pour obtenir des résultats qui permettront d'améliorer la performance
énergétique en cohérence avec la politique énergétique de l'organisme.
- Faire: appliquer les plans d'actions de management de l'énergie.
- Vérifier: surveiller et mesurer les processus et les caractéristiques essentielles des opérations
qui déterminent la performance énergétique au regard de la politique et des objectifs
énergétiques, et rendre compte des résultats.
- Agir: mener à bien des actions pour améliorer en permanence la performance énergétique et le
SMÉ.
Notes :
- Les organismes disposant d'un Système de management de l’énergie certifié ISO 50001 sont
exonérés de l'audit énergétique obligatoire.
-La norme ISO 50001 est actuellement en cours de révision. Le principal objectif de cette révision
est de mettre en conformité la norme ISO 50001 avec la structure commune des normes de
système de management définie par l’ISO " High level structure (HLS)" afin de faciliter leur mise
en œuvre et leur intégration par les entreprises.
- Publication de la version révisée prévue en 2018-2019

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ISO 50002
Audits énergétiques - Exigences et recommandations de mise en œuvre
Norme internationale publiée en juillet 2014. Non reprise en norme française vu l'existence de la série
de normes européennes EN 16247.
Résumé :
 Cette norme spécifie les exigences, la méthodologie et les livrables d'un audit énergétique. Il
s’applique à tous les types d’établissements et d'organismes, à toutes les formes d’énergie et à
tous les usages énergétiques.

NF ISO 50003
Systèmes de management de l'énergie - Exigences pour les organismes procédant à l'audit et à la
certification de systèmes de management de l'énergie
Norme internationale publiée en février 2015.
Résumé :
 Cette norme spécifie les exigences relatives à la compétence, à la cohérence et à l'impartialité
nécessaires aux organismes fournissant des activités d'audit et de certification des systèmes de
management de l'énergie (SMÉ) afin de garantir l'efficacité des audits de SMÉ. Elle traite le
processus d'audit, les compétences exigées du personnel engagé dans le processus de
certification des systèmes de management de l'énergie, ainsi que de la durée des audits.

NF EN ISO 50004
Systèmes de management de l'énergie - Lignes directrices pour la mise en œuvre, la maintenance et
l'amélioration d'un système de management de l'énergie
Norme internationale publiée en février 2015.
Résumé :
 Cette norme fournit des orientations pratiques et des exemples pour concevoir, mettre en œuvre,
entretenir et améliorer un système de management de l’énergie (SMÉ) dans une organisation
(entreprise, collectivité, bâtiment…).
 Les orientations pratiques de ce guide ne sont en aucun cas prescriptives dans le cadre d'une
certification de SMÉ.

NF ISO 50006
Systèmes de management de l'énergie - Mesurage de la performance énergétique à l'aide des
performances énergétiques de référence (PER) et d'indicateurs de performances énergétique (IPÉ) -
Principes généraux et lignes directrices
Norme internationale publiée en mars 2015.
Résumé :
 Un indicateur de performance énergétique (IPÉ) est une valeur quantitative ou une mesure de
la performance énergétique, définie par l'organisme. Les IPÉ peuvent être exprimés sous la
forme d'une mesure simple, d'un ratio ou d'un modèle plus complexe.
 Une situation énergétique de référence (SER) est une référence quantifiée servant de base pour
la comparaison de performances énergétiques.
 Cette norme fournit aux organismes des lignes directrices leur permettant de déterminer,

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d'utiliser et d'actualiser les indicateurs de performance énergétique (IPÉ) et les situations
énergétiques de référence (SER) dans le cadre du processus de mesure de la performance
énergétique.

