You are on page 1of 50

Filière : Etudes françaises

Matière : phonétique corrective


Professeur : BEN-ABBAS, Mostafa

1-Introduction à la phonétique

Les sons du langage sont articulés par l’appareil phonatoire de l’homme et sont
destinés à être perçus et décodés par un interlocuteur dans une situation sociale de
communication. Leur étude relève de l’intérêt de la phonétique qui, selon l’aspect d’analyse
envisagé, se divise en trois branches :

♦ la phonétique articulatoire qui comporte un volet sur la physiologie, consacré à la


connaissance des organes de la phonation (étude des organes de la parole) et un volet
descriptif des rôles ou activités de ces différents organes dans la production des sons.

♦ la phonétique acoustique qui examine les caractéristiques physiques (fréquence, intensité,


durée...) des sons émis par les différents organes de la parole et le processus de leur
transmission. En fait, ces sons se propagent, sous forme de vibrations ou d’ondes
acoustiques, le plus souvent, dans l’aire, milieu élastique qui se déforme pour laisser passer
les ondes à l’oreille qui les perçoit et les interprète.

♦ la phonétique auditive qui s’intéresse aux processus de perception des sons, de leur
identification et de leur interprétation par l’oreille de l’interlocuteur. Cet organe comporte
plusieurs parties. L’oreille externe, limitée par le tympan, reçoit les vibrations et les transmet
à l’oreille moyenne qui les transmet à son tour à l’oreille interne qui les transforme en influx
nerveux et les transmet au moyen du nerf auditif au bulbe rachidien puis au centre auditif
cérébral où s’effectue l’interprétation finale des mouvements vibratoires du tympan.

locuteur auditeur

appareil phonatoire vibrations sonores appareil auditif


↓ ↓ ↓
niveau physiologique niveau acoustique niveau physiologique
↓ ↓ ↓
émission des sons transmission des sons perception des sons
↓ ↓ ↓
phonétique articulatoire phonétique acoustique phonétique auditive
↓ ↓ ↓
étude des organes phonatoires étude des caractéristiques étude de l’oreille et de
et leurs rôles de production de sons physiques des sons la perception des sons

Page 1 sur 50
Ce cours, dont l’objet d’étude est limité à la phonétique articulatoire, tente d’illustrer
les notions fondamentales pour la production des sons, à savoir le mode d’articulation, le lieu
d’articulation et le mode de phonation (voisé/non-voisé). Pour ce faire, on procède par la
description des organes constitutifs de l’appareil phonatoire et la présentation des sons,
produits par celui-ci, sous forme de tableaux résumant ces mêmes notions.

______________________
Exercices

Ex. n°1 : Commentez le texte suivant en précisant les critères de classification des
branches de la phonétique.
La phonétique étudie les sons du langage dans leur réalisation concrète
indépendamment de leur fonction linguistique (v. phonologie). « Ce qui caractérise
particulièrement la phonétique, c’est qu’il en est tout à fait exclu tout rapport entre le
complexe phonique étudié et sa signification linguistique…La phonétique peut donc être
définie : la science de la face matérielle des sons du langage humain » (N.
TROUBETZKOY). La phonétique générale étudie l’ensemble des possibilités phonétiques de
l’homme à travers toutes les langues naturelles. La phonétique comparée étudie, en le
comparant, les sons qui apparaissent dans deux ou plusieurs langues. Il existe aussi un type
d’étude phonétique qui se limite aux particularités phoniques d’un système vocal déterminé,
langue ou dialecte (phonétique française, anglaise). Enfin, la phonétique peut suivre
l’évolution des sons au cours de l‘histoire de la langue (phonétique historique) ou les étudier à
un moment donné de cette évolution (phonétique descriptive ou statique).

Mais les principales distinctions entre les différentes branches de la phonétique sont
déterminées par la nature complexe du message vocal et la diversité des méthodes grâce
auxquelles il peut être appréhendé et décrit. On distingue traditionnellement deux branches de
la phonétique : la phonétique articulatoire ou physiologique, qui étudie les mouvements des
organes phonateurs lors de l’émission du message, et la phonétique acoustique, ou physique,
qui étudie la transmission du message par les vibrations de l’air et la façon dont il frappe
l’oreille du récepteur. J.DUBOIS, et al. (1973) - Dictionnaire de linguistique, 373-374.
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Ex n°2 G. Mounin (1974) définit la phonétique comme ‘’Science, dépendante notamment
de l'anatomie, de la physiologie et de l'acoustique, qui étudie la production et la perception
des sons des langues humaines, dans toute l'étendue de leurs propriétés physiques``.
Expliquez cette définition en quelques lignes.
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………..………………………………………………………………………………

Page 2 sur 50
2-L’appareil phonatoire
L’appareil phonatoire est responsable de l’émission des sons et donc de la production
de la parole. Pour comprendre ses possibilités articulatoires, on doit identifier les différents
organes (langue, lèvres, nez…) qu’il met en combinaison et qui agissent sur l’aire provenant
des poumons. Son fonctionnement repose donc sur l’interaction de l’activité de plusieurs
organes que l’on peut classer en trois parties : les poumons, le larynx et les cavités
supraglottiques, genre de caisse de résonnance pour les sons laryngés.

2-1-L’appareil respiratoire

Les sons sont émis, lors de la phase de l’expiration, grâce à l’air rejeté par les
poumons et passant par la trachée artère (conduit respiratoire). Ce flux d’air appelé ‘’air
pulmonaire’’ subit des modifications plus ou moins importantes selon l’importance des
obstacles rencontrés tout au long de son passage.

In CHG http://www.chgranby.qc.ca./informationpatient_infoasthmempoc.htm

2-2- le larynx
Après son passage dans la trachée-artère, l’air expiré entre dans une boîte
cartilagineuse appelée larynx qui se compose de plusieurs cartilages dont les plus importants
sont les cordes vocales. Celles-ci sont constituées de muscles bien légers et élastiques qui
peuvent s’écarter et donner un son non-voisé ou s’accoler et se rapprocher pour produire un
son voisé ; l’espace entre les cordes vocales est appelé ‘’glotte ‘’.
Larynx vu de face
Boîte cartilagineuse à l’intérieur de laquelle se trouvent les cordes vocales. Elle est située
entre la trachée artère et le pharynx.

Epiglotte

Pomme d’Adam

Anneaux cartilagineux de la trachée


Page 3 sur 50
Les cordes vocales

In Ocorpohumano.
http :www.ocorpohumano.hpg.iq.com.br/respiracao/laringe/laringe.html
A. Glotte en position de respiration B. Glotte en position de phonation
1. Glotte 2. Cordes vocales 3. Epiglotte 5. Cartilages aryténoïdes

2-3- les cavités supraglottiques


Après la glotte, l’air pulmonaire poursuit son cheminement en traversant les organes
vocaux supérieurs appelés cavités supraglottiques. Elles sont au nombre de trois et sont reliées
entre elles : cavités pharyngale, cavité buccale et cavité nasale. Elles font raisonner le son et
lui attribuent des colorations particulières qui le distinguent des autres sons.

Organes et cavités de l’appareil phonatoire

[in G.Straka, Albphonétique, pl.11]


2-3-1 la cavité pharyngale
C’est un conduit musculo-membraneux situé entre la bouche et l’œsophage d’une part
et entre les fosses nasales et le larynx d’autre part. Le volume de cette cavité peut être modifié
par de la racine de la langue qui peut effectuer deux mouvements en avant ou en arrière. En
français, ce résonateur ne joue aucun rôle dans la production des sons.
2-3-2 la cavité nasale
Le voile du palais (palais mou ou velum ou encore luette) rabaissé ou relevé donne
respectivement une articulation orale ou nasale. Dans le premier cas, l’aire passe uniquement
par la bouche ; dans le second, l’air passe aussi bien par la bouche que par le nez.

Page 4 sur 50
2-3-3 la cavité buccale (orale)
Lorsque le son est orienté vers la bouche, il prend différents traits articulatoires suivant
le ou les points d’articulation qui entre(nt) dans sa réalisation.
__________________________

Exercices
Ex. N°1 : A partir des définis suivants : diaphragme – poumon - pharynx – luette – larynx-
élasticité – expiration – trachée artère - fosses nasales – glotte - choisissez celui auquel
correspond chacune de ces définitions :
a-……………………… ………Conduit débouchant dans le pharynx et conduisant l'air.
b-……………………… ………Carrefour entre les voies respiratoires et digestives
c-………………………. ……...Propriété des poumons qui rendent la respiration possible
d-……………………… ……...Organe responsable de l’énergie sonore
e-……………………… ……. Organe mou et élastique et permettant les échanges gazeux
f-……………………… ……….Espacement plus ou moins grand entre les cordes vocales
g-……………………… ……….Mécanisme passif de la respiration
h-………………………. .Membrane permettant de boucher les fosses nasales par derrière.
i-……………………… deux cavités symétriques, séparées par une cloison osseuse, se
trouvant au-dessus de la bouche.
j-……………………… Le muscle situé au bas du thorax et dont l'abaissement par
contraction permet la dilatation du poumon.

Ex. N°2 : Ce schéma représente les quatre principaux résonateurs de l'appareil


phonatoire. Citez-les comme indiqué ci-dessous.

2
3
4

1……………………………………………………
2…………………………………………………….
3…………………………………………………….
4……………………………………………………

Ex. N°3- quels sont les trois groupes d'organes assumant les fonctions essentielles dans
l'acte de parole ?
a-………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
b-………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
c-……………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………

Page 5 sur 50
3- les sons de la parole (I)
Les sons de la parole résultent du flux d’air provenant des poumons et traversant des
cavités ou résonateurs dont les principales sont la cavité pharyngale, la cavité buccale et la
cavité nasale. La présence de différents organes à ces endroits peut altérer cet air pulmonaire
en lui attribuant des propriétés articulatoires propres à ces endroits. Chaque son émis peut
donc être décrit isolément et classé en catégorie. Selon leur nature et les caractéristiques
articulatoires plus ou moins partagés, les sons de la parole peuvent être classés en deux
catégories majeures ; celle des consonnes et celle des voyelles, en plus, d’une catégorie
intermédiaire des semi-consonnes ou semi-voyelles.

3-1- les voyelles


Elles sont le fait de l’air phonateur qui ne rencontre aucune constriction même partielle
dans son parcours (écoulement libre de l’air à travers l’appareil phonatoire). La coloration ou
le timbre qui caractérise chaque voyelle dépend de la forme et du volume du conduit
supraglottique.

Les voyelles sont des phonèmes présentant le trait vocalique et n’ayant pas de trait
consonantique. Ce sont des sons musicaux dus aux vibrations périodiques de l’air
laryngé qui s’écoule librement à travers le chenal buccal. La diversité des voyelles
résulte de la variation de la forme qu’assume le résonateur buccal à cause du déplacement
des muscles (langue, lèvres, luette) qui le délimitent
J. Dubois, et al. (1973). Dictionnaire de linguistique, Paris : librairie larousse.p513

La description articulatoire des voyelles se fait à partir de quatre critères : la nasalité,


la labialité (arrondissement), l’antériorité et l’aperture.

3-1-1-La nasalité (orale/nasale)


Ce mode d’articulation implique un changement dans la position du voile du palais.
Les voyelles orales se prononcent avec le voile relevé ce qui de ce fait obture par derrière
l’entrée des fosses nasales et permet ainsi à l’air de passer uniquement par la bouche.
Inversement, la prononciation des voyelles nasales se produit lorsque le voile s’abaisse ce qui
laisse passer l’air, à la fois, par la bouche et le nez. Ce mode d’articulation concerne aussi les
consonnes. La série des voyelles orale (12 voyelles) est longue par rapport à celle des voyelles
nasales, limitée au nombre de quatre. Ces dernières se distinguent typographiquement de leur
correspondant oral par la présence du tilde au dessus de la voyelle porteuse du timbre nasal.
[i]<riz> ; [e]<mes> ; [ε]<cette> / [έ]<fin> ; [a]<rat> ;[y]<lune> ;[fϕ]<feu> ; [œ]<seul> /
[œ]<brun> ;[ǝ]<le> ;[u]<tout> ; [o]<dos> ; [ᴐ]<or> /[õ]<sont> ; [bɑ]<bas> / [ᾶ]<an> .

3-1-2-La labialité (écarté/arrondie)


Pour la production des voyelles, les lèvres peuvent soit se rapprocher s’arrondir et se
projeter en avant soit s’écarter ce qui donnent respectivement eux séries de voyelles :

Page 6 sur 50
♦Voyelles labiales non-arrondies : [i]<si> ; [e]<des> ; [tεt]<tête> ; [a]<date>.

♦Voyelles labiales arrondies : [y] <sur> ; [pϕ] <peux> ; [ǝ] <se> ; [œ] <sœur> ; [u] <joue> ;
[o] <saut> ; [sᴐr] <sort> ; [ɑ] <bas>.

