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Manuel Formateur
Manuel Formateur
TECHNICIEN
CULTURE
ENTREPRENEURIALE
PARTIE 1
MANUEL DU FORMATEUR
Version 2022
LA DRIF / LE CDC GESTION COMMERCE REMERCIE TOUTES LES PERSONNES QUI ONT PARTICIPÉ À L’ÉLABORATION DE CE KIT
POUR LA SUPERVISION
POUR LA CONCEPTION
POUR LA VALIDATION
N.B :
Les utilisateurs de ce document sont invités à communiquer à la DRIF / CDC GESTION COMMERCE toutes les remarques 2
et suggestions afin de les prendre en considération pour l’enrichissement et l’amélioration de ce manuel.
PRESENTATION DU KIT
MANUEL DU FORMATEUR
DÉROULÉ PÉDAGOGIQUE
FICHES DE LECTURE (SOCLE THEORIQUE)
À NE PAS REMETTRE AUX STAGIAIRES
LIVRET DU STAGIAIRE
PRÉSENTATION
SUPPORT D'ANIMATION
À NE PAS REMETTRE AUX STAGIAIRES
3
LES OBJECTIFS DE CETTE PREMIÈRE PARTIE DU MODULE
« CULTURE ENTREPRENEURIALE »
4
DEROULE PEDAGOGIQUE
Présenter les
informations, concepts
Suciter le débat et la Inviter les stagiaires à
clés, et ressources en
discussion présenter leur recherches
relation avec les activités
à réaliser
Faire exprimer un
Faire le lien entre le
Faire réaliser les activités feedback affectif et
livrable et l'objectif de la
sur le livret du stagiaire cognitif des stagiaires sur
séance
la séance
5
ACTIVITES
6
14 Connaitre ses passions Individuelle 15 Livret
Se connaître et prendre
15 Individuelle 15 Livret
conscience de ses compétences
Prendre conscience de
16 Individuelle 15 Livret
l'importance du réseau
Identifier les besoins dans
Livret
17 l'entourage professionnel et Équipe 45
brainstorming
social
S’initier à l'utilisation des outils
Post it, Feuille
18 du design thinking : carte Équipe 30
A3, livret
d'empathie
S’initier à l'utilisation des outils
Post it, Feuille
19 du design thinking : Équipe 30
A 3, livret
mindmapping
S’initier à l'utilisation des outils Post it, Feuille
20 Équipe 30
du design thinking : storyboard A 3, livret
Découvrir les nouveaux business Internet,
21 Binôme 40
models Livret
Pour le formateur : mesurer le
22 désir d'entreprendre chez les Individuelle 15 Livret
stagiaires et la confiance en soi
*Le temps alloué à chacune des activités proposées n’est donné qu’à titre indicatif et peut
être adapté en fonction du groupe.
7
FICHES DE LECTURE
P.0 : LE CADRE
L’approche effectuale
Le processus entrepreneurial
APPROCHE EFFECTUALE
1
Logique causale
Cette hypothèse repose sur l’utilisation d’une logique de raisonnement dite ‘causale’.
La logique causale implique naturellement qu’il soit possible de définir un but clair. Elle
fonctionne bien dans des marchés établis, dans lesquels les structures, les concepts
produits et les marchés sont connus. Par exemple, une entreprise qui décide de lancer
un nouveau dentifrice peut se procurer facilement des études très complètes sur ce
marché ; il lui est donc possible de définir ce qu’elle peut attendre de ce lancement
compte tenu de la concurrence et de la dynamique du marché, elles aussi connues avec
précision. Elle définira son objectif en termes de part de marché, de chiffre d’affaire, ou
de marge et jugera de sa réussite au regard des résultats atteints et du budget mis en
œuvre. Il s’agit bien évidemment d’atteindre l’objectif maximal avec le budget minimal,
8
conformément à la logique d’optimisation. Si vous entrez dans une salle de cours dans
n’importe quelle grande école de commerce aujourd’hui, et il est très probable que
quelle que soit la matière enseignée, elle reposera sur la logique causale. Il est
significatif que la question de savoir comment et pourquoi on détermine tel ou tel but
en premier lieu n’est pas vraiment abordée. Les recherches de Saras Sarasvathy sur le
mode de raisonnement des entrepreneurs ont montré qu’il existe une logique
radicalement opposée, l’Effectuation.
