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Guide Pratique Pour Développer Des Produits Touristiques Liés À La Biodiversité
Guide Pratique Pour Développer Des Produits Touristiques Liés À La Biodiversité
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à la biodiversité
des produits touristiques liés
Guide pratique pour développer
Copyright © 2012, Organisation mondiale du tourisme (OMT)
Copyright de photos © Katka Klimova, Jan Rohac, Ruth Sopha et Indecon
Citation de la source :
Organisation mondiale du tourisme (2012), Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à
la biodiversité, OMT, Madrid.
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nisation mondiale du tourisme. À cet effet, prière de consulter : www.unwto.org/pub/rights.htm
Table des matières
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Préface ............................................................................................................................... v
Remerciements.................................................................................................................. vii
1 Introduction ........................................................................................................................ 1
1.1 Tourisme et biodiversité................................................................................................ 3
1.2 Lier le tourisme durable à la conservation de la biodiversité.......................................... 4
1.2.1 Tourisme durable............................................................................................. 4
1.2.2 Développer des produits.................................................................................. 5
1.2.3 Participation de la communauté....................................................................... 8
Recommandations............................................................................................................. 59
Glossaire
................................................................................................................................................................ 61
Bibliographie........................................................................................................................................................ 65
Préface
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Au fil des décennies, le tourisme est devenu dans le monde un des secteurs d’activité les plus importants
et qui connaissent les plus fortes croissances. Représentant plus de 30 % des exportations mondiales de
services commerciaux et plus de 6 % des exportations globales de biens et de services, le tourisme exerce
une influence importante et croissante sur les populations comme sur les services écosystémiques. Pour
beaucoup de pays en développement, il constitue une des principales sources de revenus, en créant des
emplois et des débouchés indispensables au développement socioéconomique.
L’essor continu de l’industrie touristique et la tendance à la saturation de destinations qui lui est associée
doivent être mis en parallèle avec l’existence d’une conscience écologique forte chez des consommateurs
qui recherchent chaque jour davantage des destinations touristiques plus saines, plus durables et plus
soucieuses de l’environnement. Ces évolutions qualitatives et quantitatives exigent de mettre au point
et de gérer des produits touristiques viables et respectueux de la diversité, en liant le tourisme à une
utilisation raisonnée des ressources naturelles et à de bonnes techniques de conservation.
La mise au point de produits touristiques liés à la biodiversité doit viser à assurer un développement
durable sur le long terme, à favoriser l’intégration sociale ainsi qu’à accroître les revenus du secteur
touristique et des communautés locales. Elle doit s’inscrire dans un plan d’action global centré sur
la diversification des produits, la compétitivité et le développement communautaire, en ayant pour
axes principaux la conservation et la gestion de la biodiversité, la culture, le patrimoine et le tourisme
durable.
L’OMT fournit des lignes directrices techniques, des méthodes de travail, des outils et des compétences
spécialisées qu’elle met au service des autorités nationales et locales sur le terrain pour les aider à
planifier, élaborer et gérer des produits touristiques, non seulement en les positionnant d’une manière
efficace et durable sur des marchés nationaux et internationaux aujourd’hui complexes, mais en profitant
d’un développement du tourisme durable régi par le souci d’une bonne gestion et d’une protection de
la biodiversité.
Ce guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité obéit à la volonté
d’apporter aux acteurs du tourisme les connaissances nécessaires pour mettre au point des produits de
ce type en se fondant sur les principes du développement durable, de la conservation de la biodiversité
et du développement communautaire.
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Remerciements
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Nous tenons à remercier les auteurs de leur précieuse contribution : M. Roland Kimmel (Wikinger Reisen
GmbH), M. Ary Suhandi et Mme Wita Simatupang (Indonesian Ecotourism Network-INDECON). Par
ailleurs, nous sommes reconnaissants de leurs commentaires sur le « Guide pratique » à M. Jan Rohac
(Amber Trail Association), à M. Oliver Hillel (Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique)
et aux représentants de l’Initiative « Voyagistes ». La révision du guide a été assurée par les personnes
suivantes : Mme Katrin Gebhard, Mme Nanou Kone, Mme Janet Thomsen, M. Juergen Nauber et M.
Michael Meyer, de l’Unité de conseil de l’OMT sur le tourisme et la biodiversité, et Mme Ana Ilic, Mme
Sofia Gutiérrez, M. Luigi Cabrini et M. Dirk Glaesser au siège de l’OMT.
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But du « Guide pratique »
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Ces dernières années, les stratégies préconisées pour un tourisme durable se sont élargies pour
inclure la recherche d’outils qui garantissent de plus grands bénéfices aux communautés locales et
aux populations indigènes, notamment dans les zones rurales. Ces dernières sont essentiellement
caractérisées par la richesse de leur diversité biologique, qui en fait leur principal atout touristique.
Cependant, les compétences locales sont encore insuffisantes pour produire un tourisme qui profite à
la communauté locale et qui préserve la biodiversité, ce qui signifierait que l’on est engagé dans la voie
d’un développement durable. Le « Guide pratique » a pour objet de combler cette lacune en fournissant
aux concepteurs de produits et aux voyagistes locaux des outils de gestion et des conseils utiles pour la
mise au point de produits touristiques liés à la biodiversité.
L’autre groupe rassemble les entreprises, organismes touristiques, organisations non gouvernementales et
autres intervenants d’une destination donnée qui mettent au point tel ou tel produit ou forfait touristique.
Ce groupe détient un avantage sur les voyagistes internationaux en ce sens qu’ils connaissent leur pays
en profondeur. Cette connaissance les autorise à se concentrer plus particulièrement sur la participation
des communautés locales, et sur la conservation des ressources naturelles et culturelles.
Les auteurs de ce Guide pratique sont issus de ces deux groupes cibles. Il convient de rapprocher ces
deux groupes au moment d’élaborer des produits touristiques axés sur la biodiversité de manière à limiter
leurs incidences négatives sur les ressources naturelles et culturelles, et à procurer aux communautés
locales les mêmes avantages et, enfin, au voyagiste les bénéfices escomptés.
x Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité
Ce Guide pratique se divise en quatre parties. La première partie (Introduction) porte sur les éléments
fondamentaux du développement de produits touristiques durables, la conservation de la nature par le
tourisme durable, la participation des acteurs intéressés, en particulier la population, les opérateurs et
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La deuxième partie du Guide pratique traite des outils et des méthodes que les voyagistes et guides
touristiques locaux peuvent employer pour élaborer des produits touristiques axés sur la biodiversité.
La troisième partie du Guide pratique traite des outils et des méthodes que les voyagistes extérieurs
peuvent employer pour élaborer des produits touristiques axés sur la biodiversité.
La quatrième partie du Guide pratique consiste en des études de cas sur le développement de produits
touristiques liés à la biodiversité à Pangandaran et Indonésie et à Phang Nga en Thaïlande. Ces études
de cas offrent un bref descriptif de bonnes pratiques, avec un historique de leur développement et de
leur mise en œuvre. Elles illustrent en outre les avantages découlant des processus de développement
et de mise en pratique, pour les voyagistes comme pour les opérateurs locaux ainsi que pour d’autres
acteurs concernés.
Chapitre 1
Introduction
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Cas d’école n° 1
Rentabilisation de la conservation des espèces sauvages dans la communauté
de Kasigau – Pays-région : Kenya
Résumé
La communauté de Kasigau vit dans les plaines situées entre les parcs nationaux Tsavo Ouest et Est dans
le sud-est du Kenya. La région est un point névralgique de conflits entre l’Homme et la vie sauvage vue
qu’elle se trouve sur un axe important des migrations d’éléphants et que ces derniers font régulièrement
des incursions dans les villages, y provoquant des pertes humaines et matérielles. Dernièrement, la
communauté de Kasigau a conclu un partenariat de longue durée avec Finch Travels Limited, entreprise
de Nairobi spécialisée dans les safaris et qui est en train de construire un gîte écologique à Kasigau
au cœur d’une réserve naturelle. Dans le cadre de ce projet ST-EP, Finch Travels collabore avec la
communauté pour créer le Kasigau Wildlife Trust destiné à superviser la gestion de la réserve. Une
formation sera dispensée aux gardes forestiers locaux pour que les espèces sauvages soient mieux
protégées et pour aider à limiter les conflits entre les populations humaines et la faune, ainsi qu’à des
membres de la communauté de Kasigau afin qu’ils puissent trouver un travail dans le gîte écologique.
Un puits est creusé près de la communauté, qui évitera aux habitants de devoir pénétrer dans la réserve
pour abreuver leur bétail. La communauté devrait bénéficier durablement des revenus de ce projet sous
la forme de baux fonciers estimés à 20 000 dollars É.-U. par an, grâce au travail dans le gîte écologique
et dans la réserve naturelle, ainsi que par la vente de légumes et d’artisanat au gîte.
Objectifs
Améliorer la protection des espèces sauvages locales très exposées au braconnage, et donner à la
communauté de Kasigau ou renforcer la capacité de gérer ces ressources d’une manière durable et
bénéfique pour tous à long terme.
Éléments clés
• Perspective du tourisme :
–– La communauté de Kasigau aura pour tâche d’assurer dans la grande région du Tsavo un
hébergement irréprochable à une clientèle aisée ou fortunée, à titre de principal fournisseur
spécialisé, mais s’y ajouteront des services secondaires comme la mise à disposition de
terrains de camping et d’autres équipements parallèlement à des services d’alimentation et
de restauration pour les clients qui ne descendront pas dans le gîte. L’offre à valeur ajoutée de
Kasigau sera caractérisée par une personnalisation du service, un souci d’élégance, des tarifs
compétitifs et une attention à la spécialisation, autant d’éléments qui se traduiront par une plus
grande satisfaction du client.
–– Le gîte écologique Kasigau vise 500 touristes internationaux et 200 touristes nationaux pendant
sa première année d’exploitation. Il est prévu de percevoir une taxe de conservation de la nature
de 10 dollars É.-U. par client et par nuit, qui sera versée au Kasigau Widlife Trust, plus une
2 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité
somme de 20 dollars É.-U. par personne pour l’hébergement, qui sera payable à la communauté.
Pour commencer, 21 membres de la communauté seront employés à titre de cuisiniers, de
serveurs (chefs de rang), d’agents de sécurité (rangers), de guides touristiques, et de préposés
aux opérations générales de nettoyage et de maintenance. Ensuite, le gîte s’associera à une
vingtaine de familles pour diverses activités comme la location de logements pour le personnel
du gîte, ou l’approvisionnement du gîte en légumes et autres fournitures, et l’établissement
prévoit d’embaucher 100 femmes qui travaillent actuellement autour de Kasigau dans les trois
associations de vannerie et qui seront chargées de vendre des paniers et autres objets d’artisanat
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• Perspective de la biodiversité :
–– La réserve de faune de Kasigau se situe au point de départ de l’axe migratoire des éléphants
entre les parcs nationaux Tsavo Ouest et Est. Elle fait partie des secteurs troublés par les conflits
opposant les populations à la faune parce que les éléphants font régulièrement des incursions
dans les villages, où ils provoquent des pertes humaines et matérielles. Avec les mauvaises
que la région connaît actuellement, les populations d’animaux sauvages et les forêts indigènes
sont extrêmement exposées au braconnage (piégeage et abattage d’arbres pour la fabrication
de charbon de bois) du fait que les habitants de Kasigau chassent le gibier pour se procurer
des protéines bon marché. À cause de la sécheresse, la communauté emmène aussi son bétail
paître dans la réserve de faune.
Partenariat
Comité néerlandais de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN-NL), Fondation
ST-EP, Finch Travel Limited, Kasigau Ranching Limited, Slovak Aid, Integra Venture, Kenya Wildlife
Service, OMT. Ce projet bénéficie d’une contribution du Programme ST-EP de petites subventions
pour la biodiversité, créé par l’IUCN-NL, la Fondation ST-EP et l’OMT pour encourager les activités
touristiques durables axées sur la réduction de la pauvreté et la conservation de la biodiversité.
