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Institut des Fréres de Saint-Vincent de Paul DIRECTOIRE DEUXIEME PARTIE LA VIE des CEUVRES Maison pe Saner-Vincenr pz Pav. TOURNAL 12, nus FRinoist 1937 CHAPITRE | Principes généraux sur les couvres ARTICLE I But des ceuvres. 1, — Le but supréme des ceuvres des Fréres de Saint-Vingent de Paul est spirituel + i tend au bien des ames; leur unique fin est de les amener & Dieu et de procurer ainsi la gloire du Seigneur, & qui tous les Fréres sont entié- rement consacrés. 2. — Leur influence s'exerce. d’abord sur. leurs membres, mais s’élend au dehors, atteint Iés familles et Tayonne sur toute la population @un quartier ét méme dune ville entitre. Ainsi les ceuvres contribuent efficacement 2 réaliser la fin de tout apostolat, qui est_d’attirer le ide 8 Jésiis-Chris, enant A la vie Tes. individ famillesét la so- le-méme. . — L’union de l'homme a Dieu, fin de la vie chrétienne, s'opere formellement par la grace, par la foi, l'espérance, la charité. Nos ceuvres doivent procurer ces biens aux ou- vriers, aux pauvres, 4 2 multitude qui échappe au zéle des préires de paroisse. 4, — L'ceuvre. la plus pariaite est celle qui s'adapte le mieux par tous les moyens qu'elle 4 . DIRECTOIRE emploic et par foute son organisation a ce but spécial qui est Ja sanctification du peuple, par conséquent, celle qui favorise le mieux l'opé- ration surnaturelle de la grace dans les ames. 3. — L'euvre est d'autant moins _parfaite que les industries humaines favoriseut mins Popération de la grace : si clles lui deviennent nuisibles, elles ne peuvent plus étre appelées des moyens, méme indirects, mais des obsta- cles et elles sont un mal. 6. — Chaque ceuvre doit produire des fruits de conversion, de sanctification dans une me- | sure. déterminée par Diew, Elle peut, par la | faute de ceux & qui elle a é&6 confiée, n'en’ produire qu'une partie. ~ 7. — Peu d’ceuvres produisent tous les | fruits que Dieu en atiend : ceux qui en sont responsables devront en rendre compte. 8. — Les maisons d’ceuvres ne sont pas destinges par Dieu & produire les mémes fruits de sainteté les unes que les autres. Le divin Mattre désire seulement que chacun travaille de son mieux 4 réaliser ses desseins de salut et de sanctification des ames dans le ministere qui Jui est config. : 9. — Dans les ceuvres, il faut tendre tou-| jours au plus parfait, au plus élevé, au plus] v. beau, au plus pur. La vulgarité, le laisser-aller, |*" le sans-géne ne sont dignes ni de noire vooa-/ tion, ni de ceux qui nous sont confés. } 10. — La sanctification des ames doit étre}. la souveraine, on pourrait dire I'unique. préoc- \¥ capation d'un Directeur dceuvres. La plus’ grave ‘tentation 4 laquelle il est exposé, est oublier pratiquement ce but, pour concentrer | PRINCIPES GENERAUX SUR LES GUVRES 5 son attention et consumer ses forces a la poursuite de moyens .secondaires, qui_ n'ont leur raison d’éire que pour la sanctification des ames. ~ 11. — Notre mission principale n'est pas Wapprondre au peuple a vivre & moins de frais et avec moins de peine, ni de lui procurer des plaisirs. Nous devons avant tout Vinstruire de sa religion et V'exercer & Ja pratique des yertus chrétiennes. 12. — La pratique séricuse de la vie chré- tienne s'obiiendra par le développement de la piété, la fréquentation des sacrements, en par- ficulier de la Pénitence et de Eucharistic, 1a | dévotion & Ja Sainte Vierge. ] 13. > A ce méme résultat viennent concou- |‘ rir lés divers moyens naturels employés dans les ceuvres, y compris les jeux et divertisse- | ments. Tout dans I’ceuvre converge & 1a gloir: de Dieu et au salut des ames. 14, — Le véritable progrés de nos ceuvres consiste donc A disposer les moyens naturels| de manigre 2 favoriser efScacement l’action | 5 surnaturelle, en tenant compte toujours de nos regles et traditions, el de la volonté des sup6-| rieurs. 15. — Les jeux et les distractions, indispen- sables dans les ceuvres, sont pourlant chose secondaire. On vient chez nous pour pricr, garder sa vie chrétienne, devenir meilleur. On y cherche ce qui ne se trouve pas au dehors : des enseignements qui élevent Pesprit et enno- blissent le coeur, des occasions de se dévouer, des amitiés sainies, en un mot tout ce qui con duit 4 Diew. 6 DIRECTOIRE, 16. — Les membres des ceuvres y exercent leur initiative, apprennent & obéir et 4 com- mander, contractent des habitudes de dignité, de loyauté, ct d'honneur et savent allier I’hu- milité chrétienne, la magnanimité, la noblesse et Ia fermeté du caractére. | 17. — Une ceuvre, surtout dans ses débuis, | ww ne doit pas viser au’ grand