L’Effectuation consiste non pas à partir des objectifs pour déterminer les ressources
nécessaires pour les atteindre, mais au contraire de considérer les ressources dont on
dispose pour déterminer les buts possibles. Au contraire de la logique causale qui fait
varier les causes (ressources) pour un effet (but) donné, la logique effectuale fait varier
les effets (buts) en fonction des causes (ressources) données. Un exemple de
raisonnement effectual est le suivant: « Je dispose de trois mois et de 1.000€ et je suis
passionné de sport. Que puis-je imaginer comme idée d’entreprise ? »
Logique effectuale
La logique effectuale s’oppose à la logique causale dans le sens où elle constitue une
approche de résolution dynamique de problème dans laquelle les buts émergent à partir
des moyens disponibles à l’entrepreneur, et non l’inverse. Le raisonnement effectual de
l’entrepreneur peut être résumé de la manière suivante : « étant donné les ressources
dont je dispose, que puis-je faire, quel peut être mon prochain but ? » Tandis que
l’approche causale correspond à une approche délibérée de la stratégie, fixant a priori
des buts clairs et stables dans le temps, le raisonnement effectual est non déterministe
et émergent. La notion de but ‘ultime’ disparaît presque totalement au profit d’une série
de buts se présentant comme des étapes intermédiaires établis en fonctions des moyens
9
disponibles à un instant t, une proposition très réaliste lorsque l’on sait que la
caractéristique principale d’une jeune entreprise est d’être très contrainte au niveau de
ses ressources.
Les logiques causale et effectuale font toutes les deux parties du raisonnement humain.
L’une n’est pas meilleure que l’autre, mais simplement elles sont pertinentes dans des
situations différentes. Et pourtant, la plus grande partie de notre enseignement forme à
la logique causale.
10
LES PRINCIPES DE L’EFFECTUATION
2
L’effectuation est une série de cinq principes qui ont pu être observés chez la plupart des
entrepreneurs à succès :
• Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras
• La perte acceptable
• Le patchwork fou
• La limonade
• Le pilote dans l’avion
La perte acceptable
On considère souvent l’entrepreneur comme quelqu’un qui considère ce qu’il peut gagner
avant de se lancer dans un projet. Or, lorsqu’il fonctionne dans l’incertitude, l’entrepreneur
est incapable de savoir si son produit va se vendre, en quelle quantité et à quel prix.
Ainsi, un entrepreneur a plutôt tendance à regarder ce qu’il est prêt à perdre, sans
vraiment savoir ce qu’il pourra gagner. Procéder ainsi offre une notion de contrôle à
l’entrepreneur qui sait ainsi ce qu’il peut perdre au maximum.
Le patchwork fou
Le patchwork fou est la tendance qu’a un entrepreneur à fédérer autour de lui un nombre
croissant de parti prenantes. Plutôt qu’essayer d’imposer son idée, l’entrepreneur va chercher
à adapter son idée aux désirs des personnes qu’il rencontre, en échange d’un engagement de
ceux-ci.
L’entrepreneur va donc chercher à enrichir idée au fur et à mesure des parti prenantes
qui intègrent le projet.
La limodane
Plutôt que chercher à dépenser des ressources à anticiper ce qui pourrait arriver dans le
projet, l’entrepreneur adopte une attitude plus pragmatique où il cherchera à s’adapter en
fonction des surprises pour tirer parti.
Tout projet rencontre son lot de surprises. L’entrepreneur va donc chercher à en tirer parti.
11
Le pilote dans l’avion
L’entrepreneur n’est pas quelqu’un qui découvre l’avenir, mais qui le construit. L’effectuation
part du principe qu’il n’y a aucune tendance inévitable, aucun marché définitivement mature.
En effet, une étude de marché n’illustre qu’un marché est mature que lorsque personne n’a
été à cherché à le chambouler.
