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M Rakotondravahmialisoao - Espa - Ing - 02
M Rakotondravahmialisoao - Espa - Ing - 02
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE
D’ANTANANARIVO
Département MINES
Promotion 2001
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE
D’ANTANANARIVO
Département MINES
Membres du Jury :
REMERCIEMENTS
Nous rendons grâce à Dieu qui a veillé sur nous tout au long de nos années d’études.
Nous voudrions exprimer, à travers ces quelques lignes, nos remerciements les plus vifs et témoigner notre gratitude :
à Monsieur RANDRIANOELINA Benjamin, Directeur de l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo, et à
travers lui tous les enseignants et personnels administratifs de cet établissement ;
à Monsieur RASOLOMANANA Eddy, Chef du Département Mines, qui assure le bon déroulement
des enseignements au sein de notre filière ;
à Messieurs RANDRIANJA Roger et RASOLOMANANA Harizo qui nous ont dirigé sans relâche et ont fait part
de leurs expériences durant l’élaboration de ce travail ;
à Messieurs RAKOTONINDRAINY et RANDRIANARIVELO Frédéric qui ont voulu accepter de faire partie
des membres de jury malgré leurs nombreuses occupations.
Nous tenons également à remercier tous les personnels de la Direction de la Météorologie et de l’Hydrologie
d’Ampandrianomby et tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à l’élaboration de ce travail. Que tous trouvent ici le
témoignage de notre reconnaissance.
INTRODUCTION GENERALE
Le souci de la dégradation de l’environnement constitue une préoccupation évidente dans
toute activité, tant dans le milieu urbain que rural ; « l’exploitation des argiles pour la fabrication de terres
cuites » en fait partie.
En effet, depuis quelques années, la fabrication artisanale de briques et de tuiles en terre cuite n’a
cessé d’augmenter en nombre. Ainsi, conscients des diverses conséquences qu’elle pourrait engendrer, plus
particulièrement sur le plan biophysique et socio-économique, nous avons jugé primordial d’entreprendre
une Etude d’Impacts sur l’Environnement du projet. Une telle étude permettrait de prévoir les impacts les plus
significatifs, positifs et négatifs, de la briqueterie-tuilerie artisanale et d’apporter des mesures pour prévenir,
réduire et si possible compenser les effets négatifs de l’exploitation.
D’une manière générale, notre étude est centrée sur les briqueteries artisanales s’implantant sur
les rives de l’Ikopa, entre la région d’Ambohimanambola et d’Ambohitrimanjaka. Pour son aboutissement,
nous avons effectué des recherches bibliographiques afin de connaître la région et les caractéristiques de
l’argile. Parallèlement à cette étude, des enquêtes sur terrain ont été réalisées pour connaître la méthode et
pratiques traditionnelles de la préparation des pâtes et de la production des terres cuites.
Le contenu de cette étude met globalement en exergue six parties distinctes:
(i) la première comprend des rappels généraux sur les études d’Impacts sur l’Environnement ;
(ii) la deuxième décrit le projet de briqueterie en présentant les activités liées à la fabrication
de type artisanal;
(iii) la troisième porte sur la description du milieu récepteur et ses composantes en présentant
les conditions environnementales de base;
(iv) la quatrième traitera l’analyse et l’évaluation des impacts liés à l’environnement ;
(v) la cinquième nous proposera les mesures envisagées pour atténuer les effets de l’exploitation ; et
(vi) la sixième propose un plan de gestion environnementale permettant de suivre et de contrôler
le comportement des différentes composantes du milieu récepteur après exploitation.
Définition
Sont sensibles, entre autres, les zones sujettes à érosion présentant une vulnérabilité caractérisée par une perte visible ou reconnue du
sol et/ou du sous-sol susceptible d’être aggravée et/ou accélérée par les activités humaines.
Délimitation
Sont incluses dans les zones sujettes à érosion toutes régions présentant des signes extérieurs de dégradation telles que les lavaka,
les mouvements de masse (affaissement, éboulement) dont l’analyse des caractères pédologiques, géomorphologiques,
pluviométriques, et des couvertures végétales confirmeront ou non les caractères de vulnérabilité et ce, tout en se référant aux données
relatives à l’érosion et à la conservation des sols se trouvant dans les documents utilisés dans le cadre du Plan National d’Actions
Environnementales (PNAE).
• Loi n° 99.022 du 19 Août 1999 portant Code minier
• Décret n°2000-170 du 15 Mars 2000 fixant les conditions d’application de la loi n° 99.022 portant Code minier
• Arrêté interministériel n° 12032/2000 du 06 Novembre 2000 sur la réglementation du secteur minier en matière de
protection environnementale
GENERALITES
Par définition, la briqueterie est le lieu ou l’usine de fabrication de produits en terre cuite comme les briques et les tuiles.
Cette fabrication peut se faire d’une façon traditionnelle ou industriellement. Pour notre part, nous allons seulement baser notre étude
sur la méthode artisanale.
Les briqueteries artisanales d’Antananarivo se trouvent essentiellement sur les marais et les rizières. La plupart des briquetiers
louent des terrains à l’Etat ou à des propriétaires terriens particuliers. Dans la région d’Ambohimanambola, les familles des briquetiers
sont souvent propriétaires. La fabrication de briques est, pour elles, saisonnière car leurs activités se terminent dès que le niveau de
leur rizière atteint un niveau permettant à l’eau d’y pénétrer.
A titre de rappel, la production de briques est saisonnière. En général, elle commence dès que la saison de pluie s’arrête, c’est-
à-dire vers le mois de mai. Les premières pluies du mois de septembre annoncent la fin de la saison de production.
HISTORIQUE
La fabrication des premières briques moulées remonte à la fin du Ve millénaire avant Jésus-Christ. En ce temps, elles étaient
encore non cuites. Aux alentours des années 3000 ou 4000 avant Jésus-Christ apparurent les premières briques en terre cuite.
Ces dernières ont remplacé les briques non cuites ; néanmoins, elles sont encore utilisées notamment dans le tiers-monde.
La cuisson était réalisée soit dans des moules à l’air libre, soit dans des fours primitifs. Mais, en 1859, l’ingénieur autrichien
F. Hoffmann créa un Four à feu continu permettant de réduire jusqu’à 70% l’énergie utilisée lors des fabrications artisanales.
[RAMIARISENDRA Lydia Véronique, Septembre 1997 page 7]
Pour le cas de Madagascar, la briqueterie-tuilerie artisanale date de 1937. La première briqueterie a été implantée à
Ambohitrabiby Mantasoa par Jean Laborde. A la fin du XXe siècle, de nombreuses briqueteries artisanales se sont apparues et se sont
installées dans les environs d’Antananarivo. Actuellement, leur nombre ne cesse d’augmenter.
Constituants Teneur
Silice (SiO2) 35 à 80%
Alumine (Al2O3) 8 à 25%
Oxyde de fer (Fe2O3) 2 à 8%
Oxyde de titane (TiO2) 0.3 à 2%
Chaux (CaO) 0.5 à 15%
Magnésie (MgO) 0 à 3%
Soude (Na2O) 0.1 à 1%
Potasse (K2O) 0.5 à 4%
Anhydride sulfurique (SO3) 0 à 3%
Pertes au feu 3 à 18%
Source : Notes sur la fabrication de briques et tuiles en terre cuite » par RANDRIANJA Roger – RASOLOMANANA Eddy –
«
(1) Origine
Les argiles ou roches argileuses peuvent être soit d’origine éluvionnaire, soit d’origine alluvionnaire.
• Gisement éluvionnaire
Les argiles proviennent de l’altération des roches cristallines sous-jacentes et sont constituées de kaolins et des latérites.
Ce sont des argiles résiduelles.
• Gisement alluvionnaire
Elles sont dues au transport éolien et hydrologique des minéraux argileux avec d’autres minéraux. Elles résultent donc
des associations de ces minéraux argileux (kaolinite, illite, chlorite, …) avec d’autres minéraux (quartz, mica surtout muscovite, minéraux
accessoires contenant du Fe, Ti, Mg, …) dans des proportions les plus diverses. Ce sont des argiles sédimentaires formant des roches
stratifiées.
(2) Caractéristiques
• Couleur
La couleur des argiles varie selon ses impuretés. Elle peut être jaune, brune ou grise, mais aussi blanc, rouge, vert ou même
noir.