nombre. Qu’elle! . forme d’abord un petit groupe 4 la piété, Vobéissance, au zéle, et se montre difficile | pour les premitres admissions. Plus tard, le; premier noyau bien formé, on peut recevoir de nouveaux membres avec moins de sévérité, 18. — Sans négliger les ames moins élevées| ou plus rebelles & action de la grace, nous) S ” donnerons fous nos soins & une élite et nous formerons des Apdtres, & V'exemple du Divin Maitre. J 19. — Soyons bien convaincus que parmi Jes membres des ceuvres Dieu a élu des saints. A nous de les découvrir, de les diriger, de les cultiver, de faire croitre et fleurir les germes divins déposés dans ces Ames. | 20. — Les membres de nos ceuvres devant\ | @tre une élite dans l’armée de Dieu, il faut) | les former en vue de la lutte, les rendre ca~ pables de délendre I'Eglise ot de combattre Verreur. Non contents de relever les atiaques contre la religion, de réfuter les erreurs, lev mensonges, les calomnies, ils sauront pren- dre offensive, poursuivre les adversaires, | montrer l’absurdité de leurs systémes, les dan- gers de leurs théories, et opposer a leurs principes menteurs, la’ vérité catholique. 21. — Pour mieux assurer le salut et la PRINCIPES GENERAUX SUR LES (EUVRES 7 sanctification de nos ouvriers, et nous souve- nant qu'un minimum de bien-étre est néces- saire & une vie chrétienne normale, nos, ceu- yres travailleront & améliorer autant qu’elles le peuvent les conditions de.vie de l'apprentt et de Pouvrier. 22. —- Nous nous efforcerons de rétablir Vunion entre les classes séparées par la Révo~ lution, d’associer les ouvriers avec les patrons, @établir un contact aussi étroit et aussi iré- quent que possible entre les membres de nos ceuvres et Paristocratie de la race ou de Vin telligence. 23. — A cet effet, om groupera les appren- tis, les ouvriers, les’ patrons suivant leur pro- fession et sous'le patronage des saints protec- teurs des méfiers, en yue de leur procurer yn enscignement doctrinal ‘et professionnel appro~ prié & leurs besoins et fendant a unir sur le ierrain religicux et économique les patrons et les ouvriers, les mettant en garde contre la neutralité religieuse et Ja lutte des classes. 24. — Liesprit des ceuvres doit tendre & re- lever et honorer le titre d’ouvrier, & oxalter sa dignité et sa noblesse; on évitera d’employer 2 sa place le mot de travailleur, qui laisse en- fendre qu'il n’y a de travailleurs et de labo- rieux que ceux qui travaillent manueliement. Idée socialiste que nous devons combattre. 25. — Les ceuvres suppléent Ja famille en procurant au jeune homme les legons et les « exemples de vie chrétienne qu'il ne trouve plus parmi les siens. 26. — Les ceuvres travaillent & reconstituer 8 DIRECTOIRE, la famille ouvriére chrétienne en développant Pesprit chrétien qui en est la base, en ensei- gnant le quatriéme commandement de Dieu et ‘en le faisant pratiquer. 27. — En résumé, nos quvres, par leurs méthodes, par l’esprit qui les anime, les doc- trines qu'elles enseignent, tendent direclement a ruiner les principes révolutionnaires. Elles apprennent non la liberté, mais l’autorité, non Végalité, mais la hiérarchie. Elles rejettent une fraternité mensongére pour adopter la vérita- ble charité chrétienne. Elles proclameat tes droits imprescriptibles de Dieu, fondement de tous les devoirs et de fous les droits, et Ia né&- cessité pour les individus, les familles et les sociélés de se soumeitre 8 lui et de lui rendre hommage. ARTICLE 1 Role providentiel des ceuvres. 28. — L’apostolat sacerdotal restera stérile si l'on n’emploie les multiples ressources des vceuvres pour vainere I'indiliérence ou les pré- jugés et décider les foules éloignées aujour- Whui de nos églises & venir écouter Ia parole de Dieu. 29. — La tache de ramener tant d’dmes qui échappent a action des paroisses est bien dif ficile avec les scules ressources du ministre pastoral, le clergé des grandes villes étant ab- sorbé par une administration & laquelle il a de la peine 4 suffire. Pour atteindre ces ames qui sont Je grand nombre, il faut des ceuvres de zale et de charité, PRINCIPES GENERAUX SUR LES GUVRES 9 30. — Plus que toute autre, la classe ouvritre a besoin d’éire secourue dans l’urgence dit pé- Til oi elle se trouve; victime de la révolution anti-chrétienne, proie toujours convoitée par les forces liguées de la contre-Eglise (franc-ma- gons, socialistes, communistes et autres), qui exploitent sa condition précaire ou excitent sa cupidité pour causer sa ruine siprituclle, la classe ouvrigre doit éire défendue contre les puissances du mal, arrachée & leur étreinte, et ramenée a Dieu, au Christ, qui seul a les pa- roles de la vie éternelle, a Jésus dont l'exem- ple & Nazareth fera aimer aux ouvriers leurs conditions de travail et d’assujettissement ct dont Ia grace leur rendra douces les privations ici-bas par la perspective de biens meilleurs. Mais cetic tache immense ne peut étre assurée que par les industries du zéle dont disposent Kes cuvres. 