You are on page 1of 76

https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.

131

à la biodiversité
des produits touristiques liés
Guide pratique pour développer
Copyright © 2012, Organisation mondiale du tourisme (OMT)
Copyright de photos © Katka Klimova, Jan Rohac, Ruth Sopha et Indecon

Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité


ISBN (version imprimée) : 978-92-844-1412-3
ISBN (version électronique) : 978-92-844-1413-0
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Publié et imprimé par l’Organisation mondiale du tourisme, Madrid, Espagne.


Premier tirage : 2012.
Tous droits réservés.

Les appellations employées et la présentation n’impliquent, de la part du Secrétariat de l’Organisation mondiale du


tourisme, aucune prise de position, quelle qu’elle soit, quant au statut juridique des pays ou territoires ou de leurs
autorités, ni quant à la délimitation de leurs frontières.

Organisation mondiale du tourisme (OMT) Tél. : (+34) 915 678 100


Calle Capitán Haya, 42 Fax : (+34) 915 713 733
28020 Madrid Site Internet : www.unwto.org
Espagne Email : omt@unwto.org

Citation de la source :

Organisation mondiale du tourisme (2012), Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à
la biodiversité, OMT, Madrid.

Toutes les publications de l’OMT sont protégées par copyright. Par conséquent, sauf indication contraire,
aucune partie d’une publication de l’OMT ne peut être reproduite, mémorisée dans un système de recherche ou
utilisée sous quelque forme que ce soit ou par un moyen quelconque, électronique ou mécanique, y compris la
reproduction par photocopie ou sur microfilm et la numérisation, sans autorisation préalable par écrit. L’OMT
encourage la diffusion de ses publications et examine volontiers les demandes d’autorisation, de licence et de
droits de traduction les concernant.

L’autorisation de photocopier en Espagne des publications de l’OMT doit être obtenue par l’intermédiaire de :
CEDRO, Centro Español de Derechos Reprográficos Tél. : (+34) 91 308 63 30
Calle Monte Esquinza, 14 Fax : (+34) 91 308 63 27
28010 Madrid Site Internet : cedro@cedro.org
Espagne Email : www.cedro.org

Pour être autorisé à reproduire des publications de l’OMT en dehors de l’Espagne, prière de s’adresser à une
des organisations partenaires de CEDRO avec lesquelles il existe des accords bilatéraux (voir en anglais
http://www.cedro.org/en).

Pour tous les autres pays ainsi que pour les autres autorisations, les demandes sont à adresser directement à l’Orga-
nisation mondiale du tourisme. À cet effet, prière de consulter : www.unwto.org/pub/rights.htm
Table des matières
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Préface ............................................................................................................................... v

Remerciements.................................................................................................................. vii

But du « Guide pratique »................................................................................................... ix

1 Introduction ........................................................................................................................ 1
1.1 Tourisme et biodiversité................................................................................................ 3
1.2 Lier le tourisme durable à la conservation de la biodiversité.......................................... 4
1.2.1 Tourisme durable............................................................................................. 4
1.2.2 Développer des produits.................................................................................. 5
1.2.3 Participation de la communauté....................................................................... 8

2 Produits touristiques conçus localement (dans une destination)................................. 13


2.1 Qui sont les initiateurs et de quelles capacités ont-ils besoin ?..................................... 15
2.2 Collecte de données sur les actifs naturels................................................................... 16
2.3 Comment concevoir des produits touristiques.............................................................. 19
2.4 Calendrier du produit touristique................................................................................... 21
2.5 Formation du prix du produit touristique....................................................................... 23
2.6 Marketing du produit touristique................................................................................... 27
2.7 Suivi et évaluation......................................................................................................... 30
2.8 Comment satisfaire au mieux les clients et les habitants............................................... 35

3 Produits touristiques conçus ailleurs (hors de la destination)....................................... 37


3.1 Comment les voyagistes identifient les bonnes agences de voyages
soucieuses de la conservation de la biodiversité........................................................... 39
3.2 Comment les voyagistes mesurent les caractéristiques d’une destination bien gérée... 40
3.3 Comment les voyagistes vérifient la pérennité de l’échelon
local de la chaîne touristique........................................................................................ 41
3.4 Comment les voyagistes ajustent la qualité et la quantité des (dans le temps
et l’espace) des biens et services touristiques soucieux de la biodiversité..................... 42
3.5 De quoi les voyagistes tiennent compte avant de s’allier à des partenaires locaux
(partage des avantages avec les communautés).......................................................... 43
3.6 Comment créer une image pour une ligne de produits
(stratégie de marque des produits)............................................................................... 45
3.7 Comment comparer avec d’autres produits et marchés (analyse comparative)............. 47
3.8 Comment capter les clients (marketing)........................................................................ 47
3.9 Comment maintenir le cycle de vie d’un produit ou d’un ensemble de produits............ 49
iv Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

4 Exemples de bonnes pratiques et leçons tirées............................................................. 51


4.1 Développement de produits touristiques à l’initiative d’acteurs locaux : développement
d’un produit touristique fondé sur la biodiversité : « Adoptez un corail »....................... 53
4.2 Processus de développement du produit touristique.................................................... 53
4.3 Processus de développement d’un circuit à forfait........................................................ 54
4.4 Leçons tirées................................................................................................................ 55
4.5 Promotion dans les médias.......................................................................................... 56
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Recommandations............................................................................................................. 59

Glossaire
................................................................................................................................................................ 61

Bibliographie........................................................................................................................................................ 65
Préface
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Au fil des décennies, le tourisme est devenu dans le monde un des secteurs d’activité les plus importants
et qui connaissent les plus fortes croissances. Représentant plus de 30 % des exportations mondiales de
services commerciaux et plus de 6 % des exportations globales de biens et de services, le tourisme exerce
une influence importante et croissante sur les populations comme sur les services écosystémiques. Pour
beaucoup de pays en développement, il constitue une des principales sources de revenus, en créant des
emplois et des débouchés indispensables au développement socioéconomique.

L’essor continu de l’industrie touristique et la tendance à la saturation de destinations qui lui est associée
doivent être mis en parallèle avec l’existence d’une conscience écologique forte chez des consommateurs
qui recherchent chaque jour davantage des destinations touristiques plus saines, plus durables et plus
soucieuses de l’environnement. Ces évolutions qualitatives et quantitatives exigent de mettre au point
et de gérer des produits touristiques viables et respectueux de la diversité, en liant le tourisme à une
utilisation raisonnée des ressources naturelles et à de bonnes techniques de conservation.

La mise au point de produits touristiques liés à la biodiversité doit viser à assurer un développement
durable sur le long terme, à favoriser l’intégration sociale ainsi qu’à accroître les revenus du secteur
touristique et des communautés locales. Elle doit s’inscrire dans un plan d’action global centré sur
la diversification des produits, la compétitivité et le développement communautaire, en ayant pour
axes principaux la conservation et la gestion de la biodiversité, la culture, le patrimoine et le tourisme
durable.

L’OMT fournit des lignes directrices techniques, des méthodes de travail, des outils et des compétences
spécialisées qu’elle met au service des autorités nationales et locales sur le terrain pour les aider à
planifier, élaborer et gérer des produits touristiques, non seulement en les positionnant d’une manière
efficace et durable sur des marchés nationaux et internationaux aujourd’hui complexes, mais en profitant
d’un développement du tourisme durable régi par le souci d’une bonne gestion et d’une protection de
la biodiversité.

Ce guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité obéit à la volonté
d’apporter aux acteurs du tourisme les connaissances nécessaires pour mettre au point des produits de
ce type en se fondant sur les principes du développement durable, de la conservation de la biodiversité
et du développement communautaire.
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131
Remerciements
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Nous tenons à remercier les auteurs de leur précieuse contribution : M. Roland Kimmel (Wikinger Reisen
GmbH), M. Ary Suhandi et Mme Wita Simatupang (Indonesian Ecotourism Network-INDECON). Par
ailleurs, nous sommes reconnaissants de leurs commentaires sur le « Guide pratique » à M. Jan Rohac
(Amber Trail Association), à M. Oliver Hillel (Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique)
et aux représentants de l’Initiative « Voyagistes ». La révision du guide a été assurée par les personnes
suivantes : Mme Katrin Gebhard, Mme Nanou Kone, Mme Janet Thomsen, M. Juergen Nauber et M.
Michael Meyer, de l’Unité de conseil de l’OMT sur le tourisme et la biodiversité, et Mme Ana Ilic, Mme
Sofia Gutiérrez, M. Luigi Cabrini et M. Dirk Glaesser au siège de l’OMT.
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131
But du « Guide pratique »
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Ces dernières années, les stratégies préconisées pour un tourisme durable se sont élargies pour
inclure la recherche d’outils qui garantissent de plus grands bénéfices aux communautés locales et
aux populations indigènes, notamment dans les zones rurales. Ces dernières sont essentiellement
caractérisées par la richesse de leur diversité biologique, qui en fait leur principal atout touristique.
Cependant, les compétences locales sont encore insuffisantes pour produire un tourisme qui profite à
la communauté locale et qui préserve la biodiversité, ce qui signifierait que l’on est engagé dans la voie
d’un développement durable. Le « Guide pratique » a pour objet de combler cette lacune en fournissant
aux concepteurs de produits et aux voyagistes locaux des outils de gestion et des conseils utiles pour la
mise au point de produits touristiques liés à la biodiversité.

Sur le marché touristique international, le voyagiste typique, toujours à la recherche de nouveaux


produits, ajoute de nouveaux pays à son portefeuille pour diversifier son offre. C’est une stratégie qui
vise autant à conserver les anciens clients qu’à en attirer de nouveaux. À cette fin, les voyagistes
recourent à des concepteurs de produits touristiques qui dénichent de nouveaux territoires et montent
des produits et des forfaits en collaboration avec des organismes tourismes locaux dans les destinations
visées. Ces voyagistes et les concepteurs de produits qui leur sont associés font partie des deux groupes
auxquels s’adresse ce Guide pratique.

L’autre groupe rassemble les entreprises, organismes touristiques, organisations non gouvernementales et
autres intervenants d’une destination donnée qui mettent au point tel ou tel produit ou forfait touristique.
Ce groupe détient un avantage sur les voyagistes internationaux en ce sens qu’ils connaissent leur pays
en profondeur. Cette connaissance les autorise à se concentrer plus particulièrement sur la participation
des communautés locales, et sur la conservation des ressources naturelles et culturelles.

Les auteurs de ce Guide pratique sont issus de ces deux groupes cibles. Il convient de rapprocher ces
deux groupes au moment d’élaborer des produits touristiques axés sur la biodiversité de manière à limiter
leurs incidences négatives sur les ressources naturelles et culturelles, et à procurer aux communautés
locales les mêmes avantages et, enfin, au voyagiste les bénéfices escomptés.
x Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

Le Guide pratique a pour objet de sensibiliser le lecteur à la question de la conservation de la biodiversité


dans le cadre des activités touristiques, et d’avancer des idées sur la planification, la gestion, la
commercialisation et le suivi de ces produits touristiques liés à la biodiversité. Les auteurs et réviseurs
ont la conviction que c’est une approche qui va dans l’intérêt de la nature, du touriste, des populations
d’accueil et des chefs d’entreprise.

Ce Guide pratique se divise en quatre parties. La première partie (Introduction) porte sur les éléments
fondamentaux du développement de produits touristiques durables, la conservation de la nature par le
tourisme durable, la participation des acteurs intéressés, en particulier la population, les opérateurs et
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

les guides touristiques locaux.

La deuxième partie du Guide pratique traite des outils et des méthodes que les voyagistes et guides
touristiques locaux peuvent employer pour élaborer des produits touristiques axés sur la biodiversité.

La troisième partie du Guide pratique traite des outils et des méthodes que les voyagistes extérieurs
peuvent employer pour élaborer des produits touristiques axés sur la biodiversité.

La quatrième partie du Guide pratique consiste en des études de cas sur le développement de produits
touristiques liés à la biodiversité à Pangandaran et Indonésie et à Phang Nga en Thaïlande. Ces études
de cas offrent un bref descriptif de bonnes pratiques, avec un historique de leur développement et de
leur mise en œuvre. Elles illustrent en outre les avantages découlant des processus de développement
et de mise en pratique, pour les voyagistes comme pour les opérateurs locaux ainsi que pour d’autres
acteurs concernés.
Chapitre 1

Introduction
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Cas d’école n° 1
Rentabilisation de la conservation des espèces sauvages dans la communauté
de Kasigau – Pays-région : Kenya

Résumé
La communauté de Kasigau vit dans les plaines situées entre les parcs nationaux Tsavo Ouest et Est dans
le sud-est du Kenya. La région est un point névralgique de conflits entre l’Homme et la vie sauvage vue
qu’elle se trouve sur un axe important des migrations d’éléphants et que ces derniers font régulièrement
des incursions dans les villages, y provoquant des pertes humaines et matérielles. Dernièrement, la
communauté de Kasigau a conclu un partenariat de longue durée avec Finch Travels Limited, entreprise
de Nairobi spécialisée dans les safaris et qui est en train de construire un gîte écologique à Kasigau
au cœur d’une réserve naturelle. Dans le cadre de ce projet ST-EP, Finch Travels collabore avec la
communauté pour créer le Kasigau Wildlife Trust destiné à superviser la gestion de la réserve. Une
formation sera dispensée aux gardes forestiers locaux pour que les espèces sauvages soient mieux
protégées et pour aider à limiter les conflits entre les populations humaines et la faune, ainsi qu’à des
membres de la communauté de Kasigau afin qu’ils puissent trouver un travail dans le gîte écologique.
Un puits est creusé près de la communauté, qui évitera aux habitants de devoir pénétrer dans la réserve
pour abreuver leur bétail. La communauté devrait bénéficier durablement des revenus de ce projet sous
la forme de baux fonciers estimés à 20 000 dollars É.-U. par an, grâce au travail dans le gîte écologique
et dans la réserve naturelle, ainsi que par la vente de légumes et d’artisanat au gîte.

Objectifs
Améliorer la protection des espèces sauvages locales très exposées au braconnage, et donner à la
communauté de Kasigau ou renforcer la capacité de gérer ces ressources d’une manière durable et
bénéfique pour tous à long terme.

Éléments clés
• Perspective du tourisme :

–– La communauté de Kasigau aura pour tâche d’assurer dans la grande région du Tsavo un
hébergement irréprochable à une clientèle aisée ou fortunée, à titre de principal fournisseur
spécialisé, mais s’y ajouteront des services secondaires comme la mise à disposition de
terrains de camping et d’autres équipements parallèlement à des services d’alimentation et
de restauration pour les clients qui ne descendront pas dans le gîte. L’offre à valeur ajoutée de
Kasigau sera caractérisée par une personnalisation du service, un souci d’élégance, des tarifs
compétitifs et une attention à la spécialisation, autant d’éléments qui se traduiront par une plus
grande satisfaction du client.

–– Le gîte écologique Kasigau vise 500 touristes internationaux et 200 touristes nationaux pendant
sa première année d’exploitation. Il est prévu de percevoir une taxe de conservation de la nature
de 10 dollars É.-U. par client et par nuit, qui sera versée au Kasigau Widlife Trust, plus une
2 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

somme de 20 dollars É.-U. par personne pour l’hébergement, qui sera payable à la communauté.
Pour commencer, 21 membres de la communauté seront employés à titre de cuisiniers, de
serveurs (chefs de rang), d’agents de sécurité (rangers), de guides touristiques, et de préposés
aux opérations générales de nettoyage et de maintenance. Ensuite, le gîte s’associera à une
vingtaine de familles pour diverses activités comme la location de logements pour le personnel
du gîte, ou l’approvisionnement du gîte en légumes et autres fournitures, et l’établissement
prévoit d’embaucher 100 femmes qui travaillent actuellement autour de Kasigau dans les trois
associations de vannerie et qui seront chargées de vendre des paniers et autres objets d’artisanat
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

aux clients du gîte.

• Perspective de la biodiversité :

–– La réserve de faune de Kasigau se situe au point de départ de l’axe migratoire des éléphants
entre les parcs nationaux Tsavo Ouest et Est. Elle fait partie des secteurs troublés par les conflits
opposant les populations à la faune parce que les éléphants font régulièrement des incursions
dans les villages, où ils provoquent des pertes humaines et matérielles. Avec les mauvaises
que la région connaît actuellement, les populations d’animaux sauvages et les forêts indigènes
sont extrêmement exposées au braconnage (piégeage et abattage d’arbres pour la fabrication
de charbon de bois) du fait que les habitants de Kasigau chassent le gibier pour se procurer
des protéines bon marché. À cause de la sécheresse, la communauté emmène aussi son bétail
paître dans la réserve de faune.

–– La réserve requiert d’urgence un montage institutionnel sous la forme d’un conservatoire


réunissant la communauté et l’investisseur, et une équipe de rangers ou de gardes forestiers
pour limiter les conflits entre les populations humaines et animales. La construction d’un puits à
proximité de la communauté contribuera à réduire la pression humaine sur la réserve de faune.

Partenariat
Comité néerlandais de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN-NL), Fondation
ST-EP, Finch Travel Limited, Kasigau Ranching Limited, Slovak Aid, Integra Venture, Kenya Wildlife
Service, OMT. Ce projet bénéficie d’une contribution du Programme ST-EP de petites subventions
pour la biodiversité, créé par l’IUCN-NL, la Fondation ST-EP et l’OMT pour encourager les activités
touristiques durables axées sur la réduction de la pauvreté et la conservation de la biodiversité.

Durée/État d’avancement
Juillet 2008 – décembre 2010 (en cours)

Lien avec la description complète


Pour plus de renseignements en ligne : http://www.finchtravels.com/press_bl.html

Contact
• Programme ST-EP : st-epprogramme@unwto.org

• Finch Travel – Kasigau Trust : info@finchtravels.com


Introduction 3

1.1 Tourisme et biodiversité


https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Crédits photographiques : Klimova, K.

