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FIN DE PARTIE : L'ÉTALEMENT DU TEMPS

Marie Hartmann

Les Belles lettres | « L'information littéraire »

2007/1 Vol. 59 | pages 30 à 32


ISSN 0020-0123
ISBN 9782251061252
Article disponible en ligne à l'adresse :
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Marie Hartmann, « Fin de partie : l'étalement du temps », L'information littéraire
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2007/1 (Vol. 59), p. 30-32.


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L’INFORMATION LITTÉRAIRE N°1 / 2007 – DOCUMENTATION GÉNÉRALE

Fin de partie : l’étalement du temps

« Ça n’en finit pas » répètent les personnages de « La même que d’habitude. » (p. 18) Et, alors qu’ils vien-
Beckett. Ils font l’expérience d’une attente de la fin qui est nent de se lever, au début de la pièce, ils s’interrogent :
toujours en même temps, une attente sans fin, attente qui Hamm. « C’est une fin de journée comme les autres, n’est-ce pas,
s’étire tout le long de la représentation. Fin de partie expose Clov ?
l’impossible saisie par l’homme de ce moment de l’anéan- Clov. On dirait. » (p.28)
tissement. Les personnages sont moins hantés par la mort,
toujours déjà présente, que confrontés à un sentiment du À la fin de la pièce, Clov constate encore : « Je le demande
temps marqué par sa lenteur, sa répétition, son étalement. aux mots qui restent – sommeil, réveil, soir, matin. Ils ne
Le temps apparaît contradictoirement comme une épaisseur savent rien dire. » (p. 108-109)
vide contre laquelle les personnages butent, comme sur les La hiérarchisation du temps est ainsi dénuée de sens
murs creux de la pièce. Il est ressenti comme une sorte alors qu’elle continue à donner un cadre au quotidien. Au
d’étendue sans contours. « Quelque chose suit son cours » temps successif, s’est substituée la « routine ». Comme l’in-
dit Clov à deux reprises, et lorsque Hamm l’interroge : « Tu dique J.-P. Sarrazac : « Depuis Murphy, chaque texte de
ne penses pas que ça a assez duré ? », la réponse de Clov et Beckett se présente, pour reprendre le titre d’un roman de
l’échange entre eux, soulignent à quel point leur expérience Michel Butor, comme “un emploi du temps” ». 2 Il est
du temps est celle d’une répétition sans fin, d’un étalement résumé par F. Thierry : « Il y a une heure pour tout : se lever,
absurde. se coucher, prendre son calmant, son remontant, se prome-
Hamm. « Tu ne penses pas que ça a assez duré ? ner, l’heure de regarder le temps qu’il fait, l’état de la terre

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Clov. Si ! (Un temps.) Quoi ? et de la mer, l’heure de raconter son histoire. » 3 Cet emploi
Hamm. Ce… cette chose. du temps est encore une façon d’en montrer le non-sens,
Clov. Je l’ai toujours pensé. (Un temps) Pas toi ? c’est-à-dire simultanément, l’absence de signification et
Hamm. (morne) Alors c’est une journée comme les autres. l’absence de direction. Il apparaît à la fois comme un cadre
Clov. Tant qu’elle dure. (Un temps.) Toute la vie les mêmes
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et comme un carcan sur du vide. Il n’y a plus de partage


