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si La Revue Fiduciaire FISCAL SOCIAL PAYE (VIE DESAFFAIRES) (COMPTABILITE) PATRIMOINE ee 7 Pa U sil Worle eeel a LE SUJET DE LA SEMAINE PS LE CREDIT D'IMPOT EN FAVEUR DE LA RECHERCHE COLLABORATIVE : PRECISIONS APPORTEES PAR DECRETS ACTUALITES 3 Frais de déplacement du dirigeant, nouvelle feuille de match P.9 BOSS : les derniéres évolutions au 1 juillet 2022 P.13 INFOS BREVES > p2 Egalité : de nouvelles obligations de publication a satisfaire au plus tard le 1* septembre P23 Pour un projet strictement fixé au niveau central, AGENDA > p.48 seul le CSE central doit étre consulté P26 DEPECHES > p.4 ZOOM SURARRET —cuueenes >p.52 Exonération de cotisations pour certains emplois >pl2z daide au domicile des personnes fragiles : regard des étudiants de I'Ecole de droit de la Sorbonne P.25 28 JUILLET 2022 oe ISSN 0223-4718 Hebcomadaire Revue Fiduciaire ger NeTa8s 3 Revue Fiduciaire LA REVUE FIDUCIAIRE 100 rue La Fayette 75485 Paris Cedex 10 www.GroupeREcom Service Relation Client (0826 80 52 52 (0,15 €TTC/min) hitozAnwa.grouperf.com/contacy DIRECTEUR DE LA PUBLICATION “Yves de La Villeguécin. DIRECTRICE DE LA REDACTION Frangoise Soulé REDACTEUR EN CHEF (FEUILLET HEBDO) Frangois Vélot DIRECTEUR SCIENTIFIQUE Jean-Pierre Casimir REDACTION Fiscal: Florence Bernal. Maud Bertier-Geslot, Delphine Bouchet, Sophie Delage, Mathilde Ducrocg, Nathalie Fabre, Claire Garabedian, Honorine Quistin, Edith Roich Vie des anes : Anne Lautriqae (chef de rubrique), harline Peltier, Justine Roubeau, Nose Tabary Social: Nicolas Raymond. Rabrique Chifires ; Laure Thuillir Secretariat de Fabrication = CCristine Deveuve, Carole Bracke Le Feuillet hebdomadaire est. parle Groupe Revue Fiducisire - SAS PRESIDENT. ‘Yves de La Villeguérin, PRINGIPAUX ASSOCIES SEDEISA et OCIEAM SAS CDI MEDIA ET SERVICES Tal: 0184165679- christophe barbier@ccimedias.com IMPRIMERIE Imprimerie da Groupe Prenant 70-82 rue Auber - 94400 Vitry-sur-Seine N" DE LA COMMISSION PARITAIRE 40257 87221 - Dépoe ga ule 2022 ISSN 0223-4718 [ABONNEMENT ANNUEL Deseripifsur: boutique groupenficomy + France métropolitsine «Essential RF» 40091 €TTC Tintdgral R Experts » 527.52 €TTC + Hors métropole FISCAL Provision et respect du principe @intangibilité du bilan ouverture CAA 12 juillet 2022, n* 21VE00264 A issue de la vérification de comptabilité dine société civile de construction-vente (SCCV) détenue a 100 % par une autre société, 'administration fiscale a remis en cause une provision pour risques et charges comptabilisée sur les stocks en cours au 31 décembre 2009, en ce quielle n’était pas justifiée dans son principe ni dans son montant. La provision a donc été réintégrée au résultat du 1" exercice non prescrit a savoir au 31 décembre 2010 et les cotisa- tions supplémentaires dS ont été mises a la charge dela société, associé unique. La cour administrative d’appel de Versailles confirme la position du tribunal administratif de Cergy-Pontoise et reléve que 'adminis- tration a réintégré la provision au bilan de cl6ture de l'exercice 2010, premier exercice non prescrit, eta calculé lactif net en décou- lant sans modifier le bilan d'ouverture de V'exercice 2010, auquel figurait la deduction fiscale de la provision litigieuse. Elle souligne également, qu'une telle recti- fication est conforme aux dispositions des articles 38 et 39 du CGl, dont il résulte que lorsqu'une provision ne satisfait pas, des V'origine, aux conditions de déductibilité, cette erreur initiale, pour autant quelle ne revéte pas pour le contribuable un caractére délibéré, doit tre corrigée dans le bilan de cléture de l'exercice au cours duquel elle a 616 irréguliérement constituée ou, si cet exercice est prescrit, dans les bilans des exercices non prescrits exception du bilan ouverture du premier de ces exercices Par conséquent, la cour estime que 'adminis- tration a bien respecté ces principes, des lors quelle a réintégré la provision litigieuse. qui ne satistaisait pas ab initio aux conditions de déductibilité, dans le bilan de cléture du premier exercice non prescrit, sans modifier le bilan douverture de cet exercice. @ FF 1130, § 42 2] LA REVUE FIDUCIAIRE - FH 3951 - 28 JUILLET 2022 > SOCIAL/PAYE Bonus-malus sur les cotisations chémage : notification des taux début septembre 2022 www.urssaf fr, information du 13 juillet 2022 ; www.net-entreprises.fr, information du 21 juil- let 2022 Le 1éseau des URSSAF et net-entreprises.fr informent les employeurs de 11 salariés et plus des secteurs d'activité concemés par le dispositif de modulation sur la cotisation patronale d'assurance chémage (voir FH 3939, § 11-1; voir « Les cotisations sociales de entreprise », RF 1135, §§ 3386 8 3402) que leur taux modulé devrait leur étre notifié «ente le 1* et le 5 septembre 2022 ». Pour mémoire, le dispositif peut conduire a faire varier la cotisation patronale, qui est en principe de 4,05 % - la baisse pour ceux qui sont en bonus (jusqu’é 3 %, soit au maximum 1 point de bonus); - et la hausse pour ceux qui sont en malus (usqu’a 5.05 %, soit au maximum 1.05 point de malus). Le dispositif va devenir effectif pour les périodes d'emploi courant & compter du Le septembre 2022. Les premiéres cotisa- tions modulges seront déclarées et payées 4 occasion de l@ DSN du 5 ou 15 octobre 2022 Le réseau des URSSAF et net-entreprises. front précisé que si un employeur n'a pas connaissance du taux modulé @ appliquer alors quil doit calculer les cotisations du solde de tout compte (ex. : ruptures de contrats intervenant tout début sep- tembre 2022), il sera admis que le taux de cotisation appliqué ne tienne pas compte LA REVUE FIDUCIAIRE - FH 3951 - 28 JUILLET 2022 Ga Ser a ASS) > IACF: CONFERENCE DU MARDI 13 SEPTEMBRE 2022 Lilnstitut des Avocats Conseils Fiscaux (LACE) organise une conférence consacrée au theme « Les aides entre entreprises liées ». Cette conférence se tiendra en présentiel le mardi 13 septembre 2022 de 8h 308 10h30La ‘Maison du Barreau, 2 rue de Harlay, 75001 Paris. Elle sera rediffusée le mardi 27 septembre 2022 de 17h00 & 1900, par visioconférence. Cette conférence sera Foccasion de délimiter les contours de la notion daide, de présenter les premitres décisions rendues sous le sceau de Farticle 39, 13 du Code général des impéts et de faire état des principales tendances de redressements opérés sur ce terrain par Yadministration fiscale. Elle sera animée par Pierre Collin, Conseiller Etat, Pascal Coudin, Charles Ménard et Anne-Sophie Rostaing, avocats membres de TIACE, Inscriptions en ligne sur le site « wwwatickets- jacf.fr» Renseignements auprés de Fabienne Derrien, 1ACE, 9 rue du Chevalier Saint-George, 75008 Paris ~ Tel. : 01426010 18 ~ Email : fabienne. derrien@iact fr de la modulation. Dans tous les autres cas, et notamment lorsque la date de départ du salarié est postérieure & la notification, |e taux modulé doit étre appliqué pour I'en semble des rémunérations dues au titre des périodes d'activité courant a compter du 1 septembre 2022. @ rr 1135, § 3400 > Lusur revuefiduciaire.com Retrouvez une sélection des informations publiées en ligne en juillet 2022, soit directement sur notre site (revuefiduciaire.grouper.com/depeches) soit en téléchargeant notre application gratuite GRF + puis en scannant la page avec votre mobile ou votre tablette. Ga GRF+ FISCAL v Rémunerations des salariés expatriés assujetties a la taxe sur les salaires CE 13 juillet 2022, n° 460386 119 JUILLET 2022 Apport-cession : appréciation du caractére significatif du réinvestissement économique CE 27 juin 2022, n° 449656 18 JUILLET 2022 v Bénéfice de abatement renforcé : pas d‘obligation de rachat, pas de garantie en capital CE 5 juillet 2022, n° 460047 ‘11 JUILLET 2022 v Lanotion de subvention publique au regard du crédit dimpat recherche CAA Paris 18 février 2022, n°19PAOL S89 6 JUILLET 2022 SOCIAL/PAYE wo Ordre des licenciements : le fait d’étre titulaire d'un contrat dinsertion constitue une « cafactéristique sociale rendant la réinsertion particuliérement difficile » Cass, soc, 12 juillet 2022, n° 20-23651 FB 19 JUILLET 2022 Bonus-malus sur la cotisation patronale chémage : les taux modulés devraient étre notifiés entre le Ler et le 5 septembre 2022 wwwurssatfr, information du 13 juillet 2022 19 JUILLET 2022 wo Lalettre de licenciement doit-elle mentionner la procédure de précision des motifs ? Cass, soc. 29 juin 2022, n? 20-22220 FSB 11 JUILLET 2022 wv Lelicenciement d'un salarié qui n'a fait qu’user de sa liberté d’expression est nul Cass, soc, 29 juin 2022, n? 20-16060 FSB 11 JUILLET 2022 REDUCTION ET CREDIT D'IMPOT [ieee all SQ Le crédit d’‘imp6t en faveur 1 de la recherche collaborative : précisions apportées par décrets Deux décrets sont parus apportant des précisions quant aux conditions application du crédit ’impét en faveur de la recherche collaborative (CICo) créé par la loi de finances pour 2022 et aux modalités de fonctionnement du comité consultatif des crédits d’impét pour dépenses de recherche. Décret 2022-1006 du 15 juillet 2022, texte 5 ; décret 2022-1005 du 15 juillet 2022, texte 4 L’ ¥ Les précisions apportées entrent en vigueur le 17 juillet 2022 et porte sur la nature des opérations de recherche scientifique et technique éligi modalités de calcul et d'imputation du crédit d’impét, sur les obligations modalités de contréle. / 1-2 8 1-6 v Au titre de 2022, la demande d'agrément dont doit étre titulaire !ORDC avant le 30 septembre 2022. / 1-3 Y Le champ de compétence du comité consultatif du crédit dimpét rech 6tendu aux litiges portant sur le CICo. / 1-8 Champ d’‘application, modalités de calcul, obligations déclaratives... Rappel des principales conditions “11 Institué par l'article 69 de la loi de finances pour 2022, le crédit d'impét en faveur de la recherche collaborative (CICo) est ouvert aux entreprises industrielles et commerciales ou agricoles imposées d'apras leur bénéfice rée! (ou qui bénéficient de mesures dallegements), au titre des dépenses facturées par des organismes de recherche et de diffusion de connaissance (ORDO) dans le cadre d'un contrat de collaboration conclu entre le 1* janvier 2022 et le 31 décembre 2025 (CGI art. 244 quater B bis ; voir « Dictionnaire Fiscal », RF 2022, §§ 8660 & 8680). Les dépenses éligibles facturées par les ORDC pour la réalisation d'opérations de recherche scientifique et technique prévues au contrat de collaboration, doivent en outre satisfaire aux deux conditions suivantes - tre retenues pour la détermination du résultat fiscal ; - et correspondre a des travaux de recherche localisés au sein de I'Union européenne ou dans un autre Etat partie a l'accord sur Espace économique européen ayant conclu avec la France une convention d'assistance administrative en vue de lutter contre la fraude et I’évasion fiscales. Ces depenses doivent étre réalisées directement par les organismes avec lesquels l'entreprise a conclu un contrat de collaboration, mais, par dérogation, ces derniers peuvent recourir, pour certains travaux nécessaires ces opérations, a d'autres ORDC, lorsque cela est prévu au contrat (CG art. 244 quater B bis, Il). LA REVUE FIDUCIAIRE - FH 3951 - 28 JUILLET 2022 a REDUCTION ET CREDIT D'IMPOT a aN Le contrat de collaboration, conclu entre les entreprises et les ORDC, doit intervenir préala- blement a engagement des travaux de recherche menés en collaboration et comporter un certain nombre d'indications. Le contrat de collaboration doit (CGI art. 244 quater B bis, I.) + = prévoir une facturation des dépenses de recherche au coat de revient ; - fixer 'objectif commun poursuivi, la répartition des travaux de recherche entre les signa- taires et les modalités de partage des risques et des résultats, sachant que lesdits résultats, y compris les droits de propriété intellectuelle, ne peuvent étre attribués en totalité a I'entre- rise ; - pti que les dépenses facturées par les organismes de recherche au ttre des travaux de recherche ne peuvent pas excéder 90 % des dépenses totales exposées pour la réalisation des opérations prévues au contrat (voir § 1-4) ; = permettre aux organismes de racherche de disposer du droit de publier les résultats de leur propre recherche conduite dans le cadre de cette collaboration. Le crédit d'impét s‘éleve a 40 % des sommes facturées par les ORDC, prises en compte dans la limite globale de 6 ME par an. Ce taux est porté a 50 % pour les entreprises qui satisfont a la définition des micro, petites et moyennes entreprises donnée a I'annexe | au réglement géné- ral d'exemption par catégorie. Les opérations de recherche scientifique ou technique éligibles Les dépenses facturées par les ORDC sont éligibles au crédit dimpét lorsqu'elles sont engagées pour la réalisation d'opérations de recherche scientifique et technique prévues au contrat de collaboration. Sont considérées comme opérations de recherche scientifique ou technique (CGI ann. Ill art. 49 septies V nouveau) : - les activités ayant un caractare de recherche fondamentale qui concourent a I'analyse des propriétés, des structures, des phénomenes physiques et naturels, en