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Eloi KOUZOUNDJI

Cours de : Méthodes et Outils d’Aide à la Décision

INTRODUCTION

L’existence de l’humanité est caractérisée par une rareté des ressources (les ressources sont
limitées et l’activité économique a pour but de les augmenter à part l’eau et l’air qui sont
quantité illimitée et gratuit dans une certaine mesure) et des besoins illimités. De la
confrontation de ces deux phénomènes, il résulte un choix qu’il faudra opérer. C'est-à-dire
satisfaire un certain nombre de besoin à partir des ressources dont on dispose. Ainsi très tôt
dans la littérature économique, les auteurs se sont efforcés de rattacher la décision
d’investissement à certain nombre de critères rationnels.

Le calcul économique a pour objectif de déterminer cette affectation d’optimale des


ressources entre les activités concurrentes ou complémentaires. Le but est d’aboutir par des
méthodes et critères rationnels permettant aux décideurs d’arrêter une position optimale. Dans
la pratique ces décisions sont souvent fondées sur des critères beaucoup plus divers faisant
intervenir d’autres aspects que les éléments économiques.

De ce fait, il existe plusieurs méthodes et plusieurs outils pouvant aider dans les prises de
décision. De manière générale, les situations économiques sont plus complexes demandant
souvent qu’on optimise un objectif fonction sous plusieurs contraintes.

Mais l’objet du cours sera d’énoncer les critères qui permettront de faciliter la synthèse et
éclairer les décisions. Le cours sera composé de deux chapitres. Le premier chapitre sera
consacré aux outils et méthodes de décision d’investissement en avenir certain. Seront
considérés comme connu avec certitude le coût de réalisation de l’investissement avec son
échéancier, les recettes et les charges d’exploitation de l’opération (dans leur montant et
suivant leur date de survenance), enfin la durée de vie de l’investissement réalisé et
l’éventuelles valeur résiduelle et matériels et de équipements.

Le second chapitre traitera des méthodes liées à la décision d’investissement en avenir


incertain. Car la connaissance imparfaite de l’avenir est une des caractéristiques presque
permanentes de toutes les décisions d’investissement. Car un élément de l’opération de
l’investissement peut faire l’objet d’une conjoncture non prévue ou n’étant pas connu avec
certitude.

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Chapitre n°1 : LES CRITERES DE DECISION ET DE CHOIX


D’INVESTISSEMENT EN AVENIR CERTAIN

Une décision d’investissement se rattache forcement à un certain nombre de critères


rationnels de rentabilité. Car, un projet d’investissement ne peut se réaliser que s’il est jugé
rentable ; puisque « l’acte d’investir constitue un échange d’une satisfaction immédiate et
certaine à laquelle on renonce contre une espérance que l’on acquiert dont le bien investi est
le support1». La réalité économique est caractérisée par une multitude de projets
d’investissement. Comme le capital est nécessairement limité et qu’il faut le rentabiliser au
maximum, il se pose un problème de choix.

Le but du chapitre est d’énoncer ces méthodes de décision et de choix d’investissement dans
le cas d’une connaissance parfaite de l’avenir. Mais, il est important de présenter avant tout
les composantes et les éléments qui déterminent un investissement.

I – LES TYPES ET LES COMPOSANTES D’UN INVESTISSEMENT

Un investissement est la mobilisation des facteurs de production en vue de produire un bien


ou rendre un service à un but lucratif (en dehors des investissements des Administrations). Il
se présente comme un coût immédiat donnant un revenu dans l’avenir. Donc, un
investissement se traduit par un échéancier de dépenses et de recettes. Comme il y a plusieurs
types d’investissement, un choix entre deux investissements est un choix entre deux
échéanciers de recettes et de dépenses.

1 - Des exemples de projets d’investissement

Il existe des catégories d’investissement très différentes qui peuvent s’appréhender à partir
des exemples suivants :

Exemple n°1 : Achat d’un équipement

Une entreprise envisage l’acquisition d’une machine qui reviendra à 200 000 F, plus 1 000 F
par mois pour l’utilisation et l’entretien. Cette machine réalise le travail de quatre ouvriers
spécialisés qui coûtent chacun 1500 F par mois. La machine a une durée de vie de 5 ans ; on
peut ensuite le revendre 4000 F à la casse. Faut- il acheter la machine ?

Exemple n° 2 : Construction d’une usine.

Une société de production de fromage a le choix entre trois modes de développement à moyen
terme pour satisfaire la demande en fromage de tout le pays. Dans le premier cas, elle fait
travailler son personnel 4 heures supplémentaires par semaine et soustraite 10% de la
production. Dans le second cas, elle construit une usine de taille moyenne pour compléter la
première. Dans le troisième cas, elle construit une grande usine qui remplacera l’usine
actuelle.

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Exemple n° 3 : Lancement d’un nouveau produit.

Une entreprise de fabrication de médicaments étudie le lancement d’un nouveau médicament.


Elle peut réaliser un lancement à petite échelle sur un marché test. Il y a deux chances sur
trois que ce médicament réussisse sur le plan national, comme sur le marché-test. Il y a neuf
chances sur dix que le médicament se vende bien au plan national si le marché-test a été
favorable. Le tableau suivant fournit le profit espéré dans chacune des 4 possibilités :

Réussite au Echec au
Plan national Plan national
Pas de test + 100.000 F - 300.000 F
Marché test positif + 9.000 F - 400.000 F
Marché test négatif On décide de ne pas lancer le médicament au plan nation. Le
coût moyen sera de 100.000 F.

Faut-il lancer le produit sur le marché test, le lancer au plan national ou ne pas le lancer ?

Exemple n° 4 : Vente d’une Licence.

Une société de technologie avancée vient de mettre au point un prototype de projecteur


révolutionnaire correspondant à un brevet qu’elle a déposé dans plusieurs pays. Le
développement et la commercialisation de ce projecteur requièrent des fonds importants. La
société peut, grâce à une augmentation de son capital, se lancer dans la production et la
commercialisation du projecteur. Elle peut aussi vendre une licence à une autre société déjà
établie dans le domaine. Quelle solution choisir ?

Exemple n° 5 : Sécurité de circulation de biens et de personnes.

Lors du déplacement de leur bétail, les éleveurs se font régulièrement attaquer par les
coupeurs de route ; ceci occasionne la mort de nombreux éleveurs. L’Etat décide une
campagne d’information et de formation des éleveurs à se défendre eux-mêmes. La mort d’un
éleveur revient à 250.000 F à l’Etat et un blessé grave 150.000 F. La campagne envisagée
s’élèverait à 20.000.000 F répartis sur deux ans et devrait réduire de 250 tués et 1200 blessés
graves les chiffres annuels. Ce même résultat serait obtenu en augmentant de 300 personnes
l’effectif de l’armée régionale, chaque soldat revenant à 50.000 F par an. Quelle alternative
choisir ?

Ces exemples montrent bien qu’un investissement peut avoir une nature différente d’un autre
et que les éléments qui le déterminent sont nombreux et qu’il faudra les identifier.

2 - Les éléments déterminant un investissement

Chacun des exemples énoncés soulève un problème de choix d’investissement qui se pose à
plusieurs niveaux. Le 1er exemple relève d’une tactique financière, alors que le 5 ème est une
stratégie de développement ; car la décision prise marquera nettement l’avenir de la
communauté. Les éléments clés qui déterminent chaque projet d’investissement sont : le
hasard, le type de choix, le temps et les critères de choix.