Le tourisme est une des industries qui enregistrent les plus fortes croissances dans le monde, et peut-être
la plus importante de toutes si l’on considère sa contribution au produit intérieur brut (PIB) global, les
emplois qu’elle génère notamment dans les pays en développement, et le nombre de ses clients. Son
ampleur et son rythme d’expansion offrent des possibilités tout autant qu’ils présentent des menaces
pour la diversité biologique et ses services écosystémiques.

La biodiversité est la clé du développement humain. Elle revêt une extrême importance non seulement
de par les produits et services qu’elle fournit, mais aussi du fait que, selon les estimations, 45 % de
l’économie mondiale sont fondés sur des produits et des processus biologiques. Cependant, à l’échelle
mondiale, la biodiversité se rétrécit beaucoup plus rapidement que si les phénomènes naturels étaient
les seuls en jeu. Cela s’explique par divers facteurs, dont principalement une utilisation non raisonnée
des ressources, le changement climatique, la pollution, des modes d’utilisation des terres anarchiques,
l’apparition d’espèces envahissantes et des prélèvements intenables sur les ressources naturelles.
Les inquiétudes sont telles à propos du rythme de dégradation et de ses conséquences sur le bien-
être socioéconomique des populations que la biodiversité a été inscrite parmi les cinq priorités du
programme du Sommet mondial 2010 sur le développement durable.

De plus en plus, le secteur touristique réserve une part du budget à la conservation des ressources
et offre aux communautés locales une incitation économique pour protéger la biodiversité. En
revanche, il a également ouvert la voie à des formes de développement nouvelles et potentiellement
dommageables comme la surconsommation de ressources naturelles, le manque de concertation
avec les communautés locales, le développement des activités extractives, l’abattage de forêts, la
dégradation de l’environnement, l’exploitation des cultures et de la main-d’œuvre, les atteintes aux
droits de l’homme, l’utilisation d’espèces sauvages à des fins marchandes et d’importantes fuites de
devises. On voit clairement que le rapport entre le tourisme et biodiversité n’est pas toujours positif,
en particulier lorsque l’activité touristique n’est pas encadrée par des règles de gestion et des lignes
directrices appropriées, conçues pour encourager la conservation de la biodiversité et pour apporter
des avantages concrets à la communauté locale.

Quand des facteurs de ce genre présentent une menace pour la biodiversité et le développement durable,
il existe des principes directeurs qui offrent une certaine garantie de durabilité : l’utilisation raisonnée
des ressources, le soutien à l’économie locale, la gestion des déchets, la réduction de la consommation,
,la conservation de la biodiversité, la planification du tourisme durable, le soutien à la communauté
locale et l’encouragement à sa participation, la formation et le renforcement des capacités.
4 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

1.2 Lier le tourisme durable à la conservation de la biodiversité


Avant tout débat, il est important de bien comprendre les termes couramment utilisés dans le domaine
du tourisme. Nous allons donc nous pencher plus longuement sur les notions suivantes : « tourisme
durable », « développement des produits » et « participation de la communauté ».

1.2.1 Tourisme durable


https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Crédits photographiques : Rohac, J.

Le tourisme durable peut se définir comme une activité qui réalise un vrai équilibre entre les aspects
environnementaux, économiques et socioculturels du développement touristique pour que les
communautés d’accueil en tirent profit sur le long terme. Selon l’OMT et la Convention sur la diversité
biologique (CDB), il doit contribuer à la conservation de la biodiversité et de la culture, et au bien-être
des communautés locales et des peuples indigènes ; responsabiliser le touriste et l’industrie touristique ;
rester dans une échelle raisonnable ; entraîner la plus faible consommation possible de ressources non
renouvelables ; respecter la capacité d’accueil sur le plan matériel et social ; entraîner un rapatriement
minimal des gains réalisés ; appartenir à des acteurs locaux et s’appuyer pour son fonctionnement sur
des acteurs locaux en en faisant des parties prenantes et en créant des débouchés locaux. Cela implique
deux impératifs liés entre eux :

1. l’existence de conditions qui permettent à l’activité touristique de se poursuivre dans l’avenir ;

2. la capacité de la société et de l’environnement d’absorber l’activité touristique et d’en tirer profit


d’une manière durable.

Par conséquent, pour être durable, le tourisme doit :

• faire le meilleur usage possible de ressources naturelles qui constituent les éléments clés du
développement et de la durabilité du tourisme ;

• respecter l’authenticité socioculturelle des communautés d’accueil et locales en vue de contribuer


à l’apprentissage interculturel et de préserver les savoirs locaux ;

• assurer la viabilité de l’activité économique à long terme, notamment la stabilité de l’emploi et des
débouchés pour les communautés locales et d’accueil.

Le tourisme peut favoriser une utilisation, une conservation et une gestion durables de la biodiversité
de la manière suivante :

• en défendant la valeur économique d’une conservation de la biodiversité ;


Introduction 5

• en encourageant à la conservation par un travail de sensibilisation auprès de la communauté


locale et des visiteurs ;

• en produisant des recettes supplémentaires pour les consacrer à la conservation.

Développer des produits touristiques propices à la protection et à la conservation de la biodiversité dans


une destination exige des actions conjointes avec une participation adéquate des pouvoirs publics, des
directeurs de site, des populations indigènes et des communautés locales, entre autres intervenants.
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

1.2.2 Développer des produits

Les activités touristiques consistent essentiellement à transporter et héberger les consommateurs dans
une communauté locale appelée « destination touristique », où le produit touristique est consommé. Un
produit touristique représente par conséquent l’héritage, la richesse et le patrimoine de la communauté
locale qui sert de destination touristique. L’activité commerciale centrale du tourisme est de promouvoir,
sous la forme d’un forfait, les « atouts » ou attraits de la communauté locale, par exemple sa culture
et son mode de vie, ses merveilles géographiques et naturelles, ou le savoir vivre de sa population. Le
forfait touristique, qui représente l’expérience proposée au complet, une mosaïque de prestations telles
que le transport, la nourriture, l’hébergement, les boissons, les divertissements et autres occupations,
apporte aux touristes (consommateurs) tout un ensemble de services nécessaire à la réalisation de
l’expérience touristique.

On peut dire que la qualité d’un produit, l’attrait de chaque forfait et les particularités d’une destination
sont les clés du succès d’un produit touristique. Quand le souci de la qualité du forfait et du produit
préside à la phase de développement, les touristes seront intéressés par la prestation proposée ;
non seulement ils la recommanderont à d’autres, mais il est fort probable qu’ils reviendront dans
la destination. Le nombre de touristes qui achètent un produit touristique et le nombre de ceux qui
reviennent dans une destination ou qui y viennent sur la recommandation de quelqu’un d’autre sont
des indicateurs instructifs de la qualité d’un produit touristique.

Il est donc très important pour les gestionnaires de destination et les entrepreneurs locaux d’actualiser
et d’évaluer périodiquement leurs produits touristiques, et de comprendre que ces derniers ont un cycle
de vie qui leur est propre. C’est ce que l’on peut voir dans la figure 1, qui illustre le cycle de vie d’une
zone touristique type.
6 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

Figure 1 Cycle de vie d’une zone touristique imaginaire

Prise en Stagnation,
Découverte Institutionnalisation
mains locale rajeunissement ou déclin
Rajeunissement

Stagnation
Nombre de visiteurs
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Consolidation

Développement

Implication
Déclin
Exploration

Temps

Source : Butler, R. W. (1980).

Le cycle de vie se compose de plusieurs étapes que l’on peut regrouper en deux phases. La première
phase comprend les étapes de l’exploration, de l’implication, du développement et du déclin, et la
seconde comprend les étapes de la consolidation, de la stagnation et du rajeunissement.

Première phase
Exploration : À ce stade, peu de touristes s’intéressent aux atouts naturels ou culturels de la destination.
Le nombre de visiteurs est limité et il existe peu d’équipements touristiques ; les visiteurs peuvent être
originaires de localités voisines.

Implication : À ce stade, l’implication des habitants est limitée et se réduit à fournir quelques équipements
aux visiteurs ; des saisons et des marchés touristiques commencent à se dessiner ; les visiteurs peuvent
être originaires de l’État ou de la région.

Développement : À ce stade, les touristes affluent et des acteurs extérieurs – chaînes hôtelières,
voyagistes, etc. – jouent un rôle plus important ; les visiteurs peuvent être originaires de toutes les
parties du pays ou de l’étranger.

Un produit touristique connaît habituellement une forte croissance pendant la première phase,
croissance qui dépend de la stratégie de commercialisation.

Seconde phase
Consolidation : À ce stade, le tourisme devient un élément essentiel de l’économie locale et de
l’importance croissante qu’elle revêt. Cette étape est également caractérisée par une stagnation ou une
faible progression. C’est à ce stade que les gestionnaires de destination ou les entrepreneurs locaux
doivent modifier ou diversifier leur produit pour préserver ou allonger son cycle de vie, faute de quoi
le produit risque de se dégrader, ce qui rendra la reprise d’autant plus difficile. On entre alors dans la
phase de stagnation.

Stagnation : À ce stade, le nombre de visiteurs est à son maximum ; il se peut que la destination ne
se distingue plus des autres ou qu’elle soit passée de mode, et un nombre important d’établissements
touristiques risquent de changer de mains.
Introduction 7

Selon la réponse adoptée par les gestionnaires de destination au début de l’étape de consolidation
et de l’étape de stagnation, divers scénarios sont possibles : déclin, stabilisation, rajeunissement ou
réinvention. Ainsi qu’on l’a dit, c’est pendant les étapes de consolidation et de stagnation que les
gestionnaires doivent intervenir pour éviter une phase de déclin.

Pour développer des produits de grande qualité et propices à la conservation de la biodiversité, les
gestionnaires de destination et les entrepreneurs locaux doivent comprendre les caractéristiques du
développement touristique qui favorisent la conservation de la biodiversité et leur prêter attention. Les
principales de ces caractéristiques sont les suivantes :
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

• employer des techniques qui respectent l’environnement et qui ont peu d’impacts sur lui, en limitant
par exemple le nombre de visiteurs d’un lieu. Il s’agit ici de limiter les atteintes à l’environnement
et à la biodiversité en veillant à ne pas dépasser la capacité d’accueil de l’endroit ;

• encourager les touristes et la communauté locale à soutenir les actions de conservation ;

• reconnaître que la nature, la culture et la savoir des populations locales constituent les éléments
clés de l’expérience touristique ;

• donner aux touristes et aux populations locales l’occasion de s’instruire ;

• soutenir l’économie locale, par exemple en confiant à des membres de la communauté locale des
fonctions de guide ou d’agent d’accueil, ou bien en achetant des produits locaux ;

• faire appel à des guides ou des interprètes qui connaissent parfaitement la nature et la culture
locales ;

• s’assurer que les animaux que l’on rencontre ne sont pas perturbés (pendant les circuits
d’observation de la faune, par exemple) ;

• respecter la culture et les traditions locales.

Crédits photographiques : Rohac, J.


8 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

1.2.3 Participation de la communauté


https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

L’expérience globalement vécue par le touriste dans une destination est souvent déterminée par le
comportement de la communauté locale à l’égard du tourisme et des touristes. La brève rencontre
entre les visiteurs et les populations peut faire de l’expérience du produit un succès ou un échec. Par
conséquent, la participation de la communauté est un des aspects les plus importants dont il faut tenir
compte au moment de développer des produits touristiques. Certes, la participation de la communauté
peut elle-même créer des difficultés, mais elle se révèle extrêmement gratifiante pour la communauté
comme pour les voyagistes. Il est donc nécessaire de mettre au point des stratégies appropriées et
ciblées qui agissent en temps opportun pour accroître la capacité des communautés locales et leur
donner plus de possibilités de participer.

Pourquoi faire participer les communautés locales


La participation des communautés au développement des produits et à la mise au point des circuits est
capitale et nécessaire pour les raisons suivantes :

Premièrement, les produits touristiques dépendent dans une grande mesure de la qualité des ressources
naturelles, culturelles et historiques. Il est donc important de préserver la qualité des ressources pour
maintenir l’attractivité du produit. La communauté locale – c’est-à-dire l’utilisateur premier, traditionnel
– a l’expérience de la gestion des ressources naturelles et culturelles, expérience transmise sur des
générations. Si la communauté locale retire des avantages convenables et si elle est impliquée dans le
développement et la mise en œuvre des produits touristiques, il est probable qu’elle portera un plus
grand intérêt à une gestion durable des ressources naturelles et culturelles.

Deuxièmement, le principe d’un développement du tourisme durable et d’une gestion durable des
ressources sera mieux accepté et, en conséquence, les activités touristiques seront mieux perçues et se
dérouleront dans de meilleures conditions si la communauté locale participe au développement d’un
produit touristique ou à la conception d’un programme sur la base de ce produit.

Troisièmement, l’expérience et la connaissance que la communauté locale possède des ressources de


la région s’ajouteront à la valeur du produit touristique.

Quatrièmement, la population locale est appelée à avoir des contacts quotidiens avec les touristes.
Il est capital, pour le bien-être des touristes et des communautés locales, que la population soit bien
disposée à l’égard du tourisme et qu’elle soit, pour cela, acteur du processus, qu’elle en recueille les
fruits et qu’elle prenne part aux décisions.
Introduction 9

Comment faire participer la communauté locale


https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

La participation de la communauté au développement des produits touristiques et à la conception des


circuits doit avoir pour but de lui permettre de prendre une part effective aux étapes de l’élaboration et
de la mise en œuvre, tout en fournissant des produits de grande qualité – deux aspects aussi importants
l’un que l’autre. Ce sont des objectifs qu’il est possible d’atteindre en prenant, entre autres, les mesures
suivantes :

• présenter impérativement le concepteur du produit à la communauté locale ;

• s’entendre, après en avoir discuté, sur les valeurs, coutumes, traditions et savoirs locaux qu’il faut
préserver à tout prix ;

• impliquer le plus possible des membres de la communauté dans la mise en oeuvre des produits
touristiques en fonction de leurs intérêts et de leurs capacités. La communauté locale pourra
participer à diverses activités et, par exemple, assurer les services de guides locaux et de bagagistes,
fournir la nourriture et les repas, proposer et gérer des structures d’accueil, produire des souvenirs,
prendre part à la gestion de lieux touristiques ou de spectacles ;

• fournir des explications et s’entendre sur le mécanisme, le calcul des prix, le partage des bénéfices,
le partage des risques et le partage des rôles avec la communauté locale avant de mettre en service
n’importe quel produit touristique ;

• évaluer régulièrement les produits touristiques en place avec la communauté et prêter une oreille
attentive à ses commentaires ou ses demandes.

Pour que la participation de la communauté locale au développement de produits touristiques soit


réussie, il faut qu’elle commence suffisamment tôt et qu’elle se poursuive d’un bout à l’autre du cycle
de vie du produit. Par rapport aux étapes du cycle de vie que l’on a vues plus haut, la participation des
membres de la communauté locale peut se diviser entre les phases suivantes :
10 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

Phase de présentation
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

• Déterminer à quel stade du développement du produit la communauté peut être impliquée.

• Expliquer quels lieux d’intérêt touristique abrite la destination ou la région. Souvent, les
communautés locales ne prêtent plus attention aux attraits de leur environnement simplement
parce qu’elles sont quotidiennement à leur contact. Il importe de leur expliquer que le moindre
détail de leur vie de tous les jours peut se révéler une découverte étonnante pour une personne
appartenant à une autre culture (comme l’animation sur les marchés, la préparation de mets
traditionnels, etc.).

• Prendre note des compétences techniques et linguistiques des acteurs locaux ; prévoir et mettre en
œuvre des actions de formation en cas de besoin.

• Diffuser activement les offres touristiques, par exemple sur un site web.

• Susciter et entretenir l’intérêt de la communauté locale et son envie de participer à l’activité


touristique. Ce pourra être en expliquant avec patience et d’une manière continue le potentiel de
la région, les possibilités qu’elle offre, les avantages et les risques à en attendre.

• Étendre les débats théoriques courants à des expériences pratiques. Il est conseillé de faire connaître
les bonnes pratiques suivies dans d’autres régions ou régions et les leçons que l’on en a tirées pour
montrer en quoi un produit est utile et ainsi rassurer la communauté quant à son efficacité.
Introduction 11

Phase de développement
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

• Recenser toutes les activités liées à un produit ou un forfait touristique et auxquelles la communauté
pourrait participer.

• Recenser les acteurs qui participeront directement aux activités touristiques.

• Recenser les groupes de population existants (chaque fois que possible) et la nature de leurs
activités. Le but est de voir si l’on pourrait les faire participer au processus de mise en œuvre.

• Tenir des réunions pour expliquer les produits touristiques et le programme des visites. Les
concepteurs devront exposer clairement les possibilités offertes à la communauté et la conseiller
sur les façons de participer.

• S’entendre, après en avoir discuté, sur un projet d’activités touristiques à mettre sur pied.

• S’entendre, après en avoir discuté, sur les activités dans lesquelles la communauté locale
interviendra et dont elle aura la responsabilité, ainsi que sur les activités qui incomberont au
responsable du circuit.

Phase de mise en œuvre


• Tenir des réunions pour régler les derniers détails du programme et pour vérifier si la communauté
locale est prête à participer.

• Effectuer des tournées d’essai avec des touristes appartenant au marché visé. Il est courant d’inviter
des touristes à essayer gratuitement des produits en échange de leurs commentaires.

• Faire régulièrement le point avec la communauté locale et procéder aux modifications nécessaires
en réponse à ses commentaires.

• Mettre au point une stratégie de commercialisation adaptée et vendre le produit.

• Contrôler la mise en oeuvre du produit vendu.

