You are on page 1of 53

Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr.

Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

Polycopie
Cours de gestion financière

Groupes (S5) :
− SEG (A et B)
− Finance-Banque
− Management

Pr. Loubna Barmaki


1
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

La gestion financière consiste pour une organisation à optimiser les choix de ces décisions
d’investissement, de financement, d’exploitation, d’équilibre financier ...

Elle revêt deux dimensions : une dimension ex-post : analyser le passé pour comprendre le
présent (votre cours d’analyse financière S4) et une dimension ex-ante : prévoir le futur à court,
moyen et long termes (objet de ce cours).

Plan du cours :
Partie I : la gestion financière prévisionnelle à moyen et long termes
Chapitre I : le choix d’investissement
Chapitre II : le choix de financement
Chapitre III : le plan de financement
Partie II : la gestion financière prévisionnelle à court terme
Chapitre I : le budget de la trésorerie
Chapitre II : le budget des approvisionnements

2
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

Partie I : la gestion financière prévisionnelle à moyen et long termes


Seront traités au niveau de cette première partie, trois chapitres :

− Chapitre I : le choix d’investissement


− Chapitre II : le choix de financement
− Chapitre III : le plan de financement

3
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

Chapitre I : le choix des investissements


La notion d’investissement en gestion est :

• Une notion très large: on parle d’investissement dès que l’entreprise se donne les
moyens d’atteindre des objectifs de performance que ce soit dans le domaine de
production (quantité, qualité, productivité), dans le domaine financier (rentabilité,
efficacité) ou dans le domaine environnemental et social (sécurité et santé, droits du
personnel, protection de l’environnement, intérêts des parties prenantes).

• Dans tous les cas, l’investissement se traduit par l’engagement d’importants capitaux.

1. Typologies des investissements

Nous distinguons trois catégories d’investissements :

• Investissements corporels

• Investissements intellectuels

• Investissements financiers

1.1. Les investissements corporels

Caractéristiques • Acquisition ou création d’immobilisations physiquement identifiables ;

• Objectifs souvent précis et quantifiables ;

• Coût initial et besoin en fonds de roulement d’exploitation connus avec


suffisamment de précision afin de déterminer une rentabilité
prévisionnelle.

Exemples Terrain ; bâtiment ; matériel de transport ; matériel industriel …

1.2. Les investissements intellectuels


Caractéristiques • Investissements difficiles à identifier car ils sont invisibles ;
• Objectifs imprécis et généralement qualitatifs ;
• Évaluation incertaine du coût initial et calcul de la rentabilité
pratiquement impossible
Exemples Immobilisations incorporelles (brevets, licences…) ; Frais d’innovation, étude de
marché …
1.3. Les investissements financiers
Caractéristiques • Acquisition du patrimoine d’une autre entreprise ;
• Objectifs quantifiables mais avec un risque important d’erreur ;
• Coût initial connu, évaluation difficile de la rentabilité prévisionnelle.
Exemples Immobilisations financières (titres de participation)

4
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

2. Les objectifs de l’investissement


• Augmentation de l’activité (investissement de croissance)
• Diminution des coûts

• Adhésion aux objectifs du développement durable


2.1. Augmentation de l’activité (investissement de croissance)
La croissance peut prendre trois formes différentes et complémentaires :
• La croissance intensive

• La croissance par intégration


• La croissance par diversification
2.1.1. La croissance intensive
Elle vise le développement des métiers actuels de l’entreprise en mobilisant les ressources
et le savoir-faire dont elle dispose à travers :
✓ L’augmentation du taux de pénétration du marché actuel (investissement
publicitaire)
✓ L’amélioration des produits existants (investissement intellectuel : recherche-
développement)

✓ Le lancement des mêmes produits sur de nouveaux marchés (investissement


intellectuel : études de marché à l’étranger)

2.1.2 La croissance par intégration

Elle consiste à conserver le métier d’origine mais en lui ajoutant des métiers complémentaires
pour mieux maîtriser le processus de production ou l’environnement concurrentiel à travers :

✓ La maitrise des approvisionnements (intégration en amont via des investissements


essentiellement corporels)

✓ La maitrise de la distribution (intégration en aval via des investissements


essentiellement corporels)

✓ La maitrise de la concurrence (intégration horizontale et absorption des concurrents


à travers principalement des investissements financiers)

2.1.3. La croissance par diversification

Elle consiste à créer de nouvelles activités et à se positionner sur de nouveaux marchés, les
raisons peuvent être :

5
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

✓ La recherche de synergie en construisant un portefeuille d’activités


complémentaires ;

✓ La répartition des risques ;

✓ La recherche d’un meilleur équilibre financier ;

Le remplacement progressif du métier d’origine qui s’essouffle par la mise en œuvre

3. Les avenirs de la décision d’investissement (certain, aléatoire, incertain)


3.1. La prise de décision d’investissement en avenir certain

Le manager dispose de toute l’information nécessaire afin d’évaluer la rentabilité de son


projet d’investissement ;

Pour chaque projet, sont connus avec certitude : le cout initial de l’investissement (y compris
l’augmentation du besoin en fonds de roulement d’exploitation (BFRE)), les flux nets de
trésorerie appelés aussi cash-flow, la durée de vie du projet et sa valeur résiduelle en fin de
vie (considérée comme une recette additionnelle qui doit être prise en considération à la fin
du projet).

NB : il est à signaler que le BFRE est récupéré à la fin de la dernière année.

3.1.1. Les cash-flows

Il y a deux méthodes de détermination des cash-flows :

CF= Recettes induites par le projet d’investissement – dépenses induites par le projet
d’investissement

Ou

CF = Résultat net + Dotations (lorsque l’investissement est financé par fonds propres
uniquement)

Exemple :

Une entreprise ayant pour activité des travaux d’impression et d’édition envisage d’acquérir
une photocopieuse dernière génération d’une valeur de 40 000 DH (financée entièrement par
fonds propres), amortissable linéairement sur 5 ans, les prévisions d’exploitation sont les
suivantes :

6
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

1 2 3 4 5
Chiffre d’affaires 141 000 202 000 315 000 450 000 520 000
Charges variables 50 000 80 000 100 000 130 000 146 000
Les charges fixes hors amortissements sont évaluées à 16 000 DH/an tout au long de
l’investissement.

Le taux de l’impôt sur le résultat (IS) est de 30%.

TAF : déterminez les CF induits par ce projet d’investissement.

Solution :

1 2 3 4 5

Chiffre d’affaires 141 000 202 000 315 000 450 000 520 000
- Charges variables 50 000 80 000 100 000 130 000 146 000
- Charges fixes (hors amortissements) 16 000 16 000 16 000 16 000 16 000
- Dotations aux amortissements 8 000 8 000 8 000 8 000 8 000
= Résultat avant impôt 67 000 98 000 191 000 296 000 350 000
- IS 20 100 29 400 57 300 88 800 105 000
= Résultat net 46 900 68 600 133 700 207 200 245 000
CF = RN + dotations 54 900 76 600 141 700 215 200 253 000
CF=Recettes – Dépenses 54 900 76 600 141 700 215 200 253 000

3.1.2. Des CF aux CF actualisés

L’actualisation est la traduction économique de la valorisation du présent par rapport au futur.


Alors que la capitalisation est la valorisation du futur par rapport au présent.

Grace à la capitalisation, un capital initial C0 sera dans le futur C n= C0 (1+t)n

Tandis que pour l’actualisation, un capital C n dans le futur, sa valeur aujourd’hui est de
C 0= C n (1+t)-n

Le manager peut retenir un taux d’actualisation en fonction de son aversion pour le risque, de
la rentabilité moyenne de son secteur d’activité, de la structure de financement de son
entreprise…

De ce fait, il peut retenir comme taux d’actualisation :

▪ Le coût moyen pondéré de ses capitaux (propres et endettement) ;

▪ Ou le taux de rentabilité des actifs sans risque (obligation, bon de trésor) ;

▪ Ou le taux de rentabilité des actifs risqués (actions) ;

▪ Ou le taux de rentabilité moyen de son secteur d’activité.

7
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

3.1.3. Les indicateurs d’acceptation de projets d’investissement en avenir certain

Les indicateurs retenus pour un avenir certain sont :

✓ La Valeur actuelle nette (VAN)

✓ Le taux de rentabilité interne (TRI)

✓ L’indice de profitabilité (IP)

✓ Le délai de récupération des capitaux investis (DRC)

✓ Ou le taux de rentabilité moyen de son secteur d’activité.

3.1.3.1. Par rapport à un seul projet d’investissement

3.1.3.1.1. La valeur actuelle nette (VAN)

La valeur actuelle nette est égale à la différence entre les cash-flows actualisés pendant toute
la durée de vie de l’investissement et le montant du capital investi.
n
VAN =  CF (1 + t )−i − I
i =1

La VAN constitue :

Un critère de rejet : sera rejeté tout projet dont la VAN est négative.

Un critère de sélection : entre deux projets, sera retenu celui dont la VAN est la plus forte.

Exemple :

Soit un investissement de 1 000 000 DHS, qui génère des cash – flow de 380 000 DHS chaque
année pendant 4 ans, le taux d’actualisation retenu par l’entreprise est de 11%.

TAF : déterminez la VAN.

Solution :

Détermination des CFa :

• 1ére année : 380 000 (1+0,11)-1 = 342 342,34 DH.

• 2ème année : 380 000 (1+0,11)-2 = 308 416,52 DH.