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2.1. Le hasard : La décision d’investir peut être déterministe (c’est à dire que les tenants et les
aboutissants de la décision sont connus avec une quasi-certitude) ou aléatoire (c’est à dire que
plusieurs réalisations à venir sont possibles).

2.2. Le type de choix : Le choix peut être binaire (exemple n° 1 acheter /ou ne pas acheter) ou
bien le choix se confronte à plusieurs solutions possibles (exemple n° 2).

2.3. Le temps : La décision peut être ponctuelle et définitive ou peut être étagée dans le temps
(exemple lancer un produit sur un marché test et en cas de réussite le lancer sur le marché
national).

2.4. Les critères de choix : Le critère de choix peut être uniquement financier ou être
influencé par la politique (approche d’une élection par exemple). Dans notre exemple n° 5, la
décision à prendre sera largement influencée par la personnalité des acteurs et leur goût du
risque.

On peut en déduire qu’il y a plusieurs dimensions qui déterminent la décision d’investir. Les
éléments peuvent être résumés comme suit.

Hasard ↔ Déterministe = // = Aléatoire


Temps ↔ Décision ponctuelle = // = Décision étagée dans le temps
Critère ↔ Unique (financier) = // = Multiples (politique, social…)
Importance ↔ Tactique = // = Stratégique
Type ↔ Binaire = // = multiples.

3 - Les composantes d’un investissement

Les éléments constitutifs d’un investissement sont généralement les six catégories suivantes :

3.1. Le coût : Tout investissement présente comme caractéristique essentielle un coût qui est
la dépense d’investissement. Il peut être ponctuel (achat d’une machine) ou étalé dans le
temps avec des dépenses réparties sur plusieurs années consécutives ; on parle dans ce cas
d’un « échéancier d’investissement Io, I1, I2…( investissement de l’année 0,1,2…). L’année en
cours est baptisée généralement l’année 0.

3.2 Les dépenses d’exploitation : Elle apparaissent sous forme d’échéances D1, D2…………..Dn, n
étant le nombre d’année de fonctionnement. Ces dépenses d’exploitation comprennent2 :

 Les frais directs : main d’œuvre, matière première, énergie…


 Les frais indirects : stock supplémentaire, personnel administratif supplémentaire.

3.3. Les recettes et la durée de vie : Les recettes se présentent sous forme d’échéancier R 1,
R2…….Rn que l’on obtiendra chaque année des activités d’exploitation. La durée de vie d’un
investissement est le nombre d’années n durant lesquelles on peut s’attendre à des recettes ou
des dépenses d’exploitation

2
Les frais financiers ne sont pas intégrés dans les dépenses d’exploitation mais apparaissent par l’intermédiaire
du taux d’intérêt
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3.4. La valeur résiduelle : Dans de nombreux cas, à la fin de la vie de l’investissement, on


peut vendre le matériel financé par l’investissement à un prix V n. Cette somme Vn est la
valeur résiduelle de l’investissement. Il est délicat d’estimer cette valeur résiduelle n années
d’avance, mais il serait mieux d’avoir une estimation grossière que de l’ignorer.

3.5. Le cash-flow : Le cash-flow (CF) d’une année est la différence entre les entrées et les
sorties d’argent. Pour une année j. CFj = Rj – Ij. Pour la dernière année CFj = Rn + Vn – Dn –
In ; In et Vn peuvent être éventuellement nuls. Le cash-flow après impôt sera CF j = Rj – Dj – Ij
– Impôt.

4- Les autres éléments influençant l’investissement

En dehors des éléments directs qui composent un investissement, il y a d’autres éléments qui
peuvent l’influencer de manière importante. Il s’agit du taux d’intérêt permettant
l’actualisation des cash-flow, l’impôt et la technique d’amortissement.

4.1. Le taux d’intérêt : Le taux d’intérêt auquel un agent peut placer son argent joue un double
rôle :

 Il rémunère le propriétaire en compensation de la privation temporaire de l’utilisation de


son argent. Puisque, en mettant à plus tard l’utilisation de son argent, le propriétaire se
prive à court terme.
 Il protège le propriétaire contre l’érosion monétaire en lui garantissant le maintien du
pouvoir d’achat de son placement.

Soit i, le taux d’intérêt auquel une entreprise peut placer son argent ; une somme So placée à
ce taux i vaudra dans un an ; S1 = (1+i) So ; dans 2 ans S2=(1+i) S1= (1+i)2 So
dans n années Sn = (1+i)n So

4.2. L’actualisation : Inversement au calcul de la valeur future d’une somme actuelle, on peut
déterminer la valeur actuelle d’une somme qui sera versée dans le futur : c’est l’actualisation.
Ainsi une somme V1 versée dans un an vaut actuellement.
1
V 0= V
(1+i) 1 Vo étant la valeur actuelle. Car, si nous plaçons Vo au taux i, sa valeur dans un
1
V 0= V0
an sera (1+i) Vo qui équivalent à V1. Donc (1+i)Vo = V1 ; soit (1+i) .

1
V 0= Vn
Pour une somme qui sera perçue dans n année, sa valeur actuelle sera : (1+i)n

La table financière des valeurs actualisées fournit la valeur de 1 F payable en n année pour un
taux d’intérêt i. Ainsi 10.000 F à recevoir dans 1 an à un taux de 12% a une valeur actuelle de
10.000 x 0,5674 = 5674 F. Cette table permet aussi le calcul de la valeur dans n années d’une
somme So. La valeur dans 5 ans de 10.000 F actuels à un taux de 12% par an est :

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1
10 .000 =17624 ,25
0,5674 F. Inversement si l’on dispose dans 5 ans d’une somme de
17624,25 F sa valeur actuelle, vu le taux de 12%, sera : 176 24,25 x 0,5674 =
10 000(. 0,5674/0,5674 ) = 10 000 F.

4.2.1 Les fonctions du taux d’actualisation : L’actualisation permet de comparer les flux de
trésorerie intervenant à des moments différents. Comme le montre les exemples ci-dessus, une
somme d’argent n’a pas la même valeur dans le temps d’où nécessitée de comparer les
montant intervenant à ces dates. Cependant, l’actualisation n’est pas un procédé de correction
de l’inflation mais permet d’intégrer l’inflation anticipée3.

4.2.2 Le choix du taux d’actualisation : Le problème pratique est de trouver un repère pour
fixer le taux auquel les flux seront actualisés, puisque dans une logique d’investissement on se
place dans l’attente d’une rentabilité future. Ainsi, le choix du taux d’actualisation renvoie à
trois raisonnements : le taux d’actualisation comme coût du capital ou coût d’opportunité ou
objectif de rentabilité.

1. Dans une perspective où le taux d’actualisation est considéré comme le coût du capital, il
est nécessaire que l’investissement génère une rentabilité au moins égale au coût des fonds
engagés.

2. Si le taux d’actualisation est considéré comme coût d’opportunité, il s’agit alors de


générer une rentabilité au moins égale à celle que l’on obtiendrait en plaçant sur le marché
financier les fonds mobilisés pour l’investissement.

3. Dans les cas où le niveau de rentabilité est fixé comme objectif de rentabilité, le taux
d’actualisation doit être supérieur au coût du capital (taux intérêt) découlant d’une
décision liée à la politique financière

4.3. Les cash-flows actualisés : A partir de la méthode d’actualisation, la décision d’investir se


prendra à partir de l’actualisation des cash-flows. Le cash-flow actualisé est la somme des
valeurs actuelles des cash-flows de l’investissement pendant la durée de vie du projet.