3-1-3-L’antériorité (antérieure/postérieure)
La langue peut effectuer deux mouvements. Il peut soit avancer vers l’avant du point
central de la bouche soit reculer. Du premier mouvement, résultent les voyelles antérieures ou
voyelles d’avant : [i],[e],[ε],[a],[y],[ϕ],[œ],[ǝ] (son aigu). Du second, nous avons les voyelles
postérieures ou voyelles d’arrière : [u], [o], [ᴐ], [ɑ] (son grave).

pré-palatale poste-palatale

masse de la langue masse de la langue


lalangue

Voyelle antérieures / voyelles postérieures

Espace vocalique

l a
a p
b e
i r
a t antériorité
l u
i r
t e
é

Page 7 sur 50
3-1-4-L’aperture
C’est l’ouverture relative de la bouche pour prononcer chacune des voyelles. Elle
dépend de l’écart plus ou moins grand entre la langue et le palais. Selon le degré d’aperture,
on a quatre séries de voyelles qui vont de la plus fermée à la plus ouvertes en passant par deux
séries intercalaires : la mi-fermée et la mi-ouverte.
♦ voyelles fermées : la langue se trouve près du palais et ferme presque le passage de l’air
(rétrécissement de la cavité buccale) [i], [y], [u].
♦ voyelles mi-fermées : [e], [ø], [o]
♦ voyelles mi-ouvertes : [ε], [œ], [ͻ]
♦ voyelles ouvertes : la langue est en repos ; elle se retrouve au fond de la bouche ; le passage
de l’air est ouvert (aperture de la cavité buccale) [a], [α].

Classification articulatoire des voyelles

_________________________________

Page 8 sur 50
Exercices

Ex. N°1 Complétez la transcription phonétique à l’aide des voyelles nasales suivantes :
[ã],[έ],[œ],[õ] :

<lent >[l.. ] ; <long> [l.. ] ; <l’un> [l.. ] ; <clin> [kl.. ] ; <vont>[v.. ] ; <vin> [v.. ] ;
<vingt> [v.. ] ; <vent> [v.. ] ; <bain>[b..] ; <brin>[br. .] ; <brun> [br.. ] ; <banc> [b.. ] ;
<bon>[b.. ] ; <tant>[t.. ] ; <ton> [t.. ] ; <teint> [t.. ] ; <opportun> [oport. .] ; <temp>[t. .]

Ex. N°2 Soulignez, dans chaque série de mots, le son nasal transcrit phonétiquement ci-
dessous.
a - [õ] : pensons, content, train, bonne, un, bon, prononciation.
b - [ǎ] : fin, âne, an, enfants, battant, jungle, maintenant, plein.
c - [έ] : père, ainsi, rien, lundi, enter, brun, vingt, incompétent.
d -[œ] : brin, parfum, faim, tronc, aucun, parfumé, enfin, gain.

Ex. N°3- Notez qu’on emploie le tréma (¨) pour indiquer que les deux sons contigus
doivent se prononcer séparément. Transcrivez en phonétique les mots :
haïr, maïs, naïf, hais, mais, naître, archaïque, caïman, Caraïbes, Jamaïque, Judaïque, héroïque,
laïque, mosaïque, stoïque, ovoïde.
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
………………………….
Ex. N°4-Faites une liste de quelques alternances courantes des trois types suivants :
Jean[ʒă]/Jeanne [ʒan] ; prend[pră] / prennent [prεn] ; ardent [ardă] / ardemment [ardamă]

…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………..

Ex. N°5-Faites une liste des alternances courantes du type : bon [bõ] / bonne [bͻn]
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………

Page 9 sur 50
3- les sons de la parole (suite II)
3-2-Les consonnes
Ce sont des bruits qui ne peuvent être perçus nettement que s’ils sont soutenus par des
voyelles. Quand une consonne est émise, l’air phonatoire peut heurter et être obstrué
totalement ou partiellement par différents organes du canal buccal et/ou pharyngal ce qui
provoque des occlusions ou des frictions. Les critères utilisés pour classer les consonnes sont
au nombre de quatre : le mode d’articulation, le lieu d’articulation, la sonorité et la nasalité.

‘’La consonne est un son comportant une obstruction, totale ou partielle, en un ou


plusieurs points du conduit vocal. La présence de cet obstacle sur le passage de l’air provoque
un bruit qui constitue la consonne ou un élément de la consonne. Selon que ce bruit
correspond à la fermeture ou au resserrement du conduit vocal après la prononciation d’une
voyelle ou à son ouverture avant la prononciation d’une voyelle, la consonne est dite
explosive comme le /p/ dans le mot français pas, ou implosive comme le /r/ dans le mot
français or. En général, les consonnes se perçoivent mal toutes seules, sans le soutien d’une
voyelle contiguë.’’ ibid.p116.

3-2-1-Le mode d’articulation

Dans la description articulatoire des consonnes, le mode d’articulation décrit la


configuration des organes qui interviennent dans la production d’une consonne en modifiant
l’air phonatoire.

3-2-1-1- les consonnes occlusives (explosives ou momentanées)

Ce sont des consonnes réalisées par une fermeture et une ouverture relativement
brusque du chenal buccal ce qui produit un son de type occlusif : [p],[b],[t],[d], [k], [g].

3-2-1-2- les consonnes constrictives (fricatives ou continues)

Elles sont produites par un resserrement de l’espace entre le haut et le bas de la bouche
d’où résulte un bruit de friction, de frottement. Ce type de friction est conditionné
essentiellement par la position des lèvres et de la langue. La réalisation des constrictives varie
suivant l’endroit du canal buccal :

♦constrictive latérale : l’air passe latéralement des deux côtés de la langue en contact
avec le palais [l].

♦ constrictive sifflante : elle est produite par le rapprochement de l’apex (pointe de la


langue) avec les alvéoles [s], [z].

♦ constrictive chuintante : la langue s’appuie contre les alvéoles (bruit de chuintement


[∫], [Ʒ].

♦ constrictive fricative : la lèvre inférieure est rapprochée des dents du haut (bruit de
friction) [f], [v].

Page 10 sur 50
♦ constrictive vibrante : elle résulte d’une ou plusieurs vibrations d’un organe (apex,
luette). En français, on distingue généralement deux types de r : [r] apical roulé dû à des
battements de la langue contre les alvéoles ; [R] dorsal, uvulaire articulé avec la partie
postérieure du dos de la langue qui se rapproche de la luette (partie postérieure du palais).

3-2-2-Le point d’articulation

Il réfère à l’endroit précis de la cavité buccale où se trouve un obstacle au passage de


l’air. Ce point d’articulation peut se situer à plusieurs endroits et produit des consonnes
étiquetées par le trait articulatoire de ce lieu. On distingue

♦ les consonnes bilabiales (ou labiales) : elles sont prononcées avec les deux lèvres
en contact [p], [b],[m].

♦ les consonnes labio-dentales : elles sont réalisées avec la lèvre inférieure en


contact avec les dents du haut [f], [v].

♦ les consonnes apico-dentales : elles sont prononcées avec l’apex en contact avec
les dents du haut [t], [d].

♦ les consonnes alvéolaires : elles sont prononcées par un contact entre la


langue et les alvéoles [s], [z], [l]

♦ les consonnes palatales : elles impliquent le contact entre la langue et le


palais. On en distingue - les prépalatales [∫], [ʒ]
- les palatales[k],[g] suivies de la voyelle [i]
- les vélaires [k],[g] suivies de la voyelle [u]

♦ les consonnes uvulaires : elles sont prononcées par un contact entre la langue et
l’uvule (luette) [x]=‫[ ; ﺥ‬ˠ] ‫ﻍ‬

♦ les consonnes glottales : elles impliquent un resserrement des cordes vocales avec ou
sans vibration ; la glotte est presque fermée [h]= ‫ﻫ‬, [ʔ]=‫ﺀ‬

♦ les consonnes pharyngales : leur lieu d’articulation se trouve dans la partie


inférieure du pharynx [ħ] = ‫ﺡ‬, [ʕ] =‫ﻉ‬

♦ les consonnes uvulo-vélaires [q]= ‫ﻕ‬

3-2-3-La sonorité (sourde/sonore)

La sonorité et la sourdité sont des traits articulatoires qui portent respectivement sur la
présence et l’absence des vibrations des cordes vocales lors de la production de la parole.
Ainsi les consonnes [b], [d], [v], [z], [g] sont sonores ou voisées comme d’ailleurs le sont les
consonnes nasales [m] et[n]. Les autres consonnes sont sourdes ou non-voisées [p], [t],
[f],[s],[k]…

Page 11 sur 50
3-2-4-La nasalité (oral/nasal)

Le son laryngé peut emprunter au niveau du pharynx deux directions suivant la


position de la luette. Quand celle-ci est relevée, elle bloque l’entrée des fosses nasales ce qui
permet à l’air de passer uniquement par la bouche [p-b-t-d…]. Par contre, quand elle est
abaissée, l’air passe à la fois par le nez et la bouche [n-m-..]

luette collée à
la cavité
pharyngale

______________________________________________________
Exercices
Ex. N°1- Description de l’articulation consonantique

Rappel:
La manière par laquelle les consonnes sont produites (ou articulées) peut être décrite
selon quatre critères:
►le lieu d'articulation: le lieu où la langue ou les lèvres obstrue(nt) le passage de l'air;
►le mode d'articulation: la configuration des organes de la parole (lors de la production des
sons) entraînant une modification du flux d'air;
►le voisement: les cordes vocales vibrent (articulation voisée ou sonore) ou non (articulation
non-voisée ou sourde) ;
►la nasalité : l'air s'échappe par la bouche (articulation orale) ou par le nez et la bouche
articulation nasale).

Les schémas ci-dessous illustrent les lieux (points) d’articulation, citez-les,


indiquez le mode d’articulation, le voisement et donnez le son illustré par chaque
schéma.
1)

lieu d’articulation…………………………………

mode d’articulation……………………………

voisement……………………………………….

son […]

Page 12 sur 50
2)

lieu d’articulation…………………………………

mode d’articulation………………………………

voisement……………………………………….

son […]

lieu d’articulation…………………………………

mode d’articulation……………………………

voisement……………………………………….

son […]

4)

lieu d’articulation…………………………

mode d’articulation…………………………

voisement……………………………………

son […]

Page 13 sur 50
5)

lieu d’articulation…………………………………

mode d’articulation…………………………………

voisement……………………………………….

son […]

6)

lieu d’articulation…………………………………

mode d’articulation…………………………………

voisement……………………………………….

son […]

7)

lieu d’articulation…………………………………

mode d’articulation…………………………………

voisement……………………………………….

son […]

Page 14 sur 50
8)

lieu d’articulation…………………………………

mode d’articulation…………………………………

voisement……………………………………….

son […]

9)

lieu d’articulation…………………………………

mode d’articulation…………………………………

voisement……………………………………….

son […]

10)

lieu d’articulation…………………………………

mode d’articulation…………………………………

voisement……………………………………….

son […]

Page 15 sur 50
11)

lieu d’articulation…………………………………

mode d’articulation…………………………………

voisement……………………………………….

son […]

12)

lieu d’articulation…………………………………

mode d’articulation…………………………………

voisement……………………………………….

son […]

13)

lieu d’articulation…………………………………

mode d’articulation…………………………………

voisement……………………………………….

son […]

Page 16 sur 50
14)

lieu d’articulation…………………………………

mode d’articulation…………………………………

voisement……………………………………….

son […]

Ex. N°2 - Pour chaque numéro du schéma ci-dessous, donnez l’appellation de l’organe
phonatoire avec l’adjectif lui correspondant

5
1

2
6

3
7

1-………………………………………………………………………………………………
2-………………………………………………………………………………………………
3-………………………………………………………………………………………………
4-………………………………………………………………………………………………
5-………………………………………………………………………………………………
6-………………………………………………………………………………………………
7-………………………………………………………………………………………………
8-………………………………………………………………………………………………

Page 17 sur 50
3–Complétez, à l’aide des sons produits (nasal, sonore, palatal…), le tableau suivant :

critère articulatoire son produit


mode d'articulation Ex :…………………………………………………………………….
voisement Ex :…………………………………………………………………….
lieu d'articulation Ex :…………………………………………………………………….
nasalité Ex :……………………………………………………………………
arrondissement Ex :…………………………………………………………………….
aperture (ouverture) Ex :…………………………………………………………………….