LE PROCESSUS ENTREPRENEURIAL
3
Il n’y a pas à proprement parler de « processus » entrepreneurial au sens d’une série d’étapes
que franchit un entrepreneur de l’idée au marché, dans un ordre donné. Un projet
entrepreneurial est souvent très chaotique, fait d’allers et de retours avant que les choses ne
se mettent en place et que l’entreprise ne décolle. Il y a néanmoins une progression, un
mécanisme de base qui traduit la façon dont l’entrepreneur part de ses ressources et, en
s’associant à d’autres, accumule de nouvelles ressources qui lui permettent de progresser.
Au début, l’entrepreneur dispose des trois ressources de base : « Qui je suis », « ce que je
connais » et « qui je connais ». La question est « que puis-je faire avec cela ? » Plusieurs buts
sont possibles, c’est le domaine de l’imagination. Ces buts possibles sont discutés avec des
gens que l’entrepreneur connaît. « Si je fais cela, comment pouvez-vous m’aider ? » Ce à quoi
on peut lui répondre « Je peux vous apporter telle ressource, sous telle condition ».
L’engagement apporte de nouvelles ressources, et comme les buts sont définis à partir des
ressources disponibles, plus de ressources signifie des buts possibles plus ambitieux, qui à leur
tour amèneront de nouvelles parties prenantes. On a ainsi un effet boule de neige. Au bout
de ce processus apparaissent des « artefacts », c’est à dire des objets artificiels créés par
l’entrepreneur : produit, entreprise, marché.
En revanche, si aucune partie prenante ne se manifeste, l’entrepreneur doit revenir au point
de départ et imaginer d’autres buts, plus susceptibles d’intéresser les parties prenantes. Il
peut également persister en s’y prenant autrement pour convaincre une partie prenante.
Il faut noter que chaque nouvelle partie prenante acquiert des droits sur le projet : un client
va accepter de signer une pré-commande à condition que le produit soit modifié en plusieurs
points. L’entrepreneur doit donc gérer un nombre de contraintes croissant au fur et à mesure
de l’arrivée de nouvelles parties prenantes. C’est le prix à payer pour que le projet progresse
et soit « ancré » dans la réalité. L’entrepreneur peut accepter la contrainte posée par une
nouvelle partie prenante, ou il peut la refuser. Beaucoup d’entrepreneurs refusent ces
contraintes par peur de voir leur projet dénaturé. Ils prennent le risque de garder le contrôle
total d’un projet qui restera complètement virtuel et ne progressera jamais que dans la tête
de son porteur.
12
Le processus
13
P.1 : L’ENTREPRENEURIAT
Séance 1
Pourquoi
Séance 2
Les façons
Séance 3
Que faut il pour
entreprendre ? d'entreprendre entreprendre?
L’intrapreneuriat
L’entrepreneuriat social
Cette vision associe l ’ entrepreneuriat à la sphère économique et relaie les valeurs telles que
le social et l ’ écologie au second plan, selon Steyaert et Hjorth (2004). Vision que le
Programme d ’ indicateurs de l ’ entrepreneuriat OCDE-Eurostat, lancé en 2006, reprend en
définissant l ’ entrepreneuriat « comme le phénomène associé à l ’ activité entrepreneuriale,
action humaine consistant à entreprendre pour générer de la valeur en créant ou en
développant des activités économiques grâce à l ’ identification et à l ’ exploitation de
nouveaux produits, processus ou marchés » (OCDE, 2012, p.9).
La seconde vision est plus globale en ce sens qu’ ’ elle considère l ’ entrepreneuriat « comme
un mode de comportement, à la fois complexe et multidimensionnel » (Muzyka, 1998) qui s ’
inscrit dans un processus et dans une relation dialogique individu (seul ou en équipe) /création
14
de valeur, inscrite dans un environnement et dans un espace temporel (Bruyat, 1993). Dans
ce dernier cas, il s ’ agit de manières particulières de concevoir les choses, en prenant des
initiatives et en agissant ; de se comporter avec la volonté d ’ essayer de nouvelles choses ou
de les faire différemment, simplement parce qu’il existe une possibilité de changement (Block
et Stumpf, 1992). Il s ’ agit aussi du souhait de développer une capacité à composer avec le
changement et d ’ expérimenter des idées et agir avec ouverture et flexibilité (Léger-Jarniou,
2001).