2. Audit énergétique norme NF EN16247


La NF-EN 16247 est un ensemble de 5 Normes encadrant de manière très précise les modalités de
réalisation des audits énergétiques réglementaires en entreprises, dans les différents secteurs d’activités.
Trois grandes catégories d’audits sont différenciées : Bâtiment, procédés et transport. Chacune fait
l’objet d’un référentiel de qualification et d’un référentiel méthodologique spécifique.
NF-EN 16247-1 : Exigences générales
NF-EN 16247-2 : Référentiel audit énergétique bâtiments & tertiaire ;
NF-EN 16247-3 : Référentiel audit énergétique procédés & industries ;
NF-EN 16247-4 : Référentiel audit énergétique transports & flottes de véhicules.
NF-EN 16247-4 : Compétences des auditeurs énergétiques
L’audit doit être réalisé suivant le/les référentiel(s) correspondant aux usages principaux de
consommations d’énergies de l’entreprise (transports / procédés industriels / bâtiments). Le Bureau
d’Etudes réalisant l’audit doit disposer des qualifications sur ce/ces référentiel(s).
Les deux normes complémentaires NF-EN 16247-1 et 16247-5 définissent les modalités transversales et
les critères transversaux de qualification des Bureaux d’Etudes habilités à la réalisation des audits
réglementaires.

NF EN 16247-1 : Audits énergétiques Partie 1 – Exigences générales


Norme européenne publiée en octobre 2012
Résumé :
 Cette norme spécifie les exigences, la méthodologie et les livrables d'un audit énergétique. Elle
s’applique à tous les types d’établissements et d'organismes, à toutes les formes d’énergie et à
tous les usages énergétiques, à l’exclusion des maisons individuelles privées.
 Elle traite des exigences générales communes à l’ensemble des audits énergétiques. Des
exigences spécifiques viennent compléter ces exigences générales dans des parties distinctes
dédiées aux audits énergétiques des bâtiments, des procédés industriels et des transports.
Note : Les audits énergétiques obligatoires doivent être établis selon la méthode décrite par la série de
normes EN 16247 parties 1 à 4.

NF EN 16247-2 : Audits énergétiques Partie 2 – Bâtiments


Norme européenne publiée en Juillet 2014
Résumé :
 Cette norme spécifie les exigences relatives aux audits énergétiques dans les bâtiments. Elle
s’applique à un bâtiment ou groupe de bâtiments, à l’exclusion des habitations privées
individuelles.
 Elle précise les exigences, la méthodologie et les livrables d’un audit énergétique. Elle traite des
différentes étapes de l’audit énergétique : la prise de contact, la réunion de lancement, la
collecte des données, le travail sur site, l’analyse des données, le rapport, la réunion de clôture.
 Elle doit être appliqué conjointement avec la NF EN 16247-1, Audits énergétiques — Partie 1 :
Exigences générales, qu’elle complète. Elle comprend des exigences supplémentaires qui
doivent être appliquées simultanément à celles de la partie 1.

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NF EN 16247-3 : Audits énergétiques Partie 3 – Procédés
Norme européenne publiée en Juillet 2014
Résumé :
 Cette norme spécifie les exigences relatives aux audits énergétiques sur les sites où les
consommations énergétiques sont dues aux procédés. Un procédé peut comprendre une ou
plusieurs chaînes de fabrication, des bureaux, des laboratoires, des centres de recherche, des
zones de conditionnement et de stockage avec des conditions de fonctionnement spécifiques et
des systèmes de transport sur le site.
 Elle précise les exigences, la méthodologie et les livrables d’un audit énergétique sur un procédé.
Elle traite des différentes étapes de l’audit énergétique : la prise de contact, la réunion de
lancement, la collecte des données, le travail sur site, l’analyse des données, le rapport avec
l’identification des opportunités d’amélioration de l’efficacité énergétique, la réunion de clôture.
 Elle doit être utilisée conjointement avec la NF EN 16247-1, Audits énergétiques — Partie 1 :
Exigences générales, qu’elle complète. Elle comprend des exigences supplémentaires qui doivent
être appliquées simultanément à celles de la partie 1.