Ex. N°4-Expliquez ce qui suit en vous appuyant sur des exemples ‘’Les consonnes se
différencient des voyelles par la présence d'un obstacle qui empêche le libre écoulement de
l'air’’
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………

Page 18 sur 50
3-les sons de la parole suite (III)
3-3- les semi-consonnes
On les appelle semi-voyelles ou semi-consonnes ou encore glides parce qu’elles se
trouvent à mi-chemin entre les voyelles et les consonnes. Leur réalisation implique deux
timbres simultanés, celui d’une fricative sonore et celui d’une voyelle. Elles sont au nombre
de trois [j], [ч], [w]. Du point de vue articulatoire, elles correspondent respectivement aux
voyelles [i], [y], [u] et sont plus brèves que celles-ci. Elles apparaissent toujours devant ou
derrière une voyelle.
♦ [j] appelée yod est une fricative dorso-palatale sonore, non-arrondie. Elle peut avoir comme
graphème : <i>+voyelle prononcée ex : <rosier> [Rozje] ; <ciel> [sjԑl] :<hier> [jԑR]
<il> ex. :<œil> [œj] ; :<ail> [aj] ; <il> <soleil> [solԑj]
<ille> ex. :<fille> [fij] ; <billet> [bijԑ]
<y>+voyelle prononcée ex. : <les yeux> [lezjø]
<i> +voyelle prononcée ex. <aïeul> [ajø]
<ay> +voyelle prononcée ex. : <crayon> [Krԑjõ]
<oy>+ voyelle prononcée ex. ; <loyer> [lwaje]
<uy> + voyelle prononcée ex. : <essuyer> [esчije]

♦ [ч] appelée ué est une fricative bilabiale sonore. Elle admet comme graphème : <u> +
voyelle prononcée. Ex :<nuit> [nчi] ; <nuage> [nчaʒ] ; <ruelle> [Rчԑl] ; <ruine> [Rчin]
<u> + voyelle, précédés de la consonne R ou l. Ex. : <truite> [tRчit] ; <cruelle> [kRчԑl]

♦ [w] appelée oué est une fricative dorso-vélaire, bilabiale sonore. Les graphèmes qui lui
correspondent sont <ou>+voyelle prononcée ex :<oui> [wi] ; <ouest> [wԑst].
<o>+y Ex. <moyen>[mwayέ] <oi> <rwa>. <oin> Ex. <moins> [mwέ]

In introduction à la description linguistique


http://www.tlfq.uval.ca/cours/defaut.asp?no20665

Page 19 sur 50
3-4-Schéma récapitulatif de la production des sons

L’appareil respiratoire comprend le diaphragme, les poumons et la trachée artère ; Le


processus de la respiration se déroule en deux phases : l’inspiration et l’expiration. Lors de
l’inspiration, le diaphragme s’abaisse et les muscles intercostaux se contractent ce qui
provoque une expansion de la cage thoracique et crée ainsi un appel d’air qui permet d’emplir
les poumons. À l’expiration, le diaphragme et les muscles intercostaux se détendent, la masse
pulmonaire se rétrécit et l’air est expulsé des poumons.

poumons (fournisseurs d’air : inspiration)



trachée artère

larynx

fermées ← cordes vocales (glotte) → ouvertes

air
↙ ↘
- vibrations + vibrations
↓ ↓
sourdes sonores

air

Cavité pharyngale : pharynx

Cavité buccale

← ------------------------------------------→
↓ ↓ ↓
langue : dents palais :
apex, alvéoles
dos, palais dur
racine palais mou → relevé : articulation orale
→abaissé : articulation nasale
↓ ↓
air air
↓ ↓
Cavité labiale Cavité nasale : fosses nasales, nez


lèvres
↙ ↘
projetées en avant étirées
arrondies (labiales) non-arrondies (non-labiales)

Page 20 sur 50
Exercices

Ex. N°1 Complétez avec les sons [j] , [w] , [ч]


<rien> [r..ε] ; <œil> [œ..] ; <roi> [r..a] ; <suit> [s..i] ;
<suer> [s..e] ; <quoi> ; k..a] ; <nuage>[n..a…] ; <crier>[kr..e] ;
<scier> [s..e] ; <lui> [l..i] ; <billet> [b..ε] ; <voyez> [v..e];

Ex. N°2 Soulignez, dans chaque série, le mot contenant le son transcrit phonétiquement.
a - [j] : détail, lui, suer, scier, droit, abeille, loi, broyer.
b - [ч] : essuyer, piller, suis, ailleurs, lui, briller, ennui.
c - [w] : travail, quoi, fruit, oiseau, étoiles, seuil, croix.

Ex. N°3 Complétez avec [u], [y]


<eu>[…] ; <où> […] ; <pour> [p…r] ; <pure> [p…r] ;
<doux> [d…] ; <dune>[d…n] ; <nous> [n…] ; <nu> [n…] ;
<rue> [r…] ; <roue> [r..] ; <loup> [l…] ; <lu> [l…] ;
<tout> [t…] ; <tu> [t..] ; <voulu>[v…l…] ; <fourrure>[f…r…r] ;
<surtout> [s..rt..] ; <mur>[m..] ; <juste> [Ʒ…t] ; <minute> [min..t] ;
<déçu> [des…] ; <poux> [p…] ; <sourd> [s…r] ; <lugubre> [l…g…br]

Ex. N°4 - Comparez la prononciation des mots : croyez [Krwaye] - croyiez [Krwayye] ;
voyez [vwaye] - voyiez[vwayye]. Transcrivez de la même manière ce qui suit :
employez - employiez ; noyez- noyiez ; croyons-croyions ; balayons – balayions.
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Ex. N°5 - Transcrivez phonétiquement ce qui suit. Exercices tirés de Pierre-R. Léon
(1982). Prononciation du français standard. Librairie Marcel Didier : Paris.
a-1- Il dit qu’il arrive samedi à midi. ………………………………………………….
a-2- Il dit qu’il a dormi dix minutes. ………………………………………………….
a-3- Il a pris une chemise dans la valise. …………………………………………………
a-4- Il a mis une chemise de nylon. ………………………………………………….
a-5- Yves y va samedi avec Marie. ………………………………………………….

b-1- Tu l’as vu ? Il t’a plu ? ………………………………………………….


b-2- Il t’a dit qu’il l’a vue ? ………………………………………………….
b-3- Arthur ! Tu es dans la lune ? ………………………………………………….
b-4- Es-tu sûr qu’il a eu une punition ? ………………………………………………….
b-5- Es-tu sûr que Jules a vu l’usine ? ………………………………………………….

c-1- Il nous a vus tout nus. ………………………………………………….


c-2- C’est une toute petite Russe rousse. …………………………………………………
c-3- Vous lisez surtout du Proust ? ………………………………………………….
c-4- Vous dîtes que ça coûte douze sous ? …………………………………………… ….
c-5- Es-tu tout à fait sûr qu’il est sourd ? ………………………………………………….

Page 21 sur 50
d-1-Hier, Pierre et sa nièce riaient bien. ………………………………………………….
d-2- Vous aviez mal à l’œil à cause du soleil. …………………………………………….
d-3- Il faut que j’aille chercher de l’ail pour Mireille. ……………………………………….
d-4-Je croyais que vous aviez payé ces crayons. …………………………………………
d-5- Essuyez vos pieds.- vous riez et vous criez. …………………………………………

e-1- Je suis avec lui en juin et en juillet. ……………………………………………………


e-2- Cette fille cruelle habite dans cette ruelle……………………………………………..
e-3- Servez les fruits cuits avec cette cuillère………………………………………………..
e-4- Lui, s’est fait huer par des truands…………………………………………………….
e-5-Depuis huit heures, il s’ennuie sous la pluie………………………………………….

f-1- Louis louait une voiture pour lui……………………………………………………….


f-2- Avouez que vous aviez moins froid…………………………………………………….
f-3- C’est très loin, à l’ouest, je crois………………………………………………………..
f-4- Je vois trois étoiles, ce soir………………………………………………………………
f-5- On vous voit de moins en moins………………………………………………………..

g-1- Je vous invite à Vincennes à la fin de la semaine…………………………………….


g-2- Ainsi cette symphonie vous paraît impossible à jouer…………………………………
g-3- Je vous plains, si vous devez peindre tout le magasin……………………………….
g-4- Les syndicats des industries de Reims ont un meeting……………………………….
g-5- C’est un citoyen bien sympathique………………………………………………………

h-1- Je ne veux aucun parfum au rhum……………………………………………………..


h-2- C’est quelqu’un qui vient de Verdun……………………………………………………
h-3- Lundi, quelqu’un a emprunté le journal………………………………………………..
h-4- Est-ce un brun ou une brune ?................................................................................
h-5- Parfumez-vous avec ce parfum après votre shampooing………………………….

i-1- On dit qu’ils sont très bons, ces bonbons……………………………………………...


i-2- Les bombes tombent des avions………………………………………………………
i-3- Voilà un bon banc de jonc, Jean ; asseyez-vous donc………………………………
i-4- Il a les cheveux plus blancs que blonds…………………………………………………
i-5-Prends donc un bon vin blanc de Chinon, jean………………………………………..

j-1- Entrez lentement en regardant fixement………………………………………………


j-2- Changez l’ampoule de cette lampe……………………………………………………..
j-3- Jean rentre de vacances en septembre ; pas avant………………………………….
j-4- Vous dansez souvent avec Jean à Caen et à Laon………………………………….
j-5- Il est fier comme un paon en ce moment……………………………………………..

k-1-Voilà l’épicier et l’épicière………………………………………………………………


k-2- Elle pleure quand il pleut……………………………………………………………….
k-3- Quel beau bol en terre ! …………………………………………………………………
k-4-Quel beau col à la mode !.......................................................................................
k-5- laisse le sel sur le sol…………………………………………………………………
k-6- Laisse-le seul avec elle……………………………………………………………..

Page 22 sur 50
4-Le système phonétique du français
4-1-Tableau des articulations vocaliques

antérieures postérieures

écartées arrondies

orales / nasales orales / nasales orales / nasales

fermées [i] [y] [u]

mi-fermées [e] [Φ] [o]

mi-ouvertes [ε] / [έ] [œ] / [œ] [ͻ] / [õ]

ouvertes [a] [α] / [ᾱ]

4-2- Tableau des articulations consonantiques

Lieux Modes articulatoires


articulatoires
occlusives fricatives sonantes

sourdes sonores sourdes sonores nasales latérale vibrantes

Bilabiales [p] [b] [m]

Labio-dentales [f] [v]

Apico- [t] [d] [n]


dentales

Alvéolaires [s] [z] [l] [r]

Post- [ʃ] [Ʒ]


alvéolaires

Dorso- [k] [g] [j] [ч] [ɲ]


palatales

Dorso-vélaires [w] [η]

Post-vélaire [R]

Glottale [h]

Page 23 sur 50
4-3- Description des sons

Pour décrire tous les sons possibles des langues et pour uniformiser leur transcription,
la phonétique a mis au point l’Alphabet Phonétique International (API), constitué d’un
ensemble de signes graphiques - en plus des signes diacritiques - qui correspondent chacun à
un son unique noté entre crochets [ ].

4-3-1- Consonnes
[p] occlusive bilabiale sourde (pas, appartement)
[b] occlusive bilabiale sonore (bas, abbaye)
[t] occlusive apico-dentale sourde (tes, natte)
[d] occlusive apico-dentale sonore (des, addition)
[k] occlusive dorso-vélaire sourde (car, coq, technique, képi, ticket)
[g] occlusive dorso-vélaire sonore (garde, second, ghetto, aggraver)
[m] bilabiale nasale (mes, gramme)
[n] apico-alvéolaire (ou dentale) sonore (ni, année)
[ɲ] apico-alvéolaire sonore nasale (bagne, manière)
[ŋ] apico-alvéolaire vélarisée sonore (camping)
[r] vibrante apico-alvéolaire ‘’r roulé’’
[R] vibrante dorso-vélaire ‘’r grasseyé ‘’
[f] fricative labio-dentale sourde (ferme, affaire, phare)
[v] fricative labio-dentale sonore (vers, wagon)
[s] fricative apico-alvéolaire sourde (sur, ciel, scie, six, ça, inertie)
[z] fricative apico-alvéolaire sonore (zoo, saison, deuxième)
[∫] fricative, dorso-palatale sourde (chat)
[Ʒ] fricative dorso-palatale sonore (jeu, manger)
[ʁ] fricative uvulaire, c’est le r parisien.
[l ] fricative dentale ou alvéolaire sourde (las, elles)

4-3-2- Semi-consonnes
[j] fricative dorso-palatale sonore (œil, payer, hier)
[ч] fricative bilabiale sonore (lui, lueur, ennuyeux)
[w] fricative dorso-vélaire bilabiale sonore (roi, poêle, asseoir)

4-3-3- Voyelles :

♦ -orales
[i] antérieure fermée non-arrondie (ni, stylo, maïs, meeting)
[e] antérieure mi-fermée non-arrondie (thé, nez, dictée, aller, pied)
[ε] antérieure mi-ouverte non-arrondie (dette, mais, jouet, règle)
[a] antérieure ouverte non-arrondie (patte, sac, à, femme)
[] postérieure ouverte non-arrondie (pâte)
[y] antérieure fermée arrondie (plume, eu)
[ø] antérieure fermée arrondie (peu, nœud)
[ə] antérieure fermée arrondie (le, premier)
[œ] antérieure ouverte arrondie (peur, club)

Page 24 sur 50
[u] postérieure fermée arrondie (pou, football)
[o] postérieure fermée arrondie (eau, vélo, tuyau)
[ͻ] postérieure ouverte arrondie (port, pomme, alcool)

♦-nasales
[έ] antérieure ouverte non-arrondie (fin, daim, sympa, imparfait, pain)
[œ] antérieure ouverte arrondie (un, parfum)
[ă] postérieure très ouverte arrondie (an, dent, dans, paon)
[õ] postérieure mi-ouverte arrondie (on, ombre).
______________________________
Exercices

Ex.1-Pour chaque trait phonétique indiqué ci-dessous, donnez la liste des sons lui
correspondant.
a-Sourde……………………………………………………………………………………
b-Occlusive ………………………………………………………………………………
c-Nasale……………………………………………………………………………………

Ex.2- -Soit le corpus à transcrire phonétiquement : scène, leur, corps, feu, clef, race, fort,
chez, peau, les, rase, dos, dort, deux,
a)-Dégagez les voyelles à double timbre
b)-Faites la description phonétique des différentes variantes
………………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………….

