Professional Documents
Culture Documents
Chapitre I
Chapitre I
1. Définition :
Un plancher est une aire généralement plane, destinée à limiter les étages et à supporter les
revêtements de sols.
- une fonction de résistance mécanique, il doit supporter son poids propre et les surcharges.
- une fonction d’isolation acoustique et thermique qui peut être assurée complémentairement
par un faux plafond ou un revêtement de sol approprié.
2. Différents types :
Les planchers rencontrés dans les bâtiments de destinations diverses ou dans les constructions
industrielles se classent en trois grandes catégories :
- les planchers constitués d’une dalle associée { des poutres secondaires et principales
Les planchers dalles sont constitués d’une dalle pleine reposant sur des points d’appuis isolés,
constitués par des poteaux. Lorsque que ces derniers ont la tête évasée on appelle cette
structure plancher champignon.
Les planchers { poutrelles (planchers mixtes) sont constitués d’une dalle de compression coulée
sur place sur des poutrelles préfabriquées en béton armé ou précontraint ou sur une charpente
métallique. Le coffrage est obtenu par des prédalles ou des corps creux (entrevous en béton ou
en terre cuite).
Les prédalles sont des dalles préfabriquées de faible épaisseur (4 à 5 cm) destinées à former la
partie inférieure armée d’une dalle pleine, la dalle ainsi constituée présentant en phase finale un
comportement monolithique.
Les entrevous en terre cuite ou en béton prennent appui sur les poutrelles afin d’obtenir un
plafond uni { l’étage inférieur.
a. Définition : Les planchers à corps creux sont composés de trois (3) éléments principaux :
- les corps creux ou "entrevous " qui servent de coffrage perdu (ressemblent à des parpaings),
- les poutrelles en béton armé ou précontraint qui assurent la tenue de l'ensemble et reprennent
les efforts de traction grâce à leurs armatures,
- une dalle de compression légèrement armée avec une épaisseur de 4 à 6 cm coulée sur les
entrevous qui reprend les efforts de compression.
𝐿𝑚𝑎𝑥
≥
22,5
Avec
Lmax : travée maximale entre nus d’appuis dans le sens de la disposition des poutrelles
Selon le DTR B.C 2.2, on trouve les types suivants (12+4, 16+4, 20+4, 20+5 et 25+5).
Et h= hCC + hDC (hCC = hauteur du corps creux et hDC = hauteur de la dalle de compression)
- Critère de continuité : lorsque les portées sont presque égales dans les deux directions, on
prend le sens ou il y’a le plus d’appuis (car les appuis soulagent la poutre).
Les poutrelles : Les poutrelles se calculent comme des sections en Té à la flexion simple (car la
nervure est solidaire avec la dalle de compression)
𝑏 − 𝑏0 𝑙𝑥 𝑙𝑦
≤ min
( , )
2 2 10
Avec :
lx : distance entre nus d’appuis entre deux éléments calculés (ici entre deux poutrelles)
lx = l0 – b0, l0 : l’entre axes des poutrelles en général les poutrelles espacées de 60cm { 65 cm.
ly : travée minimale entre nus d’appuis dans le sens de la disposition des poutrelles.
q = P0 xl0
{ L’ELS : qS = (G + Q) l0
Les sollicitations dans les poutrelles (M et V) seront calculées par des méthodes appropriées
applicable au béton armé (BA) (méthode de la RDM dans le cas de l’isostatique, méthode
forfaitaire ou méthode de Caquot dans le cas des poutres continues).
Si : 50 ≤ 𝑙𝑜 ≤ 80cm
4𝑥𝑙0
𝐴 ⊥=
𝑓𝑒
Si : 𝑙𝑜 < 50
200
𝐴 ⊥=
𝑓𝑒
𝐴⊥
𝐴//= 2
L’objectif de cette partie est de présenter les méthodes de calcul des sollicitations (moment
fléchissant et effort tranchant) dans les poutres et planchers continus.
