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Fe 353 & SOLUTION GENERALE ET ABSOLUE 2 DU PROBLEME DE TROIS CORPS MOYENNANT DES SUITES INFINIES. ran M. LAMBERT. 61 lL probleme dont if s'agit dans ce Mémoire feroit fans contredit tout aufli fameux que celui de la quadrarure du cercle, s'il avoit été connu depuis le tems des anciens Géomerres Grecs, & fice qui en fair le fajet éroic aurant ala portée de tout le monde que eft la figu- red'un cercle, Cette double différence diminue fa célébrité, mais el- le fait en échange, que tandis que la quadrature du cercle fair l'objet des recherches des plus ignorans, le probleme des trois corps n’oc- cupe que ceux qui font le plus verfés dans les caleuls, & qui, fins fe repaitre, comme les premiers, de quelque folution fautive & illufoi- re, fe bornent a accufer le calcul intégral du peu de faccés de leurs re- cherches. Ils fe défiftent de la quadracure du cercle, & je crois qu'ils fe défifteroienr également du probleme des trois corps, fi on pouvoir leur démontrer que ces deux problemes doivent, a cet égard, étre rangés dans une méme claffe. Il me {emble que c’eft par cer examen qu'il faur commencer. Tachons done de parler raifon fur ce qu'il faut trouver, avant qu’on puifle dire que le probleme de trois corps eft réfolu. : §. 2. D’abord je remarque qu'il ne s’agit pas des formules différentielles. Celles par of il faut commencer, & qui font du fe- cond degré, fe trouvent fans peine, non feulement pour trois corps Des, de Acad, Tom, XXUL Yy ¢ mais & 354 mais pour un fyfteme d’autant de corps qu'on voudra. Enfuite il ne faffic pas de tirer de ces formules quelques autres, qui ne donnent que la loi de la confervation des forces vives, ou celle des aires propor- tionelles an tems, ou quelque autre loi femblable, qui, pour s’érendre fur tout le fyfteme, nous laiffe abfolument ignorer le mouvement de chaque corps en particulier. Enfin, quand méme on parviendroit a dé- terminer {éparément la vitefle de chaque corps par les diftances, il y auroit encore plus d’un pas 4 faire pour parvenir a la folution complet- te, qui demande que /1 pofition des corps, Jeurs viteffes & leurs di- retlions tant données pour un certain moment, om puilfe affigner la pofi- tion, les viteffis & les diretHons pour wn axrtre monteut quelcongue don- né. Cette queftion eft la principale. Elle touche immédiarement a Vefage qu’on veur faire du probleme, & routes les autres queftions s’y réduifent aifément. §. Mais cette queftion cft-elle réfoluble? On dira fans doute qu'elle eft, parce que non feulement le probleme eft détermi- né, mais parce que Jes formules différentielles, defquelles la folution dépend, font trouvées, de forte qu'il ne s'agit que d’en chercher les intégrales. Mais quelles intégrales? Veut-on que ce foient des for- mules finies? Je démontrerai qu'il n’y ena point, & que toutes cel- les qu’on pourra encore trouver ne fuffifent pas pour rendre la fo- lution complete. Tout ce qu'il y aura a faire, revient donc ace qu'on a fait par rapport @ la quadrature du cercle, c’eft d’avoir recours aides fuites infinies; & la queftion ( réduit a en trouver qui foient convergentes & traitables. Voila en quoi ces deux problemes, quoi- que différemment fameux, fe reffemblent parfaitement. §. 4. Je le répete, du solution wef! complete & abfolue, que lorfzue toutes les circonjlances du fyfeme peuvent étre determinécs di- rellentcnt pour un moments guelconque, en n'employant que le tems tcoulé depuis le moment qu'en a fuit feruir de bafe dans le eateul, & gui par la tient lieu a’épague. Car, 4 confidérer les formules différentielles & la facon dont elles femblent devoir étre maitées, il paroir que, quand mé- me S&S 355 & me elles feroient intégrables 4 tous égards, on trouveroit plus facile- ment les viteffes exprimées par les diftances, qu'on ne trouveroir le tems exprimé par Jes vitefles ow par les diftances, & qu'encore le tems fe trouveroit plus facilement par les autres circon{tances, que ces cir- conftances ne fe crouveroient parle rems. C’eft cependant ce dernier but qu'on doit fe propofer, parce que c’eft celui que lufage du probleme demande, On fait qu'il en eft de méme dans le cas od on ne confidere que deux corps. Depuis Kepler, la grande queftion étoic toujours de trouver direffement, non Fanomalie moyenne par la vraie ou par les diftances, mais anomule wraie par ia moyenne, gui repré. Jrate fe tems, Queftion, quin’a été réfolue & qui ne le fera que par des fuites infinies, par des approximations, par des interpolations, ow par d'autres manieres indire¢tes. §. 