4.4. L’impôt et l’amortissement : Pour valablement apprécier un projet, il est nécessaire de


prendre en compte les impôts. C’est donc les cash-flows actualisés après impôt qu’il faudra
maximiser. La valeur des cash-flows actualisés après impôt peut varier en fonction de la
politique d’amortissement (prévision pour faire face à l’usure ou à l’obsolescence du capital)
retenue. Etant entendu que le total de l’amortissement est toujours égal à l’investissement. La
politique fiscale et de l’amortissement est définie par la législation de chaque pays.
Cependant, on peut retenir trois types d’amortissement : l’amortissement linéaire,
l’amortissement dégressif et l’amortissement progressif.

3
Si hors inflation, on attend une rentabilité de 5% d’un projet ; on actualise à 5%. Mais si ce même projet se
déroule avec un taux d’inflation de 3%, il faudra actualiser à 8%.
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II – LA DECISION ET CHOIX D’INVESTISSEMENT

Dans les décisions d’un investissement un avenir certain on considère comme connu avec
certitude le coût de l’investissement, les échéanciers de recettes et de dépense, la durée de vie
et l’éventuelle valeur résiduelle. Avant d’énoncer ces critères de décision d’investissement, il
serait important de rappeler les notions de rentabilité, rendement, productivité et profitabilité.

1- La notion de rentabilité, rendement, productivité et profitabilité 

Dans la pratique la plus part des décisions d’investissement sont souvent fondées sur des
critères beaucoup plus complexes que les critères de rentabilité financière. Ils y associent le
plus souvent d’autres notions telles que la productivité et de rendement.

1.1 La rentabilité : Elle se mesure en rapprochant le résultat obtenu des moyens mis en œuvre
pour l’obtenir. Par exemple, la rentabilité des fonds propres est obtenue en divisant les
bénéfices par les fonds propres. En analyse financière, la rentabilité financière tient compte du
mode de financement alors que la rentabilité économique néglige les incidences financières de
l’investissement4.

1.2 Le rendement et la productivité : Le rendement mesure le potentielle de production d’un


capital (exemple pour une machine 1000 pièces/heures ou pour la terre 80 tonnes/hectare). Il
s’exprime en unité physique et mesure une performance technique (pas de valorisation par les
prix, sauf si capital est une somme d’argent : par exemple rendement d’une obligation).

La productivité se mesure en rapportant une production au moyen mis en œuvre pour


l’obtenir. La productivité du travail par exemple est le rapport entre la production et le
nombre d’heures d’hommes de travail nécessaires à son élaboration (productivité =
production/nH avec n = nombre de travailleurs et H = nombre moyen d’heures de travail).
Cette notion est différente du rendement qui mesure une augmentation en terme absolu alors
que la productivité mesure une augmentation relative et exprime l’efficacité productive.

1.3 La profitabilité : C’est aptitude de l’entreprise ou d’un projet à générer des profits. Il
s’agit d’un indicateur de gestion obtenu par soustraction du taux d’intérêt réel de la rentabilité
financière (c’est le taux profit net).

2 – Les critères de décision d’investissement

La décision d’investir ne sera prise que si l’on est convaincu par les méthodes du Calcul
Economique que l’investissement sera intéressant. C’est à dire si les gains futurs attendus sont
supérieurs au coût de l’investissement. Pour un projet unique plusieurs méthodes sont utilisées
pour décider de sa réalisation ou non.

2.1 - La valeur actuelle nette : La valeur actualisée nette (VAN) est la somme des cash-flows
actualisés après impôt. La méthode serait d’accepter le projet si la VAN est positive. Comme
le taux d’intérêt intervenant dans le calcul de la VAN correspond au taux auquel l’entreprise
peut obtenir un financement supplémentaire, tout projet où la VAN est supérieur à zéro est

4
Un investissement peut être rentable sans améliorer la rentabilité ; c’est un investissement de renouvellement.
Un investissement peut augmenter le rendement sans être rentable : les moyens techniques mis en œuvre pour
l’améliorer le rendement coûte plus chers qu’ils ne rapportent.
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accepté par rapport à un placement. La VAN est appelé aussi « bénéfice actualisé » ou « net
présent value».

Exemple : Un projet ayant les caractéristiques suivantes :

- Coût 100 000 F


- Bénéfice après impôt Année 1 : 60 000 F
- Bénéfice après impôt Année 2 : 60 000 F
- Taux d’intérêt : 9 %
- Pas d’amortissement

Solution : On aura :

Année 0 1 2

Bénéfice -100 000 +60 000 +60 000

VAN - 100 000 +55044 +50502

∑ VAN = 5546 > 0, le projet est accepté.

La VAN présente la lacune de ne pas spécifier l’importance relative de l’apport du projet. Il


détermine seulement si le projet est rentable ou non.

2.2 Le gain relatif en valeur actuelle (GRVA) ou indice de profitabilité (IP) : Cette méthode
est utilisée pour pallier à inconvénient de la VAN. Il est le rapport entre la VAN et
l’investissement initial. Si l’investissement n’est pas réalisé de manière ponctuelle, le
dénominateur (c’est dore l’investissement initial I sera la somme actualisée des dépenses
d’investissement. Si IP > 1, le projet est acceptable ; Quand IP < 1 le projet est rejeté. Mais
de manière générale, pour l’utiliser l’entreprise définit au préalable un rapport de référence et
tout projet qui aura un gain relatif en valeur actuelle supérieur à ce rapport de référence sera
accepté.

Exemple : Si 7 % est le rapport minimum requis par l’entreprise, le gain relatif en valeur
actuelle pour notre exemple précédent sera VAN/Investissement = 5546/100 000 = 5,5% ce
projet sera refusé car n’ayant pas dépassé le seuil de 7%.

2.3 - L’indice de rentabilité : L’indice de rentabilité est le rapport entre la valeur actuelle des
recettes et celle des dépenses.
Valeur actuelle des recettes VA Encaissement
L' indice de rentabilité = =
Valeur actuelle des dépenses VA Décaissement . Sera rentable et
accepté, tout projet ayant un indice de rentabilité supérieur à 1.

Exemple : En ce qui concerne notre exemple précédent

Indice de rentabilité = (55 044 + 50502)/100 000 = 105546/100 000 = 1,06. Donc le projet
sera accepté.

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2.4 - Le taux de rendement interne : Le taux de rendement interne (TRI ) d’un projet est le
taux qui annule la VAN. Il est aussi appelé taux de ren tabilité interne, efficacité marginale du
capital, internal rate of return ou yield.

2.4. 1. Le calcul du TRI : Il n’existe malheureusement pas de formule directe permettant de


calculer le TRI, mais il est le taux qui annule la VAN. Si r est le TRI
CF 1 CF 2 CF n
r=I 0 + + +. .. .. . .+
(1+ r ) (1+ r )2
(1+ r )n  ; n est la durée de vie du projet CF1, CF2, …, CFn
sont les cash-flows de chaque année 1, 2, ……..., n.
CF 1 CF 2 CF n
+ +. .. . .. .+ =I 0
On aura : ( 1+ r ) (1+ r )
2
(1+ r )n
Si CF1 = CF2 =…= CFn ; c’est à dire si les cash-flows du projet sont d’une même valeur CF
chaque année
−10
1−(1+r )
I 0=CF .
r
I0 r I0
=
CF 1−(1+r )  . Si CF =x , en cherchant dans la table financière pour la durée de vie
−10

n, le montant approximatif de x on détermine approximativement le TRI


Cependant, si CF1 ≠ CF2 ≠ CF3 ≠….. ≠ CFn, le calcul du TRI doit faire appel aux outils
perfectionnés et rapides de calcul (micro-ordinateur).

