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Module 1 : Introduction au management Lycée ALKHANSAA

L'entreprise et son
Chap. I environnement

La diversité des conceptions de


Section I l'entreprise

DOCUMENT 1

Voyage au cœur de l’entreprise


L’analyse économique propose désormais un foisonnement d’hypothèses pour aborder
l’entreprise...................
L’entreprise est, avec le consommateur, l’acteur de base ....................................... dans le cas
de l’entreprise, son objectif unique est de parvenir à un profit maximal, ....................
.....................................Si l’objectif des actionnaires est bien la maximisation du profit, celui
des dirigeants de l’entreprise peut être tout autre et celui des salariés encore différent (sans
compter que ce groupe n’est lui-même pas homogène !). ..... Elle considère (l’organisation)
comme une boîte dans laquelle entrent des ressources et d’où sortent des biens.
Sandra MOATTI
Alternatives économiques, n° 57, juillet 2003
Questions
1. Relever du texte les différentes définitions de l'entreprise. Justifier votre réponse.
2. Y-t-il d'autres définitions de l'entreprise ?
3. Quel est le but principal d’une entreprise ?
4. Comment parvient-elle à atteindre son but ?
5. Tous les acteurs de ce groupement humain ont-ils les mêmes objectifs ?
6. Comment l’entreprise récompense-t-elle les éléments de ce groupement humain ?

Réponses
1. Le but principal d’une entreprise est de produire des biens et services qu’elle vend sur un marché
pour répondre à des besoins et réaliser un profit.

REMARQUE
Le but principal est économique, l’entreprise a un but lucratif.

2. La production s’effectue grâce aux facteurs de production (travail et capital, cf. cours d’économie
générale).

3. Les acteurs n’ont pas tous les mêmes objectifs au sein de l’entreprise. Par exemple, les dirigeants
souhaitent limiter les coûts et augmenter le profit, les salariés souhaitent augmenter leurs salaires
(qui représentent un coût pour l’entreprise), les actionnaires souhaitent augmenter leurs
dividendes… Il y a des conflits d’intérêts entre les différents acteurs.

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4. Les acteurs qui ont participé de près ou de loin au processus de production perçoivent un « revenu
» qui correspond à une part de la « valeur ajoutée ». Par exemple les salariés qui ont apporté la force
de travail reçoivent un salaire, les actionnaires qui ont apporté des capitaux reçoivent des
dividendes, les banques qui ont permis le financement de l’activité reçoivent des intérêts…

INTRODUCTION :
L’entreprise est une notion multidimensionnelle qui peut être appréhendée de diverses
manières en fonction des critères à retenir.

I. L'ENTREPRISE : UNITÉ DE PRODUCTION ET DE RÉPARTITION

1° L'entreprise : unité de production marchande :

L’entreprise peut être définie comme une organisation cherchant à combiner de façon
optimale des moyens de production afin de produire des biens et des services destinés à être vendus
sur un marché moyennant un prix.
Les moyens de production utilisés :

- le capital financier (apports propres et/ou emprunts),


- le capital humain (cadres, employés, ouvriers),
- le capital technique fixe (machines, local, équipement) et le capital technique circulant (matières
premières).

Important : Le capital humain constitue une richesse pour l’entreprise. Au cours du XXe siècle, les
théories des organisations ont évolué, privilégiant d’abord le rôle productif de l’entreprise et
considérant l’homme comme simple moyen de production pour ensuite reconnaître que l’homme est
une tête pensante avec des besoins de reconnaissance qui, comme tout capital, enrichit l’entreprise
par l’apport de ses compétences et s’enrichit par la formation. L’entreprise analysée sous l’angle d’un
système montre qu’aucune organisation classique ou basée sur les relations humaines n’est parfaite
et qu’il faut donc essayer de prendre en compte toutes les influences qu’elle peut subir.

2° L’Entreprise : unité de répartition :

Pour fonctionner, l'entreprise a besoin de flux d'entrées : les inputs (matières premières,
marchandises, services, capitaux, travail et surtout informations). L'entreprise transforme ces inputs
en outputs (produits finis, marchandises, services, informations). Lors de cette transformation,
l'entreprise crée de la richesse (ajout de valeur aux inputs). Cette richesse est appelée valeur
ajoutée. Elle représente la contribution réelle de l'entreprise à la richesse nationale (P.I.B.).

a/ la notion de la valeur ajoutée (VA) :

Complétez le tableau ci-dessous et répondez aux questions ci-après :

Grandeurs Signification
...................................................................................... Montant des ventes (Quantités * PV unitaire)
............................................................................................................. Valeur des biens et services nécessaires à la production et détruits
................................................................. au cours du processus de production
= ........................................................................... ...............................................................................
– Frais de personnel ...............................................................................
= ......................................................................................

