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Le Président

N°/G/127/11-0320 B
NOISIEL, le 16 MAI 2011

N° 10-0365 R

RECOMMANDE AVEC A.R.

Monsieur le Maire,

Je vous prie de bien vouloir trouver ci-joint le rapport comportant les observations
définitives arrêtées par la chambre régionale des comptes d’Ile-de-France sur la gestion de la
commune de Corbeil-Essonnes.

Il est accompagné de la réponse reçue à la chambre dans le délai prévu par l’article
L. 243-5, alinéa 4, du code des juridictions financières.

Il vous appartient de transmettre ce rapport et la réponse jointe à l’assemblée


délibérante. Conformément à la loi, l’ensemble doit :

1. faire l’objet d’une inscription à l’ordre du jour de la plus proche réunion de


l’assemblée ;

2. être joint à la convocation adressée à chacun de ses membres ;

3. donner lieu à débat.

P.J. : 1

Monsieur Jean-Pierre BECHTER


Maire de Corbeil-Essonnes
Hôtel de Ville
2, place Galignani
91100 – CORBEIL-ESSONNES

./.
6, Cours des Roches - B.P. 226 - Noisiel - 77441 Marne la Vallée Cedex 2
Tel. 01.64.80.88.88 Fax 01.64.80.88.53

DP 2

Dès la plus proche réunion de l’assemblée, le document final sera considéré comme
un document administratif communicable à toute personne en faisant la demande, dans les
conditions fixées par la loi n° 78-753 du 17 juillet 1978.

Vous voudrez bien informer le greffe de la chambre de la date à laquelle le rapport


d’observations et la réponse jointe auront été portés à la connaissance de l’assemblée
délibérante.

Enfin, je vous précise qu’en application des dispositions de l’article R. 241-23 du


code précité, le rapport d’observations et la réponse jointe sont transmis au préfet et à la
directrice départementale des finances publiques de l’Essonne.

Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’expression de ma considération distinguée.

Jean-Yves BERTUCCI
S2-2110152 / BB 1/27

RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

COMMUNE DE CORBEIL-ESSONNES (91)

*****

Exercices 2003 et suivants


S2-2110152 / BB 2/27

La situation financière de la commune s’est nettement améliorée entre 2006 et 2009, le


résultat de la section de fonctionnement passant sur la période d’un déficit de 2 M€(1) à un
excédent de 9,6 M€. Le dynamisme relatif des recettes mais, plus encore, les efforts de
maîtrise des dépenses courantes, en particulier de personnel, expliquent cette évolution
vertueuse. Dans le même temps, la chute de l'investissement a rendu possible le
désendettement de la commune en 2007 et 2008.

L'assainissement budgétaire pourra toutefois difficilement se poursuivre. La commune


prévoit, en effet, une érosion de ses recettes ordinaires et elle devra réaliser les
investissements qui ont été reportés, notamment ceux liés à la rénovation urbaine.

A ces projections s'ajoutent des risques qui, n'ayant pas leur traduction dans les comptes, sont
plus difficiles à apprécier. A ce titre, la détermination du solde des opérations d'aménagement
du site de la Papeterie nécessitera le recensement exhaustif des charges supportées par le
budget de la ville au titre d'un actif de la société anonyme immobilière d'économie mixte
(SAIEM), cédé en 2008 à l'opérateur attributaire de la concession d'aménagement. La
fiabilité des comptes souffre, en outre, toujours de l'absence d'inscription au passif du bilan
communal de la dette conventionnelle envers la SAIEM.

Pour pallier, d’une part, la diminution des recettes, que la commune impute pour partie aux
effets défavorables des nouvelles modalités du recensement, mais que pourraient atténuer les
financements perçus de l’intercommunalité et la croissance des bases imposables des impôts
des ménages, d’autre part, l'augmentation prévisible des dépenses d’investissement, Corbeil-
Essonnes ne pourra que marginalement recourir à l'emprunt. Son endettement s'établissait en
effet, à la fin de 2009, très au-dessus de la moyenne de celui des communes de taille
comparable, malgré la volonté de désendettement de la ville affichée depuis 2006, qui s’est
concrétisée par une baisse de l’endettement de 106 M€ à 94 M€.

La ville sera donc contrainte, si elle souhaite éviter un relèvement important de sa fiscalité,
de privilégier la hiérarchisation de ses programmes d'investissement et de persévérer dans la
recherche des économies de gestion. Ce dernier objectif pourrait l'inciter à réaliser une
analyse des causes de la coexistence, a priori paradoxale, de hauts niveaux de dépenses de
personnel et de prestations de services externes.

Le contrôle de la politique de sécurité publique a été entrepris, dans le cadre d’une enquête
nationale thématique menée conjointement par la Cour des comptes et par les chambres
régionales des comptes sur l’approche territoriale de la sécurité publique.

Les orientations de la politique de sécurité publique à Corbeil-Essonnes sont fixées dans le


contrat opérationnel de prévention et de sécurité (COPS), signé en 2004. Les 19 objectifs
retenus forment la ligne directrice des actions du conseil local de sécurité et de prévention de
la délinquance (CLSPD), installé au même moment.


(1)
M€ : Millions d’euros.
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Le rapprochement des compétences locales, préconisé par les orientations nationales en


matière de sécurité intérieure, a été effectué à périmètre constant. Le COPS a, en effet,
formalisé des thèmes d’actions préexistants, sans innovation opérationnelle.

La collectivité n’a pas mis à profit cette démarche de cohésion formelle pour impulser une
stratégie ou faire émerger localement de nouvelles actions prioritaires en matière de sécurité
publique. De fait, ni diagnostic, ni analyse des besoins de la ville n’ont précédé la rédaction
du contrat local de sécurité (CLS). La commune utilise les enquêtes de « victimisation »
réalisées depuis 2001 par l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région Ile-de-France
(IAU-IDF), pour connaître l’évolution du sentiment d’insécurité de la population.
Essentiellement conçues pour réagir à des situations de délinquance ressenties ou constatées
sur le terrain, les actions de la politique locale de sécurité ne sont pas évaluées, faute
d’indicateurs de résultat.
Le niveau de délinquance générale, élevé à Corbeil-Essonnes, a continué de progresser
depuis 2004, plaçant la commune, en 2008, au quatrième rang de la strate nationale des villes
de 25 000 à 50 000 habitants. La municipalité n’a cependant qu’une connaissance générale
de la délinquance sur son territoire, fondée essentiellement sur les statistiques de la police
nationale et sur une utilisation des informations localement disponibles.
Le maire n’exprime pas le besoin de disposer d’une information plus précise, la collectivité
n’affichant pas dans les faits une volonté d’accroître substantiellement son implication. La
municipalité n’a pas envisagé de développer les possibilités nouvelles que le législateur a
attribuées aux maires en 2007.
En termes de moyens, la ville a créé une police municipale dès 1995, laquelle fonctionne
aujourd’hui en continu, avec un taux de couverture élevé de 10 policiers municipaux pour
10 000 habitants. La faible coordination, essentiellement technique, entre la police municipale
et la police nationale, ne permet pas d’évaluer l’effectivité d’un partenariat ou d’une
complémentarité des services.
Depuis le mois de mars 2008, la ville dispose de cinq caméras de vidéosurveillance. C’est
une réalisation a minima, par rapport à l’ambition de départ. Le projet d’extension du
dispositif reste d’actualité, dans la limite des moyens budgétaires disponibles.
Les dépenses communales relatives à la politique de sécurité sont presque intégralement
rattachées aux coûts de la police municipale. Elles représentent moins de 3 % du budget
communal. La hausse des dépenses a suivi la montée des effectifs.
L’absence d’une réelle comptabilité analytique ne permet pas à la commune de connaître
avec précision le coût de sa politique. Une ventilation entre les principaux postes a toutefois
été initiée, et la tenue à terme d'une comptabilité analytique est annoncée.
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- SOMMAIRE -

1. RAPPEL DE LA PROCEDURE ......................................................................................................................... 5