• Propriétés physico-mécaniques
a) La consistance de l’argile dépend en grande partie de sa teneur en eau. Une argile complètement détrempée est
liquide à l’opposé des argiles desséchées qui se comportent comme des solides. Nous en rencontrons également qui sont des pâtes
plastiques, c’est-à-dire qui ont la capacité de varier leur forme sans rupture ni fissuration sous l’effet des forces extérieures et de garder
la forme ainsi acquise après décharge. C’est pourquoi nous distinguons trois états dans la consistance des argiles : liquide – plastique –
solide. Pour avoir de bons sols, il faut que :
- sa limite de plasticité WP varie entre 12 à 22%
- sa limite de liquidité WL soit comprise entre 30 à 35%
- son indice de plasticité IP comprise entre 7 à 18%
Remarques
Par définition, la limite de liquidité est la teneur en eau au-dessus de laquelle l’argile se comporte comme un semi-liquide et
s’écoule sous son propre poids. La limite de plasticité est la teneur en eau au-dessous de laquelle l’argile perd sa plasticité et devient
friable. Ces deux limites dénommées limites d’Atteberg ont été définies en 1911 par l’agronome suédois Atteberg et précisées ensuite
par un professeur américain Casagrand.
Ainsi, les limites d’Atteberg sont des teneurs en eau conventionnelles qui définissent l’état d’une argile ( voir figure ci-dessous).
Figure 1 : Limites d’Atteberg
WP WL
Pour l’indice de plasticité, on l'obtient en faisant la différence entre la limite de liquidité et la limite de plasticité. D’où la relation :
I P = WL - W P
b) L’argile a la propriété de subir un retrait élevé lors du séchage et de la cuisson.
La chaleur provoque des modifications de masse volumique, de porosité, de dureté et de dimensions. Elle provoque également
des déshydratations, des décompositions et des combinaisons qui modifient les propriétés comme suit :
- jusqu’à 200°C environ, évacuation de l’eau résiduelle de séchage ;
- de 200 à 450°C, décomposition des matières organiques ;
- de 450 à 650°C, destruction des minéraux argileux avec départ de l’eau de constitution ;
- de 650 à 750°C, décomposition du carbonate de chaux pour les argiles calcaires ;
- au-delà et jusqu’à la température de cuisson, les fondants contenus dans la terre entrent en réaction et communiquent aux produits
leurs qualités mécaniques définitives ; ce phénomène s’appelle le grésage, qui s’accompagne d’une baisse de porosité du tesson et
le plus souvent de l’apparition d’un retrait (retrait de cuisson de 0.5 à 3% environ par rapport à la longueur sèche).
Il est à noter qu’un phénomène de retrait se définit par le changement de dimensions d’un corps séché.
c) A l’état sec, les argiles sont onctueuses et happent à la langue.
RESSOURCES HUMAINES
L’emploi de briquetier se succède traditionnellement de père en fils. C’est pourquoi la plupart des ouvriers sont des membres de
la même famille.
Actuellement, le nombre de briquetiers augmentent surtout durant la période de production à cause des immigrés venant
des campagnes voisines d’Antananarivo qui s’ajoutent aux briquetiers résidents. Dès que la saison s’achève, ils repartent en attendant
la prochaine saison d’exploitation.
Concernant les artisans briquetiers proprement dits, ce sont les gens ayant un niveau intellectuel assez faible et un niveau de
vie assez bas qui pratiquent la briqueterie artisanale ; mais il y a quand-même des exceptions. Ils n’ont pas suivi des formations mais au
fur et à mesure d’y travailler, ils acquièrent de l’expérience.
Pour la fabrication de briques, deux ouvriers suffisent ; c’est seulement lors de l’enfournement qu’ils ont besoin d’aide. Ils
travaillent toute la journée et mangent sur place. Pendant que les hommes travaillent, les femmes et les enfants effectuent sur place les
travaux ménagers tels que la cuisine et la lessive.
Remarques
L’opération d’extraction est effectuée avec des angady, sorte de bêche à lame moins large et longue et à longue manche.
Le transport est inutile pour la production artisanale de briques et de tuiles parce que la décharge et le lieu de fabrication se
trouvent à côté du chantier d’extraction.
Préparation de la pâte
Stockage de la pâte
Façonnage
Séchage
Cuisson
2.4.3.a. Briques
(1) Préparation de la pâte
La préparation de la pâte pour briques se fait à l’aide d’un angady servant à mélanger et à émietter les mottes d’argiles.
Une série de piétinements accompagne cette opération et ce, pour avoir une pâte homogène adéquate à la fabrication de briques et
un gain de temps.
De temps en temps, il est nécessaire d’arroser la pâte pour avoir une meilleure qualité.
• Broyage
Le but du broyage est de réduire les gros morceaux d’argiles en fragments de plus en plus petits. Pour rendre efficace
le broyage, il est nécessaire de les casser par choc entre-eux ou avec une bêche ou une tige métallique communément appelée
anjamby.
• Dosage
Le dosage classique des artisans briquetiers pour la préparation de la pâte présente 1/3 de lohantany et 2/3 de tanimanga
(dosage volumique), quelque soit la plasticité de l’argile.
Il est à noter que le dégraissant qu’ils utilisent est la latérite.
• Mélange et quartage
Après avoir mélangé l’argile et le dégraissant, la pâte sera étalée sur une surface plane pour y verser de façon continue du
sable fin. Cette opération est suivie d’un battage et d’un rassemblement de la pâte en la piétinant.
• Gâchage et malaxage
Le gâchage consiste à additionner de l’eau dans la pâte pour la rendre molle, semi-molle ou ferme, selon la quantité de l’eau.
Cette opération s’arrête lorsque la pâte atteint la consistance voulue.
Le malaxage est caractérisé par une série de piétinements et de battage à l’angady jusqu’à l’obtention d’une répartition
homogène du mélange.
(3) Façonnage
Le façonnage est une opération permettant à la pâte d’avoir la forme voulue en épousant la forme du moule. Il est effectué
généralement par une équipe de deux hommes.
• Moule
Notons qu’il est nécessaire dans la fabrication du moule de tenir compte des retraits de la pâte après séchage et cuisson.
Ainsi, le moule est un cadre en bois constitué d’assemblage de quatre planchettes de 10mm d’épaisseur en formant
3
un parallélépipède rectangle vide. Ses dimensions internes (longueur, largeur, hauteur) sont respectivement (220 x 100 x 100)mm .
Les planchettes des grandes faces sont prolongées de 10mm sous forme d’oreilles à travers desquelles passent deux petites tringles en
bois servant à faciliter le démoulage. Les dimensions externes réelles du moule sont alors (240 x 100 x 100)mm3. Ce moule est
dénommé par les artisans vatam-biriky.
Ce moule est installé sur une petite tablette de dimensions (240 x 120)mm² et d’une épaisseur d’environ 10mm, plombée
rectangulairement à l’aide d’un support en bois rond de 800mm de hauteur et fixée au sol. Cette tablette constitue le fond du moule et
est inclinée de 14° environ.
Outre le caisson et le fond du moule, il y a encore une pièce manquante : c’est le couvercle du moule, dénommé aussi tsindry
kely. C’est une planchette à deux oreilles dont les dimensions, en longueur et en largeur, correspondent à celle de l’intérieur du moule et
dont l’épaisseur est environ 10mm.
• Mise en moule
Avant chaque remplissage, le moule est plongé dans un récipient rempli d’eau et le fond du moule saupoudré de sable ou de
chamotte broyée. L’artisan projette dans le moule deux poignées de pâte (l’équivalent du volume du moule), comprime légèrement puis
racle la face supérieure à l’aide de la paume de la main.
• Démoulage
Après la mise en moule, la brique est extraite de son moule et déposée soigneusement sur l’aire de séchage. Pour cela,
un deuxième ouvrier déplace légèrement le moule suivant l’horizontale puis le retourne en gardant une certaine inclinaison par rapport à
la verticale. Puis, il le renverse de nouveau en prenant bien soin de le déposer bien à plat sur l’aire réservée à cet effet.
Pour le démoulage, il pose le couvercle sur le moule et retire le cadre en s’appuyant sur les deux oreilles du tsindry kely.
(4) Séchage
Dans le cas d'une production artisanale, l’aire du séchage est située près du lieu de fabrication.
Habituellement, les briques sont rangées parallèlement avec un petit espacement. Le séchage se fait à l’air libre, au contact de
la chaleur du soleil, du vent et de la pluie. Ainsi, la durée du séchage dépend alors de l’état hygrométrique de l’air et des conditions
climatiques ; elle varie alors de quelques jours à plusieurs semaines.
2.4.3.b. Tuiles
(1) Préparation de la pâte
La préparation de la pâte pour la fabrication de tuiles est à peu près la même que celle des briques. La différence est que
l’argile utilisée doit être plus plastique que celle des briques et qu’il faut battre de plus en plus fort la pâte et ce pendant une durée assez
longue.
Pour avoir une pâte plus plastique que celle utilisée pour les briques, en plus des argiles et du dégraissant, les matières
premières doivent renfermer suffisamment de fondant pouvant être du calcaire ou du magnésien. Cependant, le taux de la chaux ne doit
pas dépasser 6 à 8% sous peine d’avoir des tuiles difficiles à cuire.