3 Master 1 Option : Structures Responsable de matière : A. BOUKELLOUDA
Cours Module : Calcul des éléments secondaires en Béton Armé (CES) 2019/2020
Comme nous le verrons, ces méthodes sont adaptées au matériau béton armé puisqu’elles
prennent en compte les capacités d’adaptation et le phénomène d’amortissement du béton armé.
Selon que les quatre conditions suivantes sont vérifiées ou pas, on appliquera différentes
méthodes (B.6.2, 2).
Pour déterminer les moments sur appui et en travée, il est possible d’utiliser la méthode
forfaitaire si les quatre conditions a, b, c et d sont vérifiées
Valeurs des moments : Les valeurs des moments en travée Mt et les moments en valeurs
absolues sur appui de gauche et de droite respectivement Mg et Md doivent vérifiés :
𝑀𝑔+𝑀𝑑
𝑀𝑡 + 2
≥ max(1,05 ; 1 + 0,3 ∝)𝑀0 … … … … … … … … … . . … …(1)
1,2 + 0,3 ∝
𝑀𝑡 ≥ 𝑀0 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑎 𝑡𝑎𝑟𝑣é𝑒 𝑑𝑒 𝑟𝑖𝑣𝑒
2
…………………(2)
1 + 0,3 ∝
𝑀𝑡 ≥ 𝑀0 𝑃𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑎 𝑡𝑎𝑟𝑣é𝑒 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑚è𝑑𝑖𝑎𝑖𝑟𝑒
2
3- la valeur absolue de chaque moment sur appui intermédiaire doit être au moins égale à :
0,5 M0 pour les appuis voisins des appuis de rive d’une poutre { plus de deux travées,
0,4 M0 pour les autres appuis intermédiaires d’une poutre { plus de trois travées.
𝑄
∝=
𝐺+𝑄
Figure 2. Les moments sur appuis pour des poutres à deux travées et plus de deux travées
donnés par la méthode forfaitaire
Remarque : lorsque sur l’appui de rive, la poutre solidaire d’un poteau ou d’une poutre, il
convient de disposer sur cet appui des aciers supérieurs de fissuration pour équilibrer un
moment fictif Ma = - 0,15 M0 (prescriptions de BAEL 91/99).
Pour déterminer la valeur de l’effort tranchant aux appuis, ce dérnier es calculé en supposant
une discontinuité entre les travées c’est –à- dire l’effort tranchant hyperstatique est confondu
avec l’effort tranchant isostatique, sauf pour les appuis voisins des appuis de rive en majorant
l’effort tranchant isostatique de :
Figure 3. Valeur forfaitaire de l’effort tranchant dans les poutres continues { deux
travées et plus de deux travées
Application :
Solution :
4-FPN
Toutes les conditions de la méthode forfaitaire sont satisfaites on applique cette méthode pour
ce type de poutrelle
{ L’ELS : qS = (G + Q) l0 = 4,22KN/m
MA=MD =0 (appuis de rives) sauf le BAEL exige de mettre les aciers de fissuration pour
équilibrer un mmt fictif Ma = - 0,15 M0, avec M0 = Max (M01 ; M03) = M03 = q (l3)²/8
MB = - 0, 5 M0 = - 0, 5 max (M01, M02) = -0, 5 M02 MC = - 0,5 M0 = - 0,5 max (M02, M03) = -0,5 M02
ELU : MB = - 5,0 KNm , ELS : MB = - 3,61 KNm ELU : MC = - 5,0 KNm , ELS : MC = - 3,61 KNm
N.B: les moments aux appuis sont négatifs mais pour le calcul de Mt par la méthode forfaitaire,
on les remplace par leurs valeurs absolues.