NF EN 16247-4 : Audits énergétiques Partie 4 – Transports


Norme européenne publiée en Juillet 2014
Résumé :
 Le document s’applique aux audits énergétiques dans les transports. Il spécifie les exigences, la
méthodologie et les livrables spécifiques aux audits énergétiques dans le secteur des transports.
Chaque situation dans laquelle un déplacement est effectué, quel qu’en soit l’opérateur (une
entreprise publique ou privée, ou que l’opérateur soit exclusivement dédié au transport ou non),
est également traitée dans le présent document.
 Il traite d’une part de l’optimisation de l’énergie au sein de chaque mode de transport et d’autre
part de la sélection du moyen de transport le plus adéquate dans chaque situation. Il ne couvre
pas l’infrastructure d’alimentation en énergie, comme par exemple la production d’énergie
électrique pour les voies ferrées.
 Il doit être utilisé en association avec la NF EN 16247-1, Audits énergétiques — Partie 1 :
Exigences générales, dont il est complémentaire. Il comprend des exigences supplémentaires qui
doivent être appliquées simultanément à celles de la partie 1.

NF EN 16247-5 : Audits énergétiques Partie 5 – Compétences des auditeurs énergétiques


Norme européenne publiée en Juin 2015
Résumé :
 Le document spécifie les exigences relatives aux compétences des auditeurs énergétiques. Il peut
être utilisé conjointement à la NF EN 16247-1, à la NF EN 16247-2, à la NF EN 16247-3 et à la
NF EN 16247-4, pour assurer un bon niveau de qualité des audits énergétiques.
 Il a pour objet de spécifier les compétences attendues des auditeurs énergétiques et des référents
techniques en complément de la réglementation nationale sur le sujet.
 Il peut être utilisé aussi bien par les prestataires d'audits énergétiques, que par les entreprises

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réalisant elles-mêmes leur audit énergétique par du personnel interne.
 Le présent document précise les qualités personnelles, les aptitudes et les compétences générales
et spécifiques des auditeurs énergétiques. Il présente également les exigences en matière de
formation initiale, d'expérience professionnelle et de formation continue permettant d'assurer
l’acquisition, le maintien et l'amélioration des compétences. Les compétences requises peuvent
être réunies par l'auditeur énergétique ou par une équipe d'auditeurs énergétiques.

BP X30-120 : Diagnostic énergétique dans l’industrie


Fascicule de documentation français publié en 2006.
Résumé :
 Ce document décrit la méthode à adopter pour réaliser un diagnostic énergétique dans l'industrie.
Il garantit à l'entreprise des pratiques cohérentes et harmonisées contribuant à la réalisation de
diagnostics énergétiques de qualité.
Le référentiel décrit :
 les principes généraux et les objectifs d’une mission de diagnostic,
 Les phases du diagnostic énergétique dans l’industrie : Analyse préalable, analyse détaillée,
recherche des solutions d’amélioration
 Les recommandations d’engagements réciproques (du diagnostiqueur envers l’industriel et de
l’industriel vers le diagnostiqueur)
Note:
 Le référentiel comporte également une série d’annexes mettant à disposition de l’industriel et du
diagnostiqueur une série d’outils afin de faciliter la procédure d’audit. Exemples d’annexes :
logigrammes des procédures, grilles de collecte d’informations sur le site audité, fiches de
synthèse, étapes d’une campagne de mesures.
 Même si ce référentiel fait référence au terme de « diagnostic énergétique » alors que l’EN 16247
parle « d’audit énergétique », le concept est ici identique. Depuis la sortie des normes EN 16247,
ce référentiel est moins utilisé. Il reste néanmoins intéressant pour la richesse de ses annexes que
l'on ne retrouve pas dans l'EN 16247-3.