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– Frais financiers ..............................................................................


– Impôts ...............................................................................
– Amortissement .............................................................................................................
.............................................................................................................
= .......................................................................................
– Dividendes .......................................................................................
= .................................................................................... Mise en réserve des bénéfices non distribués

1. Quelles sont les composantes de la VA ?


2. Quels sont les bénéficiaires de cette VA ?
3. Quels sont les rôles économiques de l'entreprise ?
4. Définissez L'EBE.
5. La répartition de la VA est-elle source de conflits ? Pourquoi ?

Grandeurs Signification
Chiffre d’affaires Montant des ventes (quantités prix de vente unitaire)
– Consommations intermédiaires Valeur des biens et services nécessaires à la
production et détruits au cours du processus de
production
= Valeur ajoutée Richesse créée par l’entreprise
– Frais de personnel Salaires, compléments de salaires et charges
= Excédent brut d’exploitation
– Frais financiers Intérêts des emprunts
– Impôts Prélèvements obligatoires
– Amortissement Vieillissement du matériel durable (somme mise en
réserve par l’entreprise pour le renouvellement)
= Résultat net
– Dividendes Rémunération des actionnaires
= Résultat non distribué Mise en réserve des bénéfices non distribués

Réponses
1. Elle se compose du chiffre d’affaires diminué des consommations intermédiaires.
2. Elle se répartit entre les acteurs qui ont participé directement ou indirectement à sa création :
Bénéficiaires Part de la valeur ajoutée perçue
Salariés Salaires et compléments divers
Organismes sociaux Charges sociales
Banques Frais financiers (intérêts)
État et collectivités locales Impôts et taxes
Entreprise Amortissement
Actionnaires (associés) Dividendes
Entreprise Bénéfice (résultat positif) mis en réserve

La VA permet de mesurer la véritable contribution d’une unité de production à la création de


richesses.

VA (valeur ajoutée) = CA (le chiffre d’affaires) – CI (les consommations intermédiaires)


ou
VA = PT (Production Totale) - CI
CA = total des ventes des biens et des services d'une entreprise sur un exercice comptable.

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En économie, on parle de la PT. En comptabilité, on parle du CA

CI = ensemble des biens et services (généralement achetés à d'autres entreprises), qui sont détruits


ou transformés lors du processus de production ou incorporés au produit. Elles sont nécessaires à la
production.
Les consommations intermédiaires ne tiennent pas compte :

– des achats des immobilisations, c’est-à-dire des investissements,


– des salaires,
– des charges sociales,
– des impôts et taxes,
– des dotations aux amortissements.

b/ la répartition de la valeur ajoutée : La valeur ajoutée permet de rémunérer l’ensemble des


agents économiques ayant participé (directement ou indirectement) à l’activité de production de
l’entreprise :

On assiste depuis quelques années à des tensions particulièrement vives concernant la répartition de la
valeur ajoutée entre les différents agents. Par exemple, des actionnaires réclamant des dividendes plus
élevés, ainsi qu’une meilleure rentabilité des capitaux investis peuvent pousser une entreprise à fermer
certains lieux de production ou à se délocaliser dans un pays où la main-d'œuvre est moins coûteuse. Dans
ce cas précis, les salariés actuels ne percevront plus leur part de valeur ajoutée (les salaires) et seront
licenciés dans le but d’accroître la valeur ajoutée perçue par les actionnaires après la restructuration.
Dans le cas inverse, un conflit entre salariés et direction de l’entreprise aboutissant après négociation
à l’augmentation des rémunérations se fera au détriment de la valeur ajoutée versée aux
actionnaires (les dividendes) et engendrera la diminution des bénéfices mis en réserve par
l’entreprise.

Application : En 2015, une entreprise a vendu 2 millions de jouets au prix de 35 DH. Les dépenses
nécessaires à la production ont été les suivantes :
 Achats de bois : 8 millions de DH ;
 Achats de matières premières : 17 millions de DH ;
 Salaires : 12,3 millions de DH ;
 Les dépenses d'énergie : 1,1 millions de DH.

Travail à faire : A partir de la situation ci-dessus, répondez aux questions suivantes :

1. Déterminez le montant des consommations intermédiaires ;


2. Calculez le chiffre d'affaires de cette entreprise ;
3. Calculez sa valeur ajoutée ;

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4. déterminez la part des salaires dans la valeur ajoutée de l'entreprise.