Exemple : Une machine coûte 10 000 F. On estime que celle-ci fonctionnerait pendant 10 ans
et n’aura pas de valeur résiduelle. On envisage de fabriquer avec celle-ci chaque année 1 500
produits vendus 2 F l’unité. Les dépenses d’exploitation de la machine par an sont de 700 F.
Il existe un impôt de 50 % sur les bénéfices et les amortissements sont linéaires.

Solution : On aura :

- Recette annuelle brute 3 000 F


- Dépenses d’exploitation 7 00 F
- Amortissement annuel 1 000 F
- Bénéfice comptable 1 300 F
- Impôt sur bénéfice 650 F
- Recettes nettes 650 F
- Provision pour amortissement 1 000 F
- Recette annuelle nette (cash-flow net annuel)5 1 650 F

5
Il faut faire remarque que l’amortissement est une dépense comptable (sans effet sur l’entreprise), il faut
l’ajouter aux recettes nettes après impôt pour avoir les cash-flows annuels du calcul du TRI.

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1650 1650 1650


10000= + 2
+.. .. . .. ..+
(1+r ) (1+r ) (1+r )10
1−(1+ r )−10
10000=1650
r
−10
10000 1( 1+r )
=
1650 r
1−(1−r )−10
6 , 06=
r

En cherchant dans la table financière pour n = 10, on ne va pas trouver la valeur exacte pour
6,06 . Ainsi, on va passer par l’interpolation pour calculer la valeur de r pour n = 10.

En cherchant dans la table financière :

Pour 6,014773 , r = 10,5%


Pour 6,079127, r = 10,25%
Pour avoir la valeur de r, on peut écrire :10,25 < r < 10,5
C'est-à-dire que : 6,079127 > 6,06 > 6,014773
r−10,25 6,06−6,079127
= =0,2972154023
10,5−10,25 6,014773−6,079127
r = 10,32% 6

2.4.2. Utilisation du taux de rendement interne : Pour un projet, quand le TRI est supérieur à
un taux de référence choisi par l’entreprise, le projet est accepté. Le taux de référence est
généralement le taux d’intérêt du marché, mais une entreprise peut choisir un taux de
référence différent du taux d’intérêt.

Lorsque le TRI est égal au taux d’intérêt, on fait généralement appel à d’autres critères pour
retenir ou refuser le projet. Il est aussi possible d’avoir deux taux de rendement interne pour
un projet.  Dans ce cas, le plus souvent, seul le TRI à lui seul ne peut fournir les
renseignements nécessaires pour refuser ou accepter le projet.

2.5 – Le délai de récupération et durée d ‘amortissement : Le délai de récupération ou « délai


de recouvrement » ou « pay back period » est le temps nécessaire au remboursement de
l’investissement initial. Il est calculé sur la base de bénéfice après impôt.

6
Ce résultat peut aussi être obtenu, à la lecture de la table financière, par les opérations suivantes :
Pour 6,014773, r = 10,5% ; pour 6,079127, r = 10,25%.
Pour avoir la valeur de r, on peut écrire :10,25 < r < 10,5 ; C'est-à-dire que : 6,079127 > 6,06 > 6,014773 :
De ce fait 10,5 -10,25 = 0,25
6,079127 - 6,014773 = 0,064354
6,079127 – 6,06 = 0,019127
( 0,25) .(0,019127)
=
Ainsi, r =10,25+ 0,064354 10,32%

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Un projet dont le délai de récupération est inférieur ou égal au délai de référence fixé par
l’entreprise est accepté au cas échéant, il sera refusé. On accepte, en général, les projets dont
les délais de récupération sont plus courts.

Ce critère présente deux inconvénients majeurs :

Il ne tient pas compte de la valeur des cash-flows dans le temps, c’est à dire n’utilise pas le
taux d’actualisation. Exemple : un investissement ( -100, +20, +80 ) est équivalent à ( -100,
+80, +20 ).
Il ignore les cash-flows survenant après le délai de récupération de l’investissement initial.

On utilise ce critère dans les pays à stabilité politique précaire, car les éléments d’incertitude
sont grands et amènent le décideur à ignorer les cash flows ultérieurs après le délai de
récupération parce qu’il n’est pas certain de les encaisser.

La durée d’amortissement est le nombre d’années au bout desquelles la VAN est nulle.
Généralement, le projet qui a la plus courte durée d’amortissement est accepté. Ce critère est
proche du délai de récupération et répond aussi aux inconvénients présentés ci-dessus.

2.5.1 Le délai de récupération sans actualisation : Le délai de récupération sans actualisation


est égale au rapport entre l’existence l’intérêt et le bénéfice brut annuel (moyen)
I0
DR=
BBMA où bénéfice brut moyen annuel est égale à la somme des bénéfices bruts divisée

BBMA=
∑ BB
par la durée de vie du projet ( n )

2.5.2 Le délai de récupération avec actualisation : Quand la méthode d’actualisation est


utilisée, l’année de récupération de l’investissement est celle qui précède un cash-flow cumulé
positif. Par interpolation linéaire, on détermine la durée exacte de récupération du projet.

2.6 - Les critères d’origine comptable : Il existe aussi d’autres critères de décision plus
anciens qui sont plus comptables que financières. Il s’agit du taux moyen de rentabilité et du
bénéfice par franc engagé.

2.6.1 Le taux moyen de rentabilité : C’est le rapport du bénéfice annuel moyen après impôt à
l’immobilisation moyenne. Si l’on suppose l’amortissement linéaire, l’immobilisation
moyenne est la moitié de l’investissement initial. L’acceptation du projet dépendra de la
comparaison à un élément de référence qui est le taux de rentabilité minimal en dessous
duquel le projet sera refusé.

Exemple : Investissement initial 80 000 F, bénéfice annuelles : 30 000 F, 40 000F, 50000 F


pendant l’année 1, 2, et 3 ; taux moyen de rentabilité minimale 60%.

Le taux moyen de rentabilité est ( 30 000 + 40 000 + 50 000 ) / 3 égale.


80 000 / 2
Soit 100% > 60%, le projet est accepté.

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Ce critère a sa simplicité comme avantage principale, mais ignore l’étalement dans le temps
des bénéfices.

2.6.2. Le bénéfice moyen par franc engagé : C’est le rapport entre le bénéfice total et
l’investissement total. On utilise le plus souvent aussi le rapport entre le bénéfice moyen et
l’investissement moyen. Ce critère est très proche du précédent.

3 - Le choix entre plusieurs projets

Les critères déjà analysés permettent de refuser ou d’accepter un projet. Il s’agit maintenant
de mettre en présence de plusieurs projets et de les classer en fonction de leur attractivité. Par
ailleurs on s’efforcera de monter comment sélectionner les investissements selon que le
budget soit limité ou non et que le projet soient dépendants ou non.