5. Enviendra-t-on mieux 4 bout, lorfqu’au lieu de deux corps onen fuppofe trois ou plufieurs? Je réponds dabord ce que rout Géometre répondra, qu'il n’eft gueres probable. Mais fuppo- fons, par exemple, pour le cas de trois corps, routes les intégra- tions des formules différentielles faites. Que les intégrales ayent une forme quelconque, mais qu’elles foienr réduites en forte qu’elles expri- ment la pofition des corps par le tems. Que dans ces formules Ja maffe d'un des trois corps foit faite — o, de méme que les autres coéfficiens qui s’y rapportent. Ill eff clair que par 1a elles feront fimplifi¢es de beaucoup; peut - étre méme que plulieurs termes & quantités tranfcendantes difparoitront. Mais voyons ce qui refte. Les formules ainfi fimplifi¢es feront pour le cas de deux corps. Elles ex- primeront la pofition de ces deux corps par le tems, c’eft a dire les diftances & les anomalies vraies par les moyennes; c’eft a dire, encore que ces formules feront des fuites infinies, & qui pluseft, des fuires infinies fimplifiées. | Remertons maintenant le troifieme corps, & il eft clair que tous les rermes qu’on ayoit anéantis, fe remetcront aulli, & que non feulement les formules qui expriment 1a pofition des trois corps par le tems, feront des fuites, mais méme des faites besucoup Yy 2 plus $B 36 plus compliquées que celles qui dans le cas de deux corps expriment leur pofition par Ie tems, ou l'anomalie vraie par la moyenne. Il ne fera pas difficile 'appliquer ce méme raifonncment a un fy{teme d'un nombre de corps quelconque. La pofition de ces corps ne pourra étre exprimée par le rems, fice n’eft par des {uites infinies, qui feront @autant plus compliquées, que le nombre des corps fera plus grand. §. 6. Tournons maintenant le cas du probleme, & fans avoir égard a ce qui en rend la {olution complette & abfolue, fuppofons une folution tele, qu’elle détermine les diftances par les angles, ou les angles par les diftances. Il eft clair qu’une {emblable folution aboutit uniquement a nous faire connoitre la nature des courbes que les corps parcourent. Cet ainfi p. ex. qu’on fait, que lorfqu’ll n’y a que deux corps dont Je centre commun de gravité eft en repos, ces corps parcourent des fections coniques. Mais quelles feront les courbes, ou les orbites, lorf= qu'il y a trois ou pluficurs corps? On prévoit bien que ce pourront étre des courbes a double courbure, & que le probleme, propofé dans {a plus grande univerfalité, doit s'étendre jufques far les cas les plus compliqués. Or on ne fauroit difconvenir que les courbes a double courbure ne foient encore peu connues. Il nen étoit pas de méme des fections coniques pour le cas de deux corps. On en con- noiffoit un grand nombre des plus belles propriétés, bien longtems avant de favoir qu'on pouvoit en faire wage dans I'Aftronomie théoriqae. Mais il s’en faut de beaucoup qu'on trouve les mémes avantages par rapport au probleme de trois corps, Car, quand on pourroit parvenir 4 trouver des équations qui nous faffent connoi- te la nature des orbires, quelle apparence y a-t-il que ces orbires feront des courbes connues depuis long rems, tandis que ce que nous connoiffons des courbes 4 double courbure fe réduic a fort peu de cho- fe, & quill n’y ena peur-étre aucune, qui pour étre mieux connue ou plus intéreflante ait mérité un nom. §. 