31. — Nos @uvres répondent done aux mi- séres matériciles et morales des populations ouvritres; mais le ministére sacerdotal est in- ‘dispensable et essentiel 4 ces ceuyres pour leur faire produire des fruits véritables; la double action sacerdotale et laique intimement unic et sagement concertée avec l’autorité paroissia~ le, semble éire, en présence de la révolution et dé la persécution faite A Eglise, 1a condition voulue de Dieu pour rendre possible et efficace Yapostolat populaire, ainsi que pour conserver la foi dans les populations demeurées chrétien- nes. 32. — C'est la charité qui, par les ceuvres, est appeléc & ramener A Dieu les ames que la haine ct la lutte des classes en ont éloignées. 33. — Les ceuvres populaires sont donc un 10 DIRECTOIRE moyen providentiel pour combatire l'ignorance religicuse, pour ramener & la vérilé les multi- tudes égarées par de fausses docirines et réta- blir le regne de Dieu dans la sociét 34. — Notre Institut 2 éé —manifestement voulu de Dieu pour remédier, au nom de I'E~ glise, aux maux causés aux pauvres et au peu- ple ouvrier par la Révolution. 35. — L’Action Catholique, tant recomman- dée par PEplise, fait ressortir encore plus ta nécessité et le caractére vraiment providenticl de nos ceuvres. 36. -~ L’Action catholique, c'est en effet « a participation des laiques 4 T'apostolat hié- “rarchique » en vertu d'un appel et d'une délé- gation spéciale accordée A ceux-ci par l'auto- Tilé ecclésiasiique. Or notre Institut a pratiqué dés lorigine, et continue depuis ce genre d'a- postolat, tant par ses religicux laiques que par les membres de ses ceuvres. 37. — Par ses Fréres laigues, intimement associés 2 apostolat du Préire, la famille du P. Le Prevost offre aux chrétiens 2élés du monde, un type éminent d’action catholique, réalisant dans les’ meilleares conditions cette collaboration des laiques & lapostolat hiérar- chique ef sacerdotal. Par 1a elle peut aider ef- ficacement par exemple et I'action directe, les. autres organisations d'action catholique éta~ blies dans ’Eglise. 38. — Par les membres de ses oeuvres, no- ire Institut fournit également l'apostolat d’ Ac- tion catholique un appoint des plus efficaces. Nos ceuvres ont été comme le prélude de ce grand mouvement d’apostolat laique. Aussi tout PRINCIPES GENERAUX SUR LES GRUVRES 11 en gardant leur physionomie propre, leurs mé- thodes €prouvées par une expérience déja sé- culaire et approuvées dans nos Constitutions, elles viennent s’y insérer soit comme éléments de préparation, soit proprement comme €é- menis @action, suivant qu’elies s'adressent & Ja jeunesse ou aux hommes deja formés. 39. — La formation plus profonde que I'u- nion du prétre et du laique et des _méthodes perfectionnées nous permettent de donner aux membres de nos uvres, assure & celles-ci une puissance de rendement incomparable. Vouloir y adapter des méthodes faites pour ré- pondre @ une autre situation et congues pour un personnel différent, serait nous engager dans une voie sans issue et nous metire en con- iradiction avec nos traditions, nos méthodes, nos Constitutions, et avec l'esprit meme de nos Fondateurs. 40. — Les ceuvres d'une conception plus large et d'une action plus étendue, loin d'en- lever aux ndtres leur raison d’étre, les rendent au. contraire plus indispensables pour former une élite de chrétiens fortement trempés, ca- pables d’exercer par la suite une action pro- fonde dans tous les milieux ot ils se trouve- ont. 41. — L’Retion catholique nous apporte done un nouveau motif d’apprécier et d’aimer plus encore que dans le passé nos méthodes d’ceu- vres si précieuses, établies par nos Fonda- teurs pour l’apostolat de la classe ouvritre. B DIRECTOIRE ARTICLE II Méthodes et moyens. 