2. EVOLUTION DE LA SITUATION FINANCIERE ......................................................................................... 5
2.1. LA FIABILITE DES COMPTES ............................................................................................................................ 5
2.1.1. La dette...............................................................................................................................................................5
2.1.2. Les immobilisations ...........................................................................................................................................5
2.1.3. Les dépenses et recettes à régulariser...............................................................................................................6
2.1.4. Le rattachement des charges et des produits à l’exercice ................................................................................6
2.1.5. L’équilibre financier ..........................................................................................................................................7
2.2. LES PERSPECTIVES A MOYEN TERME ............................................................................................................ 11
3. LA POLITIQUE DE SECURITE PUBLIQUE................................................................................................ 12
3.1. LA POLITIQUE MUNICIPALE DE SECURITE PUBLIQUE ................................................................................... 12
3.1.1. Un niveau de délinquance élevé ......................................................................................................................12
3.1.2. La municipalité n’a à ce jour qu’une connaissance générale et parcellaire des caractéristiques de la
délinquance sur son territoire. .......................................................................................................................13
3.1.3. Le conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD), qui a succédé à un conseil
communal de prévention de la délinquance (CCPD), créé en 1996, demeure une structure de rencontre
peu prospective. ..............................................................................................................................................14
3.1.4. Le contrat local de sécurité constitue un répertoire d’objectifs généraux et peu opérationnels...................14
3.1.5. L’information du maire est limitée. .................................................................................................................15
3.1.6. Les nouveaux instruments instaurés par la loi ne sont pas exploités .............................................................15
3.1.7. Les résultats locaux ne sont pas évalués .........................................................................................................16
3.1.8. Les missions de la police municipale sont faiblement pilotées.......................................................................16
3.1.9. La mesure de l’activité est sommairement restituée. ......................................................................................17
3.2. LA COORDINATION ENTRE LA POLICE MUNICIPALE ET LA POLICE NATIONALE EST QUASI INEXISTANTE . 18
3.2.1. L’absence de formalisation des relations ne permet pas d’évaluer l’effectivité d’un partenariat ou d’une
complémentarité des deux polices ..................................................................................................................18
3.2.2. Les échanges d’informations entre les deux services sont limités..................................................................18
3.3. LA GESTION DU PERSONNEL COMMUNAL CHARGE DE LA SECURITE ........................................................... 19
3.3.1. La structure des effectifs place la commune en position haute en région Ile-de-France. .............................19
3.3.2. Le régime indemnitaire des policiers municipaux ..........................................................................................20
3.4. LA VIDEOSURVEILLANCE : UNE INSTALLATION MINIMALE ET UN PROJET D’EXTENSION .......................... 21
3.4.1. L’analyse des besoins a été limitée au choix technique et aux lieux d’implantation .....................................22
3.4.2. Le dossier de demande d’autorisation préalable a été validé par le préfet après avis défavorable de la
commission ad hoc..........................................................................................................................................22
3.4.3. L’exploitation du système est dédiée à la police municipale ..........................................................................22
3.4.4. Le coût d’investissement et d’exploitation ......................................................................................................23
3.4.5. La collectivité a fait valoir des dispositions dérogatoires du code des marchés publics pour attribuer le
marché d’extension de la vidéosurveillance à l’opérateur en place................................................................23
3.4.6. L’impact de la vidéosurveillance n’a pas été mesuré .....................................................................................23
3.5. LA GESTION DES AUTRES MOYENS DE LA POLICE MUNICIPALE ................................................................... 24
3.5.1. La police municipale bénéficie depuis septembre 2009 de nouveaux locaux ................................................24
3.5.2. Les véhicules ....................................................................................................................................................24
3.5.3. Les tenues .........................................................................................................................................................24
3.5.4. L’armement ......................................................................................................................................................24
3.5.5. La brigade cynophile .......................................................................................................................................25
3.5.6. L’informatique .................................................................................................................................................25
3.5.7. Les équipements radioélectriques ...................................................................................................................25
3.6. LA GESTION BUDGETAIRE ET FINANCIERE DE LA POLITIQUE DE LA SECURITE PUBLIQUE ......................... 26
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1. RAPPEL DE LA PROCEDURE

Le président de la chambre a ouvert le contrôle de la commune de Corbeil-Essonnes par lettre


du 12 juin 2009.

En application de l’article L. 243-1 du code des juridictions financières, l’entretien préalable


avec les ordonnateurs, actuel, M. Jean-Pierre BECHTER, et en fonction durant la période
examinée, M. Serge DASSAULT, a eu lieu le 12 février 2010.

Dans sa séance du 18 février 2010, la chambre a arrêté des observations provisoires. Celles-ci
ont été transmises à l’ordonnateur en fonction, le 27 avril 2010, qui y a répondu le
10 septembre 2010. Elles ont également été adressées, le 27 avril 2010, au précédent
ordonnateur, qui n’a pas transmis de réponse.

Lors de sa séance du 4 février 2011, après avoir examiné la réponse qui lui a été adressée, la
chambre a arrêté les observations définitives suivantes.

2. EVOLUTION DE LA SITUATION FINANCIERE

2.1. La fiabilité des comptes

2.1.1. La dette
La dette conventionnelle envers la SAIEM ne figure ni au crédit du compte 16, ni dans les
engagements hors bilan du compte administratif. S'agissant d'une dette jusqu'à présent non
contestée, dont l'échéance n'est pas déterminée par les stipulations conventionnelles, elle
devrait a priori figurer dans les comptes de dette, alors que la commune envisageait, selon ses
indications, de compenser les dettes et créances réciproques avec la SAIEM au cours de
l’exercice 2010.

2.1.2. Les immobilisations


L'absence d'état de l'actif interdit de connaître l’historique budgétaire et comptable des parts de
la SAIEM détenues par la commune. Le capital social s'élève à 3,8 M€, selon les informations
transmises au greffe du tribunal de commerce. La ville en détenant 65 %, c'est une valeur
théorique de 2,5 M€ d’origine que possède la commune mais qui ne figure pas à son bilan, le
chapitre 26 « Participations et créances rattachées à des participations », censé comptabiliser
l’apport, présentant un solde de 229 000 € à la fin de l’exercice 2009.

Le dénouement des opérations financières entre la commune et sa société d’économie mixte


(SEM), que l’ordonnateur a annoncé pour l’exercice 2010, devrait inciter la commune, en
relation avec le comptable, à ajuster son bilan de la valeur de cet actif pour, le cas échéant,
permettre le calcul des plus ou moins-values que la cessation d’activité de la SAIEM et sa
liquidation entraîneront. Incidemment, se posera la question du sort des dépenses de
fonctionnement payées par la ville pour le compte de la SAIEM jusqu'en 2007, au moins
163 000 € identifiés sur le chapitre 011 et qui n'ont pas trouvé de contrepartie au bilan.
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Ne serait-ce qu’au titre de ses immobilisations financières, la commune, en collaboration avec


le comptable, devrait procéder au recensement et à la valorisation de ses actifs, sans quoi
l'exactitude de la situation comptable et budgétaire s'avère difficile à attester. A ce sujet,
l’ordonnateur a indiqué qu’il entendait étudier la possibilité de souscrire à l’engagement
partenarial récemment mis en place entre les collectivités locales et le réseau des comptables
publics.

Plus généralement, la tenue de l'inventaire et sa mise à jour souffrent de l'absence de transmission


des informations par les services. Cette carence porte sur des montants conséquents (en stock :
332 M€ sur l'ensemble du compte 21, 14,5 M€ pour le seul compte 218 qui englobe les
installations générales, le matériel de transport, de bureau et informatique, ainsi que le mobilier).
La commune ne connaît donc pas l'affectation et l'utilisation de ses immobilisations corporelles ;
elle n'a jamais procédé à aucune vérification physique de la présence des biens meubles ; elle est
incapable d'ajuster son bilan des sorties intervenues, ni même de contrôler les modalités de
réforme des matériels. Le calcul des amortissements (ou des cessions) ne peut donc être recoupé
par aucun état à jour. En gestion, l'absence d'inventaire interdit d'apprécier les besoins exprimés
par les services autrement qu'en fonction des raisons qu'ils exposent. L’ordonnateur a indiqué que
la mise à jour de cet inventaire physique des immobilisations était envisagée.

2.1.3. Les dépenses et recettes à régulariser

Les dépenses à régulariser, à la fin de 2008, atteignaient 0,4 M€ et les recettes 0,1 M€.
L'effort d'imputation définitive réalisé s'apprécie surtout au regard des balances d'entrée,
puisqu'en début d'exercice, les soldes des comptes d'attente s'élevaient respectivement à 6,2 et
6,3 M€. La décrue du stock d'opérations à régulariser est de nature à renforcer la fiabilité des
informations budgétaires soumises à l'appréciation de l'assemblée délibérante et représente
une amélioration de gestion notable.

2.1.4. Le rattachement des charges et des produits à l’exercice

La comptabilisation des intérêts courus non échus (ICNE) a souffert en 2007 d'une erreur, non
imputable aux services de la commune mais au changement d’application comptable, corrigée
par la contrepassation effectuée en 2008. L'examen des rattachements de charges doit, en
conséquence, tenir compte de l'anomalie entachant la comptabilisation des ICNE. Après
correction, les rattachements représentent en moyenne 10 % des dépenses sur facture de
l'exercice, une proportion qui indique que la commune ne pratique pas de reports indus sur
l'exercice suivant et qu’elle procède correctement au rattachement des charges.

Au sein des recettes restant à réaliser à la fin de l’exercice 2006 (8 M€), figurent des recettes
qui n'avaient toujours pas donné lieu à émission de titres à la fin de l'exercice 2008 : 0,5 M€
au titre de fonds de concours de la communauté d'agglomération Seine-Essonne (CASE),
0,8 M€ de créance sur la SAIEM, 48 000 € de la caisse d'allocations familiales datant de
2003, 1,4 M€ de subventions de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU).
L'ancienneté de ces reports souligne une certaine difficulté des services à organiser le suivi de
ces recettes. L’ordonnateur a toutefois indiqué que le fonds de concours octroyé par la CASE
et la créance sur la SAIEM ont été encaissés en 2010 et que les subventions ANRU ont fait
l’objet d’un « tri », sans toutefois en préciser la consistance.
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2.1.5. L’équilibre financier

2.1.5.1. En section de fonctionnement

Entre 2005 et 2009, la commune a renoué avec un résultat de fonctionnement excédentaire

en euros 2005 2006 2007 2008 2009


Résultat de fonctionnement - 347 580 -2 178 539 6 715 208 7 930 862 9 618 318

Cette évolution s'explique essentiellement par la baisse de 5 M€ des dépenses et la


progression de 3 M€ des recettes. En dépense, les efforts les plus importants ont porté sur les
charges à caractère général (- 2,7 M€) et les subventions (- 0,8 M€).

La dépense de personnel n'a crû que de 1,7 M€ sur la période, soit une progression moyenne
annuelle, remarquablement basse, de 1,6 %. La commune explique la maîtrise de cette
évolution par deux catégories de mesures.

a) La baisse des équivalents temps plein

L'évolution du résultat des dépenses inscrites au chapitre 012, entre 2005 et 2008, met en
évidence une augmentation globale de 4,77 %. On observe, sur la même période, que l'effectif
de la commune, exprimé en équivalents temps plein (ETP), a été réduit de 1 120,53 à
1 071,58, soit -4,37 % (- 48,95 ETP).

La collectivité a mené sur la période considérée une réflexion sur l'organisation des services et
la rationalisation de leur fonctionnement, afin de conduire une politique de réduction
progressive des effectifs, tout en préservant au mieux l'ensemble des prestations rendues aux
habitants. La diminution de l'effectif global a été réalisée par le non-remplacement de certains
départs en retraite, ou en mutation, et le non-renouvellement des contrats d'agents non titulaires.