3.1 – La classification de projets : Soient 5 projets dont les investissements et les bénéfices
après impôts sont fournis par le tableau suivant. Le taux d’actualisation est de 8%.

Projet Année 0 Année 1 Année 2

A - 10.000 + 10.700
B - 10.000 + 10.500 + 5.00
C - 10.000 + 7.000 + 4.200
D - 10.000 + 4.200 + 7.000
E - 10.000 + 15.000 - 4.400

N.B : Le projet E comporte à la fois un investissement initial et investissement final.

En regroupant dans un tableau synthèse les classements provenant de chacun des critères de
choix d’investissement, on aura :

Projet VAN Gain relatif IR TRI Délai de Durée d’amortissement


en VA récupération
A 4ème 4ème 4ème 5ème 1er 4ème
B 1er 1er 1er 2ème 2ème 2ème
C 3ème 2ème 3ème 3ème 4ème 4ème
D 5ème 5ème 5ème 4ème 5ème 4ème
E 2ème 3ème 3ème 1er 3ème 1er

Les résultats sont assez proches entre la VAN et le TRI, le délai de récupération ne permet pas
de prouver la supériorité du projet B sur A.

Si on avait utilisé le critère du taux moyen de rentabilité et du bénéfice moyen par franc
engagé, le classement sera le suivant :

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Projet TMR BM/F engagé

A 1er 4ème
B 4ème 3ème
C 2ème 1er
D 2ème 1er
E 5ème 5ème

On remarque facilement que ces deux classements sont différents des classements obtenus
avec les autres critères. C’est pourquoi, ces deux derniers critères sont considérés comme
moins fiables.

3.2 - Les problèmes de choix d’investissements : Le problème posé par le choix entre
plusieurs investissements est comment choisir de façon optimale un sous-ensemble de projets
d’investissement parmi plusieurs projets en présence. Ce problème peut être décomposé en
fonction des axes suivants :

Indépendants
illimité : Projets
incompatibles
Dépendants concurrents
Capital complémentaires

Indépendants
limité : Projets
incompatibles
Dépendants concurrents
complémentaires

On se trouve devant 8 cas possibles

32.1 Le cas où capital est illimité : Le problème est plus simple car tous les projets seront
financés et on se trouvera dans le cadre de choix d’un projet unique. Mais, en réalité le capital
illimité n’existe nulle part. Quand les projets sont indépendants, tout projet ayant une
VAN > 0 sera financé.

Par contre si les projets sont dépendants :

 Les projets incompatibles ne peuvent être sélectionnés simultanément. On peut refuser


chacun des projets ou accepter mais un seul.
 Les projets concurrents sont compatibles. Mais la VAN cumulée de deux projets
concurrents est inférieur à la somme de leur VAN respective.
 Pour les projets complémentaires, le problème de choix entre eux ne se pose pas.
Cependant la VAN cumulée de deux projets complémentaires est supérieure à la somme
des VAN respectives.

Exemple n° 1 : Lors de la construction d’un aéroport, deux sites sont envisagés A et B. Les
projets de construction en A et B forment des projets d’investissement incompatibles

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Exemple n° 2 : Un fabriquant de transistor étudie le lancement de deux nouveaux appareils :

Un magnétophone à cassette radio FM


Un magnétophone à cassette radio GO/PO/FM

Les deux appareils visant en partie le même créneau. Donc, la VAN totale des deux projets
sera inférieure à la somme des VAN de chaque projet pris individuellement. Les deux projets
sont concurrents.

Exemple n° 3 : Un fabricant de calculatrices de poche décide de lancer soit deux modèles
équipés des derniers circuits miniaturisés, soit l’un ou l’autre des deux modèles. Le premier
modèle est une calculatrice simple à quatre opérations ; le second modèle possède une
mémoire à plusieurs fonctions scientifiques. Chacun des deux modèles nécessitant un certain
nombre d’éléments identiques, les deux projets sont complémentaires. Car, les créneaux de
marché sont différents (le prix du modèle élaboré est le triple de celui du modèle simple) et de
nombreuses économies d’échelle seront obtenues en lançant les deux modèles simultanément.
La VAN obtenue avec les deux investissements sera supérieure à la somme des VAN de
chaque projet.

3.2.2. La conversion de projets en projets incompatibles : Un ensemble de projets quelconque


peut toujours être ramené à un ensemble de projets incompatibles. Parmi ces projets ainsi
obtenus, on choisira le projet dont la VAN est maximale.

Exemple : Soient 4 projets a, b, c et d avec les trois indications suivantes : les projets a et b
sont incompatibles, b et c sont concurrents et a et d sont complémentaires . On aura :
 VAN (a+b) = -  ces projets étant incompatibles. Cela équivaut à une VAN négative à
l’infini.
 VAN (b+c) < VAN (b) + VAN (c) = b et c sont concurrents
 VAN (a+d) > VAN (a) + VAN (d) = a et d sont complémentaires

En convertissant ces projets en projets incompatibles, on aura 12 ensembles de projets


incompatibles et l’ensemble de projets ayant la VAN la plus grande sera retenue.

Ce sont les projets a a+c a+d a+c+d


b b+c b+d b+c+d
c d c+d aucun

3.3 – Le choix d’investissement avec capital limité : Comme le montre l’exemple précédent
on peut toujours assimiler un groupe de projets dépendants à un groupe de projets
incompatibles, la formule générale serait 2n (n étant le nombre de projets).

3.3.1 Les projets sont dépendants : Si on a n projets p1, p2…. Pn dépendants. Désignons par pi

l’acceptation du projet et pi le refus du projet. On doit avoir 2n solutions possibles. Dans le


cas de 4 projets (A, B, C, et D), on aura 24 = 16 solutions possibles suivantes :

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ABCD AB̄C̄D
ĀBCD AB̄CD̄ ¿AB{C̄D ĀBC{D̄¿ ABC{D̄ ĀB̄C̄D¿ ĀB̄CD ĀBC̄D̄¿ĀBC̄D AB̄C̄D̄¿ĀB̄CD̄ ĀB̄C̄D̄¿
AB̄CD AB{C̄D̄
Parmi ces 16 solutions, il suffit d’éliminer celles qui sont inacceptables, car ayant au moins
une paire de projets incompatibles. Comme on est ramené à un ensemble de solutions
compatibles, la solution optimale sera, parmi les solutions demandant une mise de fonds
inférieure ou égale au capital limité, celle dont la VAN est la plus grande.

Si le nombre de projet de départ est trop grand, on procède par la programmation linéaire.

3.3.2 Les projets sont indépendants : Quand les projets sont indépendants, on aura la VAN de
l’ièmè investissement qui sera VANi, le capital d’investissement I sera limité par le montant du
budget.

Appelons xi une variable définie de façon suivante :

xi = 1 on accepte le projet i
xi = 0 on refuse le projet i

Notre problème sera de trouver les valeurs (x1, x2….., xn) qui maximisent
π = [ VAN1 x1] + [ VAN2 x2] +….+[VANn xn]
avec la contrainte [ I1 x1] + [ I2 x2] +…..+[ In xn] < BUDGET
avec x = 0 ou 1 pour tous i (i allant de 1 à n). π est le profit.

Donc l’écriture classique du programme linéaire qu’il faudra résoudre sera :

Max π = Σ VANi xi,


Avec Σ Ii xi < B B = budget.
xi = 0 ou 1, i

On a donc un problème de programmation linéaire où la résolution fournira les I i acceptables


qui puissent maximiser le profit π compte tenu du capital limité B.