En un mot, ces deux visions renvoient pour la première à « l ’ esprit d ’ entreprise » (souvent
associé à la création ou la reprise d ’ entreprise, sans oublier l ’ extrapreneuriat) et à « l ’ esprit
entrepreneurial » ou « esprit d ’ entreprendre » pour la seconde.
L ’ esprit entrepreneurial peut s ’ exprimer dans des situations d ’ entreprise et dans sa vie de
salarié (via l ’ intrapreneuriat dans des entreprises existantes ou dans des entreprises
familiales) ; mais aussi en dehors de l ’ entreprise dans sa vie de tous les jours en tant que
citoyen (dans des associations ou en tant qu’autoentrepreneur par exemple).
Ces deux visions sont complémentaires en ce sens qu’elles forment un continuum dans lequel
la création n ’ est que la partie visible. C ’ est la raison pour laquelle l ’ entrepreneuriat dans
ce livre est envisagé dans sa conception la plus large, à savoir un comportement
entrepreneurial fondé sur un esprit entrepreneurial et un processus de création d ’
entreprises.
Source : Catherine Léger-Jarniou, le grand livre de l’entrepreneuriat
En résumé :
15
L’INTRAPRENEURIAT
5
Définition
L’INTRAPRENEURIAT est une dynamique entrepreneuriale qui prend place dans une
entreprise déjà existante. Cette dynamique peut se présenter sous deux formes : elle s’incarne
dans le développement de nouveaux business, souvent fondés sur l’exploitation d’une
innovation (produits, process) ; elle transparaît dans l’attitude des employés qui mettent en
avant des qualités propres à l’entrepreneur (proactivité, flexibilité, autonomie, créativité).
Depuis une dizaine d ’ années, de plus en plus d ’ entreprises et de grands groupes comme
STMicroelectronics, Alcatel-Lucent, Airbus lancent des initiatives visant à rendre les salariés
intrapreneurs. Ces initiatives peuvent démarrer sous forme de challenges ponctuels ou
répétés sur des thématiques qui présentent un intérêt en termes d ’ évolution de marché pour
le groupe, et impliquer une population « pilote » ou bien faire appel à tous les employés, voire
inviter des participants externes à l ’ organisation dans un mode open innovation (étudiants,
laboratoires).
Des expériences pilotes sont lancées afin de générer des produits innovants, de révéler des
intrapreneurs et de rendre le climat de l ’ entreprise plus propice à l ’ innovation. Les
approches qui ont porté leurs fruits (évaluées en termes de nouveaux produits, partenariats
business et technologiques, brevets, intrapreneurs révélés) sont ensuite propagées dans l ’
entreprise en tenant compte des spécificités de chaque organisation ainsi que des différences
culturelles ; il s ’ agit davantage d ’ un mode de propagation par adaptation agile que par
duplication d ’ une recette.
Source : Catherine Léger-Jarniou, le grand livre de l’entrepreneuriat
L’ENTREPRENEURIAT SOCIAL
6
L’entrepreneuriat social peut sembler à première vue un oxymore. Il n’existe d’ailleurs pas
de définition unanimement reconnue, certains utilisant le terme pour désigner
exclusivement l’utilisation de logiques marchandes à des fins d’utilité sociale, d’autres –
comme l’association internationale Ashoka l’utilisant pour qualifier les initiatives à finalité
sociales prises par des entrepreneurs emblématiques, initiateurs de changements
systémiques, lorsque d’autres encore mettent en avant le caractère fortement innovant des
projets portés par ces entrepreneurs.
16
Un certain nombre d’invariants peuvent cependant être dégagés des différentes définitions
existantes :
• L’entrepreneuriat social fait référence à des initiatives ou organisations dont la finalité
première est une finalité sociale (ou sociétale), ce qui les distingue notamment de
projets portés par des entreprises à finalité lucrative, dans le cadre de leur
responsabilité sociale ou de leurs démarches de "social business" ;
• Au-delà des statuts, l’entrepreneuriat social met l’accent sur l’innovation en tant que
vecteur du changement social et sur des pratiques innovantes de mobilisation de
ressources, sur une conception ambitieuse des objectifs à atteindre, visant la
maximisation de l’impact social.