Phase de finition
• S’entendre sur un mécanisme d’évaluation avec la communauté locale et le concepteur du produit
boucles de rétroaction).
12 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

• Établir des fiches d’évaluation du degré de satisfaction des touristes et analyser les résultats avec
la communauté locale de manière à lui permettre de participer aux mesures prises pour qu’elle-
même et les touristes soient d’avantage satisfaits du produit.

• Tenir des réunions et assurer une communication régulière avec la communauté pour faire le point
sur la réalisation du circuit, notamment en ce qui concerne i) la compréhension du produit et le
niveau de qualification, ii) l’entretien du matériel et des installations, iii) les services, et iv) la façon
dont la communauté exploite les avantages recueillis.
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Crédits photographiques : Indecon.

Autre enjeu : la recherche d’un équilibre entre les besoins des touristes et les us et coutumes de la
population locale. Ces derniers pourront faire partie des attraits de la destination, mais il importe qu’ils
soient bien compris. Les habitants de tel ou tel village, par exemple, doivent se plier à certaines règles
de comportement ou à un code vestimentaire, et on attendra des visiteurs qu’ils s’y plient également.
Que l’on pense aussi aux rituels pratiqués à certains moments de la journée, comme l’heure de la prière
dans les villages de confession islamique ou l’heure de l’offrande dans les villages hindouistes. Il est
possible d’assister à certains de ces rituels quotidiens, tandis qu’à d’autres la présence de personnes
extérieures est interdite. Il convient de répertorier toutes ces différentes coutumes pour que les activités
et produits touristiques et le programme des circuits soient conçus et ajustés en conséquence. Il faudra
prendre soin de bien informer à l’avance les touristes sur les règles, restrictions ou privilèges en vigueur
pour mieux les sensibiliser au problème et pour qu’ils respectent d’avantage la culture et la tradition
locales.
Chapitre 2

Produits touristiques conçus localement


(dans une destination)
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Cas d’école n° 2
Développement de l’écotourisme communautaire dans la zone protégée
d’Anjozorobe-Angavo – Pays-région : Madagascar

Résumé
Le couloir forestier d’Anjozorobe-Angavo est un des derniers vestiges des forêts naturelles situées sur
les plateaux du centre de Madagascar ; la biodiversité y abonde, mais le secteur pâtit aussi de fortes
pressions de la part de la communauté s populations (défrichement, coupe et vente de bois illicites,
brûlis, charbon de bois) qui mettent en danger non seulement les espèces locales mais également les
exploitations où les gens travaillent.

Avec le soutien de la Fondation ST-EP de l’OMT, Fanamby, ONG malgache, gère un projet ST-EP de
création d’un complexe touristique, le Saha Forest Camp, au cœur du couloir forestier, projet dont le
but est de permettre à la population locale de trouver dans le développement touristique un moyen
de subsistance de remplacement. Ce camp communautaire, ouvert en septembre 2008, propose une
structure d’hébergement et trois circuits écotouristiques dans la réserve, ainsi qu’une visite du village
qui offre aux clients un contact direct avec les activités des habitants (riziculture, culture de la vanille,
vannerie, fabrication de charrettes, etc.).

Dans le cadre de ce projet, la population locale a reçu une formation préparant aux métiers de guide
touristique, de l’accueil, de l’hôtellerie et de la restauration, et 26 emplois directs ont été créés (guides,
personnel d’hôtels et de restaurants). On a effectué une étude sur la chaîne d’approvisionnement locale
(pommes de terre, bananes, haricots et volaille) et des liens commerciaux ont été tissés avec 90 familles
locales pour l’approvisionnement du camp en produits agricoles.

Objectifs
Développer des produits touristiques le long du couloir forestier Anjozorobe-Angavo dans l’intérêt des
communautés rurales ainsi que pour la conservation de la forêt primaire et de la biodiversité locale.

Éléments clés
• Perspective du tourisme :

–– La communauté est propriétaire du gîte écologique et a confié la gestion de l’établissement à


une société privée spécialisée dans l’écotourisme, Kudeta, pour fournir des services de qualité
(depuis août 2009). Kudeta a accepté de conserver 95 % de la main-d’œuvre locale, 90 % de
l’approvisionnement local, et versera 7 % des bénéfices à la communauté pour le financement
de microprojets d’intérêt général (distribution d’eau, école, centre sanitaire, etc.).

–– On s’attend à une augmentation régulière du nombre de visiteurs une fois que le secteur
touristique de Madagascar se sera remis de la crise. Le Saha Forest Camp a accueilli 987
touristes en 2009.
14 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

• Perspective de la biodiversité :

–– Une étude a été réalisée sur les moyens de réduire l’érosion et sur le traitement des eaux usées
pour déterminer les équipements nécessaires à la gestion du milieu naturel. Les suggestions
émises dans le présent rapport ont été incluses dans le Programme de gestion environnementale,
qui définit les efforts que l’opérateur privé et Fanamby devront encore déployer.

–– Selon les images recueillies par satellite sur les zones d’incendies et les conséquences
écologiques, la dégradation s’est stabilisée dans le couloir forestier d’Anjozorobe-Angavo. Entre
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

1999 et 2004, 20 000 hectares ont été défrichés. En 2007, seuls trois hectares ont été défrichés,
et on n’en a recensé aucun depuis 2008.

Partenariat
FEM ; PNUD ; WWF ; Direction générale des ressources hydriques et des forêts, et ses bureaux
régionaux ; ministère du Tourisme ; ministère de la Décentralisation et de la Planification régionale ;
Association nationale de gestion des zones protégées ; Kudéta Consulting ; Université d’Antananarivo
; Programme de soutien et de développement des campagnes ; Comité du développement régional de
Mangoro ; régions et districts ; bureau du programme environnemental du MERNS ; police ; secteur
privé ; Fonds français pour l’environnement mondial ; Programme d’ajustement structurel ; OMT.

Durée/État d’avancement
Juin 2007– octobre 2009 (terminé)

Photos/Vidéo
Renseignements complémentaires en ligne : www.sahaforestcamp.mg

Contact
• Programme ST-EP : st-epprogramme@unwto.org

• ONG Fanamby : info@fanamby.org.mg


Produits touristiques conçus localement (dans une destination) 15

2.1 Qui sont les initiateurs et de quelles capacités ont-ils besoin ?


https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Le tourisme est une activité économique complexe qui touche à plusieurs secteurs et qui met en rapport
un large éventail d’acteurs, de branches et d’intérêts. Il n’est donc pas facile de répondre à la question
de savoir qui est effectivement l’initiateur du développement touristique ou du lancement de tel ou tel
produit. L’idéal serait que l’État assure des conditions générales favorables en établissant notamment des
règles propices à cette activité, des structures qui permettent un développement durable du tourisme, et
en soutenant l’essor et le bon déroulement des initiatives locales, au moyen du micro-crédit et d’outils
d’incitation, par exemple.

Le développement d’un produit touristique dans une destination est fréquemment dû à l’initiative d’un
guide, d’un propriétaire de gîte ou d’un petit voyagiste local. Ces derniers mettent au profit l’expérience
qu’ils ont acquise à l’occasion de circuits précédents. Les commentaires, préférences, demandes et
réactions de leurs clients sont les principaux éléments sur lesquels les concepteurs de produits locaux
s’appuient pour étudier et créer de nouveaux produits touristiques. Il arrive que les guides locaux
fassent des découvertes qui deviendront des activités touristiques de premier choix.

Ce sont souvent des ONG spécialisées dans l’environnement ou la conservation de la nature qui ont
l’initiative du développement du tourisme durable, de l’écotourisme ou du tourisme communautaire.
Elles travaillent habituellement avec les communautés locales ou des guides locaux pour développer
de nouveaux forfaits et produits touristiques. Mis à part ces dépositaires de destinations, des voyagistes
nationaux ou internationaux se lancent parfois dans le développement de produits touristiques, en
coopération avec des voyagistes ou des guides locaux.

Quiconque désire entreprendre le développement de produits touristiques doit :

• avoir la capacité d’analyser le potentiel qui existe pour créer des conditions convenant au marché ;

• avoir la capacité de communiquer avec les communautés locales ;

• avoir la capacité de communiquer avec les touristes ;

• être sensible à la nécessité de responsabiliser la communauté, s’en soucier et connaître le


problème ;

• être sensible à la nécessité de protéger l’environnement, s’en soucier et connaître le problème ;

• être sensible à la nécessité de préserver les cultures, s’en soucier et connaître le problème ;

• posséder la compétence et la capacité voulues pour gérer un circuit touristique ;

• s’y connaître en développement des entreprises, en économie et en gestion.


16 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

2.2 Collecte de données sur les actifs naturels


https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Presque toutes les formes de tourisme sont conditionnées par l’existence d’une nature vierge ou d’une
culture locale intéressante. La présence d’atouts comme des plages propres et naturelles, de belles
cascades, une flore ou une faune particulière ou un phénomène naturel inusité et que l’on ne connaît
nulle part ailleurs incitera les touristes à visiter la destination. Des actifs culturels tels que les traditions
de la vie locale ou les festivals font également partie des arguments de vente d’une région. Intéresser
les clients à la nature et les sensibiliser à la valeur qu’elle représente n’est jamais une chose acquise.
Le nombre de curiosités et d’activités influencera la durée du séjour et aura probablement un effet
sur les sommes dépensées dans la destination. De même, de nouvelles possibilités seront offertes aux
communautés locales de développer leurs activités commerciales et d’obtenir des revenus d’autres
sources et supplémentaires grâce au tourisme.

La dégradation du milieu naturel diminuera la valeur des lieux touristiques et de la destination elle-
même. Elle aura aussi pour effet de diminuer le nombre de visites et les fruits retirés par la communauté
locale des activités liées au tourisme. Par conséquent, la conservation de la nature est primordiale
parce qu’elle préserve le capital naturel et contribue pour une grande part à la durabilité d’un circuit
ou d’une destination. La création d’une base de données sur les atouts naturels et culturels est la clé
du développement de produits touristiques attrayants. Pour créer une base de données claire, simple et
descriptive, on pourra suivre les étapes suivantes :

A Effectuer un sondage
Pour commencer, vérifier si l’idée intéresse le secteur privé, pour éviter de donner de faux espoirs aux
communautés et de leur faire perdre beaucoup de leur temps si le secteur privé n’exprime aucune
demande. Premièrement, voir comment développer des produits complémentaires de ceux qui existent
(proposés par le secteur privé) afin que tout le monde y trouve son compte.
Produits touristiques conçus localement (dans une destination) 17

B Dresser un inventaire
Recenser les produits existants et les compléter par le nouveau produit pour que tout le monde y trouve
son compte :

1. Préparer une ou plusieurs listes de vérification pour réaliser un sondage.

2. Interviewer des acteurs locaux fréquemment en contact avec le milieu naturel :


https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

a. pour les forêts : gardes forestiers, shamans ou chasseurs ;

b. pour les terres agricoles : agriculteurs ;

c. pour les côtes et les zones maritimes : pêcheurs.

3. Avant d’effectuer une réelle enquête sur le terrain, bien la préparer et se doter de bons outils
d’observation et de documentation tels que carnets de notes, crayons et stylos, fiches d’information,
cartes, compas ou GPS, appareil photographique, jumelles ; vérifier l’état de la zone visée à
l’aide de documents d’appoint ou en interrogeant les habitants sur place ; utiliser de bons guides
locaux ; et préparer un matériel suffisant pour la logistique.

4. Tenir des réunions avec la communauté locale pour répertorier et enregistrer les actifs naturels de
la zone.

5. Inviter la communauté locale à discuter des actifs naturels de la zone (et des environs) ; exploiter
les connaissances locales sur les lieux intéressants, les histoires vécues ou les figures les plus
marquantes, et en discuter.

6. Préparer un inventaire sous forme de carte. Reporter sur une carte à bonne échelle, si possible
(> : 25 000), les données produites par les interviews, l’enquête sur le terrain et les rencontres avec
la communauté. Reprendre les coordonnées obtenues avec un GPS ou les informations fournies
par les habitants de la zone. S’il n’existe pas encore de carte générale, en composer une à partir
de croquis.

7. Intégrer l’inventaire dans une base de données. Inclure les données produites par les interviews,
l’enquête sur le terrain et les rencontres avec la communauté à une base de données dont la
structure aura été définie à l’avance. Les fiches d’information ou les procès-verbaux des réunions
devront être classés et consignés dans un document.

8. Enrichir les différents thèmes abordés avec les explications données par les groupes visés.
Autrement dit, se placer du point de vue des enfants, ou d’adultes peu au fait de la fonction d’un
écosystème, et analyser la façon dont ils perçoivent les actifs naturels.
18 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

L’inventaire devra être divisé en plusieurs sujets :

a) Données sur la biodiversité :

–– Paysage naturel (forêt, montagne, lac, cours


d’eau, cascade, etc.)

–– Faune (spécificité, rareté, abondance, difficulté


d’accès, rapport avec la culture locale)
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

–– Flore (spécificité, rareté, abondance, bienfaits


et phénologie)

–– Phénomènes naturels (processus écologiques,


géologie, géologie, rapport avec la culture
locale)

–– Saison pluvieuse/sèche, meilleure saison pour


voyager

b) Données sur les villages ou les établissements


environnants :

–– Attraits des villages (vie quotidienne, espace


vital et architecture, plantes de jardin, pêche, agriculture et sylviculture)

–– Industrie à domicile

–– Nourriture et boissons traditionnelles

–– Savoir traditionnel (herboristerie, médecine) ou activités de conservation traditionnelles

–– Lieux de culte ou sites rituels

–– Tribus ancestrales, nature et déroulement des rituels traditionnels

c) Données sur les équipements et services utiles :

–– Hébergement (type, nombre de chambres, équipements)

–– Restaurants (heures d’ouverture, nombre de couverts, genre de nourriture)

–– Services d’interprétation (contenu, qualité et nombre d’interprètes locaux)

–– Transports (types, conditions et équipements)

–– Infrastructure (conditions, distance, durée des trajets)

–– Communication (Internet, réseau téléphonique, réseau de téléphonie mobile)

–– Finance (nombre de banques et équipements, guichets automatiques, cartes de crédit)

d) Données sur les risques potentiels :

–– Catastrophe naturelles (tsunamis, éruptions volcanique, phénomènes du type El-Niño, etc.)

–– Risques politiques (réactions négatives aux élections, coups d’État, etc.)

–– Sécurité (sanitaire, économique, sociale, policière et politique)

–– Infrastructure sanitaire locale (réseaux d’égouts, installations d’approvisionnement en eau, etc.)


Produits touristiques conçus localement (dans une destination) 19

C Réaliser une analyse


Analyser les actifs naturels recensés pour estimer le potentiel qu’ils présentent en tant qu’attraits
touristiques. Cette analyse devra s’appuyer sur plusieurs observations :

• Degré d’attractivité, de spécificité, d’abondance des paysages et de la flore ou de la faune : ces


éléments permettront de déterminer si les actifs naturels sont intéressants et particuliers, ou s’ils
n’offrent pas de potentiel touristique. Le degré d’attractivité et de spécificité conditionne souvent
le marché touristique visé et les stratégies de commercialisation employées.
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

• Vulnérabilité ou sensibilité de la flore et de la faune de l’écosystème : il s’agit de déterminer à quel


point l’écosystème est fragile face aux effets du tourisme. Si le niveau de vulnérabilité est élevé, il
conviendra de réduire au minimum des activités touristiques en question, et inversement.

• Accessibilité : une bonne accessibilité permettra d’accueillir plus de touristes.

• Infrastructure de base nécessaire aux activités touristiques (établissements d’hébergement,


restaurants, centres d’information, postes d’observation, électricité, approvisionnement en eau
potable, équipements de télécommunication, etc.)

• Possibilités offertes à l’agriculture locale de créer une chaîne de valeur pour approvisionner hôtels
et restaurants en nourriture et autres produits.

• Menaces pesant sur les traditions et la culture locales : il s’agit de déterminer dans quelle mesure
les activités touristiques auront une incidence négative sur les traditions et la culture locales.

• Compétitivité du marché, comparaison avec des atouts naturels similaires d’autres destinations,
avantages, etc.

2.3 Comment concevoir des produits touristiques

La conception d’un produit fait partie des étapes importantes parce que seul un bon produit touristique
se vendra bien et attirera constamment des touristes.

Un bon produit touristique devra :

• répondre aux attentes du marché visé ; dans le cas du tourisme de nature, par exemple, le circuit
proposé devra se dérouler essentiellement dans la nature ;

• contribuer à la conservation de la nature ;

• faire appel et profiter à la communauté locale ;


20 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

• permettre aux touristes de vivre une expérience en direct ;

• permettre aux touristes et à la communauté locale de s’instruire.

Pour développer un bon produit touristique, il importe de respecter certaines étapes clés :

• définir et cibler le bon marché ;

• recenser les besoins et préférences du marché visé ;


https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

• choisir les activités touristiques qui correspondent le mieux aux besoins et préférences du marché
visé ;

• à cette fin, faire bon usage de l’inventaire enregistré dans la base de données ;

• déterminer qui décidera au niveau local des produits qu’il faudra promouvoir ;

• trouver de nouveaux produits qui sont complémentaires de ceux qui existent afin que tout le
monde y trouve son compte.

Par ailleurs, au moment de mettre au point un forfait touristique à partir de produits distincts, il importe :

• de lier les activités entre les lieux touristiques : une bonne combinaison de produits touristiques
se traduira par une offre de circuit attrayante. Si le marché visé préfère des activités de nature, la
proportion des activités de ce type devra être supérieure à celle des autres activités. On pourra
toutefois accroître la valeur du circuit en lui associant, par exemple, des activités culturelles. La
longueur du circuit pourra être réglée sur la durée de séjour moyenne des touristes.