3. Règlementation de l'efficacité Énergétique au Maroc


3.1. Réglementation thermique dans le bâtiment
Le secteur du bâtiment possède aujourd’hui le plus fort potentiel d’amélioration de l’efficacité
énergétique. Au Maroc, le secteur du bâtiment est le plus grand consommateur d’énergie primaire : 36 %
de l’énergie totale consommée, dont 29 % pour le résidentiel et 7 % pour le tertiaire.
Au Maroc la consommation annuelle en énergie (toutes sources confondues) dépasse 0,5 tonnes
équivalent pétrole par habitant, elle augmente de 4,3% chaque année. En ce qui concerne l’électricité,
un Marocain consomme 781KWh annuellement, et augmentera de 7,8% annuellement. La politique
d’Efficacité Energétique visant la réduction de la consommation énergétique de 12 % à l’horizon 2020
notamment dans les secteurs clés de développement à savoir le bâtiment, l’industrie et le transport, s’est
concrétisée par l’adoption de la loi 47-09 en 2009.
Dans ce cadre, l’Agence de développement durable et de l’efficacité énergétique (ADEREE) en
concertation avec les partenaires potentiels du secteur en question, a élaboré une réglementation
thermique dans le bâtiment.
Le programme se base sur trois principaux axes correspondant aux étapes de conception, de
construction, d’équipement et de gestion des bâtiments :
- Réduire les consommations énergétiques d’éclairage, de chauffage d’eau chaude sanitaire, de
chauffage et de climatisations des bâtiments

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- Améliorer le confort thermique et visuel des occupants
- Optimiser la conception des systèmes énergétiques
- Inciter les ingénieurs et maîtres d’œuvre à l’utilisation des approches de conception performante des
systèmes énergétiques du bâtiment (Ventilation, ombrages, orientation par rapport au soleil, afin de
favoriser au maximum l’aération et l’éclairage naturel)
- Aider à la réalisation de diagnostics énergétiques des bâtiments existants
Par ailleurs, les spécifications techniques des équipements actifs du bâtiment révèleront les critères de
choix de ces équipements énergétiques selon des référentiels à déterminer. Ceci concerne les équipements
de:
- Chauffage (20 degrés en hiver est la température qui permet un équilibre entre le confort thermique
dans la pièce et la consommation de l’appareil),
- Climatisation (26 degrés en été est la température qui permet un équilibre entre le confort
thermique dans la pièce et la consommation de l’appareil, 1 seul degrés en moins équivaut à 7%
de consommation en plus),
- Eclairage: (lampes à basse consommation, détecteurs de mouvement)
- Production de l’eau chaude sanitaire (installation de chauffe-eaux solaires labélisés ADEREE, et
isolation de la tuyauterie avec des matériaux tel l’armaflex, des tuyaux mal isolés pouvant causer
25% de pertes thermiques).

3.2. Loi N° 47-09 relative à l’efficacité énergétique


(Source : Ministère de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement).
Chapitre premier : Définitions
Article premier : Au sens de la présente loi, on entend par :
1. Efficacités énergétique : toute action agissant positivement sur la consommation de l’énergie, quelle que
soit l’activité du secteur considéré, tendant à :
- la gestion optimale des ressources énergétiques ;
- la maîtrise de la demande d’énergie ;
- l’augmentation de la compétitivité de l’activité économique ;
- la maîtrise des choix technologiques d’avenir économiquement viable ;
- l’utilisation rationnelle de l’énergie ;
et ce, en maintenant à un niveau équivalent les résultats, le service, le produit ou la qualité d’énergie
obtenue.
2. Performance énergétique : est la quantité d’énergie effectivement consommée ou estimée dans le cadre
d’une utilisation standardisée à partir de valeurs de référence.
3. Audit énergétique : l’ensemble des études, des investigations techniques et économiques, des contrôles de
performances énergétiques des équipements et des procédés techniques, permettant l’identification des causes de
la surconsommation de l’énergie et la proposition d’un plan d’actions correctif.
4. Entreprises de services énergétiques : toute personne morale qui s’engage vis-à-vis d’un établissement
consommateur d’énergie à :
- Effectuer des études visant à réaliser des économies dans la consommation de l’énergie ;
- Préparer un projet qui réalise des économies d’énergies et veiller à son exécution, sa gestion, son suivi et
éventuellement son financement ;
- Garantir l’efficacité du projet dans le domaine de l’économie d’énergie.
Chapitre II De la performance énergétique
Article 2 : Sans préjudice des dispositions de la législation relative à la normalisation, les appareils et
équipements fonctionnant à l’électricité, au gaz naturel, aux produits pétroliers liquides ou gazeux, au charbon