Evolution Chapitre 012 (BP, CA) et ETP de 2005 à 2008


Evol Budget voté Evol
ETP au 31/12 BP Chap 12 CA chap 12
ETP/an chap 12 CA/An
2005 1120,53 37 047 672 € 37 320 172 € 37 320 000 €
2006 1096,61 - 2,1 % 39 159 354 € 38 905 744 € 38 905 186 € 4,2 %
2007 1072,34 - 2,2 % 38 454 538 € 38 469 468 € 37 801 892 € - 2,8 %
2008 1071,58 - 0,1 % 40 188 787 € 40 188 787 € 39 099 799 € 3,4 %
2009
993,51 39 100 000 € 27 088 039 €
(de janvier à septembre)

Le tableau qui précède met en évidence les premiers résultats obtenus sur les exercices 2006
et 2007, aussi bien en ce qui concerne l'évolution du chapitre 012 que celle des effectifs
exprimés en ETP.
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L'année 2008 marque une stabilisation de cette tendance et une dégradation de l'objectif
poursuivi pour ce qui concerne les consommations d'heures supplémentaires rémunérées (voir
tableau ci-après).

Cependant, l'exercice 2009, sur la base des chiffres connus au 30 octobre 2009, marque une
nette accentuation des efforts engagés depuis 2005, avec pour résultat un effectif global
constaté de 993,38 ETP, de janvier à octobre. Au 31 décembre, le nombre d’ETP s’élevait à
984 et la dépense à 37 M€.

b) La baisse des heures supplémentaires

nombre heures évolution cout heures


(en euros) Evolution cout/an
supplémentaires heures/an supplémentaires
2005 39 273,32 582 736,68
2006 26 733,80 - 31,9 % 419 675,04 - 28 %
2007 17 673,06 - 33,9 % 295 663,79 - 29,5 %
2008 20 433,76 15,6 % 403 250,75 36,4 %
2009
3 815,20 76 842,21
(de janvier à septembre)

La réduction importante du nombre d'heures supplémentaires rémunérées, de 2005 à 2007, est


la seconde catégorie de mesures qui explique le freinage des dépenses de personnel. Malgré
une reprise à la hausse en 2008, les chiffres sur les neuf premiers mois de 2009 laissent
prévoir une dépense globale qui ne devrait pas dépasser les 110 000 € pour l'exercice, soit une
économie de 480 000 € par rapport à 2005 (- 82,4 %).

Effectivement, l'étude de l'évolution du paiement des heures supplémentaires met en évidence leur
diminution d'un tiers sur la période, leur coût budgétaire global passant de 0,6 M€ à 0,4 M€, et
une baisse tendancielle du montant moyen payé à chaque bénéficiaire, à l'exception toutefois du
dernier exercice, du fait de l'organisation d’élections municipales. A cette aune, rien ne semble
justifier l'importance en volume des heures supplémentaires effectuées en 2006, alors que les
effectifs recensés n'ont que marginalement varié, comme le montre le tableau ci-dessous :

2005 2006 2007 2008


Nombre d'heures supplémentaires 39 273 26 734 17 673 20 433
Nombre de bénéficiaires 386 313 221 238
Moyenne d'heures 102 85 80 86
supplémentaires/bénéficiaire
Coût 582 736 € 419 675 € 295 664 E 403 250 e
Montant moyen/bénéficiaire 1 509 € 1 340 € 1 338 € 1 694 €
Nombre d'occurrences > 300 15 15 8 1
heures/an
Effectifs (comptes administratifs) 1 052 1 052 1 067
 Source : données transmises par la commune

Globalement, la commune a respecté la recommandation du précédent rapport d'observations


de la chambre de limiter l'allocation d'heures supplémentaires à son véritable objet et de ne
plus en faire un mode de rémunération ordinaire.
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Dans le souci de refléter plus exactement la nature des charges et des ressources, tant de la
collectivité que du centre communal d'action sociale (CCAS), la commune devrait, par
ailleurs, cesser de rémunérer directement sur son budget les agents de l'organisme à caractère
social, opération neutre budgétairement puisque la charge serait transférée du chapitre de la
dépense de personnel à celui des subventions.

Globalement, la commune a maîtrisé, sur la période, l'évolution de ses dépenses de


fonctionnement.

Entre 2005 et 2008, les recettes les plus dynamiques ont été constituées par la dotation globale
de fonctionnement (+ 2,7 M€), le produit de la fiscalité directe locale (+ 2,3 M€) et celui de la
fiscalité indirecte (+ 2,2 M€).

La fiscalité se caractérise par le dynamisme des bases de taxe d'habitation (près de 10 % entre
2005 et 2007) et une croissance beaucoup plus modeste de celles des taxes sur le foncier (3 %).

(en euros) 2005 2006 2007 2008 2009


Taxe d’habitation
Bases brutes 60 695 075 63 361 899 65 567 807 67 853 409 69 282 378
Abattements 19 585 288 19 955 011 20 494 378 21 067 251 21 581 485
Bases nettes imposables 41 109 787 43 406 888 45 073 429 46 786 157 47 700 893
Foncier bâti
Bases brutes 55 068 401 55 983 610 57 761 603 60 052 663 62 859 544
Bases exonérées 755 774 1 026 576 1 466 060 1 644 176 1 309 323
Bases nettes imposables 54 312 627 54 957 034 56 295 543 58 408 487 61 550 221
Foncier non bâti
Bases nettes imposables 163 732 151 013 164 239 144 654 183 081
Taxe professionnelle (pour mémoire)
Bases brutes 97 763 513 99 522 886 101 342 016 101 330 949 106 797 833
Bases exonérées
Bases nettes imposables 97 763 513 99 522 886 101 342 016 101 330 949 106 797 833

2.1.5.2. En investissement
L'investissement a baissé de façon importante entre 2005 et 2008 :
En %
(en euros) 2005 2006 2007 2008
2005/2008
Total dépenses d’équipement 13 888 641 9 377 446 8 618 073 7 160 633 - 48,44 %
Emprunts et dettes assimilées 6 002 486 6 455 724 6 776 511 6 836 380 +13.89 %

Il convient toutefois de corriger cette évolution apparente du montant des immobilisations


concédées ou affermées en 2005, pour un montant de 12,8 M€. Le transfert d’équipements
(par mise à disposition) à la communauté d’agglomération, en 2005, explique également en
partie la baisse de l’investissement, les dépenses relatives à ces équipements n’étant plus
supportées par le budget communal à partir de 2006.
S2-2110152 / BB 10/27

Cette diminution des dépenses d'investissement a permis le désendettement de la commune, la


dette par habitant étant passée, entre 2005 et 2009, de 2 671 € à 2 290 €.

Le désendettement résulte pour partie de l’effet combiné des économies de gestion et de la


baisse des investissements. L’ordonnateur a cependant précisé que le budget 2010 avait prévu
36 M€ en investissement, avec un recours aussi limité que possible à l’emprunt.

En 2006 et 2007, la stabilité du remboursement du capital de la dette (entre 6 et 7 M€) et la


baisse des dépenses d’équipement ont permis à la commune à la fois de diminuer le recours à
de nouveaux emprunts et d’affecter au financement de la section d’investissement les
excédents dégagés par la section de fonctionnement. Pour cette raison, et jusqu’en 2008, le
recours à l'emprunt a même excédé le besoin de financement généré par les investissements.
(en euros) 2005 2006 2007 2008 2009
A. Capacité d'autofinancement brute 1 952 487 2 135 819 9 908 277 9 435 627 11 865 751
B. Remboursement du capital de la dette 6 002 486 6 455 724 6 776 511 6 836 380 11 802 525
C. Capacité d'autofinancement disponible (A-B) -4 049 999 -4 319 905 3 131 766 2 599 248 63 225
D. Financement propre disponible(2) 3 567 400 4 133 436 7 669 722 7 840 246 5 890 475
E. Dépenses d'équipement 13 888 641 9 377 446 8 618 073 7 160 633 4 421 322
F. Besoin d'emprunt (E-D) -10 321 242 5 244 010 948 351 -679 613 -1 469 152
G. Mobilisation d’emprunt 9 000 000 5 900 000 3 200 000 3 950 000 0
H. Ecart entre besoin et mobilisation (F-G) 1 321 241 -655 990 -2 251 649 -4 629 613 -1 469 152

L’ajustement entre le besoin de financement externe et sa réalisation s’effectue en glissement sur


plusieurs exercices et l’excès apparent de la mobilisation d’emprunt sur le besoin peut en réalité
constituer un financement de dépenses inscrites en restes à réaliser. Ce mécanisme n’est
manifestement pas celui qui a été mis en œuvre à Corbeil-Essonnes, le solde des restes à réaliser
figurant aux comptes administratifs ayant été de + 0,4 M€ en 2006, de + 3,5 M€ en 2007 et de
+ 0,6 M€ en 2008. En d’autres termes, l’arbitrage budgétaire a apparemment privilégié le recours
à l’emprunt par rapport à l’autofinancement. En revanche, l’exécution budgétaire 2009 a pu
s’affranchir du financement externe de l’investissement et poursuivre son désendettement
(- 10,1 M€), notamment grâce à un niveau de dépense d’équipement particulièrement bas, 4,4 M€,
soit 106 € par habitant contre 300 € de moyenne pour les communes de même catégorie.

Globalement, et sur l’ensemble de la période 2005 à 2009, la commune a donc mis en œuvre
la recommandation du précédent rapport de la chambre d’ajuster sa politique d’investissement
à ses capacités financières.