Pour le battage, l’ouvrier doit utiliser un anjamby. Les pâtes déjà battues sont divisées en tranches aussi minces que possible et
rebattues jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de morceaux d’argiles vierges. La durée de battage d’une pâte pour 400 tuiles de type normal est
environ de 3 heures.
(3) Façonnage
• Le moule
Le moule à tuiles est fabriqué en cadre métallique muni d’un anneau servant à faciliter le manœuvre de l’ensemble. Derrière
le moule, il y a deux languettes complémentaires des deux petits trous rectangulaires du fond du moule.
En effet, la fabrication de tuiles utilise aussi un fond de moule, d’où la ressemblance entre la fabrication de briques et de tuiles.
Cette ressemblance se voit surtout sur la disposition et la construction du fond du moule avec son support. La seule différence réside sur
l’existence des deux petits trous rectangulaires sur le fond du moule à tuiles pour la réalisation des tenons.
• Le moulage
Pour la mise en moule, comme pour la fabrication des briques, il faut d’abord saupoudrer légèrement du sable la table à moule
et tremper le moule dans l’eau. Après l’avoir déposé à plat sur la table, le mouleur prend la pâte molle déjà préparée et la projette dans
le cadre à moule. Une compression par la paume de la main suit cette projection pour en épouser la forme. Pour enlever l’excédent de
pâte, le mouleur racle deux ou trois fois la surface extérieure du moule par un feuillard métallique en laissant toutefois la pâte rugueuse
et assez inégale. Afin de la rendre parfaitement lisse, il faut y répandre quelques gouttes d’eau et donner un dernier coup de raclette.
• Le démoulage
Le moulage étant fini, il ne reste plus qu’à extraire la tuile dans son moule. Pour cela, l’ouvrier saisit par une main le petit
anneau et relève vivement le moule plein de pâte molle en la soutenant par l’autre main pour qu’elle ne s’échappe du moule.
Après le transport vers le lieu de séchage préalablement préparé, l’ouvrier dépose soigneusement le moule et la pâte s’y
échappera par gravité.
(4) Séchage
Après une dessiccation de un ou de deux jours sur l’aire de séchage, l’ouvrier redresse les arêtes et perce les trous de fixation
au cas où les tuiles n’auraient pas de tenons de fixation incorporés à la masse.
Le redressement des arêtes ou parage se fait en reprenant la tuile, déjà un peu résistante, et la replace sur la planchette ;
s’armant d’une sorte de battoir aplati sur une face et muni d’une poignée, l’artisan tuilier aplanit les grandes faces et régularise à petits
coups la tranche du pourtour de la tuile. Il empile ensuite les tuiles suivant l’arête longue par rangées parallèles et légèrement inclinées.
Cette disposition est maintenue jusqu’à la fin du séchage.
Pour éviter l’écrasement, la déformation et les fentes des premières rangées sous la charge, les nouvelles rangées ne sont
montées qu’après une certaine dessiccation des précédentes.
2.4.3.c. La cuisson
La cuisson est l’opération finale et décisive de la fabrication de briques et de tuiles en terre cuite préalablement façonnées. A
la fin du séchage, les produits n’ont pas encore acquis leurs véritables qualités. A la sortie du four, ils sont devenus résistants et
les propriétés de l’argile sont complètement modifiées.
La cuisson se fait de la manière suivante :
• l’enfournement
• la mise à feu et la conduite de la cuisson
• le défournement
Les caractéristiques des fours traditionnels dépendent des combustibles utilisés et des produits à cuire.
(1) L’enfournement
L’enfournement consiste à monter le four et à y mettre les produits à cuire.
Les tuiles sont placées à la partie supérieure du four pour ne pas les abîmer.
Pour ce type de four, les combustibles utilisés sont seulement les bois.
• Combustible tourbe
Avant de remplir les lavak’afo, les tourbes sont allumées avec du charbon ou de la bouse de vache séchée.
Le four à tourbe est constitué de deux foyers à différents niveaux. L’un, à la base, est destiné à cuire les produits jusqu’à mi-
hauteur du four. L’autre foyer, situé à mi-hauteur du four, est consacré pour la cuisson des produits de la moitié supérieure.
Les couches de tourbes entre les briques seront allumées grâce aux tourbes déjà allumées dans les lavak’afo. L’allumage dure
alors environ 3 heures et la cuisson persiste pendant 20 jours.
En respectant une bonne courbe de cuisson, il n’apparaît aucun surcuit. Le pourcentage des incuits varie de 5 à 7%.
• Combustible bois
Le four est allumé avec des branches d’arbres lesquelles sont brûlées par du foin et sont alimentées au fur et à mesure par
d’autres branches en les faisant croiser.
D’ordinaire, l’alimentation en bûche se fait pendant 12 heures ; les voûtes seront ensuite bouchées en laissant les combustibles
s’épuiser. Pour les fours recouverts d’herbes sèches, l’allumage est terminé lorsque des fumées y apparaissent.
La durée de cuisson est d’environ 4 jours. Le pourcentage de surcuits est de 0.25 à 1% et celui d’incuits de 2 à 7%.
Remarque
La majorité des artisans briquetiers utilise la tourbe comme combustible pour réduire au minimum le coût de production.
Les combustibles bois sont, par contre, les moins utilisés à cause de leur prix élevé.
(3) Le défournement
La cuisson étant terminée, le four ne sera pas encore démonté ; il faut le laisser se refroidir.
Le refroidissement devra s’effectuer très lentement. Pour cela, les ouvertures des foyers devront être obturées assez
grossièrement par des briques cuites. Le four restera donc totalement fermé pendant 4 à 5 jours. Pour sa réouverture, les ouvriers
commencent par évacuer les foyers avant de procéder au démontage total.
Le défournement s’opère alors en sens inverse du montage du four. Il s’effectue de haut en bas en enlevant d’abord
la couverture du sommet, ensuite en démolissant les murs et enfin en récupérant les produits ainsi cuits.
ASPECTS ECONOMIQUES
BUT DE PRODUCTION
La briqueterie artisanale a pour but de produire des terres cuites.
En effet, un couple d’ouvriers produisant en moyenne 700 à 800 briques pleines par jour les vend aux environs de 100 francs
Malagasy l’unité (pour les produits cuits) et à 6 francs Malagasy les produits crus séchés.
Du point de vue normes, les briques et tuiles artisanales sont loin d’être dans les normes. Les ouvriers n’effectuent aucune
analyse avant d’utiliser les argiles et aucune étude n’est faite concernant la proportion de dégraissant utilisé. L’insuffisance du temps de
pourrissage, la condition de séchage et de cuisson diminuent aussi la qualité des produits.
Malgré ces problèmes, les produits en terre cuite artisanaux sont très vendus. Les clientèles visées sont les constructeurs de
bâtiments. En effet, la majorité des entrepreneurs et des particuliers les achètent pour ses constructions.
MILIEU PHYSIQUE
Le milieu physique englobe le domaine de la climatologie, de la météorologie, de la géologie, de la géomorphologie, de
la pédologie et des eaux.
DELIMITATION GEOGRAPHIQUE
Le bassin versant de l’Ikopa est limité à l’Est par la ligne de crête de la falaise d’Angavo, qui le sépare de la rivière Mangoro. Au
Sud, sa limite est constituée par le Massif de l’Ankaratra qui culmine à 2 643m par le Tsiafajavona. Il est situé à une altitude moyenne de
1300m et représente une superficie de 4 290km².
Dans son parcours, la rivière Ikopa traverse la plaine d’Antananarivo du Sud-Est dans la région d’Antelomita (ayant une altitude
de 1 400m, une latitude 18°50’Sud et une longitude 47°20’Est) au Nord-Ouest dans la région de Mahitsy (de latitude 19°05’Sud, de
longitude 47°40’Est et d’altitude de 1 300m), en passant par la station d’Ambohimanambola (18°56’43’’Sud – 47°35’56’’Est et située à 1
254m d’altitude), la station d’Anosizato (18°56’17’’Sud – 47°29’57’’Est) et la station du pont de Mahitsykely (18°51’47’’Sud –
47°27’29’’Est et de 1 250m d’altitude).
Notre zone d’étude se limite seulement aux environs immédiats de l’Ikopa entre la région d’Ambohimanambola et celle
d’Ambohitrimanjaka.
Les rives de l’Ikopa sont caractérisées par une forte densité humaine et un degré prononcé d’occupations des sols.
Actuellement, elles sont occupées en grande partie par des rizières et sont sièges de nombreuses briqueteries. Lz figure suivante
délimite les principales zones d’exploitation.