vue d’organiser, au moyen de schémas explicatifs ou de théories interprétatives, les faits dégagés de cette analyse ; - les activités ayant le caractére de recherche appliquée qui visent a discerner les applications possibles des résultats d'une recherche fondamentale ou a trouver des solutions nouvelles permettant a l'entreprise d’atteindre un objectif déterminé choisi a l’avance. Le résultat, d'une recherche appliquée consiste en un modéle probatoire de produit, d'opération ou de méthode ; - les activités ayant le caractére d'opérations de développement expérimental effectuées, au moyen de prototypes ou d'installations pilotes, dans le but de réunir toutes les informa- tions nécessaires pour fournir les éléments techniques des décisions, en vue de la production de nouveaux matériaux, dispositifs, produits, procédés, systémes, services ou en vue de leur amélioration substantielle. Par amélioration substantielle, on entend les modifications qui ne découlent pas d'une simple utilisation de état des techniques existantes et qui présentent un caractére de nouveauté Modalités de demande et de délivrance de lagrément Lagrément dont doit étre titulaire 'ORDC engagé avec l'entreprise dans une collaboration de recherche effective est délivré par décision du ministére chargé de la recherche sur présen- tation d'une demande, établie conformément a un modéle fixé par I'administration, auprés des services centraux de la direction générale de la recherche et de l'innovation du ministare chargé de la recherche. Sont joints a !a demande d’agrément (CGI art. 244 quater B bis |, B: CGI ann. Ill art. 49 septies, VA) : - les pieces justificatives attestant que l’'organisme de recherche répond a la définition d’ORDC donnée par la communication de la Commission européenne n° 2014/ C 198/01 relative a I'en- cadrement des aides d’Etat a la recherche, au développement et a l'innovation ; 6] LA REVUE FIDUCIAIRE - FH 3954 - 28 JUILLET 2022 REDUCTION ET CREDIT D'IMPOT [ieee all SQ - lagrément exigé des organismes publics ou assimilés auprés desquels les entreprises externa- lisent leurs opérations de recherche dans le cadre du CIR (CGI art. 244 quater 8, Il.d bis). V’agrément est accordé pour une durée de trois ans ou pour la durée restant a courir avant la fin de validité de l'agrément mentionné au d bis du II de l'article 244 quater B du CGI si elle est inférieure. Cet agrément peut étre retiré par le ministére chargé de la recherche si I'organisme de recherche ne remplit plus l'un des critéres de qualification d’ORDC au sens de la communica- tion de la Commission européenne n° 2014/ C 198/01. > ANOTER La premiére demande d'agrément doit &tre déposée en principe avant le 31 mars lors- qu'elle porte sur l'année en cours. Toutefois par dérogation, au titre de 2022, la demande d’agrément doit étre déposée avant le 30 septembre 2022. Appréciation du seuil minimal de dépenses supportées par les ORDOC 14 Le bénéfice du crédit d'impdt est subordonné au respect de l'article 25 du réglement général d’exemption par catégorie (réglement UE 651/2014 du 17 juin 2014, JOUE L 187/1 du 26 juin 2014). Le ou les ORDC doivent supporter au moins 10 % des dépenses de recherche exposées pour la réalisation des opérations de recherche scientifique ou technique éligibles (CGl art. 244 quater B bis, VI). Ce seuil de 10 % est calculé par le rapport entre les dépenses de recherche effectivement supportées par le ou les ORDC et le total des dépenses de recherche exposées par l'ensemble des parties pour la réalisation des opérations de recherche scientifique ou technique prévues au contrat de collaboration (CGI ann. lll art. 49 septies VB nouveau). Précisions quant a l’imputation du crédit Pimpét Selon les dispositions légales existantes, le CICo est imputé sur I’impét sur le revenu ou sur |im- pot sur les sociétés da par I'entreprise au titre de l'année au cours de laquelle les dépenses de recherche prises en compte pour le calcul du crédit d’impat ont été facturées par I'ORDC (CGI art. 199 ter B bis et art. 220 B bis). Le nouvel article 49 septies VC définit les modalités de calcul et d'imputation du crédit d’impot aux cas d’exercices de durée inégale ou ne coincidant pas avec l'année civile. Ainsi quelle que soit la date de cléture des exercices et quelle que soit leur durée, le crédit d'impot est calculé par référence aux dépenses facturées au cours de l'année civile. En cas de cloture d'exercice en cours d’année, le montant du crédit d'impot est calculé en prenant, en compte les dépenses éligibles facturées au titre de la derniére année civile écoulée (CGI ann. Ill art. 49 septies VC nouveau). Le crédit d‘impét est alors imputé sur impét dé au titre d'une année qui est différente de celle au cours de laquelle les dépenses ont été facturées. Le montant est imputé sur 'impét da aprés les prélevements non libératoires et les autres crédits d’impdt (CGI ann. Ill art. 49 septies VD nouveau) Des obligations déclaratives spécifiques 45. Afin de bénéficier du crédit d'impat les entreprises doivent déposer une déclaration spécifique conforme a un modéle établi par I'administration. Pour les entreprises soumises a I'S cette déclaration devra étre déposée en mame temps que le relevé de solde de liquidation de I'S (imprimé 2572) auprés du service des impéts dont entre- prise releve. Pour les sociétés relevant du régime des groupes de sociétés (CGI art. 223 A) la société mére dépose les déclarations spéciales pour le compte des sociétés du groupe. Elle les joint, y compris celle la concernant, au relevé de solde relatif au résultat d’ensemble du groupe. LA REVUE FIDUCIAIRE - FH 3951 - 28 JUILLET 2022 Zz => FISCAL REDUCTION ET CREDIT D'IMPOT Pour les entreprises dont les résultats sont imposés a I'IR la déclaration doit étre déposée en méme temps que la déclaration de résultats (déclaration 2031, 2139 ou 2143). Lassocié d'une société de personnes ou d'un groupement mentionnés aux articles 8,238 bis L, 239 quater, 239 quater B, 239 quater C et 239 quater D du code général des impéts, non soumis a l'impot sur les sociétés, dépose une declaration spéciale indiquant la quote-part des crédits d’impdt provenant de chacune des sociétés de personnes ou groupements assimi- lés dont il est associé. Toutefois, lorsque I'associé est une personne physique, il est dispensé de déposer la déclaration spéciale lorsqu'il ne dispose pas d'un CiCo autre que celui issu de sa Participation dans la société de personnes ou le groupement. Contréle du crédit d‘impét Contréle de la réalité de Paffectation a la recherche collaborative des dépenses “47 A l'instar du CIR, le CICo offre les mémes garanties de sécurité juridique a ses bénéficiaires puisque ceux-ci peuvent notamment solliciter |'avis de |'administration fiscale avant l'exécu- tion de leur projet de recherche (LPF art. L. 80 8, 3°) ou saisir directement le ministére de la Recherche afin d’obtenir dans un délai de 3 mois une prise de position sur le caractére scienti- fique et technique de leur projet de recherche collaborative (LPF art. L. 80 B, 3° bis) ou encore demander un contrdle sur demande (LPF art. L. 13 CA ; voir RF 1131, §§ 54-141 ets.). Les dispositions applicable au CIR quant au contrdle de la réalité de l'affectation a la recherche collaborative des dépenses sont transposées a l'identique au CICo (CGI ann. Ill art. 49 septies VE ; LPF art. R 45 B-1 modifié). La réalité de l'affectation a la recherche des dépenses prises en compte pour la détermination des crédits d'impOt (CIR et CICo) est vérifiée soit par un agent diment mandaté par le direc- teur général pour la recherche et l'innovation, soit par un délégué régional académique a la recherche et a |'innovation ou, en Guyane, le délégué régional a la recherche et a la technolo- gie ou un agent diment mandaté par ce dernier (LPF art. R 45 B-1 modifi). intervention des agents du ministere chargé de la recherche peut résulter soit d’une initiative de ce ministére, soit dune demande de I’administration des impots dans le cadre d'un contréle ‘ou d'un contentieux fiscal. Comité consultatif des crédits Pimpét pour dépenses de recherche +3 Les entreprises peuvent saisir un comité consultatif en cas de différend les opposant a I'ad- ministration fiscale sur Iéligibilité des depenses de recherche au crédit o'impot. Le champ de compétence du comité consultatif du CIR est ici étendu aux litiges portant sur le CICo et les articles du livre de procédures fiscales modifiés en conséquence (LPF art. R 59-1, R 60-1 R 60-3, R 61-A-1 et R 201-1), Les dispositions réglementaires applicables aux litiges afférents aux CIR sont transposées a I'identique (voir RF 1131, @ §§ 54-141 a 54-155). Ainsi dans le cadre d'une procédure de rectification contradictoire, les entreprises peuvent saisir pour avis le comité consultatif, lorsqu’un désaccord persiste avec I'administration fiscale sur la réalité de affectation a la recherche collaborative des dépenses prises en compte pour la détermination du crédit d‘impét (LPF art. L. 59). Ce comité ne peut étre saisi a linitiative de l'administration (BOFIP-CF-IOR-10-06/07/2016). I peut, sans trancher une question de droit, se prononcer sur les faits susceptibles d’étre pris en compte pour |’examen de cette question de droit (LPF art. 59 D). Le comité rend un avis qui doit étre motivé et notifié aux entreprises par I'administration fiscale. @ « Dictionnaire fiscal », RF 2022, § 8660 8] LA REVUE FIDUCIAIRE - FH 3954 - 28 JUILLET 2022 ree —> FISCAL Frais de déplacement du dirigeant, nouvelle feuille de match Laffaire soumise aux juges d’appel, en renvoi, souléve la délicate question de la déductibilité des frais de déplacement @un dirigeant de club de football francais ayant conservé son domicile a Londres. CAA Nantes 28 juin 2022, n° 21NT03367 Rappel des faits Zi_ La société, qui détient et gére le club de football professionnel FC Lorient, a fait l'objet d'un rachat en 2009. L'acquéreur en est devenu le président exécutif tout en restant domicilié prés de Londres, oi il a poursuivi son activité professionnelle. La société a pris en charge (et porté en déduction de son résultat passible de I’impét sur les sociétés) des frais de transport, d’hatellerie et de restauration exposés par son président pour ses déplacements vers Lorient et d'autres villes francaises, en lien avec les matchs du club, sa vie administrative et financiére et ses partenariats (ces dépenses correspondaient, pour I'essen- tiel, a des trajets en avion privé). A Fissue d'une vérification de comptabilité, l'administration a remis en cause le caractare déductible de ces charges au titre des exercices clos les 30 juin 2010, 2011 et 2012, et les a réin- tégrées aux résultats de la société pour un montant total de l’ordre de 430000 €. Pour remettre en cause la déductibilité de ces charges, I'administration faisait valoir que ces dépenses étaient la conséquence directe du fait que le dirigeant avait fixé sa résidence prin- cipale 4 Londres. Compte tenu de I’éloignement anormal entre le domicile du président et le sidge de la société, la prise en charge de tels frais ne saurait @tre regardée comme étant réali- sée dans l'intérat de la société. Apras rejet de sa réclamation préalable, la société a porté son litige devant les juges. Pour les juges d‘appel, I’acte anormal de gestion était caractérisé “22° Les juges d'appel (CAA Nantes 18 mars 2021, n° 19NT02039 ; voir FH 3885, Bréves) n‘ont pas retenu l'argumentaire portant sur l'intérét direct pour la société de la présence de son diri- geant 2 Londres, celle-ci ayant notamment permis de faciliter le transfert de joueurs, d‘impor- ter des techniques de gestion de la billetterie et de mettre en place un partenariat avec un fonds d'investissement. Si la présence du dirigeant & Londres a pu avoir des répercussions positives sur le club, celles-ci ne sauraient justifier de la nécessité d'une présence permanente a Londres. Dans ces conditions, les juges d’appel ont estimé que ‘administration avait apporté la preuve, qui lui incombait, de ce que la déduction de ces dépenses constituait un acte anormal de gestion. LA REVUE FIDUCIAIRE - FH 3951 - 28 JUILLET 2022 ll => FISCAL BIC - IS Censure du Conseil d’Etat et nécessaire distinction entre frais de transport et frais de trajet domicile-travail Frais de déplacement et grille de lecture a appliquer “23 Le Conseil d’Etat (CE 29 novembre 2021, n° 452705 ; voir FH 3925, § 3-9) saisi de laffaire, aprés avoir rappelé de facon pédagogique les régles régissant la déduction des frais de dépla- cement, a censuré la décision des juges d’appel. Lentreprise est fondée & porter en déduction les frais de mission de ses salariés ou dirigeants (tels que les frais de transport, hétellerie et restauration) dans |'exercice de leurs fonctions. Cette déduction des frais est admise que la société procede directement au réglement des frais ou qu’elle procéde au remboursement des frais au salarié ou au dirigeant qui en ont fait lavance (dans un tel cas, ces sommes ne sont pas taxables entre les mains de lintéressé). En revanche les dépenses exposées