Durée/État d’avancement
Juillet 2008 – décembre 2010 (en cours)
Contact
• Programme ST-EP : st-epprogramme@unwto.org
Le tourisme est une des industries qui enregistrent les plus fortes croissances dans le monde, et peut-être
la plus importante de toutes si l’on considère sa contribution au produit intérieur brut (PIB) global, les
emplois qu’elle génère notamment dans les pays en développement, et le nombre de ses clients. Son
ampleur et son rythme d’expansion offrent des possibilités tout autant qu’ils présentent des menaces
pour la diversité biologique et ses services écosystémiques.
La biodiversité est la clé du développement humain. Elle revêt une extrême importance non seulement
de par les produits et services qu’elle fournit, mais aussi du fait que, selon les estimations, 45 % de
l’économie mondiale sont fondés sur des produits et des processus biologiques. Cependant, à l’échelle
mondiale, la biodiversité se rétrécit beaucoup plus rapidement que si les phénomènes naturels étaient
les seuls en jeu. Cela s’explique par divers facteurs, dont principalement une utilisation non raisonnée
des ressources, le changement climatique, la pollution, des modes d’utilisation des terres anarchiques,
l’apparition d’espèces envahissantes et des prélèvements intenables sur les ressources naturelles.
Les inquiétudes sont telles à propos du rythme de dégradation et de ses conséquences sur le bien-
être socioéconomique des populations que la biodiversité a été inscrite parmi les cinq priorités du
programme du Sommet mondial 2010 sur le développement durable.
De plus en plus, le secteur touristique réserve une part du budget à la conservation des ressources
et offre aux communautés locales une incitation économique pour protéger la biodiversité. En
revanche, il a également ouvert la voie à des formes de développement nouvelles et potentiellement
dommageables comme la surconsommation de ressources naturelles, le manque de concertation
avec les communautés locales, le développement des activités extractives, l’abattage de forêts, la
dégradation de l’environnement, l’exploitation des cultures et de la main-d’œuvre, les atteintes aux
droits de l’homme, l’utilisation d’espèces sauvages à des fins marchandes et d’importantes fuites de
devises. On voit clairement que le rapport entre le tourisme et biodiversité n’est pas toujours positif,
en particulier lorsque l’activité touristique n’est pas encadrée par des règles de gestion et des lignes
directrices appropriées, conçues pour encourager la conservation de la biodiversité et pour apporter
des avantages concrets à la communauté locale.
Quand des facteurs de ce genre présentent une menace pour la biodiversité et le développement durable,
il existe des principes directeurs qui offrent une certaine garantie de durabilité : l’utilisation raisonnée
des ressources, le soutien à l’économie locale, la gestion des déchets, la réduction de la consommation,
,la conservation de la biodiversité, la planification du tourisme durable, le soutien à la communauté
locale et l’encouragement à sa participation, la formation et le renforcement des capacités.
4 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité
Le tourisme durable peut se définir comme une activité qui réalise un vrai équilibre entre les aspects
environnementaux, économiques et socioculturels du développement touristique pour que les
communautés d’accueil en tirent profit sur le long terme. Selon l’OMT et la Convention sur la diversité
biologique (CDB), il doit contribuer à la conservation de la biodiversité et de la culture, et au bien-être
des communautés locales et des peuples indigènes ; responsabiliser le touriste et l’industrie touristique ;
rester dans une échelle raisonnable ; entraîner la plus faible consommation possible de ressources non
renouvelables ; respecter la capacité d’accueil sur le plan matériel et social ; entraîner un rapatriement
minimal des gains réalisés ; appartenir à des acteurs locaux et s’appuyer pour son fonctionnement sur
des acteurs locaux en en faisant des parties prenantes et en créant des débouchés locaux. Cela implique
deux impératifs liés entre eux :
• faire le meilleur usage possible de ressources naturelles qui constituent les éléments clés du
développement et de la durabilité du tourisme ;
• assurer la viabilité de l’activité économique à long terme, notamment la stabilité de l’emploi et des
débouchés pour les communautés locales et d’accueil.
Le tourisme peut favoriser une utilisation, une conservation et une gestion durables de la biodiversité
de la manière suivante :
Les activités touristiques consistent essentiellement à transporter et héberger les consommateurs dans
une communauté locale appelée « destination touristique », où le produit touristique est consommé. Un
produit touristique représente par conséquent l’héritage, la richesse et le patrimoine de la communauté
locale qui sert de destination touristique. L’activité commerciale centrale du tourisme est de promouvoir,
sous la forme d’un forfait, les « atouts » ou attraits de la communauté locale, par exemple sa culture
et son mode de vie, ses merveilles géographiques et naturelles, ou le savoir vivre de sa population. Le
forfait touristique, qui représente l’expérience proposée au complet, une mosaïque de prestations telles
que le transport, la nourriture, l’hébergement, les boissons, les divertissements et autres occupations,
apporte aux touristes (consommateurs) tout un ensemble de services nécessaire à la réalisation de
l’expérience touristique.
On peut dire que la qualité d’un produit, l’attrait de chaque forfait et les particularités d’une destination
sont les clés du succès d’un produit touristique. Quand le souci de la qualité du forfait et du produit
préside à la phase de développement, les touristes seront intéressés par la prestation proposée ;
non seulement ils la recommanderont à d’autres, mais il est fort probable qu’ils reviendront dans
la destination. Le nombre de touristes qui achètent un produit touristique et le nombre de ceux qui
reviennent dans une destination ou qui y viennent sur la recommandation de quelqu’un d’autre sont
des indicateurs instructifs de la qualité d’un produit touristique.
Il est donc très important pour les gestionnaires de destination et les entrepreneurs locaux d’actualiser
et d’évaluer périodiquement leurs produits touristiques, et de comprendre que ces derniers ont un cycle
de vie qui leur est propre. C’est ce que l’on peut voir dans la figure 1, qui illustre le cycle de vie d’une
zone touristique type.
6 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité
Prise en Stagnation,
Découverte Institutionnalisation
mains locale rajeunissement ou déclin
Rajeunissement
Stagnation
Nombre de visiteurs
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Consolidation
Développement
Implication
Déclin
Exploration
Temps
Le cycle de vie se compose de plusieurs étapes que l’on peut regrouper en deux phases. La première
phase comprend les étapes de l’exploration, de l’implication, du développement et du déclin, et la
seconde comprend les étapes de la consolidation, de la stagnation et du rajeunissement.
Première phase
Exploration : À ce stade, peu de touristes s’intéressent aux atouts naturels ou culturels de la destination.
Le nombre de visiteurs est limité et il existe peu d’équipements touristiques ; les visiteurs peuvent être
originaires de localités voisines.
Implication : À ce stade, l’implication des habitants est limitée et se réduit à fournir quelques équipements
aux visiteurs ; des saisons et des marchés touristiques commencent à se dessiner ; les visiteurs peuvent
être originaires de l’État ou de la région.
Développement : À ce stade, les touristes affluent et des acteurs extérieurs – chaînes hôtelières,
voyagistes, etc. – jouent un rôle plus important ; les visiteurs peuvent être originaires de toutes les
parties du pays ou de l’étranger.
Un produit touristique connaît habituellement une forte croissance pendant la première phase,
croissance qui dépend de la stratégie de commercialisation.
Seconde phase
Consolidation : À ce stade, le tourisme devient un élément essentiel de l’économie locale et de
l’importance croissante qu’elle revêt. Cette étape est également caractérisée par une stagnation ou une
faible progression. C’est à ce stade que les gestionnaires de destination ou les entrepreneurs locaux
doivent modifier ou diversifier leur produit pour préserver ou allonger son cycle de vie, faute de quoi
le produit risque de se dégrader, ce qui rendra la reprise d’autant plus difficile. On entre alors dans la
phase de stagnation.
Stagnation : À ce stade, le nombre de visiteurs est à son maximum ; il se peut que la destination ne
se distingue plus des autres ou qu’elle soit passée de mode, et un nombre important d’établissements
touristiques risquent de changer de mains.
Introduction 7
Selon la réponse adoptée par les gestionnaires de destination au début de l’étape de consolidation
et de l’étape de stagnation, divers scénarios sont possibles : déclin, stabilisation, rajeunissement ou
réinvention. Ainsi qu’on l’a dit, c’est pendant les étapes de consolidation et de stagnation que les
gestionnaires doivent intervenir pour éviter une phase de déclin.
Pour développer des produits de grande qualité et propices à la conservation de la biodiversité, les
gestionnaires de destination et les entrepreneurs locaux doivent comprendre les caractéristiques du
développement touristique qui favorisent la conservation de la biodiversité et leur prêter attention. Les
principales de ces caractéristiques sont les suivantes :
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• employer des techniques qui respectent l’environnement et qui ont peu d’impacts sur lui, en limitant
par exemple le nombre de visiteurs d’un lieu. Il s’agit ici de limiter les atteintes à l’environnement
et à la biodiversité en veillant à ne pas dépasser la capacité d’accueil de l’endroit ;
• reconnaître que la nature, la culture et la savoir des populations locales constituent les éléments
clés de l’expérience touristique ;
• soutenir l’économie locale, par exemple en confiant à des membres de la communauté locale des
fonctions de guide ou d’agent d’accueil, ou bien en achetant des produits locaux ;
• faire appel à des guides ou des interprètes qui connaissent parfaitement la nature et la culture
locales ;
• s’assurer que les animaux que l’on rencontre ne sont pas perturbés (pendant les circuits
d’observation de la faune, par exemple) ;
L’expérience globalement vécue par le touriste dans une destination est souvent déterminée par le
comportement de la communauté locale à l’égard du tourisme et des touristes. La brève rencontre
entre les visiteurs et les populations peut faire de l’expérience du produit un succès ou un échec. Par
conséquent, la participation de la communauté est un des aspects les plus importants dont il faut tenir
compte au moment de développer des produits touristiques. Certes, la participation de la communauté
peut elle-même créer des difficultés, mais elle se révèle extrêmement gratifiante pour la communauté
comme pour les voyagistes. Il est donc nécessaire de mettre au point des stratégies appropriées et
ciblées qui agissent en temps opportun pour accroître la capacité des communautés locales et leur
donner plus de possibilités de participer.
Premièrement, les produits touristiques dépendent dans une grande mesure de la qualité des ressources
naturelles, culturelles et historiques. Il est donc important de préserver la qualité des ressources pour
maintenir l’attractivité du produit. La communauté locale – c’est-à-dire l’utilisateur premier, traditionnel
– a l’expérience de la gestion des ressources naturelles et culturelles, expérience transmise sur des
générations. Si la communauté locale retire des avantages convenables et si elle est impliquée dans le
développement et la mise en œuvre des produits touristiques, il est probable qu’elle portera un plus
grand intérêt à une gestion durable des ressources naturelles et culturelles.
Deuxièmement, le principe d’un développement du tourisme durable et d’une gestion durable des
ressources sera mieux accepté et, en conséquence, les activités touristiques seront mieux perçues et se
dérouleront dans de meilleures conditions si la communauté locale participe au développement d’un
produit touristique ou à la conception d’un programme sur la base de ce produit.
Quatrièmement, la population locale est appelée à avoir des contacts quotidiens avec les touristes.
Il est capital, pour le bien-être des touristes et des communautés locales, que la population soit bien
disposée à l’égard du tourisme et qu’elle soit, pour cela, acteur du processus, qu’elle en recueille les
fruits et qu’elle prenne part aux décisions.
Introduction 9
• s’entendre, après en avoir discuté, sur les valeurs, coutumes, traditions et savoirs locaux qu’il faut
préserver à tout prix ;
• impliquer le plus possible des membres de la communauté dans la mise en oeuvre des produits
touristiques en fonction de leurs intérêts et de leurs capacités. La communauté locale pourra
participer à diverses activités et, par exemple, assurer les services de guides locaux et de bagagistes,
fournir la nourriture et les repas, proposer et gérer des structures d’accueil, produire des souvenirs,
prendre part à la gestion de lieux touristiques ou de spectacles ;
• fournir des explications et s’entendre sur le mécanisme, le calcul des prix, le partage des bénéfices,
le partage des risques et le partage des rôles avec la communauté locale avant de mettre en service
n’importe quel produit touristique ;
• évaluer régulièrement les produits touristiques en place avec la communauté et prêter une oreille
attentive à ses commentaires ou ses demandes.