Ex.3- Commentez le passage suivant en décrivant les critères articulatoires des voyelles
(arrondissement, aperture, antériorité, nasalité).
[Les voyelles] sont des sons musicaux dus aux vibrations périodiques de l’air laryngé
qui s’écoule librement à travers le chenal buccal. La diversité des voyelles résulte de la
variation de la forme qu’assume le résonateur buccal à cause du déplacement des muscles
(langue, lèvres, luette) qui le délimitent.
Dubois, J. et al. (1973).Dictionnaire de linguistique, Paris : Librairie Larousse
………………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………
Page 25 sur 50
5-Sons et leurs graphèmes correspondants
En phonétique, on transcrit les sons que l'on entend. A chacune de ces unités
phoniques corresponde(nt) un ou plusieurs graphèmes différents selon les mots. Cette
correspondance entre son et graphème n'est pas régulière ou univoque, ce qui dresse
d'énormes difficultés d'apprentissage de la lecture dans la langue française. Pour bien
prononcer les mots, il est important pour l'apprenant de connaître et de mémoriser les
graphèmes qui encodent chaque son. Ci-dessous, nous dressons une liste illustrant la relation
son-graphème.

5-1Voyelles
Son Graphèmes et exemples

[i] <i> midi; <y> <stylo> <î> île ;<1> maïs; <ee>spleen ; <ea>leader; <ie>
remerciements; <ui> building; < ïe> inouïe .
[y] <u> une; <û> sûr; <ü> saül; <eu> eu ; <eû> eûmes ;, <uë>exiguë <ue>
dénuement
[u] <ou>fou; <oû> coûte; <où> <où> ; <aou>saoul ; <aoû>Août; <ue>
dénouement, <ew> interview; <00> football; <ow> clown ;<u>tsunami
[ə] <e> (sans accent) mesure, <ai> faisan; <on>monsieur
[e] <é> (accent aigu) préféré; <er>semer ; <ez> finissez; <e>+c non-prononcée,
pied, clef; <oe> oedipe, foetus; <ae> et caetera; <aie> gaieté; <ei> neiger;
<aî> traîner; <ée>épée
[ԑ] <è> (accent grave) frère ;<ê> <tête> <e>+ c. prononcée: sel; <ai> lait ;<aî>
chaîne <aie> bégaiement; <et> secret; <êt> intérêt; <ey> poney ;<ay>
crayon; <ea> steak; <ei> beige; <noël> ; <ect> suspect; <ès>cyprès ; <oe>
oestrogène
[o] <o>pot ; <ô>rôti ; <eau> peau; <au> saut; <a=baseball ; <oa>goal ; <aux>
auxquels ;<aw>crawl ; <ow> bungalow
[ͻ] <o>+c. prononcée bol ;<oi>oignon ; <00> alcool; <u> album
[ø] <eu> feu ;<oe>noeud ; <eû> jeûne; <eur>monsieur
[œ] <eu> + c. prononcée, beurre ; <oe> œil; <oeu> coeur; <u>club ; <i> flirt;
<u> puzzle l!
[a] <a> bas ,<à> voilà; <â> âne; <e> femme; <oi>+ c.non prononcée, étroit;
<ae> maestrôm, <ê> poêle; <0> out
[έ] <in> chemin; <ain> bain; <ein> teint; <eim> Reims; <im> grimper;
<aim> faim; <yn> syndicat; <en> examen; <ïn> coincidence; <inc>succinct;
<ing> poing ;<ym>symbole ; <yn> lynx
[œ] <un> défunt; <eun> à jeun; <um> emprunt
[õ] <on> bonbon; <om> nom; <omp > dompter
[ᾶ] <en> agent; <em> temps; <an> blanc; <am> lamp ; <aon> paon ;<ean>

b- Consonnes
[s] <s>anse; <ss> dessin; <c>ancien ; <sc> ascenseur; <t> action; <x> dix;
<ç> leçon; <sth >asthme
[z] <s> entre deux voyelles, poison; <x> + voyelle, examen; <z> zoo; <zz> ;
muezzin. jazz ; <x> dixième
[ʃ] <ch> chat; <sch> schéma; <sh> short; <sc> fascism
[Ʒ] <j> jardin; <g>+e, genou; <ge>+{ a,o,u}, Georges, mangeait, gageur

Page 26 sur 50
[f] <f> fin; <ff> effet ;<ph>photo<f> fin; <ff> effet ;<ph>photo
[v] <v> ville; <w> wagon
[R] <r> rat; <rr> erreur; <rh> rhum
[l] <1> lampe <Il> mille
[p] <p> puce; <pp> grippe
[b] <b> robe; <bb> abbé
[t] <t> train; <tt> datte ; <th> thème ; <pt> sept
[d] <d> danger; <dd> addition
[n] <n> nœud; <nn> bonne; <mn> condamné
[ɲ] <gn> gagner; <ni> manière
[m] <m> mais ;<mm> immonde
[ɳ] <ing> camping
[k] <c> comme; <cc> accord ;<cq> acquis ; <ch>technique ; <qu> qualité ;<k>képi ;
<cu>cueillir ; <ck> ticket; <kh> kolkhose ; <q> coq; <x> exciter
[g] <c> seconde ; <gg> agglutiner ;<gh> ghetto ;<g>+ {a,o,u} gare, gomme, aigu
;<x>exacte

Semi-consonnes
[j] <i>+v. prononcée, ciel; <v> + il, œil, ail ; les yeux; <1>+ v. prononcée, aïeul;
<ay> +prononcée, noyer; <uy>+v. prononcée, essuyer ; <il> soleil;
<iIle>familIe; <y> yoga
[ч] <u> + v. prononcée, puits; r ou 1+<u>+v. truite,
[w] <ou>+ v. prononcée, ouest; <o>+y, soyer; <oi> loi; <oin>soin; <w>wallon ;
<wh> whisky; <00> shampooing

Exercices de transcription

1-Transcrivez les mots suivants en soulignant le son [i]


difficile [………………… ] ; colis [………………… ]; prix [ …………………...]
hiver [………………… . ] ; nid [……………….. ] ; hygiène […… ………. … ....]
laïque [……………… …. ] ; type [ ……………….. ] ; héroïne […………………… ]
Yves [ …………………..] ; riz [ ……………… ]; stream […………………… ]

2-Transcrivez les mots suivants en soulignant le son [y]


humain […………………. ] ; ambigu [ ………………..] ; musique [………………..…]
voiture […………………. ] ; début [……………… . ] ; punition [……………..… …]
lunettes [ ………………….] ; pourvu [ ………………..] ; refuge [ ……………… …]
eûmes […………….…… ] ; fugitif [……………… ] ; contiguë […………………. ]

3-Transcrivez les mots suivants en soulignant le son [u]


souci […………….. ]; genou [ ……………..] ; joujou [……………….]
douce [ …………… ]; caillou [ ……………..]; fourrure [… …………...]
sourd [……………. ]; goûter […………….. ] ; football [……… ………]
hibou […………….] ; voulu [ ……………..] ; surtout […… ………… ]

4- Complétez les mots phonétiques par le son convenable : [i], [y], [u]
boule [b… I] / bulle [b… 1] ; bourreau [b ... Ro] / bureau [b ... Ro]
russe [R… s] / rousse [R… s] ; pire [p ... R] / pur [p ... R] / pour [p… R]
futur [f...t. .. R.] ; tissu [t. .. s ... ] ; distribution [d… stR… b…sjô]
soulignant [s ... I... ɲᾶ]; oubli [ ... bl..] ; synonymie [s… non… m… ]
Page 27 sur 50
5-Transcrivez les mots suivants en soulignant le son [e]
hélas […….. ] ; dictée [ ………] ; téléphonez […………… ] ; chez […….. ] ;
aller [………] ; œsophage [……… ] ; café […….. ] ; chantier [……… ……] ;
messieurs [………… ] ; bébé [ ……..] ; lesquels [……… ] ; mesdames [………… ]

6- Transcrivez les mots suivants en soulignant le son [ԑ]


fête […… …] ; treize […….….] ; volley [……… …] ; progrès [………… ] ;
fière [……… ] ; balai [……… ] ; jouet [ …………] ; maître [… …….. ] ;
règle [……… ] ;père […… ] ; chaîne [ ………..] ; restaurant […………. ….]

7- Complétez les mots phonétiques par le son convenable: [e ] , [ԑ]


volontiers [volôtj… ] ; poignée [pwaɲ… ] ; chienne [fj… n] ; être [… tr]; des [d… ] ;
dès [d… ] ; mais [m …] ; nez [n ... ] ; payer [p ... j ... ] ; exercice [... gz Rsis], sel [s… I];
beige [b...Ʒ] ; allée[al... ] ; paix [p ...] ; aspect [asp ... ] ; connaît [kon… ]

8-Transcrivez les mots suivants en soulignant le son [o]


radio […….. ]; trop [……. ] ; bateau [……..] ; défaut [ .. ….. ] ; faux [ …….. …];
vélo [… …] ; automne [………. ] ; oiseaux [……] ; rodé [……………] ;

9-Transcrivez les mots suivants en soulignant le son [ͻ]


bol [……. ] ; album [……. ] ; faute [……. ] ; zoo […. .] ; fort [ …] ; summum [ ………..] ;
l’os […… ]; hôpital [ ……… ] ; dehors [……….. … ] ; sotte[…… ] ; walkman [………. ] ;

10- Complétez les mots phonétiques par le son convenable: [o ],[ ͻ]


fosse [f… s] ; fossé [f… se]; Paul [p…l] ; auto [… t… ]; broche [br .. .ʃ] ; volée [v… le] ;
vol [v… 1] ; phonologique [f… n… 1…Ʒik]; beau [b… ] ; paume [p… m] ; peau [p… ]

11-Transcrivez les mots suivants en soulignant le son [ø]


Joyeux [ ……….] ; adieux [……… ] ; monsieur [ …………..] ; bœufs[…………… ] ;
pleut [………… .] ; œdème [………….. ] ; banlieue[…… …. ] ; vœux […………. ] ;
malheureux […….…… ] ; euphorie[ ………… ] ; jeux [ …….] ; queues [………… ]

12-Transcrivez les mots suivants en soulignant le son [œ]


œil [……. ] ; manœuvre [………………. ] ; tee-shirt [………………….. ]
surf […… ] ; bonheur […………… ….] ; orgueil [ …………………..]
seuil […... ] ; beurre [………………..] ; mœurs [ ………………….]
leur [ ……] ; veulent [ …………. ……] ; heureuse [ ………………….]

13- Complétez les mots phonétiques par le son convenable: [01, [oe]
peu [p… ] / peur [p… R] ; veux [v… ] / veulent [v… 1] ; œuf [… f] / œufs [… ...] ;
jeu [Ʒ… ] /jeune [Ʒ… n] ; pleut [pl…] / pleuve [pl. .. v.] ; vol [v… I] / voler [v… le] ;
ceux [s… ] / seule [s... I] ; klub [kl. .. b]; nœud [n… ]
i,
14-Transcrivez les mots suivants
essaim [……… ] ; champs [……… ] ; don [……… ] ; humble [ …………] ;
ainsi [……… ] ; citron [……… ] ; franc [ …….. .] ; vaincs [………… ];
roman [……… ] ; tronc [……… ] ; saints [……… ] ; quand [………… ] ;
brun [……… ] ; instinct [……… ] ; sang [ ………] ; vingtaine[ ………..] ;
frein [ ………] ; temple [……… ] ; viens [………. ]; enfin [………..] ;
hangar[ ………]; lundi [……… ] ; sombre [……… ] ; untel [………. ]

Page 28 sur 50
6-Liaison
Définition
La liaison est la prononciation, dans des contextes bien précis, d’une consonne muette,
située en fin du mot et avant l’initiale vocalique ou l’h muet du mot suivant pour former une
syllabe. Ex. petit enfant [ptitᾶfᾶ] ; petit homme [ptitͻm]
Au contraire de l’élision qui supprime une voyelle, (la+amie→l’ami [lami], le+
homme→l’homme [lͻm], que elle →qu’elle [kԑl]) la liaison ajoute une consonne (le petit
pleure [ləptiplœr] / le petit enfant pleure [ləptitᾶfᾶplœr]) Ainsi, le ˂t˃ final de petit n’est pas
prononcé devant la consonne qui le suit mais il le devient au contact de la voyelle initiale du
mot suivant.

Fonctions de la liaison
En code oral, la liaison est investie d’un nombre de fonctions

►fonction grammaticale (morphologique): celle-ci permet de distinguer le singulier du


pluriel.
Ex. quel enfant ! [kԑlᾶfᾶ] / quels enfants ! [kԑlzᾶfᾶ]
Ex. leur enfant [lœRᾶfᾶ] / leurs enfants [lœRzᾶfᾶ]

La consonne de transition ou de liaison ˂z˃, en plus du fait qu’elle assure la cohésion


syntagmatique entre les constituants du syntagme nominal, constitue l’unique information
orale du nombre.

►fonction de désambiguïsation : elle peut lever l’ambiguïté affectant


-des phrases susceptibles de recevoir diverses interprétations
Ex. il aime voyager [ilԑmvwajaƷe] / ils aiment voyager [ilԑmvwajaƷe]

Ex. ˂des savants anglais˃ [desavᾶᾶglԑ], ˂des savants Anglais. [desavᾶzᾶglԑ]


Le mot ‘’savants’’ est substantif, puis adjectif.