pour les besoins du déplacement du salarié ou du dirigeant depuis son domicile vers le lieu ou il exerce ses fonctions ont la nature d’une dépense person- nelle de ce dernier. s'il est loisible a employeur d’en assurer la prise en charge, celle-ci, sous réserve qu’elle ne conduise pas a porter la rémunération & un niveau excessif, ala nature, pour le salarié ou le dirigeant, d'un avantage en nature taxable entre ses mains dans la catégorie des traitements et salaires ou en application de larticle 62 du CGI. Symétriquement, elle consti- tue, sous la meme réserve, une charge déductible des benéfices de I'employeur. Ce traitement fiscal est toutefois subordonné & la condition que les avantages en nature ainsi accordés par la société 4 son personnel, y compris ses dirigeants, soient inscrits explicitement comme tels en comptabilité (CGI art. 54 bis). A défaut, ils constituent des avantages occultes (CGl art. 111, ¢) imposables entre les mains du bénéficiaire dans la catégorie des revenus de FISCAL société, situé a Lorient, ainsi que des frais d‘hébergement et de restauration en lien avec ces déplacements ; - la société a comptabilisé indistinctement, dans deux comptes de frais généraux, les déoenses de déplacements de son dirigeant, qu’elles concernent ou non ses déplacements entre son domicile et la société, et sans quill soit possible d'identifier ni le nombre de vols pris en charge, ni les itinéraires des vols. Pour les juges, si le club a bénéficié de l'expérience et de l'expertise de son dirigeant, cela rvimpliquait pas nécessairement qu'il maintienne son lieu de résidence & Londres dans intérét de la société. Cest a juste titre que l’administration a estimé que les trajets qu'il était amené a effectuer pour se rendre a Lorient constituaient des dépenses personnelles qui, inscrites dans deux comptes de frais généraux, n’avaient pas été inscrites en comptebilité conformément & larticle 54 bis du CGI et ne powvaient étre déduites des charges de la société. Les juges d‘appel, tempérant les remises en cause originelles de administration, ont cepen- dant reconnu le caractére professionnel de certains déplacements, lorsque le point d’arri- vée et de départ n’étaient pas situés 4 Londres ou encore lorsque le caractére professionnel était jugé avéré (déplacement pour assister & une cérémonie de voeux ou pour assister a des matchs de l'equipe comme en attestent les mentions portées sur I’agenda du dirigeant). @ « Détermination du résultat BIAS », RF 1130, §§ 470, 482 et $31 LA REVUE FIDUCIAIRE - FH 3951 - 28 JUILLET 2022 pa FISCAL - ZOOM SUR ARRET Exonération ZFU et le marronnier de I’implantation effective Méme constat, méme conséquence : absence d’implantation effective en ZFU conduit, inévitablement, a une remise en cause des exonérations d'impét sur les bénéfices. CAA Versailles 21 juin 2022, n 20VE02127 et 20VE02129 Critéres d'apprécia V'implantation effective Une entreprise peut étre valablement considérée comme implantée en ZFU si elle remplit cumulative- ment les conditions suivantes : disposer dune implanta- tion matérialle située en zone, lui permettant c’exercer une activité économique et de réaliser des recettes professionnelles. et y disposer de moyens d'exoloitation (Glart. 44 octies A). Le contentieux en la matiére est abondant et les deinidres décisions de la cour administrative ¢'appel de Versailles fournissent encore un exemple du mode d'ap- préciation par faisceau d'indices de implantation en ZFU. Pas d'implantation, pas d’exonération Limplantation d'un infirmier ibéral en ZFU ria ainsi pu @tre démontrée : aucune plaque professionnelle ne signalait la présence du cabinet (ni 3 lextérieur du bati- ment, ni sur Ia porte du cabinet}, le local ne disposait daucun équipement nécessaire & accomplissement dactes infirmiers (absence d'un point deau, d’un récu- pérateur de déchets, du matériel médical y compris de mobilier servant & fexamen, dun rétrigérateur, de maté- fiel informatique et de télacommunication), aucune attestation dassurence pour l'exercice d'une activité professionnelle 4 cette adresse n'a pu &tre fourni. La remise en cause de l'exonération ZFU était fondée, faute dimplantation en ZFU. @ ne 1130, § 3073 Le kilométrage parcouru, non sédentaire en ZFU indice d’activité Lappréciation du critere de sédentarité, de activité et de femploi salarié, est opérée au regard de ensemble des éléments factuels et notamment du kilométrage parcouru. CAA Toulouse 23 juin 2022, n° 21TL21917 Critéres d‘implantation des activités non sédentaires Lorsque |'activité non sédentaire dun contribuable est implantée dans une ZFU mais est exercée en tout ou partie en dehors d'une telle zone, exonération s'ap- plique si ce contribuable emploie au moins un salarié sédentaire, 8 temps plein ou équivalent, exercant ses fonctions dans les locaux affectés a activité ou sil iéalise au moins 25 % de son chiftre daffaires aupres de clients situés en ZFU (CGl art. 44 octies A, lal. 10). Kilométrage important et sédentarité ne peuvent faire bon ménage ‘Au cours des exercices contr6és pour un agent commer- cial, importance du kilométrage professionnel annuel déclaré et des frais kilométriques (sur une lerge zone ‘géogrephique, comprenant Octane at la Nouvelle-Aqui- taine) a conduit fadministration, et les juges, & considérer lactvité développée comme non sédentaire. La realisation des tiches administratives au sein des locaux en ZFU n'a pas été jugée comme sutfisanta, Cette absence de sédentarité a conduit & 'examen des critéres légaux de salariat et de chiffre d'affaires, Le constat était sans appel: totalté du chiffre daffaires iéalisSe auprés de clients situés en dehors dune ZFU et absence de selarié & temps plein dans les locaux (a sale- tiée, responsable générale des ventes, effectuant de 1000 2000 kilométres par mois). Face a ces éléments factuels, lebénéfice de /exonération ZFUna puquétre écarté @ ne 1130, § 3075 Zz LA REVUE FIDUCIAIRE - FH 3954 - 28 JUILLET 2022 COTISATIONS ET EXONERATIONS [ite auS@L@)-\R BOSS : les derniéres évolutions [i au 1* juillet 2022 Dans une mise a jour du BOSS du 1 juillet 2022, la Direction de la sécurité sociale complete ou affine sa doctrine sur plusicurs points : réduction générale de cotisations patronales, déduction forfaitaire de cotisations patronales et réduction de cotisations salariales sur les heures supplémentaires, proratisation de plafond, avantage en nature « véhicule » et DES pour frais professionnels. Actualité BOSS du 1** juillet 2022 ; BOSS, Allégements généraux, § 1020, 1/07/2022 ; BOSS, Exonérations heures supplémentaires et complémentaires, §§ 380 et 640, 1/07/2022 ; BOSS, Assiette générale, §§ 830, 835, 1130 et 1140, 1/07/2022 ; BOSS, Avantages en nature, § 750, 01/07/2022 ; BOSS, Frais professionnels, § 2240, 01/07/2022 : L’e / Dans la formule de calcul de la réduction générale de cotisations patronal salariés rémunérés en pourcentage du SMIC, le parameétre SMIC doit étre r valeur entire (sans prorata). / 5-2 / Pour le dispositif de déduction fortaitalre de cotisations patronales sur heui supplémentalres et incidence des absences du salarié sur les heures suppl structurelles, le BOSS revient & sa position d'origine. / 5-6 v La CET AGIRC-ARRCO est réintégrée dans le calcul de la réduction de coti sur heures supplémentaires. / 5-9 / Les régles de proratisation de plafond sont précisées pour les salariés en for réduit. / 5-11 et 5-12 / Le prorata de plafond pour temps partie! thérapeutique entre dans le BOSS. / Des clarifications sont apportées sur les salariés non éligibles aux prorata 15-14 / Pour lavantage en nature « véhicule », les preuves de absence de prise e' dépenses personnelles de carburant sont identiques que 'évaluation soit ou au forfait. /5-15 La valeur des outils de travail ne doit pas tre intégrée lassiette des cotl avant application de la déduction forfaitaire spécifique pour frals professi Réduction générale de cotisations patronales pour les salariés rémunérés en dessous du SMIC : nouvelle doctrine Jusqu’a présent : salarié en pourcentage du SMIC = paramétre SMIC proratisé “E1_ La formule de calcul du coefficient de la réduction générale de cotisations patronales repose sur différentes variables, dont au numérateur le parametre « SMIC ». Ce paramétre « SMIC », LA REVUE FIDUCIAIRE - FH 3951 - 28 JUILLET 2022 Ga SOCIAL / ad PAYE COTISATIONS ET EXONERATIONS en principe calculé sur la base de la durée légale du travail (1820 fois le SMIC horaire pour une année complete, 151,67 fois le SMIC horaite sur un mois complet pour un salarié mensualisé), fait l'objet de nombreux ajustements ou prorata (accomplissement d’heures supplémentaires ou complémentaires, temps partiel, absence non rémunérée, absence avec maintien partiel de salaire, etc.) (c. séc. soc. art. D. 241-27, II). Pour les salariés dont le contrat de travail fixe, par dérogation au droit commun, la rémunéra- tion 4 un niveau inférieur au SMIC ou & la rémunération minimale prévue par les dispositions de la convention ou de l'accord collectif de branche, le Bulletin officiel de la sécurité sociale (B0SS) considérait jusqu’a présent que la valeur du SMIC a prendre en compte dans la formule de calcul de la réduction générale devait étre corrigée & hauteur de la part de SMIC que repré- sente la rémunération indiquée au contrat de travail (BOSS, Allégements généraux, § 1020, version 1/04/2021 ; voir « Les cotisations sociales de l"entreprise », RF 1135, § 5514). Pour mémoire, dans les salariés payés sous le SMIC « complet », on peut en particulier avoir des jeunes de moins de 26 ans en contrat d’apprentissage (c. trav. art. D. 6222-26 et s.) ou en contrat de professionnalisation (c. trav. art. D. 6325-14 et D. 6325-15), ou encore des jeunes de moins de 18 ans nayant pas 6 mois d’expérience dans la branche professionnelle de I'entre- prise (c. trav. art. D. 3231-3). > EXEMPLE Pour un salarié apprenti dont la rémunération est de 51 % du SMIC, le paramétre SMIC a retenir au numérateur de la formule de calcul du coefficient de la réduction générale devait atre est calculé sur la base de 51 % du SMIC, et pas du SMIC complet. Consciente de "impact de cette doctrine, ‘administration avait précisé, lors de la mise a jour du BOSS du 11 mars 2022, que « compte tenu de ces nouvelles modalités de calcul, les entre- prises qui n‘auraient pas pu mettre & jour leur logiciel de paie en 2021 ne seront pas redressées pour cette période » (BOSS, Allégements généraux, § 1020, version 11/03/2022). Nouvelle doctrine Dans sa mise & jour du 1* juillet 2022, le BOSS indique désormais que les salariés dont le contrat de travail fixe, par dérogation au droit commun, la rémunération & un niveau inférieur au SMIC ou a [a rémunération minimale prévue par les dispositions de la convention ou de l'ac- cord collectif de branche, le SMIC est pris en compte pour sa valeur entiére (taux « normal ») dans la formule de calcul de la réduction générale (BOSS, Allégements généraux, § 1020, 1/07/2022). > EXEMPLE Pour un salarié apprenti dont la rémunération est de 51 % du SMIC, le parameétre SMIC @ retenir au numérateur de la formule de calcul du coefficient de la réduction générale est calculé en fonction du taux « normal » du SMIC (et non de 51 % du SMIC). Dans la pratique, dés lors que sur l'année le salarié a des complements de rémunération (ex: 13¢ mois, primes, etc,), cela conduit & une réduction majorée par rapport a celle qui était calculée en tenant compte d'un SMIC proratisé. Les exemples simplifiés qui suivent (voir tableau), proposés par nos soins, illustrent impact de ce changement de doctrine : - le changement n'a aucune incidence pour un apprenti payé strictement au niveau de sa rémunération minimale en pourcentage du SMIC sans aucune prime ni aucun complément de rémunération (il était deja de fait au taux maximal de la réduction générale) ; ~ pour ‘apprenti qui a par exemple un 13¢ mois, 'employeur est gagnant. 