• 3ème année : 380 000 (1+0,11)-3 = 277 852,72 DH.

• 4ème année : 380 000 (1+0,11)-4 = 250 317,77 DH.

∑ CFa= 1 178 929,36 DH.

Lorsque les CF sont constants tout au long de la durée de l’investissement, nous pouvons
appliquer la formule :

8
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

1−(1+𝑡)−𝑛
𝛴𝐶𝐹𝑎 =CF* 𝑡

Soit :
1−(1,11)−4
𝛴𝐶𝐹𝑎 = 380 000 * = = 1 178 929,36 DH.
0,11

VAN=∑ CFa – I = 1 178 929,36 DH – 1 000 000 DH

= 178 929,36 DH.

Le projet sera retenu étant donné que la VAN est positive.

3.1.3.1.2. Le taux de rentabilité interne (TRI)

Le TRI constitue :

Un critère de rejet : sera rejeté tout projet dont le TRI est inférieur au taux d’actualisation
retenu.

Un critère de sélection : entre deux projets, sera retenu celui dont le TRI est le plus important.

Exemple :

Si nous reprenons l’exemple précédent.

TAF : déterminez le TRI.

Solution :

Le TRI sera déterminé par interpolation linéaire entre une VAN positive et une VAN négative.

Pour avoir le maximum de précision, vaut mieux que la VAN positive soit la plus proche
possible de celle négative.

VAN 17% = 42 429, 30 DH.

VAN 20% = -16 280,85DH.


42 429, 30
TRI = 17%+(20%-17%) = 19,17%
42 429, 30 + 16 280,85

Le projet sera retenu étant donné que le TRI est supérieur au taux d’actualisation

3.1.3.1.3. L’indice de profitabilité (IP)


∑𝑛
𝑖=1 𝐶𝐹𝑎 𝑉𝐴𝑁
𝐼𝑃 = où bien 𝐼𝑃 = +1
𝐼 𝐼

L’IP constitue :

Un critère de rejet : sera rejeté tout projet dont l’IP est inférieur à 1.

Un critère de sélection : entre deux projets, sera retenu celui dont l’IP est le plus important.

9
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

Exemple :

Si nous reprenons l’exemple précédent.

TAF : déterminez l’IP.

Solution :
∑𝑛
𝑖=1 𝐶𝐹𝑎 1178929,40
𝐼𝑃 = = 1 000 000 = 1,18
𝐼

1 DH investi rapporte alors 1,18 DH.

Ce projet sera retenu vu que son IP est supérieur à 1.

3.1.3.1.4. Le délai de récupération des capitaux investis (DRC)

Le délai de récupération des capitaux investis, appelé aussi « Pay-Back » correspond au délai
au bout duquel les CF actualisés remboursent l’investissement.

Le DRC constitue :

Un critère de rejet : sera rejeté tout projet dont le DRC est supérieur à la norme fixée par
l’entreprise.

Un critère de sélection : entre deux projets, sera retenu celui dont le DRC est le plus court.

Exemple :

Si nous reprenons l’exemple précédent.

TAF : déterminez le DRC.

Solution :

1 2 3 4
∑ CFa 342 342,34 650 758,86 928 611,58 1 178 929,4

Le DRC se situe en 4ème année, reste à le déterminer en nombre de mois, pour ce faire, nous
appliquerons la règle suivante :

(1 178 929,4 – 928 611,58) 12 mois

(1 000 000 – 928 611,58) X mois

De ce fait, X = 3,42.

Le DRC = 3 ans, 3 mois et 13 jours.

L’entreprise restituera son investissement le 13/04/N+4.

10
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

Ce projet sera retenu vu que sa durée ne dépasse pas la durée maximale fixée par l’entreprise
à savoir 4 ans.

Au vu des quatre indicateurs (VAN ; TRI ; IP ; DRC), le projet est valable.

3.1.3.2. Comparaison entre deux projets de la même durée

Exemple :

Une entreprise envisage d’augmenter ses capacités de production, elle dispose de deux
possibilités :

Projet 1 : extension des unités de production actuelles

Projet 2 : construction d’une nouvelle usine

Chaque projet doit permettre d’assurer une rentabilité sur 5 ans, le taux d’actualisation retenu
est de 11%.

Projet 1 Projet 2
Investissement initial 120 000 140 000
Cash – flow 1 15 000 34 000
Cash – flow 2 27 000 58 000
Cash – flow 3 46 000 61 000
Cash – flow 4 60 000 80 000
Cash – flow 5 89 000 93 000
TAF :

1. Calculez la VAN, le TRI, l’IP et le DRC pour les deux projets


2. Lequel sera retenu par l’entreprise ?

Solution :

1.

• La VAN :

Pour le projet 1, déterminons d’abord, la somme des CF actualisés :

Années CFa
1 15 000 (1+0,11)-1 = 13 513,51
2 27 000 (1+0,11)-2 = 21 913,81
3 46 000 (1+0,11)-3 = 33 634,80
4 60 000 (1+0,11)-4 = 39523,86
5 89 000 (1+0,11)-5 = 52 817,17
 CFa = 161 403,15 DH.

11
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

La VAN à 11% = 41 403,15 DH.

Pour le projet 2, déterminons d’abord, la somme des CF actualisés :

Années CFa
1 34 000 (1+0,11)-1 = 30 630,63
2 58 000 (1+0,11)-2 = 47 074,10
3 61 000 (1+0,11)-3 = 44 602,67
4 80 000 (1+0,11)-4 = 52 698,48
5 93 000 (1+0,11)-5 = 55 190,97

 CFa = 230 196,85 DH

La VAN à 11% = 90 196,85 DH.

Sur la base de la VAN, le projet 2 est préférable.

• Le TRI :

Pour le projet 1, nous devons déterminer une VAN positive et une VAN négative, le TRI sera
obtenu par interpolation linéaire.

VAN 20% = 2 572,66 DH.

VAN 22% = - 4 218,24 DH.


2 572,66
TRI = 20%+(22%-20%) 2572,66 + 4 218,24 = 20,76 %

Pour le projet 2 :

VAN 29% = 4 548,63 DH.

VAN 32% = -4 875,37 DH.

4 548,63
TRI = 29%+(32%-29%) =30,45%
4 548,63+4 875,37

Sur la base du TRI, le projet 2 est préférable.

Remarque :

Lorsque l’application de la VAN et du TRI conduit à deux conclusions différentes.

Le choix dépendra des objectifs du manager :

− Si le manager a des besoins de trésorerie, il privilégiera les investissements générant


des CF les plus immédiats, il choisira alors le projet ayant la VAN la plus élevée.

12
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

− Au contraire, le manager n’ayant pas des besoins de trésorerie privilégiera une


rentabilité meilleure mais plus éloignée, il choisira alors le projet ayant le TRI le plus
important.
• IP :

Pour le projet 1 :
∑𝑛
𝑖=1 𝐶𝐹𝑎 161 403,15
𝐼𝑃 = = = 1,34
𝐼 120 000

Pour le projet 2 :
∑𝑛
𝑖=1 𝐶𝐹𝑎 230 196,85
𝐼𝑃 = = 140 000 = 1,64
𝐼

Sur la base de I’IP, le projet 2 est préférable.

• DRC :

Pour le projet 1 :

1 2 3 4 5
∑ CFa 13 513,51 35 427,32 69 062,12 108 585,98 161 403,15
Le DRC se situe en 5ème année, reste à le déterminer en nombre de mois, pour ce faire, nous
appliquerons la règle suivante :

(161 403,15 - 108 585,98) 12 mois

(120 000 - 108 585,98) X mois

De ce fait, X = 2,59.

Le DRC = 4 ans, 2 mois et 19 jours.

L’entreprise restituera son investissement le 19/03/N+5.

Pour le projet 2 :

1 2 3 4 5
∑ CFa 30 630,63 77 704,73 122 307,40 175 005,88 230 196,85
Le DRC se situe en 4ème année, reste à le déterminer en nombre de mois, pour ce faire, nous
appliquerons la règle suivante :

(175 005,88 - 122 307,40) 12 mois

(140 000 – 122 307,40) X mois

De ce fait, X = 4,03.

Le DRC = 3 ans, 4 mois et 1 jour.

13
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

L’entreprise restituera son investissement le 01/05/N+4.

Sur la base du DRC, le projet 2 est préférable.

2. Au vu de tous ces indicateurs (VAN ; TRI ; IP ; DRC), le projet 2 sera retenu par l’entreprise.

3.1.3.2. Comparaison entre deux projets à durée de vie différente

Lorsque deux projets ont une durée de vie différente, les critères utilisés jusqu’à présent
deviennent moins pertinents, de ce fait on recourt à un certain nombre d’amendement :

▪ Nous retenons le plus petit commun multiple de la durée de vie des investissements,
exemple : soit un projet 1 d’une durée de 4 ans et un projet 2 d’une durée de 5 ans, la
durée retenue sera de (4*5=20 ans), le projet 1 va se répéter 5 fois à l’identique, tandis
que le projet 2, se répètera 4 fois à l’identique, ce qui paraît irréaliste pour une
conjoncture difficilement imprévisible à long terme ;

▪ Ou la durée de vie la plus courte à condition de tenir compte de la valeur résiduelle de


l’investissement ayant la durée de vie la plus longue à la fin de l’investissement le plus
court ;

▪ Ou la durée de vie la plus longue à condition de considérer que les sommes émanant
de l’investissement le plus court seront placées jusqu’à la fin de l’investissement le plus
long.