À ce stade, le concepteur d’un produit devra prendre en considération d’autres critères


supplémentaires :

–– la durée de déplacement d’un lieu à un autre ou d’une destination à une autre. Une durée trop
longue sera péniblement supportée par les touristes et risquera de peser sur l’évaluation des
touristes concernant le déroulement de l’ensemble du circuit et la destination ;
Produits touristiques conçus localement (dans une destination) 21

–– le mode de transport utilisé d’un lieu à un autre ou d’une destination à une autre ;

–– le type d’activité ;

–– le temps consacré à une activité ;

–– les difficultés et le degré de fatigue ressentis par les touristes ;

–– le facteur coût ;
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

–– la nécessité d’éviter qu’il n’y ait pas concordance entre la description du produit et la réalité ;

–– la nécessité de ne pas surcharger le programme du circuit et de ménager aux touristes du temps


pour la détente ;

• de calculer le coût du circuit et d’estimer les bénéfices qu’il devrait produire ;

• de discuter du programme du circuit avec les intéressés (surtout si le produit implique la


participation de la communauté locale) ;

• d’apporter la dernière touche au programme au moyen d’un bon « emballage » : l’itinéraire doit
être précisé dans le programme pour que les clients sachent exactement à quoi s’attendre. Cela
signifie intégrer les produits au circuit qui correspond à ce genre particulier de tourisme. Si un
voyage est intitulé « circuit à bicyclette », par exemple, la bicyclette devra constituer la principale
des activités inscrites à l’itinéraire.

Le circuit peut désormais être commercialisé et vendu.

2.4 Calendrier du produit touristique

Le moment d’un voyage est capital. Si le concepteur du produit ne choisit pas le meilleur moment pour
la réalisation du voyage, son produit sera extrêmement difficile à vendre aux touristes.

Les organisateurs de voyages devront respecter les étapes suivantes afin de choisir le moment le plus
approprié pour les produits et forfaits touristiques :

1. Tenir compte des périodes de congés des marchés visés, mais également de la saison creuse pour
les voyageurs âgés, qui ne dépendent pas des dates de vacances.

2. Avoir conscience du fait que les périodes de congés varient entre les marchés visés. Sur le marché
européen, chaque pays a des périodes de congés qui lui sont propres.
22 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

3. S’agissant de la clientèle du pays, tenir compte des week-ends prolongés, et en particulier des
jours fériés.

4. Faire correspondre les périodes de congés du marché visé avec les caractéristiques et les activités
de la destination au même moment. Dans ce cas, le concepteur d’un produit devra prêter attention
aux éléments suivants :

–– La saison ou les conditions climatiques de la destination. Le concepteur d’un produit doit être
continuellement attentif aux informations fournies par le service météorologique. La saison des
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

pluies a une très forte incidence sur les activités dans les zones à proximité d’un cours d’eau,
qui peuvent être exposées à des inondations, des glissements de terrain, etc. De même, le
concepteur d’un produit doit surveiller les marées pour les activités prévues dans des régions
côtières.

–– Quand un produit ou un circuit touristique fait intervenir la communauté locale, il conviendra


de tenir compte de faits saisonniers, comme la période des récoltes, les fêtes religieuses, etc. En
règle générale, il est conseillé de faire un rapprochement entre les périodes de pointe d’autres
activités économiques (principalement l’agriculture) et la haute saison touristique potentielle :
si la communauté locale est occupée à des tâches agricoles lorsque les touristes arrivent, il
faudra recourir à une main-d’œuvre d’appoint, ce qui entraînera un manque à gagner pour la
communauté locale.

–– Le fait que des événements propres à la communauté peuvent représenter une valeur ajoutée
mais qu’ils peuvent aussi se transformer en obstacles,, empêchant la communauté d’intervenir
dans la mise en œuvre d’un produit ou d’un circuit touristique. D’autre part, les besoins des
touristes du pays peuvent différer sensiblement de ceux des touristes internationaux. Il importe,
par exemple, de prendre en considération les vacances scolaires ou les longues périodes de
congés dans toute destination parce que ces moments peuvent ne pas être appropriés pour
recevoir des touristes internationaux. La destination sera submergée par une foule de touristes
nationaux, ce qui aura pour conséquence de provoquer des bouchons de circulation, des
conflits d’intérêts et de besoins, voire des perturbations pour la faune sauvage (dans le cas
des activités organisées dans les zones de conservation). Cela signifie que les agences locales
doivent se concerter pour éviter l’afflux d’un trop grand nombre de touristes en même temps. Si
le produit touristique est centré, par exemple, sur la faune ou la flore sauvage, il est capital de
prendre en compte les aspects suivants :

–– Le meilleur moment pour voir les animaux. Être attentif aux périodes d’activité, de repos, de
sommeil et d’accouplement des animaux en question.

–– La période de floraison. Moins il y aura de fleurs pendant la saison sèche et moins la


probabilité de voir les animaux en question sera élevée.

–– La durée du trajet jusqu’au lieu d’observation des animaux.

–– La période de floraison des plantes intéressantes.

–– Envisager de limiter le nombre de participants au circuit en fonction de la vulnérabilité


des animaux à observer. En outre, s’assurer que les visiteurs adoptent le comportement qui
convient pour ne pas perturber les animaux vulnérables.
Produits touristiques conçus localement (dans une destination) 23

2.5 Formation du prix du produit touristique


https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Le prix du produit influe sur la perception qu’a le consommateur d’éléments importants qui composent
l’offre (nature, vie sauvage, qualité du service, etc.). Au moment de calculer le prix, les fournisseurs
doivent avoir en tête les canaux de distribution des produits touristiques, qui sont essentiellement au
nombre de deux :

1. Ventes directes, dans des points de distribution pour les gens de passage (agences, hôtels) ou sur
des sites Internet, par exemple.

2. Ventes indirectes, par le biais des voyagistes, par exemple :

–– organisateurs de voyages individuels qui choisissent des produits séparés dans des brochures
pour permettre aux clients de composer eux-mêmes leur séjour (système modulaire) ;

–– organisateurs de voyages en groupe qui rassemblent divers produits pour proposer un voyage
appelé « forfait » qu’ils vendent eux-mêmes ou par l’entremise d’agences de voyages.

D’autre part, les concepteurs de produits doivent prêter attention à certains facteurs stratégiques
lorsqu’ils calculent le prix d’un voyage, entre autres ceux qui suivent :

• Le prix doit être compréhensible.

• Le prix ne doit pas être fixé au hasard ; il faut que le touriste puisse comprendre de quoi le prix
se compose.

• Le prix doit être en rapport avec les services et les activités proposés (rapport qualité/prix), tenir
compte du coût de substitution, et permettre aux habitants locaux de conserver leur emploi
d’origine.

• Le prix ne doit pas dépasser le prix du marché pour un voyage type, sauf si les activités ou les
services proposés sont d’un niveau supérieur.

• Le prix doit permettre de pratiquer des réductions pour que les partenaires puissent tirer profit de
la commercialisation et de la vente des produits touristiques.

• Les touristes doivent être informés du fait que les organisateurs paient un prix convenable en
contrepartie des biens et services fournis par la communauté locale pour le bon déroulement du
circuit. On évitera de trop augmenter le prix dans le seul but de l’aligner sur les prix du marché
24 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

parce que, au bout du compte, le touriste risque de ne pas l’accepter. Si les habitants locaux
paient un café 1 dollars É.-U., par exemple, et si les touristes doivent débourser 2 dollars É.-U.,
ces derniers auront le sentiment qu’on profite d’eux et qu’ils ne sont pas les bienvenus. À l’inverse,
il est tout aussi préjudiciable de fixer un prix trop bas parce que le client pensera que le produit
ou le service ne vaut rien. Il peut y avoir des cas où la population locale bénéficie régulièrement
de prix réduits, mais un équilibre doit être trouvé de manière à ne pas désavantager les visiteurs.

• Le prix du forfait doit comprendre toutes les dépenses indiquées (transport, repas et boissons non
alcoolisées, activités, droits d’entrée, guides et hébergement). Les dépenses personnelles doivent
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

rester à la charge des touristes (blanchisserie, boissons gazeuses et alcoolisées, médicaments).

• Les voyagistes doivent monter leur catalogue au moins un an et demi à l’avance. Il est donc
extrêmement important que les prix soient calculés en temps utile. Les prix fixés pour une
année particulière resteront valables dans le cas où une alliance sera conclue avec de nouveaux
partenaires.

Une des principales conditions du succès est de maintenir une bonne entente entre le voyagiste et
les partenaires locaux en matière de fixation des prix et de communication. Il est impératif que les
partenaires locaux communiquent à l’avance les changements de prix effectués chez eux pour que le
voyagiste puisse anticiper les choses et informer les touristes potentiels. Il est également important que
les partenaires locaux soient stratégiquement bien positionnés pour engager des fournisseurs locaux.

Une stratégie possible à cette fin consiste à enregistrer un nombre donné de touristes auprès des
fournisseurs (directeurs d’hôtel, propriétaires de restaurant), ce qui se fait habituellement dans le cadre
d’une coopération avec eux. Plus le nombre de réservations est élevé, plus il est facile aux partenaires
locaux de négocier de meilleurs tarifs, voire d’obtenir un accès gratuit à certaines installations.

De la sorte, ils pourront offrir des prix raisonnables par rapport à ceux d’autres voyagistes locaux. C’est
là une bonne stratégie, surtout si le partenaire local travaille avec des voyagistes internationaux ou
nationaux qui leur amènent régulièrement et chaque année le nombre de touristes annoncé.
Produits touristiques conçus localement (dans une destination) 25

Le tableau ci-dessous présente divers éléments importants que les organisateurs de voyages doivent
prendre en compte avant d’arrêter un prix définitif. Ce calcul correspond à un circuit d’une demi-
journée organisé par le Centre d’activité de l’île de Kho Khao, en Thaïlande, qui offre aux touristes le
choix entre des promenades à bicyclette, à pied ou en kayak. Ce tableau a valeur d’exemple et ne se
veut pas un modèle à suivre. D’autres concepteurs de produits pourront juger nécessaire de faire entrer
en ligne de compte d’autres éléments du coût en fonction des circonstances locales. Le tableau devra
être adapté selon les besoins.
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Coopération fondamentale entre les voyagistes et les guides


Il est un autre impératif tout aussi important, à savoir une coopération loyale avec le voyagiste.
Le voyagiste verse une commission d’agence égale à au moins 20 % du prix de vente public. La
relation commerciale est compromise dès lors que le client trouve par lui-même le produit à un
meilleur prix parce que le voyagiste mettra immédiatement un terme à cette coopération. Dans ce
genre de situation, la difficulté n’est pas de tirer sur les prix mais d’avoir une structure des prix qui
permette au voyagiste de vendre le produit. Par conséquent, la règle de base est que si le prix local
d’un produit est de 20 dollars É.-U. (prix public sur Internet), le voyagiste doit pouvoir vendre lui
aussi le produit au prix de 20 dollars É.-U. au client et recevoir une commission comprise entre
20 et 25 % (prix réduit). Même si le produit vendu fait partie d’un « forfait », il est important que
le voyagiste reçoive malgré tout la commission. Si la commission ne lui est pas versée, il finira tôt
ou tard par mettre un terme à la coopération.

Tableau 1 Exemple de calcul de prix

Élément du produit Observation Estimation


des coûts
(en THB – baht
thaïlandais)

Frais fixes

Transport : Cet élément n’entre pas dans le calcul du prix mais peut être proposé à
Hôtel – centre l’hôtel ou au touriste comme un service en plus. Parfois, les touristes se
d’activité – hôtel rendent directement au centre d’activité, ou les hôtels s’occupent du
transport, ou bien encore les touristes demandent que l’on vienne les
chercher. Pour plus de souplesse et pour satisfaire les touristes, il vaut
mieux ne pas inclure le transport dans le calcul global.

Guide touristique Selon l’expérience et les qualifications du guide local, le coût d’une 300
pendant une demi-journée varie de 300 à 600 THB. Il est souvent difficile à calculer
demi-journée quand ce sont des habitants du lieu qui font office de guides et qui
ajoutent cette activité à leur emploi ordinaire. Exemple de calcul : une
demi-journée de pêche rapporte % à tel pêcheur local. S’il passait ce
temps à faire le guide, il faudrait qu’il gagne % plus 50 %. On demande
aux guides de posséder des qualifications en communication et en
langues, de bien connaître les règles de sécurité et le matériel, et d’être
bien renseignés sur les actifs naturels et culturels. Il est à noter que si un
guide touristique est assujetti à l’impôt sur le revenu, celui-ci doit être
ajouté à la rémunération brute.

Matériel Canoës ou bicyclettes utilisés pour les promenades d’une demi- 300
journée, par exemple. Les frais d’entretien sont naturellement plus
importants pour les bicyclettes que pour les canoës. Un « panachage »
est donc nécessaire pour le calcul des frais. Il importe d’établir le coût
précis de ce genre de matériel en tenant compte de l’achat, de
l’entretien, de l’assurance sur dix ans, le tout divisé par le nombre
estimatif moyen de circuits proposés pendant cette période. Il est à
noter que le matériel doit toujours être en bon état, propre et sûr pour
parer à toute plainte.
26 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

Élément du produit Observation Estimation


des coûts
(en THB – baht
thaïlandais)

Déjeuner Le prix du déjeuner doit être calculé par les fournisseurs et non par le 150
centre d’activité. Normalement, on ajoute entre 30 et 60 % au prix
d’achat. Lorsque le déjeuner ne peut être fourni sur place, l’hôtel peut
proposer un forfait repas aux touristes. Dans ce cas, le coût du déjeuner
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

doit être déduit du coût des produits. Il est à noter que la nourriture
doit toujours être fraîche, saine, sûre et produite localement. Quelqu’un
devra pouvoir expliquer les ingrédients utilisés et le mode de confection
des repas. Être attentif aux desiderata particuliers de certains clients
(allergies, régimes végétariens, convictions religieuses).

Coûts de base – Il s’agit des principaux coûts engagés pour fournir le produit. Viennent 750
Sous-total I ensuite ci-dessous les frais d’exploitation et autres coûts.

Frais d’exploitation

10 % : Ce produit n’étant pas considéré comme un produit commercial (à but 75


Contribution au lucratif ), une part de 10 % (c’est-à-dire une somme de 75) va au comité
bien-être des du centre d’activité, qui l’affecte aux projets sociaux communautaires
communautés après la haute saison. Bien expliquer aux touristes que l’on contribue au
bien-être des communautés.

10 % : Cette part de 10 % devra couvrir les frais de gestion, de promotion et 75


Contribution au d’entretien du centre d’activité, et le travail de communication avec les
centre d’activité communautés et les hôtels. Elle devra également couvrir une police
d’assurance pour les touristes et les personnes faisant office de guides.

10 % : Cette enveloppe de 10 % sert principalement à l’entretien des sentiers 75


Contribution à la utilisés pour les circuits, compte tenu des règles de conservation. Les
conservation de zones situées des deux côtés de ces sentiers et celles utilisées pour
la nature l’observation des oiseaux doivent être incluses dans ce poste
budgétaire. Bien expliquer aux touristes que l’on contribue à la
conservation de la nature. Exposer en termes clairs de quelle façon
l’enveloppe de 10 % sera employée et à qui ira l’argent (s’il sera imputé
aux frais de personnel, affecté à une caisse locale pour la réalisation de
divers projets, etc.).

Transport du Dans le cas d’un circuit d’une demi-journée qui ne se termine pas en 150
matériel boucle, inclure les frais de transport des bicyclettes ou des canoës.
Note : par rapport aux coûts globaux, ces frais paraissent assez élevés
par touriste. Il conviendra peut-être de les recalculer au regard de la
réalité des chiffres.

Autres coûts – 375


Sous-total II

Autres coûts

20 % de Cette marge équivaut à la réduction que l’on pourra accorder aux 225
marge de négociation hôtels, agences de voyages et voyagistes qui seront disposés à réserver
(= 20 % du sous-total I ce produit. Certains voyagistes ne voudront peut-être pas négocier le
+ sous-total II) prix ; dans ce cas, on gagnera les sommes ci-dessous et on conservera
la marge de négociation de 20 % pour l’affecter à parts égales aux
communautés, à la conservation de la nature et au centre d’activité.

Prix public pour Les trois prix publics donnés ci-après ont été calculés pour les touristes 1 350
un groupe de cinq qui réservent le produit directement au centre d’activité. Ces prix (ou
personnes ou moins doivent être affichés sur Internet et dans les brochures. 40 dollars É.-U.)

Prix public pour 1 250


6-10 personnes, réduit
Produits touristiques conçus localement (dans une destination) 27

Élément du produit Observation Estimation


des coûts
(en THB – baht
thaïlandais)

Prix public pour 1 150


11-20 personnes,
réduit
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Autres coûts

Coût minimal total Coût minimal = frais d’exploitation plus coût du produit 1 125

Coût total 1 Coût minimal plus frais de négociation de 20 % (1-5 personnes) 1 350

Coût total 2 Coût minimal plus frais de négociation de 20 % (6-10 personnes) 1 250

Coût total 3 Coût minimal plus frais de négociation de 20 % (11-20 personnes) 1 150

2.6 Marketing du produit touristique

Une stratégie de marketing offensive est nécessaire pour convaincre les voyageurs potentiels pendant
la phase de commercialisation. Il convient que l’approche choisie soit orientée sur la bonne cible et
obéisse à un plan équilibré. Il est important d’étudier le marché avant de se lancer et pendant la mise
au point finale du produit afin de comprendre et d’anticiper quels groupes du marché seront attirés par
les offres, quelles activités séduiront les touristes, etc. De même, il est important d’étudier comment
le marché visé s’informe sur le tourisme et les produits touristiques, ou inversement, et comment s’y
prendre pour promouvoir les produits touristiques auprès dudit marché. Alors seulement il sera possible
de concevoir un programme de marketing approprié. Une bonne compréhension de la démographie des
touristes potentiels permet d’élaborer un programme de marketing qui se distingue de la concurrence.

La mise au point d’un programme de marketing distinctif et rigoureux dépendra de la nature de l’étude
de marché et du mode de segmentation du marché.