ANDRANOVAKY
DRAPETO
CITE 67HA
ANDOHATAPENAKA
BEM ASOANDRO
AMBOHIJAFY
ANOSIMASINA
AM BANILALANA
ONAHOATRA
AMBANIALA
AMPANGABE ILANIVATO
AM BODIRANO
CITE AMBOHIPO
ANOSIZATO
M ANDROSEZA
ANOSIZATO AND. M ANDIKANAMANA
ANKADINDRATOMBO
AMBOHIBAO
AM BODIRANO
ANDRONDRAKELY
ANKADIEVO
ANOSIM AHAVELONA
L’extraction de sables fluviaux et la lessive sont aussi deux des principales activités qu’abrite l’Ikopa. De ce fait,
elles jouent un rôle socio-économique certain ; néanmoins un certain nombre de problèmes se pose.
CONTEXTE CLIMATIQUE
Etant située dans la région d’Antananarivo, la rivière Ikopa ainsi que les marais environnants se trouvent dans la zone
climatique des hauts plateaux. Ils sont plutôt influencés par le régime de la mousson et se distinguent par un hiver frais et sec (Avril en
Octobre) et un été chaud et humide (Novembre en Mars).
Nous reproduisons ci-après les statistiques climatologiques d’Antananarivo durant ces trois dernières années (1998 à 2000)
recueillis auprès de la Direction de la Météorologie Nationale d’Ampandrianomby Antananarivo.
Tableau 3 : Températures mensuelles à Antananarivo durant ces trois dernières années (en °C et 1/10)
La température moyenne mensuelle est calculée à partir de la relation : Tmoy = (Tx + Tn) / 2
A Antananarivo, durant les trois années d’observation ici rapportées, la température la plus élevée dépasse 30°C et s’observe
surtout entre le mois d’Octobre et d’Avril. Par contre, la température la plus basse peut descendre jusqu’aux environs de 8 à 7°C surtout
de Juin en Août.
année janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc total/an
1998 47.8 34.1 45.1 71.3 49.3 64.8 55.3 69.9 56.9 83.4 121.7 72.6 772.2
1999 74.1 70.0 61.9 77.0 76.8 84.6 69.5 87.2 76.9 77.7 96.1 97.3 949.1
2000 88.8 55.7 68.1 85.6 87.3 74.8 55.8 68.6 95.4 115.6 80.3 74.5 950.5
Source : Service Central de la Météorologie d’Ampandrianomby (S.C.M)
année janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc moy/an
1998 76 80 74 73 72 74 75 73 72 67 64 73 72,75
1999 79 77 78 73 74 69 74 70 69 67 70 72 72,67
2000 76 80 79 72 73 75 75 73 72 70 71 80 74,67
En général, l’humidité relative de l’air varie entre 67 et 80% et l’humidité relative moyenne annuelle se situe entre 65 et 75%.
Le minimum annuel est observé, le plus souvent, en Septembre ou Octobre où l’atmosphère est la plus sèche. Il croît très rapidement en
Novembre et Décembre avec l’arrivée des premiers orages.
L’écart entre les moyennes du mois le plus humide et du mois le plus sec est de l’ordre de 4% à 17 heures, 12% à 12 heures et
7% à 7 heures ce qui spécifie que l’air est donc humide.
mois janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc total
insolation 198.5 188.4 204.6 223.1 223.5 202.6 206.4 225.7 246.9 259.1 224.8 179.7 2583.3
Source : Service Central de la Météorologie d’Ampandrianomby (S.C.M)
La durée moyenne d’insolation pour Antananarivo varie donc entre 5 à 9 heures par jour. Elle est très faible en mois de
Décembre à cause du mauvais temps qui se manifeste durant cette période et maximale au mois d’Octobre.
Théoriquement, nous devrons avoir un ensoleillement plus grand en Février et en Mars puisque la durée possible est plus
grande en Février qu’en Octobre (12 heures 38 minutes contre 12 heures 26 minutes). Or, le mois de Février est un mois pluvieux d’où
une nébulosité plus importante qu’en Octobre, mois présentant un nombre plus grand de jours avec ciel clair et bien dégagé.
La station S.C.M a effectué des mesures pour Antananarivo de 1966 à 1985 et a publié le 2 Mars 1998 les valeurs normales de
la moyenne des vents mensuels.
Tableau 7 : Vitesses normales mensuelles des vents (en km/h)
mois janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc
vent moy 6 6 6 5 5 6 6 7 7 7 6 6
direction SE/E SE/E SE/E SE/E SE/E SE SE SE SE/E SE/E E E
vent max 65 79 94 86 54 58 54 97 58 79 97 65
Source : Service Central de la Météorologie d’Ampandrianomby (S.C.M)
La vitesse moyenne mensuelle atteint ses valeurs les plus élevées du mois d’Août en Octobre et sa plus faible valeur d’Avril en
Mai.
LA GEOLOGIE
La région d’Antananarivo, située en plein centre du socle cristallin, est constituée par :
• Une série paragneissique du Système du Graphite métamorphisée au cours de la première orogenèse majeure (2600 millions
d’années)
• Un complexe migmatito-granitique composé de granites migmatitiques et de migmatites granitoïdes et dû à d’importants
phénomènes de granitisation subits par les formations appartenant au Système du Graphite aux alentours de 500 millions d’années.
Les argiles sont abondantes dans la plaine d’Antananarivo où elles forment le substratum des rizières. Elles sont largement
exploitées par la fabrication artisanale des briques et des tuiles.
La coupe générale des rives de l’Ikopa montre, en surface, un recouvrement argileux ou sableux peu épais, puis des argiles
jaunes ou grises (mangamaitso) dénommées généralement tanimanga d’épaisseur variable, en moyenne un mètre. Au-dessous vient,
parfois mais non toujours, un horizon de tourbes ou fopitra de couches irrégulières et discontinues qui peut atteindre une épaisseur de
1.50m et qui est souvent utilisé pour la cuisson des briques. Au niveau hydrostatique de la saison sèche, sous la tourbe ou sous
les argiles supérieures, apparaît un horizon d’argiles blanches, kaoliniques, pouvant être du mangafotsy ou du mangamavo.
La série argileuse superficielle repose sur des sables (fasika) épais de 10 à 30m et qui constituent le remplissage de la plaine.
Des mesures et sondages manuels effectués sur le terrain nous donnent quelques exemples de la superposition des couches
existantes dans les rizières d’Ambohimanambola et de Tanjombato. Les résultats moyens des mesures sont représentés dans
le tableau suivant.
Tableau 8 : Superposition des couches utilisées pour la briqueterie artisanale
riz iè re s couches é p a is s e u r e [m ]
T a n jo m b a to lo h a n ta n y 0 ,2
ta n im a n g a (ja u n e ) 0 ,3 5
ta n im a n g a (g ris) 0 ,8 5
f o p itra
A m b o h im a n a m b o la lo h a n ta n y 0 ,3 5
ta n im a n g a (ja u n e ) 0 ,5
ta n im a n g a (g ris) 0 ,4
Pour le cas d’Anosizato, les rizières sont dépourvues de la couche communément appelée lohantany et l’épaisseur du
tanimanga varie de 0.90 à 1.20m. Dans les marais, le lohantany a une épaisseur de 1.20m et le tanimanga atteint jusqu’à 2 à 3m.
Aux alentours d’Ambohitrimanjaka, les résultats des mesures [RAMIARISENDRA Lydia Véronique, Septembre 1997 page 40-
41] sont présentés dans le tableau de la page suivante:
marais rizières
couhes épaisseur e[m] couhes épaisseur e[m]
lohantany 0,1 lohantany 0,1
tanimanga 0,2 tanimanga 3,4
taikakana 1 fasika
tanimanga 0,15
fopitra
Source : « Briqueterie et problèmes d’environnement autour d’Antananarivo »
par RAMIARISENDRA Lydia Véronique – Septembre 1997.
Ces données permettent de déterminer la structure des couches existantes dans la plaine d’Antananarivo. Ainsi, elles forment
une plateforme horizontale et sont constituées par des strates superposées dues à la forte sédimentation causée par la rupture de
pente au niveau de la plaine d’Antananarivo. Cette rupture résulte de l’existence d’un seuil rocheux à Farahantsana qui barre la vallée
de l’Ikopa.
CONTEXTE PEDOLOGIQUE
La pédologie est la science de la formation et de l’évolution des sols. Elle fournit une zonation des sols et une typologie
des sols. Elle nous donne aussi une connaissance sur la texture et la structure du sol.
Le sol est constitué de trois horizons superposés :
• Horizon superficiel dit « horizon A », riche en matière organique et souvent appauvri en matériaux minéraux fins. On trouve
parfois au sommet du sol un horizon A constitué seulement d’humus ;
• Horizon d’altération sous-jacent dit « horizon B » où la décomposition de la roche mère est la plus poussée. Souvent, il est
surmonté d’un niveau où se concentrent les matériaux perdus par l’horizon A ;
• Horizon minéral dit « horizon C » où l’altération de la roche mère est beaucoup moins avancée.