Ex.˂ je veux Une vie˃ [Ʒəvøynvi] , ˂je veux une vie. ˃ [Ʒəvøzynvi]
Le groupe « une vie » est un titre de roman, puis un groupe nominal

Ex. ˂il est ailleurs˃[ileajœr] / ˂il est tailleur˃[ iletajœr]


Ex. ˂c’est axé˃[seakse] / ˂c’est taxé ˃[ setakse]
Ex. ˂il est ouvert˃[ileuvԑr] / ˂il est tout vert˃[ iltuvԑr]

-des paires minimales (fonction lexicale)


Ex. les hauteurs [leotœR] / les auteurs [lezotœR]
Ex. les êtres [lezԑtR] / les hêtres [leԑtR]

►fonction sociale : la fréquence de la liaison est surtout associée au groupe des adultes plutôt
qu’à celui des jeunes tant au niveau de la lecture (contexte formel) qu’ échange ordinaire
(contexte informel. elle agit comme un marqueur d’appartenance social à des groupes de
locuteurs bien précis

Remarques
►Dans une liaison, la consonne peut changer de timbre :
˂s˃ → [z] ˂les amis˃ [lezami], ˂ils ont˃ [ilzõ]
˂x˃ →t [z] ˂deux amis˃ [døzami]

Page 29 sur 50
˂d˃ →t [t] ˂un grand ami˃[œgrᾶtami], ˂prend-il˃[pRᾶtil],
˂f˃ →t [v] ˂neuf ans˃ [nœvᾶ]
˂g˃ →t [k] ˂sang impure˃ [sᾶkέpyr]

►les mots terminés par _rs ou _rt font la liaison avec r. Ex. ˂tu dors encore˃[tudͻRᾶkͻR] ,
˂il dort encore˃[ildͻRᾶkͻR], ˂une part à prendre˃[ynpaRapRᾶdR], ˂nord-est˃[nͻRԑst] ;
˂vers elle˃[vԑRԑl]. Mais la liaison peut se faire avec t si celui est suivi par un pronom
personnel. Ex ˂part-il˃[paRtil], ˂sort-elle˃[sͻRtԑl]

►la liaison entraîne la dénasalisation des voyelles nasales [έ] et [õ]. Ex˂moyen˃[mwajέ] /
˂moyen âge˃[mwajԑnaƷ] ; ˂ton˃[tõ]/ ˂ton ami˃[tͻnami] ; ˂bon˃[bõ]/˂bon élève˃[bonelԑv],
˂certain˃[sԑrtέ]/˂certain ami˃[ sԑrtԑnami]

► Lorsque un verbe à finale vocalique précède le sujet - il ou elle- ou un complément -y ou


en- on utilise la consonne dites euphonique s ou t, rendant plus harmonieux les sons de la
phrase.
Ex : elle va à l’école/ va-t-elle à l’école ? [ԑlvaalekͻl] / [vatԑlalekͻl]
va à l’école ! / vas-y ! [vaalekͻl] / [vazi]
mange une pomme ! / manges-en une. [mᾶƷynpͻm] / [mᾶƷzᾶyn]

Liaison obligatoire
Elle favorise l’intégration syntagmatique et se manifeste d’un mot inaccentué à un mot
inaccentué. Produite à l’intérieur d’un groupe rythmique, elle est réalisée normalement dans
toutes les situations formelles ou informelles de la communication et ne peuvent être, de ce
fait supprimées. Nous présentons les cas de son apparition.

a) Après un déterminant et certains nombres. Ex : ˂les amis˃[lezami] ; ˂six hommes˃[sizͻm]


b) Avant ou après un pronom (sujet, complément, tonique. Ex : ˂ils ont˃[ilzÕ] ; ˂tu les as
vus˃[tylezavy] ;
c) dans un groupe adjectival (adjectif+nom). ex : ˂grand enfant˃[gRᾶtᾶfᾶ] ; ˂vieux
amis˃[vjøzami]
d) Après une préposition monosyllabique (chez, dans, en, sans sous). Ex : ˂sans eux ˃[ sᾶzø]
e) Après un adverbe monosyllabique (bien, très, plus, moins, tout). Ex : ˂très utile˃[tRԑzytil]
f) Dans certaines expressions figées ( De plus en plus De temps en temps Tout à coup

Liaison facultative
Elle est associée au niveau de langue ou à la situation de communication qui prévaut
entre les locuteurs. Elle dépend donc des facteurs sociolinguistiques. Plus la situation
d’échange est officielle, académique, formelle, plus on fera les liaisons. Inversement, plus la
situation de parole est informelle, familière, moins on fera la liaison. Sa valeur est stylistique.
Ex. ˂je vais aller˃[Ʒəvԑaletylezavy] →conversation familière
Ex. ˂je vais aller˃[Ʒəvԑzaletylezavy] →conversation soignée ou poétique

Liaison interdite
Quand il n’y pas de cohérence syntagmatique, la liaison est ‘’interdites’’ ; elle ne se
ne peut pas avoir lieu après un mot accentué, en fin du groupe rythmique. En règle générale, il
n’y a pas de liaison après un mot accentué.

Page 30 sur 50
a- après tout nom au singulier, sauf dans le cas de groupes figés. Ex : ˂j’ai le pied
enflé˃[Ʒeləpjԑᾶfle] ; ˂la paix est signée˃[lapԑesiɲe]
b- entre le groupe nominal sujet au pluriel et le verbe. Ex : ˂les vacances approchent˃
[levakᾶsaprͻʃ] ou le groupe nominal pluriel et un autre groupe nominal. Ex: ˂des enfant avec
des adultes˃ [dezᾶfᾶavԑkdezadylt]

c- après le pronom sujet d’un verbe inversé (le pronom fait partie du syntagme verbal et se
rapporte au verbe qui précède) . Ex : ˂ont-ils accepté˃[Õtilaksepte]

d-après un et aucun en fonction de pronom (le pronom fait partie du syntagme verbal et se
rapporte au verbe qui précède) . Ex : ˂n’en donne aucun aux enfants˃[nᾶdͻnͻkœozᾶfᾶ]

e- après quelqu’un (l’élément un est pronom) . Ex : ˂quelqu’un a téléphoné˃[kԑlkœatelefone]

f- après les pronoms interrogatifs sujets ou adverbes interrogatifs . Ex : ˂quand est il arrivé ?˃
[kᾶetilarive]

g- devant h disjonctif, toutes les liaisons sont supprimées, même les liaisons théoriquement
obligatoires . Ex : ˂en hauteur˃[ᾶotœR], ˂des haches˃[deaʃ]

h- après la conjonction de coordination et (il n’y a absolument aucun cas où on fasse la liaison
après et, c’est l’une des rares règles sans aucune exception) . Ex : ˂un homme et une
femme˃[œnͻmeynfam]

i- après les participes passés qui sont un élément d’un temps composé d’un verbe . ex : ˂il a
mis une chemise˃[ilamiynʃəmiz]

j- après le pronom disjoint ‘’eux’’, employé comme sujet détaché. Ex : ˂Eux, (ils) ont dit
que cela leur convenait˃ [øÕdikəsəlalœrkÕvənԑ] [øilzÕdikəsəlalœrkÕvənԑ]

_________________________

Exercices

Ex.N°1. Transcrivez phonétiquement les phrases suivantes.


1-les voyages, ils en parlent et ils y pensent
[…………………………………………………………………………………...]
2- Les aimables enfants
[…………………………………………………………………………………...]
3-Sur les pistes éclairées atterrissaient les avions.
[…………………………………………………………………………………...]
4-Nous parlons et il écoute.
[…………………………………………………………………………………...]
5- Il était une fois
[…………………………………………………………………………………...]
6- C’est un enfant intelligent
[…………………………………………………………………………………...]
7- Sont-ils arrivés ? Avez-vous aimé le film ?
[…………………………………………………………………………………...]

Page 31 sur 50
8- N'y va pas, c'est une voie sans issue.
[…………………………………………………………………………………...]
9-mon ami et ses enfants rentrent chez eux.
[…………………………………………………………………………………...]
10- Ce sont leurs anciens autres amis.
[…………………………………………………………………………………...]

Ex.N°2 retrouvez la graphie des mots suivants.

1- [leero] ˂……………………….˃ ; [lezero] ˂…………………………...˃


2- [leotœr] ˂……………………….˃ ; [lezotœr] ˂…………….…… ……..˃
3-[ləo] ˂……………… ………˃ ; [lo] ˂……………………………˃
4-[lԑtr] ˂……… …….. ……… ˃ ; [lezԑtr] ˂…………………………..˃
5-[ᾶplԑnԑr] ˂……… ……………. ˃ ; [bjɛñ ãtãdy] ˂………………………….˃

Ex.N°3 -Faites la transcription phonétique des chiffres suivants

1-˂vingt deux˃ [………………….] ; ˂quatre vingt huit˃ […………………………….]


2 ˂cent un˃ [……………………...] ; ˂cent onze˃ […………………………….]
3-˂ soixante et onze˃[…………………………….] ; ˂dix neuf˃ […………………… ]

Ex.N°4 -Faites la transcription phonétique de ce qui suit.

1-Vingt hommes sont ici. Il y en a vingt à côté


[…………………………………………………………………………………...]
2- Elle a vingt huit ans. J’en ai vingt.
[…………………………………………………………………………………...]
3-Deux cents ouvriers sont en grève
[…………………………………………………………………………………...]
4-Il y aura quatre vingt-onze ans qu’il est mort
[…………………………………………………………………………………...]
5-Il m’a prêté trois ou quatre livres
[…………………………………………………………………………………...]

Page 32 sur 50
7-La syllabe

1-Définition

Dans la chaîne parlée, les sons ne sont pas isolés les uns des autres mais se
matérialisent et se combinent pour former des structures hiérarchiques à des niveaux variés.
La structure fondamentale, située entre les sons et les groupes de souffle, est appelée syllabe.
Cette unité phonique est prononcée d'une seule émission de voix; ses limites se situent entre le
début et la fin d'une tension musculaire. Physiologiquement quand on parle, les muscles se
tendent et se détendent, ce qui permet, par ce petit effort musculaire, de détacher les
différentes syllabes de la chaîne sonore.

2-Structure de la syllabe
La syllabe est fondée sur la combinaison de phonèmes consonantiques, consonnes
et/ou semi-consonnes, et d'un noyau (ou centre) vocalique sur lequel ces segments
consonantiques sont antéposés et/ou postposés et sur lequel se place le maximum de l'effort
articulatoire.
En français, une syllabe peut avoir les formes suivantes:
v = [0] <eau>; [ᾶ] <an> ; [œ] <un> ; [u] <ou> ;
cv = [vy] <vue>; [ri] <riz> ; [sa] <sa> ; [ne] <nez> ;
vc = [am] <âme> ; [ͻR] <or> ; [ԑm] <aime> ;
cvc = [myr] <mur> ; [fԑr] <faire> ; [riv] <rive> ;
csv = [ljø] <lieu> ; [sjø] <cieux> ; [pwέ]<point> ;
csvc = [vwa:r] <voir> ; [fjԑr] <fière> ;
cvcc = [tabl] <table> ; [mԑtr] <mètre> ; [vitr] <vitre> ;
ccv = [trԑ] <très> ; [frԑ] <frais> ; [pla] <plat> ;
ccvc = [prͻ:z] <prose> ; [clͻ:z] <clause>

Tous les sons vocaliques peuvent assumer la fonction de noyau syllabique y compris
le "e" muet quand celui-ci est prononcé. Exemple: [ pRə - ne - lə] <prenez-le>.

2-Type de syllabe
La syllabe ouverte (ou libre) se termine par une voyelle prononcée. Ex : [fa] <chat >
[do] <dos >, [fø] <feu >. La syllabe fermée (ou entravée) se termine par une consonne, ou
semi consonne. Ex : [kav] < cave>, [vԑj] < veille>.
Les voyelles E, EU, 0 présentent deux variantes conditionnées par le contexte
phonétique. Le timbre de ces voyelles est déterminé par le type de syllabe: syllabe fermée ou
ouverte. Si la syllabe est fermée, ces voyelles se réalisent ouvertes. Inversement, si la syllabe
est ouverte, elles se réalisent fermées. On appelle archiphonème, le phonème (écrit en
majuscule) qui regroupe les différentes réalisations d'un même phonème.

Archiphonème Syllabe fermée Syllabe ouverte


E [sԑt] <cette> [se] <ses>
œ [plœ:R]<pleure> [plø] <pleut>
ᴼ [pͻ:R] < port> [po] <pot>

Page 33 sur 50
3-La syllabation
L'existence de syllabes à l'intérieur d'un mot phonique présuppose l'existence de
frontières syllabiques qu'il faut prendre en compte dans le découpage ou la délimitation des
syllabes. Cette frontière, déterminée par certaines règles ou habitudes syllabiques bien
précises peut avoir lieu

► entre deux voyelles en contact.