Phase de présentation
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• Expliquer quels lieux d’intérêt touristique abrite la destination ou la région. Souvent, les
communautés locales ne prêtent plus attention aux attraits de leur environnement simplement
parce qu’elles sont quotidiennement à leur contact. Il importe de leur expliquer que le moindre
détail de leur vie de tous les jours peut se révéler une découverte étonnante pour une personne
appartenant à une autre culture (comme l’animation sur les marchés, la préparation de mets
traditionnels, etc.).
• Prendre note des compétences techniques et linguistiques des acteurs locaux ; prévoir et mettre en
œuvre des actions de formation en cas de besoin.
• Diffuser activement les offres touristiques, par exemple sur un site web.
• Étendre les débats théoriques courants à des expériences pratiques. Il est conseillé de faire connaître
les bonnes pratiques suivies dans d’autres régions ou régions et les leçons que l’on en a tirées pour
montrer en quoi un produit est utile et ainsi rassurer la communauté quant à son efficacité.
Introduction 11
Phase de développement
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• Recenser toutes les activités liées à un produit ou un forfait touristique et auxquelles la communauté
pourrait participer.
• Recenser les groupes de population existants (chaque fois que possible) et la nature de leurs
activités. Le but est de voir si l’on pourrait les faire participer au processus de mise en œuvre.
• Tenir des réunions pour expliquer les produits touristiques et le programme des visites. Les
concepteurs devront exposer clairement les possibilités offertes à la communauté et la conseiller
sur les façons de participer.
• S’entendre, après en avoir discuté, sur un projet d’activités touristiques à mettre sur pied.
• S’entendre, après en avoir discuté, sur les activités dans lesquelles la communauté locale
interviendra et dont elle aura la responsabilité, ainsi que sur les activités qui incomberont au
responsable du circuit.
• Effectuer des tournées d’essai avec des touristes appartenant au marché visé. Il est courant d’inviter
des touristes à essayer gratuitement des produits en échange de leurs commentaires.
• Faire régulièrement le point avec la communauté locale et procéder aux modifications nécessaires
en réponse à ses commentaires.
Phase de finition
• S’entendre sur un mécanisme d’évaluation avec la communauté locale et le concepteur du produit
boucles de rétroaction).
12 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité
• Établir des fiches d’évaluation du degré de satisfaction des touristes et analyser les résultats avec
la communauté locale de manière à lui permettre de participer aux mesures prises pour qu’elle-
même et les touristes soient d’avantage satisfaits du produit.
• Tenir des réunions et assurer une communication régulière avec la communauté pour faire le point
sur la réalisation du circuit, notamment en ce qui concerne i) la compréhension du produit et le
niveau de qualification, ii) l’entretien du matériel et des installations, iii) les services, et iv) la façon
dont la communauté exploite les avantages recueillis.
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Autre enjeu : la recherche d’un équilibre entre les besoins des touristes et les us et coutumes de la
population locale. Ces derniers pourront faire partie des attraits de la destination, mais il importe qu’ils
soient bien compris. Les habitants de tel ou tel village, par exemple, doivent se plier à certaines règles
de comportement ou à un code vestimentaire, et on attendra des visiteurs qu’ils s’y plient également.
Que l’on pense aussi aux rituels pratiqués à certains moments de la journée, comme l’heure de la prière
dans les villages de confession islamique ou l’heure de l’offrande dans les villages hindouistes. Il est
possible d’assister à certains de ces rituels quotidiens, tandis qu’à d’autres la présence de personnes
extérieures est interdite. Il convient de répertorier toutes ces différentes coutumes pour que les activités
et produits touristiques et le programme des circuits soient conçus et ajustés en conséquence. Il faudra
prendre soin de bien informer à l’avance les touristes sur les règles, restrictions ou privilèges en vigueur
pour mieux les sensibiliser au problème et pour qu’ils respectent d’avantage la culture et la tradition
locales.
Chapitre 2
Cas d’école n° 2
Développement de l’écotourisme communautaire dans la zone protégée
d’Anjozorobe-Angavo – Pays-région : Madagascar
Résumé
Le couloir forestier d’Anjozorobe-Angavo est un des derniers vestiges des forêts naturelles situées sur
les plateaux du centre de Madagascar ; la biodiversité y abonde, mais le secteur pâtit aussi de fortes
pressions de la part de la communauté s populations (défrichement, coupe et vente de bois illicites,
brûlis, charbon de bois) qui mettent en danger non seulement les espèces locales mais également les
exploitations où les gens travaillent.
Avec le soutien de la Fondation ST-EP de l’OMT, Fanamby, ONG malgache, gère un projet ST-EP de
création d’un complexe touristique, le Saha Forest Camp, au cœur du couloir forestier, projet dont le
but est de permettre à la population locale de trouver dans le développement touristique un moyen
de subsistance de remplacement. Ce camp communautaire, ouvert en septembre 2008, propose une
structure d’hébergement et trois circuits écotouristiques dans la réserve, ainsi qu’une visite du village
qui offre aux clients un contact direct avec les activités des habitants (riziculture, culture de la vanille,
vannerie, fabrication de charrettes, etc.).
Dans le cadre de ce projet, la population locale a reçu une formation préparant aux métiers de guide
touristique, de l’accueil, de l’hôtellerie et de la restauration, et 26 emplois directs ont été créés (guides,
personnel d’hôtels et de restaurants). On a effectué une étude sur la chaîne d’approvisionnement locale
(pommes de terre, bananes, haricots et volaille) et des liens commerciaux ont été tissés avec 90 familles
locales pour l’approvisionnement du camp en produits agricoles.
Objectifs
Développer des produits touristiques le long du couloir forestier Anjozorobe-Angavo dans l’intérêt des
communautés rurales ainsi que pour la conservation de la forêt primaire et de la biodiversité locale.
Éléments clés
• Perspective du tourisme :
–– On s’attend à une augmentation régulière du nombre de visiteurs une fois que le secteur
touristique de Madagascar se sera remis de la crise. Le Saha Forest Camp a accueilli 987
touristes en 2009.
14 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité
• Perspective de la biodiversité :
–– Une étude a été réalisée sur les moyens de réduire l’érosion et sur le traitement des eaux usées
pour déterminer les équipements nécessaires à la gestion du milieu naturel. Les suggestions
émises dans le présent rapport ont été incluses dans le Programme de gestion environnementale,
qui définit les efforts que l’opérateur privé et Fanamby devront encore déployer.
–– Selon les images recueillies par satellite sur les zones d’incendies et les conséquences
écologiques, la dégradation s’est stabilisée dans le couloir forestier d’Anjozorobe-Angavo. Entre
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1999 et 2004, 20 000 hectares ont été défrichés. En 2007, seuls trois hectares ont été défrichés,
et on n’en a recensé aucun depuis 2008.
Partenariat
FEM ; PNUD ; WWF ; Direction générale des ressources hydriques et des forêts, et ses bureaux
régionaux ; ministère du Tourisme ; ministère de la Décentralisation et de la Planification régionale ;
Association nationale de gestion des zones protégées ; Kudéta Consulting ; Université d’Antananarivo
; Programme de soutien et de développement des campagnes ; Comité du développement régional de
Mangoro ; régions et districts ; bureau du programme environnemental du MERNS ; police ; secteur
privé ; Fonds français pour l’environnement mondial ; Programme d’ajustement structurel ; OMT.
Durée/État d’avancement
Juin 2007– octobre 2009 (terminé)
Photos/Vidéo
Renseignements complémentaires en ligne : www.sahaforestcamp.mg
Contact
• Programme ST-EP : st-epprogramme@unwto.org
Le tourisme est une activité économique complexe qui touche à plusieurs secteurs et qui met en rapport
un large éventail d’acteurs, de branches et d’intérêts. Il n’est donc pas facile de répondre à la question
de savoir qui est effectivement l’initiateur du développement touristique ou du lancement de tel ou tel
produit. L’idéal serait que l’État assure des conditions générales favorables en établissant notamment des
règles propices à cette activité, des structures qui permettent un développement durable du tourisme, et
en soutenant l’essor et le bon déroulement des initiatives locales, au moyen du micro-crédit et d’outils
d’incitation, par exemple.
Le développement d’un produit touristique dans une destination est fréquemment dû à l’initiative d’un
guide, d’un propriétaire de gîte ou d’un petit voyagiste local. Ces derniers mettent au profit l’expérience
qu’ils ont acquise à l’occasion de circuits précédents. Les commentaires, préférences, demandes et
réactions de leurs clients sont les principaux éléments sur lesquels les concepteurs de produits locaux
s’appuient pour étudier et créer de nouveaux produits touristiques. Il arrive que les guides locaux
fassent des découvertes qui deviendront des activités touristiques de premier choix.
Ce sont souvent des ONG spécialisées dans l’environnement ou la conservation de la nature qui ont
l’initiative du développement du tourisme durable, de l’écotourisme ou du tourisme communautaire.
Elles travaillent habituellement avec les communautés locales ou des guides locaux pour développer
de nouveaux forfaits et produits touristiques. Mis à part ces dépositaires de destinations, des voyagistes
nationaux ou internationaux se lancent parfois dans le développement de produits touristiques, en
coopération avec des voyagistes ou des guides locaux.
• avoir la capacité d’analyser le potentiel qui existe pour créer des conditions convenant au marché ;
• être sensible à la nécessité de préserver les cultures, s’en soucier et connaître le problème ;
Presque toutes les formes de tourisme sont conditionnées par l’existence d’une nature vierge ou d’une
culture locale intéressante. La présence d’atouts comme des plages propres et naturelles, de belles
cascades, une flore ou une faune particulière ou un phénomène naturel inusité et que l’on ne connaît
nulle part ailleurs incitera les touristes à visiter la destination. Des actifs culturels tels que les traditions
de la vie locale ou les festivals font également partie des arguments de vente d’une région. Intéresser
les clients à la nature et les sensibiliser à la valeur qu’elle représente n’est jamais une chose acquise.
Le nombre de curiosités et d’activités influencera la durée du séjour et aura probablement un effet
sur les sommes dépensées dans la destination. De même, de nouvelles possibilités seront offertes aux
communautés locales de développer leurs activités commerciales et d’obtenir des revenus d’autres
sources et supplémentaires grâce au tourisme.
La dégradation du milieu naturel diminuera la valeur des lieux touristiques et de la destination elle-
même. Elle aura aussi pour effet de diminuer le nombre de visites et les fruits retirés par la communauté
locale des activités liées au tourisme. Par conséquent, la conservation de la nature est primordiale
parce qu’elle préserve le capital naturel et contribue pour une grande part à la durabilité d’un circuit
ou d’une destination. La création d’une base de données sur les atouts naturels et culturels est la clé
du développement de produits touristiques attrayants. Pour créer une base de données claire, simple et
descriptive, on pourra suivre les étapes suivantes :
A Effectuer un sondage
Pour commencer, vérifier si l’idée intéresse le secteur privé, pour éviter de donner de faux espoirs aux
communautés et de leur faire perdre beaucoup de leur temps si le secteur privé n’exprime aucune
demande. Premièrement, voir comment développer des produits complémentaires de ceux qui existent
(proposés par le secteur privé) afin que tout le monde y trouve son compte.
Produits touristiques conçus localement (dans une destination) 17
B Dresser un inventaire
Recenser les produits existants et les compléter par le nouveau produit pour que tout le monde y trouve
son compte :
3. Avant d’effectuer une réelle enquête sur le terrain, bien la préparer et se doter de bons outils
d’observation et de documentation tels que carnets de notes, crayons et stylos, fiches d’information,
cartes, compas ou GPS, appareil photographique, jumelles ; vérifier l’état de la zone visée à
l’aide de documents d’appoint ou en interrogeant les habitants sur place ; utiliser de bons guides
locaux ; et préparer un matériel suffisant pour la logistique.
4. Tenir des réunions avec la communauté locale pour répertorier et enregistrer les actifs naturels de
la zone.
5. Inviter la communauté locale à discuter des actifs naturels de la zone (et des environs) ; exploiter
les connaissances locales sur les lieux intéressants, les histoires vécues ou les figures les plus
marquantes, et en discuter.
6. Préparer un inventaire sous forme de carte. Reporter sur une carte à bonne échelle, si possible
(> : 25 000), les données produites par les interviews, l’enquête sur le terrain et les rencontres avec
la communauté. Reprendre les coordonnées obtenues avec un GPS ou les informations fournies
par les habitants de la zone. S’il n’existe pas encore de carte générale, en composer une à partir
de croquis.