42, — Le but de nos couvres est la sanctifi- cation des Ames. Pour la réalisation de cette, entieprise toule surnaturelle, il faut compter | plus sur la grace divine que sur l’activité des! hommes. J 43. — Notre apostolat emploie donc avant tout, des moycns surnaturcls. Nous devons | faire de nos ceuvres des foyers de: prigre, don- ner 2 nos jeunes gens une formation profon- | dément chrétienne, développer chez eux une | pieté forte et sérieuse, les exercer a la pratique ' de Phumilité, du dévouement et du sacrifice et alimenter leur vie chrétienne par la nourriture divine de I'Bucharistie regue le plus souvent possible. Il faut, en un mot, que le principal atirait de nos ceuvres et leur principe de vie, comme il est aussi leur raison d’éire, ce soit Jésus, 44. — Les principaux moyens pour sancti- fier les ames sont la parole de Dieu, la pritre ef les sacrements. La parole de Dieu dispose prochainement les ames & recevoir la erace. La pritre lobtient efficacement. Les sacrements donnent directement la. vie de la grace et pro- curent l'union & Diew par la charité. Ce sont des moyens surnaturels, proportionnés au but, institués par Dieu. Rien ne peut les rempla~ cer, ni leur étre substitué. Ce sont des moyens essentiels. 45. — Plus on procurera aux ames de soli- des ct religieuses instructions, plus on établira fermement la foi dans les coeurs, plus on rem- ek PRINCIPES GENKRAUX SUR LES CEUVRES 13 plira sGrement le but des euvres. Le reste est peu de chose, ou du moins n’est qu'un moyen pour arriver a celfe fin : rendre plus chré- tien. 46. — Pour atieindre les ames, nos Fréres devront avant tout, compter sur Dieu, sur sa grfice, sur les moyens de salut et de 'sanctifi- cation qu'il a établis dans T'Eglise. Ils ne sui- vront done pas le courant du sitcle qui entrai- ne les ceuvres vers les fétes extérieures, les réunions sportives, les concours, et ils les maintiendront sur le terrain’ de la piété. 47. — Le Frére de Ssint-Vincent de Paul doit étre bien persuadé que, dans les couvres, un mouvement tout extéricur loin de conduire les ames & Dieu, souvent les détourne, ct que, pour vaincre l'enfer, il ne faut pas se laisser entrainer sur le ferrain oft il nous attire, ni se seryir de ses armes, mais rester sur nos posi- ions, revétir l'armure de Dieu, comme parle PApéire, et se fortiier dans le Seigneur et dans sa vertu toute-puissante. 48. — On se gardera toutefois de rejetor aucun moyen raisonnable d'attirer les jeunes gens dans les couvres et de les y retenir; on ne négligera pas leur développement profes- sionnel, intellectuel et méme physique, mais iout sera subordonné a la formation spirituelle et religicuse. 49. — Le Frére de Saint-Vincent de Paul ne repoussera pas de parti-pris toute innova- tion; il ne prétend pas que ses ceuvres soient partaites : faire micux est toujours possible et i} y a une adaptation nécessaire aux licux et aux temps. Toutefois, les principes demeurent et doivent éire respectés. , 4 DIRECTOIRE, 50. — Les jeux, les distractions sont indis-) pensables dans.une ceuyre et la persévérance {” . ne va guére sans des soutiens extérieurs, mais 3.” fon ne recherchera pas des amusements ex- traordinaires, on ne tenlera pas de vainere le; plaisir par le plaisir. 51. — L’esprit est meilleur, les présencés) plus réguli@res, Ia piété plus profonde quand) les moyens extérieurs employes sont simples, et peu nombreux. > 52. — Une ceuvre bien établie et organisée .»” retient surtout ses membres par le bien spiri- .} ol" tuel qu’elle leur procure. Ils aiment ses jeux simples, ses méthodes traditionnelles, ses cou- tumes, lis s'inféressent 4 la bonne marche des réunions ordinaires, 4 la beauté des offices religieux, au, progrés de la piéié dans l’eeuvre. 53, — Les moyens nalurels en eux-mémes) sont destinés & écarter les obstacles, 2 poser les conditions favorables 4 l'emploi des moyens surnaiurels, & Jes rendre possibles, a les ‘faciliter. 54. — Les méthodes qui déterminent le choix des moyens naturels, les conditions dans lesquelles ils sont employés, la maniére d’en user sont d’autant plus parfaites qu’elles pro- curent plus cfficacement, vu les circonstances, Temploi des moyens surnaturels et par consé- quent aident mieux a procurer la fin qui est Tunion des ames a Dieu. 55, — Avant tout, pour Je choix des mé- thodes, et done pour l'emploi des moyens, il est indispensable de tenir compte de lobéis- sance et des traditions établies conformément 2 Vobéissance. € i PRINCIPES GENERAUX SUR LES CEUVRES 15 56, — Pour faciliter la conduite de Poouvre et la rendre plus conciliable avec les obligations de la vie religieuse, le Direcieur tendra 4 sim- plifier les moyens’naturels plutot qu’ les multiplier. Il leur préférera toujours ceux qui sont directement ordonnés au salut des ames. 37. —l ne faut pas que notre action s'éloi- gne du moral: et du spirituel pour s’absorber dans les détails matériels. Nous ne devons prendre de ces derniers que la part indispensa- ble au sucoés de I’wuvre. spirituelle. 