La segmentation du marché constitue le point de départ de l’élaboration d’une stratégie de marketing,


processus qui range les personnes dans des groupes ayant en commun certaines caractéristiques
définissables. Si un marché doit être segmenté, c’est pour plusieurs raisons :

• Seule une petite part de la population mondiale voyage à l’étranger ou dans son pays d’origine au
cours d’une année.
28 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

• La répartition de la demande de produits et services touristiques n’est pas aléatoire ni égale dans
une population donnée.

• La segmentation permet de développer un produit adapté aux besoins, souhaits et désirs du client.
Elle aide à comprendre la façon de penser du client et à élaborer des stratégies commerciales
calquées sur les attentes, les préférences et les besoins de la clientèle.

Il n’existe pas de règles établies pour concevoir des stratégies de marketing efficaces, mais la clé d’un
marché bien ciblé est :
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

• d’identifier les groupes de clients potentiels (segments) qui sont ou seront sur le marché en vue
d’effectuer un voyage à l’étranger ou dans leur pays ;

• de déterminer si ces clients potentiels pourront contribuer à la réalisation des objectifs des
voyagistes et des communautés locales ;

• d’établir si les produits et services sont appropriés pour répondre aux besoins de cette clientèle ;

• de vérifier s’il est réaliste de penser que les clients/touristes de ces segments sont susceptibles de
s’intéresser à ces produits et forfaits ;

• d’examiner leur motivation, ce qui les pousse à décider, leurs habitudes d’achat, etc. ;

• de les inciter à venir en utilisant des messages et des canaux commerciaux appropriés et spécifiques.

Dans la majorité des cas, les concepteurs de produits touristiques négligent les études de marché ou les
jugent moins réalistes et pertinentes que les analyses de marché publiées. En conséquence, le produit
touristique manque sa cible. Lorsqu’aucune étude de marché n’est effectuée ou si elle est mal faite, le
produit touristique, au bout du compte, ne donne pas tout son potentiel. Une étude de marché simple
et bien faite pourra comprendre les éléments suivants :

1. Lieu de destination

Il est important de savoir si la destination se trouve sur un circuit touristique particulier. Si c’est
le cas, il est assez probable qu’elle partage le marché avec les autres destinations situées sur le
circuit.

2. Caractéristiques des touristes qui viennent actuellement dans la destination, notamment celles qui
suivent :

–– âge ;

–– ville ou pays d’origine ;

–– motif de la visite ;

–– dépenses moyennes ;

–– hébergement et lieu de visite.

Ces renseignements seront utiles pour le développement de produits touristiques qui satisfassent
aux exigences du marché et pour la mise au point de la stratégie de marketing. Certaines données,
comme celles concernant le niveau d’études et de revenu, ne sont pas toujours accessibles au
niveau local mais peuvent être obtenues dans les rapports des recherches couramment effectuées
par les instituts de statistiques.

3. Recenser les produits touristiques d’autres destinations, en tirer des enseignements et des
comparaisons.

Le concepteur de produits touristiques devra se soucier de ne pas créer de produits qui se


ressemblent. Les destinations gagneront globalement à diversifier leurs produits et forfaits
Produits touristiques conçus localement (dans une destination) 29

touristiques ; chaque activité viendra en complément des autres et tout le monde y trouvera son
compte, ce qui contribuera à rendre la destination plus attrayante.

4. Si l’on a pour cible les voyageurs célibataires ou les randonneurs, il est important de se renseigner
sur la destination et ses environs en consultant des guides que l’on trouve chez différents éditeurs.
Beaucoup de touristes, par exemple, suivent les recommandations données dans le guide « Lonely
Planet ».

5. Disponibilité et intérêt des voyagistes pour le nouveau produit dans la destination, et soutien qu’ils
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

apportent à la mise au point et à l’application de mécanismes d’enrichissement de l’information


et de promotion du produit.

Ces éléments seront très utiles au moment de présenter


et de vendre les produits touristiques aux touristes. Guide Lonely Planet –
L’élaboration d’une stratégie de marketing, notamment Voulez-vous qu’on y parle de
le choix du support publicitaire adéquat, nécessite de vous ?
bien comprendre les caractéristiques du marché visé. Les
supports publicitaires les plus courants sont les suivants : Des guides comme le Lonely Planet
sont lus par beaucoup de touristes.
• documents imprimés, tels que brochures, affiches, Quiconque y est mentionné parmi les
dépliants et fascicules ; adresses « confidentielles » peut avoir
la certitude de recevoir des touristes
• expositions, telles que salons des voyages et du
toute l’année.
tourisme ;
Mais est-on sûr de pouvoir accueillir
• guides touristiques ;
tous ces visiteurs ?
• sites web (marketing électronique, réseaux électro-
Quelle est la capacité d’accueil?
nique, cyberpublicité) ;
Combien de touristes peut-on traiter?
• kiosques d’information ;
Quand les retombées positives se
• tournées de presse ;
transforment-elles en points noirs ?
• voyages d’information ;
Le groupe que l’on vise est-il le bon ?
• promotion conjointe ou en collaboration.

Différents acteurs interviennent dans les activités de promotion qui jouent des rôles différents. Voici
quels peuvent être ces acteurs et leurs rôles :

• Les organismes gouvernementaux et administrations peuvent fournir du matériel publicitaire sur


la destination ; faciliter les réunions de travail (pendant lesquelles des voyagistes choisis sont
invités à rencontrer les fournisseurs de produits touristiques pour conclure des partenariats
commerciaux ou des transactions) ; organiser des expositions internationales avec des partenaires
de la coopération ; ouvrir des bureaux d’information à des points centraux ; mener des actions de
promotion sur les marchés nationaux et internationaux ; faciliter la coopération entre l’industrie
touristique et les compagnies aériennes pour proposer des voyages avec escales.

• Les voyagistes peuvent fournir du matériel publicitaire sur les forfaits, développer les ventes et se
grouper pour des actions de commercialisation conjointes sans se faire concurrence, et essayer
de promouvoir leurs propres produits au cours de tournées de presse internationales en travaillant
étroitement avec le ministère du Tourisme.

• Les hôtels peuvent fournir des renseignements sur leurs installations. Il est aussi important que
le concepteur du produit collabore avec les hôtels de la destination pour trouver des moyens
d’inciter les touristes à rester plus longtemps, sur place ainsi que dans les hôtels.

• La communauté locale peut participer en faisant la promotion des lieux d’intérêt de sa région.

• Les organisations non gouvernementales (ONG) ont un rôle à jouer dans la promotion de la
destination, en particulier sous l’aspect de la durabilité.
30 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

Le budget de marketing
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Crédits photographiques : Indecon.

Beaucoup de campagnes de commercialisation des produits, pourtant bien pensées, échouent à cause
d’une mauvaise appréciation du budget. Pour réussir, la mise en œuvre des outils et actions de marketing
exige qu’on lui consacre suffisamment d’argent, de personnel et de temps. Un budget doit être préparé
pour chaque plan de commercialisation. Et ces budgets distincts seront ensuite fusionnés en un budget
de marketing global. Ce dernier devra être réaliste et adapté aux objectifs visés avec le produit en cours
de développement. Au moment de mettre au point le budget de marketing, il convient d’avoir en tête
les éléments suivants : a) le coût, b) la main-d’œuvre appelée à participer dans la communauté, c) les
recettes anticipées, d) la rentabilité souhaitée. Calculer le budget de marketing uniquement sur la base
des coûts donne généralement lieu à des dépenses excessives ou à une sous-utilisation des fonds.

Certes les budgets de marketing ne sont pas figés, mais il faut s’efforcer de les respecter. Le budget
devra faire l’objet d’une évaluation constante, et on ne devra le réviser qu’après un examen attentif des
conséquences possibles d’une modification du plan de commercialisation, et de la concrétisation des
objectifs poursuivis.

2.7 Suivi et évaluation


Avec le développement de produits touristiques axés sur la biodiversité, plusieurs objectifs sont
recherchés : réaliser des gains sur le plan économique, contribuer à la conservation de la diversité
biologique, préserver la culture et les traditions locales, améliorer le bien-être des communautés locales
et faire vivre une bonne expérience aux touristes. Mais comment savoir si l’on est sur la bonne voie et si
les produits nouvellement créés donnent de bons résultats? Comment s’assurer que le produit générera
les fruits escomptés ?

Pour que les produits touristiques aient du succès, il est nécessaire d’observer constamment les tendances
et les changements susceptibles d’influencer le produit outre la vitesse de réaction des touristes. Il
existe deux outils clés pour juger des résultats obtenus ainsi que de la capacité du produit d’atteindre
ses objectifs stratégiques : le suivi et l’évaluation. Ces outils fournissent les bases indispensables sur
lesquelles s’appuyer pour prendre de nouvelles décisions et améliorer les résultats.
Produits touristiques conçus localement (dans une destination) 31

Suivi
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Le suivi consiste à superviser les activités en cours pour s’assurer qu’elles se déroulent correctement
et dans les délais de manière à atteindre les objectifs et à produire les résultats escomptés. Le suivi
est nécessaire dans le cadre du processus de gestion des activités touristiques, car il sert à mesurer le
fonctionnement des activités et à repérer les écarts entre le but recherché et les résultats effectifs ; cet «
état des lieux » permet de s’assurer que le projet porte ses fruits à mesure qu’il avance.

Le processus de suivi fournit continuellement des informations importantes susceptibles d’avoir une
incidence sur le produit touristique. Le travail de suivi commence par le recueil de renseignements
de base sur le milieu naturel et la situation socioéconomique. Cette base est le point de référence
par rapport auquel toutes les étapes de l’évolution du projet seront comparées. Il importe de mettre
périodiquement ces renseignements à jour pour suivre les changements qui ont pu se produire. La
comparaison des renseignements de base avec les informations recueillies pendant le travail de suivi
constitue le fondement du processus d’évaluation.

Les résultats du suivi apportent des indications utiles pour la vérification et la révision périodiques des
produits touristiques et pour l’optimisation des pratiques à tous les stades du cycle de vie du produit
(voir la figure 1). Le travail de suivi peut engendrer des éléments d’information nouveaux et précieux sur
l’état du produit ; par là, il représente un outil d’alerte efficace pour les concepteurs et les gestionnaires
des produits en les aidant à parer aux menaces éventuelles et à enclencher des mesures préventives.

Le suivi est un outil que l’on emploie pour :

• voir ce qui se produit dans les faits après le lancement d’un produit ;

• vérifier comment les concepteurs et opérateurs du secteur touristique s’y prennent pour prévenir
ou limiter les incidences négatives sur la biodiversité ou les communautés locales ;

• vérifier si les conditions fixées dans les protocoles de gestion des produits sont appliquées et
respectées comme il convient ;

• vérifier si la situation a changé, par exemple sur le plan de l’environnement ou de la biodiversité ;

• connaître les incidences des activités touristiques sur le milieu naturel ou l’environnement bâti.
Ces incidences pourront être positives ou négatives. Par conséquent, les effets du tourisme sur le
milieu naturel ou bâti doivent être limités pour éviter qu’ils aient des conséquences négatives.
Comme on l’a vu, la biodiversité se trouve au cœur du tourisme. Pour que le tourisme durable
puisse exister dans une destination, il faut que les incidences négatives sur l’environnement soient
32 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

minimisées très tôt parce que les travaux de réhabilitation coûtent extrêmement cher. Les études
d’impact et les indicateurs constituent de bons outils à cette fin ;

• établir les tendances concernant l’état de la biodiversité, du développement touristique et du


développement économique et social des communautés locales.

Pendant la phase de mise en œuvre, la réaction des clients mécontents consiste souvent à ne pas revenir
dans la destination. Dans ce cas, il importe que le voyagiste communique régulièrement avec son
personnel. Ce dernier a besoin de connaître le produit dans les moindres détails ; il est nécessaire qu’il
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

connaisse le produit et qu’il le soutienne. Demander régulièrement au personnel s’il a des améliorations
à proposer, cela fait partie d’une bonne gestion de la qualité. Si le produit a connu des modifications,
tous les employés et l’agent nouvellement arrivé doivent être informés. Il arrive qu’un client prenne
quotidiennement des notes sur le déroulement du circuit. Ce sont ce qu’on appelle les « clients mystères
», généralement connus pour leur objectivité et leur discernement. Ils réservent un produit incognito
puis font un compte rendu au voyagiste qui les a engagés.

L’agent local et, évidemment, les guides touristiques locaux doivent avoir le sens du produit et du
service. Ils ont pour responsabilité de laisser les sentiers dans l’état où ils les ont trouvés. Le guide local
doit maîtriser tout ce qui se passe pendant le circuit et sensibiliser les clients aux effets possibles de
leurs actes.

L’élaboration d’un programme de suivi passe par les étapes suivantes :

1. Définir des indicateurs : un indicateur est un signe permettant de savoir si tout se déroule comme
prévu ou non. Les indicateurs doivent être mesurables, sensibles aux changements, précis, simples,
définis de la même façon par tous les intervenants concernés, et cohérents. En comparant les
données anciennes avec les plus récentes, il est possible de dépister les changements survenus
dans des secteurs clés relatifs aux conditions environnementales, sociales et économiques en
rapport avec le produit. C’est un moyen de savoir dans quelle mesure l’environnement est protégé
mais aussi de connaître l’ampleur des retombées économiques d’un produit pour la communauté.
Plusieurs indicateurs mesurables doivent être employés pour chaque produit. Tel ou tel indicateur
étant plus ou moins important pour un produit donné, on pourra établir un ordre de priorité qui
Produits touristiques conçus localement (dans une destination) 33

permettra de déterminer avec précision les résultats obtenus avec le produit et de savoir s’ils
sont en amélioration. Avec une bonne observation des indicateurs, il est possible de détecter
rapidement les changements provoqués par des facteurs internes ou externes. S’agissant des
produits touristiques, les indicateurs peuvent être liés à divers aspects : milieu naturel, société,
culture et économie.
Tableau 2 Échantillon d’indicateurs

Désignation du Indicateur relatif au Indicateur relatif à la Indicateur relatif à


https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

produit milieu naturel société/culture l’économie

Marche en forêt • Nombre de rencontres • Revenu de la population • Revenu


avec des espèces locale • Nombre de produits
particulières • Nombre de travailleurs vendus
• Degré d’érosion des sols appartenant à la
• Quantité de déchets population/communauté
locale
• Transformation de la
couverture végétale

Kayak • Nombre de rencontres • Revenu de la population • Revenu


avec des espèces locale • Nombre de produits
particulières • Nombre de travailleurs vendus
(endémiques ou appartenant à la • Types de produits
introduites) population/communauté vendus
• Degré de perturbation locale
• Valeur socioéconomique
de la flore et de la faune • Installation/méthode de des produits
naturelles traitement de l’eau
• Qualité de l’eau
• Erosion

Patrimoine naturel • Saturation • Revenu de la population • Revenu


et bâti • État naturel du lieu locale • Insécurité
• Niveau de dégradation • Mesure des
comportements
• Menaces sanitaires
perturbateurs sur place
• Polluants
• Taux de criminalité
• Capacité d’accueil
• Degré d’utilisation

Observation des • Nombre d’espèces • Nombre de braconniers • Nombre de circuits


oiseaux d’oiseaux observées devenus guides d’observation des
pendant le circuit touristiques oiseaux vendus
• Transformations de • Diminution du nombre • Nombre de guides
l’habitat des oiseaux de braconniers dans la locaux
destination • Augmentation du
revenu des habitants
embauchés comme
guides, bagagistes,
cuisiniers

2. Choisir une méthode pour recueillir des données : Au moment d’établir des indicateurs, penser
non seulement à leurs caractéristiques ou aux chiffres, mais aussi à la méthode de mesure.
Autrement dit, il convient de trouver les bons instruments d’évaluation : questionnaires, interviews,
observation.

La méthode de collecte des données retenues devra être :

–– précise, et produire un faible taux d’erreur ;

–– peu coûteuse et ne pas entraîner de frais prohibitifs ;


34 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

–– facile à appliquer ;

–– appropriée, logique et acceptable par les intéressés.

3. Choisir le bon moment et la bonne personne pour la collecte des données : pour chaque méthode,
il est nécessaire de fixer la fréquence d’utilisation et le bon moment pour la collecte des données.
La décision pourra être le fruit d’un jugement scientifique ou d’une hypothèse. Cependant,
une fois que la collecte des données aura commencé, les conditions locales détermineront les
méthodes effectivement employées. Pour que la collecte des données ait bien lieu, il conviendra
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

de demander à une personne de s’en charger. Cette personne devra posséder la capacité voulue
(et recevoir une formation en cas de besoin) pour ne pas commettre d’erreur. Plus important,
le responsable du circuit devra prendre l’engagement de consacrer suffisamment de temps et
d’argent à ces activités. Il importe que les chiffres mesurés par les indicateurs fassent l’objet d’une
interprétation éclairée et adéquate.

Évaluation

L’évaluation est un élément important du développement du tourisme durable. En résumé, elle consiste
à mesurer les points forts et les faiblesses des programmes, des politiques, du personnel, des produits
et des organisations afin d’y apporter les améliorations nécessaires. Avant de développer un produit
touristique, il faut procéder à une étude de faisabilité pour déterminer si l’on pourra exploiter l’endroit
ou la région à des fins touristiques. L’absence d’une évaluation pourrait s’avérer préjudiciable pour
les produits du tourisme durable à cause d’une méconnaissance des tendances du marché et de la
spécificité de la destination. Il pourrait en résulter non seulement un gaspillage d’argent mais également
un gaspillage des ressources et une déception de la communauté.