(2)

Financement propre disponible (en euros) 2005 2006 2007 2008 2009
Capacité d'autofinancement disponible -4 049 999 -4 319 905 3 131 766 2 599 248 63 225
FCTVA et subventions 5 131 885 5 758 386 4 929 000 2 432 235 3 240 939
Subventions
Produit. des cessions et remboursement des créances 2 125 538 2 142 596 832 172 173 734 45 460
Produit des cessions -76 131 -475 706 -32 647
Variation de stocks
Autres recettes 491 485 857 383 453 503 1 003 847 2 887 449
Autres recettes -55 378
ICNE 170 683 -1 644 072 1 631 183 -346 598
Financement propre disponible (b) 3 567 400 4 133 436 7 669 722 7 840 246 5 890 475
Source : comptes de gestion, Delphi
S2-2110152 / BB 11/27

Au terme de ce cycle, le ratio théorique de désendettement de la commune (rapport entre la


capacité d'autofinancement et le capital de la dette) est passé de 55 ans à sept ans et demi.
Cependant, la dette par habitant (2 290 €(3)) représente encore, à la fin de 2009, plus du double
de la moyenne (1 041 €) de la dette par habitant des communes appartenant à la même strate
démographique.

2.2. Les perspectives à moyen terme

Les perspectives à moyen terme se caractérisent par une diminution prévisible des ressources
et une augmentation des dépenses, notamment d'investissement. En 2010, et en partie en
raison du recensement complémentaire de l'INSEE, la dotation globale de fonctionnement
allouée à la commune a ainsi subi une diminution de 0,8 M€ par rapport à 2008.

En ce qui concerne les prévisions à moyen terme, l'entreprise Altis, principal contributeur du
budget de la communauté d'agglomération, a annoncé une réduction certaine d'au moins 30 %
de son activité d'ici 2014. Hors réforme de la taxe professionnelle, l'impact aurait été de près
de 2 M€ sur l'attribution de compensation versée à la commune.

La dépense de personnel, selon les projections effectuées par les services de la commune fin
2009, pourrait croître de près d'1 M€ en 2010, retrouvant son niveau de 2008. Le maire souligne
cependant que la prévision peut être supérieure à la réalisation, comme ce fut le cas en 2009, où
le budget prévoyait une dépense de 39 M€ alors que les paiements ont atteint 37 M€.

Sauf remise en cause des projets en cours, l'investissement pourrait dépasser 130 M€ sur la
période 2009 à 2015, selon le plan pluriannuel d'investissement (PPI), se partageant entre
opérations ANRU (60 M€) et hors ANRU (70 M€). Le financement net à la charge de la ville
atteindrait près de 80 M€, soit 11,5 M€ en moyenne annuelle, grandeur du même ordre que les
10 M€ observés entre 2005 et 2008. Toutefois, la plus grande prudence doit commander la
prise en compte du subventionnement ANRU, théoriquement de 64 %, plus proche dans les
faits de 40 %, ainsi que celle de l'évaluation des coûts accessoires aux programmes de
rénovation et de leurs retards éventuels. Le maire a indiqué qu’en retenant la fourchette basse
du financement ANRU, l’investissement se situerait à 13,5 M€ en moyenne annuelle sur la
période 2009 à 2015.

A excédent de fonctionnement constant, un investissement annuel moyen de 13,5 M€


nécessiterait, selon l’ordonnateur, un recours limité à l’emprunt.

A ces projections, s'ajoutent des risques plus conjoncturels identifiés par la commune, tels que
l’évolution des taux, alors qu’une partie de la dette est à taux variable. S’agissant de
l'aménagement du site de la Papeterie, le conseil municipal a décidé que l’aménagement serait
réalisé par un opérateur, dans le cadre d’une concession d’aménagement, et il estime que la
participation financière de la commune devrait être limitée.


(3)
Sur la base d’un recensement 2009 INSEE de sa population que la commune conteste.
S2-2110152 / BB 12/27

Pour continuer à améliorer sa situation financière, la commune devra donc persévérer dans ses
efforts de maîtrise de la dépense courante. Des marges de manœuvre existent encore en
matière d'économies sur la dépense de personnel, puisqu’à la fin de l’exercice 2008, elle
dépasse de plus de 30 % la moyenne de la strate, mais aussi sur les charges externes,
supérieures de plus de 50 % à cette même moyenne.

2008 personnel Charges externes


Corbeil-Essonnes 898 406 €/habitant
Strate 664 267 €/habitant
Corbeil/strate + 35 + 52 %
Source : Les comptes des communes, analyse des équilibres financiers fondamentaux, Direction Générale des Finances Publiques

Ces données mettent en évidence l'absence d'arbitrage entre internalisation et externalisation


des charges de gestion. Ce paradoxe apparent justifierait une réflexion sur les missions et
l'organisation des services. A titre d'exemple, les agents des services techniques ne disposent
pas de l’outillage le mieux adapté au nettoyage de la voirie, des parcs et des squares. Le fait
que le nettoyage de la voirie soit une compétence communautaire, qui conduit la CASE à
rembourser à la commune la dépense correspondante, ne s’oppose pas à la recherche d’une
amélioration du service rendu et aux économies qu’elle peut générer.

2009 personnel charges externes


Corbeil Essonne 883 377 €/habitant
Strate 665 266 €/habitant
Corbeil/strate 33 42 %
Source : Les comptes des communes, analyse des équilibres financiers fondamentaux, Direction Générale des Finances Publiques

La réduction de l’écart constaté, en 2009, constitue à cet égard une évolution favorable.

3. LA POLITIQUE DE SECURITE PUBLIQUE

Le contrôle de la politique de sécurité publique a été entrepris dans le cadre d’une enquête
menée conjointement par la Cour des comptes et par les chambres régionales des comptes
pour évaluer l’action des collectivités territoriales dans ce domaine et son articulation avec
celle des services territoriaux de l’Etat.

3.1. La politique municipale de sécurité publique

3.1.1. Un niveau de délinquance élevé

Selon la statistique 4001 de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP), qui


recense l’ensemble des crimes et délits portés à la connaissance de la police et de la
gendarmerie, le taux de criminalité, défini comme le rapport à la population du nombre de
crimes et de délits constatés, s’établit, en 2008, à 93,71 faits constatés pour 1 000 habitants, ce
qui situe la ville à un niveau élevé dans le département. La part des délits constatés à
Corbeil-Essonnes représente 5,79 % des délits du département.
S2-2110152 / BB 13/27

Sur une période de cinq ans (2004 à 2008), les données de la police nationale(4) font état d’une
augmentation de 18,86 % du nombre de crimes et de délits constatés à Corbeil-Essonnes,
faisant passer la ville du 21ème rang au 4ème rang de la strate démographique des communes de
25 000 à 50 000 habitants.

3.1.2. La municipalité n’a à ce jour qu’une connaissance générale et parcellaire des


caractéristiques de la délinquance sur son territoire

La commune ne dispose que des données, essentiellement statistiques, adressées par la DDSP
sur le niveau général de la délinquance. Le niveau réel de la délinquance, à Corbeil-Essonnes
comme ailleurs, est difficile à appréhender, dans la mesure où la police nationale ne
comptabilise pas tous les faits qui s’y rapportent et aussi parce que les chiffres de la
délinquance générale recouvrent des actes très divers. D’une part, ne sont retenus que les
actes qui ont fait l’objet d’une plainte enregistrée et, d’autre part, ne sont pas prises en compte
les contraventions, c’est à dire les infractions les plus nombreuses, ni les incivilités, qui ne
sont pas qualifiées pénalement.

Toutefois, la réalité locale de l’insécurité est difficilement mesurable autrement que par des
enquêtes de terrain. Pour cette raison notamment, les circulaires interministérielles du
28 octobre 1997 et du 7 juin 1999, portant création des contrats locaux de sécurité (CLS)(5),
préconisaient la réalisation d’enquêtes de « victimisation », préalablement à l’établissement
des contrats locaux de sécurité, et leur renouvellement à intervalles réguliers.

Plus récemment, la circulaire interministérielle du 4 décembre 2006, relative à « la politique


de prévention de la délinquance et à la préparation des contrats locaux de sécurité de
nouvelle génération », recommandait la réalisation préalable d’un diagnostic local de sécurité
(DLS) portant sur un constat de la situation de la délinquance, un état des moyens et des
actions de prévention mises en œuvre, le ressenti et les attentes de la population, les
orientations pour un plan d’action. La commune, pourtant dotée dès février 1999 d’un contrat
local de sécurité signé entre le maire et le préfet, n’a réalisé aucun diagnostic local ni enquête
de proximité, susceptibles de renforcer localement la connaissance des causes du sentiment
d’insécurité que la ville a localement identifié parmi les habitants

La commune dispose toutefois des résultats des enquêtes biennales de « victimisation et


sentiment d’insécurité en Ile-de-France », réalisées depuis 2001 par l’Institut d’aménagement
et d’urbanisme de la région Ile-de-France (IAU-IDF). Ces enquêtes, réalisées à l’échelon
territorial du département, font ressortir une évolution du sentiment d’insécurité dont la ville
de Corbeil-Essonnes est représentative. La ville reçoit également des informations rapportées
par la main courante et les signalements d’actes que les différents acteurs concernés par la
politique de sécurité sont en mesure de relever : bailleurs sociaux, responsables des secteurs
sociaux et éducatifs. Les données disponibles sont cependant faiblement exploitées. Cette
exploitation, qui reste à faire, pourrait l’être préalablement au renouvellement du contrat local
de sécurité, pour évaluer l’impact des actions réalisées, tant en termes d’amélioration que
d’identification des causes du maintien d’un niveau élevé de la délinquance.

La collectivité a indiqué à cet égard qu’un état statistique relatif aux repères socio-
économiques de la ville a été effectué et qu’une enquête sur les indicateurs de sécurité et les
actions du CLSPD ci-dessous est en cours.


(4)
Etat statistique 4001 de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP).
(5)
Les CLS ont été créés en 1997.
S2-2110152 / BB 14/27

3.1.3. Le conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD), qui a


succédé à un conseil communal de prévention de la délinquance (CCPD), créé en
1996, demeure une structure de rencontre peu prospective

Le CLS de Corbeil-Essonnes, comme la majorité de ceux conclus depuis 1997 (date de leur
création), ne fonctionnait pas d’une manière soutenue, avec notamment un faible suivi des
engagements, une concertation des services et un échange d’informations peu développés.