18] LA REVUE FIDUCIAIRE - FH 3954 - 28 JUILLET 2022 Eons COTISATIONS ET EXONERATIONS SOCIAL PAYE a CU cued sta Mie Sac eee Ok) = Pour simplifier les exemples, nous retenons pour l'ensemble de I'année une valeur unique du SMIC, celle en vigueur au 1* juillet 2022 (10,85 ©. En paye réelle, il faut bien entendu tenir compte des évolutions qui interviennent en cours d'année. * Lentreprise est redevable du FNAL de 0,50 % (le paramétre T est donc de 0,3235). Le salarié est suppose étre présent toute l'année, sans i du SMIC sans aucun complément de rémunération (mi mum strict, pas de complément) Sal = 10070,97 € * Parametre SMIC: 51 9% x 1820 x 10,85 € = 10070,97 € * Coefficient = (0,3235/0,6) x [1,6 x 10070,97 /10070,97) ~ 1] = 0,3235 ‘+ Réduction = 10070,97 €« 0,3235 = 3257,96 € lent de présence. sur l'année : 51% x 12 mois x 10,85 € x 35h x 52/12 ‘« Paramétre SMIC : 1820 x 10,85 € = 19747 € *+ Coefficient = (0,323510,6) » [(1,6 x 19747 /10070,97) - 1] = 1,1523, ramené au taux maximal de 0,3235, ‘« Réduction = 10070,97 € x 0,3235 3257,96 € Apprenti payé 51 % du SMIC avec un 13* mois Salaire sur l'année : 10070,97 €+ + Paramatre SMIC: 51 % x 1820 10,85 €= 10070,97 € * Coefficient = (0,3235/0,6) x [1,6 x 10070,97 /10910,22 € ~ 1] = 0,2571 39,25 € (13* mois) 10910,22 € + Paramétre SMIC : 1820 x 10,85 € = 19747 € *# Coefficient = (0,3235/0,6) x [(1,6 x. 19747 /10810,22) ~ 1] = 1,022, rame- né au taux maximal de 0,3235. + Rédui 10910,22 € x 0,3235 = 3529.46 € + Réduction = 10910,22 €x 0,2571 = 2805,02 € (*) Apprenti dans le secteur Entrée en vigueur au 1* juillet 2022 avec rétroactivité possible sur 2021 Les employeurs peuvent dés le 1" juillet 2022 mettre en ceuvre cette modalité de calcul. Ceux qui, avant la modification de doctrine du 1*juillet 2022, proratisaient le parametre SMIC de la formule de calcul du coefficient de la réduction @ hauteur de la rémunération du sala- ri6 par rapport au SMIC (ex. : 79 %) peuvent donc appliquer le mode de calcul en vigueur & compter du 1* juillet 2022, pour l'ensemble des cotisations dues au titre des périodes d'activité courant depuis le 1® janvier 2021 (8055, Allégements généraux, § 1020, 1/07/2022). Déduction forfaitaire de cotisations patronales et heures supplémentaires structurelles : retour a la position d’o Rappel sur la déduction “54 Sous conditions, les employeurs de moins de 20 salariés peuvent bénéficier d'une déduction forfaitaire de cotisations patronales au titre des heures supplémentaires effectuées au-dela de la durée legale du travail et, pour les salariés sous convention de forfait en jours sur |’an- née, des jours travaillés au-dela de 218 jours par an dans les conditions prévues par le code du travail (c. séc. soc. art. L. 241-18 ; voir RF 1135, § 5305). Cette déduction est de 1,50 € par heure supplémentaire (10,50 € par jour supplémentaire travaillé au-dela de 218 jours par an pour les forfaits jours). Les heures supplémentaires « struc- turelles », a savoir cellas comprises dans une durée collective du travail supérieure a 35h ou une convention de forfait d'heures supplémentaires (et donc intégrées a la durée du travail habituelle du salarié), ouvrent également droit a cette déduction. LA REVUE FIDUCIAIRE - FH 3951 - 28 JUILLET 2022 a SOCIA > PAYE COTISATIONS ET EXONERATIONS Incidence des absences du salarié sur les heures supplémentaires structurelles 53. En principe, les absences qui ne sont légalement pas assimilées 4 du temps de travail effectif (arréts maladie, congés payés, congés de maternité, de paternité ou d’adoption, congés sans solde, accidents du travail, jours de RTT, etc.) ne sont pas prises en compte pour le décompte des heures supplémentaires ouvrant droit & la déduction fortaitaire de cotisations patronales. Pour les heures supplémentaires structurelles, il est admis de longue date que das lors que le salaire est intégralement maintenu durant l’absence, les heures correspondantes ouvrent droit ala deduction forfaitaire. En cas d'absence avec maintien partiel de la rémunération ou sans maintien de rémunération, la position traditionnelle était que |'employeur devait corriger le nombre d’heures supplémen- taires structurelles par le rapport « rémunération a la charge de l'employeur soumise a cotisa- tions versée au cours du mois compte tenu de l'absence / rémunération habituelle ». Ce principe avait d’ailleurs été repris par le BOSS au sein de la fiche dédiée aux exonéra- tions attachées aux heures supplémentaire, dans sa version entrée en vigueur le 1" février 2022 (BOSS, Exonérations heures supplémentaires et complémentaires, § 640, version 1102/2022). Mais dans une mise a jour du 11 mars 2022, le BOSS avait indiqué qu’en cas d'absence du sala- rig avec maintien partial ou sans maintien de la rémunération, les heures supplémentaires « structurelles » ne sont pas prises en compte (BOSS, Exonérations heures supplémentaires et complémentaires, § 640, 11/03/2022 ; voir FH 3934, § 12-2 : voir RF 1135, § 5311). Retour a la case départ avec la mise & jour du 1* juillet 2022 56. Dans sa mise & jour du 1" juillet 2022, la Direction de la sécurité sociale en revient a sa position d'origine, abandonnant celle de mars 2022. Ainsi, en cas d'absence du salarié avec maintien partiel ou sans maintien de la rémunération, les heures « structurelles » sont prises en compte au prorata du rapport entre la rémunéra- tion versée au cours du mois et celle qui aurait da étre versée si le salarié n‘avait pas été absent (eprés deduction, pour la détermination de ces deux éléments, des éléments de rémunération dont le montant n‘est pas proratisé par l'absence) (BOSS, Exonérations heures supplémen- taires et complémentaires, § 640, 1/07/2022). Ce nouveau virage permet donc de réaligner la doctrine sur la déduction forfaitaire de coti- sations patronales en phase avec celle retenue pour la réduction de cotisations salariales (BOSS, Exonérations heures supplémentaires et complémentaires, § 250, 1/07/2022). Pour mémoire, cette régle de proratisation est identique a celle prévue pour la détermination du paramatre « SMIC » de la formule de calcul du coefficient de la réduction générale en cas d'absence avec maintien partiel ou sans maintien de rémunération. > EXEMPLE Dans une entreprise de moins de 20 salariés, un salarié est rémunéré 3000 € par mois pour une durée collective du travail de 39 h par semaine, soit en moyenne 17,33 heures supplémentaires majorées par mois. Un mois danné, sa rémunération brute est suppo- sée ramenée 2860 € suite a une absence (ex. : absence sans solde, ou arrét de travail avec maintien partie! de salaire). Le nombre d’heures supplémentaires structurelles prises en compte sur ce mois pour la déduction forfaitaire de cotisations patronales est de 17,33 x 2860/3000 = 16,52 heures supplémentaires structurelles. 16] LA REVUE FIDUCIAIRE - FH 3954 - 28 JUILLET 2022 SOCIAL > PAYE COTISATIONS ET EXONERATIONS Réduction de cotisations salariales sur heures supplémentaires : la CET AGIRC-ARRCO revient dans le calcul Rappel sur la réduction de cotisations salariales 57. Sous certaines conditions, les salariés bénéficient d'une réduction de cotisations salariales sur la rémunération les heures supplémentaires, des heures complémentaires (salariés a temps Partial), et des jours travaillés au-dela de 218 jours par an (salariés en forfait jours) en appli- cation du dispositif de rachat de jours de repos prévu par le code du travail (c. séc. soc. art. L. 241-17, |; voir RF 1135, § 5350). La réduction de cotisations est égale a la rémunération ouvrant droit a la réduction, muttipli¢e par un taux fixé par décret, dans la limite des cotisations salariales d'origine légale et conven- tionnelle dues au titre des heures concernées (c. séc. soc. art. L. 241-17, II) Elle ne couvre pas la CSG/CRDS. Selon le code de la sécurité sociale, le taux de la réduction est égal 4 la somme des taux de chacune des cotisations d’assurance vieillesse d'origine légale et conventionnelle rendue obli- ANOTER Pour mémoire, la CET AGIRC-ARRCO (0,14 % de part salariale ; 0,21 % de part patronale) est due lorsque le salarié a une rémunération supérieure au plafond. Elle est calculée sur Kensemble de la rémunération, retenue dans une limite de 8 fois le plafond de la sécurité sociale. LA REVUE FIDUCIAIRE - FH 3951 - 28 JUILLET 2022 COTISATIONS ET EXONERATIONS Laller-retour du BOSS "35" Dans le bulletin officiel de la sécurité sociale (BOSS), la Direction de la sécurité sociale a pris une position qui a évolué au fil du temps. Au 1* février 2022, lors de I'entrée en vigueur de la fiche du BOSS dediée aux exonérations pour heures supplémentaires, la DSS a maintenu la position de 2019 : il ressortait de I'exemple du BOSS que la CET AGIRC-ARRCO était comprise dans le calcul (BOSS, Exonérations heures supplémentaires et complémentaires, § 380, version 1/02/2022). Puis, le 11 mars 2022, le BOSS a pris une position inverse, en indiquant expressément que la CET AGIRC-ARRCO n’était pas prise en compte dans le calcul du taux de la réduction, au motif qu'elle n’est pas considérée 4 proprement parler comme une cotisation d'assurance vieil- lesse (BOSS, Exonérations heures supplémentaires et complémentaires, § 380, version 11/03/2022 ; voir FH 3933, § 5-10 ; voir RF 1135, § 5364), Enfin, a l'occasion de la mise a jour du 1" juillet 2022, le BOSS rétropédale et en revient a la position d'origine. Sans l'indiquer expressément, on comprend de l'exemple révisé du BOSS que la CET AGIRC- ARRCO est & nouveau prise en compte dans le calcul du taux moyen de la réduction des salariés dont la rémunération est supérieure au plafond (BOSS, Exonérations heures supplé- mentaires et complémentaires, § 380, 1/07/2022). Sans changement, le taux moyen de la réduction de cotisations déterminé au bout du calcul teste limite 2 11,31 % (taux maximum autorisé). En revanche, I'administration n‘a pas modifié sa doctrine concernant la cotisation APEC. Pour mémoire, le 1*Février 2022, celle-ci a été expressément sortie du champ de la réduction, dans la mesure od elle ne constitue pas a proprement parler une cotisation d'assurance vieillesse (voir FH 3933, § 5-9; voir RF 1135, § 5364). oe eee Soca er nee eect En 2022, pour un salarié cadre rémunéré 4296,70 € sur un mois, dont 296,70 € sont li lisation de 9 heures supplémentaires (majorées au taux légal de 25 %). ala réa- Cotisations salariales | + Le montant des cotisations salariales d'assurance vieillesse et de dlassurance vieil- retraite complémentaire AGIRC-ARRCO (y inclus CET) sur l'ensemble lesse et de retraite de la rémunération est égal 4 481,54 €, dont - complémentaire - 392,51 € pour la part de la rémunération égale au plafond de la sécurité sociale (3428 € x 11,45 %) (1); ~ 89,13 € pour la part de la rémunération supérieure a ce plafond (858,70 € x 10,26 %) (1), * Cessalarié, cadre, est soumis 2 la contribution APEC, mais celle-ci nest pas prise en compte. Taux moyen de coti-__|« Le taux moyen de cotisation effectif est donc de 481,64 €/4296,70 € sation et taux dela |= 11,21 % (1). réduction ‘© Le taux de la réduction est done de 11,21 % (taux infériour au taux maximal autorisé de 11,31 %). + Le montant de la réduction applicable sur les heures supplémen. taires est en conséquence égal 4 296,70 € x 11,21 % = 33,26 € (1) Par comparaison, sans la CET, on avait un taux de 11,31 % sur tranche 1 (au lieu de 11,45 %), un taux de 10,12 % sur tranche 2 (au lieu de 10,26 %), pour un taux global final de 11,069 ¥ (au lieu de 11,21 %). 8] LA REVUE FIDUCIAIRE - FH 3954 - 28 JUILLET 2022 > SOCIAL COTISATIONS ET EXONERATIONS PAYE Proratisation du plafond de la sécurité sociale Les régles de prorata de plafond des forfaits jours réduits sont affinées “S40. Possibilité de prorata reconnue depuis le BOSS : rappel En droit du travail, les salariés sous convention de forfait en jours sur !'année ne peuvent pas bénéficier du statut de salarié & temps partiel en cas de forfait inférieur & 218 jours par an (circ. DRT 2000-7 du 6 décembre 2000, QIR 20 ; cass. soc. 27 mars 2019, n° 16-2380 FSPB ; voir RF 1135, § 5039), Corrélativement, on ne pouvait donc pas leur appliquer la proratisation du plafond pour ‘temps partiel (circ. DSS/5B/SD 2017-351 du 19 décembre 2017, Q/R 2; lettre-circ. ACOSS 2004-136 du 8 octobre 2004 ; cass. civ., 2° ch., 1® décembre 2011, n° 10-19710 D). Mais I'administration a fait évoluer sa doctrine a l'occasion de |'entrée en vigueur du BOSS (1® avril 2021). A cette occasion, la Direction de la sécurité sociale a expressément précisé que le plafond des salariés soumis & un régime de forfait annuel en jours dont le volume est inférieur a 218 jours sur l'année peut également étre réduit, dans les m&mes conditions que pour les sala- rigs a temps partiel, selon la formule suivante (BOSS, Assiette générale, § 830, version 01/04/2021) plafond proratisé = valeur mensuelle du plafond x (durée du forfait en jours/218 jours) Cette tolérance s‘applique pour les périodes d'emploi accomplies depuis le 1° janvier 2021. 541 Précision n° 1: l'accord du salarié est nécessaire Méme si le BOSS ne l'indiquait dans sa version initiale, nous avions souligné, a I'époque, que compte tenu de l'incidence du prorata de plafond sur les droits des salariés en forfait jours, les employeurs pouvaient juger préférable de ne pas appliquer le prorata de plafond aux intéres- sés sans leur accord. En effet, si le BOSS est opposable aux URSSAF en cas de litige, il ne I'est pas envers les salariés. Et comme, en l'état, le code de la sécurité sociale ne permet pas a un employeur de prorati- ser d'autorité le plafond d'un salarié en forfait jours, mieux valait 4 notre sens rester prudent. Cette fois, le BOSS précise clairement que le recours au prorata de plafond « implique de recueillit, par tout moyen, le consentement du salarié concerné » (BOSS, Assiette générale, § 830, 01/07/2022). En revanche, rien n‘est dit sur la fréquence de recueil de ce consentement (chaque année ? en vertu d'une clause du contrat ?). La rémunération du salarié pouvant évoluer, dans le doute, certains pourraient juger préférable de recueillir l'accord de l'intéressé une fois par an, en attendant d’éventuelles précisions. 