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4.cairn 2007
4.cairn 2007
X. Laqueille, K. Liot
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ADDICTIONS
X. Laqueille1, K. Liot2
RÉSUMÉ
L’addictologie est une discipline récente à la croisée de différentes spécialités. L’amélioration des connaissances a permis de
préciser les définitions et de faire évoluer les concepts, permettant ainsi de développer des thérapeutiques efficaces. Cet
article présente une synthèse des concepts actuels et des modalités thérapeutiques en addictologie. Le traitement des
addictions nécessite la mise en place de prise en charge globale associant approches médicamenteuses,
psychothérapeutiques et socio-éducatives. Les évolutions récentes de l’organisation du système de soins en addictologie
favorisent le développement de ce type de prise en charge.
Mots clés : addiction, addictologie, dépendance, substances psychoactives, traitements
ABSTRACT
Addictions: definitions and therapeutic principles. Addictology is a recently established field at the crossroads of
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different specialties.
The improvement of knowledge has helped to clarify definitions, as well as to develop concepts, and aided in developing
these concepts. Therefore, this permits to develop therapy which is truly effective. This article presents a synthesis of current
concepts and treatment modalities in addictology. The treatment of addiction requires the establishment of a comprehensive
management approach which would include the use of medication, psychotherapeutic and socio-educational treatment.
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Recent developments in the organization of care addiction have encouraged the development of this type of care
management.
Key words: addiction, addictology, dependence, psychoactive substances, treatment.
RESUMEN
Adicciones : definiciones y principios terapeúticos. La adictolología es una disciplina de reciente aparición en el cruce
de diferentes especialidades. Los avances en los conocimientos han permitido que se precisen las definiciones y
evolucionen los conceptos, permitiendo a su vez desarrollar terapeúticas eficientes. Este artículo presenta una síntesis
de los conceptos actuales y de las modalidades terapeúticas en adictología. El tratamiento de las adicciones necesita la
puesta en marcha de un tratamiento global con asociación de enfoques medicamentosos, psicoterapeúticos y socio-
educativos. Las recientes evoluciones de la organización del sistema de los cuidados en adictología favorecen el
desarrollo de este tipo de atención global.
Palabras claves : adicción, adictología, dependencia, substancias psicoactivas, tratamientos
doi: 10.1684/ipe.2009.0517
1
Psychiatre des hôpitaux, chef du service d’addictologie, CH Sainte-Anne, 1, rue Cabanis, 75014 Paris
<x.laqueille@ch-sainte-anne.fr>
2
DESC d’addictologie, praticien attaché, service d’addictologie du Dr Laqueille, CH Sainte-Anne, 1, rue Cabanis, 75014 Paris
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– une dépendance psychique avec nécessité d’en reprendre
tances. Ces troubles sont des pathologies au même titre que
pour retrouver les effets ou calmer le malaise psychique lié
les troubles anxieux, de l’humeur ou schizophréniques.
à la privation.
La communauté scientifique internationale identifie trois
En 1970, Delay et Deniker, à la suite de leur classifica-
types de comportements de consommation de substances
tion des psychotropes, proposent une classification des
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dommages et n’est pas considéré comme pathologique. gressivement l’ensemble de la vie psychique. Ce trouble au
C’est pour cette raison qu’il n’est pas répertorié dans les long cours est sous-tendu par un attrait majeur pour les
classifications internationales. Il garde un caractère cir- produits, une ambivalence face à l’abstinence et une fai-
constanciel, occasionnel, sans attrait spécifique pour la blesse de motivation thérapeutique.
substance ou la communauté des consommateurs. Les premières demandes de soins sont tardives et appa-
Ce mode de consommation est souvent mis en avant par raissent lors des complications ou de la décompensation du
les consommateurs réguliers qui, dans un mécanisme de trouble. L’évolution est émaillée de rechutes.
déni ou de banalisation, sous-estiment leur niveau d’into- Il n’y a pas de corrélation entre le diagnostic de dépen-
xication et ses conséquences psychologiques, physiques et dance et le niveau de consommation de substances. L’épi-
sociales. Cela est particulièrement caractéristique avec le démiologie des consommations définit des niveaux d’into-
cannabis et la cocaïne. xication : expérimentation, l’année, répété, régulier,
Certaines formes d’usage ne sont pas dénuées de ris- quotidien. Ces évaluations quantitatives ne permettent pas
ques. Dans certaines circonstances ou situations, une de poser de diagnostic clinique. Quelques études menées
consommation apparemment socialement réglée, sans chez les consommateurs montrent que le critère de niveau
répondre aux critères de l’abus ou de la dépendance, est de consommation est un indicateur de dépendance à la fois
susceptible d’entraîner des dommages. C’est l’usage à ris- peu sensible et peu spécifique.