7. Acconfidérer les formules aifférentielles par oft le cal- cul commence, Ja différentielle du tems, ou pour mieux dire, le quar- ré S 357 & ré de cette différentielle fe trouve dans toutes d'une méme fagon, & il eft trés facile de l'en faire difparoitre. Par la les formules font rédui- tes en forte qu’elles ne renferment plus d’autres variables que celles qui fervent a déterminer la nature des courbes. Par la encore le pro- bleme ceffe, pour ainfi dire, d’étre mécanique ou aftronomique, & de- vient un probleme de pure Géométrie, _ Mais ce n’eft pas qu’il en de- vienne d’aurant plus réfoluble. Er il n’eft pas difficile de prévoir com- bien la (olution générale doit étre compliquée. Car Vorbite de cha- que corps fe détermine par l'état initial de tout le fyfteme. Cer état étant donné ou pris dans fa plus grande généralité, il s’agic de trouver pour lorbite de chaque corps une équation qui exprime les ordonnées par les abfcifles, ou les diftances par les angles, _ Mais la méme géné- raliré de la folution demande qu’d chaque ab(cifle il réponde un nom- bre indéfini d’ordonnées, ov qu’a chaque angle il réponde un nombre indéfini de diftances. Laraifon en eft, que la folution générale doit comprendre encore ces cas ot Yorbite de chaque corps tourne & s'en- tortille, pour ainfi dire, une infinité de fois autour du centre commuin de graviré, fans jamais rentrer en elle-méme & fans fe perdre par une ex- curfion a Vinfini. Tel eft 4 peu prés le cas de la cycloide a double courbure que les Sarellires décrivent autour du Soleil, ou du centre, commun de gravité du Syfteme Solaire. Il eft vrai qu’on peut ima-, giner des formules affez fimples, qui fatisfont a cette condition. Peut- tre en trouvera-t-on aufli, qui fatisfont en méme tems la loi de la gravitation, ou de l'artraétion mutuelle des corps du {yfteme, mais qui, pour ne préfenter que des cas particuliers, n’auront pas toute Muni- ‘verfalité que la folution du probleme demande. §. 8 Si cependant on pouvoir parvenir 4 des formules véri- tablement univerfelles, & calculer ou conftruire les orbires pour un état initial du fyfteme quelconque donne, alors le probleme des trois corps feroit réfolu a peu prés autant que I'elt celui de deux corps. Car fappofons, ce qui peut roujours fe faire, que le centre commun de gra- viré foit immobile, & foient les orbites conftruites. Je dis que, le liew Yy 3 dun & ys & d'un corps érant donné, on trouvera affez facilement celui des deux autres. Car, en tirant par le lieu du corps donné & par le centre com- mun de gravité une ligne droite, cette ligne paffera par le centre com- mun de graviré des deux autres corps, & ce centre fe trouvera moyen- nant le rapport des maffés. Enfuite il ne s'agic que de tirer par ce centre une ligne droite, qui, en paflant par les orbites des deux aurres corps, foit coupée par ces orbites en raifon réciproque des males des corps, ce qui ne pouvant communément f& faire que dune feule fagon, donnera les lieux des deux autres corps qu'il s'agiffoic de chercher. Si donc on prend far l'orbite du premier corps encore un autre point, on trouvera également les lieux répondans des deux autres corps; & la loi générale des aires proportionelles au tems, donnera le tems que le Gfteme aura employé pour parvenir du premier état au fecond, du moins dans le cas of les trois orbites fe trouvent dans un méme pln. Mais, quand cette fagon de procéder feroit univerfélle- ment praticable, il s’en faut de beaucoup que nous connoiflions affez les orbites pour pouvoir les conftruire; & d'silleurs la queftion, de déterminer la pofition des corps par le tems, ne pourroit par 1a etre ré- folue que fort indirectement. Voyons donc comment, en em- ployant des fuites infinies, nous pourrons parvenir a Ja (olution direéte qu'il s’agit de trouver. §. 9. Comme a cet égard je ne me propofé dans ce Mémoire que de faire voir la méthode qui conduit a ce but, ye me bornerai @abord a V'appliquer 4 un cas moins compliqué. Mais je l'appliquerai de fagon qu’on voice que cette méthode eft généralement applicable, non feulement 4 un fyfteme d'un nombre de corps quelconque mais encore fous une loi de gravitation quelconque. Le cas que j'exami- nerai eft celui ot les trois corps qui s’artirent mutuellemenr, f¢ trou- vent & fe meuvent en un méme ligne droite. Je choifis ce cas, afin de débarraffer le calcul de la pluralité des dimenfions, qui, fans rendre Je calcul plus difficile, le rendraient plus prolixe, au préjudice de In clarté que demande explication d'une méthode. J’ajoure que ce méme & 39 8 méme cas, tout fimple qu'il eft, pourra felon toute apparence étre celui auquel les autres plus compofés fe réduifent, du moins a l’égard de tout ce qui regarde Ia loi de la confervation des forces vives; & je fais @autant plus porté a croire une femblable réduction poffible qu'elle a également & trés généralement lieu dans le cas de deux corps, com- me je 'ai fair voir dans un Traité intirulé: dn/igniores orbit cometarnms proprietates. §. 