Dans le contexte législatif de prévention de la délinquance(6), la commune a installé un conseil


local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD), en mai 2004. Celui-ci est
constitué de trois collèges représentant la commune et le département, l’Etat, ainsi que des
personnes qualifiées par leur intervention dans les domaines de la sécurité et de l’action sociale.

Deux groupes de travail territoriaux ont été mis en place en 2005, recouvrant les territoires de la
commune spécifiquement concernés par les questions de sécurité : le centre-ville et les trois
quartiers classés en zone urbaine sensible (ZUS), les Tarterêts, La Nacelle et Montconseil.

Le CLSPD se réunit au rythme minimal prévu par la réglementation(7) : une fois par an en
formation plénière et en configuration restreinte. Les groupes de travail territoriaux se
réunissent une fois par mois.

Le CLPSD constitue une structure de discussion entre responsables pour échanger sur le
travail des services et tenter d’articuler les compétences locales. Mais, il ne représente pas une
force de proposition. Les comptes rendus des réunions n’affichent pas une volonté d’élaborer
des orientations stratégiques ou de faire émerger localement des actions prioritaires en matière
de sécurité et de tranquillité publiques.

3.1.4. Le contrat local de sécurité constitue un répertoire d’objectifs généraux et peu


opérationnels

Parallèlement à l’installation du CLSPD, la collectivité de Corbeil-Essonnes a signé, le


14 mai 2004, un contrat local de sécurité (CLS), qu’elle a désigné localement contrat
opérationnel de prévention et de sécurité (COPS).

Le COPS a été conçu comme un outil contractuel, identifiant 19 objectifs et rassemblant les
compétences des intervenants locaux dans les domaines de la prévention, de la dissuasion et
de la répression de la délinquance. Si l’intention générale de faire baisser le niveau de la
délinquance et d’accroître la sécurité locale est affirmée, les 19 objectifs, repris sous forme de
fiches d’actions, demeurent imprécis quant aux moyens et sont, de surcroît, dénués
d’indicateurs de résultat. Le COPS n’a pas initié d’actions nouvelles, dans la mesure où les
acteurs ont avant tout recensé des thèmes préexistants, souvent dispersés, dans les domaines
de l’information des populations, de la communication sur des démarches et de la sécurisation
de certains lieux, écoles, transports, quartiers sensibles.


(6)
La loi n° 2003-239 du 18 mars 2003 pour la sécurité intérieure impose la création d’un CLSPD dans les villes de plus de
10 000 habitants et dans les communes comprenant une zone urbaine sensible.
(7)
Décret n° 2007-1126 du 23 juillet 2007 relatif aux conseils de sécurité.
S2-2110152 / BB 15/27

En définitive, le COPS a esquissé le rapprochement possible des compétences de différents


acteurs locaux impliqués en matière de prévention et de lutte contre la délinquance, mais n’a
pas spécialement été conçu pour développer des actions stratégiques et opérationnelles
rattachées à la politique générale de sécurité publique et de prévention de la délinquance
menée par l’Etat, en tout cas lors de cette période initiale de quatre ans.

3.1.5. L’information du maire est limitée

La loi n° 2007-297 du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance dispose que le


maire est informé de la manière la plus complète possible par les services de l’Etat. Aux
termes de la loi, il est ainsi informé par les responsables locaux de la police nationale des
infractions commises sur le territoire de la commune et, à sa demande, par le procureur de la
République des mesures pénales prises. Le préfet doit également l’informer des résultats
obtenus par les actions de lutte contre l’insécurité auxquelles la commune est associée.

Il peut aussi recevoir de la part des services sociaux du département des informations
confidentielles sur les familles et les mineurs. Les chefs d’établissement de l’enseignement
public doivent l’informer de l’absentéisme scolaire.

Le maire de Corbeil-Essonnes est essentiellement informé des infractions causant localement


un trouble à l'ordre public par l’intermédiaire du coordonnateur du CLSPD, qui entretient des
contacts réguliers avec le commissariat. Il n’estime pas nécessaire de demander aux services
de l’Etat chargés de la sécurité, de la justice, de l’éducation ou des affaires sociales, de le
rendre destinataire de manière plus systématique de faits pouvant constituer des indicateurs de
la délinquance. L’information de la commune apparaît ainsi parcellaire, non systématique et
peu organisée. La municipalité de Corbeil-Essonnes n’exige pas des services de l’Etat une
information du niveau de ce qu’elle serait en droit de demander en application de la loi
précitée. Cette faculté pourrait être exercée si le maire décidait de s’approprier plus
pleinement les nouvelles attributions que lui octroie la loi du 5 mars 2007 relative à la
prévention de la délinquance et au suivi de la politique de sécurité de proximité. Toutefois, il
semble qu’en l’état actuel de l’implication de la collectivité pour la sécurité et la tranquillité
publiques, celle-ci ne voit pas l’intérêt d’une exploitation opérationnelle des informations plus
étendues dont elle pourrait disposer.

3.1.6. Les nouveaux instruments instaurés par la loi ne sont pas exploités

Aux termes de la loi, la commune peut également créer de nouveaux instruments : le conseil
pour les droits et devoirs des familles, pour adresser des recommandations destinées à
prévenir des comportements susceptibles de mettre l’enfant en danger ou de causer des
troubles à autrui, le fichier de renseignements du maire, sur les exclusions et sur l’absentéisme
des enfants en âge scolaire, l’accompagnement parental pour les enfants dont les familles
connaissent des difficultés d’éducation susceptibles de nuire à l’ordre public, le rappel à
l’ordre à l’encontre d’auteurs de faits susceptibles de nuire au bon ordre public, la transaction,
proposée aux auteurs d’incivilités commises au préjudice de la commune et constatées par
procès-verbal de contravention.

Le maire n’a pas mis en place des structures nouvelles dans les formes que la loi de 2007 et
son décret d’application autorisent.
S2-2110152 / BB 16/27

Cependant, la collectivité fait valoir, d’une part, que des instruments existant avant la
promulgation de la loi sont utilisés dans le cadre de procédures d’échanges et de concertation
entre professionnels du secteur éducatif et de l’action sociale, d’autre part, que les formations
restreintes et les groupes de travail du CLSPD contribuent à atteindre les mêmes objectifs.

La loi du 5 mars 2007 charge, en particulier, le maire d’intervenir auprès des familles connaissant
une situation difficile sur le plan éducatif. Un rappel aux « obligations citoyennes » a pu être
adressé par lettre à des enfants et à leurs parents, parmi ceux occasionnellement signalés par les
services éducatifs ou repérés comme responsables d’actes d’incivilité par procès verbaux de
contravention. Au-delà de quelques cas de rappels à l’ordre exercés dans le cadre du comité du
rappel aux obligations citoyennes, dont les effets ne sont pas mesurés par ailleurs, aucune action
de fond n’est mentionnée par la commune s’agissant de l’accompagnement parental, en présence
de jeunes auteurs d’incivilités ou des familles présentant des difficultés d’éducation.

Dès lors, la commune ne s’est pas impliquée pour exercer les prérogatives qui pourraient être
les siennes au regard des nouveaux instruments instaurés par la loi. Elle a fait le choix de s’en
remettre aux structures agissant plus classiquement dans le secteur social (département,
CCAS), et ne souhaite pas se substituer aux services de l’Etat, en particulier éducatifs, pour le
rappel à la discipline et aux obligations scolaires.

3.1.7. Les résultats locaux ne sont pas évalués


Le bilan de la politique de sécurité établi à l’attention des élus et des membres du CLSPD est
constitué par le compte rendu d’activité du COPS. La ville a transmis un rapport d’activité
censé couvrir la période 2003 à 2008, bien que la date de production du document ne soit pas
mentionnée, ni la période de référence. Il s’agit, en tout état de cause, de l’unique bilan
produit, lequel semble résulter d’un « bilan d’étape » du COPS, remis à la commune en
décembre 2006 par un prestataire privé, le cabinet Espace Risk Management (ERM), que la
commune a sollicité, fin 2003, pour la réalisation d’une étude de faisabilité sur la mise en
place d’un dispositif de vidéosurveillance urbaine.

Le document produit par la commune pour présenter l’activité du COPS cite des chiffres de la
période 2003 à 2006. Il reprend sommairement, par fiches, la description des 19 objectifs,
dans l’ordre énoncé par le COPS à sa création en 2004, lequel ne comportait d’ailleurs pas
d’échéancier, ni d’indicateurs de résultat. Essentiellement descriptif, factuel ou imprécis, le
document ne comporte ni explication, ni évaluation de ce qu’il constate, ce qui rend difficile
toute appréciation qualitative.

La commune se contente d’estimer que le dispositif installé en 2004 est adapté aux
dispositions de la loi du 5 mars 2007, sous réserve de procéder à quelques ajustements, mais
sans autre précision.

3.1.8. Les missions de la police municipale sont faiblement pilotées


3.1.8.1. Les effectifs du service sont importants et faiblement encadrés
Le corps de police municipale a été créé à Corbeil-Essonnes en 1995. Aucun projet de service
n’a accompagné la création du service, pas plus à l’origine qu’au moment de la signature du
COPS en mai 2004. Les objectifs du service n’ont pas été formulés par écrit. Le maire adresse
oralement des instructions au chef de la police municipale, lors de réunions hebdomadaires.
S2-2110152 / BB 17/27

Le décompte adressé par la collectivité à la chambre indique que les effectifs, au 31 décembre
2008, s'établissaient à 47 agents : quatre chefs de service et 27 agents policiers municipaux,
neuf agents de surveillance de la voie publique - ASVP - et sept agents de la filière communale,
dont le coordonnateur du CLSPD, agent de catégorie A recruté en avril 2000, chargé de mission
pour la prévention et la sécurité.