II. L'ENTREPRISE ET LA THÉORIE CLASSIQUE DES ORGANISATIONS : (voir doc. 1, 2, 3, 4)

A/ L'approche classique de l'entreprise :

Pour les auteurs de l'école classique (1er quart du XXe siècle), l'entreprise est avant tout une
organisation productive, et les aspects commerciaux ou humains passent au second plan. Il s'agit
donc d'organiser et de rationnaliser le processus de production (Taylor et Ford), d'administration
(Fayol), le système d'autorité mis en œuvre (Weber).

B/ Les principaux auteurs :

Frederick Pour lui, l'entreprise est comme une machine :


Taylor
(ingénieur - Division horizontale du travail : Parcellisation et spécialisation des tâches
américain après analyse des poste de travail pour déterminer la meilleure façon de
1856-1915) faire (One best way) ;
- Division verticale du travail en séparant les tâches de l'exécutant et du
manager ;
- Contrôle du travail réalisé par des contremaîtres ;
- Rémunération au rendement pour améliorer la productivité.
Henry Ford Ford rationalise l'organisation en reprenant les principes de l'OST :
(industriel - Production en grandes séries de produits non différenciés pour réaliser des
américain : économies d'échelle ;
1863-1947) - Travail à la chaîne : le produit se déplace sur une chaîne de montage ;
- Spécialisation horizontale : Le processus de production en tâches
élémentaires.
Henri Fayol Il était à l'origine des fonctions dans l'entreprise et l'administration. Il identifie six
(ingénieur fonctions à savoir :
français : 1841-
1925) - Technique : Production ;
- Commerciale : Achats, ventes, échanges ;
- Financière : Recherche et gestion des capitaux ;
- Sécurité : Protection des biens et des personnes ;
- Comptable : Compte de résultat, bilan, inventaire...
- Administration : Elle consiste à :

 Prévoir : réaliser des hypothèses sur l'avenir ;


 Organiser : mobiliser les ressources pour atteindre les objectifs
 Commander : Gérer les hommes en donnant des ordres ;
 Coordonner : Actions faisant converger vers le même objectif
 Contrôler : Vérifier que les objectifs fixés sont atteints.

Max Weber Premier auteur à avoir analysé le rôle du leader dans une organisation et à examiner
(économiste et comment et pourquoi les salariés réagissent à diverses formes d'autorité. Il distingue
sociologue trois types d'autorités :
allemand :
1864-1920) - L'autorité charismatique basée sur les qualités personnelles ;
- L'autorité traditionnelle fondée sur les précédents, les usages ;
- L'autorité bureaucratique qui repose sur un système de buts et de fonctions.
Weber considère que cette dernière forme est la plus efficace en raison de

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sa forte dépersonnalisation.

III. L'ENTREPRISE ET L'ÉCOLE DES RELATIONS HUMAINES (Voir doc. 5, 6)

A/ L'entreprise cellule sociale : Toutes les entreprises, petites, moyennes ou grandes, ont en commun
d'être le point de rencontre d'hommes et de femmes qui consacrent à leur travail un temps comparable
à celui de leur vie privée et familiale.

B/ Le travail est avant tout une source de richesse : D'un point de vue psychologique, le travail n'a
pas pour seule finalité l'obtention d'un salaire mais il est avant tout une source de richesses :
 Pour le salarié : Le travail lui apporte un revenu, des contacts humains, une motivation
individuelle (intérêt du travail, responsabilités...) ;
 Pour l'entreprise : l'adage bien connu "il n'est de richesse que d'hommes" s'applique toujours à
l'entreprise même si le capital se substitue peu à peu au travail.

C/ Les limites de l'OST : L'OST avait pour ambition de rationaliser le travail, et avait conduit à des
tâches de plus en plus simplifiées, répétitives et monotones. Ce type d'organisation qui ne motive les
salariés conduit à :
 une mauvaise qualité de produits ;
 un absentéisme important ;
 un taux élevé de rotation des salariés (nombreux départs) ;
 des conflits fréquents entre exécutants et encadrement ;
 des accidents du travail, l'attention des salariés diminuant en raison du peu d'intérêt à leur
tâche.