3.2. La prise de décision d’investissement en avenir aléatoire

Le manager prévoit différents scénarii pour un même projet et attribue à chacun d’eux une
probabilité de réalisation.

Les indicateurs retenus pour le choix d’un investissement sont :

✓ Espérance mathématique de la VAN qui mesure la rentabilité du projet

✓ Ecart-type de la VAN qui mesure le risque du projet

3.2.1. Espérance mathématique de la VAN


𝑛

𝐸 (𝑉𝐴𝑁) = ∑ 𝐸 (𝐶𝐹)(1 + 𝑡)−𝑖 − 𝐼


𝑖=1

L’espérance de la VAN constitue :

Un critère de rejet : sera rejeté tout projet dont l'espérance de la VAN est négative.

14
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

Un critère de sélection : entre deux projets, sera retenu celui dont l'espérance de la VAN est
la plus forte.

Exemple :

Soit un projet d’investissement présentant les caractéristiques suivantes :

• I = 170 000 DH.

• Durée : 2 ans.

• Taux d’actualisation 10%.

• Les CF sont en milliers de DH :

Probabilité Année 1 Probabilité Année 2


0,5 120 0,5 100
0,3 260 0,3 185
0,2 340 0,2 300
TAF : Déterminez l’espérance de la VAN de ce projet.

D’abord, déterminons l’espérance des CF :

E (CF1) = = 0,5*120+0,3*260+0,2*340=206

E (CF2) = 0,5*100+0,3*185+0,2*300=165,5

Puis :
𝑛

𝐸 (𝑉𝐴𝑁) = ∑ 𝐸 (𝐶𝐹)(1 + 𝑡)−𝑖 − 𝐼


𝑖=1

= 206 (1,1)−1 + 165,5(1,1)−2 − 170 = 154,05

Le projet sera retenu étant donné que l’espérance de la VAN est positive.

3.2.2. L’écart-type de la VAN

Il est déterminé à partir de la variance de la VAN :


𝑛

𝑉𝐴𝑅 (𝑉𝐴𝑁) = ∑ 𝑉𝐴𝑅 (𝐶𝐹)(1 + 𝑡)−2𝑖


𝑖=1

Il est à noter que la VAR (I) = 0 vu qu’il s’agisse d’une constante.

𝜎𝑉𝐴𝑁 = √𝑉𝐴𝑅(𝑉𝐴𝑁)

L’encart-type de la VAN constitue :

15
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

Un critère de rejet : sera rejeté tout projet dont le risque est supérieur à la norme fixée par
l’entreprise

Un critère de sélection : entre deux projets, sera retenu celui dont l'écart-type de la VAN est
le plus faible.

D’abord, déterminons l’espérance des CF :

• VAR (CF1) = 0,5*(120 − 206)2+0,3*(260 − 206)2+0,2*(340 − 206)2 = 8 164.

• VAR (CF2) = 0,5*(100 − 165,5)2+0,3*(185 − 165,5)2+0,2*(300 − 165,5)2=


5 877,26.

Puis :
𝑛

𝑉𝐴𝑅 (𝑉𝐴𝑁) = ∑ 𝑉𝐴𝑅 (𝐶𝐹)(1 + 𝑡)−2𝑖


𝑖=1

= 8 164 (1,1)−2 + 5 877,26(1,1)−4 = 10 761,35.

𝜎𝑉𝐴𝑁 = √𝑉𝐴𝑅(𝑉𝐴𝑁)= 103,74.

Si nous supposons que cette entreprise retient comme norme maximale pour son écart type
50.

Ce projet est très risqué.

3.3. La prise de décision d’investissement en avenir incertain

Il est impossible pour le manager de prévoir avec certitude le montant de l’investissement


initial, les CF, la durée…

Il est impossible aussi de déterminer des probabilités de réalisation des différents scénarios ;

Les raisons peuvent être un horizon trop lointain, un contexte trop incertain, personnalité du
manager et son intuition…

Les indicateurs de sélection des investissements sont :

• Le critère de Maximax

• Le critère de Maximin

• Le critère de Minimax

• Le critère de Laplace

• Le critère de Savage

Exemple :
16
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

Face à la baisse de son chiffre d’affaires, le manager d’une entreprise hésite entre trois
décisions :

D1 : réduire le prix

D2 : améliorer la qualité

D3 : lancer une compagne de publicité agressive

Ces gains vont dépendre de la réaction de ses principaux concurrents.

R1 R2 R3
D1 15 000 29 000 36 000
D2 -5 000 17 000 10 000
D3 25 000 20 000 30 000

3.3.1. Le critère de Maximax

Le manager est optimiste, il choisira la décision qui offre le résultat maximum le plus élevé.

• D1 : 36 000 DH

• D2 : 17 000 DH

• D3 : 30 000 DH

Sera retenue D1 : réduire le prix.

3.3.2. Le critère de Maximin

Le manager est pessimiste, il choisira la décision qui offre le résultat minimum le plus élevé.

• D1 : 15 000 DH

• D2 : -5 000 DH

• D3 : 20 000 DH

Sera retenue D3 : lancer une compagne de publicité agressive.

17
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

3.3.3. Le critère de Minimax

Le manager est optimiste mais prudent, il choisira la décision qui offre le résultat minimum
des résultats les plus élevés.

• D1 : 36 000 DH

• D2 : 17 000 DH

• D3 : 30 000 DH

Sera retenue D2 : lancer une compagne de publicité agressive.

3.3.4. Le critère de Laplace

Le manager est indifférent au risque, il n’est ni attiré par le gain maximum ni repoussé par la
perte maximale. Il choisira alors en fonction de la moyenne simple des gains possibles.
15 000+29 000+36 000
• D1 : = 26 666,67 DH
3

−5 000+17 000+10 000


• D2 : = 7 333,33 DH
3

25 000+20 000+30 000


• D3 : = 25 000 DH
3

Sera retenue D1 : réduire le prix.

3.3.5. Le critère de Savage

Le manager a peur d’avoir des regrets (sensible au manque à gagner), il choisira alors la
décision pour laquelle le regret maximal est le plus faible.

R1 R2 R3
D1 25 000 - 15 000 29 000 - 29 000 36 000 - 36 000
=10 000 =0 =0
D2 25 000 + 5 000 29 000 - 17 000 36 000 - 10 000
= 30 000 = 12 000 = 26 000
D3 25 000 - 25 000 29 000 - 20 000 36 000 - 30 000
=0 = 9 000 = 6 000

• D1 : 10 000 DH

• D2 : 30 000 DH

• D3 : 9 000 DH

Sera retenue D3 (manque à gagner le plus faible) : lancer une compagne de publicité agressive.

18
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

Chapitre II :
Le choix des financements
Les financements mis en œuvre par l’entreprise doivent lui permettre de :

• Financer ses investissements

• Financer son cycle d’exploitation

• Financer sa trésorerie

Sous contraintes de :

• Minimiser les coûts de financement

• Préserver son indépendance financière (équilibre interne/externe), autrement dit :


𝐸𝑛𝑑𝑒𝑡𝑡𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙
< 1.
𝐶𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒𝑠

𝐸𝑛𝑑𝑒𝑡𝑡𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙 à 𝑀𝐿𝑇


• Conserver sa capacité de remboursement : ≤ 3 𝑜𝑢 4. Ce ratio
𝐶𝐴𝐹

signifie qu’il faut au maximum 3 ou 4 années de la CAF pour rembourser les dettes à
moyen et long terme de la société.

• Préserver son équilibre financier (équilibre LMT/ équilibre CT) : il faut que la société
cherche à avoir toujours un fond de roulement qui couvre le besoin en fond de
roulement et qui permet de dégager une trésorerie nette positive. Il faut absolument
éviter de financer des emplois stables par des crédits à court terme.

1. Le classement des moyens de financement

Les moyens de financement sont classés en fonction de deux critères à savoir l’origine et la
durée :

19
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

Internes Externes
Court terme - Dépôts en comptes - Délais de crédit
courant des associés fournisseurs
- Escompte des effets de
commerce
- Découvert bancaire
Moyen et long - Autofinancement - Emprunt auprès des
terme - Augmentation de banques
- capital - Emprunts obligataires
- Crédit-bail (émissions d’obligations
dans le public)

1.1. Moyens de financement à court terme


1.1.1. Moyen de financement interne
1.1.1.1. Les dépôts en comptes courants d’associés
Les associés ou les actionnaires ont la possibilité de déposer de l’argent sur des comptes
courants rémunérés par l’entreprise.
Ces associés reçoivent des intérêts (indépendamment des résultats de l’entreprise).
Les fonds peuvent être récupérés sans préavis par leurs titulaires.
1.1.2. Moyens de financement externes
1.1.2.1. Les délais de crédit fournisseurs
Lorsque l’entreprise obtient de ses fournisseurs des délais de paiement, elle contracte une
dette qu’elle devra rembourser sous quelques jours/semaines/mois.
L’entreprise et le fournisseur peuvent se mettre d’accord et créer un effet de commerce (lettre
de change ou billet à ordre) pour faciliter la mobilisation des créances (vos cours de
comptabilité générale et de droit commercial).
1.1.2.2. Escompte des effets de commerce
Lorsque la société détient un effet de commerce et elle a un besoin de liquidité immédiate,
elle peut l’escompter auprès de sa banque avant la date de son échéance.
En cas d’acceptation, la banque lui remet une somme inférieure à la valeur de l’effet de
commerce, la différence est dénommée agios, ils sont constitués de l’intérêt, de la commission
bancaire et de la TVA (sur l’intérêt et la commission bancaire).

