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Fiche - évaluation

I)L’évaluation dans le cadre d’une EP fonctionnelle et construite : du


XIXème siècle à 1941

1.L’évaluation informative

-Francisco Amoros => fiches avec données fiables pour évaluer les effets de l’EP dispensée et
leur proposer des exos gymniques adaptés (on retrouve cela dans le manuel de 1907)

-Georges Hébert => « code de la force » (1911) => douze épreuves athlétiques pour mesurer la
valeur physique de l’athlète
-MBDC (1922) détermine le coefficient de robusticité, le VARF (vitesse, adresse, résistance, force)
=> pour ces deux auteurs, le choix des épreuves s’appui ++ sur des spécialités athlétiques (impar-
tialité dans la mesure) => on les retrouvera dans RG de 1925 notamment

-dès les premiers temps de l’obligation scolaire de l’EP => désir de mesures précises d’apprécia-
tion

2.L’évaluation certificative

-dans le RG de 1925, le contrôle est périodique (7 à 8 épreuves athlétiques ++) => examens phy-
siologiques assurés par le médecin chargé d’évaluer le développement de l’enfant, complétés par
des examens pratiques à l’âge de 13 effectués par l’E => les modalités se déclinent en fonction du
sexe et de l’âge

-le BSP mis en place en 1937 est conçu afin de « donner à la jeunesse française (…) un moyen de
conquérir et d’entretenir sans efforts excessifs ou prématurés sa santé et sa vigueur » (Lagrange,
1937) => prises de performances en hauteur, course de vitesse, lancer, grimper, simplicité des ba-
rèmes accessibles à tous => son succès conduit à y recourir pour l’épreuve d’EP du certificat
d’études primaires

-en 1941, le BSP devient BSN => devient un outil de contrôle de la jeunesse au service du pouvoir
pétainiste => sensé témoigner d’un état physique et physio acceptable (vitesse, lancer de poids ou
de précision ou grimper, hauteur, longueur)

=> tout au long de cette période : les différentes familles athlétiques fournissent donc le socle privi-
légié des critères de l’estimation de la valeur physique en termes physiologiques
=> elles ont un objectif premier : dresser l’état individuel de la valeur physique d’un sujet, au ser-
vice de l’état physique d’une nation, grâce à des données précises, fiables

II)Les modalités d’évaluation dans le cadre d’une EP dont les pratiques


se sportivisent : 1941-1980
1.L’évaluation informative

-les IO de 1945 : prolongent le contrôle médical initié par le RG de 1925 et poursuivi par les IO de
1941 => les données recueillies d’ordre physio et anat permettent d’orienter les élèves dans les
groupes de travail adaptés
=> Pierre Parazols (1960) précise que la note de valeur physique est « basée sur les 5 épreuves
retenues, 2 courses (vitesse et résistance), un lancer (poids), un saut (hauteur), un grimper »
-en plus des épreuves athlétiques dans les collèges et lycées, aussi gym de maintien, initiation
sportive, parcours hébertistes
-évaluation conforme à celle adoptée dans les autres disciplines afin de se conformer à l’ortho-
doxie scolaire (Arnaud, 1981)

-naissance de la table Letessier en 1959 => notation en athlétisme au baccalauréat => fait corres-
pondre pour chaque épreuve athlétique une note à une perf chiffrée en fonction de l’âge et du
sexe de l’élève => se répand largement dans l’enseignement secondaire, outil de référence en ma-
tière d’évaluation en EPS dans les années 1970-1980
=> s’étend à d’autres disciplines : exemple du parcours chronométré en sports collectifs de Jean
Zoro (1961), sans opposition ni incertitude
=> rares sont les voix dissonantes comme celles de Jean Le Boulch (1961) qui dénonce « l’insuffi-
sance des épreuves cotées athlétiques » qui servent de modèle à la mesure d’une performance
(pas d’adaptation au milieu, ni à une quelconque maitrise)

-avec le recours croissant aux APS (années 1960), certains E ont conscience que « le contrôle des
résultats encore insuffisant » (équipe des professeurs du lycée de Corbeil-Essonnes, 1965) pose
un problème d’ordre technique
=> travaux de R;Mérand : perf doit être accompagnée de critères inhérents aux activités sportives
=> IO de 1967 complexifient alors la tâche des E => évaluer l’atteinte d’intentions éducatives di-
verses et « l’observation des progrès accomplis par les élèves est une préoccupation constante »