5-42. Précision n° 2:; accord collectif prévoyant un forfait maximal inférieur 4 218 jours par an Certains accords collectifs qui encadrent le recours aux conventions de forfait en jours sur année prévoient un maximum déja inférieur 4 218 jours an (ex. : 210 jours). Dans ce cas, le plafond des salariés soumis a une convention de forfait annuel en jours inférieure a la durée maximale prévue par l'accord collectif (et inférieure a 218 jours) peut étre proratisé selon la formule suivante (BOSS, Assiette générale, § 830, 01/07/2022) : plafond proratisé = valeur mensuelle du plafond x (durée du forfait en jours/durée de réfé- rence inférieure & 218 jours prévue par l'accord collecti A contratio, cela signifie également que si le salarié a un forfait annuel égal au volume de référence prévu par l'accord collectif (ex. : convention de forfait de 215 jours par an sous couvert d'un accord collectif prévoyant un volume de référence de 215 jours par an), on ne peut pas proratiser le plafond du salarié. Il est en quelque sorte considéré comme en forfait jours « complet » (son forfait, bien qu‘inférieur 218 jours, est au niveau du volume de prin- cipe prévu par l'accord collectif, Iui-méme inférieur & 218 jours). LA REVUE FIDUCIAIRE - FH 3951 - 28 JUILLET 2022 fo SOCIA > PAYE COTISATIONS ET EXONERATIONS En résumé, le plafond applicable aux salariés soumis 8 un régime de forfait annuel en jours dont la durée est inférieure & 218 jours sur l'année (ou a la durée inférieure fixée par conven- tion ou accord collectif de travail) peut étre proratisé selon la formule suivante plafond proratisé = valeur mensuelle du plafond x (durée du forfait en jours/218 jours ou durée de référence inférieure prévue par l'accord collectif). Dans tous les cas, ce prorata ne peut pas amener a un résultat supérieur a la valeur du plafond de la sécurité sociale de référence. De TC ee RCE CE ate ed Salarié sous forfait de 200 jours | « Plafond = plafond mensuel x 200 jrs/2'8 jrs par an, accord de branche pré- | « Le BOSS ajoute que « si sur l'année ce salarié a finalement voyant une durée de référence | effectué 215 jours, en fin d’année, le plafond annuel sera de 218 jours revu et ajusté en application de la formule suivante : pla- fond annuel x 215 jrs/218 jrs » (1) Salarié sous forfait de 200 jours | Plafond = plafond mensuel x 200 jrs/216 jrs par an, accord de branche pré- voyant une durée de référence de 216 jours (1) Cette précision semble indiquer qu'il ya lieu de réaluster le prorata de plafond si, au final, s‘avére que le salarié 2 travaillé plus que le volume initialement préwu. Le prorata de plafond pour temps partiel thérapeutique entre dans le BOSS SB A loccasion de la mise a jour du 1 juillet 2022, l'administration indique que le plafond applicable aux salariés placés en temps partiel thérapeutique peut également étre réduit, dans les mémes conditions que les salariés a temps partiel (8055, Assiette générale, § 835, 01/07/2022). La formule de calcul applicable est la suivante : valeur mensuelle du plafond x (durée de travail dans le cadre du temps partiel thérapeutique/ durée légale du travail ou durée conventionnelle si inférieure a la durée légale) Cette précision permet de lever les difficultés li¢es au débat sur la nature du temps partiel thérapeutique (véritable temps partiel ou pas), notion issue du code la sécurité sociale, mais qui n’existe pas en tant que telle dans le code du travail Des clarifications sur les salariés non éligibles aux prorata de plafond V’administration a légerement retouché les développements du BOSS relatifs aux salariés non éligibles aux prorata de plafond (voir RF 1135, § 5038) pour indiquer, dans un premier temps, le principe de non-proratisation des salariés concernés, puis les exceptions et cas particulier. On savait déja que les salariés benéficiant de taux, d’assiettes ou de montants spécifiques ou forfaitaires de cotisations, ainsi que les travailleurs 4 domicile ne sont pas éligibles a la réduc- tion du plafond, S‘ils ne sont pas mensualisés, le plafond applicable en paye pour ces sala- riés dépend uniquement de la périodicité de la paye (BOSS, Assiette générale, § 1130, 01/07/2022). Sur ce point, il n'y a aucun changement. Par souci de clarté, le BOSS souligne désormais que cette régle concerne notamment les artistes du spectacle, les mannequins, les journalistes professionnels et les pigistes, ainsi que les VRP multicartes (BOSS, Assiette générale, § 1130, 01/07/2022). II n'y a pas ici de véri- table nouveaute, puisqu'on pouvait déja le déduire des textes compte tenu des taux réduits auxquels cas professions donnent droit. Zz LA REVUE FIDUCIAIRE - FH 3954 - 28 JUILLET 2022 > SOCIAL AVANTAGES EN NATURE ET FRAIS PROFESSIONNELS PAYE > ANOTER Pour mémoire, le BOSS ne le dit pas expressément, mais cette régle signifie en creux que, pour ces salariés, le plafond de la paye ne peut pas étre réduit, pour quelque raison que ce soit (absences, entrée/sortie en cours de mois, temps partiel, « employeurs multiples », etc.). Pour les VRP multicartes, une précision nouvelle est apportée : il est admis qu’en cas d'activité partielle, leur plafond doit étre proratisé pour tenir compte des périodes d'activite partielle (BOSS, Assiette générale, § 1140, 01/07/2022). Les autres précisions du BOSS sur les salariés non éligibles aux prorata de plafond sont inchan- ges (BOSS, Assiette générale, § 1140, 01/07/2022) : ~ pour les salariés intermittents, il est admis que plafond soit proratisé pour ne tenir compte que des périodes ayant donne lieu a rémunération ; - pour les artistes du spectacle et les mannequins dont la période d’engagement est inférieure 5 jours consécutifs, le plafond applicable a cette période est égal a 12 fois le plafond horaire par jour d’engagement ; - les employeurs des salariés intérimaires des entreprises de travail temporaire ne peuvent pas appliquer le prorata de plafond pour temps partial. Pour les journalistes pigistes (salariés remunérés a la pige, sans durée de travail), rappe- lons que, sans changement, le BOSS prévoit par ailleurs une régle particuliére pour le platond a passer en paye. Ce dernier est calculé a due proportion du nombre de jours rémunérés au cours de la période de paye, s'il est possible de déterminer le nombre de jours ayant donné lieu au versement, Dans tous les autres cas, il est fait application d'une valeur mensuelle du plafond entiere (BOSS, Assiette générale, § 1070, 01/07/2022}. Avantages en nature et frais professionnels Avantage en nature « véhicule » et prise en charge des frais de carburant a utilisation privée L’évaluation de l'avantage en nature constitué par la mise a disposition permanente du salarié d'un véhicule par l'entreprise peut se faire sur la base des dépenses réellement engagées ou, sur option de l'employeur, sur la base d’un forfait (arrété du 10 décembre 202, art. 3 modi- fi6) (oir RF 1135, § 7843). Dans sa partie consacrée a |’évaluation sur une base réelle de l’avantage en nature « véhi- cule », le BOSS prévoit, depuis son entrée en vigueur (1* avril 2021), que si l'employeur ne prend pas en charge le carburant correspondant a l'usage privé du véhicule, il |ui appartient de le prouver, sous peine de voir ces frais réintéarés dans I'assiette des cotisations. Cette preuve peut étre apportée par tous moyens. L’administration donne ensuite des exemples de modali- tés de preuve (voir RF 1135, § 7895). Méme si, jusqu’a présent, le BOSS ne le disait pas expressément, on pouvait penser, en toute logique, que ces dispositions étaient aussi applicables en cas d’évaluation forfaitaire. Ce que confirme la Direction de la sécurité sociale a l'occasion de la mise a jour du BOSS du 1* juillet 2022. En effet, il est désormais clairement indiqué que les modalités de preuve a fournir par l'em- ployeur pour justifier absence de prise en charge des dépenses personnelles de carburant sont identiques que I'évaluation soit réalisée au réel ou sur une base forfaitaire (BOSS, Avantage en nature, § 750, 01/07/2022). Ainsi, par exemple, le fait d'imposer au salarié d’effectuer le plein avec une carte essence le vendredi soir, et de le refaire le lundi matin a sa charge, peut constituer un moyen de preuve suffisant. En revanche, le blocage de la carte essence durant le week-end n'est pas suffisant, le plein pouvant &tre effectue la veille du congé hebdomadaire (BOSS, Avantage en nature, § 700, 01/07/2022). LA REVUE FIDUCIAIRE - FH 3951 - 28 JUILLET 2022 El > SOCIA AVANTAGES EN NATURE ET FRAIS PROFESSIONNELS PAYE 546 En pratique, lorsque les factures montrent que le nombre total de litres de carburant payé par Ventreprise correspond au nombre de kilometres parcourus a titre professionnel multiplié par la consommation moyenne du véhicule aux 100 km, ces éléments sont jugés par I'administra- tion comme constituant une présomption suffisante pour considérer que le salarié prend en charge son carburant a titre privé (BOSS, Avantages en nature, § 710, 01/07/2022). Si, au contraire, le nombre total de litres payé par l'entreprise est supérieur a la consomma- tion en carburant correspondant au nombre de kilometres parcourus a titre professionnel, le nombre de litres de carburant excédant cette consommation professionnelle est considéré comme une consommation privée. Le montant de I’avantage en nature & réintégrer dans I'as- siette des cotisations est alors calculé en multipliant le nombre de litres utilisé a titre privé par le coat du litre de carburant facturé (BOSS, Avantage en nature, § 710, 01/07/2022). Preuve du kilométrage parcouru. Pour rappel, les carnets de bord, de visite au de rendez-vous constituent des éléments de preuve suffisants du kilométrage parcouru a titre professionnel. Déduction forfaitaire spécifique pour frais professionnels et outils de travail fournis par ?employeur Certaines professions permettent a I'employeur d'appliquer une déduction fortaitaire spéci- fique (DFS) a l'assiette des cotisations de sécurité sociale (taux de 5 a 40 % selon les profes- sions), limitée 7600 € par salarié et par année civile (arrété du 20 décembre 2002, art. 9 modifié). Lorsque la DFS est appliquée, les remboursements de frais professionnels (frais réels, ou allocations forfaitaires) ou les prises en charge directes par I'employeur doivent, sauf excep- tions, étre réintégrés dans I'assiette des cotisations préalablement l'application de la deduc- tion (voir RF 1135, §§ 8710 et 8725). Avec la mise jour du BOSS du 1* juillet 2022, il est désormais précisé que l'attribution par Femployeur d'outils de travail (véhicule, ordinateur portable...) utilisés 4 des fins profession- nelles ne constitue pas une prise en charge de frais professionnels, et ne donne donc pas lieu a une réintégration dans I'assiette des cotisations avant application de la DFS (BOSS, Frais professionnels, § 2240, 01/07/2022). Cependant, si ces outils sont partiellement utilisés a titre privé, le montant de l'avantage en nature qu’en retire le salarié constitue un élément de rémunération qui doit étre intégré a l'as- sigtte des cotisations avant application de la déduction forfaitaire spécifique. @ « es cotisations sociales de l'entreprise », RF 1135, 55 5038, 5039, 5311, 5364, 5514, 7895, 8725 LIBERTESFONDAMENTALES, EGALITE, HARCELEMENTETDISCRIMINATION [lite SOQ] Egalité : de nouvelles obligations de publication 4 satisfaire au plus tard le 1° septembre Plusieurs nouvelles obligations de publication liées a Fégalité entre les femmes et les hommes ont été mises en place début 2022. Pour leur premiére application, le gouvernement a décidé de fixer 'échéance au 1" septembre 2022, a titre exceptionnel, afin de laisser aux entreprises le temps de se préparer. Nous rappelons britvement quels sont les éléments a publier a cette date. Loi 2021-1774 du 24 décembre 2021, art. 13 et 14, JO du 26 ; décret 2022-243 du 25 février 2022, JO du 26 ; décret 2022-680 du 26 avril 2022, JO du 27 L / Le 1" septembre 2022 au plus tard, les entreprises d'au moins 50 salari un score inférieur 4 75 points sur 100 a index de légalité profession publié les mesures de correction qu‘elles entendent mettre en cauvre. / ¥ A cette méme date, les entreprises qui ont eu une note inférieure 4 85 publié des objectifs de progression. / 6-3 et 6-4 ¥ Toujours le 1" septembre 2022 au plus tard, les entreprises dau moins devront avoir publié les écarts de représentation entre les femmes et I dune part, des cadres dirigeants et, d'autre part, des membres des in: 16-6 Entreprises de 50 salariés et plus : publication des mesures de correction et des objectifs de progression a I'Index de l’égalité Publication de Pindex de Pégalité chaque 1* mars “EX Les entreprises et les unités économiques et sociales d'au moins 50 salariés doivent publier chaque 1® mars un « index de I'égalité professionnelle », c'est-4-dire une noble globale, calcu- lke a partir d'une série d'indicateurs, censée mettre en lumiére les éventuelles disparités de rémunération entre les femmes et les hommes. ‘obligation de publication porte & la fois sur index proprement dit (Ia note globale) et le résultat obtenu a chaque indicateur. En deca de 75 