20
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

1.1.2.3. Le découvert bancaire


Il s’agit d’un crédit de trésorerie à très court terme, il s’applique quand le compte courant de
l’entreprise est débiteur (trésorerie nette négative). Le taux d’intérêt appliqué est très élevé.
Remarque :
Si nous avons à classer les moyens de financement à CT, vaut mieux :
1. Délai de crédit fournisseurs (gratuit) ;
2. Dépôt en compte courant d’associés (couteux « intérêt » mais moins couteux que 3 et
4, l’entreprise peut s’arranger avec ses associés ou actionnaires) ;
3. Escompte des effets de commerce (couteux « agios ») ;
4. Découvert bancaire (très couteux « taux d’intérêt et agios élevés, reflète un
déséquilibre financier de l’entreprise).
1.2. Moyens de financement à moyen et long termes
1.2.1. Moyens de financement internes à moyen et long termes
1.2.1.1. Autofinancement
Il correspond aux ressources que l’entreprise crée au terme d’un exercice comptable et qu’elle
garde pour investir ou pour réduire son endettement.
Autofinancement = CAF – bénéfice distribué
Il est à noter que la CAF est déterminée de deux manières, soit à partir de la méthode additive
c’est-à-dire à partir du résultat net de l’exercice soit à partir de l’excédent ou insuffisance brut
d’exploitation (méthode soustractive) « votre cours d’analyse financière (S4) ».
1.2.1.2. Augmentation de capital par des apports nouveaux
• Ces apports peuvent être des apports en nature ou en numéraire ;
• Les associés ou actionnaires recevront de nouvelles parts sociales/actions en fonction
de leurs apports purs et simples et en fonction de leur participation ou non ;
• Les parts sociales/actions sont émises à un prix d’émission qui a pour plancher la valeur
nominale et pour plafond la valeur réelle des parts sociales/actions avant
augmentation de capital ;
• La prime d’émission = prix d’émission – valeur nominale, portée en capitaux propres,
représente le rachat partiel par les nouveaux associés/actionnaires des droits sur les
réserves de l’entreprise (voir votre cours de comptabilité de sociétés en S4). Cette
prime d’émission représente des avantages pour la société émettrice :

21
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

- L’adéquation entre le prix d’émission et la valeur nominale de la part


sociale/action ancienne ;
- L’obtention de ressources supérieures à l’augmentation de capital ;
- Des dividendes moindres dans la mesure où ils sont calculés sur la base
de la valeur nominale de la part sociale/action.
1.2.2. Moyens de financement externes à moyen et long termes
1.2.2.1. Emprunts auprès des banques (emprunt indivis) :
Lorsque la société a besoin de fonds pour financer un investissement tels que (construction
d’une usine, acquisition de matériel industriel, lancement d’un nouveau produit, financement
d’une nouvelle activité…), la banque lui propose un emprunt sur plusieurs années ;
Un contrat de prêt est signé entre la banque et la société prévoyant le montant du crédit, le
taux d’intérêt, la date d’échéance, modalité de remboursement de l’emprunt
(remboursements constants/annuités ou mensualités constantes « votre cours de
mathématiques financières en S2) ».
1.2.2.2. Emprunt obligataire
L’emprunt obligataire est un moyen de financement à long terme qui permet à l’entreprise de
financer ses investissements.
Il se traduit par l’émission dans le public de titres négociables, dénommés « obligations ».
En vertu de l’article 292 de la loi 17-95 sur la société anonyme marocaine, complété par
l’article 1er de la loi n° 20-05 promulguée par le Dahir n° 1-08-18 « Les obligations sont des
titres négociables qui, dans une même émission, confèrent les mêmes droits de créance pour
une même valeur nominale. Cette valeur nominale ne peut être inférieure à 50 DH. Toutefois,
pour les sociétés dont les titres sont inscrits à la cote de la Bourse des valeurs, le minimum du
montant nominal est fixé à dix (10) dirhams ».
1.2.2.2.1. Les caractéristiques d’une obligation sont :
• La valeur nominale : elle est identique pour toutes les obligations d’un même
emprunt.
• Le taux d’intérêt : chaque année toute obligation non encore remboursée donne droit
à un intérêt ou « coupon » calculé en pourcentage de la valeur nominale à partir d’une
date, dénommée « date de jouissance ». le taux d’intérêt peut être fixe ou variable.

22
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

• Le prix d’émission : c’est le prix auquel les obligations sont souscrites, généralement
l’émission se fait au-dessous du pair, c'est-à-dire le prix d’émission est inférieur à la
valeur nominale.
• Le prix de remboursement : c’est le prix auquel les obligations seront remboursées à
l’échéance, ce prix est généralement au-dessus de la valeur nominale, c'est-à-dire
supérieur à la valeur nominale.

• La prime de remboursement : c’est la différence entre le prix de remboursement et le


prix d’émission, elle constitue un avantage additionnel accordé aux obligataires par
l’entreprise. Cette prime doit être amortie linéairement sur 5 ans maximum.

1.2.2.2.2. Amortissement de l’emprunt obligataire

Parmi les méthodes de remboursement de l’emprunt obligataire figurent :

• L’amortissement constant

• L’amortissement « infine »

Amortissement constant

Chaque année, la société (émetteur) rembourse le même nombre d’obligations.

Les annuités sont composées d’une partie fixe consacrée au remboursement du capital et
d’une partie variable consacrée au remboursement des intérêts.

Exercice :

L’assemblée générale ordinaire de la SA NFG a décidé l’émission d’un emprunt obligataire le


05/01/2007, d’une valeur de 7 millions de DH.

Durée de vie 7 ans ; taux d’intérêt 10% ; valeur nominale de l’obligation 250 DH (l’émission et
le remboursement se feront au pair).

TAF : présentez le tableau d’amortissement de cet emprunt.

Solution :

Cet emprunt obligataire est composé de 28 000 obligations, soit :

7000000
.

250

23
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

L’amortissement étant constant, la société émettrice remboursera chaque année 4 000


28000
obligations, soit .
7

Le coupon d’intérêt = valeur nominale*taux d’intérêt

Le coupon d’intérêt pour cet exercice est de 25 DH.

Amortissements
Obligations
Intérêt/an
Année vivantes Obligations Annuité
Valeur (4) = (1)*25
(1) amorties
(3) = (2)*250
(2)

2007 28 000 4 000 1 000 000 700 000 1 700 000


2008 24 000 4 000 1 000 000 600 000 1 600 000
2009 20 000 4 000 1 000 000 500 000 1 500 000
2010 16 000 4 000 1 000 000 400 000 1 400 000
2011 12 000 4 000 1 000 000 300 000 1 300 000
2012 8 000 4 000 1 000 000 200 000 1 200 000
2013 4 000 4 000 1 000 000 100 000 1 100 000
Total 0 28 000 7 000 000 2 800 000 9 800 000

Il ressort de cette méthode d’amortissement que les intérêts sont dégressifs alors que
l’amortissement du capital est constant tout au long de la durée de vie de l’emprunt
obligataire.

Amortissement « infine »

Cette méthode consiste à payer annuellement les intérêts aux obligataires, le remboursement
des obligations n’aura lieu qu’à la fin de la dernière année de l’emprunt.

24
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

Capital restant Amortissement de


Année Intérêt/an Annuité
du capital
2007 7 000 000 700 000 --- 700 000
2008 7 000 000 700 000 --- 700 000
2009 7 000 000 700 000 --- 700 000
2010 7 000 000 700 000 --- 700 000
2011 7 000 000 700 000 --- 700 000
2012 7 000 000 700 000 --- 700 000
2013 7 000 000 700 000 7 000 000 7 700 000
Total 0 4 900 000 7 000 000 11 900 000

1.2.2.3. Crédit-bail
Il correspond à une location assortie d’une option d’achat à un prix déterminé à l’avance ;

Nous distinguons trois types de crédit-bail :

✓ Le crédit-bail mobilier

✓ Le crédit-bail immobilier

✓ Le lease-back

1.2.2.3.1. Crédit-bail mobilier

C’est la location de biens d’équipement, de matériel et outillage… assorties d’une promesse


unilatérale de vente de la part du bailleur au profit du locataire à un prix convenu d’avance.

A l’échéance du contrat le locataire a le choix entre trois options :

✓ Acquérir le bien au prix déterminé à l’avance

✓ Renouveler le contrat de location

✓ Restituer le bien

1.2.2.3.2. Crédit-bail immobilier

C’est la location de biens immobiliers à usage professionnel assortis d’une promesse de vente
à un prix convenu d’avance.

A l’échéance du contrat le locataire a le choix entre trois options :

✓ Acquérir le bien au prix déterminé à l’avance

25
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

✓ Renouveler le contrat de location

✓ Restituer le bien

1.2.2.3.3. Lease-back (cession bail)

Il représente une modalité particulière du crédit-bail immobilier du fait que :

• Le locataire cède le bien immobilier au bailleur en contrepartie d’une somme d’argent

• Il le rachète progressivement par versement de loyers

• Le locataire jouit du bien cédé au bailleur ;

• Le locataire se procure ainsi de l’argent et un crédit garanti par un immeuble afin de


financer son investissement.