ques, un concept essentiellement français non repris dans
les classifications internationales. Ce risque peut être lié au Les addictions
contexte, aux modalités ou aux quantités consommées. À partir des travaux de Peele [19] et des approches
cognitivo-comportementales, Goodman [7] définit l’addic-
L’abus ou usage nocif tion comme « un processus dans lequel est réalisé un com-
L’abus du DSM-IV-TR (annexe 1) ou l’usage nocif de portement qui peut avoir pour fonction de procurer du plai-
la CIM-10 se caractérise par une consommation répétée sir et de soulager un malaise intérieur et qui se caractérise
induisant des dommages dans les domaines somatiques, par l’échec répété de son contrôle et sa persistance en dépit
psychoaffectifs ou sociaux, soit pour le sujet lui-même, de conséquences négatives ». Il propose des critères inspi-
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soit pour son environnement sans atteindre le niveau de rés du DSM (annexe 3). Volkow et collaborateurs [23]
dépendance. Le caractère pathologique de ce mode de définissent l’addiction comme « un trouble caractérisé par
consommation est donc simultanément défini par la répéti- un processus récurrent comprenant l’intoxication répétée
tion de la consommation et par l’existence de dommages puis l’installation progressive d’une dépendance s’accom-
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induits. De la même façon que pour l’usage, il n’est pas fait pagnant de signes de sevrage et d’un besoin compulsif de
référence au caractère licite ou illicite des produits. Dans consommer ou craving ». Le caractère chronique et l’ins-
ces définitions l’accent est mis sur le fait que les dommages tallation d’un état émotionnel négatif lorsque l’accès au
ne sont pas uniquement d’ordre sanitaire, mais qu’ils produit est impossible et l’évolution par rechutes sont
concernent également le bien être général, la vie relation- caractéristiques [10].
nelle, la situation professionnelle et financière, les relations En résumé l’addiction se caractérise par l’impossibilité
à l’ordre et à la société. répétée de contrôler un comportement qui est poursuivi en
dépit de la connaissance de ses conséquences négatives.
La dépendance Ce comportement vise à produire du plaisir ou à écarter
Classiquement les médecins définissaient la dépendance une sensation de malaise interne [21]. Les caractéristiques
par la perte de la liberté de s’abstenir ou la perte de contrôle du syndrome de dépendance comportent des caractères cli-
[6]. Sur le plan critériologique, le DSM-IV-TR [2] pose ce niques très proches de ceux du syndrome addictif. Les ter-
diagnostic avec la présence d’au moins trois critères parmi mes d’addiction et de dépendance sont donc pratiquement
sept (annexe 2). La dépendance est avec ou sans dépen- équivalents [1], le terme d’addictions permettant d’élargir
dance physique selon l’existence des deux premiers critè- le concept de dépendance à une substance aux toxicoma-
res, une tolérance ou un syndrome de sevrage à l’arrêt les nies sans drogue ou addiction comportementales telles le
autres critères sont socio-comportementaux. Il n’y a plus jeu pathologique, la kleptomanie, la boulimie et les addic-
d’opposition entre dépendance psychologique et dépen- tions sexuelles.
dance physique, mais un diagnostic psychiatrique de
dépendance avec ou sans dépendance physique. Cette nou- La neurobiologie du système
velle définition renouvelle la notion d’une dépendance en de récompense
insistant plus sur la perte de contrôle.