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et aux énergies renouvelables, proposés à la vente sur le territoire national doivent respecter des performances
énergétiques minimales fixées par voie réglementaire.
Les consommations et/ou performances énergétiques des appareils et équipements visés à l’alinéa précédent
doivent être indiquées de façon lisible sur les appareils et équipements et sur leurs emballages conformément
aux normes d’étiquetage fixées en application de la législation et de la réglementation relative à la
normalisation.
Article 3 : Par complément à la législation relative à l’urbanisme, « les règlements généraux de construction »
doivent également fixer les règles de performance énergétique des constructions afin de garantir un meilleur
bilan énergétique des bâtiments par zones climatiques en traitant, notamment, de l’orientation, de l’éclairage,
de l’isolation et des flux thermiques, ainsi que des apports en énergie renouvelable afin de renforcer les niveaux
de performance des constructions à édifier ou à modifier.
Article 4 : Les administrations et les établissements publics ainsi que les collectivités territoriales dont la liste
est fixée par voie réglementaire, sont tenues de rationaliser la consommation d’énergie de leurs services, en
intégrant dans le plan de développement communal prévu par la loi portant charte communale telle que
modifiée et complétée, les mesures et les mécanismes tendant à rationaliser la consommation d’énergie,
notamment en matière de distribution d’énergie électrique, d’éclairage public et de transport public urbain.
Les administrations et les établissements publics ainsi que les collectivités territoriales doivent respecter les
normes de l’efficacité énergétique prévues par la présente loi lors des marchés publics dont la liste sera fixée par
voie réglementaire.
Article 5 : Les véhicules ou ensemble de véhicules sont soumis en matière d’efficacité énergétique aux
dispositions de l’article 45 de la loi n° 52-05 relative au code de la route.
Article 6 : En vue de la rationalisation de l’usage et de la consommation de l’énergie, des mesures
d’incitations sont instituées dans le cadre de la législation en vigueur en la matière, notamment :
- Pour le renouvellement du parc de transport routier ;
- Pour l’amélioration de l’efficacité énergétique dans les secteurs du bâtiment et de l’industrie.
Article 7 : Les entreprises visées au paragraphe 4 de l’article premier ci-dessus sont seules habilitées à
effectuer les études visant à réaliser des économies dans la consommation de l’énergie et la mise à niveau, sur
la base des résultats desdites études, des équipements et installations énergétiques étudiés.
A cet effet, ces entreprises sont autorisées par l’administration lorsqu’elles répondent aux conditions suivantes,
sous réserve des dispositions des accords de libre échange conclus et dûment ratifiés par le Royaume :
- être constitué sous forme de société de droit marocain ;
- ne pas être en état de redressement ou de liquidation judiciaire ;
- disposer de références techniques en matière d’efficacité énergétique ainsi que des moyens humains,
matériels et financiers nécessaires ;
- s’engager à respecter les clauses d’un cahier des charges dont les dispositions sont fixées par voie
réglementaire ;
- disposer d’un manuel de procédures, notamment pour la mise à niveau des équipements et installations
énergétiques étudiés, conforme aux dispositions du cahier des charges visé ci-dessus.
Lorsque l’une ou plusieurs de ces conditions cessent d’être remplies, l’autorisation est suspendue pour une
période déterminée qui ne peut excéder six (6) mois, fixée dans la décision de suspension motivée, notifiée par
tout moyen justifiant la réception, destinée à permettre au bénéficiaire de ladite autorisation de se conformer de
nouveau aux conditions requises.
Passé ce délai, et si les conditions requises ne sont toujours pas remplies, l’autorisation est retirée par
l’administration et ledit retrait est notifié par tout moyen justifiant la réception.
Dans le cas où les conditions requises sont à nouveau remplies, il est mis fin à la mesure de suspension de
l’autorisation par décision remise à l’intéressé.