2. Le choix du manager du meilleur moyen de financement à MLT

Le manager peut recourir à l’une deux méthodes afin de choisir le meilleur moyen de
financement à MLT :

• La méthode de la VAN
• La méthode des décaissements nets actualisés

2.1. La méthode de la VAN

Exercice :

Un manager d’une société prévoit l’acquisition d’un matériel industriel d’une valeur de
36 000 DH (amortissement constant sur 5 ans). Les recettes escomptées grâce à ce matériel
sont les suivantes :

1 2 3 4 5
42 000 45 000 51 000 63 000 68 000
Tandis que les dépenses de production (fixes et variables hors amortissement) s’élèveront à
12 000 DH la première année et en progression de 10% chaque an.

Trois moyens de financement de cet investissement sont envisageables :

▪ Soit un autofinancement par fonds propres ;

▪ Soit un emprunt bancaire sur 5 ans au taux de 8%, remboursable par annuités
constantes ;

▪ Ou bien, un crédit-bail avec une option d’achat en 5ème année pour une valeur de
4 000 DH, le matériel serait alors amorti entièrement la 5ème année, le loyer annuel est

26
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

de 8 000 DH pendant 5 ans, le manager doit verser en début de contrat une garantie
équivalente à un loyer annuel, remboursée en fin de contrat.

Taux de l’IS : 30% ; taux d’actualisation : 10%.

TAF : En fonction de la VAN, quel est le meilleur moyen de financement ?

Solution :

1. Financement par autofinancement

Détermination des CF :

1 2 3 4 5
Recettes 42 000 45 000 51 000 63 000 68 000
- Dépenses 12 000 13 200 14 520 15 972 17 569,20
- Dotations aux amortissements 7 200 7 200 7 200 7 200 7 200
= Résultat avant impôt 22 800 24 600 29 280 39 828 43 230,80
- IS 6 840 7 380 8 784 11 948,40 12 969,24
= Résultat net (RN) 15 960 17 220 20 496 27 879,60 30 261,56
CF= RN + Dotations 23 160 24 420 27 696 35 079,60 37 461,56
CF = Recettes – ∑Dépenses 23 160 24 420 27 696 35 079,60 37 461,56
Détermination de la somme des CF actualisés :

Années CFa
1 23 160 (1+0,1)-1 = 21 054,55
2 24 420 (1+0,1)-2 = 20 181,82
3 27 696 (1+0,1)-3 = 20 808,41
4 35 079,6 (1+0,1)-4 = 23 959,84
5 37 461,56 (1+0,1)-5 = 23 260,68
 CFa = 109 265,30 DH.

Pour un financement par autofinancement, la VAN à 10% = 109 265,30 DH – 36 000 DH


(investissement) = 73 265,30 DH.

2. Financement par emprunt bancaire

Chaque année, l’entreprise rembourse le même montant sous forme d’annuités constantes.

valeur de l ' emprunt * taux d 'int érêt


Annuité = −n
1 − (1 + t )

27
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

Tableau de l’amortissement de l’emprunt bancaire

Amortissement
Année Capital restant du Intérêt Annuité
de capital
1 36 000 2 880 6 136,43 9 016, 43
2 29 863,57 2 389,09 6 627,34 9 016, 43
3 23 236,23 1 858,90 7 157,53 9 016, 43
4 16 078,70 1 286,30 7 730,13 9 016, 43
5 8 348,57 667,89 8 348,54 9 016, 43
Détermination des CF :

1 2 3 4 5

Recettes 42 000 45 000 51 000 63 000 68 000

- Dépenses 12 000 13 200 14 520 15 972 17 569,20

- Dotations aux amortissements 7 200 7 200 7 200 7 200 7 200

- Intérêt 2 880 2 389,09 1 858,90 1 286,30 667,89

= Résultat avant impôt 19 920 22 210,91 27 421,1 38 541,7 42 562,91

- IS 5 976 6 663,27 8 226,33 11 562,51 12 768,87

= Résultat net (RN) 13 944 15 547,64 19 194,77 26 979,19 29 794,04

+Dotations aux amortissements 7 200 7 200 7 200 7 200 7 200

- Amortissement de capital 6 136,43 6 627,34 7 157,53 7 730,13 8 348,54

= CF 15 007,57 16 120,30 19 237,24 26 449,06 28 645,50

CF= Recettes – ∑ Dépenses 15 007,57 16 120,30 19 237,24 26 449,06 28 645,50

Détermination de la somme des CF actualisés :

Années CFa
1 15 007,57(1+0,1)-1 = 13 643,25
2 16 120,30(1+0,1)-2 = 13 322,56
3 19 237,24 (1+0,1)-3 = 14 453,22
4 26 449,06(1+0,1)-4 = 18 065,06
5 28 645,50(1+0,1)-5 = 17 786,60
 CFa = 77 270,69 DH.

Pour le financement par emprunt bancaire, la VAN à 10% = 77 270,69 DH+ 36 000 DH
(emprunt) - 36 000 DH (investissement)= 77 270,69 DH.

28
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

3. Financement par crédit-bail

Détermination des CF :

1 2 3 4 5

Recettes 42 000 45 000 51 000 63 000 68 000

- Dépenses 12 000 13 200 14 520 15 972 17 569,20

- Dotations aux amortissements --- --- --- --- 4 000

- Redevance de crédit-bail (loyers) 8 000 8 000 8 000 8 000 8 000

= Résultat avant impôt 22 000 23 800 28 480 39 028 38 430,80

- IS 6 600 7 140 8 544 11 708,40 11 529,24

= Résultat net (RN) 15 400 16 660 19 936 27 319,60 26 901,56

+Dotations aux amortissements --- --- --- --- 4 000

+ Récupération dépôt de garantie --- --- --- --- 8 000

- Rachat du matériel --- --- --- --- 4 000

= CF 15 400 16 660 19 936 27 319,60 34 901,56

CF= Recettes – ∑ Dépenses 15 400 16 660 19 936 27 319,60 34 901,56

Détermination de la somme des CF actualisés :

Années CFa
1 15 400(1+0,1)-1 = 14 000
2 16 660(1+0,1)-2 = 13 768,60
3 19 936(1+0,1)-3 = 14 978,21
4 27 319,60(1+0,1)-4 = 18 659,65
5 34 901,56(1+0,1)-5 = 21 671,12
 CFa = 83 077,58 DH.

Pour le financement par crédit-bail, la VAN à 10% = 83 077,58DH - 8 000 DH (dépôt de


garantie)= 75 077,58 DH.

4. Comparaison entre les 3 moyens de financement

VAN (10%)
Autofinancement 73 265,30 DH
Emprunt bancaire 77 270,69 DH
Crédit-bail 75 077,58 DH
Le moyen de financement qui permet de dégager la meilleure rentabilité est l’emprunt
bancaire.

29
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

2.2. La méthode des décaissements nets actualisés

Exercice 1 :

Un manager d’une entreprise prévoit l’acquisition d’un matériel de transport d’une valeur de
300 000 DH (amortissement dégressif sur 5 ans).

Trois moyens de financement de ce matériel sont envisageables :

▪ Soit un autofinancement par fonds propres ;

▪ Soit un financement mixte par autofinancement et par un emprunt bancaire à


hauteur de 80% de la valeur du matériel sur 5 ans au taux de 11%, remboursable par
annuités constantes ;

▪ Ou bien un crédit-bail avec une option d’achat en 5ème année pour une valeur de
100 000 DH, le matériel serait alors amorti entièrement la 5ème année, le loyer annuel
est de 75 000 DH pendant 5 ans, le manager doit verser en début de contrat une
garantie de 60 000 DH, remboursée en fin de contrat.

Taux de l’IS : 30% ; taux d’actualisation : 9%.

TAF : en fonction de la méthode des décaissements nets actualisés, quel est le meilleur moyen
de financement ?

Solution :

1. Financement par autofinancement

Le décaissement initial c’est l’investissement = 300 000 DH.

Puis, il faudra déduire les économies d’impôt sur les dotations aux amortissements
actualisées tout au long de la durée du projet (5 ans).

30
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

Plan d’amortissement du matériel de transport

Taux linéaire : 100/5 = 20%.

Taux dégressif : 20% * 2 = 40%.

VNA VNA fin


Taux Annuité Amortissement
Année Taux linéaire début de de
appliqué d’amortissement cumulé
l’exercice l’exercice
1 100/5=20% 300 000 40% 120 000 120 000 180 000
2 100/4=25% 180 000 40% 72 000 192 000 108 000
3 100/3=33,33% 108 000 40% 43 200 235 200 64 800
4 100/2=50% 64 800 50% 32 400 267 600 32 400
5 100/1=100% 32 400 100% 32 400 300 000 0
Détermination des économies d’impôt sur les dotations aux amortissements :

1 2 3 4 5
Dotations aux 120 000 72 000 43 200 32 400 32 400
amortissements
Economie 36 000 21 600 12 960 9 720 9 720
d’impôt/DA
Actualisation des économies d’impôts/DA :

Années Economies d’impôt/ DA actualisées


1 36 000(1+0,09)-1 = 33 027,52
2 21 600(1+0,09)-2 = 18 180,29
3 12 960(1+0,09)-3 = 10 007,50
4 9 720(1+0,09)-4 = 6 885,89
5 9 720(1+0,09)-5 = 6 317,33

La ∑ des économies d’impôts/DA actualisées = 74 418,53


La ∑ des décaissements nets actualisés = 300 000 DH - 74 418,53 DH = 225 581,47 DH.