Sur un plan plus clinique, la dépendance à une substance Le système mésocorticolimbique, ou système de récom-
est une psychopathologie évolutive débutant à l’adoles- pense, est la principale cible neurobiologique des phéno-
cence ou à l’âge l’adulte jeune. Extensive, elle envahit pro- mènes addictifs. Ce système assure la gestion des émo-
tions, des plaisirs et des désirs. Dès le plus jeune âge, il est tique, se traduit tout d’abord par une modification du nom-
programmé en fonction des expériences de plaisir et de bre et du fonctionnement des récepteurs dopaminergiques
déplaisir et apprend à identifier précocement ce qui est des neurones du circuit de récompense.
bon ou mauvais. C’est lui qui permet d’analyser et de
répondre aux différentes émotions positives ou négatives
[15]. Facteurs de vulnérabilité, comorbidités
Le circuit mésolimbique se compose d’un ensemble de psychiatriques et prévention
neurones dopaminergiques issus de l’aire tegmentale ven-
trale, dans le tronc cérébral, et qui projettent, via le faisceau Classiquement, est distingué l’alcoolisme d’entraîne-
médian, vers les structures limbiques que sont l’hippo- ment, névrotique et dipsomaniaque [6] ou les toxicomanies
campe, l’amygdale et le noyau accumbens. Ce circuit est socioculturelles et psychopathologiques. Les concepts
impliqué dans les effets de renforcement, la mémoire et les d’alcoolisme primaire ou secondaire à des désordres psy-
réponses conditionnées liées aux conséquences motiva- chologiques et de dépression primaire ou secondaire à un
tionnelles et émotionnelles du manque et du besoin, alcoolisme conditionnent des prises en charge séquentiel-
d’affection et de relation mais aussi de drogues. les, traiter le premier trouble pour que le second s’améliore,
Le circuit mésocortical se projette de l’aire tegmentale ou clivées entre les centres spécialisés en alcoologie et les
ventrale vers les cortex préfrontal, orbito-frontal et cingu- consultations de secteur.
laire antérieur. Ce système serait impliqué dans les consé- Les classifications actuelles avec la catégorie diagnos-
quences cognitives de l’imprégnation émotionnelle et en ce tique des troubles liés aux substances considèrent la dépen-
qui concerne la prise de drogues, dans la recherche com- dance comme un trouble autonome sans préjuger d’une
pulsive de ces drogues [21]. Ces deux systèmes fonction- comorbidité étiologique. Le passage d’un mode de
nent en parallèle, interagissant à la fois entre eux mais éga- consommation à l’autre renvoie à des facteurs de vulnéra-
lement avec d’autres aires par le biais de projections bilité :
neuronales. C’est en agissant sur les voies neuroanatomi- – biologique, la capacité des substances à activer le système
ques de ce système et en forçant les neurones dopaminer- de récompense, leur puissance d’action, leur modalité
d’absorption et la rapidité de l’effet, une vulnérabilité géné-
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giques, directement ou indirectement, que les différentes
substances rendent les individus dépendants [22]. La régu- tique en lien avec les gènes codant les récepteurs dopami-
lation de l’activité dopaminergique est un phénomène com- nergiques et autres ;
plexe dans lequel interviennent plusieurs systèmes neuro- – psychologique, toutes les personnalités pathologiques, en
transmetteurs notamment les systèmes glutamatergiques, particulier borderline, antisociales et anxieuses, et toutes les
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La phase de sevrage ne représente qu’une étape dans la rapport avec celle de la rémission précoce du DSM-IV.
démarche thérapeutique. L’objectif principal est le main- Pour l’alcool, les médicaments autorisés à la prescription
tien dans les soins. Le suivi est essentiellement ambula- sont l’acamprosate, la naltrexone et le disulfiram à manier
toire. La proposition classique d’une prise en charge débu- avec prudence. Ils peuvent être associés. Pour le tabac, le
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tant par l’hospitalisation puis la post-cure est obsolète. bupropion a fait preuve de son intérêt. Pour les opiacés, la
Le suivi en consultations permet une réduction puis un naltrexone, un antimorphinique de longue durée d’action,
arrêt de la consommation. Les hospitalisations sont rares. est le traitement de choix. Elle bloque les effets des opiacés
Leur objectif est soit un sevrage préparé, soit le traitement sans engendrer de dépendance. Son utilisation encore trop
des complications souvent dans l’urgence avec de nom- marginale doit se développer. Il est incongru de ne pas la
breuses rechutes à la sortie. proposer en relais d’une hospitalisation de sevrage opiacé.