2.L’évaluation certificative

-épreuve facultative d’EP au bac instituée par le décret du 26 mars 1941, succès immédiat => la
prépondérance des épreuves athlétiques demeure : course de vitesse, saut en hauteur, longueur,
lancer, grimper => face au dénuement matériel et une France affaiblie, ces épreuves sont faciles à
mettre en oeuvre et s’adaptent aux formations diverses des E

-épreuve d’EP obligatoire au bac en 1959 (Herzog) => les disciplines athlétiques ne constituent
plus l’essentiel des prestations exigées des élèves => contrebalancées par des épreuves de gym
promues par les IG de l’EP
=> la gym disparait en 1962 au profit de la natation rendue obligatoire => puis revient au pro-
gramme en 1967 sous la forme de pratique sociale sportive => triptyque natation-gym-athlétisme
reste la référence unique de certification en EP => décalage avec pratiques de terrain avec re-
cours notamment aux sports cos

-de 1941 à 1983, seul le résultat de l’épreuve est noté => la table Letessier sert de référent unique
=> pour une discipline qui vise l’intégration scolaire, ces modalités en EP se justifient au regard
des épreuves en vigueur dans les autres matières scolaires, lesquelles adoptent le même système
de notation

III)L’évaluation dans le cadre d’une éducation physique qui participe à la


lutte contre l’échec scolaire

1.L’évaluation informative
-à partir de la fin des années 1970 émerge le concept de pédagogie par objectifs (PPO) sous l’in-
fluence des pédagogues et chercheurs d’Amérique du Nord => complexité pour les E mais pré-
sente des intérêts indéniables dont le premier réside dans « la remise en question de l’évaluation
traditionnelle à base de performances sportives » (Marsennach, 1978)
=> déterminer les comportements observables des élèves, différencier objectifs généraux et spéci-
fiques, etc => porteuse d’innovation

-introduit des changements qui deviennent visibles avec la réforme au bac 1983 et instauration de
l’évaluation formative en EPS => doit répondre aussi au syndrome de l’échec scolaire
=> pédagogie différenciée prônée par L.Legrand (1986) et André De Peretti (1984)

-IO de 1985 et 1986 => présentent des notions fondamentales dans l’optique d’associer l’élève à la
compréhension de ses actions et à la construction de ses progrès

-dans les années 1990 => évaluation des habiletés motrices s’accompagne de l’analyse de pro-
blème fondamental de chaque APS et initiation à se servir d’un nouvel outil « le nomogramme »
dans « l’intention de mesurer à la fois les acquisitions des élèves et les effets des interventions des
E » (Thomas et Vives, 1994)
=> aussi prolifération de propositions d’outils (grilles de comportement, niveau d’activité, indica-
teurs macroscopiques, calcul de notes), la terminologie qui décrit observables, critères de réalisa-
tion, de réussite
=> les E des années 2000 sont incités à prendre les caractéristiques de leurs élèves au niveau lo-
cal

2.L’évaluation certificative

=> « l’évaluation comme ébauche d’une conception officielle » (Klein, 2003)


=> une dynamique d’éléments favorables (l’intégration de l’EPS au ministère de l’EN en 1981, FPC
dans les années 1980, lutte contre l’échec scolaire, supports de la PPO, etc) => contribue à impul-
ser une nouvelle attitude des E vis-à-vis des procédures institutionnelles
=> circulaire de 1980 amorce une rupture avec contrôle continu au brevet des collèges => précise
que l’évaluation englobera les notions de progrès et participation de l’élève

-réforme bac 1983 => contrôle en cours de formation (CCF) est institué, 2 épreuves minimum par-
mi 7 familles d’APS, 4 critères pris en compte : perf, progrès/participation, connaissances, évalua-
tion motrice complémentaire
=> projet péda d’EPS en complément des IO de 1985/86 => individualisation, autonomie de l’E

-commission verticale de Hébrard depuis 1983 propose l’emploi de niveaux d’habiletés

=> désormais, évaluation est perçue comme un puissant moyen pédagogique


=> en 1995, le CCF porte sur 3 activités de nature différente et n’impose plus d’APS issue de la tri-
logie GAN (5 points sur la l’investissement et progression, 15 points sur l’évaluation des compé-
tences, maitrise de l’exécution et performance)

=> en 2002, nouveaux textes sur l’examen au bac : liste de 27 activités nationales qui balaie le
champ des 5 compétences culturelles prévues par les programmes, APSA issues de 3 groupe-
ments différents dont 1 APSA collective

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