2. Financement mixte (autofinancement et emprunt bancaire)

Chaque année, l’entreprise rembourse le même montant sous forme d’annuités constantes.

valeur de l ' emprunt * taux d 'int érêt


Annuité = −n
1 − (1 + t )

31
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

Tableau de l’amortissement de l’emprunt bancaire

Capital restant Amortissement


Intérêt Annuité
du de capital
1 240 000 26 400 38 536,87 64 936,87
2 201 463,13 22 160,94 42 775,93 64 936,87
3 158 687,20 17 455,59 47 481,28 64 936,87
4 111 205,92 12 232,65 52 704,22 64 936,87
5 58 501,70 6 435,19 58 501,70 64 936,87
Le décaissement initial c’est (l’investissement – emprunt) = 300 000 DH – 240 000 DH =
60 000 DH.

Puis, il faudra déduire des annuités les économies d’impôt sur les intérêts et les dotations
aux amortissements et les actualisées tout au long de la durée du projet (5 ans).

Calcul des décaissements nets :

1 2 3 4 5

Annuité 64 936,87 64 936,87 64 936,87 64 936,87 64 936,87

- Économie I/ intérêt 7 920 6 648,28 5 236,67 3 669,80 1 930,56

- Économie I/ DA 36 000 21 600 12 960 9 720 9 720

= Décaissements nets 21 016,87 36 688,59 46 740,20 51 547,07 53 286,31

Actualisation des décaissements nets :

Années Décaissements nets actualisées


1 21 016,87(1+0,09)-1 = 19 281,53
2 36 688,59(1+0,09)-2 = 30 880,05
3 46 740,20(1+0,09)-3 =36 092,01
4 51 547,07(1+0,09)-4 = 36 517,24
5 53 286,31(1+0,09)-5 =34 632,45

La somme des décaissements nets actualisés (durant 5 ans) = 157 403,28 DH.

La somme des décaissements nets actualisés (avant et lors du projet d’investissement) =

300 000 DH (Investissement) – 240 000 DH (Emprunt) + 157 403,28 DH = 217 403,28 DH.

32
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

3. Financement par crédit-bail

Détermination des décaissements nets :

1 2 3 4 5
Redevances de crédit - 75 000 75 000 75 000 75 000 75 000
bail
- E I/redevances crédit - 22 500 22 500 22 500 22 500 22 500
bail
+ Rachat du matériel --- --- --- --- 100 000
- E I/ DA --- --- --- --- 30 000
- Dépôt de garanties --- --- --- --- 60 000
= Décaissements nets 52 500 52 500 52 500 52 500 62 500
Actualisation des décaissements nets :

Années Décaissements nets actualisées


1 52 500(1+0,09)-1 = 48 165,14
2 52 500(1+0,09)-2 = 44 188,20
3 52 500(1+0,09)-3 = 40 539,63
4 52 500(1+0,09)-4 = 37 192,32
5 62 500(1+0,09)-5 = 40 620,71
LA ∑ des décaissements nets actualisés (durant 5 ans) = 210 706 DH.

La ∑ des décaissements nets actualisés (avant et lors du projet d’investissement) = 210


706 DH + 60 000 DH (dépôt de garantie)= 270 706 DH.

4. Comparaison entre les 3 moyens de financement

Décaissements nets actualisés (DH)


Autofinancement 225 581,47
Financement mixte 217 403,28
Crédit-bail 270 706
Le moyen de financement le plus intéressant est le financement mixte vu que les décaissements

nets actualisés sont les plus faibles.

33
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

Chapitre III :
Le plan de financement
Le plan de financement est un document prévisionnel à moyen et long termes (3 à 7 ans).
Il recense les emplois prévus ainsi que les ressources prévisionnelles qui doivent en
principe les couvrir.

Le plan de financement est un instrument :

• De gestion prévisionnelle, indispensable à la stratégie de l’entreprise ;

• Il permet à l’entreprise de négocier les conditions d’emprunt auprès de sa banque


(montant, taux d’intérêt, différé, durée)

• Il permet à l’entreprise de prévoir l’état de sa trésorerie à moyen et long termes et par


conséquent se prémunir contre un déséquilibre financier prévisionnel.

1. Contenu et présentation du plan de financement

Le plan de financement comprend deux grandes masses à savoir les emplois prévus et
les ressources prévisionnelles.

1.1. Les emplois prévus

Il s’agit essentiellement d’augmentation de postes d’actif (acquisition d’immobilisations


incorporelles, corporelles ou financières, l’accroissement du besoin en fonds de
roulement…) ou de diminution de ceux du passif (amortissement d’emprunt, distribution
de dividendes…).

1.2. Les ressources prévisionnelles

Il s’agit essentiellement d’augmentation de postes du passif (augmentation de capital par


des apports nouveaux, nouveaux emprunts prévus, subventions d’investissement…) ou de
diminution de ceux de l’actif (cession d’immobilisations, diminution prévisible du besoin
en fonds de roulement…).

34
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

1.3. Présentation du plan de financement

1 2 3 … N
Ressources
CAF
Augmentation de capital
Nouveaux emprunts
Subvention d’investissement
Cession d’immobilisations
Diminution du BFR
Cession de titres
Total des ressources (1)
Emplois
Immobilisations incorporelles
Immobilisations corporelles
Immobilisations financières
Amortissement d’emprunts
Dividendes
Total des emplois (2)
Solde de la période (1) – (2)
Trésorerie initiale
Trésorerie finale = TI + solde

2. La construction du plan de financement


Elle nécessite à priori l’établissement d’autres tableaux :
• Le tableau des dotations aux amortissements des immobilisations corporelles

• Le tableau d’amortissement des emprunts


• Le tableau de calcul du BFR prévisionnel et de ses variations
• Le tableau de calcul de la CAF prévisionnelles

35
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

Exercice :

Une société souhaite établir un plan de financement pour les 5 prochaines années, de ce fait,
elle vous fournit les informations suivantes :

▪ Les investissements prévus sont l’acquisition d’un nouveau bâtiment d’une valeur de
800 000 DH, amortissement linéaire sur 25 ans (année 1), d’un matériel de transport
d’une valeur de 240 000 DH, amortissement dégressif sur 5 ans (année 1), d’un fonds
de commerce d’une valeur de 600 000 DH (année 2), et de titres d’une valeur de 90
000 DH (année 5).

▪ Les financements prévus sont :

▪ La CAF ;

▪ Un emprunt bancaire d’une valeur de 1 700 000 DH sur 5 ans, remboursement par
annuités constantes au taux d’intérêt de 9% (année 1)

▪ Une augmentation de capital de 3 000 000 DH (année 3) ;

▪ Une subvention d’investissement d’une valeur de 400 000 DH/an durant les 3
dernières années ;

▪ Cession d’un ordinateur totalement amorti à la valeur de 5 000 DH (année 4) ;

Autres renseignements :

▪ L’entreprise prévoit la réalisation d’un chiffre d’affaires (CA) d’une valeur de 860
000 DH, en progression de 10% par an ;

▪ Les charges variables représentent 32% du CA ;

▪ Les charges fixes hors amortissement sont de 51 000 DH/an ;

▪ Le BFR prévisionnel représente 45 jours du CA ;

▪ L’entreprise prévoit la distribution de dividendes correspondant à 11% du résultat net


de l’exercice précédent ;

▪ La trésorerie initiale est de 331 000 DH ;

▪ Le taux de l’IS est de 30%.

36
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

Solution :

1. Le tableau des dotations aux amortissements des immobilisations corporelles

Plan d’amortissement du matériel de transport

Taux linéaire : 100/5 = 20%.

Taux dégressif : 20% * 2 = 40%.

VNA VNA fin


Taux Annuité Amortissement
Année Taux linéaire début de de
appliqué d’amortissement cumulé
l’exercice l’exercice
1 100/5=20% 240 000 40% 96 000 96 000 144 000
2 100/4=25% 144 000 40% 57 600 153 600 86 400
3 100/3=33,33% 86 400 40% 34 560 188 160 51 840
4 100/2=50% 51 840 50% 25 920 214 080 25 920
5 100/1=100% 25 920 100% 25 920 240 000 0
Le tableau des dotations aux amortissements (Bâtiment et matériel de transport)

1 2 3 4 5

Dotations aux amortissements bâtiment 32 000 32 000 32 000 32 000 32 000

Dotations aux amortissements MT 96 000 57 600 34 560 25 920 25 920

Total dotations aux amortissements 128 000 89 600 66 560 57 920 57920
2. Le tableau de l’amortissement de l’emprunt bancaire
Capital restant Amortissement
Intérêt Annuité
du de capital
1 1 700 000 153 000 284 057,18 437 057,18
2 1 415 942,82 127 434,85 309 622,33 437 057,18
3 1 106 320,49 99 568,84 337 488,33 437 057,18
4 768 832,15 69 194,89 367 862,29 437 057,18
5 400 969,86 36 087,29 400 969,86 437 057,18
3. Le tableau de variation du BFR
1 2 3 4 5
CA 860 000 946 000 1 040 600 1 144 660 1 259 126
BFR 107 500 118 250 130 075 143 082,5 157 390,75
Variation BFR 107 500 10 750 11 825 13 007,5 14 308,25

Le BFR = CA*45/360.
Variation du BFR= BFRN -BFRN-1.