L’évaluation du produit est donc importante pour les raisons suivantes :

• elle nous renseigne sur le degré de satisfaction des clients et sur le niveau d’efficacité du produit ;

• elle nous renseigne sur l’évolution éventuelle du groupe cible ou de sa démographie ;

• elle nous indique s’il y a lieu de revoir la méthode de commercialisation ou de promotion ;

• si elle est bien faite, elle peut signifier plus de visibilité et plus de rentabilité.
Produits touristiques conçus localement (dans une destination) 35

On pourra se servir de la liste de contrôle ci-dessous pour évaluer le produit touristique :

 Quel type de clients attirez-vous ?

 Vos clients actuels appartiennent-ils au groupe visé à l’origine ?

 Quels commentaires recevez-vous des visiteurs/consommateurs ?

 Apprécie-t-on l’authenticité de votre produit ?


https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

 Y a-t-il un afflux de touristes ?

 Le produit a-t-il contribué à l’adoption de bons comportements à l’égard de la nature ?

 Le produit a-t-il favorisé une participation active de la communauté locale ?

 Avez-vous atteint vos objectifs de départ ?

2.8 Comment satisfaire au mieux les clients et les habitants

Crédits photographiques : Sopha, R.

Les produits doivent avoir le soutien de la communauté locale et être livrés conformément aux attentes
des clients. Pour cela, il est nécessaire d’effectuer un certain travail de gestion avec la communauté
locale, à savoir :

• Créer un produit de qualité professionnelle qui respecte le principe de durabilité.

• Mettre au point des procédures qui assurent une cohérence des opérations, par exemple pour
l’accueil des clients à leur arrivée, pour les réservations, etc.

• Assurer un bon niveau de service, en fixant par exemple un délai de réponse aux demandes
de renseignements, un ratio acceptable entre le nombre de guides et le nombre de clients, etc.
Un guide aura de la difficulté à encadrer tout seul un groupe de touristes trop important ; par
36 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

conséquent, au-delà d’un certain nombre de touristes (habituellement compris entre 10 et 12 pour
un circuit nature), il est conseillé de diviser le groupe.

• Fournir un personnel qualifié et en possession de compétences linguistiques.

• Accepter et contrôler les observations des clients et du personnel.

• Se conformer aux règles d’éthique reconnues dans le monde, comme l’interdiction du travail des
enfants ou de toute forme d’exploitation des travailleurs.
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

• Ne pas faire de fausses promesses.


Chapitre 3

Produits touristiques conçus ailleurs


(hors de la destination)
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Cas d’école n° 3
Création de circuits en kayak avec découverte des palétuviers à Koh Nok –
Pays-région : Thaïlande

Résumé
Plus que partout ailleurs en Thaïlande, la province de Phang Nga a été durement touchée par le tsunami
de décembre 2006. Les vagues ont non seulement entraîné de graves préjudices dans les secteurs de la
pêche et de l’agriculture, mais ont également emporté des bateaux de pêche et, avec eux, le gagne-pain
de milliers de familles de pêcheurs, en détruisant la biodiversité et en éliminant tout espoir de récoltes
futures du fait de la submersion des terres par l’eau salée.

Devant pareille situation, la population de Koh Nok, dans la province de Phang Nga, a jugé important
de prendre des mesures durables pour s’adapter à des catastrophes de cette ampleur et en limiter les
répercussions.

Profitant du développement du tourisme communautaire à Phang Nga, la communauté de Koh Nok,


soutenue par l’OMT, a mis sur pied le projet de circuit en kayak de Koh Nok.

Ce projet, qui a suscité un engagement fort et beaucoup d’enthousiasme, a non seulement apporté une
source de revenus à la population mais aussi contribué à sensibiliser les habitants comme les touristes
en mettant l’accent sur la conservation et la préservation de la biodiversité ainsi que sur l’utilisation
raisonnée des ressources naturelles.

La population locale a été encouragée à participer activement à la restauration du milieu environnant


et à chercher d’autres sources de revenus pérennes. Le projet a stimulé des actions d’éducation,
d’information de la société et a surtout encouragé la population à voir plus loin que la période
postérieure au tsunami.

Objectifs
1. Accroître le revenu de la communauté grâce au tourisme durable en la sensibilisant à la nécessité
de conserver et préserver la biodiversité.

2. Développer les services écosystémiques des mangroves, non seulement pour leur attrait touristique
et pour une meilleure éducation environnementale, mais également pour leur rôle d’amortisseurs
contre des catastrophes naturelles telles que les tsunamis.

3. Favoriser le renforcement des capacités et le développement des facultés d’adaptation de la


communauté locale.
38 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

Éléments clés
• Perspective du tourisme

1. Développer le potentiel touristique dans la région en créant des produits axés sur le tourisme
durable.

2. Promouvoir le savoir local par des actions d’information et d’instruction de la société.


https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

3. Stimuler le développement socioéconomique par le tourisme durable.

• Perspective de la biodiversité

1. Mener des actions d’éducation et d’apprentissage sur le terrain pour améliorer les liens entre la
biodiversité, la gestion des systèmes écosystémiques et le tourisme.

2. Faire vivre une expérience agréable aux touristes par des échanges révélateurs avec les habitants,
et par une meilleure compréhension des problèmes culturels, sociaux et environnementaux
rencontrés par la population.

Partenariats
1. Ministère thaïlandais du Tourisme et des Sports

2. Communauté de Koh Nok, Phang Nga, Thaïlande

Durée :
Juin 2009 – août 2009

Lien avec la description complète


• www.unwto.de

Contact
• Organisation mondiale du tourisme (OMT)
Unité de conseil de l’OMT sur le tourisme et la biodiversité
Hermann-Ehlers-Str. 10
D-53113 Bonn, Allemagne
Téléphone : +49 (0) 228 - 815 0550
Fax : +49 (0) 228 - 815 0554
www.unwto.de
Produits touristiques conçus ailleurs (hors de la destination) 39

3.1 Comment les voyagistes identifient les bonnes agences de voyages


soucieuses de la conservation de la biodiversité
Il est capital que les agences touristiques locales se soucient de la conservation de la biodiversité pour
que les produits touristiques et les forfaits qui vont de pair avec eux soient bien gérés d’une façon
durable, parallèlement à la réduction ou à l’élimination de leurs incidences négatives sur la nature.

L’évaluation d’une agence touristique devra être fondée sur les critères suivants :
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

• L’attitude de l’agence ou du voyagiste local en matière de ressources naturelles :

La façon dont le voyagiste local traite les ressources naturelles peut clairement nous renseigner
sur son attitude à l’égard de la conservation de la biodiversité. Vérifier par exemple s’il s’abstient
d’influencer le comportement des animaux sauvages (en évitant de les nourrir, etc.) ou de perturber
les habitats visités, s’il veille à économiser l’eau, à réduire la consommation d’énergie, à limiter les
déchets non dégradables, etc.

• La compréhension qu’a le voyagiste local de la nécessité de produits durables :

Pour offrir une bonne rentabilité, un produit touristique doit pouvoir se maintenir durablement sur
le marché. L’agence touristique locale devra comprendre que ses premiers touristes risquent aussi
d’être les derniers si elle ne fournit pas la qualité escomptée.

En ce qui concerne les communautés indigènes et locales qui sont importantes pour que
le tourisme axé sur la biodiversité ait du succès, il conviendra de mettre au point des
outils appropriés afin de suivre et d’évaluer les incidences du tourisme sur leur bien-être
socioéconomique.

• La compréhension des bénéfices sur la durée :

La conservation de la biodiversité ne deviendra pas réalité du jour au lendemain. En conséquence,


le voyagiste devra comprendre qu’il lui faut s’engager sur le long terme et beaucoup investir pour
obtenir des résultats concrets. Le voyagiste qui pensera uniquement aux bénéfices à court terme
ne contribuera que d’une manière superficielle à la conservation de la biodiversité.

• La volonté de s’engager dans une coopération durable :

Au vu de ce qui précède, le voyagiste local devra s’engager à coopérer durablement avec ses
homologues pour s’assurer que l’argent, le temps et les efforts investis soient rentables.

• La volonté de coopérer avec les voyagistes internationaux à l’amélioration du produit :

Bien que la plupart des gens soient guidés par des principes semblables en matière de conservation,
l’existence d’expériences différentes se traduira par des points de vue distincts chez les touristes.
Il est donc important d’améliorer continuellement les produits sur la base des réactions exprimées
par les populations, les consommateurs et les voyagistes partenaires.

• L’application des principes de conservation dans la vie professionnelle au quotidien :

Le respect de la nature est un principe qui ne se limite pas au produit touristique mais qui trouve
un écho dans le travail de l’agence touristique au quotidien, par exemple dans ses locaux. Un bon
comportement consistera à utiliser du papier recyclé, à optimiser la consommation d’électricité, à
employer des produits biodégradables, etc.
40 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

3.2 Comment les voyagistes mesurent les caractéristiques d’une


destination bien gérée
Une destination bien gérée sera caractérisée par des produits touristiques et des forfaits attrayants,
compétitifs et bien gérés par les agences touristiques locales. Il existe d’autres qualités pour définir une
destination bien gérée, qui contribuent souvent au bien-être des touristes et à l’image positive de la
destination :
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

• l’amabilité et l’hospitalité de la population locale, l’accueil qu’elle réserve aux touristes et aux
activités touristiques dans la région ;

• la propreté et l’hygiène ;

• la sécurité ;

• l’accessibilité ; une destination bien gérée constitue un atout important pour la région et est donc
habituellement facile d’accès ;

• l’accès à l’information, au moyen d’un centre d’information par exemple ;

• une offre de produits locaux, sans prix excessifs ni rétribution illégale.


Produits touristiques conçus ailleurs (hors de la destination) 41

3.3 Comment les voyagistes vérifient la pérennité de l’échelon local de


la chaîne touristique
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Le développement de produits touristiques prend généralement beaucoup de temps puisqu’il comprend


une phase de préparation, de conception, de commercialisation, de mise en œuvre et d’évaluation. Il
est conseillé au voyagiste local de vérifier comment se déroule le développement des produits sur
place. Il pourra pour cela s’appuyer sur les critères suivants :

• La part de l’apport local aux produits touristiques :

L’apport local n’est pas forcément toujours d’ordre financier mais peut être un apport en nature ;
les communautés locales peuvent, par exemple, participer au recensement des sites touristiques
et à la collecte de données, fournir un lieu de réunion dans le village, etc.

• La proportion de partenaires locaux et d’habitants qui retirent un profit :

Il est important de s’assurer que la plupart des membres de la communauté participent au


développement des produits touristiques et que les bénéfices retirés sont distribués équitablement
et convenablement entre tous ceux qui y ont contribué, au lieu de revenir à une seule personne
ou à un seul groupe de la destination concernée. C’est un moyen de prévenir les jalousies et
d’instaurer des relations de travail paisibles, sans lequel le déroulement du circuit en question
risquerait de connaître des problèmes dans l’avenir.

• Le rapport entre le produit et les objectifs à long terme du village concerné :

Les produits touristiques doivent servir les objectifs à long terme du village concerné ou, du moins,
être compatibles avec eux. Sinon, les produits touristiques perdront rapidement de leur importance
dans la société locale et ne seront pas soutenus. Il est nécessaire qu’ils soient acceptés et soutenus
franchement par la communauté locale. Le processus de développement du produit risque de s’en
trouver allongé, mais il est presque certain qu’on y gagnera sur le plan de durabilité.

• L’incidence du produit touristique sur l’environnement :

Les produits touristiques qui ont des incidences négatives sur l’environnement ne doivent pas être
soutenus. Ainsi, l’afflux d’un grand nombre d’étrangers habitués à consommer abondamment et
à jeter beaucoup de déchets dans des écosystèmes naturels ou fragiles dépourvus de systèmes de
traitement des déchets suffisants peut entraîner dans ces milieux des changements nettement plus
rapides que ceux induits par les communautés locales. Il peut s’ensuivre une déstabilisation de
l’équilibre écologique. Dans une destination dont l’environnement est dégradé, les bons produits
42 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

touristiques ne trouveront pas leur place et la reprise demandera un certain temps. La pérennité
des produits touristiques, illustrée ci-dessus, est donc essentielle pour les voyagistes.

Les incidences négatives peuvent se mesurer à l’aide d’indicateurs et de systèmes simples


concernant les effets du tourisme sur l’environnement, le bien-être socioéconomique et le
patrimoine culturel. Les indicateurs de base pourront être les suivants :

– appréciation des pertes en capital naturel sous la forme de valeurs monétaires ou d’une mesure
des revenus ;
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

– appréciation d’une diminution éventuelle du capital social sous l’effet du tourisme ;

– appréciation de la contribution du tourisme à la diminution de la vulnérabilité socio-économique


de la communauté.

3.4 Comment les voyagistes ajustent la qualité et la quantité des (dans


le temps et l’espace) des biens et services touristiques soucieux de
la biodiversité
La qualité des biens touristiques (nature et culture) et du service (notamment l’hospitalité) est un facteur
essentiel au maintien de la qualité des produits touristiques. Des initiatives doivent être prises pour
conserver le milieu naturel et préserver la culture locale, tout en améliorant la qualité des services
touristiques ; parallèlement, les voyagistes doivent continuer de proposer un certain nombre de circuits
chaque année pour faire des bénéfices. Voici quelques stratégies appropriées à cette fin :

• Acquérir une bonne connaissance de la nature et de la biodiversité dans la destination :

Les animaux se montrent à des moments particuliers ; la végétation fleurit à des moments
particuliers ; et il y a des moments meilleurs que d’autres pour se baigner dans les cours d’eau. Il
est donc important d’avoir une connaissance approfondie des éléments suivants :

–– les activités saisonnières : élevage, reproduction, repas, hibernation, floraison ;

–– domaine vital des animaux ;

–– conditions atmosphériques ou microclimat,


qui peuvent influer sur les possibilités de
séjour ou d’observation ;

–– coutumes locales, qui peuvent restreindre les


possibilités de séjour ou d’observation.

• Ajuster le nombre d’activités touristiques en


fonction de la sensibilité de la nature et de la
biodiversité :

S’appuyer sur les connaissances que l’on possède


pour constituer un groupe de la taille appropriée
ou pour adapter les périodes de visite. Au
moment de commercialiser le circuit, il importe
que les voyagistes aient connaissance et tiennent
compte de la difficulté posée par l’observation
des animaux ou des végétaux visés ou par
l’accès à l’endroit prévu. Ils devront s’abstenir
de faire des promesses lorsque le résultat n’est
pas garanti.
Crédits photographiques : Indecon.
Produits touristiques conçus ailleurs (hors de la destination) 43

• Suivre et évaluer régulièrement la situation :

Il s’agit de déterminer s’il faudrait accroître, diminuer ou maintenir tel quel le nombre d’activités
touristiques. On pourra se servir, entre autres, d’indicateurs simples ou d’indicateurs de
performances pour suivre et évaluer la situation d’une manière régulière.

3.5 De quoi les voyagistes tiennent compte avant de s’allier à des


https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

partenaires locaux (partage des avantages avec les communautés)


Les voyagistes doivent vérifier la qualité des acteurs locaux de la destination avant de décider de conclure
un partenariat commercial avec eux. On commencera par des recommandations et des présentations
aux partenaires locaux, mais tout voyagiste consciencieux effectuera une évaluation ou un chiffrage
avec ses partenaires locaux. Si le résultat est bon, la confiance des voyagistes y gagnera pour la mise au
point des produits touristiques dans le cadre du partenariat et pour leur commercialisation. Il convient
de tenir compte de plusieurs choses au moment de d’évaluer les acteurs locaux, notamment ce qui suit :

Profil du produit
• Le principe retenu pour le circuit à l’issue d’un
raisonnement rigoureux, et caractérisé par le
souci de protéger l’environnement, une bonne
compréhension du contexte local et l’adoption
de mesures pour qu’une part du gâteau revienne
aux communautés, se traduira selon toute
probabilité par un produit touristique attrayant.

• La description du produit et les explications


fournies par les partenaires locaux témoignent
souvent de l’interprétation qu’ils se font du
produit et du degré de compréhension qu’ils en
ont.

• La compréhension du marché pour les produits


en question, s’il existe par exemple des produits
similaires, des touristes visés, etc.

• L’adéquation des produits avec le portefeuille


du voyagiste. Si le voyagiste s’intéresse au
tourisme communautaire, il cherchera sur place
des partenaires qui s’occupent de ce type de
produit ; s’il se concentre sur le tourisme de
nature, il favorisera les activités en pleine nature.
44 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

Qualité du personnel
• L’aptitude des partenaires lo-
caux à s’exprimer en anglais ou
dans la langue des touristes, ou
existence de bons interprètes.

• Le niveau d’instruction des par-


tenaires locaux.
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

• La connaissance qu’ont les par-


tenaires locaux des procédures
opérationnelles types qui ga-
rantissent un partage des fruits
avec les communautés, no-
tamment le paiement au juste
prix des biens et services four-
nis par les communautés.

• Le niveau de connaissance concernant les procédures et la formation du personnel.

Procédures de sécurité
• La présence de toutes les assurances requises.

• L’existence d’un plan d’urgence.

• Les connaissances des partenaires locaux en matière de premiers secours (selon qu’ils ont suivi ou
non une formation dans ce domaine).

• L’aspect extérieur et les normes techniques du matériel (embarcations, bicyclettes, etc.).

Expérience et partenariats existants


• L’expérience que les partenaires locaux ont des touristes, au vu du nombre et de la fréquence des
circuits proposés et du nombre de touristes traité.

• La situation des partenariats existants et du portefeuille correspondant, qui nous renseigne sur les
attitudes observées et sur les résultats obtenus quand on travaille avec des partenaires extérieurs.

• Les justes pratiques suivies par des partenaires locaux qui ne pensent pas qu’au profit, et leurs
bonnes relations de travail avec leur personnel.
Produits touristiques conçus ailleurs (hors de la destination) 45

3.6 Comment créer une image pour une ligne de produits (stratégie de
marque des produits)
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Crédits photographiques : Indecon.