58. — Si nous faisions les ceuvres pour plaire aux hommes, nous tendrions. & réunir Jes masses pour l’apparence ct Ia satisfaction des yeux; mais nous travaillons pour Dieu, nous voulons uniquement lui gagner des ames, nous devons done faire des ceuvres séricuses, qui aillent au fond des choses. i 59. — Il nous arrivera d’étre en dissidence sur ce point avec les hommes d’ceuvres du jour, mais nous resterons fidéles & nos. péres dont lesprit et les réglements condamnent les mouvements novateurs 4 la’ mode. Nous nous conformerons aux régles et aux coutumes qu’ils ont établies. 60. — Plaire au monde, aux jeunes gens imbus de faux principes, ‘4 certains hommes eeuvres amateurs de nouveautés, c'est une tentation fréquente, contre laquelle il faut se tenir’ en garde, ~ Gi. — Aucun groupement ne peut exister dans nos cuvres avec un caractére d'aulono- mie qui le soustrairait 8 I'action compléte et constante de la direction. Rien ne doit échap- per & son contrdle. 16 DIRECTOIRE 62, — Il ne sera jamais permis aux jeunes gens de s'inscrire dans les sociétés ot les exer- cices physiques ont pour but le développement et la culture du corps (sports). Les exercices physiques ne scront utilisés que comme jeux variés du Patronage. 63. — Les cuvres s’abstiendront de pren- dre part & des concours en dehors de Peuvre sans une permission spéciale du Supérieur Majeur, 64. — Les couvres qui n’ont pas de cinéma ne Vintroduiront pas sans avoir obtenu, au préalable, autorisation du Supérieur Majeur. Les séances entiéres de cinéma sont interdites. On ne peut se servir de films de cinéma \Waprés révision, sous la responsabilité du Supérieur et comme parlie annexe deus pro- gramme. 65. — Nos ceuvres ayant pour but de former leurs membres au travail et A une vie séricuse. on évitera tout ce qui pourrait les détourner de leurs devoirs d'état et les habituerait a dé- serter Patclier les jours de travail, comme se- rait une promenade en semaine. 66. — Il n'est pas & propos de laisser en- réler nos jeunes gens dans des associations extéricures qui pourraient les éloigner de nos ceuvres et priver ainsi leur me d’un précieux soutien. Il ne semble pas méme opportun de les laisser s’inscrire dans des associations re- ligieuses. L'organisation d’une maison d'ceu- vres doit étre congue de manigre a leur pro- curer fous les sccours spirituels qui Ieur sont nécessaires, 67. — Les ceuvres entreticnnent les meil-} PRINGIPES GENERAUX SUR LES @UVRES 17 leurs rapporis avec le clergé de Ia paroisse:| oi elles: sont ¢tablies. Elles iui apportent, se lon les circonstances, un concours dévoué dans- lune mesure aussi large que possible, mais qui ne doit pas compromettre ni contrarier leur but principal, & savoir la formation chrétienne de Tears membres, J 68. — Cependant nos ceuvres ne sont pas \ A proprement parler « paroissiales ». Le ca- ractére.de celles-ci les oblige de s’adresser a& tous les paroissiens ct de leur fournir le genre de récréation ou de formation qui leur convient. Nos oeuvres, au contraire, véritable-| ment spécialisées, ont pour but principal Ja! formation d'une | élite fervente, capable de| rayonnement et d’apostolat dans le milieu ou- vrier. 4 69. — Les Ordres et Instituts religieux ont requ de leurs fondateurs pour le ministre quiils doivent accomplir prés des ames, comme pour la vie religieuse proprement dite, um esprit approuvé par V’Eglise et qui ne saurait changer. Cet esprit les spécialise selon le but apostolique augue! doit fendre !’Ordre ow l'Institut. 70. — Ce sont les constitutions et les direc- toires qui donnent Vexpression de cet esprit. Les Chapitres généraux’et les Supérieurs Gé&- néraux en ont la garde, ils doivent veiller & ce qu’on ne s’en écarte pas et donner les di- rections nécessaires afin que, selon les be- soins, les ceuvres le réalisent. 71. — Ul arrive que l’autoriié ecclésiastique donne des impulsions diverses correspondant & des besoins particuliers. Gelles-ci_ ne sau- raient alfecter Vesprit d’un Institut religieux. 18 DIRECTOIRE C'est au Supérieur Général dament informé qu'il appartient de transmettre & nos Commu- nautés les directionis générales de lautorité supérieure. Nul done de sa propre autorité ne saurait innover en ce sens. 72. — Ces regles doivent nous mettre en garde contre les innovations intempestives et nous rappeler que notte vocation nous soumet 4 l'Eglise par nos Constitutions et notre esprit approuvés par elle, Il ne nous appartient pas de nous y soustraire de. nous-mémes (ce qui ne saurait nous empécher de nous appliquer de notre mieux & soulager les mistres de noire temps). 