7. Intégrer l’inventaire dans une base de données. Inclure les données produites par les interviews,
l’enquête sur le terrain et les rencontres avec la communauté à une base de données dont la
structure aura été définie à l’avance. Les fiches d’information ou les procès-verbaux des réunions
devront être classés et consignés dans un document.
8. Enrichir les différents thèmes abordés avec les explications données par les groupes visés.
Autrement dit, se placer du point de vue des enfants, ou d’adultes peu au fait de la fonction d’un
écosystème, et analyser la façon dont ils perçoivent les actifs naturels.
18 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité
–– Industrie à domicile
• Possibilités offertes à l’agriculture locale de créer une chaîne de valeur pour approvisionner hôtels
et restaurants en nourriture et autres produits.
• Menaces pesant sur les traditions et la culture locales : il s’agit de déterminer dans quelle mesure
les activités touristiques auront une incidence négative sur les traditions et la culture locales.
• Compétitivité du marché, comparaison avec des atouts naturels similaires d’autres destinations,
avantages, etc.
La conception d’un produit fait partie des étapes importantes parce que seul un bon produit touristique
se vendra bien et attirera constamment des touristes.
• répondre aux attentes du marché visé ; dans le cas du tourisme de nature, par exemple, le circuit
proposé devra se dérouler essentiellement dans la nature ;
Pour développer un bon produit touristique, il importe de respecter certaines étapes clés :
• choisir les activités touristiques qui correspondent le mieux aux besoins et préférences du marché
visé ;
• à cette fin, faire bon usage de l’inventaire enregistré dans la base de données ;
• déterminer qui décidera au niveau local des produits qu’il faudra promouvoir ;
• trouver de nouveaux produits qui sont complémentaires de ceux qui existent afin que tout le
monde y trouve son compte.
Par ailleurs, au moment de mettre au point un forfait touristique à partir de produits distincts, il importe :
• de lier les activités entre les lieux touristiques : une bonne combinaison de produits touristiques
se traduira par une offre de circuit attrayante. Si le marché visé préfère des activités de nature, la
proportion des activités de ce type devra être supérieure à celle des autres activités. On pourra
toutefois accroître la valeur du circuit en lui associant, par exemple, des activités culturelles. La
longueur du circuit pourra être réglée sur la durée de séjour moyenne des touristes.
–– la durée de déplacement d’un lieu à un autre ou d’une destination à une autre. Une durée trop
longue sera péniblement supportée par les touristes et risquera de peser sur l’évaluation des
touristes concernant le déroulement de l’ensemble du circuit et la destination ;
Produits touristiques conçus localement (dans une destination) 21
–– le mode de transport utilisé d’un lieu à un autre ou d’une destination à une autre ;
–– le type d’activité ;
–– le facteur coût ;
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–– la nécessité d’éviter qu’il n’y ait pas concordance entre la description du produit et la réalité ;
• d’apporter la dernière touche au programme au moyen d’un bon « emballage » : l’itinéraire doit
être précisé dans le programme pour que les clients sachent exactement à quoi s’attendre. Cela
signifie intégrer les produits au circuit qui correspond à ce genre particulier de tourisme. Si un
voyage est intitulé « circuit à bicyclette », par exemple, la bicyclette devra constituer la principale
des activités inscrites à l’itinéraire.
Le moment d’un voyage est capital. Si le concepteur du produit ne choisit pas le meilleur moment pour
la réalisation du voyage, son produit sera extrêmement difficile à vendre aux touristes.
Les organisateurs de voyages devront respecter les étapes suivantes afin de choisir le moment le plus
approprié pour les produits et forfaits touristiques :
1. Tenir compte des périodes de congés des marchés visés, mais également de la saison creuse pour
les voyageurs âgés, qui ne dépendent pas des dates de vacances.
2. Avoir conscience du fait que les périodes de congés varient entre les marchés visés. Sur le marché
européen, chaque pays a des périodes de congés qui lui sont propres.
22 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité
3. S’agissant de la clientèle du pays, tenir compte des week-ends prolongés, et en particulier des
jours fériés.
4. Faire correspondre les périodes de congés du marché visé avec les caractéristiques et les activités
de la destination au même moment. Dans ce cas, le concepteur d’un produit devra prêter attention
aux éléments suivants :
–– La saison ou les conditions climatiques de la destination. Le concepteur d’un produit doit être
continuellement attentif aux informations fournies par le service météorologique. La saison des
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pluies a une très forte incidence sur les activités dans les zones à proximité d’un cours d’eau,
qui peuvent être exposées à des inondations, des glissements de terrain, etc. De même, le
concepteur d’un produit doit surveiller les marées pour les activités prévues dans des régions
côtières.
–– Le fait que des événements propres à la communauté peuvent représenter une valeur ajoutée
mais qu’ils peuvent aussi se transformer en obstacles,, empêchant la communauté d’intervenir
dans la mise en œuvre d’un produit ou d’un circuit touristique. D’autre part, les besoins des
touristes du pays peuvent différer sensiblement de ceux des touristes internationaux. Il importe,
par exemple, de prendre en considération les vacances scolaires ou les longues périodes de
congés dans toute destination parce que ces moments peuvent ne pas être appropriés pour
recevoir des touristes internationaux. La destination sera submergée par une foule de touristes
nationaux, ce qui aura pour conséquence de provoquer des bouchons de circulation, des
conflits d’intérêts et de besoins, voire des perturbations pour la faune sauvage (dans le cas
des activités organisées dans les zones de conservation). Cela signifie que les agences locales
doivent se concerter pour éviter l’afflux d’un trop grand nombre de touristes en même temps. Si
le produit touristique est centré, par exemple, sur la faune ou la flore sauvage, il est capital de
prendre en compte les aspects suivants :
–– Le meilleur moment pour voir les animaux. Être attentif aux périodes d’activité, de repos, de
sommeil et d’accouplement des animaux en question.
Le prix du produit influe sur la perception qu’a le consommateur d’éléments importants qui composent
l’offre (nature, vie sauvage, qualité du service, etc.). Au moment de calculer le prix, les fournisseurs
doivent avoir en tête les canaux de distribution des produits touristiques, qui sont essentiellement au
nombre de deux :
1. Ventes directes, dans des points de distribution pour les gens de passage (agences, hôtels) ou sur
des sites Internet, par exemple.
–– organisateurs de voyages individuels qui choisissent des produits séparés dans des brochures
pour permettre aux clients de composer eux-mêmes leur séjour (système modulaire) ;
–– organisateurs de voyages en groupe qui rassemblent divers produits pour proposer un voyage
appelé « forfait » qu’ils vendent eux-mêmes ou par l’entremise d’agences de voyages.
D’autre part, les concepteurs de produits doivent prêter attention à certains facteurs stratégiques
lorsqu’ils calculent le prix d’un voyage, entre autres ceux qui suivent :
• Le prix ne doit pas être fixé au hasard ; il faut que le touriste puisse comprendre de quoi le prix
se compose.
• Le prix doit être en rapport avec les services et les activités proposés (rapport qualité/prix), tenir
compte du coût de substitution, et permettre aux habitants locaux de conserver leur emploi
d’origine.
• Le prix ne doit pas dépasser le prix du marché pour un voyage type, sauf si les activités ou les
services proposés sont d’un niveau supérieur.
• Le prix doit permettre de pratiquer des réductions pour que les partenaires puissent tirer profit de
la commercialisation et de la vente des produits touristiques.
• Les touristes doivent être informés du fait que les organisateurs paient un prix convenable en
contrepartie des biens et services fournis par la communauté locale pour le bon déroulement du
circuit. On évitera de trop augmenter le prix dans le seul but de l’aligner sur les prix du marché
24 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité
parce que, au bout du compte, le touriste risque de ne pas l’accepter. Si les habitants locaux
paient un café 1 dollars É.-U., par exemple, et si les touristes doivent débourser 2 dollars É.-U.,
ces derniers auront le sentiment qu’on profite d’eux et qu’ils ne sont pas les bienvenus. À l’inverse,
il est tout aussi préjudiciable de fixer un prix trop bas parce que le client pensera que le produit
ou le service ne vaut rien. Il peut y avoir des cas où la population locale bénéficie régulièrement
de prix réduits, mais un équilibre doit être trouvé de manière à ne pas désavantager les visiteurs.
• Le prix du forfait doit comprendre toutes les dépenses indiquées (transport, repas et boissons non
alcoolisées, activités, droits d’entrée, guides et hébergement). Les dépenses personnelles doivent
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• Les voyagistes doivent monter leur catalogue au moins un an et demi à l’avance. Il est donc
extrêmement important que les prix soient calculés en temps utile. Les prix fixés pour une
année particulière resteront valables dans le cas où une alliance sera conclue avec de nouveaux
partenaires.
Une des principales conditions du succès est de maintenir une bonne entente entre le voyagiste et
les partenaires locaux en matière de fixation des prix et de communication. Il est impératif que les
partenaires locaux communiquent à l’avance les changements de prix effectués chez eux pour que le
voyagiste puisse anticiper les choses et informer les touristes potentiels. Il est également important que
les partenaires locaux soient stratégiquement bien positionnés pour engager des fournisseurs locaux.
Une stratégie possible à cette fin consiste à enregistrer un nombre donné de touristes auprès des
fournisseurs (directeurs d’hôtel, propriétaires de restaurant), ce qui se fait habituellement dans le cadre
d’une coopération avec eux. Plus le nombre de réservations est élevé, plus il est facile aux partenaires
locaux de négocier de meilleurs tarifs, voire d’obtenir un accès gratuit à certaines installations.
De la sorte, ils pourront offrir des prix raisonnables par rapport à ceux d’autres voyagistes locaux. C’est
là une bonne stratégie, surtout si le partenaire local travaille avec des voyagistes internationaux ou
nationaux qui leur amènent régulièrement et chaque année le nombre de touristes annoncé.
Produits touristiques conçus localement (dans une destination) 25
Le tableau ci-dessous présente divers éléments importants que les organisateurs de voyages doivent
prendre en compte avant d’arrêter un prix définitif. Ce calcul correspond à un circuit d’une demi-
journée organisé par le Centre d’activité de l’île de Kho Khao, en Thaïlande, qui offre aux touristes le
choix entre des promenades à bicyclette, à pied ou en kayak. Ce tableau a valeur d’exemple et ne se
veut pas un modèle à suivre. D’autres concepteurs de produits pourront juger nécessaire de faire entrer
en ligne de compte d’autres éléments du coût en fonction des circonstances locales. Le tableau devra
être adapté selon les besoins.
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Frais fixes
Transport : Cet élément n’entre pas dans le calcul du prix mais peut être proposé à
Hôtel – centre l’hôtel ou au touriste comme un service en plus. Parfois, les touristes se
d’activité – hôtel rendent directement au centre d’activité, ou les hôtels s’occupent du
transport, ou bien encore les touristes demandent que l’on vienne les
chercher. Pour plus de souplesse et pour satisfaire les touristes, il vaut
mieux ne pas inclure le transport dans le calcul global.
Guide touristique Selon l’expérience et les qualifications du guide local, le coût d’une 300
pendant une demi-journée varie de 300 à 600 THB. Il est souvent difficile à calculer
demi-journée quand ce sont des habitants du lieu qui font office de guides et qui
ajoutent cette activité à leur emploi ordinaire. Exemple de calcul : une
demi-journée de pêche rapporte % à tel pêcheur local. S’il passait ce
temps à faire le guide, il faudrait qu’il gagne % plus 50 %. On demande
aux guides de posséder des qualifications en communication et en
langues, de bien connaître les règles de sécurité et le matériel, et d’être
bien renseignés sur les actifs naturels et culturels. Il est à noter que si un
guide touristique est assujetti à l’impôt sur le revenu, celui-ci doit être
ajouté à la rémunération brute.
Matériel Canoës ou bicyclettes utilisés pour les promenades d’une demi- 300
journée, par exemple. Les frais d’entretien sont naturellement plus
importants pour les bicyclettes que pour les canoës. Un « panachage »
est donc nécessaire pour le calcul des frais. Il importe d’établir le coût
précis de ce genre de matériel en tenant compte de l’achat, de
l’entretien, de l’assurance sur dix ans, le tout divisé par le nombre
estimatif moyen de circuits proposés pendant cette période. Il est à
noter que le matériel doit toujours être en bon état, propre et sûr pour
parer à toute plainte.