37
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

4. Le tableau de la CAF prévisionnelle


1 2 3 4 5
CA 860 000 946 000 1 040 600,00 1 144 660 1 259 126
- CV 275 200 302 720 332 992,00 366 291,20 402 920,32
- C F (hors amortissement) 51 000 51 000 51 000 51 000 51 000
- Dotations aux amortissements 128 000 89 600 66 560 57 920 57 920
- Intérêt 153 000,00 127 434,85 99 568,84 69 194,89 36 087,29
+ Produit de cession immobilisations --- --- --- 5 000,00 ---
= Résultat avant impôt 252 800,00 375 245,15 490 479,16 605 253,91 711 198,39
- IS 75 840,00 112 573,55 147 143,75 181 576,17 213 359,52
= RN 176 960,00 262 671,61 343 335,41 423 677,74 497 838,87
+ Dotations aux amortissements 128 000 89 600 66 560 57 920 57 920
- Produit de cession immobilisations --- --- --- 5 000
= CAF 304 960 352 271,61 409 895,41 476 597,74 555 758,87
5. Présentation du plan de financement
1 2 3 4 5
Ressources
CAF 304 960,00 352 271,61 409 895,41 476 597,74 555 758,87
Augmentation de
3 000 000,00
capital
Nouveaux emprunts 1 700 000,00
Subvention
400 000,00 400 000,00 400 000,00
d’investissement
Cession
5 000,00
d’immobilisations
Diminution du BFR
Cession de titres
Total des ressources
2 004 960,00 352 271,61 3 809 895,41 881 597,74 955 758,87
(1)
Emplois
Immobilisations
600 000,00
incorporelles
Immobilisations
1 040 000,00
corporelles
Immobilisations
90 000,00
financières
Amortissement
284 057,18 309 622,33 337 488,33 367 862,29 400 969,86
d’emprunts
Augmentation du BFR 107 500,00 10 750,00 11 825,00 13 0 07,5 14 308,25
Dividendes 0,00 19 465,60 28 893,88 37 766,90 46 604,55
Total des emplois (2) 1 431 557,18 939 837,93 378 207,21 405 629,19 551 882,66
Solde de la période (1)
– (2) 573 402,82 -587 566,32 3 431 688,20 475 968,55 403 876,21
Trésorerie initiale 331 000,00 904 402,82 316 836,50 3 748 524,70 4 224 493,25

Trésorerie finale = TI + 904 402,82 316 836,50 3 748 524,70 4 224 493,25 4 628 369,46
solde

38
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

6. Commentaire

• Le plan de financement de cette société est équilibré, les ressources couvrent les
emplois (sauf pour l’année 2)

• La trésorerie finale est positive pour les 5 années ;

• Néanmoins, on peut reprocher à cette société de détenir trop de liquidité – argent qui
dort – durant les trois dernières années (plus de 3,7 millions de DH/an) qui s’explique
en fait par le fait que l’augmentation de capital ne s’est pas automatiquement traduite
par des investissements ;

• Nous conseillons alors à cette société d’investir et/ou du moins rembourser par
anticipation son emprunt bancaire.

39
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

Partie II :
La gestion financière prévisionnelle à court terme
Cette partie s’intéressera à la gestion prévisionnelle à court terme, de ce fait
deux chapitres seront traités :

− Chapitre I : le budget de la trésorerie


− Chapitre II : la gestion des approvisionnements.

40
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

Chapitre I :
Le budget de trésorerie
Le budget de trésorerie est un document prévisionnel à court terme (le trimestre, le
semestre).
Il recense les encaissements et les décaissements prévus.
Le budget de trésorerie comprend :

• Un budget des encaissements


• Un budget des décaissements
• Puis, un budget général de trésorerie
1. Le budget des encaissements
Ce budget comprend les encaissements d’exploitation et les encaissements hors exploitation.
1.1. Les encaissements d’exploitation
Ces encaissements comprennent les ventes prévisionnelles TTC, auxquelles, il faut intégrer le
délai de règlement des clients, ils comprennent aussi les encaissements encore à venir sur les
ventes à crédit réalisées au cours de la période précédente.

1.2. Les encaissements hors exploitation


Ces encaissements comprennent :
• Les ressources de financement stable (nouvel emprunt, apport en capital, subvention,
etc.) ;

• Les ressources découlant de cessions d'immobilisations.

41
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

1.3. Présentation du budget des encaissements

Eléments M1 M2 … Mn
Nouveaux emprunts
Clients et C R
Autres débiteurs
Ventes TTC
Totaux
2. Le budget des décaissements

A l’instar du budget des encaissements, ce budget comprend les décaissements d’exploitation


et les décaissements hors exploitation.

2.1. Les décaissements d’exploitation


Ces décaissements comprennent :

2.1.1. Les achats prévisionnels TTC et les dettes fournisseurs

Les décaissements d’exploitation sont afférant aux achats prévisionnels TTC auquel il faut
associer le délai de paiement des fournisseurs.

Ils comprennent aussi les dettes fournisseurs qui seront décaissées au cours de la période à
laquelle le manager s’intéresse.

2.1.2. La TVA à décaisser, qui fait l’objet d’un budget séparé.

Afin de déterminer la TVA à décaisser, il convient de déterminer d’abord la TVA due.

TVA due (M) = TVA facturée (M) – TVA récupérable sur les immobilisations (M) - TVA
récupérable sur les charges (M) – crédit de la TVA (M-1) « s’il y a lieu »

Cette TVA due doit être décaissée avant la fin de M+1.

Le budget de TVA se présente comme suit :

Eléments M1 M2 … Mn
TVA facturée (M)
- TVA récupérable (M)
* sur charges
* sur immobilisations
- Crédit de TVA (M-1)
= TVA due (M)
TVA à décaisser en M+1

42
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

2.2. Les décaissements hors exploitation

Ces décaissements comprennent :

− Les acquisitions d'immobilisations incorporelles, corporelles et financières


− L’amortissement d'emprunts, les intérêts des emprunts
− La distribution du bénéfice de l'exercice précédent
2.3. Présentation du budget des décaissements

Eléments M1 M2 … Mn
Fournisseurs et CR
Autres créanciers
Remboursement d’emprunt
Crédit de trésorerie
TVA à décaisser
Autres impôts à décaisser
Investissements
Salaires
Achats TTC
Autres frais TTC
Bénéfice distribué
Total
3. Le budget général de trésorerie

Ce budget fait la synthèse du budget des encaissements et du budget des décaissements, il


fait ressortir le montant positif ou négatif de la trésorerie à la fin de chaque mois.

Nous pouvons établir à partir du budget général de trésorerie un bilan et un CPC


prévisionnels.

Le budget de trésorerie ce présente comme suit :

Eléments M1 M2 … Mn
Trésorerie initiale
+ Encaissements
- Décaissements
= Trésorerie finale

43
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

Exercice :

Des différents renseignements suivants, l’entreprise QLR vous demande d’établir son budget
de trésorerie pour le premier trimestre 2018.

▪ L’entreprise prévoit la réalisation du CA et des achats de matières premières suivants :

Janvier Février Mars


CA (HT) 180 000 220 000 245 000
Achat de MP (HT) 84 000 90 000 96 000
▪ Des créances sur les clients d’une valeur de 87 000 DH seront encaissés comme suit : 60%
en janvier et le reste en février ;

▪ Encaissement d’un effet de commerce d’une valeur de 115 000 DH en mars ;

▪ Une créance sur cession d’un matériel de transport sera encaissée en mars d’une valeur de
33 000 DH ;

▪ Les ventes seront encaissées comme suit : 70% au comptant, le reliquat à 30 jours fin de
mois ;

▪ L’entreprise prévoit l’acquisition d’une imprimante d’une valeur de 2 100 DH (TTC), payée
au comptant en février ;

▪ L’entreprise règle ses achats comme suit 50% à 30 jours fin de mois et le reste à 60 jours
fin de mois ;

▪ Une dette fournisseurs de 25 900 DH sera payée en février ;

▪ Les autres frais d’approvisionnement, les frais de production et de distribution sont estimés
à 16 500 DH/mois (HT) et sont décaissés le mois même où ils sont engagés ;

▪ L’entreprise doit payer 36 000 DH/mois de salaires à son personnel ;

▪ L’entreprise doit rembourser un emprunt d’une valeur de 50 000 DH en mars ;

▪ La TVA due au titre de décembre 2017 est de 11 600 DH ;

▪ Le taux de TVA retenu est de 20% ;

▪ La trésorerie initiale est de 17 000 DH.

TAF :

1. Présentez le budget de TVA.


2. Comment jugez-vous ce budget de TVA ?

44
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

Solution :
1. Le budget de la trésorerie
1.1. Le budget des encaissements
Eléments Janvier Février Mars
Clients et C R 52 200 34 800 115 000
Autres débiteurs 33 000
Ventes TTC
Janvier 151 200 64 800
Février 184 800 79 200
Mars 205 800
Totaux 203 400 284 400 433 000
1.2. Le budget de la TVA
Eléments Janvier Février Mars
TVA facturée (M) 36 000 44 000 49 000
- TVA récupérable (M)
* Sur charges 20 100 21 300 22 500
* Sur immobilisations 350
= TVA due (M) 15 900 22 350 26 500
TVA à décaisser en M+1 11 600 15 900 22 350
1.3. Le budget des décaissements
Eléments Janvier Février Mars
Fournisseurs et CR 25 900
Emprunt 50 000
TVA à décaisser 11 600 15 900 22 350
Investissements 2 100
Salaires 36 000 36 000 36 000
Achat TTC
Janvier 50 400 50 400
Février 0 0 54 000
Mars 0 0 0
Autres frais TTC 19 800 19 800 19 800
Total 67 400 150 100 232 550
1.4. Le budget de trésorerie
Eléments Janvier Février Mars
Trésorerie initiale 17 000 153 000 287 300
+ Encaissements 203 400 284 400 433 000
- Décaissements 67 400 150 100 232 550
= Trésorerie finale 153 000 287 300 487 750

45
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

Commentaire

Le budget de trésorerie est parfaitement équilibré vu que :

▪ Les encaissements couvrent les décaissements ;

▪ La trésorerie finale de chaque mois est positive ;

▪ L’excédent de trésorerie ne cesse de s’améliorer.