10. Soient donc les trois corps placés en ligne droite, & en méme tems leurs matles A, B,C. Qu'on prenne fur la méme ligne un point quelconque G, afin ay rapporter les diftances, Le point G pourra, fi on veur, érre le centre commun de gravité, & en ce cas chaque diftance {e détermine par les deux autres, Soient les diftances AG = 4 & en défignant par g la gravité abfolue, on aura pour un tems F quel- conque les trois formules différentielles ae B — as = (G5 + apap)” = (A = Ft — ay = (Gp — Gaps oe A Cc 2 —aar= (Gh t+ a peat. §. 11. Comme dans ces formules il y a trois fortes dunités, qui font celle du tems, celle des mailes & celle des diftances, on voit bien que deux de ces unités peuvent roujours érre prifes a volonté, & que la troifieme fe détermine en ce que ces formules doivent ére des équations. Pofons donc : gc B 360 gc = M gB = N gh = P & il fera _ M N Tan = oa aE Pp N — ddy : dr? = ———_~ — — FE =GCry ep P M — ide — sie mse: ddx : de? = ere hres = §. 12. Ces formules ainfi trouvées, il s’agic d’exprimer cha- eune des diftances x,y, parle tems 7. J'ai fait voir ci-deflus, que cela ne pourra fe faire que par des {wires infinies. Melt done clair que Ia fagon la plus courte qui y condui(e fera la meilleure. Com- mengons donc par déterminer quelle fera la forme de ces faites, Com- me elles doivent exprimer les diftances par le rems 7, il eft clair qu’el- Jes procederont fuivant quelques dimenfions de r. Or je dis 1°, Que le premier terme doit tre une quantité conftante, qui dé- note Ja diflance iniriale quia lieu pour le rems 7 = 0. Hl. Que le fecond terme doit étre le tems + multiplié par un coef. ficient qui dénore la viteffe initiale de chaque corps, & qui {era pofitif quand lz corps s'loigne du point G, lorfqu’il efts—o. T®. Que le troifieme terme doit étre le querré de + multiplié par un coéfficient qui exprime Veffer dela gravité ou de la chice initiale de chaque corps vers les deux autres corps. On voit par li, que les fuites qu’il s’agit de trouver procedent ful- vant toutes les dimenfions du tems 7, que les coéfficiens de deux pre- miers termes de chaque fuire font donnés par I'étar initial du fy{teme, que les coéfficiens des troifiemes termes fe définiffent par la gravitation mutuelle des trois corps, & partant, comme ceux de tous les termes fuivans, par les formules différenticlles. §. 13. se 361 § 13. Faifanr donc sat br crt SH det 4 ert + ete. yma br yr? 4 dr? + ert + ete, x A+ Br +4 Cr? + Dr} +-Ert +- ete. & par ce que je viens de dire a,a,A_ cront les diftances initiales, 2, 6, B les viteffes initiates, , #) C les chutes initiales. Afin done de déerminer les cotficiens faivans, il ne s’agira que de fub(ticuer ces fuires, comme étant la valeur des diftances x, y, 2 dans les formules rentielles, en pofant dt conftance, Pour cet effer nous aurons d’abord dds <= dr? (2¢ 4- 6dr + t2er? + ete) day = dr* (2y 4+ 68s + 1207? + etc.) ddx— dr? (2C + 6Dr 4~ 12Er* + ete.) Faifons encore pour abreger =~" é+4=¢% <=" b+ Beor soar B—€=: & il fera ENE p mrt mlety) et +m 4 Nett me Fede dete) (x49) —Otarrta(CHortt+a(D 4dr + a(E tert fete.) a oS Sater tC teO-4)P +e Ear ee) Mém, de V’ Acad, Tom, XXL, Le dod eS 32 dou Fontire aur" p= 2m) gr —2m? (cty)r?—2m3 (dtd)r3 2m) Ge fe)r* ete, $ geatg?e? 46miglcly)r? +6miy(utdyrt = 4ius gis? $5u%(clyytxt Siac yet + smegtst ape ee 23 (Dtd)r3— 203 Ete}rt — ete, , $ getets® 46.4 Cher3 46.4(Dtayrt = 4gatrisd 4 304(Che)trt —1208(Cte)rt + guertet me Sp —2pisr—ap'(C-y)r?—2p'(D-d jr} —2p3 (E—e)r*— etc. + gptsta? +6p(C—y)r*+ 6p*s(D—dyrt — 4pisie? + 3pt(C—y)rt up C—yrt + spistrt. §. 