73. — Dans nos couyres, quelques prineipes généraux fixent nos méthodes et auront tou- jours leur application. Nos méthodes tendent a un but bien défini par esprit que nous ont donné nos fondateurs, et cet esprit ne saurait embrasser tout le bien possible. Nous ne de- vons pas nous en laisser. détourner pour sui- vre d'autres inspirations ou d’auires buts qui, pour étre Jouables, ne doivent pas nous sé- duire. Ce serait nous écarter de noire vocation en changeant ’euvre méme éiablie par les Fondateurs. 74. — C'est ainsi que organisation de nos ceuvres ne soufire pas de groupes fermés, ou équipes, dont les membres enfants ou jeunes gens s¢ retrouvent toujours ensemble; elle n’admet pas non plus de mouvement plus ou moins spécialisé qui formerait comme un Etat dans 'Etat; le danger est évident : Punité de Veeuvre en serait brisée, les clans, les rivalités, les amitiés particuligres se développeraient. 75. — L’action des aides que nous trouvons PRINCIPES CENERAUX SUR LES GUVRES 19 dans nos confréres et dignitaires doit étre sur- veillée afin que ces mémes amitiés particulie- res, plus redoutables encore sous le -masque @un bien spirituel, ne puissent pas mettre les ames en peril. Il’ faut veiller de prés et ne pas hésiter & prendre les mesures convenables dés que le danger indiqué se manifeste. 76. — Défions-nous beaucoup de l’action pu- rement naturelle. L’homme complet est néces- sairement religieux, et il ne saurait y avoir de formation séricuse et profonde sans la grace. En fait nous ne devons pas employer de moyens qui demeurent strictement naturels. Tous doivent servir & la perfection de la vertu, méme, en apparence, les plus ordinaires. Toute’ méthode d'action basée sur les scules verius naturelles est en contradiction formelle avec notte esprit. 77. — La fin que poursuivent nos cuvres, est de rechristianiser la société; elle demande ayant tout que le principe d'autorité soit bien Gtabli et toujours sauvegardé. Ge principe re- monte A Dieu, saint Paul le rappelle. Toute autorilé légitime vient de Dieu et doit conduire a Dieu. 78. — Une conséquence de ce principe est que nos méthodes ne sauraient tolérer d tive non controlée et ce controle doit pré- céder I'action. Ni les coniréres, ni les mem- bres des ceuvres n’ont de droits dans ta di- rection, dont ils ne sont que les auxitiaires. Cette direction esi toujours en définitive entre les mains des supérieurs. Une autre conception ne saurait se concevoir, nos ceuvres tres spé- cialisées faisant partie de notre vie refigicuse 20 DIRECTOIRE et me pouvant étre indépendantes des supé- riecurs, 79. — Les différents conseils, en consé- quence, quels qu’ils soient, -dans une uvre ne doivent pas échapper au controle de la di- rection, ils ne pourront jamais étre que con- sultatifS. 80. — Nous devons beaucoup insister sur) Vapostolat. La premigre condition d'un véri- | table apostolat, et sans laquelle il ne saurait porter de fruits, est exemple a donner. Nous | devons donc veiller 4 ce que tous nos auxi- | liaires non seulement gardent fidélement une | vie chrétienne irréprochable, mais encore pos- | sédent une vie intéricure profonde, sérieuse, | et nous devons tes former. Il imporie plus de s'entourer de vertus solides que de talents! brillants et superficiels. 81. — Nous ne devons pas perdre de vue dans l’action catholique que les laics ne peu- vent pas étre indépendants. Du point de vue strictement religicux — c'est le premier & considérer — sans hésitation. possible, tout laic quel qu'il soit est un Adele enseigné et sou- mis au prétre. S'il s’agit de groupements cor- poratifs ou économiques, Pautorité du préire sans étre aussi absoluc ne saurait demeurer en tutelle, car la vie chrétienne prend individu, la famille, a société, et ces mouvements qui concernent les questions matérielles de la vie dépendent, dans les principes qui les dirigent, des lois divines, engagent la moralité des actes, et doivent Gire conformes aux doctrines de VEglise. Ils sont subordonnés & la fin dernidre qui est surnaturelte. 82, Ce serait une erreur de penser que PRINCIPES GENERAUX SUR LES CUVRES 21 le bien que nous cherchons peut se poursuivre en dehors du cadre fixé par ’esprit et les di- rectives de nos fondateurs. D’autres _biens sans aucun doute peuvent étre considérés et obienus, mais ce sera en marge de notre vocation et en dehors de ce que Dieu demande a Institut. 