La plaine d’Antananarivo appartient à la classe des sols hydromorphes (sol des bas-fonds), c’est-à-dire sols dont leurs facteurs
de formation dépendent de la nappe phréatique. Cette classe se divise en trois sous-classes dépendant de la teneur en matières
organiques et de l’état de décomposition du sol ; ce sont :
• Sous-classe des sols hydromorphes organiques ;
• Sous-classe des sols hydromorphes moyennement organiques ;
• Sous-classe des sols hydromorphes minéraux.
Les marais de l’Ikopa appartiennent à la troisième sous-classe et pouvant être à gley ou à pseudogley. Ces deux subdivisions
se différencient par l’état de l’argile après l’engorgement :
Les sols à gley sont des sols à engorgement permanent. Ils sont noyés toute l’année à cause de leur niveau bas par
rapport au niveau piézométrique et ont de couleur unique ;
Les sols à pseudogley à engorgement temporaire. Ils ont une rayure rouille à cause du phénomène d’oxydation.
Les berges alluviales ont une texture limoneuse ou limino-argileuse.
CONTEXTE HYDROLOGIQUE
L’hydrologie est la science qui étudie les eaux superficielles, autrement dit les réseaux hydrographiques. Les réseaux
hydrographiques de la région objet de l’étude, sont constitués essentiellement de la rivière Ikopa et ses affluents, qui sont logés dans
le bassin versant supérieur de l’Ikopa.
L’Ikopa (qui rejoint la Betsiboka plus en aval pour se jeter dans le canal de Mozambique) prend source aux réservoirs de
Tsiazompaniry et de Mantasoa qui sont alimentés par une multitude de rivières venant de la falaise d’Angavo et des régions
environnantes. Formée de son cours supérieur par la réunion de la Varahina Nord et de la Varahina Sud, ses affluents principaux sont :
• Sur la rive gauche :
La Sisaony venant du côté Ouest de Tsiazompaniry et de la bordure orientale d’Ambatolampy
L’Andromba prenant naissance dans la région d’Ambatolampy ; avant de se jeter dans l’Ikopa, elle reçoit un affluent
important : la Katsaoka qui descend du Massif d’Ankaratra
• Sur la rive droite :
La rivière Mamba provenant de la réunion de multiples petites rivières ayant leurs sources dans les environs Nord-Est
de la ville d’Antananarivo.
Ces bassins sont très dénudés mais les apports alluviaux continuent, surtout pendant la saison des pluies où les eaux sont très
chargées, surélevant d’autant le cours des rivières.
Différentes études ont été effectuées par le Service Interrégional Centre de la Météorologie et de l’Hydrologie pour déterminer
les hauteurs d’eau et les débits de l’Ikopa.
stations année janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déc
Ikopa à 1999 0,3 -0,62 -0,01 -0,54 -0,81 -0,89 -0,75 -0,58 -0,03 -0,24 0,07 -0,002
Anosizato 2000 -0,32 -0,13 0,28 -0,63 -0,45 -0,41 0,31 -0,54 - - -0,05 0,37
2001
Ikopa à 1999 -0,72 -1,1 -0,97 -1,06 -1,13 -1,23 -1,25 -1,22 -1,05 -1,11 -1 -1,07
Ambohi- 2000 -1,1 -0,75 -0,67 -1,2 -1,27 -1,24 -1,17 -1,19 -0,96 -0,95 -0,99 1,17
manambola 2001 2,32
Source : Division de l’Hydrologie d’Ampandrianomby
Ces chiffres ont été pris en fonction de l’échelle donnée par l’Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer
(ORSTOM). Mais, une nouvelle échelle a été installée en Octobre 2000 par l’Autorité pour la Protection contre les Inondations de
la Plaine d’Antananarivo (APIPA) ; elle est plus profonde par rapport à l’ancienne échelle, d’où l’équivalence suivant : 0m à l’échelle de
l’ORTSOM équivaut à 2.55m par rapport à l’échelle de l’APIPA.
Les mesures effectuées dans les deux stations montrent que les niveaux d’eau de l’année 2000 ont augmenté par rapport à
l’année précédente. Ceci résulte de la quantité d’eaux alimentant le lit (eau de pluie, eau d’infiltration et de ruissellement, eau résiduaire)
et son comblement.
Les données de l’année 2001 ne sont pas encore disponibles pour la station d’Ambohimanambola. Quant aux données
d’Anosizato, elles ne le sont plus à cause de l’apparition de l’échelle de l’APIPA. Désormais, les données pour le niveau d’eaux à
Anosizato seront mesurées par rapport à cette dernière échelle.
Suivant les hauteurs d’eau, la période de crue se situe entre le 15 Octobre jusqu’au 15 Avril de l’année suivante, mais
la période de gonflement se situe surtout pendant les mois de Février et Mars.
Suivant les débits, l’année hydrologique débute le mois de Novembre jusqu’en Octobre de l’année suivante. Les résultats
des mesures de débits durant ces trois dernières années hydrologiques sont indiqués dans les tableaux suivants.
Tableau 12 : Débits mensuels et annuels de l’Ikopa à Ambohimanambola [m3/s]
Ces tableaux montrent que, pendant la période de gonflement, le débit de l’Ikopa est très élevé atteignant la valeur de 200 m3/s.
Au début de l’année 2001, cette valeur a encore augmenté, provoquant même des inondations.
Suite aux travaux effectués par l’APIPA dans les environs d’Anosizato, les données concernant ses débits ne sont plus
disponibles. Ces travaux affectent également la pollution momentanée de l’eau.
Vitesse rivière
Date Point de mesure Eléments d'appréciation
(m/s)
13/01/98 Ikopa en amont d'Ambohimanambola 0,338 hauteur = o,4m; largeur = 30m
14/04/98 Ikopa, en amont d'Ambohimanambola 0,416 hauteur = 0,5m
Et, en faisant les calculs statistiques, nous avons obtenu les résultats suivants :
• Vitesse moyenne : 0.3029 m/s
• Variance : 0.0144
• Ecart-type : 0.12
• Intervalle de confiance : [0.2676 ; 0.3382] m/s
Ces différentes valeurs sont inclues dans les paramètres qui déterminent la qualité et l’érosivité de l’eau de l’Ikopa.
CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE
L’hydrogéologie est la science qui étudie les réserves d’eaux souterraines liées aux structures géologiques, soit à partir
des phénomènes d’altération et de dégradation qui se sont produits au sein du sol, soit à partir des phénomènes structuraux (étude
des nappes). Elle inventorie alors les nappes souterraines susceptibles d’être concernées par l’extraction minière.
La nappe aquifère d’Antananarivo qui s’étend depuis Masindray (à l’Est-Sud-Est) jusqu’à Bevomanga (à l’Ouest-Nord-Ouest de
la ville), sur une superficie d’environ 30000ha, repose sur un substratum de :
• Gneiss et gneiss à pyroxènes
• Migmatites
• Charnockites
• Granites migmatitiques et migmatites granitoïdes
Dans la zone d’étude, elle est constituée d’un :
• Système hydraulique du complexe d’altération des formations cristallophylliennes qui n’est pas en mesure de fournir des débits
nécessaires à l’exploitabilité de la nappe ;
• Système hydraulique dans les alluvions de l’Ikopa où elles se présentent sous des faciès variés mais à prédominance argileuse ou
argilo-sableuse ; les variations de faciès se font très rapidement tant dans le sens vertical que dans le sens horizontal.
La nappe alluviale de la plaine d’Antananarivo est formée par la superposition de deux nappes :
• Une nappe superficielle contenue dans les alluvions des rivières ;
• Une nappe profonde arénique en contact direct avec le socle.
Cette nappe d’arène ne donne naissance à des sources mais alimente la nappe captive de la plaine, à faible débit mais
continuellement. Les autres sources de la nappe sont la rivière Ikopa et ses affluents.
L’épaisseur de l’aquifère varie d’une dizaine à une vingtaine de mètres. Elle est recouverte d’une zone argileuse souvent
mélangée de tourbe, et présente une eau très riche en fer dissouts. Cette présence de fer dans la nappe est due surtout à l’altération du
substratum granitique et gneissique. L’exploitation de la nappe captive sera donc faite dans les zones à faible teneur en minéraux
ferromagnésiens et ferrifères et non tourbeuses.
MILIEU BIOLOGIQUE
Le milieu biologique englobe la faune et la flore. Sa description permettrait alors d’identifier la diversité des ressources
biologiques et leurs habitats. Elle met également en relief le degré de diversité et d’endémicité des espèces biologiques dans la zone
d’étude.
3.2.1.a. Végétation
L’ensemble des données qui suivent est issu d’une série d’inventaires qui ont été réalisés entre le 25 Mars et le 15 Avril 2002.