• L’entrepreneuriat social renvoie donc, dans son acception la plus large, aux initiatives
privées innovantes ayant pour objectif de répondre à des besoins sociétaux qui ne sont
satisfaits ni par la logique de marché ni par l’action publique. La dimension
d’innovation peut concerner la forme de la réponse apportée à un problème sociétal,
celle de méthodes de mobilisation des ressources et/ou celles de construction de
partenariats novateurs.
Si l’entrepreneuriat social est de plus en plus largement enseigné dans les business schools
à travers le monde, les pays anglo-saxons ont été pionniers en ce domaine, En France, la
Chaire Entrepreneuriat Social, créée par l’ESSEC en janvier 2003, a ouvert la voie. Tout
d’abord chaire d’enseignement, puis de recherche, elle a conceptualisé sa propre
approche de l’entrepreneuriat social privilégiant finalité sociale et démarche
entrepreneuriale, telle que représentée graphiquement dans le schéma ci-dessous
17
P.2 : L’ENTREPRENEUR
Séance 5
Séance 7
Séance 8
l'entrepreneur? caractéristiques entrepreneuriales entrepreneuriales
entrepreneurrales
Aujourd’hui, nous nous intéressons à une nouvelle topologie des entrepreneurs proposée par
Philippe Coste. Il distingue notamment les types suivants :
• L’entrepreneur expert, qui crée son entreprise sur une expertise qu’il possède
• L’entrepreneur militant, qui cherche à diffuser sa vision du monde au plus grand
nombre
• L’entrepreneur opportuniste, qui se détache du projet et mise sur l’exécution
• L’entrepreneur créatif, qui est principalement attiré par l’aspect créatif de la création
d’entreprise.
L’entrepreneur expert
L’entrepreneur expert crée simplement parce qu’il sait. Il dispose en général d’une expertise
acquise dans un domaine particulier qu’il cherche à développer via son projet entrepreneurial.
Il a en général l’avantage de la crédibilité puisqu’il maîtrise le métier sur lequel il entreprend.
Par contre, il a tendance à se focaliser sur l’apprentissage et sur la maîtrise des choses. Ce type
d’entrepreneur risque de ne passer à l’action que tard, privilégiant le fait de bien apprendre
et comprendre la technique entrepreneuriale alors que l’entrepreneuriat est avant tout un
état d’esprit plus qu’une méthode.
L’entrepreneur militant
L’amoureux du projet. Il défend avant tout ses idées et ses valeurs dans son aventure
entrepreneuriale.
Ce type d’entrepreneur a tendance à vivre pleinement son projet et à le défendre comme si
c’était une foi. Il est prêt à abattre tous les les obstacles pour imposer sa vision.
Cependant, cette persévérance peut rapidement se transformer en obstination, ce qui peut
mener l’entrepreneur à ignorer voire refuser les conseils qu’on lui donne. Un argument
classique qu’il avance : « Tu ne peux pas comprendre mon projet, tu n’y crois pas ».
L’entrepreneur opportuniste
18
Pour ce type d’entrepreneur, la nature du projet importe assez peu, il en est détaché. Le projet
en soi est selon lui autonome.
Son recul est en général assez intéressant, notamment pour la capacité de l’entrepreneur à
restituer l’aspect financier devant des investisseurs.
Par contre, vu son détachement, il a tendance à abandonner le navire lorsqu’une autre
opportunité est plus intéressante, lorsque le démarrage est trop long ou lorsque les buts qu’il
s’était fixés ne sont pas atteint.
L’entrepreneur créateur
L’entrepreneur créateur s’intéresse avant tout à l’aspect créatif de l’entrepreneuriat. Il voit
son entreprise comme une opportunité de transformer son environnement. Les serial
entrepreneurs se retrouvent souvent comme créatifs.
Leur passion pour la création est un avantage indéniable pour le lancement d’un projet.
Cependant, une fois l’entreprise créée et les premières difficultés dépassées, ils ont tendance
à s’ennuyer et à revendre leur création pour s’intéresser à une nouvelle création.