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Chapitre n°2 : LA DECISION D’INVESTISSEMENT EN AVENIR INCERTAIN

Les problèmes d’investissement traités ci-dessus ont été restreints à l’hypothèse de certitude,
c’est à dire que les recettes et les dépenses sont connues à l’avance avec précision. En réalité,
il y a un certain nombre d’incertitudes qu’il faudra prendre en compte dans les décisions
d’investissement. Il s’agira de traiter les décisions d’investissement en avenir incertain. La
connaissance imparfaite de l’avenir est presque présente des décisions d’investissement. On
distingue traditionnellement trois types de situations de connaissance imparfaite de l’avenir :
les situations d’incertitudes, les situations risquées et les situations d’hostilité.

 Les situations d’incertitude  sont des situations où toutes les éventualités n’ont pu être
identifiées de manière précise ou bien il a été impossible d’attacher une probabilité
subjective ou objective à chacune des éventualités. Dans ces cas, les axiomes du calcul de
probabilité ne peuvent être appliqués.
 Les situations risquées : Ce sont des situations où toutes les éventualités sont identifiées et
probabilisées compte tenu des risques encourus. Dans ce cas, on est en avenir
probabilisable.
 Les situations d’hostilité : Ce sont des situations où quand une décision est prise ceci peut
entraîner une réaction d’adversité ou de concurrence organisée. On dit alors que l’avenir
est hostile (guerre, concurrence sauvage, grève féroce).

Le chapitre sera essentiellement consacré aux outils et méthodes de décision dans les deux
fermière situations. Car, les décisions en salutation d’hostilités se prennent en se basant sur
des critères qui dépassent largement le cadre économique.

I – LES DECISIONS D’INVESTISSEMENT EN SITUATION D’INCERTITUDE

Dans la plus part des prise de décision d’investissement, on ne dispose pas d’information sur
la vraisemblance de l’environnement et de ce fait il y a pas de loi de probabilité pour définir le
futur possible. Il s’agit d’un avenir totalement incertain et la plupart des situations
économiques les plus plausibles sont pour de nombreuses raisons se trouvent dans cette
catégorie. Dans de telles situations, au-delà de le théorie des jeu ,on dispose d’au moins quatre
critères possibles de prise décision : le critère de Laplace, de Wald et Maximin, de Hurwicz et
celui de Savage ou de Mimax Regret.

1. Le critère de Laplace 

Le but est de chercher à maximiser l’espérance de gain. Pour calculer l’espérance de ce gain,
1
une probabilité de n est attribuée à chaque situation (n est le nombre de situations). Chaque
gain est multiplié par cette probabilité et tous les résultats correspondant à une même décision
sont sommés. On choisit la décision qui maximise ce résultat.

2. Le critère de Wald et Maximin 

Avec ce critère, le décideur cherche à maximiser le plus petit gain possible. Le principe
consiste à choisir la décision qui présente le plus petit gain possible, car on cherche à relever
ce gain.
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3. Le critère d’Hurwicz 
Ce critère prend compte le tempérament plus ou moins optimiste du décideur. Si on appelle
pour une décision : Oi le maximum de gain, pi le minium de gain ;
Pour prendre la décision, on calcule V i=αOi +(1−α ) p i et la décision retenue sera celle qui
maximise Vi. α est le coefficient d’optimisme du décideur (c’est une donnée) et Vi est le gain
obtenu compte tenu du tempérament d’optimisme du décideur dans chaque situation donnée.

4. Le critère de Savage ou de Mimax Regret

Le décideur choisit la décision qui correspond au minimum de regret maximal. Ce regret est
l’écart entre le gain effectivement réalisé et celui qui aurait pu être obtenu si on avait pris la
bonne décision compte tenu de la situation qui s’est réalisée. La décision va correspondre à
minimiser ce regret maximum.

Exemple : L’entreprise Bangui-Chimie veut commercialiser un nouveau produit. Le coût du


projet s’élève à un million. L’entreprise a trois stratégies de production possibles :
production normale, production renforcée et la sous-traitance. Ces stratégies sont les
décisions à prendre et sont notée Di. Elles dépendent de la demande qui pourra prendre trois
aspects : forte, moyenne et faible. Ces trois aspects représentent les situations qui peuvent se
dérouler dans l’avenir et sont notées Ei. Suivant les différentes demandes, l’entreprise a
calculé ses cash-flows en millions de F CFA. Ces résultats sont donnés dans le tableau
suivant :

Production (Di) Demande (Ei)


Forte Moyenne Faible
Normale 3,2 1,7 -0,8
Renforcée 4,2 2 -1,1
Sous-traitance 2,7 1,7 -0,6

N.B : Un faut construire la matrice Di en ligne et Ei en colonne pour trouver les gains ou
coûts correspondants à chaque cas.

Aider cette entreprise à prendre une décision selon le critère de Laplace, de Wald et
Maximin, de Hurwicz et de Savage

II - LES DÉCISIONS EN AVENIR PROBABILISABLE

La plus part des décisions économiques correspondent à des situations en avenir


probabilisable (durée optimum d’utilisation d’un matériel, régulation de la production, fil
d’attente...). Ces décisions en avenir risqué (ou probabilisable) rentrent dans le domaine de la
théorie économique « de sélection de portefeuille » ou  « théorie de gestion de portefeuille ».
Les décisions dans ces situations se rapportent à l’espérance mathématique et le processus par
l’arbre de décision. A ceux-ci, on ajoutera le critère de Markovitz

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1. L’espérance mathématique et l’arbre de décision : Si une décision peut avoir n


conséquences possibles auxquelles correspondent des geins A1,A2 ,........,An, les probabilités
correspondantes étant a1,a2,.......,an ; L’espérance mathématique associée à cette décision est :
E = A1a1 + A2a2 + ....... + Anan .

Si on doit prendre un grand nombre de décision de même type entre plusieurs décisions
possibles, on choisira celle qui donne la plus grande espérance mathématique de gain7.

Etant dans une situation où les flux nets de trésorerie sont incertains en raison du caractère
aléatoire de l’avenir, les données statistiques qui montrent une régularité des fréquences
observées dans le passé permettent de prendre en compte les différents états en associant une
probabilité à chacun des événements possibles. Le gain étant une variable aléatoire, le choix
et le classement des investissements se feront à partir de l’espérance mathématique de la

VAN (qui est égale CFA ) la plus probable (c'est-à-dire l’espérance mathématique la plus
élevée). Le risque attaché à chaque VAN est mesuré par la variance, l’écart type

7
Exemple : Supposons que l’on est amené à choisir entre les deux décisions suivantes :

Décision 1 : 60 chances sur 100 de gagner 2 millions ;


30 chances sur 100 de ne rien gagner ;
10 chances sur 100 de perdre 6 millions.

Décision 2 : 50 chances sur 100 de gagner 1 million ;


50 chances sur 100 de ne rien gagner.

Les espérances mathématiques de gains correspondants sont :


E1 = (2 x 0,6) + (0 x 0,3) - (6 x 0,10) = 0,6
E2 = (1 x 0,5) = 0,5
Si l’on doit répéter un grand nombre de fois la décision prise, la décision 1 est préférable à la décision 2. Mais cette décision 1 comporte le
risque de perdre 6 millions, il se peut qu’un tel risque ne soit pas acceptable à cause du risque de ruine de la personne qui pourra prendre
cette décision. Dans ce cas, on peut être amené à préférer la décision 2. La prise en compte du plus grand risque encouru jouera un rôle
particulièrement important lorsque la décision à prendre ne doit pas être répétée un grand nombre de fois.