Souvent, la destination possède déjà une image ou une identité à laquelle on peut rattacher l’image
d’un produit ou d’une ligne de produits. Il peut en résulter une identité commerciale commune à
la destination et au nouveau produit. Cela aidera également le produit à pénétrer le marché. Des
destinations comme les Seychelles, l’île Komodo, la Forêt noire ou le Québec, par exemple, bénéficient
d’une image forte déjà reconnue au plan national et international.

Un produit ou un forfait touristique nouvellement créé ne possède encore pas d’image ; lui créer une
image aidera grandement au développement du produit touristique. Il importe que la création d’une
nouvelle image s’effectue sur la base des critères suivants :

• Examiner et déterminer quel genre d’image on souhaite produire, et maintenir le choix aussi
ouvert que possible. L’image recherchée pourra avoir un rapport avec une curiosité, un service
particulier, une activité, une contribution à la conservation de la nature, des avantages pour la
communauté locale. Il faudra s’assurer que l’image est connue et largement acceptée.

• Composer et visualiser l’image du produit avant de finir le développement du produit. C’est par là
qu’un produit se distingue des autres. La conception d’une image étant une chose complexe, les
chances de succès dépendant de la compréhension que l’on a de facteurs qui peuvent favoriser la
réussite du produit ou son échec.

• Il est fondamental que l’image soit bien pensée. Le modèle retenu devra non seulement être
accepté mais aussi bien fonctionner en tant qu’image. Il devra être simple, persuasif, unique et
adapté à son objet.

• Diffuser l’image auprès des acteurs concernés à l’occasion d’interviews et d’enquêtes, par exemple.
Cela permettra au concepteur du produit de tenir compte d’avis aussi divers qu’importants qui
influeront sur la spécificité de l’image du produit.

Ne jamais sous-estimer l’importance d’une diffusion de l’image auprès des communautés locales et sur
le marché touristique. Une bonne image devrait produire une impression positive de la destination alors
même que les mesures d’amélioration effectives se poursuivent peut-être encore.

Une image est habituellement associée à des produits touristiques ou des voyagistes particuliers. Un
voyagiste consciencieux, par exemple, fera d’une liste de critères de base l’image de marque de son
entreprise. Ces critères pourront ensuite servir à démontrer aux clients que le voyagiste se conforme à
46 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

des normes reconnues. L’exemple qui suit a été donné


par un voyagiste allemand de niveau international,
Wikinger Reisen :

• participation de la population locale, qui retire


un profit direct du tourisme ;

• prix, rémunérations et conditions de travail


équitables ;
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

• préférence pour de petits fournisseurs


indépendants ;

• voyage en petits groupes ;

• souci de montrer la culture et la nature de


chaque pays visité ;

• guides qui accompagnent les clients et sont à


leur disposition 24 heures sur 24 pendant le
circuit ;

• préférence pour des établissements


d’hébergement ou des hôtels de petite taille
autant que possible ;

• conscience de l’importance des aspects culturels d’un voyage ;

• conscience de la nécessité de conserver la biodiversité ;

• affectation d’une partie des bénéfices à des projets environnementaux ;

• don d’une partie des bénéfices à la fondation George Kraus, qui soutient des projets de
développement à travers le monde ;

• maintien au niveau minimum des effets du tourisme sur l’environnement ;

• découverte de pays et cultures différents ;

• expériences souvent menées hors des sentiers battus ;

• vie au contact de la population locale ;

• refus de consommer des espèces menacées (même si elles font partie des préférences culinaires
locales).
Produits touristiques conçus ailleurs (hors de la destination) 47

3.7 Comment comparer avec d’autres produits et marchés (analyse


comparative)
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Crédits photographiques : Indecon.

Pour évaluer leurs propres produits, les voyagistes comparent souvent avec les concurrents. Mais c’est
une tâche de plus en plus difficile à cause de l’essor fulgurant des services sur Internet. Si beaucoup de
touristes continuent d’acheter des forfaits auprès des voyagistes, le recours à Internet ne cesse toutefois
de se développer. En conséquence, les consommateurs sont de plus en plus nombreux à comparer et
opposer entre eux les forfaits proposés par les voyagistes.

Un plus grand nombre de personnes se sert aujourd’hui d’Internet pour se renseigner sur un circuit,
une destination ou des voyagistes. Grâce à Internet, il est devenu beaucoup plus facile aux clients de
trouver et réserver les produits offerts au meilleur prix. La compétitivité des produits touristiques est
souvent entravée par l’existence de meilleurs moteurs de recherche, les performances des sites web des
concurrents et la possibilité d’effectuer des analyses comparatives sur Internet.

3.8 Comment capter les clients (marketing)


Avant la phase de marketing, il est important de comprendre la nature du produit à commercialiser (que
veut-on vendre ?), notamment ce qui fait sa spécificité et son intérêt par rapport à la biodiversité. L’étape
suivante consiste à répertorier les clients effectifs et potentiels, à déterminer l’origine des touristes
visés, et à vérifier s’il s’agit de touristes nationaux ou internationaux qui s’intéressent à la biodiversité
(randonneurs, amateurs d’oiseaux, etc.). Cela influera sur le type de promotion à mener et sur les
moyens à employer. Il s’y ajoute d’autres aspects importants comme le niveau de confort et de qualité,
l’éventail des expériences proposées et le niveau de communication, autant d’éléments qui font que les
produits conviennent ou non aux groupes visés. Le prix du produit est un facteur auquel il faut accorder
la plus grande attention pendant la phase de marketing. Il doit être en rapport avec le pouvoir d’achat
de la clientèle visée (combien le groupe cible serait-il prêt à payer le produit ?). La commercialisation
des produits touristiques exige un travail intense et continu d’amélioration et de promotion du produit.
48 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

Promotion
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

La promotion des produits auprès des consommateurs doit être continue. Différents éléments devront
être pris en considération quand on réfléchira à des activités et des méthodes de promotion. Le type de
support devra entrer en ligne de compte.

Il importe que l’outil promotionnel soit adapté aux besoins et aux coutumes du marché visé. En voici
quelques exemples :

• Tournées de presse pour les journalistes :

Pour la promotion de produits touristiques, il vaut toujours mieux s’adresser à des journalistes
spécialisés dans les voyages qui écrivent pour des guides ou des revues touristiques. On pourra
inviter un journaliste précis à vanter certains aspects de la destination ou du circuit ; un journaliste
d’une revue culinaire, par exemple, viendra présenter des plats traditionnels, ou un journaliste de
l’art fera un exposé sur telle ou telle action culturelle. Une tournée organisée pour des journalistes
pourra se révéler payante, mais uniquement si elle a été conçue sur mesure pour le marché cible.

• Invitation à visiter la destination (apprentissage sur le terrain) :

C’est ce qu’on appelle couramment un « voyage d’information ou de prospection ». Il permet


de mieux comprendre le produit touristique et la destination, ainsi que les partenaires locaux
potentiels. Il a également pour avantage de fournir directement aux partenaires locaux un retour
d’information dont ils peuvent se servir pour améliorer les circuits avant de les mettre sur le
marché. Un suivi de cette activité est important et on vérifiera, par exemple, si les réponses aux
informations reçues ont été mises en application. Dans ce cas, le mieux est d’inviter des intervenants
liés aux activités touristiques ou au produit touristique ainsi que les futurs collaborateurs – autres
voyagistes, locaux et régionaux, directeurs d’hôtel, communauté locale, etc.

Marketing
Les activités de marketing consistent à vanter aux visiteurs potentiels les caractéristiques les plus
séduisantes du produit. Elles doivent avoir principalement pour but d’attirer les marchés visés dans le
cadre d’un plan de commercialisation intégré incluant le conditionnement du produit, les canaux de
distribution et des activités de promotion comme celles qui suivent :

• inviter des agents de voyages à visiter la destination (apprentissage sur le terrain) ;

• faire de la publicité ;

• établir des liens de coopération avec les représentants de chaque pays (publicité concertée) ;
Produits touristiques conçus ailleurs (hors de la destination) 49

• envoyer des courriers et des lettres d’information aux clients ;

• organiser des séances de photographie ou des diaporamas pour les clients ;

• organiser des concours ;

• informer les clients sur le déroulement du circuit au moyen de blogs ;

• distribuer des brochures intéressantes et détaillées dans un souci de crédibilité et d’honnêteté ;


https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

• créer de bons sites web en s’efforçant d’optimiser constamment les résultats produits par les
moteurs de recherche.

3.9 Comment maintenir le cycle de vie d’un produit ou d’un ensemble


de produits

Tous les produits touristiques évoluent selon un processus naturel qu’on appelle cycle de vie. Le cycle
de vie d’un produit pourra prendre fin pour plusieurs raisons :

• Lorsque ses partenaires locaux proposent des produits nouveaux et de meilleure facture, le
voyagiste passe à ces nouveaux produits. Il abandonnera par exemple les croisières fluviales pour
se tourner vers des forfaits structurés autour des activités de descente en eaux vives.

• D’autres voyagistes ou des concurrents innoveront pour mettre au point des produits touristiques
nouveaux qui finiront par s’imposer et qui modifieront leur positionnement sur le marché.

• Ni le voyagiste ni ses partenaires locaux ne se sont souciés de développer ou d’améliorer le


produit, ce qui a entraîné son déclin.

• Les voyagistes ont épuisé toute leur clientèle potentielle ; il n’y a plus de touristes susceptibles de
réserver le produit.

• Le produit touristique disparaît de lui-même parce que le voyagiste s’intéresse à autre chose, à
cause d’un développement touristique incontrôlé, etc.

• La qualité du produit a baissé, par exemple à la suite d’une dégradation de l’environnement.


50 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

Il est important d’anticiper rapidement la perte de popularité d’un produit touristique pour inverser la
tendance. Il y a pour cela divers remèdes possibles :

• Les partenaires locaux et le voyagiste doivent se concerter activement et analyser la concurrence,


non seulement dans la destination mais également du point de vue du voyagiste.

• Les deux parties doivent faire leur autocritique et se montrer transparentes. Il leur faudra peut-être
améliorer ou modifier le produit.
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Il est primordial de s’informer continuellement, au moyen d’enquêtes d’opinion, sur la façon dont
les clients perçoivent le produit. On pourra également procéder à des interviews auprès d’un petit
échantillon de clients.

Le voyagiste et ses partenaires locaux doivent constamment se remettre en question et s’adapter au


marché. Il est également utile de maintenir une communication active avec les clients à propos des
services et même pour leur faire part de petites nouvelles ou de changements mineurs.

Perfectionnement du produit
Même si les produits touristiques remportent du succès, il n’est pas superflu de les perfectionner
régulièrement, en utilisant notamment les moyens suivants :

• en enquêtant auprès des clients pour connaître leur profil et leurs habitudes de voyage ;

• en revoyant régulièrement la durée et le contenu des circuits, et en leur apportant les changements
éventuellement nécessaires ;

• en se concentrant sur les régions visées par les propositions exclusives de vente (USP).

Malheureusement, il est parfois impossible d’éviter le déclin (la perte de popularité) d’un produit
touristique. Ainsi, le cyclisme n’a plus la cote et il est inutile d’essayer de l’imposer sur le marché.
On évitera de prolonger inconsidérément la vie d’un produit. S’il meurt toutefois de mort naturelle à
cause d’un désintérêt de l’opérateur, les partenaires locaux devront chercher à s’allier à de nouveaux
voyagistes et développer de nouveaux produits avec eux. Les partenaires locaux doivent toujours
évoluer et rester à l’affût de nouvelles clientèles.
Chapitre 4

Exemples de bonnes pratiques


et leçons tirées
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Cas d’école n° 4
Piste cyclable dans le parc national de Tai Muang National, province de
Phang Nga – Pays-région : Thaïlande

Résumé
Le tsunami de 2004 a lourdement endommagé des écosystèmes précieux et les moyens de subsistance
sur la côte d’Andaman en Thaïlande, notamment le parc national de Tai Muang, riche réserve de divers
écosystèmes, dont une forêt côtière, une mangrove et une forêt marécageuse ainsi qu’un récif corallien.
Plusieurs initiatives ont été engagées à cet endroit dans le cadre du projet de l’OMT (2007-2009) pour
développer un écotourisme communautaire qui soit propice à la conservation de la nature grâce à une
gestion associant les communautés et les autorités locales.

Une de ces initiatives, la piste cyclable de Tai Muang, a été lancée conjointement par la population
de Tab Yang, les autorités locales et la direction du parc national de Tai Muang National. Quatre pistes
cyclables ont été tracées qui traversent le parc et desservent les villages voisins, permettant aux touristes
de découvrir des sites naturels et culturels à proximité du parc national de Tai Muang. Une des pistes
amène les visiteurs au lieu de ponte des tortues de mer, une autre dans de vieux villages aux maisons et
aux bâtiments magnifiques où des plats délicieux leur sont servis. Une autre piste leur fait traverser un
beau paysage rural préservé des voitures et puis une dernière leur permettant d’approcher des cascades
spectaculaires.

Ces produits offrent aux habitants la possibilité d’acquérir de nouvelles compétences et de trouver un
emploi en tant qu’agents de gestion du centre de service ou d’entretien des bicyclettes, ou bien encore
à titre de guides. Ils favorisent également la coopération entre la communauté locale et la direction du
parc national.

Objectifs
1. Développer des produits touristiques axés sur la nature.

2. Relier entre elles par différentes pistes cyclables les offres touristiques communautaires existantes
à l’intérieur et aux alentours du parc national de Tai Muang.

3. Offrir aux habitants et aux touristes la possibilité d’explorer la flore et la faune pour faire en sorte
que le milieu environnant soit mieux apprécié et protégé.

Éléments clés
• Perspective du tourisme :

–– L’ouverture de quatre pistes cyclables permettant de découvrir divers sites naturels et culturels à
proximité du parc national de Tai Muang se traduira par un renforcement du potentiel touristique
du parc national de Tai Muang ainsi que par un resserrement des liens et une meilleure
52 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

compréhension des communautés locales et de leurs coutumes. Elle contribuera également à la


multiplication des possibilités de formation, à l’amélioration des revenus et au développement
des ressources humaines.

• Perspective de la biodiversité :

–– L’exposition, grâce à l’aménagement de pistes cyclables, à divers écosystèmes et la préservation


d’animaux menacés comme les tortues de mer ainsi que de diverses espèces de flore et de
faune du parc national de Tai Muang feront que l’on connaîtra et que l’on comprendra mieux
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

les liens entre le tourisme et la conservation de la biodiversité pour le bien des habitants et des
touristes.

Partenariat
Ministère du Tourisme et des Sports – Thaïlande

Administration du tourisme et des sports de Phang Nga – Thaïlande

Communautés locales de Tai Muang – Thaïlande

Durée/État d’avancement
2007 – 2009 (l’opération, encadrée par la Tab Yang Bike Association, continue de remporter du succès)

Lien avec la description complète


Pour plus de renseignements en ligne : www.unwto.de

Contact
• Organisation mondiale du tourisme (OMT)
Unité de conseil de l’OMT sur le tourisme et la biodiversité
Hermann-Ehlers-Str. 10
D-53113 Bonn, Allemagne
Téléphone : +49 (0) 228 - 815 0550
Fax : +49 (0) 228 - 815 0554
www.unwto.de
Exemples de bonnes pratiques et leçons tirées 53

4.1 Développement de produits touristiques à l’initiative d’acteurs


locaux : développement d’un produit touristique fondé sur la
biodiversité : « Adoptez un corail »
Pangandaran est une destination de l’ouest de Java très
fréquentée par les touristes nationaux et internationaux,
qui sont attirés par ses richesses tant naturelles que
culturelles. Mais Pangandaran connaît aujourd’hui
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

de graves problèmes, entre autres une dégradation et


un dépeuplement de son biote marin provoqués par
plusieurs facteurs : prélèvements incontrôlés par les
habitants et les touristes, application déficiente de la
loi, gestion défectueuse, et dimension éducative peu
présente dans les activités proposées aux visiteurs.

Voilà pourquoi il est impératif d’innover pour


sensibiliser les habitants comme les visiteurs à la
nécessité impérieuse de conserver les ressources
naturelles et d’encourager les initiatives destinées à
préserver la biodiversité marine, qui constituent des
atouts touristiques et un gagne-pain pour la population
locale en plus de la valeur qu’elle représentent en tant
que telles. INDECON (organisme important et très
actif dans le domaine de l’écotourisme en Indonésie)
s’est associé au Groupe de travail local (Local Working
Group, ou LWG, groupe mis sur pied dans le cadre du
projet de l’OMT) et à KMPP (Kelompok Masyarakat
Peduli Pesisir), groupe communautaire local qui
s’intéresse surtout à la préservation des côtes, pour
lancer un programme de réhabilitation du récif corallien consistant à construire un récif artificiel.
Cette initiative a été menée au titre du programme de développement touristique de l’OMT pour la
conservation de la biodiversité à Pangandaran afin de soutenir les activités durables qui visent à limiter
la destruction du récif corallien et du biote marin.

Pour aider à pérenniser l’opération de réhabilitation, le programme s’est enrichi d’un circuit touristique
dénommé « Adoptez un corail ». Ce circuit a essentiellement pour but de sensibiliser davantage la
population locale et les touristes à l’importance des récifs coralliens. Il se veut une illustration de la
contribution directe que les activités touristiques peuvent apporter à la conservation de la nature.

4.2 Processus de développement du produit touristique


Indecon, le LWG et KMPP sont passés par plusieurs étapes pour mettre au point le circuit d’adoption d’un
corail. Dans un premier temps, ils ont imaginé le programme de transplantation, avant de développer
le produit proprement dit. Le cheminement suivi est décrit ci-après.