Exemples: [ma-is] <maïs >, [la-o] <là-haut>; [s-ap-re] <et après >, [u-El-va] <où elle va >,
[ka-Ia-o] <calao >, [ka-o] < chaos>, [ty-à-tâ] <tu entends>

►entre deux consonnes (différentes ou géminées) si celles-ci sont prononcées


entre deux voyelles.
Exemples: [ak-se-pte] <accepter >, [kap-tif] <captif >, [paR-le] <parler > [i-le-Râ-tre] <il est
rentré >, [Kol-la-bo-Re] <collaborer >, [vu-krwaj-je] <vous croyiez>

►après la première voyelle suivie d'une consonne prononcée entre deux voyelles.
Exemple: [pa-res] <paresse >, [va-liz] <valise >, [e-Ie-fᾶ] <éléphant> , [ile-la] < il est là>, [e-
va-de] <évader>
Le groupe consonne + liquide (R ou l) se comporte comme une seule consonne.
Exemple: [e-klԑ : R] < éclaire>, [sԑ-ty-no-tRis-tw:aR] <c'est une autre histoire>

----------------------------------------

Exercices

Ex. N°1- Refaites la graphie des phrases représentées par les rangées de syllabes ci-
dessous.
a - [ pur-swi-võ- œ - by ]
[……………………………………………………………………………………………. ]
b - [la-plчi -tõ-ba-tut-Ia nчi- a- bᾶ-da-mᾶ]
[……………………………………………………………………………………………. ]
c - [ᾶ-lab-sᾶs-dy-di-rԑk-toer-vwa-je-sõ-nad-Ʒwέ]
[……………………………………………………………………………………………. ]
d- [la-lyt-dy-si-twa-jέ-kõtr -la by-ro-kra-ti-sa-sjõ]
[………………………………………………………………………………………………. ]
b- [lԑsks-pԑr-jàs- kə-nu-za-võ-a-kiz-re-zylt-pu-ryn-par-de-zԑ-roer-kə-nu-za-võ-komiz]
[………………………………………………………………………………………………. ]

Ex. N°2-Faites la syllabation phonétique des mots suivants:


a- lundi [………………………………………………….. ]
b- magazin [……………………………………………….….. ]
c- lexicographique […………………………………………… ……...]
d- instabilité […………………………………………………... ]
e- portraitiste […………………………………………………… ]
f- avenue […………………………………………………… ]

Page 34 sur 50
Ex. N°3-Faites la syllabation phonétique des phrases suivantes:

a- La timidité est la prison du cœur.


[…………………………………………………………………………….…………… ]
b- Le borgne n'a qu'un œil mais il pleure quand même.
[ ………………………………………………………… ……………………………..]
c- Demander des conseils est une façon de plaire.
[…………………………………………………………………………………………. ]
d- Quand on n'a pas ce qu'on aime, il faut aimer ce qu'on a.
[………………………………………………………………………………………… ]
e- Il faut façonner l'argile pendant qu'elle est molle.
[…………………………………………………………………………………………. ]
f- Chat échaudé craint l'eau froide.
[…………………………………………………………………………….…………… ]

Ex. N°4– Refaites la graphie du texte représenté par ces rangées de syllabes.

[ s∂ - sõ – le – brav – ki – mœr – a – la – gεr // pur - n∂ - pa – zi – ε- tr∂ -tЧe – il – fo – tœ –


gră – a –zar – u – yn – gră- da – bil – té // il – fo – ta – vwar – kur – be – la – tεt - u – sε – tra
– znu – je – o – mwε – yn – fwa - d∂ - vă – ldă – ze// le – sol – da – ki – de- fil – su – le- zark
- d∂ - tri – lõf – sõ – sΦ – ki- õ – de –zε r- te – la – mor – ko – mă – œ- pe – i –pu – rε –til- ga-
‫ח‬e – dă – sõ- no –nœr – e – dă – sa- fors – ă – le- pεr – dă- tu –le- dΦ]

…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………

Page 35 sur 50
8-Assimilation consonantique

Dans la chaîne sonore, les sons -consonnes et voyelles- ne se présentent pas comme
«des unités fixes et invariables alignées les unes à côté des autres comme les perles d'un
chapelet» (B.Malmberg : 1979,64) mais comme des unités susceptibles de contracter des
mutations suite à leur situation de contact phonétique. Elles peuvent recevoir un trait
phonétique supplémentaire ou en perdre un. L'étude d'un tel processus de combinaison de
sons et des effets dus à leur contact, processus appelé assimilation consonantique ou
harmonisation consonantique relève de l'intérêt de la phonétique combinatoire.

1-Définition
« On entend par assimilation, au sens large, dit- F. Carton (1974 :82), les différentes
sortes de changements dont un son est susceptible d'être affecté quand il subit l'influence de
son voisin: deux sons contigus tendent à acquérir un ou plusieurs caractères communs. An
sens précis, il s'agit de sons en contact immédiat. » Ce phénomène d'assimilation peut se faire
d'une voyelle à une autre, d'une voyelle à une consonne, d'une consonne à une voyelle et d'une
consonne à une consonne, cas qui nous intéresse au terme de ce cours.
Nous tenterons de relever et d'illustrer, dans une étude synchronique du français, les différents
types d'assimilations à savoir l'assimilation régressive ou anticipante, l'assimilation
progressive et l'assimilation double. Mais, à premier abord, il importe de voir le mécanisme
général qui sous-tend ces modifications.

2-Mécanisme
Lorsque deux consonnes sont voisines, un transfert total ou partiel des traits
articulatoires se fait de l'une à l'autre, i.e. vers la gauche, vers la droite ou dans les deux sens.
Dans ce contact, la plus forte influence la plus faible. Cette force est déterminée par deux
variables: la position du son assimilant et ses propriétés intrinsèques.
► La position du son : un son qui occupe la position initiale d'une syllabe est un son qui se
trouve en position forte. A ce titre, il est beaucoup enclin à contaminer les sons voisins en leur
transmettant une ou plusieurs de ses propriétés phonétiques
► Les propriétés propres du son : la capacité d'un son à propager ses caractéristiques aux
segments environnants est proportionnée à l'importance de sa force articulatoire. Plus cette
force est élevée, plus il est capable de communiquer un de ses traits articulatoires à son
entourage.

Ex.1 : [ʃval] <cheval>


[ʃ] : se trouve en position initiale (force positionnelle)
[ʃ] : fricative, post-alvéolaire, sourde (force intrinsèque)
→[f] : son assimilant
[v] : fricative labio-dental, sonore (voisé)
[v] : son assimilé.

[ʃ v a 1]→ [ʃ ṿ a 1] ou [ʃ f a 1]
[v] est affecté du trait sourdité (dévoisement) qu'il a contracté au contact du son [ʃ] sourd
(non-voisé).

Ex.2 : [vέt-dø] <vingt deux>


[t] : position en fin de syllabe (position faible)
[d] : position initiale de la deuxième syllabe (position forte)
[vέt-dø]→[vέt-dø] ou [vέt-dø] ou encore [vԑn-dø]

Page 36 sur 50
Le son [d] sonore, plus fort que le son[t] sourd, dote celui-ci de son trait de sonorité

N.B. le chevron (v) sous une consonne signifie voisement (sonorisation) ; le rond (o) sous une
consonne signifie dévoisement (assourdissement)

4-Assimilation régressive (anticipante)


Cette modification se fait de droite à gauche. Elle correspond « à une mise en place
anticipée des organes phonatoires en vue de la prononciation d'un phonème qui suit » (J.
Dubois et al. 1973 :54)

Ex.3 : [Rob-kuRt] <robe courte>


[b] perd sa sonorité [b] ou [pl
[k] sourd a assimilé [b] sonore en lui faisant perdre sa sonorité
[k] phonème assimilant se trouve après le phonème assimilé [b]
~ assimilation regressive
[Rob-kuRt] ---+[Rob-kuRt] ou [Rop-kuRt]

Ex.4 : [absᾶs] <absence>


assimilation de [b] en [b] ou [p]
phonème assimilant [s]sourde
phonème assimilé [b] sonore,
[b] a contracté le trait sourdité sous l'influence de [s] sourde
[absᾶs] →[absᾶs] ou [apsᾶs] (/b/→/p//---- s)

Ex.5 : [aməzdaɤ] ] [taməzdaxt] <habitant(e) >


[taməzdaɤtl-» [taməzdaɤt] ou [taməzdaxt]
[ɤ] sonore est assimilé par[t] sourd qui lui confère le trait de sourdité
ɤ→ɤ/_# ; ɤ→x/_t

Dans les exemples 3, 4, et 5, b et ɤ ont perdu leur sonorité au contact d'une consonne
sourde k, s et t. Cette perte de sonorité est appelée assourdissement ou dévoisement. Elle
s'effectue de droite à gauche; c'est une assimilation régressive de dévoisement ou de sourdité.

Ex.6 : [svԑlt] <svelte>


[svԑt] →[svԑlt] ou [zvԑlt]
voisement de [s] au contact de [v] voisé

Ex.7 : [anԑqdͻt] <anecdote>


[anԑkdͻt] - [anԑkdͻt] ou [anԑgdͻt]
assimilation de [k] en [g]
le phonème assimilé [k] suit le phonème assimilant [d] qui lui transmet le trait le trait
sonorité [k]→[k] ou [g]

Ex.8 : tazdayt ‘’palmier’’ état libre (EL) ; (yiʃ n) tzdayt état d'annexion (EA)
tzdayt→tzdayt ou dzdayt
[t] s'assimile pour ce qui est du trait de voisement au contact de[z] qui le suit
t →t l____ voyelle ou consonne sourde; t→ d /____ consonne sonore.

Page 37 sur 50
Dans les exemples 6,7et 8, la perte du trait sourdité par les phonèmes Isl,lkl et Itl au
contact des phonèmes sonores Ivl,ldl et Izl qui les suivent et leur communiquent le trait voisé
est dite assimilation régressive de voisement ou de sonorisation

5-Assimilation progressive
A l'opposé de l'assimilation régressive, l'assimilation progressive se manifeste par «un
retard dans l'abandon de la position des organes phonatoires correspondant à la prononciation
du phonème précédent» (Ibid.)

Ex.9 : <subsister> [sybsiste] ou [sybziste]


Le phonème [s] est transformé en [z] ; son trait de sourdité est muté en trait sonore
Le phonème assimilant [b] est situé avant le phonème assimilé [s]
Ce processus est dit assimilation progressive de voisement

Ex.10 : <cheveux> [ʃvø]→ [ʃvø] ou [ʃfø]


assimilation de [v] en [f] ;
phonème assimilant [ʃ] sourd se trouve avant le phonème assimilé [v] et lui transmet
son trait de sourdité. Nous avons donc assimilation progressive de dévoisement

6-Assimilation double
« L'assimilation est double quand le phonème est modifié à la fois par celui qui le précède et
par celui qui le suit. » (Ibid)

Ex.11 : <pendant> [pâdâ] → [pana]


Changement du phonème oral [d] en phonème nasal [n]
Les phonèmes assimilants sont représentés par les deux voyellesnasales situées avant
et après le phonème assimilé [d].
Il s'agit donc d'une assimilation double portant sur la nasalisation d'une consonne
orale

Ex.12 : <maintenant> [mέtənᾶ]→ [mέnᾶ]


phonème assimilé [t]
phonèmes assimilants : voyelle nasale [t] et consonne nasale [n]
→assimilation double

7-La disparition du <e> muet [ə]


En français, la chute du <e> muet, résultant du principe d'économie linguistique, a une
incidence directe sur les groupes de consonnes qui connaissent, de ce fait, une assimilation
régressive.
◊Assimilation se produisant à l'intérieur d'un mot
Ex13 : clavecin; clav(e)cin ~ [klavsέ] ou [klafsέ] ; [v]→[v]ou[f]
[v] phonème assimilé
[s] phonème assimilant
→assimilation régressive de dévoisement. [ v s ]

Ex14 : duveteux ; duvïejteux-» [dyvt0] ou [dyft0]


[v] phonème assimilé, il a perdu le trait sonorité
[t] phonème assimilant, il a transmis son trait de sourdité à [v]
→assimilation régressive de dévoisement. [ v t ]

Page 38 sur 50
N.B. Quelques fois la disparition du "e" caduc peut être à l'origine d'une ambiguïté. Ex : à
jeter, à j(e)ter ou acheter , ach(e)ter→ [aʃte]. Pour lever cette ambiguïté, le maintien du "e"
muet est nécessaire.

◊ Assimilation se produisant entre deux mots


Ex.15: messe de minuit; mess(e) d(e) minuit~ [mԑsdminчi] ou [mԑzdmnчi)
[s] perd sa sourdité au profit de la sonorité communiquée par l'unité en
contact [d] sonore.
→assimilation régressive de voisement. [ s d ]

Ex16 : miche de pain; mich(e) d(e) pain-» [miʃdəpέ] ou [miƷdəpέ]


[ʃ] devient voisé au contact de [d] sonore.
→ assimilation régressive de voisement. [ ʃ d ]

-------------------------------------------------
Exercices

Ex. N°1-Faites une flèche allant de la consonne assimilante à la consonne assimilée et


identifiez le type d'assimilation par le symbole 0 pour le dévoisement et v pour le
voisement

a-pas de quoi.
………………………………………………………………………………………………
b-iceberg
………………………………………………………………………………………………
c- mètre
……………………………………………………………………………………………..
c- tant de soucis
……………………………………………………………………………………………..
d- Il est interdit de cueillir les fleurs
……………………………………………………………………………………………..
e- passe devant
……………………………………………………………………………………………..
f-soupe de légumes
……………………………………………………………………………………………
g-grève surprise
……………………………………………………………………………………………
i- greffe d'organes
…………………………………………………………………………………………….