14. Sabftimant done ces valeurs dans fes formule: diffé- renticlles, & égalanc les termes, on aura les équations fuivantes pour Jes coéfficiens = 23¢ Mm? + Nn® | + 6¢ = sees aN —747 Pm® — Np* | +68 = 2Pa3g —2NpIs] —2C= Pa? — Mp? | 46D = 2Pa?r + 2Mp? 110 yMmtg?— 2 m(cty\M + 9 Nuts *—2Nn(C+ c) c= gPmty?—2m9(cty)P — 3Nyts?—aNpX(C—y) gPatrt— an3(Cte) P + 3Mp*s*—2Mp%C—y) Ize =12E ete, Voila donc de quelle maniere les codfficiens des faites propoftes fe dé ‘terminent trés directement & comme d’eux-mémes. &rs & 363 & §. 15. Mais, comme j'ai repporté ce cas particulier du pro- bleme de trois corps, afin de le faire fervir d’exemple pour tons les au- tres cas, i] conviendra de faire encore la-deffus quelques remarques générales. La premiere qui s'offre affez naturetiemenr, c'eft que le tems F powvant écre pris aulli grand que l'on vouca, les foites trou- ‘vées ne feront pas convergentes pour une quantité t quelconque. On ne pourra donc calculer les diftances +, y, 2, que pour des tems 7 affez petits pour que les fuites trouvées foient encore fafimment conver- gentes, Ce n’eft pas cependant que par-ld ces fuites ceffent d'étre W'u- fage. Car route Ja différence qu'il y a, c‘eft qu'il faut calculer par in- tervalles. Qu’on prenne p. ex. un tems ¢ fuffifimment petit, & on rrou- vera les diftances x, y,2 répondantes. On trouverade plus hs vitef fes moyennant les mémes faites différentiées, de: dt bo act + 3dt? — get? + ete. dy: di 6 zyt te ade? + gee? + ete. de: dt = B+ 2Ct+ 3De* 4 gE + ere. Ces nouvelles diftances & viteffes étant trauvées, on les fubltituera aux précédentes #, a, A; #,€,DB, & par-li on déterminera de nou- veau les coéfficiens, afin‘de pouvoir enfuite déierminer l'état du fyfte- me tel qu'il fera aprés un fecond intervalle du tems. C’cft ainfi qu’on pourra continuer autant qu’il fera néceflaire pour parvenir jufqu'au moment qu'on s‘étoit propolé de calculer. §. 16. La feconde remarque qui s’offre 4 faire, c’eft que lorfqu'un des trois corps elt affez petit pour n'avoir point daétion fen- fible fir les deux autres, fa maffe pourra étre faite — 9, ce qui abré- gera de beaucoup Ja détermination des coéfficiens. Elle fera pareille- ment fort abrégée, lorfque dans l'état initial du fyfteme les trois corps font en repos; car alors les vitefles initiales 4, €, B, de méme que leurs fommes ou différences 7, r,s, font — 0, ce qui fera encore difparoitre les coefficiens ¢, J, D, & généralement cous ceux des di- menfions impaires de r. i Zz 2 §a7. & 34 & §. 17. Tout que je viens de dire aura encore lieu dans les cas od les trois corps ne font ni dans une méme ligne droite ni dans un méme plan. Le calcul n’en fera ni plus diffcile ni plus compliqué, mais bien plus prolixe. Car dans ce dernier cas le mouvement des trois corps doit étre décompofé faivant les trois dimenfions de lefpace. Par- la au lieu des trois fuires que nous avons introduires dans le calcul, on y en introduira neuf, ce qui narurellemenc triplera rout au moins la prolixité du calcul. §. 18. Il ya cependant des cas of on pourra l'abréger con- fidérablement, & ce font précifément ceux qui ont tant fait fouhairer Ja foluticn du probleme de trois corps. Suppofons, par exemple, les maffes des trois corps affez difproportionnées pour qu’il n’y ait que le plus petit qui foit altéré par le moyen dans le mouvement qu'il au- roit autour du grand, fi le corps mitoyen étoit fans ation. Celt le cas d'une Comere troublée dans fon orbire par Vaction de Jupiter. Dang ce cas, le plan de lorbite de Jupiter fera mis pour bafe, & le nom, bre des neuf fires que la (olution générale demande, {e réduit a cing. Car i] n’en faudra aucune pour le Soleil. I n’en faudra que deux pour Jupiter, & ces deux fuites & leurs coéfficiens fe dérerminent indépen- damment de la Comete. de forte qu'il ne s’agit que de dérerminer les coéfficiens des trois faites, qui doivent exprimer les ab{ciffes & les or- données de Porbite de la Comete. De cette maniere le caleul ne fera gueres plus long que celui que je viens de donner pour trois corps qui fe meuvent dans une méme ligne droite. 2S ere Mé-

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