3.1.8.2. L’organisation du travail est conçue pour un service en continu


Lors de la période sous revue, l’amplitude d’ouverture du service a été élargie, puisque le
service fonctionne en continu depuis le 1er janvier 2005, sept jours sur sept et 24 heures
sur 24. Cette nouvelle amplitude a nécessité en 2005 une augmentation des effectifs, pour
permettre la création de deux brigades de nuit.

Au second semestre 2009, le service de la police municipale est assuré par roulement de
quatre brigades de policiers municipaux, deux brigades de jour composées de cinq agents et
deux brigades de nuit composées de trois agents. Il comprend également deux brigades
d’ASVP, composées l’une de cinq agents, l’autre de six agents. En outre, deux agents
communaux sont affectés à la vidéosurveillance et trois agents ASVP sont chargés de la
surveillance de nuit (alarme des bâtiments communaux et des appels téléphoniques). Le
service compte aussi deux conducteurs canins, affectés en brigades de nuit.

Enfin, aucun agent de catégorie A n’est affecté au service actif, dans la mesure où l’effectif
relevant des cadres d’emplois de la police municipale est inférieur à 40 agents, seuil minimum
exigé par la réglementation(8) pour le recrutement d’un directeur de police municipale relevant
du cadre d’emploi de catégorie A. L’encadrement est exercé par quatre chefs de service de
catégorie B.

3.1.9. La mesure de l’activité est sommairement restituée

Le volume de travail de la police municipale se subdivise en trois parts égales recouvrant


simultanément les fonctions d’accueil du public, la présence sur la voie publique et le temps
consacré à des tâches administratives d’organisation, de contrôle du stationnement et de
sécurité routière.

Le bilan d’activité annuel renseigne peu sur le détail des activités du service, s’attachant
exclusivement à quantifier le nombre des missions exercées dans l’année, sans préciser ce qui
détermine leur fréquence et leur répartition. Les missions sont répertoriées selon des rubriques
qui recouvrent les domaines de compétence prévus par les textes (sécurité, salubrité,
tranquillité publiques, accueil, infractions, divers). Le renseignement n’est toutefois pas
suffisamment précis pour classifier et mesurer concrètement la part de chaque mission.

Plus de 85 % des procès-verbaux établis en 2008 concernent le non-respect de la


réglementation relative au stationnement des véhicules.

Les bilans annuels ainsi établis ne constituent pas un tableau de bord de l’activité, dont la
tenue pourrait cependant avoir pour finalité, outre le suivi de l’activité du service, l’analyse
des situations que rencontre la police municipale dans l’exercice de ses fonctions.


(8)
Décret n° 2006-1392 du 17 novembre 2006 portant statut particulier du cadre d'emplois des directeurs de police
municipale, article 2.
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3.2. La coordination entre la police municipale et la police nationale est quasi


inexistante

3.2.1. L’absence de formalisation des relations ne permet pas d’évaluer l’effectivité


d’un partenariat ou d’une complémentarité des deux polices

La convention de coordination entre les deux polices actuellement en vigueur a été signée le
11 mai 2005. Elle a été établie, pour une durée de cinq ans, avec une clause de tacite reconduction
annuelle dans la limite de cette durée. La convention est en cours de renouvellement.

La convention stipule une répartition, entre la police nationale et la police municipale, des
missions de surveillance des lieux et bâtiments publics et des événements locaux. Elle prévoit
des actions communes pour certains événements sportifs ou culturels. Elle rappelle que des
missions de maintien de l’ordre ne peuvent être confiées à la police municipale.

La convention ne limite pas les attributions de la police municipale, étant entendu que celle-ci
a vocation à intervenir sur la totalité du territoire communal, dans le respect des compétences
de la police nationale. La surveillance des établissements scolaires est plus spécialement
confiée à la police municipale.

Les modalités de la collaboration ne sont pas précisées. Des réunions de coordination entre les
deux polices ont lieu mensuellement. Les services communaux ne sont pas destinataires des
rapports établis en principe à l’issue de ces réunions. La police nationale ne souhaite pas les
transmettre, faisant valoir des raisons de sécurité et de confidentialité liées aux personnes
nommées dans ces rapports.

La convention prévoit également que l’évaluation de son application fait l’objet d’une réunion
annuelle du maire et du préfet, avec la participation éventuelle du procureur de la République.
Cette réunion n’a pas davantage laissé trace de comptes rendus écrits.

3.2.2. Les échanges d’informations entre les deux services sont limités

Le commissaire de police est informé des effectifs de la police municipale et de son armement
en intervention. Bien qu’une liaison radio permanente soit possible avec le commissariat de la
police nationale, en cours d’intervention, il n’existe pas un mode opératoire spécifique de
transmission d’informations urgentes entre les services.

Toutefois, des interventions conjointes sont occasionnellement organisées : contrôles routiers,


opérations de sécurisation des immeubles, services d’ordre pour des manifestations
exceptionnelles.

L’échange d’informations consiste essentiellement à renseigner les services policiers de l’Etat sur
les équipements et les moyens dont dispose la police municipale, lorsqu’elle opère sur le terrain.

Sur le plan procédural, lorsque la police municipale effectue des interpellations en flagrant
délit, les individus interpellés sont mis à disposition d’un officier de police judicaire.
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3.3. La gestion du personnel communal chargé de la sécurité

3.3.1. La structure des effectifs place la commune en position haute en région


Ile-de-France

L’effectif global des personnels de la police municipale a progressé de plus de 56 % entre


2003 et 2008 et a été stabilisé à compter de 2006, comme indiqué dans le tableau ci-dessous :

EFFECTIFS DE LA POLICE MUNICIPALE AU 31/12/N * 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Filière des fonctionnaires de police municipale 24 31 41 38 34 31
agents de police municipale (catégorie C) 20 27 37 34 30 27
chefs de service (catégorie B) 4 4 4 4 4 4
Filière des agents communaux chargés de la sécurité 6 12 12 9 14 16
agents de surveillance de la voie publique (ASVP) 4 8 9 6 9 9
autres agents 2 4 3 3 5 7
dont chargé de mission "prévention CLSPD" 1 1 1 1 1 1
dont adjoint technique 1 2 1 1 1 4
dont agents administratif 1 1 1 1 2
TOTAL des effectifs de la police municipale 30 43 53 47 48 47
* déclarés par la commune

Par rapport aux communes de la strate 40 000 à 80 000 habitants de la grande couronne,
Corbeil-Essonnes se distingue par un taux de couverture pour 10 000 habitants nettement plus
élevé que la moyenne (10,25 policiers municipaux pour 10 000 habitants à Corbeil-Essonnes,
contre 3,85 en moyenne sur la grande couronne)(9). Dans le département de l’Essonne, parmi
les trois communes de la strate démographique supérieure à 40 000 habitants(10) dotées d’une
police municipale, Corbeil-Essonnes affiche, avec Massy, le niveau le plus élevé.

En 2008, l’effectif de la police municipale est représenté principalement par 66 % de


policiers, 31 agents, et par 19 % d’ASVP, neuf agents. D’après le rapport de l’Institut
d’aménagement et d’urbanisme (IAU), pour des effectifs de police municipale en
Ile-de-France, de 21 à 50 agents, le taux moyen d’ASVP est de 19 % et le taux moyen de
policiers de 54 %. La ville affiche ainsi un ratio de policiers supérieur.

La rotation des personnels est importante puisque, de 2003 à 2008, 55 arrivées et 47 départs ont
été enregistrés. La municipalité souligne les difficultés de recrutement d’agents de police, dans
un contexte d’augmentation de la demande dans les collectivités territoriales. Ainsi, la
commune compte, en 2009, 19 policiers municipaux, pour 25 postes budgétaires, soit six postes
non pourvus.

La comparaison des bilans sociaux de 2003 et 2007 montre que le taux de féminisation des
effectifs est passé de 22 % à 33 %.


(9)
Source : IAU (institut d’aménagement et d’urbanisme) - rapport sur les polices municipales d’Ile-de-France, avril 2009).
(10)
Sur 196 communes de l'Essonne, 51 communes sont dotées d'une police municipale, dont trois communes de plus de
40 000 habitants (Evry, Corbeil et Massy).
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3.3.2. Le régime indemnitaire des policiers municipaux

Le bilan social de 2007 précise que les indemnités, y compris les heures supplémentaires, ont
représenté 34,30 % du montant des rémunérations brutes de la filière police municipale,
comprenant 33 fonctionnaires de police.

Les agents de la police municipale sont autorisés à percevoir une indemnité mensuelle
spéciale de fonction (IMSF), avec un taux allant de 18 % à 26 %, l’indemnité d’administration
et de technicité (IAT) et les indemnités horaires pour travaux supplémentaires (IHTS).

- Le régime des primes

Le régime indemnitaire produit par la ville a été modifié par une délibération du
7 février 2005. Il octroie aux agents de la police municipale les IHTS et l’IMSF prévues par
les textes, mais également des primes supplémentaires en fonction de leur grade, à savoir :
- l’indemnité mensuelle de 7 % du traitement budgétaire moyen du grade (TBMG),
échelle 3, pour les gardiens ;
- la prime de service de 7 % du TBMG, échelle 3, pour les brigadiers ;
- la prime de responsabilité ou d’encadrement aux chefs de service ;
- la prime d’évaluation.

Or, on ne trouve pas d’équivalence, dans les textes relatifs au régime indemnitaire des agents de la
police municipale, à l’octroi de la prime d’évaluation, ni de l’indemnité mensuelle et de la prime
de service qui remplaceraient, dans le cas de Corbeil-Essonnes, le versement de l’IAT. Toutefois,
la prime d'évaluation a fait l'objet d’une délibération du conseil municipal, le 26 avril 2004, et
concerne tous les agents communaux. Cette prime était conditionnée par les résultats obtenus par
l'agent dans le cadre de l'évaluation annuelle et se déclinait selon cinq taux, de 25 % à 100 %.