D/ L'école des relations humaines :

Les auteurs de l'école des relations humaines ont proposé une nouvelle vision de l'entreprise qui
accorde au salarié la place et le rôle qui lui reviennent naturellement.
Les principaux auteurs
Elton Mayo Les travaux de E. MAYO sont incontestablement le point de départ de cette école. Il
(1927-1932) s'agissait de mesurer l'impact sur la productivité du travail d'un groupe, des variations
d'environnement telles que la lumière, le bruit, le temps de pause... mais aussi le
versement de primes...

Le premier effet est le constat qu'il n'existe pas de relation directe entre l'augmentation
de la productivité et les variations des revenus distribués ou encore les modifications des
conditions de travail. En revanche, l'élément principal pouvant expliquer que la
productivité augmentait au sein du groupe se résumait à l'attention, la vigilance,
apportées aussi bien par la direction de l'entreprise que par les chercheurs à l'ouvrier. Il
s'agit de la mise en évidence de l'importance des relations sociales dans le travail et du
rôle des relations interpersonnelles dans le groupe ;
Le deuxième effet est la constatation que le groupe lui même parvient à se créer des
normes qui s'appliquent à tous.

A. H. Maslow Il a présenté une théorie concernant la motivation des travailleurs. Cette théorie repose
sur le fait que les besoins sont hiérarchisés. Ainsi, il définit cinq catégories de besoins :

1) besoins physiologiques 2) besoins de sécurité 3) besoins d'appartenance


4) besoins d'estime 5) besoins d'accomplissement.

Ces besoins hiérarchisés doivent être pris en compte par l'organisation. Un besoin de
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niveau 2 ne peut être satisfait que si ceux du niveau 1 le sont totalement.

Mac Gregor Il distingue et oppose deux théories :

* La théorie X suppose le comportement suivant de l'individu au travail : il a une


aversion pour le travail lui-même, il éprouve le besoin d'être dirigé car il ne prend pas
d'initiatives et évite les responsabilités ; il est peu ambitieux ; un système de contrôle de
type "carotte-bâton" le stimule pour atteindre des objectifs fixés par l'organisation.

* La théorie Y suppose à l'inverse un comportement tout autre de l'individu au travail il


n'y a pas d'aversion pour le travail, il est apte à faire preuve de créativité et à y prendre
des responsabilités, il s'investit à condition d'y recevoir des récompenses.

Aujourd'hui, les organisations tendent à privilégier les modes de gestion des ressources
humaines liées à l'application de la théorie Y. L'entreprise devient de plus en plus souple,
moins formelle, elle met en place des politiques de participation à la prise de décision,
décentralise les responsabilités.

Fred. Selon lui, pour que l'homme au travail soit motivé, il faut satisfaire les besoins d'estime
Herzberg et de réalisation de soi de la grille de Maslow. En effet, si les besoins physiologique, de
sécurité et d'appartenance sont tous les trois réalisés, le travailleur cesse d'être insatisfait,
mais il n'est pas pour autant satisfait et donc motivé.
Herzberg pense donc que dans cette optique, il convient dans l'organisation du travail de
procéder à un enrichissement des tâches.

L'école des relations humaines connaît aujourd'hui encore de nombreux développement conduisant,
par exemple, à l'identification et à la recherche d'une valeur ajoutée sociale.

Document 1 : l'organisation du travail consiste à définir la place de l'homme et son rôle dans le processus de
production. C'est Frederick Taylor (1856-1915), ancien ouvrier puis ingénieur qui le premier élabora le principe
d'une organisation globale du travail.
C'est en 1911 que Taylor publie son livre :"scientifique Management", base de l'organisation scientifique du
travail.
Sa théorie était simple. L'homme est un être rationnel ; s'il travaille c'est qu'il y est contraint. Le but étant de
satisfaire ses besoins matériels. L'idéal pour lui consiste donc à travailler le moins possible tout en gagnant le
plus d'argent possible.
"L'ouvrier n'est pas là pour penser il y a des gens payés pour cela" Taylor.
Partant de cette, Taylor construit son système. Afin d'exploiter au mieux le désir de l'homme de gagner plus
d'argent, on le paiera au prorata de son rendement. A l'entreprise d'organiser elle-même le travail demandé à ses
employés, de minuter leurs gestes, de décomposer les tâches et de déterminer les conditions d'augmentation des
rémunérations en fonction des résultats obtenus.
source : Jacques Barraux, l'entreprise, 6 avril 1993 (Texte adapté)

Document 2 : L'OST est un mode d'organisation qui se base sur les principes suivants :