La prise en charge est globale associant approches médi- La prévention des rechutes de cocaïne est difficile. Les régu-
camenteuses, psychologiques, somatiques et sociales. lateurs de l’humeur et les inhibiteurs de la recapture de la
Il s’agit d’accompagner le patient dans une démarche de sérotonine sont peu efficaces. Les anti-psychotiques de
changement qui modifie profondément les différents seconde génération diminueraient le craving surtout des
champs de la vie quotidienne et de la personnalité. Elle sujets à double diagnostic. Le topiramate semble avoir une
débute par, entre autre, une évaluation pour adapter au place. Un vaccin est toujours en cours d’étude.
mieux les stratégies de soins. Les différentes modalités thé-
rapeutiques partagent les mêmes objectifs, leurs différen- • La stratégie substitutive
ces sont plutôt liées aux aspects culturels sociaux et toxi- Les traitements de substitution sont à réserver aux
ques qui les différencient effectivement et relèvent souvent patients présentant des dépendances opiacées ou tabagi-
du choix des patients [5]. Ce projet est multidisciplinaire, ques. Le principe est de proposer un traitement de la
offrant une gamme diversifiée de soins, adaptable en fonc- même classe que la substance toxique. L’objectif de la
tion de la clinique, articulé dans un cadre de soins cohérent cure est différent pour le tabac et les opiacés. La substitu-
et pertinent. L’identification d’un référent unique est utile. tion nicotinique est une détoxification sur de nombreux
mois à un an. La substitution opiacée vise au maintien du
Les traitements médicamenteux patient dans un cadre de soins pour la prise en charge des
Les thérapeutiques médicamenteuses opposent deux troubles de la personnalité [14].
stratégies, le traitement du sevrage et post-sevrage et les Les médicaments de substitution sont caractérisés par
traitements substitutifs. leur longue durée d’action de façon à éviter l’euphorie
liée aux substances et le malaise lié à l’arrêt [18] (annexe 4) – anxiolytiques de préférence non benzodiazépiniques ou
. Les médicaments substitutifs sont des agonistes purs, la antipsychotiques de seconde génération pour les réactions
méthadone ou la nicotine, ou des agonistes partiels, la anxieuses et dépressives ;
buprénorphine et la varénicline (Champix®), avec un – antidépresseurs pour les états dépressifs caractérisés iso-
effet plafond et une moindre dépendance, mais d’un manie- lés ou récurrents.
ment plus complexe. Les gommes et les sprays de nicotine
présentent des risques de néo-dépendance du fait de leurs Les approches psychothérapiques
effets de pics. Ils sont moins efficaces que les patchs et sont
destinés aux patients les moins dépendants ou les moins • Les thérapies cognitivo-comportementales
motivés. Le symptôme clinique qui permet d’adapter la et motivationnelles
posologie est l’appétence toxicophile ou craving. Le but des TCC en addictologie est d’aider les patients à
Un patient sous traitement de substitution se présente prendre conscience du caractère pathologique ou dysfonc-
comme sevré. La déception devant l’absence d’effet tionel des stratégies cognitives qui les amènent à consom-
euphorisant et l’absence de motivation à s’abstenir de dro- mer. Le thérapeute apprend au patient à identifier puis
gue entraînent des mésusages : doses trop élevées, prises modifier les enchaînements cognitifs-
pluriquotidiennes, pratiques d’injection pour la buprénor- émotionnels-comportementaux afin de mettre en place des
phine. Le respect des cadres d’utilisation et de prescription réponses adaptées aux situations à hauts risques [4]. La pre-
est essentiel [12]. mière étape est l’identification des situations ou des cogni-
tions aboutissant à la prise de substances, puis d’aider le
• Le traitement médicamenteux des comorbidités patient à développer selon les cas des stratégies d’évite-
psychiatriques ment ou des stratégies de coping pour y faire face [3].
Les diagnostics psychiatriques sont difficiles du fait de L’entretien motivationnel est un mode d’intervention
l’absence de stabilité émotionnelle et de l’évitement des brève défini comme « une méthode centrée sur le patient
soins. Les ruptures thérapeutiques et rechutes sont fréquen- et utilisée pour augmenter la motivation intrinsèque au
tes et le pronostic moindre. Leur traitement réduit les fac- changement par l’exploration et la résolution de l’ambiva-
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teurs de renforcement de la dépendance. Sur le plan médi- lence » [17]. La motivation au changement vient du patient
camenteux, ils sont à considérer comme résistants avec des lui-même. La relation thérapeutique se conçoit comme un
posologies élevées. partenariat et non une relation patient-expert. Les principes
Pour les pathologies schizophréniques, les antipsychoti- de l’intervention du thérapeute sont l’empathie envers le
ques de seconde génération sont mieux tolérés et acceptés. patient, le soutien des divergences et le renforcement du
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Le recours aux produits retard favorise la compliance des sentiment d’efficacité personnelle.