Ces inventaires ont été faits dans trois sites différents représentatifs de la zone d’étude :
- Le premier sur la végétation en bordure de la rivière Ikopa,
- Le deuxième sur les zones d’aménagement prévues pour la fabrication de terre cuite, situées dans la plaine de Betsimitatatra,
sur les rives de l’Ikopa,
- Le troisième sur la végétation d’Alasora-Ambohimanambola.
• Compositions floristiques
La famille des Graminées représente 25% des espèces. Les Cyperaceae et les Typhaceae renferment 20% des espèces totales
dont Cyperus et Typha augustifolia dans la strate moyenne et les Asteraceae colonisent la strate inférieure.
La liste des espèces inventoriées figure en annexe 3.
La formation herbacée
La formation herbacée se trouve en bordure de la rivière Ikopa et sur les terres fermes de Betsimitatatra. Elle présente la même
physionomie que celle citée précédemment. La caducité et le rabougrissement caractérisent également les espèces.
• Compositions floristiques
La formation herbacée
Les espèces représentatives de la formation sont identiques dans cette partie de la zone d’études ; seulement leur abondance
varie d’une zone à l’autre. La liste floristique est citée en annexe 3.
Formation ligneuse
Elle est caractérisée par la stratification des espèces en deux niveaux :
- La strate inférieure renferme les espèces arborescentes et arbustives ou arbre du futur.
- La strate moyenne portant les arbres du présent tels que l’Eucalyptus, le Pinus, etc.
La plupart des espèces gardent leurs feuilles pendant la saison sèche.
• Compositions floristiques
Formation graminéenne
Les Graminées forment une seule strate. Beaucoup d’espèces sont rampantes (Cynodon, Oxalis corniculata, Tephrosia Lyallii)
et caduques.
Formation ligneuse
La famille des Myrtaceae devient dominante au fur et à mesure qu’on s’élève en altitude. Les familles des Fabaceae et
Asteraceae se répartissent dans la formation herbacée et arborescente (voir annexe 3). La famille des Graminées forme les 10 à 20%
de la végétation.
3.2.2.c. Mammifères
Six espèces seulement ont été identifiées (voir tableau ci-dessous) :
Tableau 16 : Liste des mammifères identifiés dans la zone d’étude
Remarque
La faible présence des mammifères, batraciens et reptiles pourrait être due à la qualité de l’habitat (formation végétale trop
ouverte).
MILIEU HUMAIN
La description des composantes du milieu humain prend en compte les éléments et les caractéristiques de l’environnement
social, économique, culturel et spatial dans la région concernée et sa périphérie. Dans le cas présent, les régions concernées sont
les Fivondronana d’Antananarivo Renivohitra (quatrième arrondissement), d’Antananarivo Atsimondrano, d’Antananarivo Avaradrano et
d’Ambohidratrimo.
LE SOCIAL
3.3.1.a. Situation démographique
La zone d’étude compte environ 1 638 963 habitants (valeur estimée par l’Institut National de la Statistique INSTAT pour
l’année 2001) dont environ 909 440, c’est-à-dire 55.5%, sont âgés de 18 ans et plus. Ces données sont réparties dans les quatre
Fivondronana comme suit :
Le taux de croissance démographique avoisine les 2.8% et les densités de la population par Fivondronana pour l’année 1999
sont pour :
• Antananarivo Renivohitra : 10 625 habitants par km²
• Antananarivo Atsimondrano : 551 habitants par km²
• Antananarivo Avaradrano : 309 habitants par km²
• Ambohidratrimo : 154 habitants par km²
La population active représente environ 36.6% de la population et le taux d’analphabètes s’élève à 23.2%. Notons que
l’analphabétisme se définisse par le fait de ne pas savoir écrire et/ou lire.
3.3.1.b. Education
Concernant l’éducation, la région d’Antananarivo possède de nombreux établissements d‘enseignement général que technique.
Le tableau ci-après représente le nombre d’établissements situés dans la zone d’étude.
Tableau 18 : Nombre d’établissements scolaires fonctionnels en 1993
Notons que les niveaux I, II et III englobent respectivement les niveaux primaire, secondaire premier cycle et secondaire second
cycle.
En 1998, ce nombre a diminué considérablement surtout au niveau des communes rurales.
Tableau 19 : Nombre d’établissements fonctionnels en 1998
Le taux de scolarisation de la population entre 6 et 29 ans est très élevé (environ 94.5%). Dans les communes rurales,
la plupart des étudiants ne dépassent pas le niveau II à cause du déplacement qu’ils doivent parcourir pour rejoindre les lycées ou
établissements privés ayant des classes en niveau III ; ce qui diminue leur motivation à continuer leurs études.
Pour le nombre de personnels enseignants, aucun chiffre n’a été disponible. La seule donnée que nous avons pu relever est
la proportion entre les élèves et le maître dans les institutions publiques durant l’année scolaire 1998 – 1999.
Fivondronana ratio
Antananarivo Renivohitra 42 élèves
Antananarivo Atsimondrano 41 élèves
Ambohidratrimo 46 élèves
Antananarivo Avaradrano -
Source : « Inventaire des Fivondronana de Madagascar » par le Service de la politique
générale et méthodologie de planification – Octobre 2000.
3.3.1.c. Santé
La région d’Antananarivo comprise entre la zone d’étude dispose de nombreuses infrastructures sanitaires telles que
les hôpitaux et les dispensaires. D’autres centres de santé de base (CSB) existent aussi dans la région.
Le tableau suivant représente le nombre d’infrastructures pour la santé publique dans les trois Fivondronana incluant la zone
d’étude ; les chiffres d’Antananarivo Avaradrano n’étant pas disponibles.
Tableau 21 : Nombre d’infrasturctures sanitaires par Fivondronana
Remarques
La différence entre le CHD1 et le CHD2, c’est qu’au CHD1, il y a une maternité et qu’au CHD2, nous pouvons trouver
une chirurgie. Pour les centres de santé de base, le CSB1 possède un infirmier ou une sage-femme (appelé aussi paramédical) ; par
contre, dans le CSB2, en plus des paramédicaux, il possède aussi un médecin. Le CSB2 est équivalent à un dispensaire.
Remarque
L’administration publique regroupe les ministères, la province, les mairies et les arrondissements.
De nombreuses infrastructures d’hygiène sont aussi mises en place dans la région. Des toilettes publiques et des bacs à
ordures ont été implantés par les mairies ; ce qui augmente la propreté de la région.
L’ECONOMIE
L’activité économique de la population est très diversifiée d’une personne à une autre et d’un endroit à un autre.
Dans les milieux urbains, la majorité de la population travaille dans les entreprises publiques que privées. Actuellement, ce sont
les entreprises franches qui fournissent le plus d’emplois pour les jeunes. Le reste de la population active pratique la vente, ou s’élance
dans le secteur informel comme l’agriculture et l’élevage.
Dans les milieux ruraux, l’agriculture et l’élevage prédominent mais les autres activités citées précédemment sont encore
présentes. L’artisanat occupe aussi une place importante dans l’activité économique de la population locale.
D’autres branches d’activités figurent sur le marché économique de la région d’étude : la briqueterie en fait partie. Actuellement,
elle s’accroît considérablement, ce qui accroît également le niveau de vie de la population.
En plus de ces différentes activités, l’économie de la région se développe grâce aux marchés journaliers, aux marchés
hebdomadaires de bovines et à l’implantation des hôtels – restaurants. En 1999, le nombre d’hôtels et de restaurants est cité ci-dessous
(chiffres recueillis en 1998 pour le Fivondronana d’Antananarivo Atsimondrano).
Tableau 22 : Nombre d’hôtels et de restaurants
La région est aussi essentiellement à vocation agricole car elle produit 3 tonnes à l’hectare de riz en moyenne avec des pointes
allant jusqu’à 7 à 9 tonnes à l’hectare. En plus de la riziculture, les cultures maraîchères, fruitières et vivrières telles que maniocs,
patates, arachides, cannes à sucre y sont très favorisées.
LE CULTUREL
Le groupe ethnique prédominant dans la zone d’étude est le Merina mais la tradition Merina n’est plus pratiquée que par
la minorité de la population. Elle disparaît donc peu à peu, surtout après l’installation de la religion chrétienne.
Durant la période coloniale, les seules religions chrétiennes existantes sont le Catholicisme et le Protestantisme. Actuellement,
de nombreux groupes religieux apparaissent et le nombre de pratiquants augmente du jour au lendemain.
La région d’Antananarivo possède également de nombreux sites touristiques comme les Rova. Plusieurs tombeaux s’y trouvent
sans compter le réserve zoologique de Tsimbazaza.
LE SPATIAL
La plus grande partie des sols de la plaine d’Antananarivo est occupée par des rizières (ayant une superficie de 18 000ha dont
6 000ha tributaires de l’Ikopa seule). Une autre partie est affectée à l’habitation.
La plupart des maisons se trouvant dans la zone d’étude, aux alentours de l’Ikopa, ont été faites en briques, mais rarement en
bétons ou en bois. Les matériaux de couverture sont soit des tôles métalliques galvanisées, soit des tuiles en terre cuite.