points sur 100, I'entreprise a 'obligation de mettre sur pied des mesures de correction pour atteindre ce plancher de 75 points dans un délai maximal de 3 ans, sous peine de pénalité (c. trav. art. L. 1142-8 & L. 1142-10 et D. 1142-2 a 1142-14; voir « Temps de travail, salaire et formation », RF 1136, §§ 3230 cts). La loi du 24 décembre 2021 « visant a accélérer I'égalité économique et professionnelle » (Gite « loi Rixain ») a étoffé cette obligation de publication sur deux points (loi 2021-1774 du 24 décembre 2021, art. 13 ; décret 2022-243 du 25 février 2022 ; voir FH 3931, §§ 1-1 et s.). Cette réforme a plus précisément consisté généraliser & toutes les entreprises entrant dans le champ d’application de l'index de I'égalité des mesures qui ne visaient au départ que les entreprises bénéficiaires du plan de relance mis en place dans le cadre de la crise sanitaire (loi 2020-1721 du 29 décembre 2020, art. 244). LA REVUE FIDUCIAIRE - FH 3951 - 28 JUILLET 2022 Ell => SOCIAL LIBERTES FONDAMENTALES, EGALITE, HARCELEMENTETDISCRIMINATION Deux nouvelles obligations de publication “&2_ En deca de 75 points : publication des mesures de correction et de rattrapage Depuis I'Index se rapportant a l'année 2021 (publié le 1" mars 2022 au plus tard), les entre- prises qui sont en dessous de 75 points sur 100 doivent publier les mesures de correction et, le ‘as échéant, de programmation de mesures financiéres de rattrapage salarial qu’elles doivent mettre en place. Ces mesures et cette programmation sont définies par accord collectif ou par décision unilatérale (c. trav. art. L. 1142-9 ; voir FH 3931, § 1-2). Seule l'obligation de publication est nouvelle. obligation de prendre des mesures de correc- tion en cas de note inférieure 8 75 points existe depuis l'origine, des la création de |'index. &3_ En deca de 85 points : publication d’objectifs de progression Egalement depuis I'index se rapportant a l'année 2021, les entreprises qui sont en dessous de 85 points sur 100 sont censées définir, par accord collectif ou par décision unilatérale, et Publier des objectifs de progression au titre de chaque indicateur pour lequel elles ne sont pas parvenues a atteindre la note maximale (c. trav. art. D. 1142-6-1 ; voir FH 3931, § 1-2). Ici, tant ‘obligation de fixation d’objectifs de progression en cas de note inférieure a 85 points que l'obligation de publication qui y est associée, sont nouvelles. Une entreprise avec un Index global inférieur a 75 points doit publier les mesures de correc- tion et de rattrapage qu'elle a retenues (voir § 6-2), mais aussi fixer et publier des objectifs de progression pour les indicateurs auxquels elle n‘a pas atteint la note maximale. Si index global est de 75 a moins de 85 points, I'employeur est uniquement tenu de fixer et publier des objectifs de progression (toujours au titre des indicateurs pour lesquels il n’a pas réussi a avoir la note maximale). Publication le 1" septembre 2022 au plus tard, sur la base de Pindex correspondant 4 Pannée 2021 &4 En principe, la publication, selon le cas, des mesures de correction et de rattrapage et/ou des objectifs de progression intervient ds le dépét sur la plateforme « TéléAccords » de I'ac- cord collectif ou de la décision unilatérale qui détinit ces mesures (c. trav. art. D. 1142-6 et D. 1142-6-1), Cette publication se fait donc dans la foulée de la publication de index, relati- vement peu de temps aprds 1® mars, la logique voulant que les entreprises tirent rapidement les legons de leurs performances & index. Cependant, pour la premiére année d’application de cette obligation de publication, les pouvoirs publics ont préféré repousser I'échéance au 1* septembre 2022 (décret 2022-243 du 25 février 2022 ; voir FH 3931, § 1-3). Les entreprises doivent donc garder a l'esprit que, le 1* septembre 2022 au plus tard, elles devront, selon leur résultat 2 index 2021, publier des mesures de corrections et de rattrapage ainsi que des objectifs de progression (score inférieur a 75 points) ou uniquement des objectifs de progression (score inférieur & 85 points, mais au moins égal & 75 points). La publication s‘effectue sur la page internet ol figure I'index. En absence de site inter- net, lemployeur porte les mesures et/ou les objectifs a la connaissance des salaries « par tout moyen ». II doit en outre communiquer ces éléments, ainsi que leurs modalités de publication, au minis- tere du Travail, par télédéclaration. Le CSE recoit les mémes informations, par l'intermédiaire de la base de données économiques, sociales et environnementales (BDESE) (voir FH 3931, §§ 1-4, 1-8 et 1-9) En plus de la publication sur Internet, I'employeur doit porter les mesures de correction et de rattrapage (note < 75 points) a la connaissance des salariés « par tout moyen » (affichage, intranet, etc.) (c. trav. art. D. 1142-6). Pour ce qui concerne les objectifs de progression (note < 85 points), la publication sur Internet suffit : méme si rien n’'empéche 'employeur 4’étre | LA REVUE FIDUCIAIRE - FH 3954 - 28 JUILLET 2022 LIBERTESFONDAMENTALES, EGALITE, HARCELEMENTETDISCRIMINATION [lite SOQ] « mieux disant >, obligation de las porter & la connaissance des salariés « par tout moyen » n'est prévue qu’a défaut de site Internet (c. trav. art. D. 1142-6-1). in des écarts Entreprises de 1000 salariés et plus : publica’ de représentation aux postes de direction Obligation de mesurer les écarts au sein des cadres dirigeants et des membres des instances dirigeantes €5_ La loi Rixain a par ailleurs créé obligation pour les entreprises qui, pour le troisisme exer- cice comptable consécutif, emploient au moins 1000 salariés de mesurer et de publier chaque année les écarts de représentation entre les femmes et les hommes au sein, d'une part, des cadres dirigeants (au sens de la durée du travail ; voir RF 1136, § 2208) et, d’autre part, des membres des instances dirigeantes (comités de direction, comités exécutifs, comi- tés stratégiques, etc.) (loi 2021-1774 du 24 décembre 2021, art. 14 ; décret 2022-680 du 26 avril 2022 ; c. trav. art. L. 1142-11 aL. 1142-13 et D. 1142-15 4 D. 1142-19; voir FH 3940, § 11-1), Chaque 1 mars, les entreprises concernées doivent ainsi publier sur leur site internet les proportions respectives de femmes et d'hommes au sein de chacun de ces deux groupes. Elles doivent également transmettre ces informations au CSE, par |‘intermédiaire de la BDESE, et au ministdre du Travail, par télédéclaration. Publication le 1“ septembre au plus tard, sur la base du dernier exercice comptable &6_ Cette réforme est entrée en vigueur en 2021 : les entreprises d'au moins 1000 salariés étaient donc censées publier le 1" mars 2022 au plus tard les écarts de représentation observés sur Fexercice comptable écoulé. Néanmoins, pour la premiare année d’application du dispositif, le gouvernement a exception- nellement laissé aux entreprises jusqu’au 1 septembre 2022 pour publier les écarts de repré- sentation entre les femmes et les hommes (décret 2022-680 du 26 avril 2022 ; voir FH 3940, § 11-9). A noter cependant que, au jour oi! nous écrivons, I'arraté censé définir les modalités de communication a administration des écarts et des mesures de publicité adoptées n'a, 8 notre connaissance, pas encore été publié. On rappellera par ailleurs que, a ce stade, les entreprises concernées n'ont pas d'autres obli- gations que de publier ces écarts de représentation. C'est a compter du 1* mars 2026 qu'elles devront mettre en place des mesures de correction si la représentation de l'un des sexes est inférieure un certain niveau (30 % a compter du 1" mars 2026, puis 40 % 8 compter du 1 mars 2029). Le calendrier d’entrée en vigueur de ce dispositif a été présenté dans notre article relatif au décret d’application (voir FH 3940, §§ 11-12 8 11-14), @ « Temps de travail, salaire et formation », RF 1136, §§ 3268 a 3270 et 3287 LA REVUE FIDUCIAIRE - FH 3951 - 28 JUILLET 2022 El => SOCIAL CSE ET REPRESENTANTS SYNDICAUX WE] Pour un projet strictement fixé au niveau central, seul le CSE central doit étre consulté Face 4 un projet décidé au niveau central, le CSE détablissement doit seulement étre consulté sur les mesures @’adaptation des décisions centrales spécifiques a établissement et qui relévent de la compétence du chef de cet établissement. Par conséquent, lorsque le projet central ne donne pas de pouvoir au chef détablissement, la consultation du CSE central suffit, le CSE @établissement ne peut pas exiger d’tre consulté. Cass. soc. 29 juin 2022, n° 21-11935 PB Un plan de sortie de crise covid-19 élaboré au niveau central et décliné au niveau des établissements “Ti_ Dans cette affaire, une société avait élaboré un plan de reprise d’activité dans le cadre de la sortie progressive du confinement. Le comité social et économique central (CSE central) avait &té consulté sur ce plan le 4 mai 2020, au titre de sa compétence en matiére d’aménagement important modifiant les conditions de santé ou de travail (c. trav. art. L. 2312-8, 4°). Puis la direction régionale d'une des entités de la société avait élaboré et transmis pour information au CSE de son établissement trois documents (« plan de reprise des activités DR Pyrénées Landes », « prévision du taux de présence sur site », « volume prévisionnel d’acti- vité ») et douze « fiches réflexes ». Or, le CSE d'établissement estimait qu’il aurait da étre consulté sur ce plan, notamment sur les mesures d’adaptation a I'établissement, et non simplement informe. Lemployeur considérait en revanche que la consultation du CSE central suffisait. Le CSE d’établissement avait saisi le juge judiciaire en référé pour contraindre l'employeur a le consulter. Il a cependant été débouté de sa demande par la cour d'appel, dans une décision que vient de confirmer la Cour de cassation. Rappel sur les compétences respectives du CSE central et des CSE d’établissement Consultation du CSE central et des CSE d’établissement dans certains cas “77 Le CSE central d'entreprise exerce les attributions qui concernent la marche générale de I'en- treprise et qui excddent les limites des pouvoirs des chefs d’établissement. I! est seul consulté sur les projets décidés au niveau de l'entreprise qui ne comportent pas de mesures d’adapta- tion spécifiques a un ou plusieurs établissements ou sur les mesures d'adaptation communes & plusieurs établissements (c. trav. art. L. 2316-1). Le CSE d’établissement a les mames attributions que le CSE d'entreprise, dans la limite des pouvoirs confiés au chef de cet établissement. Ainsi, lorsqu’un projet est mené au niveau central de |’entreprise, la consultation du CSE au niveau local peut étre exigée en cas de mesures d'adaptation propres a I'établissement concerné qui relavent de la compétence du chef de cet établissement (c. trav. art. L, 2316-20). | LA REVUE FIDUCIAIRE - FH 3954 - 28 JUILLET 2022 arate —> SOCIAL Un accord peut définir |‘ordre et les délais dans lesquels le CSE central et le ou les CSE d’éta- blissement rendent et transmettent leurs avis. A défaut, avis de chaque CSE d’établissement est rendu et transmis au CSE central au plus tard 7 jours avant la date a laquelle ce dernier est réputé avoir été consulté et avoir rendu un avis négatif (c. trav. art. L. 2316-22). Pas de consultation des CSE détablissement s’ils n'ont pas de marge de manoeuvre Dans le cas contraire, c'est-a-dire en cas de simple déclinaison des mesures décidées au niveau central, la consultation du CSE d’établissement ne s‘impose pas, car elle ferait doublon avec celle déja effectuée au niveau du CSE central et elle ne serait pas efficace dans la mesure oii le chef d’établissement n‘a pas le pouvoir de les amender. En revanche, |'information du CSE d’établissement reste bien entendu impérative (c. trav. art. L. 2316-1). Le décryptage de ce genre d’affaire est lié & une fine analyse des faits par les juges du fond et est exactement ce qu'avait fait la cour d’appel, dont la démarche en trois points est validée parla Cour de cassation. La consultation du CSE central su it, faute de mesures d’adaptation spécifique a |'établissement Le plan de reprise de la société laissait peu de marges de manoeuvre 74 La cour d'appel avait d’abord analysé le plan de reprise d'activité de la société. Elle avait constaté que le volet sanitaire de ce plan prévoyait des régles applicables en matiare de santé et de sécurité communes et homoganes. Il était prévu un retour sur site des équipes sur une période de 4 a 6 semaines avec pour cible le retour physique de la moitié du collectif de travail en juillet & adapter selon les contraintes d'environnement. il énoncait un principe d'un rythme de reprise adapté dans le séquencement du plan de relance national et d'une différenciation par territoires (rouge/vert) avec la prise en compte du contexte local de chaque direction. Enfin, la prise en compte des métiers dans ce retour devait se faire dans un cadre de cohérence nationale avec la nécessité de prioriser les activités par grands métiers. Le plan de reprise au niveau régional ne constituait pas une mesure @adaptation La cour