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Chapitre III De l’étude d’impact énergétique
Article 8 : Est soumis à une étude d’impact énergétique tout projet de programme d’aménagement urbain ou
tout projet de programme de construction de bâtiments quel que soit leur usage, figurant sur une liste fixée par
voie réglementaire en fonction du seuil de consommation d’énergie thermique et/ou électrique spécifique à
chaque catégorie de projet.
L’étude d’impact énergétique doit notamment :
- évaluer de manière méthodique et préalable, les consommations énergétiques prévisionnelles du projet ;
- évaluer les potentiels d’efficacité énergétique que présente le projet ;
- identifier les ressources énergétiques locales mobilisables pour le projet et leur potentiel ;
- atténuer les niveaux de consommation prévisionnelle d’énergie en développant l’efficacité énergétique du
projet et en valorisant dans une approche intégrée les potentiels des énergies renouvelables réalisables
conformément à la législation en vigueur.
Article 9 : L’étude d’impact énergétique comporte :
- une description des principales composantes du projet, ses caractéristiques et les étapes de sa réalisation et
les ressources d’énergie utilisées ;
- une évaluation des besoins énergétiques durant les phases de réalisation, d’exploitation ou de développement
du projet ;
- les mesures envisagées pour réduire la consommation d’énergie, par les mécanismes visant à mettre en
valeur et à améliorer l’efficacité énergétique, ainsi que par la valorisation des potentiels des énergies
renouvelables réalisables conformément à la législation en vigueur ;
- un programme de surveillance et de suivi du projet ainsi que les mesures envisagées en matière de
formation, de communication et de gestion en vue d’assurer son exécution, son exploitation et son
développement ;
- une note de synthèse récapitulant le contenu et les conclusions de l’étude ;
- un résumé simplifié des informations et des principales données contenues dans l’étude destiné au public.
Article 10 : Lorsque le projet est également soumis à une étude d’impact sur l’environnement en vertu des
dispositions de la loi n° 12-03 relative aux études d’impact sur l’environnement, cette étude est complétée par
l’étude d’impact énergétique visée à l’article 8 ci-dessus. La décision d’acceptabilité environnementale visée par
ladite loi concerne dans ce cas à la fois les aspects environnemental et énergétique.
Lorsque le projet n’est pas soumis à une étude d’impact sur l’environnement, une décision d’acceptabilité
énergétique est délivrée par l’administration selon les formes et les modalités fixées par voie réglementaire.
Article 11 : Par complément à la législation relative à l’urbanisme, tout plan d’aménagement définit les zones
dans lesquelles seront implantés des projets qui nécessitent, selon leur taille ou leur nature, la réalisation d’une
étude d’impact énergétique préalable.
Chapitre IV De l’audit énergétique obligatoire
Article 12 : Les établissements, les entreprises et les personnes physiques dont la consommation d’énergie
thermique et/ou électrique dépasse un seuil spécifique à chaque secteur fixé par voie réglementaire sont
soumises à un audit énergétique obligatoire et périodique.
L’audit énergétique obligatoire s’applique également aux établissements et entreprises de production, de
transport et de distribution d’énergie.
Article 13 : Les consommateurs visés à l’article 12 soumis à l’audit énergétique obligatoire sont tenus de
transmettre à l’administration les résumés des résultats dudit audit et les recommandations pour la mise à
niveau du système énergétique audité.
Les consommateurs visés à l’article 12 sont également tenus de transmettre à l’administration un plan
d’efficacité énergétique indiquant les mesures à prendre pour tenir compte des principales recommandations du
rapport d’audit, ainsi qu’un rapport annuel de mise en œuvre dudit plan.