inepties. » (p. 63-34) 1 entre avant et après, entre hier et aujourd’hui. Les vestiges
d’un autre rapport au temps, historique, sont aussi engloutis
Cette vision du temps est portée par deux images : le gris que le fanal dans le canal. L’usage d’un mot ancien et le jeu
du ciel et l’uniformité d’une mer étale, sans marée, qui a de sonorités qui le met en valeur, insistent sur cette dispari-
achevé d’engloutir toute trace de lumière : « le fanal est dans tion qui est aussi celle de tout repère, toute borne dans le
le canal. » (p. 47) Le réveil lui-même, symbole d’un temps temps. Le fanal, c’est-à-dire la lanterne, n’éclaire plus la tra-
historique, rappel d’un autre ordre du temps, hiérarchisé, versée des voyageurs et le rapport au temps est comme déso-
destiné à sonner l’heure de la mort, apparaît comme un rienté. Lorsque deux fois les personnages évoquent « hier »,
accessoire musical. cette référence au passé qui indiquerait un partage possible
Clov. « ([…] Brève sonnerie du réveil en coulisse. Entre Clov, dans le temps, est comme diluée. Elle ne réfère plus à rien et
le réveil à la main. Il l’approche de l’oreille de Hamm, n’a pas de signification réelle.
déclenche la sonnerie. Ils l’écoutent sonner jusqu’au bout.
Hamm. « Hier ! Qu’est-ce que ça veut dire. Hier !
Un temps.) Digne du jugement dernier ! Tu as entendu ?
Clov (avec violence). Ça veut dire il y a un foutu bout de misère.
Hamm. Vaguement.
J’emploie les mots que tu m’as appris. S’ils ne veulent plus
Clov. La fin est inouïe.
rien dire apprends-m’en d’autres. Ou laisse-moi me taire. »
Hamm. Je préfère le milieu. » (p. 67)
(p. 62)
Clov le dit lui-même en jouant sur le double sens du mot
« inouïe », la fin ne peut être entendue. Dans une perspective 2. J.-P. Sarrazac, Article Beckett, Encyclopedia Universalis, 2002,
comparable, lorsque Hamm lui demande l’heure, il répond : p. 907.
3. François Thierry, « La perception du temps dans En attendant
Godot et Fin de partie », in Samuel Beckett, actes du colloque de Nice,
26 janvier 1999, textes réunis par Béatrice Bonhomme, Publication de
1. Toutes les références renvoient à Fin de partie aux éditions de la faculté de Lettres, Arts et Sciences humaines de Nice, 1er trimestre
Minuit, Paris, 1957. 1999, p. 67.

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M. HARTMANN : FIN DE PARTIE : L’ÉTALEMENT DU TEMPS

Dans Fin de partie, les termes désignant le passé sont À travers le personnage de Hamm qui s’essaie au roman à
repris d’une manière ironique, plus encore, Clov dénonce la voix haute, la pièce montre l’effort absurde de l’individu pour
nostalgie comme un trucage : « Nous aussi on était jolis affirmer un semblant de différence, de spécificité, (d’identité
autrefois. Il est rare qu’on ne soit pas joli autrefois. » en ce sens), via le discours qui est pourtant l’instrument même
(p. 61) 4 Les rares occurrences du futur annoncent la dégra- de cette perte d’identité. Alors que la phrase « Quelque chose
dation des corps et l’extension du vide : « l’infini du vide suit son cours » a été répété deux fois par Clov (p. 28 et p. 49),
sera autour de toi. » (p. 54) Ce brouillage des limites du Hamm dit « Je suis mon cours » (p. 60). Cette substitution du
temps est explicitement dit par Hamm dans le dernier tiers « je » au neutre angoissant de la « chose » marque un effort de
de la pièce : « Le fin est dans le commencement et cependant ré-appropriation de la parole et donc d’affirmation d’une iden-
on continue. » (p. 91) Cette phrase qui signifie que donner la tité distincte. Mais le « roman » de Hamm montre au contraire
vie est toujours donner également la mort, résume leur expé- que tous les récits, en dépit des variations de discours, sont des
rience du temps : alors que fin et commencement se confon- histoires de filiation, c’est-à-dire de reprises de ce cycle où la
dent, les personnages continuent d’affronter ce temps fin rejoint le commencement. De plus, ce « roman » est une
illimité, in-fini. « La fin est dans le commencement », c’est ce parodie de roman russe, mettant en scène des personnages
que montre la structure générale de la pièce qui s’ouvre, figés dans un monde archaïque aux relations de domination
c’est-à-dire commence, par le thème de la fin ou plutôt de quasi féodales 8. Hamm reprend le texte d’un autre. Ces mots
l’impossible fin. La première phrase de la pièce est : « Fini, ne sont pas les siens. On le mesure aussi avec la reprise de la
c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir. » (p. 15) Dans cette fameuse phrase d’Hamlet, « Dormir, rêver peut-être ». Les
réplique, Clov décline déjà les trois temps (participe passé, rêves de Hamm sont empruntés aux grands clichés roman-
présent, futur) pour dire l’impossible fin. tiques : une course dans les bois, dans la nature. (p. 33) Dans
une autre occurrence, il évoque même « Flore ! Pomone ! et
Ce sentiment du temps comme étirement entraîne chez Cérès ! » (p. 56), autres clichés empruntés à une langue et une
les personnages, celui d’une dépersonnalisation et d’une littérature ancienne. Enfin, à l’ouverture de la pièce, lorsque
absence au monde. Si la fin est dans le commencement, Hamm passe de « cela » à « je », c’est pour ressasser son

