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HGGSP - Sujet D'oral Du Bac
HGGSP - Sujet D'oral Du Bac
Partie 1 : La recherche de profit de l’industrie pharmaceutique représente un danger pour la santé
des populations.
Partie 2 : Les prix imposés par l’industrie pharmaceutique rendent les médicaments de moins
accessibles aux patients
Le second problème qui se pose à la prise de puissance des industries pharmaceutiques sur
les états est qu’elle peut empêcher l’accès à des ressources indispensables à la vie au
meilleur prix aux citoyens les plus démunis. On peut par exemple citer la différence flagrante
du prix des médicaments et des ressources médicales entre la France et les Etats-Unis due à
une absence de tarification universelle outre-Atlantique, qui fait varier le prix d’un
établissement à un autre selon l’offre et la demande. Le manque d’accessibilité des
médicaments à toutes les catégories de population s’explique aussi par l’absence d’une
sécurité sociale les remboursant outre-Atlantique. De plus, la plupart des établissements
médicaux américains appartiennent à des entreprises privées qui décident des prix en
fonction des lois du marché, sans restriction importante de la part du gouvernement.
Mais si aucun bon traitement ne peut se faire sans l’aide de l’industrie pharmaceutique pour
faciliter la production et les essais cliniques, les prix actuels sont absolument indéfendables
puisque les entreprises se dégagent une part de profit toujours plus importante. Le principal
souci de l’industrie pharmaceutique est aujourd’hui la rentabilité. Les entreprises financent
la recherche pour à terme trouver un « blockbuster », un médicament censé rapporter plus
de 1 milliards de dollars par an, preuve que ce n’est plus guérir une maladie qui motive.
On peut prendre l’exemple du Sovaldi, un médicament du laboratoire Gilead contre
l’hépatite C, le premier médicament permettant l’éradication totale du virus et donc de la
maladie. Mais Gilead n’a pas participé aux recherches pour découvrir le médicament, il a
racheté le laboratoire afin de s’approprier le brevet. Le Sovaldi été vendu à partir de 2014 à
un prix exorbitant : alors que son coût de production représentait moins de 100 dollars par
an et par personne, il coûtait près de 84 000 dollars. Les Big Pharma se concentrent sur les
maladies les plus graves qui n’affectent pas tant de gens, mais où il est question de vie ou de
mort, et où ils peuvent facturer comme il le veulent puisqu’il s’agit d’un bien essentiel. Les
ventes de Gilead se sont élevées à 32,5 milliards de dollars dont 55% de pur profit.
Autre exemple, celui du médicament Avastin soignant le cancer le colon, et commercialisé
par le laboratoire Roche, mais dont la molécule a également été prouvée efficace pour
soigner la DMLA. Le médicament n’étant pas très cher en tant qu’Avastin, les médecins
l’utilisaient également pour cela. Mais le laboratoire s’en étant rendu compte, il décide de
créer un médicament spécialisé pour la DMLA, basé sur la même molécule mais dosé dans
des seringues spécialisés pour un usage oculaire, appelé Lucentis. Seule différence, le
Lucentis coûte 33 fois plus cher que l’Avastin : 35 euros contre 1167 euros. Le laboratoire a
réalisé une véritable cartographie des médecins utilisant l’Avastin pour la DMLA au lieu du
Lucentis et leur diffusait de fausses allégeances sur les dangers potentiels de l’Avastin dans le
traitement de la DMLA alors qu’il s’agissait de la même molécule, mais simplement pour
booster les profits. L’entreprise a finalement été condamnée à 445 millions d’amende pour
abus.
Conclusion : L’industrie pharmaceutique, dont les géants Big Pharma, sont indispensables à
la création d’un nouveau médicament car ils assument les frais de production et de
recherche, qui reviendrait très cher dans le budget d’un état. Ils sont cependant
responsables de beaucoup d’abus. La loi de l’offre et de la demande non régulée entraîne
par exemple une flambée incontrôlable des prix des médicaments qui affecte grandement
les citoyens incapables d’y accéder, aux Etats-Unis notamment. Mais cela pourrait aussi
menacer la pérennité du système de la sécurité sociale, qui avec une consommation
croissante de médicament doit assumer des coûts de plus en plus importants chaque année.
De plus, les asymétries d’information entre les entreprises, les autorités de régulation, les
médecins et les citoyens deviennent un problème de santé publique lorsqu’elles sont
responsables d’effets secondaires graves sur la vie des patients, voire même de décès. Mais
le rôle décroissant que représentent les états dans la recherche affaiblit aussi l’autorité du
secteur public qui n’a plus les moyens de définir les politiques de santé, de contrôler ou
d’orienter les pratiques, elles ne remplissent plus qu’un rôle de mise en œuvre.