26 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité
Déjeuner Le prix du déjeuner doit être calculé par les fournisseurs et non par le 150
centre d’activité. Normalement, on ajoute entre 30 et 60 % au prix
d’achat. Lorsque le déjeuner ne peut être fourni sur place, l’hôtel peut
proposer un forfait repas aux touristes. Dans ce cas, le coût du déjeuner
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doit être déduit du coût des produits. Il est à noter que la nourriture
doit toujours être fraîche, saine, sûre et produite localement. Quelqu’un
devra pouvoir expliquer les ingrédients utilisés et le mode de confection
des repas. Être attentif aux desiderata particuliers de certains clients
(allergies, régimes végétariens, convictions religieuses).
Coûts de base – Il s’agit des principaux coûts engagés pour fournir le produit. Viennent 750
Sous-total I ensuite ci-dessous les frais d’exploitation et autres coûts.
Frais d’exploitation
Transport du Dans le cas d’un circuit d’une demi-journée qui ne se termine pas en 150
matériel boucle, inclure les frais de transport des bicyclettes ou des canoës.
Note : par rapport aux coûts globaux, ces frais paraissent assez élevés
par touriste. Il conviendra peut-être de les recalculer au regard de la
réalité des chiffres.
Autres coûts
20 % de Cette marge équivaut à la réduction que l’on pourra accorder aux 225
marge de négociation hôtels, agences de voyages et voyagistes qui seront disposés à réserver
(= 20 % du sous-total I ce produit. Certains voyagistes ne voudront peut-être pas négocier le
+ sous-total II) prix ; dans ce cas, on gagnera les sommes ci-dessous et on conservera
la marge de négociation de 20 % pour l’affecter à parts égales aux
communautés, à la conservation de la nature et au centre d’activité.
Prix public pour Les trois prix publics donnés ci-après ont été calculés pour les touristes 1 350
un groupe de cinq qui réservent le produit directement au centre d’activité. Ces prix (ou
personnes ou moins doivent être affichés sur Internet et dans les brochures. 40 dollars É.-U.)
Autres coûts
Coût minimal total Coût minimal = frais d’exploitation plus coût du produit 1 125
Coût total 1 Coût minimal plus frais de négociation de 20 % (1-5 personnes) 1 350
Coût total 2 Coût minimal plus frais de négociation de 20 % (6-10 personnes) 1 250
Coût total 3 Coût minimal plus frais de négociation de 20 % (11-20 personnes) 1 150
Une stratégie de marketing offensive est nécessaire pour convaincre les voyageurs potentiels pendant
la phase de commercialisation. Il convient que l’approche choisie soit orientée sur la bonne cible et
obéisse à un plan équilibré. Il est important d’étudier le marché avant de se lancer et pendant la mise
au point finale du produit afin de comprendre et d’anticiper quels groupes du marché seront attirés par
les offres, quelles activités séduiront les touristes, etc. De même, il est important d’étudier comment
le marché visé s’informe sur le tourisme et les produits touristiques, ou inversement, et comment s’y
prendre pour promouvoir les produits touristiques auprès dudit marché. Alors seulement il sera possible
de concevoir un programme de marketing approprié. Une bonne compréhension de la démographie des
touristes potentiels permet d’élaborer un programme de marketing qui se distingue de la concurrence.
La mise au point d’un programme de marketing distinctif et rigoureux dépendra de la nature de l’étude
de marché et du mode de segmentation du marché.
• Seule une petite part de la population mondiale voyage à l’étranger ou dans son pays d’origine au
cours d’une année.
28 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité
• La répartition de la demande de produits et services touristiques n’est pas aléatoire ni égale dans
une population donnée.
• La segmentation permet de développer un produit adapté aux besoins, souhaits et désirs du client.
Elle aide à comprendre la façon de penser du client et à élaborer des stratégies commerciales
calquées sur les attentes, les préférences et les besoins de la clientèle.
Il n’existe pas de règles établies pour concevoir des stratégies de marketing efficaces, mais la clé d’un
marché bien ciblé est :
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• d’identifier les groupes de clients potentiels (segments) qui sont ou seront sur le marché en vue
d’effectuer un voyage à l’étranger ou dans leur pays ;
• de déterminer si ces clients potentiels pourront contribuer à la réalisation des objectifs des
voyagistes et des communautés locales ;
• d’établir si les produits et services sont appropriés pour répondre aux besoins de cette clientèle ;
• de vérifier s’il est réaliste de penser que les clients/touristes de ces segments sont susceptibles de
s’intéresser à ces produits et forfaits ;
• d’examiner leur motivation, ce qui les pousse à décider, leurs habitudes d’achat, etc. ;
• de les inciter à venir en utilisant des messages et des canaux commerciaux appropriés et spécifiques.
Dans la majorité des cas, les concepteurs de produits touristiques négligent les études de marché ou les
jugent moins réalistes et pertinentes que les analyses de marché publiées. En conséquence, le produit
touristique manque sa cible. Lorsqu’aucune étude de marché n’est effectuée ou si elle est mal faite, le
produit touristique, au bout du compte, ne donne pas tout son potentiel. Une étude de marché simple
et bien faite pourra comprendre les éléments suivants :
1. Lieu de destination
Il est important de savoir si la destination se trouve sur un circuit touristique particulier. Si c’est
le cas, il est assez probable qu’elle partage le marché avec les autres destinations situées sur le
circuit.
2. Caractéristiques des touristes qui viennent actuellement dans la destination, notamment celles qui
suivent :
–– âge ;
–– motif de la visite ;
–– dépenses moyennes ;
Ces renseignements seront utiles pour le développement de produits touristiques qui satisfassent
aux exigences du marché et pour la mise au point de la stratégie de marketing. Certaines données,
comme celles concernant le niveau d’études et de revenu, ne sont pas toujours accessibles au
niveau local mais peuvent être obtenues dans les rapports des recherches couramment effectuées
par les instituts de statistiques.
3. Recenser les produits touristiques d’autres destinations, en tirer des enseignements et des
comparaisons.
touristiques ; chaque activité viendra en complément des autres et tout le monde y trouvera son
compte, ce qui contribuera à rendre la destination plus attrayante.
4. Si l’on a pour cible les voyageurs célibataires ou les randonneurs, il est important de se renseigner
sur la destination et ses environs en consultant des guides que l’on trouve chez différents éditeurs.
Beaucoup de touristes, par exemple, suivent les recommandations données dans le guide « Lonely
Planet ».
5. Disponibilité et intérêt des voyagistes pour le nouveau produit dans la destination, et soutien qu’ils
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Différents acteurs interviennent dans les activités de promotion qui jouent des rôles différents. Voici
quels peuvent être ces acteurs et leurs rôles :
• Les voyagistes peuvent fournir du matériel publicitaire sur les forfaits, développer les ventes et se
grouper pour des actions de commercialisation conjointes sans se faire concurrence, et essayer
de promouvoir leurs propres produits au cours de tournées de presse internationales en travaillant
étroitement avec le ministère du Tourisme.
• Les hôtels peuvent fournir des renseignements sur leurs installations. Il est aussi important que
le concepteur du produit collabore avec les hôtels de la destination pour trouver des moyens
d’inciter les touristes à rester plus longtemps, sur place ainsi que dans les hôtels.
• La communauté locale peut participer en faisant la promotion des lieux d’intérêt de sa région.
• Les organisations non gouvernementales (ONG) ont un rôle à jouer dans la promotion de la
destination, en particulier sous l’aspect de la durabilité.
30 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité
Le budget de marketing
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Beaucoup de campagnes de commercialisation des produits, pourtant bien pensées, échouent à cause
d’une mauvaise appréciation du budget. Pour réussir, la mise en œuvre des outils et actions de marketing
exige qu’on lui consacre suffisamment d’argent, de personnel et de temps. Un budget doit être préparé
pour chaque plan de commercialisation. Et ces budgets distincts seront ensuite fusionnés en un budget
de marketing global. Ce dernier devra être réaliste et adapté aux objectifs visés avec le produit en cours
de développement. Au moment de mettre au point le budget de marketing, il convient d’avoir en tête
les éléments suivants : a) le coût, b) la main-d’œuvre appelée à participer dans la communauté, c) les
recettes anticipées, d) la rentabilité souhaitée. Calculer le budget de marketing uniquement sur la base
des coûts donne généralement lieu à des dépenses excessives ou à une sous-utilisation des fonds.
Certes les budgets de marketing ne sont pas figés, mais il faut s’efforcer de les respecter. Le budget
devra faire l’objet d’une évaluation constante, et on ne devra le réviser qu’après un examen attentif des
conséquences possibles d’une modification du plan de commercialisation, et de la concrétisation des
objectifs poursuivis.
Pour que les produits touristiques aient du succès, il est nécessaire d’observer constamment les tendances
et les changements susceptibles d’influencer le produit outre la vitesse de réaction des touristes. Il
existe deux outils clés pour juger des résultats obtenus ainsi que de la capacité du produit d’atteindre
ses objectifs stratégiques : le suivi et l’évaluation. Ces outils fournissent les bases indispensables sur
lesquelles s’appuyer pour prendre de nouvelles décisions et améliorer les résultats.
Produits touristiques conçus localement (dans une destination) 31
Suivi
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Le suivi consiste à superviser les activités en cours pour s’assurer qu’elles se déroulent correctement
et dans les délais de manière à atteindre les objectifs et à produire les résultats escomptés. Le suivi
est nécessaire dans le cadre du processus de gestion des activités touristiques, car il sert à mesurer le
fonctionnement des activités et à repérer les écarts entre le but recherché et les résultats effectifs ; cet «
état des lieux » permet de s’assurer que le projet porte ses fruits à mesure qu’il avance.
Le processus de suivi fournit continuellement des informations importantes susceptibles d’avoir une
incidence sur le produit touristique. Le travail de suivi commence par le recueil de renseignements
de base sur le milieu naturel et la situation socioéconomique. Cette base est le point de référence
par rapport auquel toutes les étapes de l’évolution du projet seront comparées. Il importe de mettre
périodiquement ces renseignements à jour pour suivre les changements qui ont pu se produire. La
comparaison des renseignements de base avec les informations recueillies pendant le travail de suivi
constitue le fondement du processus d’évaluation.
Les résultats du suivi apportent des indications utiles pour la vérification et la révision périodiques des
produits touristiques et pour l’optimisation des pratiques à tous les stades du cycle de vie du produit
(voir la figure 1). Le travail de suivi peut engendrer des éléments d’information nouveaux et précieux sur
l’état du produit ; par là, il représente un outil d’alerte efficace pour les concepteurs et les gestionnaires
des produits en les aidant à parer aux menaces éventuelles et à enclencher des mesures préventives.
• voir ce qui se produit dans les faits après le lancement d’un produit ;
• vérifier comment les concepteurs et opérateurs du secteur touristique s’y prennent pour prévenir
ou limiter les incidences négatives sur la biodiversité ou les communautés locales ;
• vérifier si les conditions fixées dans les protocoles de gestion des produits sont appliquées et
respectées comme il convient ;
• connaître les incidences des activités touristiques sur le milieu naturel ou l’environnement bâti.
Ces incidences pourront être positives ou négatives. Par conséquent, les effets du tourisme sur le
milieu naturel ou bâti doivent être limités pour éviter qu’ils aient des conséquences négatives.
Comme on l’a vu, la biodiversité se trouve au cœur du tourisme. Pour que le tourisme durable
puisse exister dans une destination, il faut que les incidences négatives sur l’environnement soient
32 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité
minimisées très tôt parce que les travaux de réhabilitation coûtent extrêmement cher. Les études
d’impact et les indicateurs constituent de bons outils à cette fin ;
Pendant la phase de mise en œuvre, la réaction des clients mécontents consiste souvent à ne pas revenir
dans la destination. Dans ce cas, il importe que le voyagiste communique régulièrement avec son
personnel. Ce dernier a besoin de connaître le produit dans les moindres détails ; il est nécessaire qu’il
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connaisse le produit et qu’il le soutienne. Demander régulièrement au personnel s’il a des améliorations
à proposer, cela fait partie d’une bonne gestion de la qualité. Si le produit a connu des modifications,
tous les employés et l’agent nouvellement arrivé doivent être informés. Il arrive qu’un client prenne
quotidiennement des notes sur le déroulement du circuit. Ce sont ce qu’on appelle les « clients mystères
», généralement connus pour leur objectivité et leur discernement. Ils réservent un produit incognito
puis font un compte rendu au voyagiste qui les a engagés.