Cet article entre dans le cadre du MOOC Réussir son démarrage d’entreprise – L’approche SynOpp
19
• planifier et organiser ;
• travailler en groupe ;
• négocier et influencer ;
• contrôler et évaluer ;
• être responsable. Cette liste n’est, bien entendu, pas exhaustive. En outre, ce domaine de
recherche en entrepreneuriat est encore bien trop peu étudié (Hisrich et al., 2007)
20
LES MYTHES SUR L’ENTREPRENEUR
9
Il faut une grande idée pour partir en entrepreneuriat et la concrétiser au moyen d’un business
plan qui sera ensuite mis en exécution.
Or, lorsque l’on regarde comment sont nées un certain nombre des plus grandes entreprises,
il est rare qu’elles aient démarré avec une grande idée. Un certain nombre ont même démarré
sans aucune idée. Par exemple, Ikea n’a pas démarré sur le concept pour lequel on les connaît
aujourd’hui, Wallmart (inventeur du super marché) a commencé par un simple magasin, …
Ce qui se passe en général, c’est que l’entrepreneuriat démarre sans idées, mais elle émerge
au fil du temps, à l’issue d’un certain processus entrepreneurial.
L’entrepreneur est souvent vu comme quelqu’un qui recherche le risque. Or, en réalité, bien
que l’entrepreneuriat soit effectivement une activité risquée (comme toute activité humaine),
l’entrepreneur cherche à contrôler le risque qu’à en prendre.
On a souvent l’idée que l’entrepreneur réussit lorsqu’il est capable de prédire l’avenir. Or,
l’entrepreneur ne prédit pas plus l’avenir que quelqu’un d’autre, il se contente de construire
l’avenir à sa mesure, en travaillant quotidiennement à le changer à son avantage.
L’entrepreneur est souvent illustré comme un super héros, à l’image de Richard Branson, Bill
Gates ou encore Steeve Jobs. On voit souvent l’entrepreneur comme étant charismatique,
capable de lever des fonds, …
21
L’entrepreneuriat est une activité qui peut être pratiquée par tout le monde, avec ses qualités
comme ses défauts.
On entend souvent parler de Henry Ford James Cousin, son associé. On oublie souvent que
ces entrepreneurs, quelque soient leurs talents, n’auraient jamais pu réussir s’ils avaient été
tout seul.
Bien qu’il soit possible de démarrer tout seul, on ne le reste jamais très longtemps.
L’entrepreneur doit savoir être un leader pour se faire accompagner et motiver les personnes
qui l’accompagnent. L’entrepreneuriat est un partage où il est nécessaire de partager, de
former, d’expliquer sa vision, où l’on va pour que l’on puisse être suivi.
22
P.3 : L’IDEE
Séance 10
Séance 11
Séance 9
Le design thinking
Il faut tordre le coup à une idée reçue : le marketing ne crée pas de besoins ! Qu’on les
considère comme innés ou comme le fruit d'expériences vécues, il s’agit d’un concept situé à
un niveau trop profond pour que les techniques du marketing puissent agir directement
dessus. Par contre elles peuvent, si des besoins prioritaires sont détectés chez des
consommateurs, servir de support pour faire naître dans le groupe quelque chose de plus
artificiel et de plus éphémère : un désir.
S O U R CE : H T T PS :/ /W WW. X E R F I CA N A L. CO M /S T R A T E G I E - M A N A G E M E N T /E M I S S I O N /JO E L - B R E E - L E - M A RK E T I N G - CR E E - D E S - D E S I R S -
P A S - D E S - B E S O I NS _3 7 45 03 0. H T M L
LE DESIGN THINKING
11
Le design thinking est une méthode d'innovation centrée sur l'utilisateur, dont le but est de
concevoir des produits ou des services recherchés par les consommateurs, techniquement
23
réalisables et économiquement viables. Elle transforme les idées en prototypes en se basant
sur des techniques de créativité, de co-création et d'itération.
Historique du design thinking
Les prémices du design thinking remontent aux années 1950, lorsqu'Alex Osborn, publicitaire
américain, met au point la technique du brainstorming et sensibilise ses équipes à
l'importance de la créativité.
En 1960, un premier programme interdépartemental centré sur l'humain est créé à
l'Université de Stanford, en Californie.