sujets les plus désorganisés. L’entretien motivationnel s’appuie sur le modèle trans-
Les troubles de l’humeur sont fréquents. Selon leur étio- théorique du changement pour lequel un sujet présentant
logie, le traitement différera : un comportement de dépendance passe à travers différents
– abstinence de drogue par sevrage ou substitution pour les stades ordonnés de façon chronologique [20]. L’objectif du
troubles de l’humeur induits par les substances ; thérapeute évolue en fonction du stade dans lequel se situe
– traitement antidépresseur pour les troubles de l’humeur le patient (tableau 2). Son caractère pragmatique et son
induits par le sevrage ; efficacité validée scientifiquement en ont fait un outil lar-
gement employé en addictologie, en particulier dans la gie deviennent des Centres de soins, d’accompagnement et
prise en charge du fumeur. de prévention en addictologie (CSAPA), des structures de
proximité intégrant médecins, infirmiers, psychologues,
• Les thérapies d’inspiration analytique assistants et éducateurs sociaux. Le dispositif sanitaire
Les thérapies d’inspiration analytiques gardent une voit la création d’unités de consultations hospitalières,
place prédominante. Les pathologies de la dépendance ren- d’Équipes de liaison et de soins en addictologie (Elsa), de
voient à des personnalités par la dépendance affective. services d’hospitalisation de recours à vocation territoriale
Les vécus d’abandon, les rejets affectifs précoces, les dif- ou hospitalo-universitaire. La place des psychiatres est cen-
ficultés relationnelles et à construire une vie affective sont trale tant par leur apport théorique et clinique que pour la
constantes lors des dépendances sévères. Les prises en prise en charge des patients présentant des dépendances
charge sont difficiles à mettre en œuvre, surtout pour les sévères ou associées à des comorbidités psychiatriques.
sujets les plus désorganisés avec le besoin d’un cadre Ils doivent se positionner à côté des autres acteurs de ce
assoupli. champ par un travail en réseau et s’articuler au mieux en
terme d’organisation des soins.
• Les approches systémiques
Les approches familiales systémiques sont utiles chez
les adolescents et lors des pathologies familiales. Elles faci- Références
litent les prises en charge individuelles. Le protocole est
parfois en être assoupli pour répondre à la demande de 1. Adès J, Lejoyeux M. « Dépendances comportementales ».
soins des plus souffrants ou des plus capables à s’engager In : Encyclopédie médico- chirurgicale. Paris : Elsevier,
dans un processus de soins. Les entretiens parentaux sont 1999, 37-396-A-20.
parfois la seule alternative possible. 2. American Psychiatric Association. (2000). Diagnostic and
Statistical Manual of Mental Disorders, 4th ed. revised.
• Les approches institutionnelles Washington, DC : Author.
Le travail de psychiatrie institutionnelle mené par les 3. Aubin HJ. « Principes généraux des thérapies cognitivo-
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équipes de soins, médicales, infirmières et psychologiques comportementales dans les addictions ». In: Reynaud M.
est le quotidien des centres de soins spécialisés. Le patient Addictions et psychiatrie. Paris : Masson, 2005, p. 223-238.
évolue dans un espace thérapeutique. Il développe avec le 4. Aubin HJ. « Psychothérapies comportementales et motiva-
centre une relation de type transférentiel marqué habituel- tionnelles en alcoologie et en tabacologie ». In : Lejoyeux
lement par la dépendance indispensable en cas de dépen-
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13. Laqueille X, Liot K., Launay C. Toxicomanies, obligation de 18. Montastruc JL, et al. Critères pharmacologiques d’un médi-
soins et injonction thérapeutiques, les lois du 31 décembre cament pour la substitution de la pharmacodépendance aux
1970 et du 05 mars 2007. In : Encyclopédie médico- opiacés. Thérapie 2003 ; 58 : 123-5.
chirurgicale. Paris : Elsevier. In Press. 19. Peele S. The Meaning of Addiction: Compulsive Experience
14. Loo H, Laqueille X, Remi P, Bayle F, Olié JP. Le traitement and its Interpretation. Mass : Lexington Books, 1985.
de substitution des héroïnomanes par la méthadone : intérêts, 20. Prochaska J, DiClemente C. Transtheoretical therapy: toward
limites et pratiques en France. Bull Acad Nat de Med 1993 ; a more integrative model of change. Psychotherapy: Theory,
177 : 1331-5. Research and Practice 1982 ; 19 : 276-58 ; (1) : 7-29.
