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Mais il convient de préciser qu’avant cette nouvelle approche du monde née du ésistement progressif du mythe, le « Mithos » était la premiére forme d’explication du ‘monde reposant sur un « désir de régularité » (Cf. Yves-Marie ADELINE, P.5) et qui était en quelque sorte « um argument d’autorité » réfractaire toute remise en cause. Cela étant, appelait 4 une nouvelle approche du monde ne reposant ni sur le « discours par oracles » du Mythe ni surla réalité défonnée de la Légende (Cf. Yves-Marie, A, P13). Artive maintenant le moment de sloire du «Logos» qui enjoignait au discours mythique de se taire. Le moment de la avec V'avénement des « Présocratiques », le principe de la « Rationalité » séparation était amivé, le divorce devait inéluctablement étze consommé. ou atil &é ‘Nous en amtivons a ce qui nous intéresse réellement : ce divorce avait cffectif et consommé? Nous pensons que non! Sinon comment expliquer le nombre calculable de mythes qui traversent tout le corpus d'un rationaliste de la trempe de Platon ? Comment expliquer le recours au « Milthos > comme argument thétorique et démonstratif chez des spécialistes du « Logos » comme Protagoras et Isocrate ? Nous dirions par le simple fait que cette séparation « Miithos-Logos » n'est pas effective, ne peut pas étre concréte et ne veut pas dire sincére, car le régne du « Logos» comme seul mode de démonstration et de dévoilement de la vérté et de la connaissance a des défauts que seul le recours au « Milthos » peut combler. En effet, que ce soit chez Paton, Protagoras ou un Empédoce, 1a volonté récurente de faire travailler de concert Mitthos et Logos est ume facon de montrer que T'utilisation, parfois de maniéze successive, de ces deux procédés se justifie dans la mesure oi « Je premier LHe msthe] expose sa position, le second [le logos] en examine le détail »*. En procédant de cette fagon, ils sont conscients du fait que le mythe peut étxe un dépassement du logos en ce sens qu'il peut Je suppléer et palier a ses insuffisances. Le mythe, par son recours a Timaginaire, offte & la Raison (j fa rationalité si vous voulez) un champ d’investigation plus lage et beaucoup plus accessible. C'est cette accessibilité qu'l offie a la Raison qui justifie son recours par exemple par Protagoras devant son jeune public qui serait incapable de saisit fe sens de son logas (Prota. 320c). De ce fait. le mythe «prolonge done la raison en remédiant 4 ses inufisances, ou en lui octroyant une base plus large et plus accessible »*. En

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