1+0,3∝
𝑄 2
= 1,069
∝= 𝐺+𝑄
= 0,230 1,2+0,3∝
2
= 1,269
Travée AB (TR)
𝑀𝐴 + 𝑀𝐵
𝑀𝑡𝐴𝐵 = (1,05; 1,069)𝑀01
≥ max
2
𝑀𝐵
𝑀𝑡𝐴𝐵 ≥ 1,069𝑀01 − avec : MB = -0, 5 M02
2
Entre (1) et (2) et soit à la limite ELU : 𝑀𝑡𝐴𝐵 = 5,50 𝐾𝑁𝑚 ; ELS : 𝑀𝑡𝐴𝐵 = 3,97 𝐾𝑁𝑚
Travée BC (TI)
𝑀𝐵 + 𝑀𝐶
𝑀𝑡𝐵𝐶 = (1,05; 1,069)𝑀02
≥ max
2
𝑀𝐵+𝑀𝐶
𝑀𝑡𝐵𝐶 ≥ 1,069𝑀02 − ( ) avec : MB =MC = -0, 5 M02
2
Travée CD (TR)
𝑀𝐶 + 𝑀𝐷
𝑀𝑡𝐶𝐷 = (1,05; 1,069)𝑀03
≥ max
2
𝑀𝐶
𝑀𝑡𝐶𝐷 ≥ 1,069𝑀03 − avec : MC = -0, 5 M02
2
Entre (1) et (2) soit à la limite : ELU : 𝑀𝑡𝐶𝐷 = 7,07 𝐾𝑁𝑚 ; ELS : 𝑀𝑡𝐶𝐷 = 5,10 𝐾𝑁𝑚
Evaluation des efforts tranchants (inutile de calculer l’effort { l’ELS), il suffit de calculer { l’ELU
Travée AB
𝑞𝐿1
𝑉𝐴 = + 2
= +9,36 𝐾𝑁
1,1𝑞𝐿1
𝑉𝐵 = − = −10,29 𝐾𝑁
2
Travée BC
1,1𝑞𝐿2
𝑉𝐵 = + = +11,90 𝐾𝑁
2
1,1𝑞𝐿2
𝑉𝐶 = − = −11,90 𝐾𝑁
2
1,1𝑞𝐿3
𝑉𝐶 = + = +11,26 𝐾𝑁
2
𝑞𝐿3
𝑉𝐷 = − = −10,24 𝐾𝑁
2
2-Méthode de Caquot
Elle peut aussi s’appliquer lorsqu’une des trois conditions b, c ou d de la méthode forfaitaire
n’est pas validée (inertie variable, le rapport de deux portées successifs supérieur { 1,25, la
fissuration nuisible ou très nuisible). Donc dans ce cas il faut appliquer la méthode de Caquot
minorée qui consiste à prendre G’= 2G/3 pour le calcul des moments sur appui seulement, et de
reprendre la totalité de G pour le calcul des moments en travées.
Pour le calcul des moments sur appui Ma, on fait les hypothèses suivantes :
Seules les charges sur les travées voisines de l’appui sont prises en compte,
On adopte des longueurs de portées fictives l’, telles que :
- l’ = l pour les travées de rive,
Pour des charges ponctuelles, les moments sur appui Figure 5. Méthode de Caquot
1 𝑎 𝑎 𝑎
𝑘= 1 − ′ (2 − ′ )
2,125 𝑙 ′ 𝑙 𝑙
Par la suite le moment global au niveau de l’appui sera la superposition des deux moments
(charge répartie + charge concentrée).
Méthode de Caquot minorée : lorsque il est possible d’appliquer la méthode de Caquot minorée,
le calcul des moments sur appuis dus aux charges permanentes se fait avec G’=2G/3 (et
uniquement le calcul des moments sur appuis, on reprend la totalité de G ensuite pour le calcul
des moments en travée).
Pour le calcul des moments en travée Mt, on fait les hypothèses suivantes :
L’évaluation du moment en travée Mt(x), pour un cas de charge est donné par :
𝑥 𝑥
𝑀𝑡 (𝑥) = 𝑀0 (𝑥) + 𝑀𝑔 1 − + 𝑀𝑑( )
𝑙 𝑙
Ou M0(x) est le moment dans la travée isostatique de référence correspondant au cas de charge
étudie. La position du moment maximum en travée est obtenue en recherchant l’abscisse ou la
dérivée de Mt(x) s’annule, soit dans le cas d’un chargement symétrique sur la travée.