Cette prime dite « d’évaluation » a été supprimée par délibération du 11 avril 2007 et une
nouvelle prime, dite « annuelle », a été instaurée par délibération du 19 novembre 2007 et est
versée forfaitairement, pour un montant de 200 € en 2007, et a fait l’objet d’un complément de
400 € en 2008, au titre de l’année 2007. Cette prime a été renouvelée en 2009, par une première
délibération du 23 novembre 2009, pour un montant de 200 €, et par une seconde délibération du
26 avril 2010, pour un montant de 400 €. Il s’agit d’une prime ponctuelle, dans la mesure où elle
ne relève pas du cadre général du régime indemnitaire communal délibéré le 7 février 2005, et elle
nécessite de ce fait une délibération du conseil municipal pour autoriser chaque versement.

- Les IHTS

Les éléments transmis par la commune sur le versement des heures supplémentaires par
service, de 2005 à 2008, ont permis d’établir un coût moyen annuel par agent, très variable
d’une année sur l’autre.
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HS de la PM + ASVP * 2005 2006 2007 2008


Agents PM 38 40 38 41
Nombre annuel HS 7 842,75 9 449,05 5 880,50 7 343,25
Coût annuel HS (en €) 122 923,00 154 786,00 108 407,00 164 720,00
Agents ASVP 14 11 10 10
Nombre annuel HS 1 741,25 1 313,25 800,50 1 134,50
Coût annuel HS 24 037,00 18 741,00 11 443,00 19 542,00
Autres 3 1 0 1
Nombre annuel HS 260,00 46,00 0,00 213,00
Coût annuel HS 3 041,00 625,00 0,00 4 657,00
Total agents 55 52 48 52
Total HS 9 844,00 10 808,30 6 681,00 8 690,75
Total coût 150 001,00 174 152,00 119 850,00 188 919,00
moyenne HS/agent 178,98 207,85 139,19 167,13
moyenne coût/agent 2 727,29 3 349,08 2 496,88 3 633,06
* données financières de la commune sur les HS payées aux agents par service

Après un pic en 2006, le volume des heures supplémentaires effectuées par les agents du
service de la police municipale a diminué sur la période récente, pour un effectif stable. La
commune explique ce pic par l’absence de six agents de la police municipale, dans le cadre de
leur formation initiale, ce qui a induit un nombre d’heures plus important pour les autres
agents effectuant le service.

En 2008, un policier municipal a touché en moyenne annuelle 4 017 € au titre des heures
supplémentaires (HS), contre 1 954 € pour un ASVP.

Toujours en moyenne, en 2008, chaque agent aura effectué 167 HS (soit 14 heures mensuelles
en moyenne par agent) et aura perçu à ce titre 3 600 € pour l’année (soit une moyenne de
21,56 € de l’heure). Ces 14 heures sont en deçà de la limite autorisée de 25 heures par mois.

Selon les données du bilan social 2007, les fonctionnaires de police ont perçu à eux seuls un
volume de 5 226,5 HS, pour un total de 15 468 HS toutes filières confondues, soit 33,8 % de
l’ensemble des HS pour 2,93 % de bénéficiaires, à savoir 33 fonctionnaires. Ce constat
s’explique notamment par un service continu et des brigades de nuit.

Le mode de gestion des heures supplémentaires repose sur un état déclaratif, renseigné par le
responsable du service de la police municipale et validé par le directeur général des services.
La mise en œuvre d'un système automatisé de contrôle des heures supplémentaires serait de
nature à garantir la fiabilité des données.

3.4. La vidéosurveillance : une installation minimale et un projet d’extension

Depuis le mois de mars 2008, la ville dispose de six caméras de vidéosurveillance, dont cinq
en prévention : quatre sont installées dans le quartier des Tarterêts, ou à proximité, une autre
est située en centre-ville, près de la gare du RER(11).


(11)
Une sixième caméra est installée pour la surveillance technique d’une installation d’antennes relais.
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3.4.1. L’analyse des besoins a été limitée au choix technique et aux lieux d’implantation
En s’appuyant sur la loi du 21 janvier 1995 d’orientation et de programmation relative à la
sécurité et sur le décret n° 2002-999 du 17 juillet 2002, le conseil municipal a approuvé, par
délibération du 22 septembre 2003, la création d’un plan de sécurité autorisant le maire à
engager une procédure de mise en œuvre d’un système de vidéosurveillance. Un cabinet
spécialisé (Espace Risk Management) avait établi, à l’issue d’une étude technique de
faisabilité, un programme précisant l’ensemble des choix techniques fonctionnels et juridiques
relatifs à l’opération. Par délibération du 26 avril 2004, le lancement de l’opération a été acté,
pour une dépense estimée à 1 985 600 € TTC(12).

3.4.2. Le dossier de demande d’autorisation préalable a été validé par le préfet après
avis défavorable de la commission ad hoc
La demande d’autorisation préfectorale comportait un projet d’implantation découpé en deux
tranches : une première tranche de 15 caméras couvrant les lieux identifiés parmi les plus
sensibles en matière de sécurité et une deuxième tranche de 13 caméras pour élargir la
couverture à des zones également concernées par la délinquance, mais jugées moins sensibles.

La commission départementale a rendu un avis défavorable. Le préfet a passé outre cet avis en
délivrant l’autorisation par arrêté du 3 avril 2006, « considérant que les sites d’implantation des
caméras ont été définis en collaboration avec les services de la police nationale, en raison de
l’état de la délinquance et des risques d’atteinte à la sécurité des personnes et des biens ».
L’autorisation préfectorale a été donnée pour 28 caméras implantées sur la voie publique.

L’ambition politique initiale était d’équiper l’ensemble des lieux autorisés par le préfet. Mais,
trois ans plus tard, cinq caméras seulement ont été installées. Intégrant des objectifs au-delà de
la prévention de la délinquance, certaines caméras, parmi celles qui ne sont pas encore
implantées, étaient prévues pour répondre à des besoins de régulation et de surveillance du
trafic routier ou encore à des impératifs de préservation du domaine public.

La collectivité a fait valoir que des contraintes budgétaires ont conduit à suspendre le
programme. Dans la perspective d’une reprise, elle précise que l’extension du dispositif sera
conçue comme un élément d’adaptation du système existant lequel, « compte tenu des
phénomènes de déplacement des zones de délinquance, mais également de l’importante
rénovation urbaine qui concerne les trois quartiers sensibles de Corbeil-Essonnes », doit
intégrer une souplesse d’installation, pour éventuellement permettre de déplacer plus
rapidement des caméras existantes. L’extension a été prévue au budget 2010.

3.4.3. L’exploitation du système est dédiée à la police municipale


Le centre de supervision urbaine (CSU) est installé dans les locaux de la police municipale.
Deux agents municipaux, formés à l’activité d’opérateur de vidéosurveillance, sont chargés de
la visualisation des images : un adjoint technique de 1ère classe, affecté depuis le
1er avril 2009, et un agent de maîtrise principal, affecté à la police municipale depuis février
2008. En dehors des heures de service des deux agents formés à la vidéosurveillance, en fin
de journée et la nuit pour l’essentiel, la visualisation des images est assurée par des agents, qui
l’effectuent cependant en plus de leurs missions de supervision des alarmes des bâtiments
publics et du téléphone, réalisées dans la même salle.

(12)
Montant prévisionnel correspondant au stade d’avant-projet, pour une estimation chiffrée par l’étude ERM à 32 caméras
sur la voie publique et à 20 caméras en protection des bâtiments publics.
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L’exercice de leur fonction n’est pas formellement cadré, puisqu’il n’existe ni projet de
service, ni instruction ou note de service du maire définissant la mission et les responsabilités
des agents affectés à la visualisation des images.

Il n’existe pas davantage de protocole écrit des procédures utilisées pour transmettre aux
équipes de la police municipale les informations relevées. Par ailleurs, la pratique des rapports
périodiques au chef de service n’a pas été instaurée, hormis, depuis le 1er janvier 2010, la mise
en place d’un cahier dans lequel les vidéo-opérateurs consignent les événements qu’ils
estiment devoir l’être.

Le transfert des images au commissariat, initialement prévu, n’est pas installé. Le projet de
raccordement des caméras au poste de police nationale est, pour sa part, maintenu, puisqu’il a
reçu un accord de subvention du Fonds interministériel pour la prévention de la délinquance
(FIPD) qui prendrait en charge 100 % de la dépense (24 540 €, estimation 2009).

3.4.4. Le coût d’investissement et d’exploitation

En investissement, la mise en place du système initial de vidéosurveillance comportant


six caméras a fait l’objet d’un marché à procédure adaptée (MAPA), attribué en 2008 à la
société Cap Force Sécurité et réalisé pour un montant de 120 575 € TTC.

Le coût d’exploitation annuel du système atteint 86 615 € TTC, soit 17 323 € par caméra,
rapporté aux cinq caméras affectées à la vidéosurveillance de prévention. Ce coût comprend
le montant annuel de la maintenance, 8 360 € TTC, et la masse salariale des deux agents de
vidéo-protection, 78 255 € avec les charges.

3.4.5. La collectivité a fait valoir des dispositions dérogatoires du code des marchés publics
pour attribuer le marché d’extension de la vidéosurveillance à l’opérateur en place

Le conseil municipal, par délibération du 7 juin 2010, a autorisé le maire à attribuer le marché
d’extension du système de vidéosurveillance à la société Cap Force Sécurité, titulaire du
marché initial. Le marché a été attribué sans publicité préalable ni mise en concurrence, sur le
fondement de l’article 35-II-8°du code des marchés publics (CMP(13)). La collectivité a estimé
que le marché, pour des raisons techniques, ne pouvait être attribué qu’au seul installateur des
premières caméras. Ce nouveau marché a été attribué à l’entreprise Cap Force Sécurité, pour
un montant minimum de 205 633 € TTC(14), correspondant à l’installation de 10 caméras. Il
atteindra 416 345 € TTC si la 1ère tranche conditionnelle pour l’installation de 16 caméras
supplémentaires est réalisée(15).