1. Recueillir des données sur les actifs naturels :

Ce travail a consisté à étudier l’état des zones maritimes et du récif corallien autour de
Pangandaran, en prenant notamment en considération la situation telle qu’elle était, les indicateurs
biologiques, la saison, l’activité de pêche et l’activité touristique. Un relevé a ensuite été effectué
de l’emplacement et de la nature du récif corallien. Encadrée par Indecon, l’étude a été réalisée
par KMPP et LWG en association avec d’autres acteurs locaux.
54 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

2. Tenir plusieurs réunions pour débattre et faire une analyse :

–– du principe du produit en mettant en regard la méthode de transplantation proposée et l’activité


touristique, notamment en harmonisant et en contrôlant le programme d’exécution ;

–– de la capacité de KMPP en ressources humaines et du matériel disponible ;

–– de la bonne saison pour procéder à la transplantation et au suivi ;

–– de l’état du bateau et du matériel de sécurité.


https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

3. Tenir une réunion avec l’administration de la réserve naturelle pour parvenir à un accord sur
l’activité proposée et sur les mécanismes à prévoir (permis, droit d’entrée, etc.).

4. Effectuer un essai de transplantation et poursuivre la mise au point finale du programme.

5. Produire des documents d’information sur la transplantation.

6. Définir et choisir le marché cible, ses besoins et ses préférences.

7. Définir l’itinéraire du produit.

8. Élaborer une structure tarifaire et calculer le prix ; puis effectuer les ajustements nécessaires à la
suite de la mise à l’essai.

9. Élaborer une stratégie de marketing.

10. Préparer et imprimer du matériel de promotion et un certificat pour les adoptants.

11. Effectuer une tournée de presse (à destination des journalistes) et un voyage d’essai (à destination
des écoliers de la localité) pour promouvoir le circuit d’adoption d’un corail et le contenu éducatif
du programme afin de contribuer à la réhabilitation du récif corallien.

12. Organiser un voyage d’information pour les voyagistes visés de la province comme du pays.

13. Encourager LWG à mener une campagne sur la réhabilitation des coraux et la préservation des
côtes, et diffuser de l’information spécialement pour les pêcheurs.

4.3 Processus de développement d’un circuit à forfait


Une des stratégies employées pour introduire les produits touristiques nouvellement créés à Pangandaran
a consisté à assembler des forfaits associant ces nouveaux produits à ceux d’autres destinations. Le
marché cible a été choisi au cours de l’étape suivante. Pour ce forfait particulier, le marché cible réside
Exemples de bonnes pratiques et leçons tirées 55

dans les touristes internationaux, surtout européens. La conjugaison d’un circuit à forfait avec des
destinations très réputées devrait inciter des voyagistes internationaux à tisser des partenariats avec les
opérateurs locaux, ainsi que séduire les touristes internationaux.

Le thème retenu combine activités dans la nature et activités culturelles, en mettant l’accent sur les
activités de nature pour leur valeur éducative et pour leur contribution à la conservation de la nature.
Les activités culturelles mettent en lumière le principe d’une distribution des fruits du tourisme à la
population villageoise et d’une contribution à la préservation de la culture et des arts locaux.
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Il est capital qu’un circuit à forfait présente un intérêt ou un attrait particulier pour séduire des touristes.
Dans ce cas, les produits de Pangandaran ont été conjugués à ceux d’une autre destination qui figure
parmi les « stars » du marché touristique : le temple de Borobudur. Site inscrit au Patrimoine culturel de
l’humanité, le temple de Borobudur est un lieu de classe mondiale. Pangandaran exploite cet avantage
mais détient également des atouts qui lui sont propres pour enrichir le circuit. Toutefois, il importe de
planifier méticuleusement les diverses activités pour éviter les doublons avec les autres destinations.
L’accessibilité et la durée des trajets sont d’autres facteurs dont il faut attentivement tenir compte
lorsqu’on panache les activités entre plusieurs destinations.

4.4 Leçons tirées

Cette activité sensibilise la population et les autorités locales au fait que le tourisme peut contribuer
à la conservation de la nature. En outre, le gouvernement a compris qu’il avait intérêt à participer au
programme d’adoption d’un corail. Les hôtels sont prêts à mettre leurs installations à disposition à des
fins de marketing. Les médias se montrent également coopératifs : Green Radio, Jakarta a lancé un
programme dans lequel elle encourage les auditeurs à adopter un corail à Pangandaran.
56 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

4.5 Promotion dans les médias


On trouvera ci-dessous la brochure composée pour l’adoption d’un corail, un des produits touristiques
développés à Pangandaran. Elle présente le circuit à forfait correspondant, qui conjugue le circuit
proprement dit, d’autres produits proposés à Pangandaran et des activités organisées à Borobudur.
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Exemples de bonnes pratiques et leçons tirées


57
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131
Chapitre 5

Recommandations
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Crédits photographiques : Klimova, K.

Les activités touristiques liées à la biodiversité doivent s’inscrire dans le cadre de plans et de stratégies de
développement spécifiques pour que le produit touristique se développe en parallèle avec des pratiques
environnementales, une participation de la communauté et un développement socioéconomique
durables.

Pour mettre au point tout produit touristique lié à la biodiversité, les concepteurs et voyagistes locaux
doivent comprendre qu’il est important que la communauté participe au développement du produit.
L’implication de la communauté offre la garantie que la culture traditionnelle et indigène et le tissu
social resteront intacts à mesure que le tourisme prendra de l’essor.

Les concepteurs de produits et les voyagistes locaux doivent bien voir que, pour que des produits
du tourisme durable aient du succès, il est nécessaire de mener les activités suivantes, telles qu’elles
ressortent du guide :

• Les concepteurs et voyagistes locaux doivent savoir bien communiquer de manière à planifier,
gérer, commercialiser et suivre conjointement des produits touristiques axés sur la biodiversité.

• Bien définir les zones naturelles que l’on veut faire découvrir aux clients en respectant la capacité
d’accueil pour ne pas endommager les habitats et les espèces. Les concepteurs de produits et
voyagistes locaux doivent dresser un inventaire du tourisme durable en déterminant ce que l’on
souhaite commercialiser, de quelle façon, et ce que l’on veut montrer aux touristes. Des inventaires
systématiques et par catégories constituent la base des campagnes de marketing et de promotion
nécessaires, outre qu’ils complètent et facilitent le développement de produits touristiques sur le
long terme.

• Il est capital de monter des campagnes soutenues, distinctives et originales pour mettre en
valeur l’importance et l’attrait des lieux touristiques, et sensibiliser le public et la communauté
internationale à la biodiversité. Cela devra aller de pair avec la mise en place et le maintien
des infrastructures matérielles et des opérations appropriées aux activités de tourisme durable
recherchées.
60 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

• Il est particulièrement recommandé d’adopter un plan de gestion des produits touristiques


qui comporte un volet sur la gestion du tourisme durable et la conservation. Il devra indiquer
clairement ce qu’il est possible ou nécessaire de faire.

• Il importe que les concepteurs de produits et voyagistes locaux participent à des programmes de
formation continue. Ces programmes devront aborder des sujets comme la conservation de la
biodiversité, l’écologie et la zoologie, les interactions entre l’être humain et l’environnement, les
cultures traditionnelles et locales, etc.
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Dernière recommandation à l’adresse des concepteurs de produits et voyagistes locaux : veiller


à développer des produits touristiques qui non seulement soient représentatifs d’une biodiversité
attrayante et durable et de destinations écologiques, mais qui contribuent également à la conservation
de la biodiversité.

L’OMT est consciente du fait que bien que ce guide pratique se veuille une introduction au développement
de produits touristiques liés à la biodiversité, il ne doit pas constituer l’unique guide employé par les
concepteurs de produits et voyagistes locaux pour la mise au point des produits mais qu’il doit aller de
pair avec d’autres lignes directrices sur le développement de produits touristiques durables et guides de
bonnes pratiques.

L’OMT veillera à réviser et améliorer constamment ce premier guide pratique sur le développement de
produits touristiques axés sur la biodiversité et sera heureuse, à ce titre, de recevoir les commentaires
des utilisateurs, des institutions et du public.
Glossaire
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Biodiversité : l’article 2 de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB) définit
la diversité biologique comme suit : « variabilité des organismes vivants de toutes origines, dont
les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques, et les complexes écologiques
dont ils font partie, ce qui comprend la diversité à l’intérieur des espèces, entre les espèces et celle
des écosystèmes. »

Renforcement des capacités : il englobe les capacités humaines, scientifiques, technologiques,


organisationnelles, institutionnelles et en ressources nationales d’un pays. Il a fondamentalement
pour objet, entre autres, d’améliorer la capacité d’évaluer et de régler les questions cruciales relatives
au choix d’une politique et aux modes de mise en œuvre parmi les actions de développement
possibles, par une bonne compréhension du potentiel et des limites de l’environnement, ainsi que
des besoins socioculturels et économiques ressentis par la population du pays concerné.
Source : définition de l’Agenda 21, chapitre 37, CNUCED, 1992.

Convention sur la diversité biologique (CDB) : la Convention sur la diversité biologique (CDB) est
entrée en vigueur le 29 décembre 1993. Elle poursuit trois objectifs principaux :

1. La conservation de la diversité biologique.

2. L’utilisation raisonnée des éléments de la diversité biologique.

3. Un partage juste et équitable des bénéfices produits par l’utilisation des ressources génétiques.
Source : www.cbd.int

Directives de la CDB sur la biodiversité et le développement touristique : directives internationales


adoptées pour les activités liées au développement du tourisme durable dans les écosystèmes
et habitats terrestres, marins et côtiers vulnérables qui présentent une grande importance pour
la diversité biologique et les zones protégées, notamment pour les écosystèmes riverains et
montagneux fragiles.
Source : www.cbd.int/tourism/guidelines.shtml

Écosystème : « Ensemble dynamique de populations de végétaux, d’animaux et de micro-organismes,


dont l’environnement non vivant fait office d’unité fonctionnelle. »
Source : article 2 de la Convention.

Démarche écosystémique : « Stratégie pour la gestion intégrée des ressources terrestres, aquatiques et
vivantes qui favorise la conservation et l’utilisation raisonnée d’une manière équitable. Ainsi, la
démarche écosystémique aidera à trouver un équilibre entre les trois objectifs de la Convention :
conservation, utilisation raisonnée, partage juste et équitable des bénéfices produits par l’utilisation
des ressources génétiques. Elle s’appuie sur l’application de méthodes scientifiques appropriées
axées sur le niveau d’organisation biologique, ce qui englobe les principaux processus, fonctions
et interactions entre les organismes et avec leur environnement. Elle part du principe que les êtres
humains, avec leur diversité culturelle, font partie intégrante de nombreux écosystèmes. »
Source : Extrait du glossaire des Directives de la CDB sur la biodiversité et le développement touristique. Source : http://www.
biodiv.org/doc/reviews/tour-glossary-en.doc

Services écosystémiques : « Les services écosystémiques désignent les avantages que les gens retirent
des écosystèmes. Ils comprennent les services d’approvisionnement – en nourriture, en eau, etc. –,
les services de régulation relatifs aux inondations, à la sécheresse, à la dégradation des terres
et aux maladies, par exemple, les services d’entretien concernant notamment la formation des
sols et le cycle des substances nutritives, et les services culturels qui procurent des avantages
62 Guide pratique pour développer des produits touristiques liés à la biodiversité

non matériels sur le plan récréatif, spirituel ou religieux, entre autres. » Millennium Assessment
Reports, Ecosystems and Human Well-being: A Framework for Assessment.
Source : http://www.millenniumassessment.org/documents/document.48.aspx.pdf

Écotourisme : l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) définit l’écotourisme comme une forme de
tourisme présentant les caractéristiques suivantes :

• Toutes les formes de tourisme axées sur la nature sous lesquelles la principale motivation
des touristes réside dans l’observation et l’appréciation de la nature ainsi que des cultures
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

traditionnelles existant dans les zones naturelles.

• L’écotourisme revêt une dimension éducative et explicative.

• Il est organisé généralement mais pas exclusivement pour de petits groupes par des organismes
spécialisés et de petites entreprises locales. De même, des voyagistes de dimensions variables
organisent, exploitent ou commercialisent des circuits écotouristiques, généralement pour
de petits groupes.

• Ses incidences négatives sur l’environnement naturel et socioculturel sont limitées.

• Il favorise la protection des zones naturelles :

–– en se traduisant par des retombées économiques pour les communautés d’accueil, les
organisations et les autorités locales chargées de préserver les zones naturelles ;

–– en créant des emplois et des sources de revenus pour les communautés locales ;

–– en faisant mieux prendre conscience aux habitants et aux touristes de la nécessité de


conserver les actifs naturels et culturels.
Source : Organisation mondiale du tourisme (2001), The British Ecotourism Market – Special Report

Communautés/populations locales : les communautés ou populations locales sont des groupes de


personnes vivant dans une zone géographique donnée et qui ont en commun un même intérêt ou
une même vision des choses. Pour les besoins du présent guide pratique, la communauté locale
s’entend par rapport à sa situation géographique, c’est-à-dire à sa structure en quartiers, et par
rapport à son identité sur le plan de l’âge, du sexe, de la race et des besoins éducatifs.
Source : adaptation du document http://www.museums-sheffield.org.uk/pdfs/wpmapx5.pdf

Budget de marketing : estimation des coûts à prévoir pour commercialiser les produits ou services
touristiques.

Plan de commercialisation : le plan de commercialisation d’une destination classique comporte quatre


volets : produit, situation physique (canaux et lieux de diffusion), promotion et prix.
Source : Organisation mondiale du tourisme (2007), A Practical Guide to Tourism Destination Management.

Suivi : travail permanent d’observation et d’évaluation permettant de détecter les changements touchant
à l’intégrité naturelle d’un lieu, d’une population (groupe, race ou clan) ou d’une autre entité par
rapport à un état de référence.
Source : Australian Natural Heritage Charter.

Ligne de produits : ensemble de produits touristiques connexes proposé par une destination touristique
donnée.

Tourisme durable : s’inspirant de la définition du développement durable au sens large en tant que «
mode de développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre
la capacité des générations futures à répondre aux leurs » (Commission Brundtland,1987), l’OMT
définit le tourisme durable comme un tourisme « qui tient pleinement compte de ses impacts
économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des
visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil ».
Source : Organisation mondiale du tourisme (2005), Vers un tourisme durable – Guide à l’usage des décideurs
Glossaire 63

Utilisation raisonnée : utilisation d’éléments de la diversité biologique d’une manière et à un rythme qui
n’entraînent pas un appauvrissement de la diversité biologique sur le long terme et qui maintiennent
ainsi sa capacité de satisfaire aux besoins et aux aspirations des générations présentes et futures.
Source : Extrait du glossaire des Directives de la CDB sur la biodiversité et le développement touristique. Source : http://www.
biodiv.org/doc/reviews/tour-glossary-en.doc

Acteurs (du tourisme) : personnes qui résident dans la région ou qui possèdent un intérêt dans
le développement : membres des communautés, ONG environnementales, sociales et
communautaires, responsables des ressources naturelles, de la planification et d’administrations
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

publiques, propriétaires d’hôtel, voyagistes, guides, transporteurs et représentants d’autres services


connexes du secteur privé.
Source : Extrait du glossaire des Directives de la CDB sur la biodiversité et le développement touristique. Source : http://www.
biodiv.org/doc/reviews/tour-glossary-en.doc
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131
Bibliographie
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

Australian Heritage Commission (2002), Australian Natural Heritage Charter: For the Conservation of Places
of Natural Heritage Significance (2002), Commonwealth Australia, deuxième édition, Australian Heritage
Commission, Canberra.

Butler, R. W. (1980), « The Concept of a Tourist Area Cycle of Evolution – Implications for Management of
Resources », dans : Canadian Geographer, 14, p. 5-12. (Voir aussi : Organisation mondiale du tourisme (2007),
A Practical Guide to Tourism Destination Management, OMT, Madrid.)

Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement (1992), « National Mechanism and
International Cooperation for Capacity-building in Developing Countries », dans : Agenda 21, chapitre 37,
CNUCED (en ligne), consultable à l’adresse : http://habitat.igc.org/agenda21/a21-37.htm.

Costas, Ch. ; Hillel, O. ; Matus, S. et Sweeting, J. (2003), Tourism and Biodiversity – Mapping Tourism’s Global
Footprint (en ligne), consultable à l’adresse : http://www.unep.fr/shared/publications/pdf/WEBx0016x
PATourismFootprint.pdf.

Ecological Tourism in Europe and UNESCO MaB (2007), The Trail Planning Guide – An Insight into the Process of
Planning Interpretive Trails: Principles and Recommendations, ETE, Bonn.

International Council for Local Environmental Initiative (1999), « Tourism and Sustainable Development », dans :
Sustainable Tourism – A Local Authority Perspective, Background paper No. 3, ICLEI, New York (en ligne),
consultable à l’adresse : http://www.un.org/esa/sustdev/csd/iclei.pdf.

Millennium Ecosystem Assessment (2005), Ecosystem and Human Well-being: Synthesis, Island Press, Washington,
DC.

Organisation mondiale du tourisme (2007), A Practical Guide to Tourism Destination Management, OMT, Madrid.

Organisation mondiale du tourisme (2005), Vers un tourisme durable – Guide à l’usage des décideurs, OMT,
Madrid.

Organisation mondiale du tourisme (2002), Le marché britannique de l’écotourisme, OMT, Madrid.

Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (2009), Convention sur la diversité biologique 2009, Un
guide des bonnes pratiques – Le tourisme pour la nature et le développement, Secrétariat de la Convention sur
la diversité biologique, Montréal.

Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, Convention de la Convention sur la diversité biologique
(2007), Managing Tourism and Biodiversity – User’s Manual on CBD Guidelines on Biodiversity and Tourism
Development, Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, Montréal.

Sheffield Galleries and Museum Trusts (sans date), WPMP Community Involvement Strategy (en ligne), consultable
à l’adresse : http://www.museums-sheffield.org.uk/pdfs/wpmapx5.pdf.
https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284414130 - Thursday, September 09, 2021 6:50:44 AM - IP Address:200.113.238.131

You might also like