En 1973, Robert McKim publie « Experiences in Visual Thinking », un ouvrage dans lequel il
suggère qu'utiliser à la fois les capacités d'analyse de l'hémisphère gauche du cerveau et la
dimension créative de l'hémisphère droit permettrait de trouver des solutions à des
problèmes par une approche holistique.
C'est en 1987 qu'apparaît réellement le terme de design thinking. Il est employé par Peter G.
Rowe, professeur à Harvard, dans son livre « Design Thinking ». Au sein de cet ouvrage, il vante
les mérites de la méthode utilisée par les urbanistes et les architectes pour concevoir des
bâtiments et des espaces publics.
C'est seulement au début des années 1990, lorsque David Kelley, Bill Moggridge et Mike
Nuttall fondent l'agence IDEO, que la démarche du design thinking à proprement parler est
appliquée au monde du business. IDEO a notamment réalisé la conception de la première
souris Apple, une véritable innovation à l'époque.
En 1992, Richard Buchanan publie un article qui fait beaucoup parler de lui, « Wicked
Problems in Design Thinking », dans lequel il présente le concept comme pouvant s'appliquer
à n'importe quelle situation. Selon lui, le processus itératif du design thinking est totalement
adapté pour résoudre des problèmes mal définis ou inconnus, en les recentrant sur l'humain,
en créant une multitude d'idées et en utilisant une approche pratique dans le maquettage et
les tests itératifs.
En 1999, IDEO se lance le défi de concevoir un nouveau caddie de supermarché en 5 jours
seulement. Challenge réussi en impliquant divers professionnels comme des designers, des
logisticiens ou encore des médecins.
Depuis le début des années 2000, de plus en plus d'articles paraissent sur le sujet, des
colloques sont organisés partout dans le monde et des cours sur le design thinking sont
dispensés dans les plus grandes universités. Trois écoles de design thinking ont même été
créées en 2012, une aux Ponts et Chaussées à Paris, une à Pékin et une autre à Tokyo.
En France, les formations sont de plus en plus nombreuses sur le sujet, notamment à l'EM
Lyon ou encore à l'I-Lab de Toulon.
24
Les 5 étapes du design thinking
1. Empathie.
2. Définition.
3. Idéation.
4. Prototypage.
5. Test.
Toute l'économie est aujourd'hui basée sur l'expérience utilisateur. Il s'agit d'imaginer et de
concevoir un produit ou un service en se basant sur l'expérience que le consommateur vivra
après son acquisition. En cela, la méthode du design thinking est totalement adaptée. La
d.school de l'Université de Stanford, spécialisée dans la méthode, propose un processus en 5
étapes.
1 - Empathie
La première phase consiste à se mettre à la place du consommateur et à tenter de comprendre
au mieux ses besoins.
Le maître-mot de cette étape est l'écoute. Il est essentiel de récolter un maximum
d'informations sur son mode de vie, ses habitudes, sa manière de penser, ses sentiments et
son avis. Pour cela, il faut aller à la rencontre des utilisateurs par l'intermédiaire de
questionnaires en ligne, de tables rondes ou encore de forums de discussion. C'est également
ici qu'intervient le concept de design inclusif : il faut prendre en compte tous les utilisateurs
et utilisatrices dans la conception.
Ensuite, il peut être très utile de créer des personas représentant les différents profils
d'utilisateurs types. Ces fiches doivent apporter le plus de précisions possibles sur l'identité
du futur consommateur (âge, sexe, CSP, passions ou encore comportements d'achat, attentes
et freins).
25
2 - Définition
Il s'agit là de définir la problématique. La première phase a abouti à certains constats : des
manques, des dysfonctionnements ou encore des attentes non satisfaites.
Il faut désormais déterminer les éléments de l'énoncé des différents problèmes, à savoir : « le
persona… a besoin de… car… » et recadrer le problème en répondant à la question « comment
pourrions-nous… ? » afin de commencer à réfléchir à des solutions.
3 - Idéation
Cette phase correspond à l'étape créative. Il s'agit de générer un maximum d'idées pour
répondre aux problèmes définis lors de la phase précédente, et ce, sans aucune censure, en
imaginant que tout est permis.
L'idéal est de réunir des personnes issues de différents services de l'entreprise (marketing,
recherche, développement…), voire des utilisateurs potentiels, et de les laisser exprimer
librement leurs idées.