- division sociale du travail : la séparation des tâches de conception, d'exécution et de contrôle. L'exécutant
ne doit pas avoir à réfléchir pendant le travail.
- division technique du travail : la parcellisation des tâches. Chaque tâche est découpée en opérations
élémentaires simples. Tout geste superflu est à éliminer.
- chronométrage des opérations à exécuter permet de fixer le temps à respecter par le salarié. Tout geste
inutile doit être éliminé.
Document 3 : L'APPORT
- spécialisation DE FORD
des travailleurs (1868-1947)
: chaque exécutant réalise toujours la même opération ce qui accroît en
principe son efficacité.
- contrôle strict de l'exécution du travail et attribution de primes de rendement aux travailleurs les plus
Mme K. rapides.
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source : Economie terminal STT Hachette technologie (2004)
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Document 3 :Ford voulait une voiture simple et facile à manier par des clients qui, et pour cause, ne savent pas
conduire. (...) La meilleure méthode pour construire des automobiles, expliquait-il à son conseil d'administration,
est la suivante : il faut que chaque véhicule ressemble exactement à l'autre, qu'elles sortent de l'usine toutes
semblables, comme deux épingles au sortir d'une usine d'épingles".

Son premier modèle T sortit donc le premier octobre 1908. Il devait en vendre des millions d'exemplaires jusqu'à
l'arrêt de la production en 1927. Henry Ford avait été impressionné par les usines à viande de Swift à Chicago et
notamment par un chariot suspendu transportant les carcasses d'animaux d'un ouvrier à l'autre.

En mai 1913, il utilisa une méthode similaire dans sa nouvelle usine de Highland Park. Elle fut d'abord appliquée
au montage des magnétos qui fournissent le courant pour l'allumage. Au départ, chaque ouvrier fabriquait un
magnéto. Le plus rapide y parvenait en dix-huit minutes. En divisant les tâches et en faisant circuler un tapis devant
les ouvriers, la durée de fabrication tomba à treize minutes. D'autres améliorations permirent de la réduire à cinq
minutes. Bientôt les voitures toutes entières furent fabriquées de cette manière ; puis est arrivé le temps d'une
voiture toutes les dix secondes.

source : Michel Dancourt, les Echos, 29-30 mai - Economie : documents et méthodes -Hachette technique-

Document 4 : Les conséquences économiques et sociales du Fordisme

Les gains de productivité permettent de diminuer le prix de vente : de 900 dollars en 1909 à 345 dollars en 1916,
d'où la multiplication des ventes, Ford détenant 60 % du marché américain en 1921, en ne laissant à ses concurrents
que le haut de gamme. En janvier 1914, Ford accorde la journée de huit heures et un salaire quotidien "five dollars
a day", alors que le salaire hebdomadaire moyen était de 11 dollars avec des journées de dix heures. Beaucoup
d'ouvriers, en effet, finissaient par quitter son entreprise en raison de l'aggravation et de la détérioration des
conditions de travail générée par la chaîne de montage.

En accordant une hausse substantielle de salaire, Ford espérait ainsi lutter contre le turn-over qui commençait à se
développer. En échange, il exige sobriété, ponctualité, respect de cadences élevées, absence de syndicats jusqu'en
1914. Il érige le fordisme en théorie économique : les hauts salaires créent un débouché pour la production de
masse, les intérêts des patrons coïncident alors avec ceux des salariés.

Source : D'après le dictionnaire d'histoire, d'économie, de finance et de géographie, op. cit. sciences économiques et sociales échaude maison
Nathan

Document 5 : L'école des relations humaines


1° Les origines de la théorie et ses apports
Les travaux de E. MAYO sont incontestablement le point de départ de cette école. Il s'agissait de
mesurer l'impact sur la productivité du travail d'un groupe, des variations d'environnement telles que la
lumière, le bruit, le temps de pause... mais aussi le versement de primes...
Le premier effet est le constat qu'il n'existe pas de relation directe entre l'augmentation de la
productivité et les variations des revenus distribués ou encore les modifications des conditions de
travail. En revanche, l'élément principal pouvant expliquer que la productivité augmentait au sein du
groupe se résumait à l'attention, la vigilance, apportées aussi bien par la direction de l'entreprise que
par les chercheurs à l'ouvrier. Il s'agit de la mise en évidence de l'importance des relations sociales
dans le travail et du rôle des relations interpersonnelles dans le groupe ;
Le deuxième effet est la constatation que le groupe lui même parvient à se créer des normes qui
s'appliquent à tous.