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L’administration adresse des copies de tous les documents cités aux alinéas ci-dessus à l’Agence nationale
pour le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, afin de veiller à la mise en œuvre
des recommandations de l’audit énergétique obligatoire et à l’élaboration d’un rapport annuel sur les résultats
des programmes de l’efficacité énergétique.
Article 14 : Sont chargés de réaliser l’audit énergétique obligatoire les organismes d’audit agréés à cet effet par
l’administration.
Sous réserve des dispositions des accords de libre-échange conclus et dûment ratifiés par le Royaume,
l’agrément visé à l’alinéa précèdent est délivré par l’administration aux organismes d’audit qui remplissent
notamment les conditions suivantes :
- être constitué sous forme de société de droit marocain ;
- ne pas être en état de redressement ou de liquidation judiciaire ;
- disposer de références techniques ainsi que des moyens humains, matériels et financiers nécessaires à la
réalisation de l’audit énergétique obligatoire ;
- disposer d’un manuel de procédures pour la réalisation des audits énergétiques homologué par
l’administration ;
- offrir toutes les garanties d’impartialité et de l’indépendance.
Lorsque l’une ou plusieurs de ces conditions cessent d’être remplies, l’agrément est suspendu pour une période
déterminée qui ne peut excéder six (6) mois, fixée dans la décision de suspension motivée et notifiée par tout
moyen justifiant la réception, destinée à permettre au bénéficiaire dudit agrément de se conformer de nouveau
aux conditions requises.
Passé ce délai, et si les conditions requises ne sont toujours pas remplies, l’agrément est retiré par
l’administration.
Dans le cas où les conditions requises sont à nouveau remplies, il est mis fin à la mesure de suspension de
l’agrément et ceci est notifié par tout moyen justifiant la réception.
Article 15 : Lorsque les contrôles effectués en application de la présente loi et des textes pris pour son
application font apparaître que les consommateurs soumis à l’audit énergétique obligatoire visé à l’article 12
ci-dessus n’ont pas procédé à la réalisation dudit audit ou n’ont pas mis en œuvre les mesures et actions
inscrites dans leurs plan d’efficacité énergétique cité à l’article 13 ci-dessus, l’administration peut, après les
avoir mis en mesure de présenter leurs observations, leur adresser une mise en demeure pour procéder dans un
délai qu’elle fixe, aux aménagements et travaux nécessaires destinés à rétablir la situation ou à corriger leurs
pratiques, en conformité avec les dispositions de la présente loi et des textes pris pour son application.
A l’issue de ce délai et si les consommateurs n’ont pas réalisé les aménagements et travaux nécessaires, il est
fait application des dispositions du chapitre VI de la présente loi.
Article 16 : Les modalités d’application du présent chapitre notamment, le contenu de l’audit énergétique
obligatoire par secteur, les modalités de réalisation de l’audit et de présentation des résultats, la périodicité de
l’audit, la procédure d’agrément des organismes habilités, sont fixées par voie réglementaire.
Chapitre V Du contrôle technique
Article 17 : Il est institué un contrôle technique qui a pour objet de constater et d’attester du respect des
performances énergétiques visées au chapitre II de la présente loi et des dispositions de l’audit énergétique
obligatoire.
Le contrôle de la conformité aux normes marocaines est assuré conformément à la législation et la
réglementation en vigueur en la matière.
Article 18 : Sont chargés du contrôle technique visé au premier alinéa de l‘article 17 ci-dessus, les agents de
l’administration habilités à cet effet, assermentés conformément à la législation relative au serment des agents
verbalisateurs ou les organismes et/ou laboratoires publics ou privés compétents, agréés à cet effet par
l’administration.