Concernant les routes, elles sont en grande partie revêtues et accessibles toute l’année.
Tous travaux d’exploitation minière, qu’ils soient à ciel ouvert ou souterrains, provoquent toujours des conséquences tant
positives que négatives.
Un impact sur l’environnement d’un projet peut se définir alors comme l’effet, sur une période donnée et dans un espace défini,
d’une activité humaine sur une composante de l’environnement biophysique et humaine, en comparaison de la situation en l’absence du
projet.
La plupart de ces polluants dégagent des odeurs désagréables. Suivant leur teneur, elles peuvent être seulement gênantes
mais peuvent aussi provoquer des intoxications.
La pollution de l’eau peut être d’origine biologique. Les eaux peuvent être contaminées par des micro-organismes pathogènes,
bactéries ou virus, pouvant causer de graves maladies..
L'industrie est une activité extrêmement polluante; des secteurs tels que la papeterie, la chimie, le pétrole et la métallurgie
atteignent des records en ce domaine, car ils utilisent un important volume d'eau dans leurs processus de fabrication.
Les rejets des eaux usées («effluents») non traitées, industrielles que domestiques, entraînent une souillure du milieu aquatique.
Les polluants chimiques, d'origine organique ou minérale, sont innombrables. Certaines matières sont biodégradables, c'est-à-
dire susceptibles d'être reprises dans le cycle de la vie, dégradées et assimilées par les micro-organismes présents dans une eau
suffisamment oxygénée.
• Le deuxième processus important d'asphyxie des eaux se nomme eutrophisation («excès de nourriture» pour les algues). Il
consiste en un enrichissement excessif en sels nutritifs des eaux douces ou marines, qui provoque une croissance démesurée d'algues
vertes. On voit ainsi des «marées vertes» envahir les côtes et les rivières. Lorsqu'elles meurent, ces algues produisent une telle quantité
de matière putride qu'elles épuisent l'oxygène de l'eau.
• Le troisième phénomène concerne les industries (surtout les centrales électriques et nucléaires) qui rejettent de l’eau chaude.
Outre le gaspillage d'énergie que cela représente ; cette pollution thermique modifie la température de l'eau et perturbe, voire anéantit,
un grand nombre d'organismes. L'élévation anormale de la température engendre aussi une réduction de la quantité d'oxygène dans
le milieu aquatique.
(2) Ensablement
L’ensablement constitue également une menace pour les cours d’eau. Pour les rivières traversant la plaine d’Antananarivo, ceci
est dû :
• A l’érosion des versants des collines entourant la plaine d’Antananarivo (érosion due au ruissellement) ;
• A l’érosion du lit des rivières surtout avant leur entrée dans la plaine ;
• A la déforestation et aux feux de brousse ;
• Aux mauvaises pratiques de mise en valeur des eaux et des sols ;
• Aux pertes en terre dues au ruissellement sur les sols dénudés.
La non-remise en état du site provoque aussi une dénudation du sol réduisant la fertilité du sol. En effet, le décapage de
la couche superficielle aura un impact sur la culture car les matières organiques (importantes pour la végétation) apportées par l’humus
sont absentes. Et comme les tourbes sont également utilisées pour la cuisson, le phénomène d’humification sera freiné ; et dans ce cas,
l’utilisation d’engrais est indispensable.
Si l’extraction des argiles se fait de façon rationnelle comme le cas d’Ambohimanambola (en atteignant le niveau favorable à
la culture, l’extraction est arrêtée), la terre pourra encore être cultivée après remblayage des trous par les morts-terrains et les déchets
de briques. Or actuellement, le gisement d’argile commence à s’épuiser aux environs d’Antananarivo à cause de l’exploitation
irrationnelle. Par conséquent, certains briquetiers commencent à utiliser des matières premières inadéquates (comme les argiles
tourbeuses).
1 0,0161
2 0,03
3 0,007
CITE 67HA
ANDOHATAPENAKA
BEMASOANDRO
AMBOHIJAFY 1
ANOSIMASINA
AMBANILALANA
ANDRANONAHOATRA
2
AMBANIALA
BAHADITOKANA
3 AMPANGABE ILANIVATO
AMBODIRANO
CITE AMB
OHIMARINA
ANOSIZATO
MANDROSEZA
ANOSIZATO AND.
ANKAD
AMPITATAFIKA
AMBOHIBAO
AMBODIRANO
ANDRONDRAKELY
ANKADIEVO
ANOSIMAHAVELONA
La rivière Ikopa est aussi salie par les briquetiers qui habitent sur ses rives. En effet, la plupart l’utilisent pour se laver ou pour
leur lessive. Par ailleurs, elle sert de dépotoir pour les déchets et excréments.
Le lit de l’Ikopa subit également des déviations entraînant ainsi son agrandissement à cause des lieux de fabrication implantés
sur ses berges et de l’érosion qui s’y produit pendant la saison des pluies due à l’augmentation du débit d’eau et aux différentes charges
s’y trouvant.
L’ensablement de l’Ikopa traversant la plaine de Betsimitatatra peut aussi être défini comme impact indirect de la briqueterie.
Outre les effets dus à l’érosion, il est également favorisé par les pertes en terre des sols dénudés par l’extraction des argiles.
Cet ensablement varie au cours de l’année : les transports de sable sont les plus marquants pendant la saison de pluie, surtout
de Décembre en Mars, à cause de la vitesse élevée de l’eau ; en Avril, pendant l’intersaison, temps de décrues des rivières, les sables
se déposent et, en saison sèche (Mai-Octobre), les lits du cours d’eau sont jonchés de bancs de sable. Si ceux-ci ne sont enlevés,
les inondations de la prochaine saison pourront être dangereuses.
Ainsi, l’ensablement et le changement du profil en travers de la rivière provoqueraient alors la variation de la vitesse de l’Ikopa.
Le tableau ci-dessous montre alors la variation des vitesses relevées entre Anosipatrana et Andohatapenaka Ampasika.
Tableau 24 : Vitesses d’écoulement de l’Ikopa
1 0,667
2 0,344
3 0,75
4 0,188
5 0,3
6 0,231
En comparant les valeurs ci-dessus à la vitesse moyenne à l’état initial, les vitesses relevées aux points 2, 5, 6 sont encore
normales et comprises entre l’intervalle de confiance. Par contre, aux points 1 et 3, elles sont plus ou moins élevées favorisant ainsi
l’érosion.
Notons que cette variation de vitesses est due au changement de profil en travers du lit : la vitesse de l’eau augmente s’il y a
surcreusement du lit ou un changement brusque du cours d’eau.
La figure à la page suivante représente alors les lieux numérotés sur le tableau ci-dessus, où nous avons effectué les mesures.
CITE 67HA
ANDOHATAPENAKA
BEMASOANDRO
AMBOHIJAFY 1
ANOSIMASINA 2
3
AMBANILALANA
4
ANDRANONAHOATRA
5
AMBANIALA
6
BAHADITOKANA
AMPANGABE ILANIVATO
AMBODIRANO
CITE
OHIMARINA
ANOSIZATO
MANDROSEZA
ANOSIZATO AND.
AN
AMPITATAFIKA
AMBOHIBAO
AMBODIRANO
ANDRONDRAKELY
ANKADIEVO
ANOSIMAHAVELONA
4.2.2.b. Faune
Les excavations dues à l’extraction perturbent et incitent les animaux à se déplacer et à changer d’habitats, d’où
leur disparition. La modification de leur comportement et de leurs ressources alimentaires se révèle également être un effet
probable de la briqueterie.
Le transport et les déplacements s’effectuant sur le lieu d’exploitation pourraient aussi produire des nuisances sonores
gênant les animaux.
La contamination des eaux de surfaces et rivière par les ordures, les effluents liquides et même les boues provenant
des colmatages des poussières est susceptible de nuire aux faunes aquatiques. C’est le cas des bilakibasy qui désormais ne
pourront plus vivre dans cette eau de l’Ikopa à cause de son impureté.
MILIEU BIOLOGIQUE
Bruit migration des animaux Négative
Décapage diminution de la diversité floristique Négative
Contamination des eaux disparition des faunes aquatiques Négative
MILIEU HUMAIN
Pour connaître le niveau d’importance de ces divers impacts, il est alors nécessaire de les évaluer, du moins
qualitativement.
Il est à noter que la majorité de ces impacts est due surtout à la méconnaissance des lois et textes réglementaires
régissant le secteur minier et l’environnement et à l’inexistence de textes relatifs à la briqueterie.
Pour atténuer les impacts négatifs pouvant être engendrés par l’activité de briqueterie sur l’environnement, des
stratégies simples mais efficaces sont envisagées. Ces stratégies sont basées sur les points essentiels énumérés ci-dessous :
• Extraction rationnelle des argiles en se conformant aux règles ;
• Utilisation des moyens adéquats et adaptés, tant du point de vue matériel que personnel ;
• Etablissement d’une politique environnementale ;
• Remise en état du site.