83. — Nous devons nous garder d’un faux mysticisme a base d'esprit laic ou l'on cons- tate les infiltrations de principes modernes con- traires aux traditions cl & Ia doctrine de VEglise. L’idée du prétre ou du religieux isolé de par sa vocation et par 1d méme inapte & Fapostolat est une erreur pernicieuse, car no- tre Sauveur n'a pas instiiué le sacerdoce en contradiction des fins pour lesquelies il l'a éta- bli, La place du prétre et du religicux Adele sa vocation sera toujours marquée dans la société quelle qu’clle soit, et pour guérir les maux de co monde, pour aifeindre les ames, pour leur enscigner la vérité et les conduire a la perfection, ils auront toujours ce qui est nécessaire & cette fin purement et exclusive- ment surnaturelle. Eux seuls: sont appelés de Diew et en aucun cas ies laics ne sauraient les remplacer, bien qu’ils puissent venir en aide dans une collaboration active. — Nroublions pas que toute formation sérieuse doit reposer sur le dogime et qu'il n’y @ ni morale ni piété solide qui n’aient 1h leur base. I] faut toujours @tre en garde con- tre les nouveautés tapageuses qui s’écartent des voies traditionnelles, Elles procédent trop souvent de I'humain et de la raison, parfois méme d’utopies dangereuses. Prétendre se passer de I'expérience de ceux qui nous ont 22 DIRECTOIRE précédés, de la tradition des saints et de VEglise, ne saurait venir que de lorgueil. 85. — Rien ne saurait nous empécher dans la mesure convenable dont Ie Supérieur -Gé- néral est juge, d’entrer dans des mouvemenrs. généraux diocésains ou paroissiaux, demeu- fant saufs nos méthodes et notre esprit, et le reglement de cette incorporation ayant regu approbation de Iautorité. supérieure comme il est marqué aux Constitutions. ARTICLE IV Esprit des CEuvres. 86. — Le but surnaturel auquel nous ten- dons et les moyens appropriés A ce but dé ferminent esprit qui doit animer une oeuvre Sérieuse et conforme aux régles et aux tradi tions de notre Institut. Esprit de piété et de dévouement, esprit de famille et de ‘simpli- Cilé, esprit de distinction et de respect, esprit d’obéissance et de tradition, esprit de fermelé enfin, ‘elles sont les caractéristiques principa- les de nos ceuvres. 87. — La piété est la chose essentielle et comme Tame de nos euvres, Ia marque cer- fain que celles-ci atteignent’ leur fin et que les moyens surnaturels et naiurels y sont employés dans une juste proportion. 88. — Moins il y 2 de piété dans une cou- vre, moins il y a de persévérance, Celle-ci ne Sobtient pas par des moyens exiérieurs dont Vimpression n’est que d'un instant. Pour ga- gner le coeur des jeunes gens, il n'y a de due fable et defficace que les impressions de la foi. a neice PRINCIPES GENERAUX SUR LES-@:UVRES 23 89. — Le jeune homme sans piété s'ennuie bien vite dans une ceuvre et va chercher ail- Jeurs les émotions et les plaisirs que réclame nécessairement un coeur qui n’est pas a Dieu. 90. — Il est impossible de fréquenter long- temps une ceuvre chrétienne avec un coeur corrompu, ct'le cceur de nos enfants ct jeunes gens ne peut se garder pur au milieu des dan- gers de tous les moments qui les entourent, sans la piééé, sans la fréquentation des sacre- ments. 91. — Pour qu'un enfant persévére dans Mos ceuvres jusqu’a l'age d’ouvrier, il faut qu'il ait un profond désir de servir Diew et de sauver son ame. Tout autre. sentiment n’est qu’éphemere et passager. Tous nos efforis doivent tendre a graver profondément dans le cour de nos enfants ces sainies dispositions. 92. — Efforgons-nous de développer daris kes ‘ceuvres I'esprit catholique militant, paral)“, Felement & Pesprit de piété, le premier étant) ‘2% le préservatif nécessaire du’ second, en raison! du péril croissant de la foi dans la classe ous) vriére. 93. — Défions-nows beaucoup de Pesprit dul siécle et ne Te laissons pas pénétrer dans nos couvres, autrement elles seraient bient6t frap. pées de siérilité et de mort. dy 94. — Il importe de bien connaitre l'esprit de la classe ouvrire : une fois délivrée des Suggestions révolutionnaires, elle est prompte au dévouement, généreuse, docile, tradiliona- liste et presque routiniére. 95. — Un de nos meilleurs moyens de per- sévérance pour Ies membres de nos .ceuvres 24 DIRECTOIRE est de leur faire exercer l’apostolat vis-a-vis de ceux qui les entourent. 96. — Les différentes pratiques de cet apos- tolat sont, dans I'ceuvre méme, de faire jouer les camarades, de les détourner du mal, de les retenir 4 l'osuvre, d’amener des nouveaux, de ramener les prodigues, dé prier; dans Vate~ lier ct la famille, de précher par T'exemple et méme par la parole. 97. — Hl ne faut pas craindre de demander beaucoup aux jeunes gens. Demander peu, c'est risquer de ne rien obtenir. Les jeunes gens vont facilement aux extrémes. Si l'on de- mande beaucoup, on obiient encore plus qu’on ne demande. On peut établir en principe que plus une chose est difficile, plus on obtient defforts de la part des jeunes gens. 98. — Les membres de nos ceuvres seront amenés et habitués & rendre le plus grand nombre possible de services divers. Ils s'inté- resseront ct s'attacheront d’autant plus & leur @uvre qu'ils s'y seront plus dévoués. 