L’agent local et, évidemment, les guides touristiques locaux doivent avoir le sens du produit et du
service. Ils ont pour responsabilité de laisser les sentiers dans l’état où ils les ont trouvés. Le guide local
doit maîtriser tout ce qui se passe pendant le circuit et sensibiliser les clients aux effets possibles de
leurs actes.
1. Définir des indicateurs : un indicateur est un signe permettant de savoir si tout se déroule comme
prévu ou non. Les indicateurs doivent être mesurables, sensibles aux changements, précis, simples,
définis de la même façon par tous les intervenants concernés, et cohérents. En comparant les
données anciennes avec les plus récentes, il est possible de dépister les changements survenus
dans des secteurs clés relatifs aux conditions environnementales, sociales et économiques en
rapport avec le produit. C’est un moyen de savoir dans quelle mesure l’environnement est protégé
mais aussi de connaître l’ampleur des retombées économiques d’un produit pour la communauté.
Plusieurs indicateurs mesurables doivent être employés pour chaque produit. Tel ou tel indicateur
étant plus ou moins important pour un produit donné, on pourra établir un ordre de priorité qui
Produits touristiques conçus localement (dans une destination) 33
permettra de déterminer avec précision les résultats obtenus avec le produit et de savoir s’ils
sont en amélioration. Avec une bonne observation des indicateurs, il est possible de détecter
rapidement les changements provoqués par des facteurs internes ou externes. S’agissant des
produits touristiques, les indicateurs peuvent être liés à divers aspects : milieu naturel, société,
culture et économie.
Tableau 2 Échantillon d’indicateurs
2. Choisir une méthode pour recueillir des données : Au moment d’établir des indicateurs, penser
non seulement à leurs caractéristiques ou aux chiffres, mais aussi à la méthode de mesure.
Autrement dit, il convient de trouver les bons instruments d’évaluation : questionnaires, interviews,
observation.
–– facile à appliquer ;
3. Choisir le bon moment et la bonne personne pour la collecte des données : pour chaque méthode,
il est nécessaire de fixer la fréquence d’utilisation et le bon moment pour la collecte des données.
La décision pourra être le fruit d’un jugement scientifique ou d’une hypothèse. Cependant,
une fois que la collecte des données aura commencé, les conditions locales détermineront les
méthodes effectivement employées. Pour que la collecte des données ait bien lieu, il conviendra
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de demander à une personne de s’en charger. Cette personne devra posséder la capacité voulue
(et recevoir une formation en cas de besoin) pour ne pas commettre d’erreur. Plus important,
le responsable du circuit devra prendre l’engagement de consacrer suffisamment de temps et
d’argent à ces activités. Il importe que les chiffres mesurés par les indicateurs fassent l’objet d’une
interprétation éclairée et adéquate.
Évaluation
L’évaluation est un élément important du développement du tourisme durable. En résumé, elle consiste
à mesurer les points forts et les faiblesses des programmes, des politiques, du personnel, des produits
et des organisations afin d’y apporter les améliorations nécessaires. Avant de développer un produit
touristique, il faut procéder à une étude de faisabilité pour déterminer si l’on pourra exploiter l’endroit
ou la région à des fins touristiques. L’absence d’une évaluation pourrait s’avérer préjudiciable pour
les produits du tourisme durable à cause d’une méconnaissance des tendances du marché et de la
spécificité de la destination. Il pourrait en résulter non seulement un gaspillage d’argent mais également
un gaspillage des ressources et une déception de la communauté.
• elle nous renseigne sur le degré de satisfaction des clients et sur le niveau d’efficacité du produit ;
• si elle est bien faite, elle peut signifier plus de visibilité et plus de rentabilité.
Produits touristiques conçus localement (dans une destination) 35
Les produits doivent avoir le soutien de la communauté locale et être livrés conformément aux attentes
des clients. Pour cela, il est nécessaire d’effectuer un certain travail de gestion avec la communauté
locale, à savoir :
• Mettre au point des procédures qui assurent une cohérence des opérations, par exemple pour
l’accueil des clients à leur arrivée, pour les réservations, etc.
• Assurer un bon niveau de service, en fixant par exemple un délai de réponse aux demandes
de renseignements, un ratio acceptable entre le nombre de guides et le nombre de clients, etc.
Un guide aura de la difficulté à encadrer tout seul un groupe de touristes trop important ; par
36 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité
conséquent, au-delà d’un certain nombre de touristes (habituellement compris entre 10 et 12 pour
un circuit nature), il est conseillé de diviser le groupe.
• Se conformer aux règles d’éthique reconnues dans le monde, comme l’interdiction du travail des
enfants ou de toute forme d’exploitation des travailleurs.
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Cas d’école n° 3
Création de circuits en kayak avec découverte des palétuviers à Koh Nok –
Pays-région : Thaïlande
Résumé
Plus que partout ailleurs en Thaïlande, la province de Phang Nga a été durement touchée par le tsunami
de décembre 2006. Les vagues ont non seulement entraîné de graves préjudices dans les secteurs de la
pêche et de l’agriculture, mais ont également emporté des bateaux de pêche et, avec eux, le gagne-pain
de milliers de familles de pêcheurs, en détruisant la biodiversité et en éliminant tout espoir de récoltes
futures du fait de la submersion des terres par l’eau salée.
Devant pareille situation, la population de Koh Nok, dans la province de Phang Nga, a jugé important
de prendre des mesures durables pour s’adapter à des catastrophes de cette ampleur et en limiter les
répercussions.
Ce projet, qui a suscité un engagement fort et beaucoup d’enthousiasme, a non seulement apporté une
source de revenus à la population mais aussi contribué à sensibiliser les habitants comme les touristes
en mettant l’accent sur la conservation et la préservation de la biodiversité ainsi que sur l’utilisation
raisonnée des ressources naturelles.
Objectifs
1. Accroître le revenu de la communauté grâce au tourisme durable en la sensibilisant à la nécessité
de conserver et préserver la biodiversité.
2. Développer les services écosystémiques des mangroves, non seulement pour leur attrait touristique
et pour une meilleure éducation environnementale, mais également pour leur rôle d’amortisseurs
contre des catastrophes naturelles telles que les tsunamis.
Éléments clés
• Perspective du tourisme
1. Développer le potentiel touristique dans la région en créant des produits axés sur le tourisme
durable.
• Perspective de la biodiversité
1. Mener des actions d’éducation et d’apprentissage sur le terrain pour améliorer les liens entre la
biodiversité, la gestion des systèmes écosystémiques et le tourisme.
2. Faire vivre une expérience agréable aux touristes par des échanges révélateurs avec les habitants,
et par une meilleure compréhension des problèmes culturels, sociaux et environnementaux
rencontrés par la population.
Partenariats
1. Ministère thaïlandais du Tourisme et des Sports
Durée :
Juin 2009 – août 2009
Contact
• Organisation mondiale du tourisme (OMT)
Unité de conseil de l’OMT sur le tourisme et la biodiversité
Hermann-Ehlers-Str. 10
D-53113 Bonn, Allemagne
Téléphone : +49 (0) 228 - 815 0550
Fax : +49 (0) 228 - 815 0554
www.unwto.de
Produits touristiques conçus ailleurs (hors de la destination) 39
L’évaluation d’une agence touristique devra être fondée sur les critères suivants :
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La façon dont le voyagiste local traite les ressources naturelles peut clairement nous renseigner
sur son attitude à l’égard de la conservation de la biodiversité. Vérifier par exemple s’il s’abstient
d’influencer le comportement des animaux sauvages (en évitant de les nourrir, etc.) ou de perturber
les habitats visités, s’il veille à économiser l’eau, à réduire la consommation d’énergie, à limiter les
déchets non dégradables, etc.
Pour offrir une bonne rentabilité, un produit touristique doit pouvoir se maintenir durablement sur
le marché. L’agence touristique locale devra comprendre que ses premiers touristes risquent aussi
d’être les derniers si elle ne fournit pas la qualité escomptée.
En ce qui concerne les communautés indigènes et locales qui sont importantes pour que
le tourisme axé sur la biodiversité ait du succès, il conviendra de mettre au point des
outils appropriés afin de suivre et d’évaluer les incidences du tourisme sur leur bien-être
socioéconomique.
Au vu de ce qui précède, le voyagiste local devra s’engager à coopérer durablement avec ses
homologues pour s’assurer que l’argent, le temps et les efforts investis soient rentables.
Bien que la plupart des gens soient guidés par des principes semblables en matière de conservation,
l’existence d’expériences différentes se traduira par des points de vue distincts chez les touristes.
Il est donc important d’améliorer continuellement les produits sur la base des réactions exprimées
par les populations, les consommateurs et les voyagistes partenaires.
Le respect de la nature est un principe qui ne se limite pas au produit touristique mais qui trouve
un écho dans le travail de l’agence touristique au quotidien, par exemple dans ses locaux. Un bon
comportement consistera à utiliser du papier recyclé, à optimiser la consommation d’électricité, à
employer des produits biodégradables, etc.
40 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité
• l’amabilité et l’hospitalité de la population locale, l’accueil qu’elle réserve aux touristes et aux
activités touristiques dans la région ;
• la propreté et l’hygiène ;
• la sécurité ;
• l’accessibilité ; une destination bien gérée constitue un atout important pour la région et est donc
habituellement facile d’accès ;
L’apport local n’est pas forcément toujours d’ordre financier mais peut être un apport en nature ;
les communautés locales peuvent, par exemple, participer au recensement des sites touristiques
et à la collecte de données, fournir un lieu de réunion dans le village, etc.
Les produits touristiques doivent servir les objectifs à long terme du village concerné ou, du moins,
être compatibles avec eux. Sinon, les produits touristiques perdront rapidement de leur importance
dans la société locale et ne seront pas soutenus. Il est nécessaire qu’ils soient acceptés et soutenus
franchement par la communauté locale. Le processus de développement du produit risque de s’en
trouver allongé, mais il est presque certain qu’on y gagnera sur le plan de durabilité.
Les produits touristiques qui ont des incidences négatives sur l’environnement ne doivent pas être
soutenus. Ainsi, l’afflux d’un grand nombre d’étrangers habitués à consommer abondamment et
à jeter beaucoup de déchets dans des écosystèmes naturels ou fragiles dépourvus de systèmes de
traitement des déchets suffisants peut entraîner dans ces milieux des changements nettement plus
rapides que ceux induits par les communautés locales. Il peut s’ensuivre une déstabilisation de
l’équilibre écologique. Dans une destination dont l’environnement est dégradé, les bons produits
42 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité
touristiques ne trouveront pas leur place et la reprise demandera un certain temps. La pérennité
des produits touristiques, illustrée ci-dessus, est donc essentielle pour les voyagistes.
– appréciation des pertes en capital naturel sous la forme de valeurs monétaires ou d’une mesure
des revenus ;
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Les animaux se montrent à des moments particuliers ; la végétation fleurit à des moments
particuliers ; et il y a des moments meilleurs que d’autres pour se baigner dans les cours d’eau. Il
est donc important d’avoir une connaissance approfondie des éléments suivants :
Il s’agit de déterminer s’il faudrait accroître, diminuer ou maintenir tel quel le nombre d’activités
touristiques. On pourra se servir, entre autres, d’indicateurs simples ou d’indicateurs de
performances pour suivre et évaluer la situation d’une manière régulière.
Profil du produit
• Le principe retenu pour le circuit à l’issue d’un
raisonnement rigoureux, et caractérisé par le
souci de protéger l’environnement, une bonne
compréhension du contexte local et l’adoption
de mesures pour qu’une part du gâteau revienne
aux communautés, se traduira selon toute
probabilité par un produit touristique attrayant.
Qualité du personnel
• L’aptitude des partenaires lo-
caux à s’exprimer en anglais ou
dans la langue des touristes, ou
existence de bons interprètes.