Ex. N°2-Les groupes phonétiques ci-après ont subi différents types d'assimilation
Donnez leur représentation graphique.
a - [apsԑ] …………………………………………………………………………………......
b- [metsé] ……………………………………………………………………………………
c - [ʃfԑ] ……………………………………………………………………………………….
d - [dizgras] ………………………………………………………………………………….
e - [sybziste] …………………………………………………………………………………
f - [ynfozdà] …………………………………………………………………………………
h- [miƷdəpέ] …………………………………………………………………………………
i - [Iatsu]……………………………………………………………………………………..

Page 39 sur 50
j - [sanapatsᾶs] ……………………………………………………………………………..
k- [ʃkrwa]………………………………………………………………………………………..
l- [pleonazrn] …………………………………………………………………………….

Ex. N°3-Etudiez les cas d'assimilation résultant de la chute du " e" caduc [ə]
contenu dans les exemples suivants: ~

a- bagu(e) perdu(e) [bag(ə) pԑrdy] ;


………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
b- mess(e)d(e)minuit [mԑs(ə) d(ə)minчi ] ;
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
c- paqu(e)bot [pak(ə)bo] ;
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
d- tête de nègre [tԑtdənԑgR]
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
e- lave-toi [Iaftwa]
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
f- gaffe véritable [gaveRitabl]
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………

Ex. N°4 - Transcrivez en écriture phonétique les unités suivantes et étudiez les cas
d'assimilation pouvant les affecter.

a - frappe bien
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
b - bec-de perroquet
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
c – capitalisme
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
d – absurde
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
e - robe sale
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
f – naïveté
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
g- feutre
………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………..

Page 40 sur 50
9-Le système prosodique du français
La chaîne parlée ne se définit pas uniquement par le nombre de ses unités phoniques et
de leur articulation en unités plus larges mais aussi par sa nature prosodique, représentée par
des faits intonatifs et accentuels. Ces traits phonétiques, regroupés sous le nom de prosodie,
affectent les séquences phoniques supérieures aux phonèmes et n’apparaissent pas dans la
chaîne écrite ce qui les soustrait de l’analyse en phonèmes dite « segmentale » d’où aussi leur
appellation de traits supra- segmentaux. On en distingue plusieurs types dont les plus
importants sont l’intonation et l’accentuation qui font usage de trois paramètres viz :
fréquence, intensité, durée.

1-Accentuation
Toute phrase est organisée en séquences de syllabes qui n’ont pas la même valeur
puisque certaines seulement peuvent porter un accent et donc mieux perçues que d’autres.
Une syllabe est dite accentuée lorsqu’elle est mise en relief à l’intérieur d’un mot ou d’un
groupe de mots en la prononçant avec une intensité (force) plus grande qui la distingue des
autres syllabes. En langue française, c’est la dernière syllabe qui porte l’accent lexical ou
accent tonique. A cet effet, elle est appelée langue oxytonique.
Ex : Oui [wio](énoncé monosyllabique ; réponse totale.)
Ex : Epatant [epatᾶo]
Ex : Il est arrivé [ilԑtariveo]
Ex : tu ne sais pas [tynəsepao]
[wio] [tᾶo] [veo], [pao] se distinguent des autres syllabes par un trait phonétique
particulier appelé « accent », noté (o). Dans chacune des phrases, le retour régulier
d’impression auditive, fondée sur le contraste entre syllabe accentuée (prononcée avec plus
d’énergie) et syllabe non-accentuée (prononcée avec moins d’énergie) y crée du rythme. Deux
types d’accentuation sont attestés : accentuation d’intensité ou tonique (à fonction
démarcative ou délimitation) et accentuation d’insistance (à fonction expressive ou
focalisante).

1-1-Accentuation d’intensité
Elle détermine la place de l’accent dit lexical. Fixe et prévisible, elle a pour support la
dernière syllabe du mot en la démarquant du reste des syllabes constituant un groupe de mots
ou un groupe rythmique, défini comme » suite de syllabes de longueur variable dont seule la
dernière est accentuée » et par suite articulée en bloc, prononcée sans interruption. Cet accent
n’a d’autre intention que de communiquer le contenu objectif de la phrase, en dehors de tout
sentiment personnel du locuteur.
Ex : [fij] <fille>, [ynfij] <une fille>, [ynfijԑt] <une belle fillette>], [ynbԑlfijԑt],
Ex :[mezõ]<maison>,[ynmԑzonԑt]<une maisonnette>[ynbԑlmԑzonԑt] <une belle maisonnette>
Ex : [dͻnlчidypέ] <donne lui du pain>.
En plus de la fonction culminative ou contrastive qui consiste à rendre une syllabe
remarquable acoustiquement au regard de celle qui l’entoure, l’accentuation d’intensité
assume une fonction démarcative, syntaxique.
Ex1 : [leptio ԑmləʃokola] <les petits aiment le chocolat>
Ex2 : [leptizâfâo ԑmləʃokola], <les petits enfants aiment le chocolat>
Remarques
1)- Dans l’exemple1, la liaison entre « petits » et « enfants » fait apparaître un « Z », qui, en
plus d’être une marque redondante du pluriel, marque la cohésion syntagmatique entre les
constituants immédiats du SN sujet. Par contre, la liaison est interdite entre « petits » et
« aiment » (Ex1) et « enfants » et « aiment »(Ex2).

Page 41 sur 50
2)- L’absence de liaison dans la chaîne parlée montre que les deux phrases peuvent être
hiérarchisées respectivement en deux niveaux (SN « petits » et « petits enfants » et SV
« aiment le chocolat ») ou groupes phonosyntaxiques. Par ailleurs, la présence des syllabes
accentuées (allongées) sont responsable du découpage rythmique des phrases d’où le nom de
groupe rythmique.
3) Dans chaque syllabe accentuée, l’ensemble de la syllabe est articulé sur un ton soit montant
(+aigu) soit descendant (+grave) en plus de l’allongement de la voyelle.
Ex : [nunusavõpa↑ kᾶtilvjԑdra↑] < nous ne savons pas quand il viendra>

1-2-Accentuation d’insistance
Elle consiste à mettre en valeur une séquence de mots ou de phrase en la détachant du
reste de l’énoncé. Elle est facultative et son apparition n’est donc pas prévisible dans la
mesure où elle est liée à l’attitude subjective adoptée par le locuteur envers son message.
Souvent c’est la première syllabe de l’unité linguistique sur laquelle on veut insister qui porte
l’accentuation. Cette syllabe peut être allongée soit par allongement de la voyelle soit par
redoublement de la consonne.
Ex : [io-llizibl] ou [illloizibl]
EX : [mԑo-rvejø] ou [mmo ԑrvejø]
Ex : [laƷoo Iiptitfijdənovwazέo] la joo ↑lie petite fille de mon voisin°↓↓.
◊Accent d’intensité (tonique)= fixe, prévisible, dernière syllabe du groupe de mots, encode un
contenu objectif
◊-Accent d’insistance (affectif)=mobile, imprévisible, première syllabe du mot à emphatisé,
communique un contenu subjectif.
Cette distinction entre les différents types d’accent n’est pas toujours bien faite
et entraîne des erreurs d’interprétation. Une suite syntaxique peut admettre une
pluralité de schémas accentuels (Cf. Mario Rossi, 1985,135-153).
Ex : C’est un port très joliment peint (« port » porte l’accent externe),
C’est un portrait joliment peint (« trait » porte l’accent interne)
C’est un port très joliment peint (« très » porte l’accent externe) ;

2)- L’intonation
L’énoncé intonatif contient obligatoirement un centre intonatif ou intonème qui
coïncide avec la syllabe marquée par l’intonation et qui a une valeur démarcative, genre de
pause, permettant le passage d’une hiérarchie de syllabes à une autre. L’intonème peut être
défini par un faisceau de traits tels montant, haut, long, intense.

2-1-fonctions de l’intonation
Les intonèmes constituent le système intonatif d’une langue donnée. Ils assument un
certain nombre de fonctions. Nous en retiendrons les plus pertinentes.
a- fonction d’intégration : elle confère à une suite phonique le statut d’énoncé bien formé.
L’accès au rang de l’énoncé n’est possible que grâce à la marque d’une intonation.
Ex : *Max travaille d’une façon
b- fonction modale : celle-ci permet de jouer un rôle discriminant les différents types de
phrases et ce, en l’absence de marque syntaxique.
Ex : Il pleut. (déclaratif) ; Il pleut ! (exclamatif) ; Il pleut ? (interrogatif)
c- fonction de désambiguïsation : elle permet de lever certaines ambiguïtés.
Ex : La belle ferme le voile. sens l : SN (la belle ferme) SV(le voile)
sens2 : SN (la belle) SV(ferme le voile)
Ex : Elle a rencontré le joueur de foot américain. Sens1 : Elle a rencontré (le joueur de foot)
(américain)/ Sens2 :Elle a rencontré (le joueur) (de foot américain)

Page 42 sur 50
Ex : Ce professeur↑, disait l’inspecteur↑, ignore bien des choses↓
Ce professeur disait↑ : l’inspecteur ignore bien des choses↓ (F. Carton, p93)

Ex : [Ʒᾶvjέ] sens1 : Jean viens ; sens2 : j’en viens ; sens3 : Jean, viens !
Une pause réelle peut lever l’ambiguïté orale entre sens1 et sens2 ; et c’est l’intonation qui
différencie le sens3 (F. Carton, p75).

Ex : [Iəpapadi] le papa# dit ; le pape # a dit


Ex : [3abraso] / Ʒab# raso/ ; /Ʒa#braso/

d-fonction d’identification des constituants syntaxiques : L’intonation permet d’indiquer et


de jalonner les frontières entre les constituants d’une phrase.
Ex : Françoissn // a téléphoné à Mariesv // de Parissp
Ex : La voiture// a grillé le feu rouge

e-fonction syntaxique : elle permet d’établir des rapports de coordination ou de subordination


entre deux phrases
Ex : il s’est acharné. Il a terminé son projet (rapport de conséquence)
Ex : la forêt est grande. Les bêtes y vivent à l’étroit (rapport d’opposition)

f-fonction attitudinale : Elle appartient au niveau subjectif et traduit l’attitude émotive du


sujet parlant et ses intentions envers le message qu’il énonce.
Ex : il est revenu. Cette phrase peut véhiculer, en plus de la fonction référentielle, une
fonction affective comme la colère ou la joie.

g-fonction de mise en relief : elle consiste à détacher un élément sur lequel on veut insister,
des éléments environnants
Ex : la jolie petite fille de mon voisin.

3-Le groupe rythmique


Le groupe rythmique désigné aussi par les vocables unité accentuelle ou mot
prosodique est un groupe de mots qui se manifeste par changement de hauteur mélodique. Il
forme une unité de sens mais pas nécessairement une unité syntaxique1. En français, une
phrase ou un constituant immédiat d’une phrase peut se diviser en groupes rythmiques bien
perçus par l’oreille grâce aux courbes mélodiques montantes ou descendantes portées par la
dernière syllabe accentuée de chaque groupe. Ces intonèmes permettent de seconder
l’auditeur dans sa tentative de construire le sens ou de lever les ambiguïtés affectant certaines
phrases ou séquences de phrase.
Ex : un marchand de draps anglais → (un marchando) (de draps anglaiso)
[œmarʃᾶ # dədraᾶglԑ]
→ (un marchand de drapso) ( anglaiso)
[œmarʃᾶ dədra ≠ ᾶglԑ]

Ex : la belle ferme le voile → (la belle fermeo) (le voileo) [labԑlfԑrm#ləvwaI]


→ (la belleo) (ferme le voileo) [labԑl # fԑrmləvwaI]

1
Un groupe rythmique peut être parfois congruent à un groupe syntaxique. Ex1 :/lepti# truo / ; les petits trous.
Ex /leptit # ru l les petites roues. La frontière entre les syllabes est soit avant soit après le / t /. Cette joncture
indique la frontière entre les mots. Dans ces exemples, le découpage des unités prosodiques prend une valeur
syntaxique.

Page 43 sur 50
L’ambiguïté dans ces phrases est due au manque de marque graphique susceptible de
participer au découpage syntaxique. Tel n’est pas le cas dans le code oral où l’accent
contribue non seulement au découpage prosodique mais également au découpage syntaxique.
Exercices

Ex.N°1-Placez, à l'aide du signe (o) , l'accent d'intensité dans les mots phonétiques
suivants:
[supe]
[ ynsupjԑr]
[ynbͻnsup]
[dͻnnuynbͻnsup]

Ex.N°2- Citez, en les illustrant par des exemples, trois fonctions de l'intonation
a ………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………
b. ………………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………….
c. ………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………..
Ex.N°3- Soit les groupes phonétiques suivants, retranscrivez-les avec l'orthographe
normale et donnez-en deux structures prosodiques à deux interprétations sémantiques
différentes.
a-[ lᾶfᾶRəgaRd labuʃuvԑrt ]
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
b-[ ԑlsômaladRwat]
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
C-[fԑtlətrԑRapidmᾶ]
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
d-[ləptigaRdlapͻrt]
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
e-[Ʒəconԑtulesiƞalmᾶ]
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
f- [lartistpέla nчi]
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
Ex.N°4-Donnez deux structures prosodiques pour chacune des phrases suivantes :
a- C'est le fils du concierge qui pleure.
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..