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l’être n’a aucune substance. Il n’a pas pu, comme dans le impossibilité d’en finir : « Oui, c’est bien ça, il est temps que
temps historique, accumuler des connaissances, se constituer cela finisse et cependant j’hésite encore à (bâillements) à finir.
une identité, progresser, puisque le temps n’est plus vécu (Bâillements.) » (p. 17)
comme une série d’étapes successives mais comme un étale- Ce que montrerait alors la pièce de Beckett, ce seraient
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ment. L’existence apparaît comme une comédie vide dont des vieillards, des infirmes ou des invalides, aveugles, par-
l’homme ne peut que dire la nullité : « Instants nuls, toujours tiellement sourds, à qui ne reste qu’une parole banale, mal
nuls mais qui font le compte, que le compte y est, et l’his- entendue, tournée en dérision, interrompue. Il ne leur reste-
toire close. » (p. 111) rait que cette parole pour occuper sans fin le vide du temps
Et ce vide intérieur, qui est aussi un évidement, est et leur propre vide intérieur. La représentation en somme,
encore renforcé par le discours qui l’énonce. Les person- avec ses poubelles sur la scène et ces humains qui apparais-
nages n’ont pas de parole propre, les mêmes mots, les sent eux-mêmes comme des résidus, des restes d’humanité
mêmes phrases sont reprises de l’un à l’autre. Après Nell, bavarde, illustrerait cette fameuse pensée de Pascal : « Que
Clov répète : « Pourquoi cette comédie tous les jours ? » 5 le cœur de l’homme est creux et plein d’ordure.» 9 Cette
Le discours donc ne définit ni ne transmet, ni ne représente réduction sinistre doit être nuancée. Elle néglige le fait qu’il
l’identité d’un individu. Celui-ci est plutôt traversé par des s’agit d’une pièce de théâtre et que cette pièce est, de
phrases banales et des requêtes obsessionnelles : « Mon cal- moments en moments, traversé par un humour noir, une déri-
mant, mon calmant. » est réclamé à six reprises avant que sion à l’encontre des personnages qui met à distance la
l’on n’apprenne qu’il n’y a plus de calmant 6. Comme l’in- dimension pathétique de leur rapport au temps. Clov se
dique Jean Roudaut : « La parole en vient elle-même à se moque du sentiment d’exil au monde que répète Hamm.
détruire, développant en même temps qu’elle se poursuit, sa Hamm. « Je n’ai jamais été là. (Un temps.) Clov !
propre parodie, prenant appui sur tout ce qu’elle rencontre, Clov (se tournant vers Hamm, exaspéré) –Qu’est ce que c’est ?
vieilles phrases usées, citations anciennes, plaisanteries écu- Hamm. Je n’ai jamais été là.
lées, noms propres livrés comme des pierres à sucer. » 7 Clov. Tu as eu de la veine. » (p. 97)

4. Idem, p. 79. 8. Voir toute la page 72 et notamment : « Je m’enquis de la situa-


5. Nell, p. 29, Clov, p. 49. tion à Kov, de l’autre côté du détroit. »
6. Le calmant : p. 21, p. 26, p. 40, p. 52, p. 67, p. 93. 9. Pascal, Pensées, édition Sellier, Le Livre de poche, fragment
7. Le Magazine littéraire, juin 1986, p. 32. 171, p. 128.