Certes, les mesures à prendre pour réduire les impacts de l’exploitation sont nombreuses et variées. De toute
évidence, les nuisances seront considérées sous tous leurs aspects. Nous sommes convaincus que plus ces nuisances
sont réduites à leurs origines,
• plus l’efficacité des mesures sera grande,
• moins onéreux seront les aménagements et les mesures de compensation,
• plus l’indice de satisfaction du voisinage et de la collectivité sera meilleure,
• et plus la cohabitation sera possible et durable.
D’une manière générale, les mesures d’atténuation sont de trois ordres :
• Mesures à caractère préventif afin d’éviter l’occurrence de nuisances ou de préjudices éventuels ;
• Mesures correctives pour supprimer les impacts et pour minimiser les dommages ;
• Mesures compensatoires pour compenser les différents impacts négatifs majeurs actuels.
Nos objectifs finaux consistent donc à essayer de minimiser autant que possible les impacts négatifs et maximiser les
impacts positifs. Dans tous les cas, surtout pour l’efficacité des mesures prises, nous donnerons plus particulièrement une
grande importance à la formation et à la sensibilisation de tout le personnel et des tiers éventuellement touchés par l’activité,
suivis de la vulgarisation des techniques et méthode d’approche.
• Extraction
Lors de l’extraction des matières premières, des analyses et tests préliminaires doivent être effectués sur terrain pour
déterminer la qualité des argiles. Ces études portent surtout sur l’essai d’identification et les propriétés physiques de l’argile
(voir annexe 5). Des formations seront alors nécessaires pour les artisans briquetiers.
L’extraction devrait aussi se faire rationnellement pour économiser les matières premières en évitant la présence de
tourbes.
Pendant cette phase, des canaux doivent être mis en place pour évacuer l’eau de filtration.
• Moulage
Mémoire d’Ingéniorat ESPA/Mines
Rakotondravah M, 2002
Etude des impacts cumulatifs de la fabrication artisanale de terres cuites sur les rives de l’Ikopa 48
Il est plus commode, pour le moulage, d’utiliser des moules métalliques (en aluminium de préférence) bien lisses, à
arêtes parallèles et à angles bien droits permettant d’avoir des produits finis à surface lisse et bien droite.
• Séchage
Pour le séchage, le lieu de fabrication doit être aménagé de façon à avoir une aire de séchage adéquate. Il faut alors
construire un hangar pour éviter le séchage brusque au soleil.
Ce hangar sera construit à l’aide de perche et couvert de feuilles de bananiers ou de ravinala et implanté sur un terrain
aplani. Dans le cas où l’investissement de construction de hangar ne serait pas possible, les briques seront couvertes de
feuilles pendant le séchage.
• Cuisson
Pour avoir une meilleure qualité de cuisson, il faut bien repérer la circulation des gaz chauds (ascendante, horizontale,
descendante) pendant l’enfournement et recouvrir d’une couche d’argile mélangée avec de la latérite, de pailles ou d’herbes les
murs extérieurs du four, en plus des combustibles.
Ces différentes mesures sont prises pour améliorer la qualité des produits finis et pour conserver les ressources
inutilisées.
Pour pouvoir améliorer les méthodes d’exploitation et de traitement, des transferts de technologie et de savoir-faire
s’avèrent utiles. (voir annexe 6)
Ces transferts sont réalisés entre des formateurs-chercheurs et les artisans briquetiers regroupés dans une
association.
(2) Mesure pour préserver la qualité de l'eau (accentuation de l'érosion des berges,
ensablement, …)
Pour préserver les eaux de surface et souterraines, il est important de remblayer les trous d’excavation au fur et à
mesure de la production pour atténuer les impacts dégradants (pour éviter la déviation du cours d ‘eau et la perturbation du
niveau hydrostatique).
Pour lutter contre l’ensablement du lit du cours d’eau provoquant les inondations, l’extraction de sables doit être
effectuée régulièrement (pendant la décrue) ; ceci contribue à l’enlèvement des produits d’érosion dans le lit. Seulement, là où
les prélèvements sont trop fréquents, il pourra y avoir surcreusement et érosion ; mais si les prélèvements sont insuffisants ou
inexistants, il y aura rehaussement du lit et accroissement du risque d’inondation.
L’allure topographique du lit de la rivière, à la traversée de la plaine d’Antananarivo, évolue considérablement grâce à
ces activités ; il en est de même du régime d’écoulement. Donc, il est important de protéger les berges en y plantant des
variétés qui freinent l’arrachement des sols comme les petites mandarines.
• La pénalisation.
5.1.4.d. Pénalisation
- L’Etat doit prévoir des pénalisations aux infractions et aux manquements aux obligations.
en l’adaptant au profil topographique. La revégétalisation du site est également indispensable. N’importe quelle espèce est
admise car le but est de l’embellir et de le rendre à nouveau fertile pour pouvoir continuer la culture, c’est-à-dire la régénération
du milieu.
Or, comme toute mesure correspond à un coût, donc il faut évaluer le coût de remise en état.
Le Plan de Gestion Environnementale (PGE) consiste en un programme de mise en œuvre et de suivi des mesures
envisagées par l’étude d’impacts sur l’environnement pour supprimer, réduire et éventuellement compenser les conséquences
dommageables du projet sur l’environnement.
6.1.2. OBJECTIF
Principalement, le PGE vise à vérifier que les mesures d’atténuation des impacts négatifs probables correspondent
réellement aux attentes préconisées en matière de minimisation des impacts prédits. Il assure ainsi un meilleur équilibre entre
les composantes économiques, sociales et environnementales de la briqueterie.
6.1.3. PROCESSUS
Le processus de mise en œuvre d’un PGE englobe deux volets : la planification et la décision.
6.1.3.a. Planification
Les actions à entreprendre intègrent les dimensions environnementales dès la phase d’élaboration, prennent en
compte les particularités des milieux biophysiques et humains dans leur conception et développent des solutions du
moindre impact basées sur des études approfondies.
6.1.3.b. Décision
Les résultats d’un PGE représentent un puissant outil de décision nécessaire pour les diverses dispositions à prendre
en cas d’éventuels écarts significatifs entre les attentes préconisées et les résultats réels lors de la mise en œuvre du projet.
Les niveaux d’eau doivent être enregistrés quotidiennement et seront traduits en débits ; et en établissant une relation
entre la hauteur d’eau et l’aire de la section mouillée, la variation du profil pourra être suivie. Ces suivis sont effectués
par des hydrologues ou des hydrauliciens en collaboration avec les extracteurs de sable.
CONCLUSIONS GENERALES
L’objectif de ce travail était d’essayer de prévenir les impacts dus à la fabrication artisanale de
terres cuites afin de préserver l’environnement et de mieux exploiter les produits finis.
Dans ce but, nous avons d’abord effectué des études bibliographiques pour pouvoir décrire
les composantes du milieu récepteur. Nous avons alors fait l’analyse de l ‘état initial des sites et de
son environnement. Cette analyse nous a permis de connaître les caractères biophysiques et socio-
économiques de la zone d’étude.
Des études et enquêtes concernant les matières premières et les différentes phases de
l’exploitation et de la production de briques et de tuiles artisanales ont été ensuite effectuées. Ces
études nous ont permis de comprendre leur mode de travail ; mais nous permet également d’annoncer
l’inexistence de test concernant la qualité et la composition des argiles, ce qui pourrait réduire la
qualité des produits finis. Toutefois, les briques et les tuiles artisanales restent les matériaux de
construction les plus utilisés à cause de leur prix légèrement bas.
Après l’identification des effets de l’exploitation, nous avons pu constater qu’elle présente un
certain nombre d’impacts (positifs ou négatifs, et directs ou indirects). Des évaluations ont montré
que ces impacts pourraient entraîner d’autres effets et pourraient s’aggraver, nuisant ainsi
l’environnement si aucune mesure n’est prise.
Des mesures ont alors été proposées dans ce travail pour prévenir, atténuer les effets négatifs de
l’exploitation et compenser les dommages qui en résultent. Des programmes de suivi y ont également
été proposés.
Ainsi, nous pensons apporter dans ce présent travail des intérêts pratiques pour la briqueterie
artisanale et pour la protection de l’environnement afin d'assurer de meilleures conditions de vie.
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Pagination : 54
Nombre de tableaux : 26
Nombre de figures : 05
Nombre de photos :0
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RESUME
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Mots clés : argile, latérite, terre cuite, four, cuisson, vatam-biriky, tsindry kely,
étude d’impact sur l’environnement, mesures d’atténuation,
mesures compensatoires, remise en état du site,
plan de gestion environnementale.