d'appel avait ensuite analyse le plan de reprise d'activité de la direction régionale. Ce plan précisait qu'il déclinait le projet de reprise d’activité de la société. Le dispositif de reprise d'activité dans I’établissement rappelait les mesures sanitaires et les mesures pour assurer leur respect. Le planning de retour sur site était annoncé comme devant se faire conformément a la note d'orientation générale pour la relance des activités de la société. Le plan de reprise d’acti- vité indiquait que ce planning serait « progressif » et tiendrait compte de plusieurs para- metres dont « I'évolution des decisions des pouvoirs publics et le cadrage national de la société contenu dans le PRA ». II détaillait les modalités de reprise des activités en fonction des équipes (« tertiaires », « terrain ») et des métiers en indiquant les spécificités de chacun et en déduisant soit la possi- bilité d'un retour sur site de maniére progressive et dans le respect des mesures sanitaires soit Fexécution du travail a distance. LA REVUE FIDUCIAIRE - FH 3951 - 28 JUILLET 2022 => SOCIAL CSE ET REPRESENTANTS SYNDICAUX Le chef d’établissement n’avait donc que peu de pouvoir “76 Pour la cour d'appel, approuvée par la Cour de cassation, aucun de ces éléments ne permettait d'établir que le chef d’établissement disposait d'une quelconque marge de manceuvre dans Vexercice de son pouvoir de décision quant aux modalités de la reprise de I'activité au sein de son établissement telles qu’elles avaient été arrétées au niveau de l'entreprise. Le plan de reprise d'activité de la direction régionale ne constituait donc pas une mesure d'adaptation spécifique a cet établissement du plan de reprise d’activité de la société, de sorte que le CSE d’établissement ne pouvait pas exiger d’étre consulté. Une simple information suffi- sait done. @ « cse d'établissement et CSE central m, RF 1119 §§ 3816 et 3817 SOCIAL Exonérations de cotisations pour certains emplois d'aide au domicile des personnes fragiles : regard des étudiants de I'Ecole de droit de la Sorbonne OS Ree a ER MCB actu E CS OOH SE Corsa enon Avec la méme ambition de partager un travail juridique rigoureux me ong eo a ae Ca Lie aoe SEB aC PSC Marea sue rst Con eV CV rees Canora lene BBso CRs eT eer ee eer eto (eC Royse ONO ONCE: reoaeCOCRa Me eKits we Dare CRU Me cence Me ete Rm MOT rest Cee Ta ty Ase Me ne Bede (occu Ckele en iag Oo nares ee ee ea koe Clee RCo tal de personnes fragiles par des salari¢s d’organismes prestataires du secteur privé. Og eee CCE OME nRetee SCM MLO enT CMC toad Cohen, Aurélie Da Silva, Maylis Lachaud, Inés Lazaar, Aicha Said Circ LoD eC BMPS Cori Caetano ize eo Okra > de l'aide non médicale a domicile rations de cotisations > 8 > ide a domicile : conditions > 9 bd le : une exonération patronales adaptée 0 EN UP a Ia PES Una wliyz) pa => SOCIAL RE SOMMAI Exonérations de cotisations pour certains emplois d’aide au dom ile des personnes fragiles : regard des étudiants de I’Ecole de droit de la Sorbonne La promotion de Laide non médicale a domicile par des exonérations de cotisations P31 La variéte de offre de maintien a domicile e1 De nombreux outils de promotion des services & domicile 8s objet de ce dossier 86 Exonération aide a domicile : Aigibilité sous conditions P34 Structures agréées et déclarées Les structures visées s1 Lagrément 92 Ladéclaration 98 Les conditions d'emploi du salarié Un salarié sous contrat & durée indéterminée ou déterminée Contrat de mise & disposition de travailleurs Uexercice dune activité daide & domicile 914 915 916 Aide a domicile : une exonération de cotisations patronales adaptée au secteur P.40 Lalignement sur la réduction générale Rappels 10-1 Champ de Fexonération 10-2 Formule de calcul 103 Rémunération annuelle brute 10-4 Coefficient de éduction 10-8 Le cumul des exonérations 10-9 La régularisation du montant des exonérations Rappels 10-10 Regularisation progressive ou annuelle == 10-11 Régularisation unique en findetannge 10-12 Régularisation progressive 10-13, Un cas particulier: la rémunération forfaitaire 10-14 Annulation, perte de I'exonération 10.15 EW LA REVUE FIDUCIAIRE - SP raU wy) 7 MESURES DIVERSES => SOCIAL La promotion de I‘aide non Ea médicale a domicile par des exonérations de cotisations Dans les années 2000, la prise en charge des personnes ayant besoin d’un accompagnement sest tournée, plus encore, vers le maintien a domicile. Les pouvoirs publics font encouragée au moyen dexonérations de cotisations. L‘essentie] Y Le maintien & domicile par préférence a I'hébergement en institution de personnes ayant besoin d'un accompagnement s‘organise autour, dune part, de prestations de soins et, dautre part, de la mise & disposition des services. / 8-1 et 8-2 V Le législateur a jugé utile daccompagner ses politiques de maintien a domicile de Personnes qualifiées de « fragiles » au moyen d’exonérations de cotisations sociales. /10-1ets. / Exception au principe d'assujettissement de toute rémunération a cotisations et contributions sociales, ces régles particullares supposent le respect de régles cumulatives: tres précises./ 9-1 ets 1 La variété de l’offre de maintien 4 domicile Virage « domiciliaire » de la prise en charge Bien que le maintien & domicile soit préné depuis de nombreuses années, ce nest que depuis 2005 que les pouvoirs publics frangais privilégient le « virage domiciliaire », en réponse aux souhaits d'une part grandissante de la population, qui est ou qui risque - a court ou moyen terme - d’étre confrontée a une perte d’autonomie, et en réponse aux attentes des personnes en situation de handicap. On rappellera toutefois que la réalité de l'offre de soins continue pour autant d’atre marquee par la prégnance de I’accueil en établissement, méme si la part des services a domi- cile a progressé, notamment pour les personnes agées dépendantes et les jeunes handicapés. Il convient également d’avoir a l’esprit que le maintien 4 domicile conduit a I'interven- tion combinée (ou non) de professionnels de la santé et « des métiers du lien », prodiguant des « soins non médicaux » (également baptisés de « care »), donc de accompagnement de personnes fragiles. Les soins 4 domicile 82. Les soins a domicile relévent du champ médico-social et se situent a la croisée des secteurs de la médecine de ville et des établissements hospitaliers. On peut repérer quatre types de dispo- sitifs qui coexistent : + les services de soins infirmiers domicile (Ssiad) dispensent 3 domicile aux personnes agées cet aux personnes en situation de handicap les soins qui leur ont été prescrits par un médecin. lls assurent également une mission de coordination avec les autres intervenants médicaux et paramédicaux ; EN UP a Ia PES Una wliyz) => SOCIAL / MESURES DIVERSES - les services polyvalents d'aide et de soins & domicile (Spasad), qui regroupent des Ssiad et des services d'aide et d'accompagnement & domicile (Saad) ; - les services d’éducation spéciale et de soins a domicile (Sessad), qui accompagnent des enfants et adolescents de zéro a vingt ans handicapés sur leur lieu de scolarisation ou & domi- ile, et sont spécialisés en fonction des types de déficience ; - les services d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés (Samsah), qui aident les personnes handicapées & vivre en milieu ordinaire en leur proposant un accompagnement dans les taches essentielles de la vie quotidienne (ménage, repas, courses, toilette, etc.) et des activités sociales. Tous ces services bénéficient de financements de l'assurance maladie. Seuls les Spasad et les Samsah recoivent aussi des financements des conseils départementaux pour les prestations diaide & domicile. L/acces aux services intervenant pour les personnes en situation de handi- cap est soumis a une orientation de la commission des droits et de I'autonomie des personnes handicapées (CDAPH). Laccompagnement a domicile Les prestations d’accompagnement dans les actes de la vie quotidienne sont réalisées par des auxiliaires de vie ou des aides & domicile. Trois régimes d'intervention coexistent. Les personnes intervenantes a domicile peuvent étre : - employées par un service d'aide & domicile (SAAD) prestataire qui facture une prestation horaire au bénéficiaire : le bénéficiaire n’est pas employeur mais un simple usager d’un service délivré par une personne salariée d'une association, d'une entreprise ou d'un CCAS (centre communal d'action sociale) ; ~ directement salariées par le bénéficiaire (on parle de « gré a gré ») ; - ou sous la forme dite « mandataire » : le benéficiaire fait appel a une structure pour I'aider dans le recrutement et l'accomplissement des formalités administratives. Des employeurs divers &4_ Le secteur de l'aide A domicile s'est historiquement développé dans une optique d'aide aux plus défavorisés, largement portée par le secteur associatif. Les communes soutiennent I'activité des associations, mais parfois également créent des services d’aide a domicile propres, portés par leurs centres communaux et intercommunaux d'action sociale (CCASICIAS). Vlactivité des services d'aide a domicile peut également étre promue par action sociale des caisses des régimes de base de la sécurité sociale ou des institutions de protection sociale complémentaire. Les activités de services a la personne (SAP) sont définies comme l'ensemble des activités réali- sées au domicile de la personne ou dans l'environnement immédiat de son domicile. Parmi ces activités, on retrouve notamment celles de la vie quotidienne, de la garde d’enfants ou d'assis- tance aux personnes agées ou dépendantes. La loi 2005-841 du 26 juillet 2005 relative au développement des services & la personne, dite « loi Borloo », avait pour finalité le développement et la structuration de ce secteur d'activité. Elle a ‘opéré un changement profond en faisant de l'aide au domicile des publics fragiles une catégorie d'un champ plus vaste regroupant l'ensemble des services a la personne. Elle a été modifiée par la {oi 2010-853 du 23 juillet 2010 qui a créé les régimes distincts de la déclaration et de I'agrément. La loi 2015-1776 relative a l'adaptation de la société au vieillissement (ASV) du 28 décembre 2015 concerne le secteur des services a la personne. En effet, elle soumet les services d'aide et d'accompagnement a domicile des personnes handicapées et des personnes Agées en perte d'autonomie a une autorisation du conseil départemental lorsqurils exercent leurs activités en mode prestataire. EN AO aa Pe SPeS UNE wir) / MESURES DIVERSES => SOCIAL De nombreux outils de promotion des services 4 domicile “ES Il existe tout une batterie doutils juridiques de promotion ou d’accompagnement des services adomicile. On citera par exemple le CESU (chéque emploi service universel), instauré pour simplifier les démarches pour le particulier utilisant ces services pour la rémunération d'un salarié employé directement (CESU déclaratif) ou pour le paiement d'une association ou d’une entreprise pres- tataire (CESU préfinancé), ou encore les avantages fiscaux accordés aux utilisateurs de ces services. Facultative, la déclaration des activités de services a la personne permet aux organismes et & leurs clients de bénéticier des avantages sociaux et fiscaux propres au secteur. Depuis le 1* janvier 2017, le crédit d'impat accordé pour l'emploi d'un salarié a domicile a été généralisé a l'ensemble des contribuables. Ces derniers sont donc remboursés par I'adminis- tration fiscale si leur montant d'impdt dai est inférieur a 50 % des dépenses engagées pour les services & la personne (dans la limite du plafond annuel) (voir « Impét sur le revenu », RF 1133, §§ 1927 a 1930). Les entreprises bénéficient de taux de TVA réduits (de 5,5 % & 10 % sur certaines activités) (oir « La TVA », RF 1127, § 1604). Par ailleurs, les ménages peuvent bénéficier d’exonérations de cotisations patronales pour la rémunération des salariés exercant des activités de services 4 la personne : en cas d'em- ploi direct, les particuliers employeurs bénéficient d’un abattement de 2 € par heure travail- lée sur les cotisations patronales destinées & la sécurité sociale (c. séc. soc. art. L. 241-10, | bis). Toutetois, cette déduction forfaitaire n'est pas cumulable avec les exonerations de cotisations patronales de sécurité sociale maladie, vieillesse et d’ allocations familiales accordées pour I'em- ploi d'un intervenant auprés de « publics fragiles ». Lobjet de ce dossier “85_ Ce dossier est exclusivement consacré aux exonérations de cotisations et contributions sociales accordées a I'entreprise (voir 9-1 ct s. et 10-1 et s.). Le jargon administratif utilise la notion « dorganisme de services a la personne (OSP) », qui met a la disposition d'un client, particulier, un salarié afin d'accomplir un certain nombre de taches (voir § 9-15). Ce mode d’exercice s'ap- ule sur: ~ une convention de mise a disposition entre le client et 'OSP a but lucratif ; - un contrat de travail entre I‘intervenant et I‘OSP. Cette activité doit étre a destination d’un « public fragile » & savoir les personnes agées d’au moins 70 ans (dépendantes ou non), ainsi que les bénéficiaires d’un dispositif spécifique lié a la perte d’autonomie ou a un handicap (voir § 9-1. Ces exonerations de cotisations relatives aux aides 8 domicile des publics fragiles représentent prés de 95 % des exonérations du secteur. EN Uae Pre Uap Lyry => SOCIAL em alent HE) Exonération aide a domicile : éligibilité sous conditions Pour favoriser le maintien a domicile des personnes fragilisées en raison de leur ge, de leur dépendance ou encore de leur handicap, le législateur a choisi de mettre en place un dispositif d’exonération de cotisations patronales de sécurité sociale pour les structures intervenant au domicile de ces personnes fragiles. A condition de respecter des conditions trés strictes. L‘essentie| / Pour accéder au dispositif d'exonération de cotisations patronales « aide a domicile », la structure prestataire doit étre agréée et déclarée. / 9-1 4 9-13. Y Vexonération est réservée aux heures accomplies au domicile de personnes considérées comme « fragiles ». / 9-1 Y La structure conclut avec la personne fragile un contrat de mise a disposition de travailleurs. Seule la structure est 'employeur de l'intervenant, / 9-14 et 9-15 / Seule lintervention au domicile privatif (habituel, effectif, principal ou secondaire) du bénéficiaire et situé en France ouvre droit 4 exonération. / 9-16 1 > Structures agréées et déclarées Les structures visées 51 Llexonération de cotisations patronales est applicable aux structures dites « prestataires ». II sfagit des entreprises, personnes morales de droit privé a but lucratif (. civ. art. 1832), et des associations, personnes morales de droit privé dont la finalité n‘est pas d’étre lucrative (loi du 1* juillet 1901, art. 1), disposant d’un agrément et étant déclarées pour l’exercice des activi- tés concernant l'aide a domicile (garde d’enfant ou assistance aux personnes agées ou handi- capées), quel que soit leur statut (c. séc. soc. art. L. 241-10, Ill ; BOSS, Exonération aide & domicile, § 40, 01/07/2022). Ces activités n‘ouvrent toutefois droit au dispositif qu’a la condition qu’elles soient réalisées au domicile a usage privatif o’une personne dite « fragile » (BOSS, Exonération aide a domicile, § 10, 01/07/2022). Il convient alors de distinguer les heures effectuées auprés de publics « non fragiles » (ex. : enfant non atteint d’un handicap) de celles effectuées aupres de publics « fragiles », seules éligibles a exonération « aide a domicile » Sont considérées comme telles (c. séc. soc. art. L. 241-10, Ill ; BOSS, Exonération aide & domicile, § 160, 01/07/2022) : - les personnes de 70 ans et plus ; - les personnes ayant 8 charge un enfant atteint d'un handicap ouvrant droit au complé- ment de allocation d'éducation de l'enfant handicapé ou a la prestation de compensation du handicap ; les personnes ayant dépassé I’age légal de départ en retraite dans l'obligation de recourir a assistance d’une tierce personne. II s‘agit des personnes dans l’incapacité d’accomplir seule, 34 BN a Wee ~ 28 JUILLET 2022 Nee ae at) => SOCIAL totalement, habituellement et correctement au moins quatre des actes de la vie courante (repas, toilette, lever, coucher etc) tels que mentionnés dans la grille nationale AGGIR qui permet de mesurer le degré de perte d’autonomie (c. séc. soc. art. L. 241-10, | et D. 241-5-1) ; - les personnes remplissant la condition de perte d’autonomie requise pour percevoir |’alloca- tion personnalisée d’autonomie ; - les titulaires soit de l'allocation compensatrice pour tierce personne (CASF art. L. 245-3, 1°), soit d’une majoration pour tierce personne servie au titre de l'assurance invalidité, de la legislation des accidents du travail, d'un régime spécial de sécurité sociale ou de l'article L. 18 du code des pensions militaires d'invaliité et des victimes de la guerre, soit de la prestation complémentaire pour recours a une tierce personne servie au titre de la législation des acci- dents du travail. L'agrément Lagrément, condition d’exercice d’une activité d’aide 4 domicile “32. La possbilité d'exercer dans le secteur d'activité de l'aide & domicile est soumise & l'obtention préalable d'un agrément, délivré par le préfet du département du lieu d‘implantation du prin- cipal établissement de la personne morale (c. trav. art. R. 7232-1) Ce lieu d’implantation correspond généralement au si¢ge social, sauf si la structure a souhaité ‘étre domiciliée ailleurs. Ainsi,I'cbtention d’un agrément est obligatoire notamment pour : ~ les structures apportant une assistance dans les actes quotidiens de la vie ou une aide & I'in- sertion sociale aux personnes agées ou handicapées ou atteintes de pathologies chroniques qui ont besoin d'une aide personnelle a leur domicile, & l'exclusion, sauf exception, des actes médicaux ; - les structures exergant une activité de prestation de conduite du véhicule personnel des personnes agées, handicapées ou atteintes de pathologies chroniques, du domicile au travail, sur le lieu de vacances ou pour des démarches administratives ; - les structures exercant une activité d’accompagnement des personnes Agées, handicapses ou atteintes de pathologies chroniques dans leurs déplacements hors du domicile (c. trav. art. D. 7231-1). Condition dobtention de lagrément La demande d’agrément est adressée par la structure au préfet de département par voie élec- tronique ou par lettre recommandée avec avis de réception (c. trav. art. R. 7232-1). Uagrément est délivré suivant des critéres de qualité. Ainsi, la structure doit disposer des moyens (humains, matériels, financiers) nécessaires pour assurer I'activité pour laquelle l'agré- ment est demandé (c. trav. art. R. 7232-6, 1°). Ces moyens sont évalués grace & la demande d'agrément qui doit mentionner la nature des prestations proposées et des publics ou clients visés, les conditions d’emploi du personnel ainsi que les moyens d’exploitation mis en ceuvre (c trav, art. R. 7232-2). La structure doit aussi respecter un cahier des charges précisant les conditions de fonctionne- ment, dorganisation et, le cas échéant, de continuité des services, ainsi que les conditions de délivrance et d'évaluation des prestations (c. trav. art. R. 7232-6, 2°). Le contenu de ce cahier des charges est présenté par le décret 2016-502 du 22 avril 2016. En outre, son dirigeant ne doit pas avoir fait I'cbjet d'une condamnation pénale ou d'une sanction civile de nature & lui interdire « de gérer, administrer ou diriger » une entreprise ou une association ou d’exercer une activité commerciale (c. trav. art. R. 7232-6, 3°). Par ailleurs, lorsque |’activité d'aide 4 domicile est en lien avec des mineurs, le dirigeant de l'entreprise ou de association ainsi que les personnes qu'ils mettent a disposition pour EN Uae Pre Uap Lyry => SOCIAL / STATUTS PARTICULIERS intervenir auprés des enfants ne doivent pas étre inscrits sur le fichier judiciaire national auto- matisé des infractions sexuelles ou violentes (c. trav. art. R. 7232-6, 4°). Le silence gardé par le préfet pendant plus de 3 mois & compter de la date de réception d'un dossier complet de demande d’agrément emporte décision d’acceptation (c. trav. art. R. 7232- A, al. 3). Durée et renouvellement de l’agrément Vagrément est délivré pour une durée maximale de 5 ans (c. trav. art. R. 7232-7). La demande de renouvellement doit étre déposée au plus tard 3 mois avant le terme de I'agré- ment que l'on souhaite renouveler (c. trav. art. R. 7232-8, al. 1). Obligations lige 4 Pagrément 55. Vagrément ainsi que son maintien sont soumis au respect de la réglementation en matiére dihygine, de sécurité et des conditions de travail. La structure a également I'obligation de transmettre au préfet compétent périodiquement un état d’activité et un bilan qualitatif et quantitatif de l'activité exercée (c. trav. art. R. 7232-9). ld Etablissements multiples 7 Sila structure compte plusieurs établissements, le préfet du lieu d'implantation de son siage social recueille l'avis des présidents de conseil départemental du lieu d'implantation des établisserments, par I'interméciaire des préfets territorialement compétents. Toute création d’établissement fait l'objet d’une demande de modification de agrément adressée au préfet du lieu d'implantation ou de entreprise, Ce dernier recueille avis du président du conseil départemental du lieu d’implantation du nouvel établissement par I'inter- médiaire du préfet territorialement compétent. Lorsque le préfet consulte un ou plusieurs présidents de conseil départemental, le délai de réponse est porté 4 3 mois & compter de la date de réception de la demande d’agrément, des lors que le dossier est complet. Le silence garde paar le préfet pendant plus de 3 mois vaut déc sion d'acceptation (c. trav. art. R. 7232-5). Retrait de lagrément 57 Cet agrément peut étre retiré a tout moment dés lors que I’entreprise ou l'association (c. trav. art. R. 7232-12): = exerce des activités autres que celles déclarées dans la demande d'agrément ; = cesse de remplir les conditions ou de respecter les obligations légales ; - n’adresse pas au préfet l'état d'activité et le bilan qualitatit et quantitatif requis. La déclaration Condition dexercice titre exclusif “88. Les employeurs agréés souhaitant bénéficier des mesures d'exonérations sont tenus de décla- rer leur activité (c. trav. art. L, 7232-1-1). Uexonération est également subordonnée a |'exercice de |’activité a titre exclusif (c. trav. art. L. 7232-1-1). Cette condition est présumée remplie lorsque l'employeur a effectué la déclaration mais un contréle qui prouverait le contraire expose la structure prestataire au retrait de la déclara- tion et a la perte du bénéfice de l'exonération jusqu’a ce qu'une nouvelle déclaration soit faite l'année suivante (c. trav. art. L. 7232-8 ; BOSS, Exonération aide a domicile, § 50, 01/07/2022). EN AO aa Pe SPeS UNE wir) Nee ae at) => SOCIAL > ANOTER Certaines structures sont dispensées de la condition d’activité exclusive. || s‘agit notamment : = des associations intermédiaires - des unions et fédérations d’associations ; - des prestataires appelés & fournir les services spécifiques individualisables dans les copro- priétés avec services, mentionnés a l'article 41-4 de la loi 65-557 du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des immeubles bats ; = des gérants de résidences-services relevant de larticle L, 631-13 du code de la construc- tion et de Ihabitation. Procédure de la déclaration 3 La déclaration doit étre effectuée auprés du préfet du département du lieu d'implantation du principal établissement de l'entreprise, qui est le plus souvent le sige social. Lorsque la struc- ture prestataire est établie hors France, elle effectue sa déclaration auprés du préfet du dépar- tement oi sa principale activité sera exercée (c. trav. art. R. 7232-16). Elle est envoyée par voie électronique ou par lettre recommandée avec avis de réception par le représentant Iégal de l'entreprise ou de l'association (c. trav. art. R. 7232-16). Mentions de la déclaration (0. La déclaration doit mentionner les éléments suivants (c. trav. art. R. 7232-17) ~ la raison sociale et I'adresse de l'entreprise ou de ‘association ; - les services a la personne proposes ; - engagement, par la structure, d’exercer a titre exclusif son activité d'aide 8 domicile ; - en cas de dispense légale d’exercer l'activité d'aide 4 domicile a titre exclusif, l'engagement du dirigeant de la structure de tenir une comptabilité pour les prestations de services & la personne et pour ses autres prestations ; = le cas échéant, pour certaines prestations identifies, engagement de les inclure dans une offre de services comprenant un ensemble d'activités de services a la personne réalisées & domicile, Déclaration compléte ou incompléte Asa réception, le préfet du département du lieu d'implantation de la structure réalise les opérations suivantes (c. trav. art. R. 7232-18) : ~ en cas de déclaration complete, il enregistre la déclaration et délivre un récépissé a la struc- ture. Ce récépissé sera ensuite publié au recueil des actes administratifs de la préfecture ; = en cas de déclaration incomplete, il invite la structure a fournir les éléments manquants. Effets La declaration est théoriquement valable sans limitation de durée (sur le retrait de l'enregis- trement de la déclaration, voir ci-aprés). Elle permet a I'employeur de benéficier des mesures d‘exonerations & compter du premier jour du mois qui suit la publication du récépisse (c. trav. art. R. 7232-18). Retrait de fenregistrement de la déclaration Venregistrement de la déclaration peut étre retiré par le préfet du département lorsque 'em- ployeur ne remplit plus les conditions ou ne respecte plus ses obligations (notamment la condi- tion diactivité exclusive, ‘obligation de tenir une comptabilité séparée, ou I'engagement, pour certaines prestations identifiées, de les inclure dans une offre de services comprenant un ‘ensemble diactivités de services) (c. trav. art. R. 7232-20). EN Uae Pre Uap Lyry

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