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Hamm lui-même pratique parfois le sarcasme et l’auto- L’adresse au public constitue également une mise en
dérision au moment d’exposer ce sentiment d’absence. abyme ironique du spectacle qu’ils offrent. Clov braque la
Clov […]. « Tu crois à la vie future ? lunette sur la salle, il voit « une foule en délire. » (p. 45) Cette
Hamm. La mienne l’a toujours été. (Clov sort en claquant la mise à distance est du reste d’emblée portée par le titre
porte.) Pan ! Dans les gencives. » (p. 69) même de la pièce qui connote le jeu : Fin de partie.
Par le biais du corps des acteurs, par le choix d’une pièce
Leur solitude radicale, l’absence d’échange sauf, le plus de théâtre, Beckett peut ainsi montrer le temps simultané-
souvent, sous la forme d’ordres donnés qui s’apparentent à ment comme ressassement et comme dégradation, comme
des coups, est présentée ironiquement par le motif de la sur- étalement in-fini et comme déroulement, non seulement sur
dité et, conséquemment, du malentendu. les corps mais dans le cadre même de la représentation de la
pièce qui elle, a un début et une fin. Alors que les person-
Nagg. […] « Notre ouïe n’a pas baissé.
nages disent leur absence au monde, la représentation,
Nell. Notre quoi ? » (p. 30-31)
comme son nom l’indique, les rend présents en leur impo-
sant un temps fini, celui du jeu sur scène, et une scansion de
Cette ironie confine à l’humour noir :
leur parole. Fin de partie est en effet un texte saturé de didas-
Clov (retournant à sa place à côté du fauteuil). « Elle n’a plus calies qui trouent les discours des personnages d’une même
de pouls. indication rythmique et scénique : Un temps. Le temps dont
Hamm. Oh pour ça elle est formidable, cette poudre. » (p. 39)
les personnages expérimentent le vide, leur est redonné dans
le jeu scénique. Tandis qu’ils énoncent le sentiment de son
Par ailleurs, alors que la parole se heurte sans cesse au allongement sans fin, l’interruption constante de leur parole
vide du temps, le corps lui, porte les traces de son déroule- marque son passage. Bâillements, tirets, points de suspen-
ment. En contrepoint à un temps vécu comme répétition, sion, didascalies forment les interstices du temps.
retour du même sans signification, la pièce le donne aussi à Les pièces de Beckett ont souvent fait l’objet de lectures
voir comme dégradation, ce qui implique une évolution, un religieuses – même si c’est parfois pour montrer leur athéisme.

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changement. Hamm l’annonce à Clov avec volupté tandis Il est vrai que par bien des aspects, elles entrent en résonance
que Nell et Nagg en rient dans l’évocation d’un passé qui, en avec certaines des pensées de Pascal sur le dénuement et
cette occurrence, n’est pas dénué de toute référence. l’égarement de l’homme. Dans Fin de partie, l’anecdote du
Hamm prédit à Clov : « Un jour tu seras aveugle. Comme fou qui croyait la fin du monde arrivée et ne voyait de sa
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moi. Tu seras assis quelque part, petit plein perdu dans le fenêtre que des cendres, est comparable à un apologue
vide, pour toujours dans le noir. Comme moi. (Un temps.) (p. 62-63). Il fait écho à cette pensée de Pascal : « L’homme
Un jour tu te diras, Je suis fatigué, je vais m’asseoir, et tu iras ne sait à quel rang se mettre. Il est visiblement égaré et
t’asseoir. Puis tu te diras, J’ai faim, je vais me lever et me tombé de son vrai lieu sans le pouvoir retrouver. Il le cherche
faire à manger. Mais tu ne te lèveras pas. » (p. 53) partout avec inquiétude et sans succès dans des ténèbres
Nell et Nagg s’en amusent. impénétrables. » 10 Mais cette dimension religieuse doit être
Nagg. « Tu te rappelles… toujours corrigée par le fait qu’il s’agit de pièces précisé-
Nell. Non. ment, c’est-à-dire d’abord d’un jeu physique, présentant des
Nagg. L’accident de tandem où nous laissâmes nos guibolles. corps et des voix dans un cadre temporel défini, la durée
Ils rient.
d’une représentation théâtrale. L’étalement du temps est
Nell. C’était dans les Ardennes.
Ils rient moins fort. » (p. 31) donc à la fois borné par le cadre temporel de la représenta-
tion et sans cesse ré-exposé, l’un des principes de la repré-
La reprise de termes théâtraux pour désigner la relation sentation étant la répétition. Beckett réussit ainsi à donner à
de Clov et Hamm ou pour qualifier certaines de leurs voir à la fois la présence et l’absence, la parole et le silence
répliques, entraîne aussi un dédoublement qui fait qu’au c’est-à-dire aussi le temps qui passe entre les mots.
moment même où le discours sur leur rapport au temps est
Marie HARTMANN
avancé, il est aussitôt mis en jeu.
Université de Caen
Clov (implorant). « Cessons de jouer !
Hamm. Jamais ! (Un temps.) Mets-moi dans mon cercueil.
Clov. Il n’y a plus de cercueils. » (p. 102) 10. Pascal, Pensées, édition citée, fragment 19, p. 47.

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