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1.1 La méthode : La méthode consiste à établir d’abord la loi de probabilité de la demande en


trouvant à partir des expériences passées, la probabilité associée à chaque comportement
prévisible du marché. On peut ensuite représenter les différentes éventualités par un arbre de
décision qui est une succession de branches représentant : les choix possibles et les résultats
obtenus dans chaque cas avec leur probabilité de réalisation 8. On peut alors calculer
l’espérance mathématique de la VAN et l’écart type.

1.2 Les critères de choix : Dans le cas où la décision est soumise à une probabilité, les
résultats attendus ne peuvent être connus avec certitude et cette incertitude croit avec la durée
du projet. Chaque projet dans ce cas comporte un risque dans sa réalisation qui affecte les
cash-flows futurs. Il y a des risques propres au projet tels que l’incendie, usure, crise
sociale…et des risques liés au temps comme l’apparition du progrès technique qui rend désuet
l’investissement concerné9.

Le risque lié au projet est mesuré par la dispersion des cash-flows attendus. Ainsi plus la
dispersion est élevée, plus le risque est grand.

Les projets seront classés en fonction de la VAN la plus probable et du risque lié à chaque cas.
Donc, on aura deux principaux critères de choix : la VAN probable mesurée par l’espérance
mathématique, le risque attaché à chaque projet qui est mesuré par la variance ou l’écart type
et le coefficient de variation.
n n
VAN =∑ CFA i=∑ CF i ( 1+i)−n −I 0
En sachant que : i i=1 avec CFi = cash-flow ou flux net de
trésorerie de l’année i (qui est égal Résultat Net + les Dotations aux Amortissements) et

8
Pour notre exemple précédent l’arbre de décision sera :

VAN 1
Evénement 3

P=0,40
Evénement 1 Décision
1 Evénement 4
P=0,20
P=0,60 VAN 2
Décision

Evénement 2 VAN 3
P=0,80 Evénement 5 P=0,20
Décision Evénement 6
VAN 4
2 P=0,30
Evénement 7
2
P=0,50 VAN 5
2

A chaque VAN possible xi sera associée une probabilité P(xi) et on aura :

VAN1 0,20 x 0,40 = 0,08


VAN2 0,20 x 0,60 = 0,12
VAN3 0,80 x 0,20 = 0,16
VAN4 0,80 x 0,30 = 0,24
VAN5 0,80 x 0,50 = 0,40
TOTAL 1

La somme des VAN probable  relative à une situation donnée est égale à 1.
9
Pour les risques propres au projet, on peut prévoir les charges qui y sont liées comme l’assurance et
l’amortissement. Il ne peut en être de même pour les risques liés au temps.
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n
∑ CFA
i est la somme des cash flows actualisés et en considérant que P(xi) est la probabilité
de la réalisation de FCi 10

n
E( CF i )=∑ CF i⋅P( x i ) ( 1)
i=1

(∑ )
n
E( CF )=−I + CF 1 . P ( x 1 )+CF 2 P( x 2 )+. . .. .. . ..+CF n P( x n ) ( 2)
1

( )
n
CF . P( x 1 ) CF 2 P( x 2 ) CF n P( x n )
or E( CFA )=−I + ∑ ( 1+1i )
+
( 1+i )2
+ .. .. . .. ..+
( 1+ i )n
;
1
E( CFA ) est l ' espérance mathématique du cash flow actualisé .
CF 1 E( CF 1 )
et ∑ . p( x 1 )=
1 ( 1+ 1) (1+i )
CF 2 E( CF 2 )
de même ∑ 2
. P( x 2 )= 2
2 ( 1+i ) ( 1+i )
CF n E ( CF n )
par extention ∑ n
P ( x n )= (3 )
n ( 1+i ) ( 1+i )n
E( CF 1 ) E ( CF 2 ) E(CF n )
Par généralisation E(CFA )=−I + + 2
+. .. .. . .+ n
(4)
( 1+i ) ( 1+i) (1+ i)
n
Variance= V (CF i )=σ =∑ ( CF i−E (CFA ) ) . P( xi ). On soit aussi qu ' on peut obtenir une autre
2 2

i=1
n
2

i
[
exp ression en effectuant : σ =∑ CF i2 .−2 CF i E(CF A )+ { E (CF A ) } P( x i )
2
]
n
σ =∑ CF i P( x i )−2 { E (CFA ) } + { ECF A }
2 2 2 2

i
2
σ =E(CFA 2 )−{ E(CFA )}
2
(5 )
σ =√ σ
2
(6 )

V(CFA) est la variance et σ est l’écart type11.

La rentabilité du projet peut être étudiée de deux façons :

10

n = la durée du projet, i = le taux d’actualisation et I0 = l’investissement initial.

σ (CFA)
11
On peut aussi calculer le coefficient de variation qui est  : E (CFA )
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 On calcule pour chaque année, l’espérance mathématique des cash-flows attendus E(CF)
en utilisant les probabilités associées aux cash-flows. Ensuite, on actualise les espérances
mathématiques obtenues en tenant compte de l’investissement initial, soit [E(∑CFA)].
 On calcule pour chaque combinaison possible de cash-flows la VAN correspondante en
tenant compte de l’investissement initial et on détermine ensuite l’espérance
mathématique de la série de VAN en utilisant la probabilité correspondante ; soit E(VAN)
c'est-à-dire E(∑CFA).

Les deux méthodes donnent le même résultat. Pour un projet donné E(VAN) =VAN[E(CFA)].
La décision d’investissement se prend pour le projet ayant la plus grande E(VAN) ou de la
plus grande VAN[E(CFA)] et l’écart type le plus faible.

Exemple : Un fabriquant d’ascenseur envisage de faire construire une nouvelle unité de


production dont la rentabilité est envisagé à un horizon volontairement borné à 6 années. Il a
deux choix entre un établissement de grande capacité (coût 4 millions de francs)
particulièrement adapté à une forte demande, et un établissement de faible capacité (coût 1
million de francs) convenant à une demande modeste.

L’importance de la demande dépend de la part prise par les logements collectifs dans
l’ensemble des logements dont la construction est projetée. Les experts consultés estiment
que, sur la période envisagée, il y a 80 chances sur 100 que la part de « collectif » soit très
élevée, entrainant de ce fait une forte demande d’ascenseurs, mais il y a tout de même 20
chances sur 100 pour que cette part soit faible et induise donc une demande d’ascenseurs
seulement modeste.

En outre, d’après les prévisions économiques disponibles, il y aurait une chance sur deux que
l’économie connaisse une récession au début de la quatrième année et l’entrepreneur pense
qu’en toute hypothèse, une telle conjoncture aurait pour conséquence de réduire du tiers ses
recettes.

En cas de demande forte, le cash flow brut annuel est estimé à 1,5 millions si l’on dispose
d’un établissement de grande capacité, mais seulement 0,6 million dans le cas contraire. Si la
demande est faible, le cash flow annuel serait égal à 0,5 million en cas de grande capacité
mais de 0,6 million en cas de petite capacité. Le cash flow est supposé perçu en fin d’année.