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2° Les prolongements de cette école


Les apports de A. Maslow : Il s'intéresse plus particulièrement à la satisfaction des besoins des
individus et établit qu'il existe une hiérarchisation de ceux-ci. Ainsi, il définit cinq catégories de
besoins : 1) besoins physiologiques 2) besoins de sécurité 3) besoins d'appartenance 4) besoins
d'estime 5) besoins d'accomplissement.
Ces hiérarchisés doivent être pris en compte par l'organisation. Un besoin de niveau 2 ne peut être
satisfait que si ceux du niveau 1 le sont totalement.
Les apports de M. Gregor : Il distingue et oppose deux théories :
* La théorie X suppose le comportement suivant de l'individu au travail : il a une aversion pour le
travail lui-même, il éprouve le besoin d'être dirigé car il ne prend pas d'initiatives et évite les
responsabilités ; il est peu ambitieux ; un système de contrôle de type "carotte-bâton" le stimule pour
atteindre des objectifs fixés par l'organisation.
* La théorie Y suppose à l'inverse un comportement tout autre de l'individu au travail il n'y a pas
d'aversion pour le travail, il est apte à faire preuve de créativité et à y prendre des responsabilités, il
s'investit à condition d'y recevoir des récompenses.
Aujourd'hui, les organisations tendent à privilégier les modes de gestion des ressources humaines liées
à l'application de la théorie Y. L'entreprise devient de plus en plus souple, moins formelle, elle met en
place des politiques de participation à la prise de décision, décentralise les responsabilités.
Les apports de F. Herzberg : Il distingue deux types de facteurs susceptibles d'exercer une influence
sur le comportement de l'homme au travail : Facteurs de motivation au travail (réalisation de soi, les
responsabilités, la promotion...) et facteurs d'insatisfaction (dits aussi facteurs d'hygiène) qui
correspondent aux conditions de travail, aux relations sociales, au salaire...
ces deux types de facteurs ne s'opposent pas. Répondre à des facteurs d'hygiène ne motive pas pour
autant les individus mais limite leur mécontentement.
Source : M. Reuzeau Economie d'entreprise, organisation, gestion et stratégie d'entreprise -
Edition Eska -

Questions :
1. Qu'est-ce que l'organisation du travail ? Montrer sa nécessité ?
2. Définir l'OST.
3. Énumérer ses principales caractéristiques.
4. Quelle est la conception taylorienne de l'homme au travail.
5. A partir des doc. 1 et 2, dégager les objectifs de l'OST.
6. Énumérer les dysfonctionnements engendrés par l'OST.
7. Ford a appliqué les principes de l'OST dans le domaine de la construction de voitures :
a. montrer comment.
b. évaluer en les conséquences sur la production
8. Dégager les raisons qui ont poussé Ford à augmenter le salaire de ses ouvriers.
9. En quoi consiste l'apport de Mayo ?
10. Expliquer, si c'est nécessaire par des exemples, chacun des besoins constituant la pyramide de
Maslow
11. Y'a t-il une relation de dépendance entre les différents besoins de Maslow ? (justifier)
12. Qu'est-ce qu'on entend par système "carotte-bâton".
13. D'après Gregor, comment peut-on passer d'un être de la théorie X à un être de la théorie Y ?
14. La satisfaction du besoin d'hygiène serait-il à lui seul capable de permettre une amélioration
des conditions de travail de la productivité ?

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Réponses :

1. L'Organisation du travail consiste à déterminer le rôle du travailleur dans le cadre du processus de


production en tant que créateur de valeur et en tant que personne sociale.

2. L'OST est un mode d'organisation du travail émanant de l'école classique à partir de 1910 (Taylor)
dont l'objectif est d'accroître la productivité de l'homme au travail : elle se base sur la motivation
pécuniaire et l'individualisme.

3. Voir principes de l'ost (Document 2)

4. Selon la conception taylorienne, l'homme au travail présente principalement deux caractéristiques


importantes :
 il est matérialiste car sa motivation principale est lucrative, d'où la mise en place de systèmes
de rémunération au rendement.
 il gagne en efficacité par la répétition des mêmes tâches d'où l'intérêt porté à l'analyse des
mouvements et des temps par l'ost ainsi qu'à la dissociation entre les activités, d'exécution et
de réflexion.

5. les objectifs de l'ost sont :

 l'élimination des temps morts (des hommes et des machines) ;


 l'augmentation des rendements (des hommes et des machines) ;
 la suppression du gaspillage des matières premières et donc l'amélioration de
l'efficacité de production.