3.4.6. L’impact de la vidéosurveillance n’a pas été mesuré

Le faible nombre de caméras, au regard de l’étendue du territoire, ne permet pas de le corréler


à une éventuelle évolution de la délinquance ou à une modification du sentiment d’insécurité.


(13)
L’article 35-II-8° du code des marchés publics (CMP) dispose que « peuvent être négociés sans publicité préalable et sans
mise en concurrence (…) les marchés et les accords-cadres qui ne peuvent être confiés qu'à un opérateur économique
déterminé pour des raisons techniques, (…) ».
(14)
Une tranche ferme pour 10 caméras, déjà autorisée par le préfet (171 934 € HT)
(15)
Le coût de réalisation d’une seconde tranche conditionnelle, à bons de commande, à prix unitaire, pour un maximum de
18 caméras, ne peut être évalué en l’état actuel des prévisions.
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En revanche, rapporté localement au lieu de l’implantation, la ville retient un effet bénéfique


lorsque la caméra est placée de manière visible pour sécuriser une zone précise. La ville cite
l’exemple d’un parking de crèche, dont la configuration facilitait les vols par violences,
lesquels ont cessé depuis l’installation de la caméra.

Dans une moindre mesure, mais de façon suffisamment significative selon la commune pour
être citée, la caméra implantée à proximité d’un lycée a réduit dans un premier temps les
phénomènes de rackets. Le racket est réapparu néanmoins au fil du temps, bien que dans
des proportions plus modérées, sans que l'on puisse savoir en définitive s'il a été atténué ou
déplacé.

En tout état de cause, deux agents seulement étant affectés à son exploitation, la
vidéosurveillance ne peut être opérationnelle qu’à hauteur de 30 % du temps de service, en
continu, de la police municipale. Dans les faits, l’exploitation de la vidéosurveillance est
beaucoup plus faible, voire marginale.

3.5. La gestion des autres moyens de la police municipale

3.5.1. La police municipale bénéficie depuis septembre 2009 de nouveaux locaux


Les services de la police municipale sont installés depuis septembre 2009 dans le bâtiment du
centre administratif de la commune, où ils disposent d’une surface de 386 m² répartis en
bureaux et locaux communs pour les agents, plus spacieux que les précédents ; 72 m² sont
réservés, au rez-de-chaussée, pour l’accueil du public.

3.5.2. Les véhicules


Au ler janvier 2008, la police municipale dispose de six véhicules, dont un attribué au
responsable du service, tous propriété de la commune. Les coûts de fonctionnement pour
les six véhicules ont été, en 2008, de 15 621 € (assurance, entretien et réparation).

Trois autres véhicules sérigraphiés sont loués pour une durée de deux ans, pour un coût de
61 965 € TTC, soit un coût mensuel par véhicule de 860 € TTC hors assurance, comprenant
l’entretien mécanique et électrique, les vidanges et révisions, les huiles et les liquides. La dépense
annuelle hors contrat de location a été, en 2008, de 5 766 € TTC pour ces trois véhicules.

3.5.3. Les tenues


Les tenues et les accessoires vestimentaires de la police municipale sont acquis sur la base d’un
marché alloti à bons de commande. En 2008, la commune a acheté pour 15 904 € TTC
d’uniformes.

3.5.4. L’armement
Les policiers municipaux sont équipés d’un armement présenté comme un armement de
défense. Depuis 1997, ils sont dotés d’armes de 6ème catégorie (bâton de défense).
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L’armement de 4ème catégorie (20 armes à feu) de la police municipale est effectif depuis
2005. A ce titre, la convention de coordination entre les forces de sécurité de l’Etat et la police
municipale de Corbeil-Essonnes a été modifiée le 11 mai 2005. Depuis lors, l’autorisation
préfectorale de port d’armes couvre un équipement d’armes de 4ème et de 6ème catégories
(20 revolvers, 40 tonfas et 22 aérosols lacrymogènes de plus de 75 ml).

Les agents reçoivent deux entrainements au tir par an, organisés par le Centre national de la
fonction publique territoriale (CNFPT). Ils n’ont jamais fait usage, en service, de leur arme de tir.

Les conditions de stockage de l’armement sont conformes à la législation en vigueur. Le


registre d’armement a été contrôlé une fois, en 2008, par un officier de la police nationale.

3.5.5. La brigade cynophile


Le service comprend depuis 2009 deux policiers municipaux titulaires d’une spécialité cynophile,
affectés prioritairement en brigade de nuit et occasionnellement pour des manifestations et des
rassemblements susceptibles de générer des perturbations de l’ordre public.

Les deux chiens appartiennent à leur maître et sont mis à disposition du service par
convention, laquelle prévoit que le maître-chien subvient à l’entretien de l’animal, en
contrepartie d’une indemnité forfaitaire de 180 € TTC mensuels.

La mairie a acheté du matériel spécifique pour le soin des animaux, représentant une dépense
de 3 568,37 € TTC en 2008. Le transport des animaux lors des patrouilles se fait dans un
véhicule sérigraphié spécialement aménagé.

3.5.6. L’informatique
La police municipale est équipée de 18 ordinateurs reliés au réseau interne de la ville. La
maintenance du matériel est effectuée par le service informatique de la ville, à l’exception
d’un logiciel métier de la police municipale, suivi par son éditeur (Edicia).

Par ailleurs, la préfecture délivre le logiciel Galia pour la gestion des timbres amendes.

La main courante est informatisée.

3.5.7. Les équipements radioélectriques


Pour la gestion des appels radio, la police municipale est équipée de cinq bases embarquées
dans des véhicules et d’une base fixe. Le coût cumulé, acquisition, entretien, réparations, des
matériels radioélectriques, sur la période 2002 à 2008 est de 35 475 € TTC, soit une moyenne
de 5 000 € TTC par an. Plusieurs contrats ont été conclus pour les acquisitions relatives à ces
équipements, à l’issue d’une mise en concurrence minimale sur présentation de trois devis de
sociétés différentes.
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3.6. La gestion budgétaire et financière de la politique de la sécurité publique


Pour l’année 2008, les dépenses relatives à la politique de sécurité dans les comptes de la
commune comptabilisées sous les rubriques – 110 « services communs liés à la sécurité
publique » et 112 « police municipale » - se sont élevées à 2 332 807 €, dont 157 062 € de
dépenses d’investissement et 2 175 744 € de dépenses de fonctionnement, dont 90 % sont des
dépenses de personnel. Ces dépenses correspondent à 2,92 % des dépenses totales de la
commune, ce qui situe celle-ci à un niveau peu élevé par rapport à d’autres communes
franciliennes(16), malgré un ratio élevé en termes d’effectifs.

Sur ces dépenses totales, près de 92 % sont des dépenses couvrant strictement les besoins de
la police municipale (sous-fonction 112 : 2 159 509 €). La différence, soit 172 782 €,
concerne la rubrique 110 « services communs liés à la sécurité publique ».

Entre 2003 et 2008, les dépenses de fonctionnement imputées dans le compte administratif à
la fonction 1 (sécurité publique), ont connu une hausse de 87 %, sous l'effet principalement
d'une augmentation des charges de personnel de plus de 84 % sur la même période
(1 060 M€ en 2003 et 1 957 M€ en 2008).

La commune ne dispose pas d’un réel système de comptabilité analytique, en capacité


d’établir avec précision le coût réel de sa politique de sécurité publique. Toutefois, elle est en
mesure de distinguer, dans les comptes, trois secteurs afférents à la politique de sécurité
publique :
- police municipale et surveillance de la voie publique,
- prévention au titre du CLSPD,
- vidéosurveillance, pour l’investissement.

La répartition de ces postes est établie comme suit dans le tableau ci-dessous :

DEPENSES TOTALES (INV. + FONCT.) en € 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Chapitres des comptes administratifs (a) 1 313 323 1 440 031 1 900 317 2 050 999 1 891 549 2 332 807
Police municipale et surveillance de la voie publique 1 313 324 1 440 031 1 900 317 2 043 833 1 891 549 2 159 455
Prévention CLSPD 42 633 148 095 166 143 105 718 57 103 60 460
Vidéosurveillance 0 11 840 0 13 754 0 112 892
Total des 3 secteurs (b) 1 355 957 1 599 966 2 066 410 2 163 305 1 948 652 2 332 807
Différentiel sur les dépenses (a-b) -42 634 -159 935 -166 143 -112 306 -57 103 0
RECETTES TOTALES (INV. + FONCT.) 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Chapitres des comptes administratifs (a) 0 0 0 0 16 215 26 456
Police municipale et surveillance de la voie publique 0 0 0 0 16 216 23 684
Prévention CLSPD 0 0 1 390 2 200 1 494 2 772
Vidéosurveillance 0 0 0 0 0 0
Total des 3 secteurs (b) 0 0 1 390 2 200 17 710 26 456
Différentiel sur les recettes (a-b) 0 0 -1 390 -2 200 -1 495 0


(16)
Institut d’aménagement et d’urbanisme, Ile-de-France, les polices municipales, avril 2009 : le coût varie entre 0,1 % et
8 % du budget communal.
S2-2110152 / BB 27/27

La ventilation opérée entre les trois secteurs cités a été très disparate entre 2003 et 2006.
Certaines dépenses et recettes liées à la sécurité publique ont été imputées à des chapitres
relevant d’opérations d’une autre nature (administration générale ou aménagement urbain).

La connaissance des coûts du service de la police municipale est encore partielle, dans la
mesure où les opérations conduites dans ces secteurs n’ont pas été répercutées intégralement
dans les comptes de la commune sous les chapitres concernés.

Depuis 2007, cette ventilation a été améliorée, mais nécessite encore des ajustements. La
tenue, à terme, d'une comptabilité analytique est envisagée.

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