4 - Prototypage
L'étape prototypage consiste à donner vie aux idées exprimées lors de la phase précédente. Il
peut s'agir de maquetter un produit en faisant attention à son ergonomie, à ses dimensions
ou à ses fonctionnalités.
Il est également tout à fait possible de prototyper un service. Il faudra alors plutôt définir les
conditions dans lesquelles il sera rendu, éventuellement tester un discours ou encore imaginer
un lieu d'échange.
Le but de cette étape est de permettre aux équipes de visualiser concrètement à quoi pourrait
ressembler l'idée afin d'en évaluer le potentiel.
La méthode du design thinking implique que le prototype soit :
• Simple à concevoir et à comprendre.
• Peu coûteux à réaliser.
• Rapide à créer.
• Itératif, c'est-à-dire qu'il ne constitue pas une finalité en soi et qu'il est amené à évoluer
au fil du process.
5 - Test
La dernière phase consiste à tester les différentes solutions imaginées et à recevoir les
premiers retours des utilisateurs. Il sera alors possible d'identifier les points faibles du
prototype et de les résoudre avant son développement.
Utiliser une méthode agile implique plusieurs étapes de tests. À chacune d'elle, le prototype
est amélioré, retesté et à nouveau amélioré jusqu'à ce qu'il réponde au plus près aux attentes
du consommateur.
SOURCE : HTTPS://BLOG.HUBSPOT.FR/MARKETING/DESIGN -THINKING
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LES NOUVEAUX BUSINESS MODELS
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Nul doute, la révolution numérique modifie en profondeur le paysage économique. Toutes les
entreprises sont impactées. De nouveaux acteurs disruptent chaque secteur de l’économie
traditionnelle. Connus sous les acronymes GAFAM, NATU, BAT, FinTech, HealthTech et autre
FoodTech, ils bousculent l’ordre établi en créant des business models inédits.
PWC évoque 5 facteurs clés de disruption susceptibles de faire évoluer les business models :
• Les consommateurs: comment répondre à des clients plus exigeants, plus volatiles,
mieux informés et moins fidèles à une marque.
• Les concurrents: comment faire face au nombre croissant de jeunes entreprises, plus
efficaces et plus agiles qui viennent disrupter chaque pan de l’économie
• La distribution: comment saisir les opportunités qu’offrent la multiplication des
canaux, les objets connectés, l’intelligence artificielle, le big data et l’économie de
partage.
• La production: comment adapter les process et les méthodes de production en
intégrant les nouvelles technologies pour accélérer le développement de produits et
services.
• La régulation: comment s’adapter aux nouvelles règlementations, plus strictes,
auxquelles sont soumises de nombreux secteurs (finance, énergie, transport, …)
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Quelques exemples de business models récents ou émergeants
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L’économie collaborative : de la mise en relation directe à la co-création de masse
Les entreprises collaboratives comme Airbnb, Blablacar ou Uber ont construit leur BM sur
le crowd (la foule) et la mise en relation directe de tous les acteurs. Et cela se déploie tout au
long de la chaîne de valeur :
• crowdsourcing: pour collecter les avis clients pour co-construire un produit ou service
• crowdfunding: pour lever des fonds
• crowdretailing: pour faciliter la distribution via les market places et communiquer via
les réseaux sociaux
• crowdshipping: pour faire transporter les colis par des particuliers
La désintermédiation est le maître mot de ces modèles collaboratifs, centrés sur
l’utilisateur, qui accordent une importance primordiale à l’expérience utilisateur et à la
fidélisation des clients.
Le Web 3.0, cette puissance conjuguée du réseau et de la multitude, touche aujourd’hui aux
fondements même de l’économie dont il bouscule des pans entiers. Pour le directeur de
SoonSoonSoon, le crowd révèle le fossé entre l’économie numérique et réelle. Sans bureau,
reposant sur une plateforme, ces nouveaux modèles sont par nature plus agiles. (e-
marketing.fr)
Dans le tourisme, l’énergie ou la distribution, les nouveaux BM de l’économie collaborative se
présentent comme des alternatives crédibles à l’économie classique en créant de la valeur
sociale.
Source : https://c-marketing.eu/nouveaux-business-models
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