46
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

Chapitre II :
Le budget des approvisionnements
L’élaboration du budget d’approvisionnements repose sur une notion fondamentale à savoir
la cadence optimale des approvisionnements :

Afin de déterminer cette cadence optimale des approvisionnements, le manager doit


connaitre son coût total d’acquisition ainsi que son coût de possession.

- Coût total d’acquisition = nombre de commande * coût d’acquisition par commande


= N * Ca.

- Coût de possession = stock moyen * taux de possession = C/2N*t/100.

- Le coût total du stockage = N * Ca +C/2N*t/100.

La cadence optimale d’approvisionnements permet à la société de réduire au maximum son


coût total de stockage.

Elle est obtenue grâce à la formule de Wilson :

Ct
N=
200Ca
Exemple :
Soit pour une matière M, une consommation annuelle d’une valeur de 86 400 DH. Le coût
d’acquisition par commande est de 120 DH et le taux de possession 10%
TAF :
1. Calculez la formule de Wilson.
2. Interpréter le résultat obtenu

47
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

Solution :
1. La formule de Wilson

Ct
N=
200Ca

86400*10
N= = 36 = 6
200*120
1. Interprétation du résultat obtenu

La cadence optimale d’approvisionnements est égale à 6 commandes par an, ce nombre de


commandes permet à la société de réduire au maximum son coût total de stockage.

Remarque : Nous pouvons aussi déduire la cadence optimale d’approvisionnements grâce au


tableau suivant :

Coût total d'acquisition Coût de possession Coût total de


Cadence
NCa Ct/200N stockage
1 120 4 320 4 440
2 240 2 160 2 400
3 360 1 440 1 800
4 480 1 080 1 560
5 600 864 1 464
6 720 720 1 440
7 840 617,14 1 457,14
8 960 540 1 500
9 1 080 480 1 560
10 1 200 432 1 632

Le tableau nous indique un coût total de stockage minimal pour N=6.

Il' apparaît aussi que le coût total de stockage est minimal lorsque :

Le coût d'acquisition = le coût de possession.

La mise en forme du budget d’approvisionnement peut se faire en fonction de deux modalités


d’approvisionnements :

− Un approvisionnement par quantités constantes à des dates variables

48
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

− Un approvisionnement par quantités variables à des dates fixes.

Exercice:
Pour une matière première M, les prévisions de consommation en unités pour l’année à venir
N, sont les suivantes :
Mois J F M A M J J A S O N D
C 200 100 360 250 150 200 320 340 160 220 300 400
• Le stock au premier janvier N est de 300.

• Le cout de l’unité est de 12 DH.

• Le coût d’acquisition par commande est de 225 DH.

• Le taux de possession est de 20%.

• Le délai d’approvisionnement est de 1 mois.

• La marge de sécurité est de 1 mois.

• En janvier et février N+1, il est prévu les consommations respectives de 100 unités et
150 unités.

TAF :

1. Calculez à l’aide de la formule de Wilson, la cadence optimale d’approvisionnement


pour l’année N.

2. Présentez le budget des approvisionnements en fonction de la méthode


approvisionnement par quantités fixes à des dates variables

3. Présentez le budget des approvisionnements en fonction de la méthode


approvisionnement par quantités variables à des dates fixes :

Solution :

1. La formule de Wilson

Ct
N =
200Ca

3000 *12 * 20
N =
200 * 225
Soit une budgétisation par quantités constantes à des dates variables de :

49
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

3 000
= 750 𝑢𝑛𝑖𝑡é𝑠 / 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑎𝑛𝑑𝑒𝑠.
4
Ou bien, une budgétisation par quantités variables à des dates fixes :
12
= 3 𝑚𝑜𝑖𝑠.
4
2. Budgétisation par quantités constantes à des dates variables
2.1. La recherche des éléments du budget
J F M A M J J A S O N D
SI 300 100 750 390 890 740 540 970 630 470 1 000 700
C 200 100 360 250 150 200 320 340 160 220 300 400
SF 100 0 390 140 740 540 220 630 470 250 700 300
L 0 750 0 750 0 0 750 0 0 750 0 0
SFR 100 750 390 890 740 540 970 630 470 1 000 700 300
2.2. La détermination des dates de commandes et de livraisons
Date
Commandes Livraisons
01/01 01/02
29/03 29/04
21/06 21/07
26/09 26/10
Explication de la détermination de la première date de commande et de livraison :

La consommation de mars est de 360 unités, tandis que le stock final de février est nul.

Etant donné que la marge de sécurité est de 1 mois, de ce fait, la livraison doit avoir lieu le
01/02 et puisque le délai d’approvisionnement est de de 1 mois, la commande doit être faite
le 01/01.

Explication de la détermination de la deuxième date de commande et de livraison :

La consommation de mai est de 150 unités, tandis que le stock final d’avril est uniquement de
140 unités, de ce fait :

150 unités 31 jours


X jours = 28,93 la rupture de stock aura lieu le
29/05, la marge de sécurité est de 1 mois, de
ce fait, la livraison doit avoir lieu le 29/04 et
puisque le délai d’approvisionnement est de
140 unités X jours de 1 mois, la commande doit être faite le
29/03.

50
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

Explication de la détermination de la troisième date de commande et de livraison :


La consommation d’aout est de 340 unités, tandis que le stock final de juillet est uniquement
de 220 unités, de ce fait :

340 unités 31 jours


X jours = 20,06 la rupture de stock aura lieu le
21/08, la marge de sécurité est de 1 mois, de
ce fait, la livraison doit avoir lieu le 21/07 et
puisque le délai d’approvisionnement est de
220 unités X jours de 1 mois, la commande doit être faite le
21/06.

Explication de la détermination de la dernière date de commande et de livraison :


La consommation de novembre est de 300 unités, tandis que le stock final d’octobre est
uniquement de 250 unités, de ce fait :

300 unités 30 jours


X jours = 25 (le stock couvre uniquement 25
jours de novembre) la rupture de stock aura
lieu le 26/11, la marge de sécurité est de 1
mois, de ce fait, la livraison doit avoir lieu le
250 unités X jours 26/10 et puisque le délai
d’approvisionnement est de de 1 mois, la
commande doit être faite le 26/09.

2.3. Le budget des approvisionnements


D J F M A M J J A S O N D
Com 750 750 750 750
L 750 750 750 750
C 200 100 360 250 150 200 320 340 160 220 300 400
S 300 100 750 390 890 740 540 970 630 470 1 000 700 300

51
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

3. Budgétisation par quantités variables à des dates fixes


3.1. La recherche des éléments du budget
J F M A M J J A S O N D J F
SI 300 100 760 400 150 860 660 340 680 520 300 650 250 150
C 200 100 360 250 150 200 320 340 160 220 300 400 100 150
SF 100 0 400 150 0 660 340 0 520 300 0 250 150 0
L 0 760 0 0 860 0 0 680 0 0 650 0 0 X
SFR 100 760 400 150 860 660 340 680 520 300 650 250 150 Y
3.2. La détermination des dates de commandes et de livraisons
Date
Commandes Livraisons
01/01 01/02
01/04 01/05
01/07 01/08
01/10 01/11
Explication de la détermination de la première date de commande et de livraison :

La consommation de mars est de 360 unités, tandis que le stock final de février est nul.

Etant donné que la marge de sécurité est de 1 mois, de ce fait, la livraison doit avoir lieu le
01/02 et puisque le délai d’approvisionnement est de de 1 mois, la commande doit être faite
le 01/01.

Puis, un approvisionnement chaque trois mois.

3.3. Le budget des approvisionnements


D J F M A M J J A S O N D
Com 760 860 680 650
L 760 860 680 650
C 200 100 360 250 150 200 320 340 160 220 300 400
S 300 100 760 400 150 860 660 340 680 520 300 650 250

52
Université Mohammed V-Rabat/FSJESS Pr. Loubna BARMAKI
Groupes : SEG (G1 ; G2), Management, Finance-banque (S5) Cours : Gestion financière

Bibliographie
− Calmé Isabelle, Hamelin Jordin, Lafontaine Jean Philippe, Ducroux Sylvie, Gerbaud
Fabien (2003), introduction à la gestion, édition DUNOD, 366 p.
− Chambost Isabelle, Cuyaubère Thierry (2011), Gestion financière, édition DUNOD
(5ème édition), 288 p.
− D’Arcimoles Charles-Henri, Saulquin Jzan Yves (2012), Gestion financière de
l’entreprise, édition Vuibert, 304 pages.
− Keiser Anne Marie (1995), gestion financière, Editions ESKA, 478 p.
− Ménard Jean Pierre et Fournier Paul (1999), Gestion des approvisionnements et des
stocks, édition Gaétan Morin, 376 p.
− Vernimmen Pierre, Quiry Pascal, Le Fur Yann, Ceddaha Frank (2005), Finance
d’entreprise, édition DALLOZ (6ème édition), 1112 p.

53

You might also like