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L’agrément visé à l’alinéa précèdent est délivré lorsque l’organisme ou le laboratoire remplit les conditions
suivantes :
- être constitué sous forme de société de droit marocain ;
- ne pas être en état de redressement ou de liquidation judiciaire ;
- disposer de moyens humains et matériels nécessaire à la réalisation du contrôle technique homologué par
l’administration ;
- offrir toutes les garanties d’impartialité et d’indépendance ;
- répondre aux exigences fixées par l’autorité gouvernementale compétente, en matière de compétence
technique dans le domaine de l’efficacité énergétique.
Lorsque l’une ou plusieurs de ces conditions cessent d’être remplies, par l’organisme ou le laboratoire,
l’agrément est suspendu pour une période déterminée qui ne peut excéder six (6) mois, fixée dans la décision
de suspension motivée et notifiée à l’intéressé portant moyen justifiant la réception destinée à permettre au
bénéficiaire dudit agrément de se conformer de nouveau aux conditions requises.
Passé ce délai, et si les conditions requises ne sont toujours pas remplies, l’agrément est retiré par
l’administration.
Dans le cas où les conditions requises sont à nouveau remplies, il est mis fin à la mesure de suspension de
l’agrément.
Les modalités et formes d’organisation et d’exercice du contrôle technique ainsi que celles selon lesquelles les
agréments aux organismes et laboratoires sont délivrés, suspendus ou retirés sont fixées par voie réglementaire.
Article 19 : Les agents de l’administration ainsi que les organismes et/ou laboratoires visés à l’article
18, doivent à l’occasion du contrôle, procéder à la vérification de l’ensemble des documents dont la tenue est
obligatoire et s’assurer du contenu des informations communiquées à l’administration.
Chapitre VI De la constatation des infractions
Article 20 : Sont chargés de constater les infractions à la présente loi et aux textes pris pour son application,
outre les officiers de la police judiciaire, les agents de l’administration visés à l’article 18 ci-dessus.
Article 21 : les personnes visées à l’article 20 ci-dessus, sur justification de leur qualité, ont libre accès à toute
installation ou édifice autre qu’une maison d’habitation et à tout véhicule soumis aux dispositions de la
présente loi afin de prélever des échantillons, installer des appareils de mesure, ou procéder à des analyses pour
contrôler le respect des dispositions de la présente loi et des textes pris pour son application sous réserve des lois
en vigueur.
Article 22 : Toute infraction constatée donne lieu, séance tenante, à la rédaction d’un procès verbal, qui doit
notamment comporter les circonstances de l’infraction, les éléments faisant ressortir la matérialité de
l’infraction et les explications et justifications de l’auteur de l’infraction.
L’original du procès verbal est transmis à la juridiction compétente dans un délai de dix 10 jours francs
suivant la date de la constatation de l’infraction. Les constations mentionnées dans le procès verbal font foi
jusqu’à preuve du contraire.
Chapitre VII Pénalités
Article 23: Est puni d’une amende de 30.000 à 300.000 dirhams, toute personne soumise à l’article 12 de la
présente loi qui ne fait pas effectuer ledit audit.
Article 24 : Est puni d’une amende d’un montant de 20.000 à 200.000 dirhams:
- toute personne qui n’aura pas respecté les seuils des performances énergétiques minimales des constructions et
bâtiments, des équipements et des appareils utilisant l’énergie, soumis aux dispositions de la présente loi.
- toute personne qui fait obstacle ou entrave l’exercice du contrôle technique visé à l’article 17 ci-dessus.
Article 25 : Est puni d’une amende d’un montant de 15.000 à 30.000 dirhams, toute personne qui continue
d’exercer les activités prévues aux articles 7, 14 et 18, pendant la durée de la suspension ou après le retrait de
l’agrément ou de l’autorisation dont il dispose.

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Article 26 : Est puni d’une amende d’un montant de 2.000 à 20.000 dirhams toute personne qui vend ou
propose à la vente sur le territoire national des appareils ou équipements ne respectant pas les dispositions de
l’article 2 de la présente loi.
Article 27 : En cas de récidive pour infraction de qualification identique dans un délai de 5 ans qui suit la
date à laquelle la première décision de condamnation est devenue irrévocable, les amendes prévues au présent
chapitre sont portées au double.
Les amendes prévues dans le présent chapitre sont applicables en cas de non application des dispositions
de la présente loi dans un délai fixé par voie réglementaire à compter de la date de réception par les
contrevenants d’une mise en demeure écrite notifiée par tout moyen justifiant la réception.
Chapitre VIII Dispositions finales
Article 28 : La présente loi entre en vigueur à compter de la date de sa publication au Bulletin officiel.

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