Page 44 sur 50
b- un exercice de calcul rapide
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
c-Il m'a rapporté des fruits d'Afrique.
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
d- Je les ai entendus parler en cachette
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
e- Il m’a acheté un disque de Barbara que j’aime beaucoup.
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
f- Le gardien a vu un homme avec des jumelles.
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
g-L’uniforme comportait un béret et une cape marron
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
h- J’ai tué l’homme à la carabine.
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
i-Béni-Ounif de Figuig algérien
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
Ex.N°5- Donnez la représentation phonétique des phrases suivantes et quelle conclusion
peut-on en tirer?
a1- Cet enfant, dit le maître, est un âne
a2- cet enfant dit: « le maître est un âne ».
……………………………………………………………………………………………..

b1- Pierre va manger ta soupe


b2 - Pierre, va manger ta soupe.
……………………………………………………………………………………………..

c1- Petite roue


c2- Petit trou
……………………………………………………………………………………………..

d1- Elles sont maladroites


d2-Elles sont mal à droite
. ………………………………………………………………………………………..

Page 45 sur 50
Exercices et questions de révision
1-Répondez par vrai ou faux.
a-L’alphabet phonétique international (API) a été conçu pour pouvoir noter la prononciation
des mots, en tenant compte de la manière dont ils s'orthographient
b-Dans la production des sons [t], [d], la pointe de la langue (apex) se dirige vers les
incisives supérieures.
c- Les poumons fournissent une source d’air qui est utilisée pour produire des sons.
d-Lors de la respiration, les cordes vocales sont rapprochées l'une de l’autre.
e-Lorsque la luette est collée à la cavité pharyngale, le son est complètement dirigé vers la
cavité buccale.
f-L’articulation occlusive comporte un barrage partiel lors de sa réalisation
g-Le son laryngé fait ou non vibrer les cordes vocales
h- La vibration des cordes vocales est le résultat d'une obstruction de la glotte
i- Une voyelle ou consonne nasale se réalise avec le voile du palais abaissé.
j- Les labio-dentales sont des consonnes pour lesquelles la lèvre inférieure s’appuie contre les
incisives supérieures.

2- Choisissez la bonne réponse.


a - Quel trait pertinent oppose le son [p] à [b] ?
(labial – voisement – nasal)
b – Quel trait pertinent oppose le phone [d] à [n]?
(sonorité – nasalité – apicale
c- Le trait commun des voyelles i, e, ε, ε, a est
(oral – ouvert- non- arrondi)
d – Le trait commun des consonnes p, b, t, d, k, g, est
(occlusif –constrictif – apico-dental)
e- L’organe de la phonation le plus flexible est
(la langue, la bouche, les cordes vocales)
f- Le son produit sans la vibration des cordes vocales est un son
(nasal, voisé, non-voisé)
g- L’articulation nasale est le résultat du son dirigé
(complètement vers la cavité buccale, complètement vers la cavité nasale, vers la
cavité buccale et la cavité nasale)
h- Le trait commun des sons [p-t-k-b-d-g-f-s-ʃ-v-z-ʒ-l-R-j-w-ɥ] est (voisé - nasal-oral).
i- Le son caractérisé par l'écoulement d’une partie de l'air phonatoire par la cavité nasale est
dit (voisé – nasal –oral).
j- Le trait pertinent qui oppose [f] à [v] est (sonore- labio-dental – occlusif).

3-Combien y a-t-il de sons dans les mots suivants ? Encadrez la bonne réponse.
a – chat (I) 4 (II) 2 (III) 3
b – exercices (I) 6 (II) 9 (III) 8
c- cherchons (I) 5 (II) 7 (III) 9
d –phonétique (I) 6 (II) 7 (III) 9
e- eau-de-vie (I) 4 (II) 6 (III) 8
f- exacte (I) 5 (II) 6 (III) 7
g- technocratique (I) 11 (II) 12 (III) 13
h- chroniques (I) 10 (II) 8 (III) 6
I- taxiphone (I) 7 (II) 8 (III) 9

Page 46 sur 50
J- scission (I) 5 (II)7 (III) 8
K- expérimentalement (I)14 (II)17 (III) 12
4- Lequel des symboles n’est pas utilisé dans l’API ? a- [i] ; b- [∫] ; c- [c]

5- Parmi les sons ci-dessous, identifiez ceux qui ne font pas partie du système phonétique
français : [f], [v], [ǎ], [ћ], [x], [s], [z], [r].

6-Le graphème <X> dans le mot ‘’examen’’ est représenté phonétiquement comme :
[x] ; [ks] ; [gz], [kz]

7-Corrigez, s’il y a lieu, les transcriptions suivantes :


vidéo [video]……………………………. tailleur [tajœR] …………….. …… …..
taxation [taxasjon]……………………… voiture [vwatur] ………………………..
angulaire [angulεR]……………………… wagon [wagõ]…………………………….
maïs [mayis]…………………………… existence [εgzistas]………………………
pharynx [faRέks]……………………… chrétienne [kRetjεn]………………………

8-A partir des définis suivants, choisissez celui auquel correspond chacune de ces
définitions : sourde, consonne, orale, constrictive, aperture, voyelle
a- ……………… : son produit par l'obstruction totale ou partielle au passage de l’aire.
b -…………………. : articulation réalisée avec un rétrécissement en un point du canal buccal.
c-………………… …: se dit d'une voyelle ou d'une consonne pour laquelle le voile du palais
est relevé.
d- …………… .: articulation réalisée sans vibrations périodiques des cordes vocales.
e-………………. : son produit par les cordes vocales et modifié par la forme de la cavité
buccale
f-…………………. : distance entre les organes articulatoires au point d'articulation

9-Pour chacune des voyelles soulignées, donnez sa transcription phonétique


<déjeuner > […] ; <mais> [….] ; <idée > […] ; <exercices > […] ; <figé > […] ;
<près> […] ; <mes> [….] ; <secret >[…] <arrête >[ …] ; <père > […] ; <tête > […] ;
<merci > […] ; <acheter > […] ; <achète> […] , <sot > […] ; <sote > [.…] ;
<chaud > […] ; <chaude > […] ; <peau > […] ; <port > […] ; <ô > […] ; <au > […] .

10- Transcrivez en phonétique les mots suivants


<fine > [……….] ; < fin> […….] ; <âne> [………] ; <an > [………] ;
<sonne > [………] ; <son> [……..] ; <brunes> [………] ; <bruns > [………] ;
<canne > [………] ; <camp> […… ] ; <donne> [………] ; <don> [………] ;
<moyenne>[………] ; <moyen> […….] ; <vaine> [………] ; <vain > [………] ;
<aucune> [………] ;<aucun> [..……] ; <parfumer> [……….] ;<parfum> [………] ;
<scène > [……….] ; <saint > [………] ; <mène > [……..] ; <main>[………] ;
<bonne > [……….] ; <bon > [……..] ; <panne > [……..] ; <pan> [………] .

11-Formez le contraire des mots ci-dessous à l’aide du préfixe <in> que vous transcrivez
correctement (ex : utile → inutile [inytil]
a- prudent →………………………………….. […………………………………… ]
b-acceptable→……………………………….. […………………………………... ]
c-certain→……………………………………….. […………………………………… ]
d-exact→……………………………………… […………………………………….]
e-correcte→……………………………………. […………………………………….]

Page 47 sur 50
f-admissible→………………………………… [……………………………………..]
g-mangeable→……………………………… [………………………………..……]
h-stable→…………………………………… [……………………………………..]
i-amical→……………………………………… [……………………………………..]

12-Complétez le tableau avec ce qui convient (phonème, graphème, exemple).


a- consonnes
phonèmes graphèmes exemples
[ k .] < ……… > …………………………..
[ …..] < sc > ………………………….
[ ….. ] < ……… > wagon
[ Ʒ ] < ……… > ……………………………
[ …...] < ph > ………………………….
[ …..] < ………> chas
b-voyelles
[ ……] < er > .....................................
[ ɔ ] < ……. > ……………………………
[ …….] < ain > …………………………..
[ ……] < …… > peut
c-semi-consonnes ou semi-voyelles
[……..] <…> toi
[ ……] <u> + voyelle prononcée …………………………….
[ ……] < …> Fille

13 -Retranscrivez avec l’orthographe normale ces groupes phonétiques :


a- [fakylte plyridisiplinεr]
……………………………………………………………………………………………
b- [filyεrdezetydfrãsεz]
……………………………………………………………………………………………
c- [ilfεbos∂matε]
……………………………………………………………………………………………
d-[εgzersisdəfonεtik]
……………………………………………………………………………………………
e- [etydlεksikografik]
……………………………………………………………………………………………
f- [nuzavokurmεtnã]
……………………………………………………………………………………………
g- [fəzonotrdəvwar]
……………………………………………………………………………………………
h- [lezjøsoləmirwardəlam]
……………………………………………………………………………………………
i- [lirốdεlnəfεpaləprεtã]
……………………………………………………………………………………………
j- [vwaya eparavjo]
……………………………………………………………………………………………
k- nuzublijõezemãnofоtlͻrskεlnəsõsy kədənumεm 
……………………………………………………………………………………………
l- [purlafurmi larozeetyninɔdasjɔ]
……………………………………………………………………………………………

Page 48 sur 50
m-[pRãdRynpoz apRεzœnapRãtisaƷ favoRizlamemɔRisasjɔ]
……………………………………………………………………………………………
n- [fɔtavue eamwatjepardone]
……………………………………………………………………………………………
o- [kivwayaƷlwέ menaƷsamõtyr]
……………………………………………………………………………………………
p- [legrãzaRbR dͻnplysdõbRkədəfRɥi]
……………………………………………………………………………………………
q- [œsœldwa nəpøpRãdRœkaju]
……………………………………………………………………………………………
r- [nyl nəpøatέdR lͻb sãpase paRləʃəmέdəlanɥi]
……………………………………………………………………………………………
14 -Transcrivez en API les phrases suivantes :
a - Regardez le soleil se couchant sur la mer.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
b - Qui sème le vent récolte la tempête.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
c - Les beaux jours sont courts.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
d - Chaque âge a ses plaisirs.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
e - Le poète est charmé par la forêt.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
f - Demander des conseils est une façon de plaire.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
g -Une leçon bien écoutée est à moitié sue.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
h - Qui va doucement va longtemps.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
i - L’âge mûrira votre jugement
[ ………………………………………………………………………………………… ]
j - Quand on n’a pas ce qu’on aime, il faut aimer ce qu’on a.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
k- Elle passait ses nuits à pleurer sans bruit.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
l- Un vieillard qui meurt, c’est comme une bibliothèque qui brûle.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
m- Petit à petit l'oiseau fait son nid.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
n- Chat échaudé craint l’eau froide.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
o- La nuit tous les chas sont gris.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
p- Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
q- Ouvre tes yeux avant le mariage car, après, tu ne peux que les fermer.
[ ………………………………………………………………………………………… ]

15- Donnez le son correspondant à la description phonétique suivante :


a – occlusive, bilabiale, sonore → [ ] b – occlusive, alvéolaire, sourde →[ ]

Page 49 sur 50
c – occlusive, vélaire, sonore → [ ] d – fricative, labio-dentale, sourde →[ ]
e – nasale, bilabiale, sonore → [ ] f - fricative, orale, voisée, latérale →[ ]
16- D’après la description phonétique suivante, indiquez de quel son il s’agit.
a- antérieure, écartée, fermée →[ ]
b- antérieure, arrondie, fermée →[ ]
c- postérieure, arrondie, fermée →[ ]
d- occlusive, orale, sourde, apico-dentale →[ ]
e- occlusive, orale, sonore, apico-dentale →[ ]
f- fricative, nasale, sonore, bilabiale →[ ]

17-Classez les sons [p], [t],[k] , [f] , [s] , [∫] , [b] , [d] , [g] , [v] , [z] , [Ʒ ] , dans le tableau
ci-dessous :
occlusives sourdes
sonores
fricatives sourdes
sonores

18-Classez les voyelles [i],[y],[u],[e],[a],[o],[ͻ],[ø],[ œ],[ ε]


antérieures non-arrondies
arrondies
postérieures non-arrondies
arrondies

19- Supposez qu’une langue L ne contienne que les mots suivants: type, fade, voûte, bas,
doux, vie,
a- Transcrivez phonétiquement ces unités.
b- Repérez tous les sons de cette langue.
c- Dressez deux tableaux phonétiques pour l’ensemble des sons de cette langue.
……………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………
20- Quelles sont les articulations déterminées par la position des lèvres ? Donnez des
exemples pour illustrer chacune d’elles.
……………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………

21- La luette (ou vélum) détermine deux configurations du flux d’air. Quelles sont les
deux articulations distinctes à laquelle elle donne lieu ? Illustrez votre réponse par des
exemples de sons.
……………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………

Page 50 sur 50

You might also like