𝑞𝑥 𝑙 𝑀𝑔−𝑀𝑑
M0(x) = (𝑙 − 𝑥) ; x0 = − et Mtmax= M(x0)
2 2 𝑞𝑙
L’effort tranchant, pour un cas de charge donné, est calculé classiquement (calcul par RDM)
comme l’opposé de la dérivée du moment fléchissant, soit :
𝑑𝑀0(𝑥) 𝑀𝑔 − 𝑀𝑑
𝑉(𝑥) = − +
𝑑𝑥 𝑙
Sur l’appui i, les valeurs { gauche te { droite de l’effort tranchant sont donc :
𝑀𝑖 − 𝑀𝑖−1
𝑉𝑔𝑖 = 𝑉0𝑔 −
𝑙𝑖−1
𝑀𝑖+1 − 𝑀𝑖
𝑉𝑑𝑖 = 𝑉0𝑑 −
𝑙𝑖
Avec :
V0g et V0d sont les efforts tranchant { gauche et { droite de l’appui i des travées
isostatiques de référence i-1 et i, respectivement
Mi-1, Mi et Mi+1 sont les moments sur les appuis (i-1, i et i+1) respectivement
li-1 et li les portées des travées i-1 et i respectivement
Application
Solution
Li/LI+1 = 3,2/4,5 = 0,71 n’appartient pas { [0,8 ; 1,25] même chose 4,5/3,5 = 1,28 (condition
n’est remplie) donc la méthode forfaitaire n’est pas applicable, on applique la méthode de
Caquot minorée.
Appui B Appui C
qg = qd = q’ qg = qd = q’
l’g = lg = 3,2 m (travée de rive) ; l’g = 0,8 x 4,5 = 3,6 m (travée intermédiaire)
l’d = 0,8 x 4,5 = 3,6 m (travée intermédiaire) l’d = ld = 3,5 m (travée de rive)
N.B: Les moments aux appuis sont négatifs, mais pour le calcul de Mt par Caquot, on les remplace
par leurs signes.
Travée AB
Mmt max en travée l’effort tranchant est égal à zéro (du point de vue de la RDM)
Travée BC
Mmt max en travée l’effort tranchant est égal { zéro (du point de vue de la RDM)
Travée CD
Mmt max en travée l’effort tranchant est égal { zéro (du point de vue de la RDM)
𝑀𝑔 −𝑀𝑑
𝑉𝑖 = 𝑉0𝑖 − Avec, V0i = effort tranchant isostatique = ∓ ql/2
𝑙𝑖
Travée AB Travée BC
𝑞𝑙 1 𝑀𝐴−𝑀𝐵 𝑞𝑙 2 𝑀𝐵−𝑀𝐶
𝑉𝐴 = + − = +9,60 𝐾𝑁 𝑉𝐵 = + − = +14,95 𝐾𝑁
2 𝑙1 2 𝑙2
𝑞𝑙 1 𝑀𝐴−𝑀𝐵 𝑞𝑙 2 𝑀𝐵−𝑀𝐶
𝑉𝐵 = − − = −11,84 𝐾𝑁 𝑉𝐶 = − − = −15,20 𝐾𝑁
2 𝑙1 2 𝑙2
Travée CD
𝑞𝑙3 𝑀𝐶 − 𝑀𝐷
𝑉𝐶 = + − = +13,94 𝐾𝑁
2 𝑙3
𝑞𝑙3 𝑀𝐶 − 𝑀𝐷
𝑉𝐷 = − − = −9,51 𝐾𝑁
2 𝑙3
Cas Particulier :
Pour des poutres { inertie variable le long de la poutre continue, la moment d’appui est égal en
valeur absolue à :
Avec :