Procédures de sécurité
• La présence de toutes les assurances requises.
• Les connaissances des partenaires locaux en matière de premiers secours (selon qu’ils ont suivi ou
non une formation dans ce domaine).
• La situation des partenariats existants et du portefeuille correspondant, qui nous renseigne sur les
attitudes observées et sur les résultats obtenus quand on travaille avec des partenaires extérieurs.
• Les justes pratiques suivies par des partenaires locaux qui ne pensent pas qu’au profit, et leurs
bonnes relations de travail avec leur personnel.
Produits touristiques conçus ailleurs (hors de la destination) 45
3.6 Comment créer une image pour une ligne de produits (stratégie de
marque des produits)
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Souvent, la destination possède déjà une image ou une identité à laquelle on peut rattacher l’image
d’un produit ou d’une ligne de produits. Il peut en résulter une identité commerciale commune à
la destination et au nouveau produit. Cela aidera également le produit à pénétrer le marché. Des
destinations comme les Seychelles, l’île Komodo, la Forêt noire ou le Québec, par exemple, bénéficient
d’une image forte déjà reconnue au plan national et international.
Un produit ou un forfait touristique nouvellement créé ne possède encore pas d’image ; lui créer une
image aidera grandement au développement du produit touristique. Il importe que la création d’une
nouvelle image s’effectue sur la base des critères suivants :
• Examiner et déterminer quel genre d’image on souhaite produire, et maintenir le choix aussi
ouvert que possible. L’image recherchée pourra avoir un rapport avec une curiosité, un service
particulier, une activité, une contribution à la conservation de la nature, des avantages pour la
communauté locale. Il faudra s’assurer que l’image est connue et largement acceptée.
• Composer et visualiser l’image du produit avant de finir le développement du produit. C’est par là
qu’un produit se distingue des autres. La conception d’une image étant une chose complexe, les
chances de succès dépendant de la compréhension que l’on a de facteurs qui peuvent favoriser la
réussite du produit ou son échec.
• Il est fondamental que l’image soit bien pensée. Le modèle retenu devra non seulement être
accepté mais aussi bien fonctionner en tant qu’image. Il devra être simple, persuasif, unique et
adapté à son objet.
• Diffuser l’image auprès des acteurs concernés à l’occasion d’interviews et d’enquêtes, par exemple.
Cela permettra au concepteur du produit de tenir compte d’avis aussi divers qu’importants qui
influeront sur la spécificité de l’image du produit.
Ne jamais sous-estimer l’importance d’une diffusion de l’image auprès des communautés locales et sur
le marché touristique. Une bonne image devrait produire une impression positive de la destination alors
même que les mesures d’amélioration effectives se poursuivent peut-être encore.
Une image est habituellement associée à des produits touristiques ou des voyagistes particuliers. Un
voyagiste consciencieux, par exemple, fera d’une liste de critères de base l’image de marque de son
entreprise. Ces critères pourront ensuite servir à démontrer aux clients que le voyagiste se conforme à
46 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité
• don d’une partie des bénéfices à la fondation George Kraus, qui soutient des projets de
développement à travers le monde ;
• refus de consommer des espèces menacées (même si elles font partie des préférences culinaires
locales).
Produits touristiques conçus ailleurs (hors de la destination) 47
Pour évaluer leurs propres produits, les voyagistes comparent souvent avec les concurrents. Mais c’est
une tâche de plus en plus difficile à cause de l’essor fulgurant des services sur Internet. Si beaucoup de
touristes continuent d’acheter des forfaits auprès des voyagistes, le recours à Internet ne cesse toutefois
de se développer. En conséquence, les consommateurs sont de plus en plus nombreux à comparer et
opposer entre eux les forfaits proposés par les voyagistes.
Un plus grand nombre de personnes se sert aujourd’hui d’Internet pour se renseigner sur un circuit,
une destination ou des voyagistes. Grâce à Internet, il est devenu beaucoup plus facile aux clients de
trouver et réserver les produits offerts au meilleur prix. La compétitivité des produits touristiques est
souvent entravée par l’existence de meilleurs moteurs de recherche, les performances des sites web des
concurrents et la possibilité d’effectuer des analyses comparatives sur Internet.
Promotion
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La promotion des produits auprès des consommateurs doit être continue. Différents éléments devront
être pris en considération quand on réfléchira à des activités et des méthodes de promotion. Le type de
support devra entrer en ligne de compte.
Il importe que l’outil promotionnel soit adapté aux besoins et aux coutumes du marché visé. En voici
quelques exemples :
Pour la promotion de produits touristiques, il vaut toujours mieux s’adresser à des journalistes
spécialisés dans les voyages qui écrivent pour des guides ou des revues touristiques. On pourra
inviter un journaliste précis à vanter certains aspects de la destination ou du circuit ; un journaliste
d’une revue culinaire, par exemple, viendra présenter des plats traditionnels, ou un journaliste de
l’art fera un exposé sur telle ou telle action culturelle. Une tournée organisée pour des journalistes
pourra se révéler payante, mais uniquement si elle a été conçue sur mesure pour le marché cible.
Marketing
Les activités de marketing consistent à vanter aux visiteurs potentiels les caractéristiques les plus
séduisantes du produit. Elles doivent avoir principalement pour but d’attirer les marchés visés dans le
cadre d’un plan de commercialisation intégré incluant le conditionnement du produit, les canaux de
distribution et des activités de promotion comme celles qui suivent :
• faire de la publicité ;
• établir des liens de coopération avec les représentants de chaque pays (publicité concertée) ;
Produits touristiques conçus ailleurs (hors de la destination) 49
• créer de bons sites web en s’efforçant d’optimiser constamment les résultats produits par les
moteurs de recherche.
Tous les produits touristiques évoluent selon un processus naturel qu’on appelle cycle de vie. Le cycle
de vie d’un produit pourra prendre fin pour plusieurs raisons :
• Lorsque ses partenaires locaux proposent des produits nouveaux et de meilleure facture, le
voyagiste passe à ces nouveaux produits. Il abandonnera par exemple les croisières fluviales pour
se tourner vers des forfaits structurés autour des activités de descente en eaux vives.
• D’autres voyagistes ou des concurrents innoveront pour mettre au point des produits touristiques
nouveaux qui finiront par s’imposer et qui modifieront leur positionnement sur le marché.
• Les voyagistes ont épuisé toute leur clientèle potentielle ; il n’y a plus de touristes susceptibles de
réserver le produit.
• Le produit touristique disparaît de lui-même parce que le voyagiste s’intéresse à autre chose, à
cause d’un développement touristique incontrôlé, etc.
Il est important d’anticiper rapidement la perte de popularité d’un produit touristique pour inverser la
tendance. Il y a pour cela divers remèdes possibles :
• Les deux parties doivent faire leur autocritique et se montrer transparentes. Il leur faudra peut-être
améliorer ou modifier le produit.
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Il est primordial de s’informer continuellement, au moyen d’enquêtes d’opinion, sur la façon dont
les clients perçoivent le produit. On pourra également procéder à des interviews auprès d’un petit
échantillon de clients.
Perfectionnement du produit
Même si les produits touristiques remportent du succès, il n’est pas superflu de les perfectionner
régulièrement, en utilisant notamment les moyens suivants :
• en enquêtant auprès des clients pour connaître leur profil et leurs habitudes de voyage ;
• en revoyant régulièrement la durée et le contenu des circuits, et en leur apportant les changements
éventuellement nécessaires ;
• en se concentrant sur les régions visées par les propositions exclusives de vente (USP).
Malheureusement, il est parfois impossible d’éviter le déclin (la perte de popularité) d’un produit
touristique. Ainsi, le cyclisme n’a plus la cote et il est inutile d’essayer de l’imposer sur le marché.
On évitera de prolonger inconsidérément la vie d’un produit. S’il meurt toutefois de mort naturelle à
cause d’un désintérêt de l’opérateur, les partenaires locaux devront chercher à s’allier à de nouveaux
voyagistes et développer de nouveaux produits avec eux. Les partenaires locaux doivent toujours
évoluer et rester à l’affût de nouvelles clientèles.
Chapitre 4
Cas d’école n° 4
Piste cyclable dans le parc national de Tai Muang National, province de
Phang Nga – Pays-région : Thaïlande
Résumé
Le tsunami de 2004 a lourdement endommagé des écosystèmes précieux et les moyens de subsistance
sur la côte d’Andaman en Thaïlande, notamment le parc national de Tai Muang, riche réserve de divers
écosystèmes, dont une forêt côtière, une mangrove et une forêt marécageuse ainsi qu’un récif corallien.
Plusieurs initiatives ont été engagées à cet endroit dans le cadre du projet de l’OMT (2007-2009) pour
développer un écotourisme communautaire qui soit propice à la conservation de la nature grâce à une
gestion associant les communautés et les autorités locales.
Une de ces initiatives, la piste cyclable de Tai Muang, a été lancée conjointement par la population
de Tab Yang, les autorités locales et la direction du parc national de Tai Muang National. Quatre pistes
cyclables ont été tracées qui traversent le parc et desservent les villages voisins, permettant aux touristes
de découvrir des sites naturels et culturels à proximité du parc national de Tai Muang. Une des pistes
amène les visiteurs au lieu de ponte des tortues de mer, une autre dans de vieux villages aux maisons et
aux bâtiments magnifiques où des plats délicieux leur sont servis. Une autre piste leur fait traverser un
beau paysage rural préservé des voitures et puis une dernière leur permettant d’approcher des cascades
spectaculaires.
Ces produits offrent aux habitants la possibilité d’acquérir de nouvelles compétences et de trouver un
emploi en tant qu’agents de gestion du centre de service ou d’entretien des bicyclettes, ou bien encore
à titre de guides. Ils favorisent également la coopération entre la communauté locale et la direction du
parc national.
Objectifs
1. Développer des produits touristiques axés sur la nature.
2. Relier entre elles par différentes pistes cyclables les offres touristiques communautaires existantes
à l’intérieur et aux alentours du parc national de Tai Muang.
3. Offrir aux habitants et aux touristes la possibilité d’explorer la flore et la faune pour faire en sorte
que le milieu environnant soit mieux apprécié et protégé.
Éléments clés
• Perspective du tourisme :
–– L’ouverture de quatre pistes cyclables permettant de découvrir divers sites naturels et culturels à
proximité du parc national de Tai Muang se traduira par un renforcement du potentiel touristique
du parc national de Tai Muang ainsi que par un resserrement des liens et une meilleure
52 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité
• Perspective de la biodiversité :
les liens entre le tourisme et la conservation de la biodiversité pour le bien des habitants et des
touristes.
Partenariat
Ministère du Tourisme et des Sports – Thaïlande
Durée/État d’avancement
2007 – 2009 (l’opération, encadrée par la Tab Yang Bike Association, continue de remporter du succès)
Contact
• Organisation mondiale du tourisme (OMT)
Unité de conseil de l’OMT sur le tourisme et la biodiversité
Hermann-Ehlers-Str. 10
D-53113 Bonn, Allemagne
Téléphone : +49 (0) 228 - 815 0550
Fax : +49 (0) 228 - 815 0554
www.unwto.de
Exemples de bonnes pratiques et leçons tirées 53
Pour aider à pérenniser l’opération de réhabilitation, le programme s’est enrichi d’un circuit touristique
dénommé « Adoptez un corail ». Ce circuit a essentiellement pour but de sensibiliser davantage la
population locale et les touristes à l’importance des récifs coralliens. Il se veut une illustration de la
contribution directe que les activités touristiques peuvent apporter à la conservation de la nature.
Ce travail a consisté à étudier l’état des zones maritimes et du récif corallien autour de
Pangandaran, en prenant notamment en considération la situation telle qu’elle était, les indicateurs
biologiques, la saison, l’activité de pêche et l’activité touristique. Un relevé a ensuite été effectué
de l’emplacement et de la nature du récif corallien. Encadrée par Indecon, l’étude a été réalisée
par KMPP et LWG en association avec d’autres acteurs locaux.
54 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité
3. Tenir une réunion avec l’administration de la réserve naturelle pour parvenir à un accord sur
l’activité proposée et sur les mécanismes à prévoir (permis, droit d’entrée, etc.).