6. Les dysfonctionnements nés de l'OST peuvent être expliqués ainsi : les salariés sont peu motivés par
un travail répétitif et monotone. Il en résulte :

 un taux d'absentéisme élevé, coûteux pour l'entreprise ;


 des départs nombreux de salariés si la conjoncture économique permet à ceux-ci de
trouver un autre emploi ;
 une faible qualité de la production préjudiciable à l'entreprise

7. a) En 1903, Henry Ford fonde la "Ford Motor Compagny". Il n'améliore pas la technique
automobile mais sa fabrication : Un modèle unique, la Ford T, fabriqué de 1908 à 15 millions
d'exemplaires grâce au travail à la chaîne mis au point en 1913. Sur des tapis roulants ou suspendus à
des crochets, les éléments de la voiture défilent devant les ouvriers spécialisés dans une tâche
minutieusement définie et chronométrée selon les principes du taylorisme (système de convoyage
automatique).

b) Ce système de convoyage automatique a permis :

 la réalisation de gains de productivité et donc une baisse de prix,


 la standardisation des produits et la fabrication à la chaîne en grande série,
 l'amélioration des salaires des ouvriers et donc du niveau de vie.

8. Ford décide d'augmenter le salaire de ses ouvriers :

 afin de lutter contre le turn-over et l'absentéisme.


 mais aussi afin de créer de nouveaux débouchés pour son entreprise en proposant des produits
moins chers que ceux des concurrents.

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9. Apport de Mayo : Mayo a mis en évidence l'impact des relations sociales dans le travail et des
relations interpersonnelles dans le groupe sur la productivité de l'ouvrier. De même, il a démontré
également que la variation des salaires et des constituants de l'environnement du travail n'ont pas une
influence directe sur la productivité.

10. Besoins constituant la pyramide de Maslow par des exemples :

 Besoins physiologiques : manger, boire, dormir...


 Besoins de sécurité : se réfugier, se couvrir par une police d'assurance, vivre en paix...
 Besoins d'appartenance : appartenir à une famille, un club, une classe sociale, ....
 Besoins d'estime : souhait d'être admirer par ses camarades, d'être récompensé par son chef...
 besoins d'accomplissement : espoir de réaliser son rêve après plusieurs années d'études...

11. Oui, il ya une hiérarchie dans l'accomplissement des besoins. Ainsi, il a été constaté qu'on ne passe
à un niveau supérieur de besoin qu'après la satisfaction du niveau immédiatement inférieur. Exemple :
On ne cherche pas à fonder une famille qu'après avoir assurer un emploi.

12. Carotte est synonyme de renforcement, motivation et récompense (exemples : primes,


promotions). Bâton est synonyme de punitions et de sanctions (exemples : prélèvements sur salaire,
mutation à un poste moins attrayant et plus pénible, dégradation à un échelon inférieur...).

13. L'être peut passer de la théorie X à la théorie Y lorsqu'il est motivé et lorsqu'il sent qu'il participe
effectivement à la gestion de l'entreprise et à la prise de décision.

14. La satisfaction des besoins d'hygiène n'est pas suffisante pour espérer une augmentation de la
productivité. Il faut également satisfaire d'autres besoins (promotion, prime, estime...)

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Selon l'approche sociologique, l’entreprise est une cellule humaine qui regroupe trois principaux
acteurs à savoir :
 Les apporteurs de capitaux,
 les dirigeants
 et les salariés
Ces acteurs ont des objectifs et des stratégies individuelles différentes. En effet, les apporteurs
de capitaux cherchent avant tout la rentabilité de leurs placements. Leur but est de garantir leurs gains
et si possible les augmenter.
Les dirigeants, quant à eux, cherchent à garantir leur place et à élargir leur pouvoir (capital et
organisation).
En ce qui concerne les salariés, leur logique est l’épanouissement et la sécurité de l’emploi. Ils
ont pour but de garantir leur emploi, si possible en réalisant un travail intéressant dans de bonnes
conditions matérielles et psychologiques.
Pour que l’entreprise puisse fonctionner, compte-tenu des stratégies individuelles élaborées
par les 3 acteurs identifiés, il faut donc un consensus ou un compromis organisationnel.