Sachant que l’entrepreneur veut utiliser un taux d’actualisation de 8%, Quelle décision
pourriez-vous lui proposer ?

2 . La méthode de Markovitz

La méthode ci-dessus consiste à calculer l’espérance mathématique et l’écart type de chaque


projet et à choisir le projet ayant l’espérance mathématique la plus élevée et l’écart type le
plus faible Mais Markovitz propose de tenir compte de la dispersion en faisant appel au critère
« de l’espérance-écartype » M=E( ∑
CFA)−μσ où µ est le « coefficient d’aversion au
risque » et prend des valeurs positives pour un décideur prudent et des valeurs négatives pour
le décideur aimant le risque.

Si les projets faisant l’objet de choix ont une même espérance mathématique et des écarts
types différents, le décideur prudent (ayant une aversion pour le risque) préférera le projet
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dont l’écart est le plus faible et le décideur aimant le risque optera pour le projet ayant un
écart type le plus élevé. Mais, si aucun projet ne domine l’autre, choix sera en faveur du projet
ayant M (M étant le critère de Markovitz) le plus élevé.

Exemple : Pour faire face à une certaine demande, un entrepreneur a le choix entre deux
projets d’investissement dont les caractéristiques sont les suivantes : les deux projets durent 2
ans et à la fin de la 2 ème année ces investissements n’ont aucune valeur résiduelle. Les
coûts et les recettes sont en milliers de francs.

Projets Coût de l’investissement Recettes


Année 1 Année 2
Projet A 200 125 110
Projet B 300 190 150

On apprend que les renseignements donnés ci-dessus ne concernent que les recettes les plus
probables. Les coûts sont certains. Des informations plus approfondies permettent d’établir
les distributions de probabilités des recettes des deux projets sur les deux années :

Année 1 Année 2
Recettes Probabilité Recettes Probabilité
Projet A 110 0,3 100 0,2
125 0,5 110 0,6
140 0,2 125 0,2
Projet B 170 0,3 130 0,2
190 0,4 150 0,5
215 0,3 165 0,3

En supposant nul le taux d’actualisation, On doit :


1. Calculer les différents résultats possibles de chacun des projets.
2. Calculer l’espérance mathématique de leur cash flow et classer les projets selon ce
critère.
3. Calculer l’écart type des cash flows et comparer les projets selon le critère de Markovitz.

3. Prise en compte des aléas d’un projet et le prix de l’information

Dans une économie de marché, la concurrence est l’origine de plusieurs situations liées au
hasard pour l’entreprise (part de marché et son évolution, variation des prix des produits,
gestion de portefeuille….) pour gérer ces différents aléas l’entreprise a besoin d’informations
fiables pour prendre la décision optimale et maintenir la rentabilité de son unité. Cette
information a un prix que l’entreprise doit supporter et ceci doit être pris en compte dans la
prise de décision de gestion de celle-ci.

Exemple : Un entrepreneur doit réaliser un investissement de 350 000 F pour se maintenir


sur le marché d’un certain produit. Il possède trois types d’informations qui lui sont
communiquées par des études:

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 sur le prix de vente du produit et donc sur le bénéfice d’exploitation par unité : celui-ci
peut être de 4 F ou 6 F, chacune de ces deux valeurs étant estimées aussi probable que
l’autre (c’est 1 fois sur 2 celui-ci peut être 4 F et 1 fois sur 2 celui-ci peut être de 6 F)  ;

 sur l’importance globale du marché pour laquelle on possède des chiffres annuels de
vente auxquels sont associés des probabilités :

Chiffre de vente Probabilité


(en unité)
100 000 0,25
200 000 0,45
300 000 0,30

 sur la part de que l’entreprise occupera sur le marché : celle-ci pourrait être d’environ
10% avec 40% de chances, ou 20% avec 60% de chances.

L’investissement a une durée de 3 ans et ne possède pas de valeur résiduelle. Le taux


d’actualisation utilisé par l’entreprise est de 12%.

1. Calculer l’espérance mathématique des cash flows actualisés de l’investissement.


2. Au début de la période de trois ans, l’entrepreneur peut acheter l’information sur le prix
de vente du produit (c'est-à-dire sur la recette unitaire) : cette information est considérée
comme parfaitement fiable et valable pour les trois années de la période considérée. A
quel prix maximal l’entrepreneur peut-il payer cette information ?
3. Le prix de cette information est effectivement fixé à 15 000 F. Est-il avantageux que
l’entreprise paie l’information à ce prix ? quelle est l’espérance mathématique de la
somme des cash flows actualisés ?

Ces cas de décisions en avenir probabilisable qui ont été présentés ci-dessus sont assez
simples. Dans la réalité, les décisions en avenir probabilisable impliquent des stratégies telles
que les séquences temporelles de décisions qui rendent nécessaires l’utilisation d’instruments
plus élaborés comme la programmation dynamique.

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REFERENCE BOBLIOGRAPHIQUE

1. Edmond MALINVAUD : « Leçons de Microéconomie » Dunod 4ème Edition, 1982


2. J.J LAFFONT : « Cours de théorie microéconomique » Volume II : Economie de
l’incertain et de l’information. Economica, 1985
3. J. GRAAF : « Fondement théorique de l’économie de bien-être », Dunod (traduction
Française), 1970
4. H. LEVY-LAMBERT et J.P. DUPUY : « Les choix économiques dans l’entreprise
et dans l’administration » Dunod – Finance et économie appliquée – Paris 1973
5. P. CHAMPSAUR et J.C MILLERON : « Exxercices de microéconomie : niveau
avancé » Dunod, Paris 1971
6. J . VAN HORNE : « Gestion et politique financière : Tome 1 et Tome 2 ». Dunod,
1974
7. G. DEBREU : « Théorie de la valeur », Dunod , 1966.
8. M . FRIEDMAN et L.J SAVAGE: « The utility analysis of Choices involving Risk”,
Journal of Political Economy, Vol LIV, 1948
9. Bernard GUERRIEN et Bertrand NEZEYS : « Microéconomie et Calcul
Economique : Cours et Exercices Corrigé » . Economica, 2ème Edition, 1987
10. Jean STENGEL : « Le choix des investissements dans une économie incertaine »,
Entreprise Moderne d’Edition, 1977
11. H. LEVY-LAMBERT et J.P DUPUY : « Choix économiques dans l’entreprise et
dans l’administration » :Tome 1 : Principes de bases, Dunod , 1989.
12. H. LEVY-LAMBERT et J.P DUPUY : « Choix économiques dans l’entreprise et
dans l’administration : Etude de cas ». Tome 2, Dunod , 1989.
13. Suzette BISSON VAIVRE et Cathérine FICANO « Outils Mathématiques de
Gestions » Collection Bréal, 1998
14. André BADEAU « Calcul Economique Appliqué : problèmes corrigés de
microéconomie » Dunod, 1984
15. Jacqueline FOURASTIE : « Mathématiques appliquées à l’économie ». Dunod, 1984
16. Elio VENTURA et Patrick GORDON : « Scènes vécues de l’aide à la décision : Dix
sketches de recherche opérationnelle ». Dunod , Paris 1976
17. Jean BARREAU et Jacqueline DELAHAYE : « Economie et gestion des
entreprises » Edition Sirey, Paris 1977.
18. C. ABRAHAM et A. THOMAS : « microéconomie, décision optimale dans
l’entreprise et dans la nation » Dunod, Paris 1970. 2ème Edition.

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