8. Élaborer une structure tarifaire et calculer le prix ; puis effectuer les ajustements nécessaires à la
suite de la mise à l’essai.
11. Effectuer une tournée de presse (à destination des journalistes) et un voyage d’essai (à destination
des écoliers de la localité) pour promouvoir le circuit d’adoption d’un corail et le contenu éducatif
du programme afin de contribuer à la réhabilitation du récif corallien.
12. Organiser un voyage d’information pour les voyagistes visés de la province comme du pays.
13. Encourager LWG à mener une campagne sur la réhabilitation des coraux et la préservation des
côtes, et diffuser de l’information spécialement pour les pêcheurs.
dans les touristes internationaux, surtout européens. La conjugaison d’un circuit à forfait avec des
destinations très réputées devrait inciter des voyagistes internationaux à tisser des partenariats avec les
opérateurs locaux, ainsi que séduire les touristes internationaux.
Le thème retenu combine activités dans la nature et activités culturelles, en mettant l’accent sur les
activités de nature pour leur valeur éducative et pour leur contribution à la conservation de la nature.
Les activités culturelles mettent en lumière le principe d’une distribution des fruits du tourisme à la
population villageoise et d’une contribution à la préservation de la culture et des arts locaux.
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Il est capital qu’un circuit à forfait présente un intérêt ou un attrait particulier pour séduire des touristes.
Dans ce cas, les produits de Pangandaran ont été conjugués à ceux d’une autre destination qui figure
parmi les « stars » du marché touristique : le temple de Borobudur. Site inscrit au Patrimoine culturel de
l’humanité, le temple de Borobudur est un lieu de classe mondiale. Pangandaran exploite cet avantage
mais détient également des atouts qui lui sont propres pour enrichir le circuit. Toutefois, il importe de
planifier méticuleusement les diverses activités pour éviter les doublons avec les autres destinations.
L’accessibilité et la durée des trajets sont d’autres facteurs dont il faut attentivement tenir compte
lorsqu’on panache les activités entre plusieurs destinations.
Cette activité sensibilise la population et les autorités locales au fait que le tourisme peut contribuer
à la conservation de la nature. En outre, le gouvernement a compris qu’il avait intérêt à participer au
programme d’adoption d’un corail. Les hôtels sont prêts à mettre leurs installations à disposition à des
fins de marketing. Les médias se montrent également coopératifs : Green Radio, Jakarta a lancé un
programme dans lequel elle encourage les auditeurs à adopter un corail à Pangandaran.
56 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité
Recommandations
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Les activités touristiques liées à la biodiversité doivent s’inscrire dans le cadre de plans et de stratégies de
développement spécifiques pour que le produit touristique se développe en parallèle avec des pratiques
environnementales, une participation de la communauté et un développement socioéconomique
durables.
Pour mettre au point tout produit touristique lié à la biodiversité, les concepteurs et voyagistes locaux
doivent comprendre qu’il est important que la communauté participe au développement du produit.
L’implication de la communauté offre la garantie que la culture traditionnelle et indigène et le tissu
social resteront intacts à mesure que le tourisme prendra de l’essor.
Les concepteurs de produits et les voyagistes locaux doivent bien voir que, pour que des produits
du tourisme durable aient du succès, il est nécessaire de mener les activités suivantes, telles qu’elles
ressortent du guide :
• Les concepteurs et voyagistes locaux doivent savoir bien communiquer de manière à planifier,
gérer, commercialiser et suivre conjointement des produits touristiques axés sur la biodiversité.
• Bien définir les zones naturelles que l’on veut faire découvrir aux clients en respectant la capacité
d’accueil pour ne pas endommager les habitats et les espèces. Les concepteurs de produits et
voyagistes locaux doivent dresser un inventaire du tourisme durable en déterminant ce que l’on
souhaite commercialiser, de quelle façon, et ce que l’on veut montrer aux touristes. Des inventaires
systématiques et par catégories constituent la base des campagnes de marketing et de promotion
nécessaires, outre qu’ils complètent et facilitent le développement de produits touristiques sur le
long terme.
• Il est capital de monter des campagnes soutenues, distinctives et originales pour mettre en
valeur l’importance et l’attrait des lieux touristiques, et sensibiliser le public et la communauté
internationale à la biodiversité. Cela devra aller de pair avec la mise en place et le maintien
des infrastructures matérielles et des opérations appropriées aux activités de tourisme durable
recherchées.
60 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité
• Il importe que les concepteurs de produits et voyagistes locaux participent à des programmes de
formation continue. Ces programmes devront aborder des sujets comme la conservation de la
biodiversité, l’écologie et la zoologie, les interactions entre l’être humain et l’environnement, les
cultures traditionnelles et locales, etc.
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L’OMT est consciente du fait que bien que ce guide pratique se veuille une introduction au développement
de produits touristiques liés à la biodiversité, il ne doit pas constituer l’unique guide employé par les
concepteurs de produits et voyagistes locaux pour la mise au point des produits mais qu’il doit aller de
pair avec d’autres lignes directrices sur le développement de produits touristiques durables et guides de
bonnes pratiques.
L’OMT veillera à réviser et améliorer constamment ce premier guide pratique sur le développement de
produits touristiques axés sur la biodiversité et sera heureuse, à ce titre, de recevoir les commentaires
des utilisateurs, des institutions et du public.
Glossaire
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Biodiversité : l’article 2 de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB) définit
la diversité biologique comme suit : « variabilité des organismes vivants de toutes origines, dont
les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques, et les complexes écologiques
dont ils font partie, ce qui comprend la diversité à l’intérieur des espèces, entre les espèces et celle
des écosystèmes. »
Convention sur la diversité biologique (CDB) : la Convention sur la diversité biologique (CDB) est
entrée en vigueur le 29 décembre 1993. Elle poursuit trois objectifs principaux :
3. Un partage juste et équitable des bénéfices produits par l’utilisation des ressources génétiques.
Source : www.cbd.int
Démarche écosystémique : « Stratégie pour la gestion intégrée des ressources terrestres, aquatiques et
vivantes qui favorise la conservation et l’utilisation raisonnée d’une manière équitable. Ainsi, la
démarche écosystémique aidera à trouver un équilibre entre les trois objectifs de la Convention :
conservation, utilisation raisonnée, partage juste et équitable des bénéfices produits par l’utilisation
des ressources génétiques. Elle s’appuie sur l’application de méthodes scientifiques appropriées
axées sur le niveau d’organisation biologique, ce qui englobe les principaux processus, fonctions
et interactions entre les organismes et avec leur environnement. Elle part du principe que les êtres
humains, avec leur diversité culturelle, font partie intégrante de nombreux écosystèmes. »
Source : Extrait du glossaire des Directives de la CDB sur la biodiversité et le développement touristique. Source : http://www.
biodiv.org/doc/reviews/tour-glossary-en.doc
Services écosystémiques : « Les services écosystémiques désignent les avantages que les gens retirent
des écosystèmes. Ils comprennent les services d’approvisionnement – en nourriture, en eau, etc. –,
les services de régulation relatifs aux inondations, à la sécheresse, à la dégradation des terres
et aux maladies, par exemple, les services d’entretien concernant notamment la formation des
sols et le cycle des substances nutritives, et les services culturels qui procurent des avantages
62 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité
non matériels sur le plan récréatif, spirituel ou religieux, entre autres. » Millennium Assessment
Reports, Ecosystems and Human Well-being: A Framework for Assessment.
Source : http://www.millenniumassessment.org/documents/document.48.aspx.pdf
Écotourisme : l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) définit l’écotourisme comme une forme de
tourisme présentant les caractéristiques suivantes :
• Toutes les formes de tourisme axées sur la nature sous lesquelles la principale motivation
des touristes réside dans l’observation et l’appréciation de la nature ainsi que des cultures
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• Il est organisé généralement mais pas exclusivement pour de petits groupes par des organismes
spécialisés et de petites entreprises locales. De même, des voyagistes de dimensions variables
organisent, exploitent ou commercialisent des circuits écotouristiques, généralement pour
de petits groupes.
–– en se traduisant par des retombées économiques pour les communautés d’accueil, les
organisations et les autorités locales chargées de préserver les zones naturelles ;
–– en créant des emplois et des sources de revenus pour les communautés locales ;
Budget de marketing : estimation des coûts à prévoir pour commercialiser les produits ou services
touristiques.
Suivi : travail permanent d’observation et d’évaluation permettant de détecter les changements touchant
à l’intégrité naturelle d’un lieu, d’une population (groupe, race ou clan) ou d’une autre entité par
rapport à un état de référence.
Source : Australian Natural Heritage Charter.
Ligne de produits : ensemble de produits touristiques connexes proposé par une destination touristique
donnée.
Tourisme durable : s’inspirant de la définition du développement durable au sens large en tant que «
mode de développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre
la capacité des générations futures à répondre aux leurs » (Commission Brundtland,1987), l’OMT
définit le tourisme durable comme un tourisme « qui tient pleinement compte de ses impacts
économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des
visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil ».
Source : Organisation mondiale du tourisme (2005), Vers un tourisme durable – Guide à l’usage des décideurs
Glossaire 63
Utilisation raisonnée : utilisation d’éléments de la diversité biologique d’une manière et à un rythme qui
n’entraînent pas un appauvrissement de la diversité biologique sur le long terme et qui maintiennent
ainsi sa capacité de satisfaire aux besoins et aux aspirations des générations présentes et futures.
Source : Extrait du glossaire des Directives de la CDB sur la biodiversité et le développement touristique. Source : http://www.
biodiv.org/doc/reviews/tour-glossary-en.doc
Acteurs (du tourisme) : personnes qui résident dans la région ou qui possèdent un intérêt dans
le développement : membres des communautés, ONG environnementales, sociales et
communautaires, responsables des ressources naturelles, de la planification et d’administrations
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Australian Heritage Commission (2002), Australian Natural Heritage Charter: For the Conservation of Places
of Natural Heritage Significance (2002), Commonwealth Australia, deuxième édition, Australian Heritage
Commission, Canberra.
Butler, R. W. (1980), « The Concept of a Tourist Area Cycle of Evolution – Implications for Management of
Resources », dans : Canadian Geographer, 14, p. 5-12. (Voir aussi : Organisation mondiale du tourisme (2007),
A Practical Guide to Tourism Destination Management, OMT, Madrid.)
Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement (1992), « National Mechanism and
International Cooperation for Capacity-building in Developing Countries », dans : Agenda 21, chapitre 37,
CNUCED (en ligne), consultable à l’adresse : http://habitat.igc.org/agenda21/a21-37.htm.
Costas, Ch. ; Hillel, O. ; Matus, S. et Sweeting, J. (2003), Tourism and Biodiversity – Mapping Tourism’s Global
Footprint (en ligne), consultable à l’adresse : http://www.unep.fr/shared/publications/pdf/WEBx0016x
PATourismFootprint.pdf.
Ecological Tourism in Europe and UNESCO MaB (2007), The Trail Planning Guide – An Insight into the Process of
Planning Interpretive Trails: Principles and Recommendations, ETE, Bonn.
International Council for Local Environmental Initiative (1999), « Tourism and Sustainable Development », dans :
Sustainable Tourism – A Local Authority Perspective, Background paper No. 3, ICLEI, New York (en ligne),
consultable à l’adresse : http://www.un.org/esa/sustdev/csd/iclei.pdf.
Millennium Ecosystem Assessment (2005), Ecosystem and Human Well-being: Synthesis, Island Press, Washington,
DC.
Organisation mondiale du tourisme (2007), A Practical Guide to Tourism Destination Management, OMT, Madrid.
Organisation mondiale du tourisme (2005), Vers un tourisme durable – Guide à l’usage des décideurs, OMT,
Madrid.
Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (2009), Convention sur la diversité biologique 2009, Un
guide des bonnes pratiques – Le tourisme pour la nature et le développement, Secrétariat de la Convention sur
la diversité biologique, Montréal.
Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, Convention de la Convention sur la diversité biologique
(2007), Managing Tourism and Biodiversity – User’s Manual on CBD Guidelines on Biodiversity and Tourism
Development, Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, Montréal.
Sheffield Galleries and Museum Trusts (sans date), WPMP Community Involvement Strategy (en ligne), consultable
à l’adresse : http://www.museums-sheffield.org.uk/pdfs/wpmapx5.pdf.
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