EXERCICE :
Engagements, espoirs, rêvesAlain Godard et Vincent Lenhardt, éd. Village mondial
Alain Godard, membre du comité exécutif de Rhône-Poulenc, et Vincent Lenhardt analysent une expérience de
management réussie : le redressement du groupe Rhône-Poulenc Agro entre 1993 et 1996, grâce à une refonte de
l’organisation autour de trois idées clés : décentralisation, responsabilité et autonomie. On n’apprendra sans
doute rien de nouveau sur les théories des organisations, mais il ressort de ce témoignage plusieurs idées fortes :
il n’y a pas de recettes de management directement applicables partout ; aucun changement d’organisation ne
peut se faire sans la collaboration du personnel ; les réductions massives d’effectifs ne sont pas la solution clé en
main qui permet de sortir des crises que peuvent connaître les grandes entreprises. Comme l’indiquent les
auteurs, « ce livre s’adresse à tous ceux qui sont convaincus que la richesse et le potentiel humains sont
largement inexploités dans nos entreprises, que l’économique et le social se nourrissent l’un l’autre et sont
indissociables ».

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Module 1 : Introduction au management Lycée ALKHANSAA

Daniel ARONSSOHN
Alternatives économiques, n° 173, p. 76
Questions
1. Y a-t-il une recette magique pour diriger les entreprises ?
2. Quelles sont d’après les auteurs les trois idées clés ?
3. Quel est l’élément qui semble incontournable ?
Réponses
1. Le management des entreprises est de plus en plus complexe du fait de la modification de l’environnement.
2. Les trois idées clés relevées par l’auteur sont :
– la décentralisation,
– l’autonomie,
– la responsabilisation.
3. L’élément incontournable est l’homme puisqu’il faut utiliser cette richesse en lui donnant autonomie,
responsabilisation et possibilité d’intervention par la décentralisation.

EXERCICE 1 :

Soit une économie constituée de 3 branches A, B et C. On vous communique les informations


suivantes relatives à une année d’activité :

La branche A, regroupant les entreprises dont l’activité est la pêche maritime a réalisé une
production globale 10 000. Cette production a été vendue pour 80 % à B et pour 20 % sur le marché
des biens de consommation finale.

En plus des achats à A, B importe 3 000 des matières premières.

La production de B est de 15 000 entièrement vendue à C.

La branche C achève la transformation des produits achetés à B et réalise une production de 20 000
dont 50 % sont exportés et 50 % sont vendus sur le marché de biens de consommation.

L’administration a distribué 1 000 de traitements et salaires.

NB. : Tous les chiffres sont en millions de DH.

Ce que vous devez faire  : Calculez :

- la VA de A, B et C,
- la PIB de l’économie,
- le PIB de l’économie.

EXERCICE 2 : On vous donne des informations pour calculer les valeurs ajoutées pour deux
entreprises : l’entreprise A (entreprise commerciale) et l’entreprise B (entreprise industrielle) pour
l’année en cours :

Eléments de calcul A B
Ventes de marchandises 600 000,00 -
Ventes de produits finis - 530 000,00
Production stockée - 150 000,00
Production faite par l’E/se pour elle-même - 120 000,00
Achat d’eau et d’énergie 12 000,00 28 000,00

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Achat de matières consommables 17 000,00 32 000,00


Location 36 000,00 74 500,00
Frais de télécommunication 8 000,00 18 000,00
Transport 7 500,00 11 000,00
Entretien et réparation 22 000,00 16 000,00
Salaires 99 000,00 220 000,00
Cotisations sociales 29 000,00 45 000,00
Charges financières 6 500,00 9 500,00
Impôts sur les sociétés 127 000,00 120 000,00
Dividendes aux associés 180 000,00 80 000,00

Ce que vous devez faire :

1. déterminez la production, la consommation intermédiaire et la valeur ajoutée pour chacune


des deux entreprises
2. représentez dans un tableau la répartition de la VA des E/ses A et B (en valeurs absolues et
en valeurs relatives).
3. représentez graphiquement les résultats de vos calculs.
4. interprétez

Exercice N° 3 :

Tableau A :

PIB aux prix courants (en millions de DH) 2010 2011


- Activités primaires 105.534 114.866
- Activités secondaires 204.075 224.556
- Activités tertiaires(*) 378.113 402.997
Le PIB marchand
Administrations publiques 76.309 60.188
PIB
Source : rapport de Bank Al Maghrib 2011

(*) y compris les services non marchands fournis par les administrations publiques.

Questions :

- calculer le PIB marchand et le PIB pour les années 2010 et 2011


- Quel est le taux de croissance enregistré en 2011.
Tableau B :

PIB aux prix courants (en millions de DH) 2011 %


- Activités primaires
- Activités secondaires
- Activités tertiaires
Le PIB marchand
Administrations publiques
PIB
Questions :

- Calculez la part relative de chaque secteur d’activité du PIB en 2011.


- Représentez les résultats graphiquement.

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- Interprétez.

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