15. Malonado R. The neurobiology of addiction. Journal of Neu- 21. Reynaud M. Addictions et psychiatrie. Paris : Masson, 2005.
ral Transmission 2003 (suppl) : 1-14. 22. Reynaud M. Traité d’addictologie. Paris : Flammarion
16. MILDT/CFES (2000). Drogues : savoir plus, risquer moins. Médecine-Sciences, 2006.
www.gouv.mildt.fr 23. Volkow ND, Fowler JS, Wang GJ, Goldstein RZ. Role of
17. Miller WR, Rollnick S. Motivational Interviewing: Prepa- dopamine, the frontal cortex, and memory circuits in drug
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Annexe 1
Abus de substance (DSM-IV-TR)
A. Mode d’utilisation inadéquat d’une substance caractérisé par la présence d’au moins une des manifestations suivan-
tes au cours d’une période de 12 mois :
1 - incapacité de remplir des obligations majeures au travail, à l’école ou à la maison
2 - dans des situations où cela peut être physiquement dangereux
3 - problèmes judiciaires répétés liés
4 - des problèmes interpersonnels ou sociaux, persistants ou récurrents
B. Les symptômes n’ont jamais atteint, pour cette classe de substance, les critères de dépendance à une substance
Annexe 2
Dépendance à une substance (DSM-IV-TR)
Mode d’utilisation entraînant une détresse ou un dysfonctionnement significatif avec trois ou plus des manifestations
suivantes, sur la même période de 12 mois.
1. Existence d’une tolérance, définie par :
– besoin de quantités majorées pour obtenir l’effet désiré ;
– effet nettement diminué en cas d’usage continu.
2. Existence d’un syndrome de sevrage :
– syndrome de sevrage caractéristique de la substance ;
– prise de substance pour éviter les symptômes de sevrage ;
– quantité supérieure ou sur un laps de temps plus long que prévu ;
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– désir persistant ou efforts infructueux pour contrôler l’utilisation ;
– temps considérable pour se procurer la substance, la consommer, ou récupérer de ses effets ;
– d’importantes activités sociales abandonnées ou réduites ;
– poursuite de l’utilisation malgré des problèmes physiques, psychologiques déterminé par la substance.
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Annexe 3
Critères d’addiction de Goodman (1990)
A. Échecs répétés de résister à l’impulsion d’entreprendre un comportement spécifique
B. Sentiment de tension augmentant avant de débuter le comportement
C. Sentiment de plaisir ou de soulagement en entreprenant le comportement
D. Sentiment de perte de contrôle pendant la réalisation du comportement
Au moins cinq des neufs items suivants :
– fréquentes préoccupations liées au comportement ou aux activités préparatoires à sa réalisation ;
– fréquence du comportement plus importante ou sur une période de temps plus longue que celle envisagée ;
– efforts répétés pour réduire, contrôler ou arrêter le comportement ;
– importante perte de temps passé à préparer le comportement, le réaliser ou récupérer de ses effets ;
– réalisation fréquente du comportement lorsque des obligations occupationnelles, académiques, domestiques ou
sociales doivent être accomplies ;
– d’importantes activités sociales, occupationnelles ou de loisirs sont abandonnées ou réduites en raison du comportement ;
– poursuite du comportement malgré la connaissance de l’exacerbation des problèmes sociaux, psychologiques ou
physiques persistants ou récurrents déterminés par ce comportement ;
– tolérance : besoin d’augmenter l’intensité ou la fréquence du comportement pour obtenir l’effet désiré ou effet dimi-
nué si le comportement est poursuivi avec la même intensité ;
– agitation ou irritabilité si le comportement ne peut être poursuivi.
F. Certains symptômes de ce trouble ont persisté au moins un mois, ou sont survenus de façon répétée sur une période
prolongée.
Annexe 4
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