99. — Tous les services seront remplis avec soin et ponctualité; le réglemeniaire en parti- culier sonnera les ‘exercices & la minute. 100. —— La vie de famille est une des carac- téristiques de nos ceuvres, Elles y trouvent le’. seeret de leur force, et c'est la raison de l'at-/” trait qu’elles exercent sur leurs membres. ~ 101. — La simplicité et la distinction seront toujours les iraits dominants de nos couvres. L’amour-propre, Vorgueil sont la source de difficultés continuelles, et une cause de stéri- lité. Il faut donc combaitre ces tendances sans relache, et veiller & ce que le dévouement ct PRINCIPES GENERAUX SUR LES EUVRES 25, Te mle ne soient jamais faussés par de petites ambitions et des visées personnelles. 102. — Nos ceuvres doivent aire des éco- les de respect, il faut que tout en ait I’em- preinte et surtout le langage. On évitera donc tout air de familiarité et en particulier le tu- toiement. 103. — Sans refuser aux jeunes gens les distractions permises, il faut prendre garde que la plaisanterie ne dégénére en farce vul- gaire, Nous travaillerons toujours & mainte) nir louvrier, dans ses divertissements comme en toute chose, A un niveau élevé. La déli-, vcatesse et une certaine distinction sont nullement incompatibles avec la virilité rude de Vhomme de travail. Ce doit étre le signe distinctif de Vouvrier chrétien. 104. — Les Directeurs ne souffriront pas ‘entre les membres des ceuvres, ces vulgarités d'allures ou de langage qui, si elles n’olfen- sent pas Dieu, sont au moins un manque de respect envers soi-méme, envers ses fréres, envers T'association chrétienne dont on est membre. 105. — Il faut qu’en entrant dans la mai- son @eeuvres qui est la leur, l'apprenti, Ie jeune ouvrier, se sentent dans’ une atmos- phére de respect en méme temps que de Ii- bre et franche gaité. Tout doit y élever l'ame au-dessus du matérialisme grossier du sigcle et des miasmes pestilenticls de la ruc ou de Patelier, 108. — Pour obtenir ce cachet de distinc tion il est tres important d’avoir, dans les quires, des hommes et des jeunes gens des 26 DIRECTOIRE plus haules classes de Ja sociéié. Leur fré- quentation, leur seul aspect, inspirent aux. enfants et jeunes gens plus de réserve que tous les avertissements et conseils. 107. -- On maintiendra fermement les tra ditions, elles constituent une force précieuse autant’ que nécessaire, elles donnent une grande sécurité. Sans elles les ceuvres _res- semblent & des barques sans gouvernail et sans pilote. Sans tradition on ne fonde rien de solide. 108. — En conséquence, dans la mesure ott Vobéissance laisse libre de prendre un_ parti ou un autre, il faut s’attacher toujours a ce qui parait, aprés avoir prié, réfléchi, consulté, Ie plus conforme’ & nos traditions de famille. 109. — Jamais nous ne devons prendre pour)» modéle dans une ceuvre, d'une maniére abso~) }, My jue, une autre ceuvre, quelque estime que nous! ' We ayons pour elle. Mais nous imiterons, avec le! '7° discernement convenable, les pratiques ef les | industries du zle que nous pouvons trouver } ailleurs. 110. — La bonne marche de nos quvres’ exige que l'autorité y soit toujours maintenue avec fermeté. Sans elle beaucoup d'efforis ac complis pour la gloire de Dieu et le salut des - Ames seraient vains et nos ceuvres, envahies par l'esprit d’indépendance et d’orgueil, devien- draient des foyers de perdition. 111. — Le bon esprit ne peut régner sans\ Vobéissance. I faut l'enseigner, la faire accep~ ter avec joie, 1a faire aimer...L’esprit- du mon- de, et en particulier Vesprit de la, Revolution j est fondé sur la révolte; A nous d’cn prendre | Be PRINGIPES GENERAUX SUR LES GUVRES 27 Je contre-pied. L’obéissance eniraine avec elle Pexereice de l'abnégation et de l’humilité. 112, — Soyons fermes et méme sévéres au besoin. Loin d’y faire obstacle, la charité peut exiger. La faiblesse n'est jamais une habileté; elle n'obtient pas cette affection qui rend le gouvernement facile. 113. — L’esprit de piéié et de dévouement qui doit dominer dans I'ceuvre, dans sa direc- tion générale et dans ses moindres détails per- mettra de conserver des ames faibies et impar- faites pour les foriifier et ies relever, et méme de recevoir des pécheurs pour ies ‘convertir. Un Directeur toltrera dono 'tout ce qui ne peut pas nuire au bien général, tout ce qui ne porte ‘pas scandale et il renverra le moins possible. 114. — Mais parfois le renvoi est un devoir’ Il ne faut pas s‘atiendrir sur le sort d'une} seule ame, mais considérer l'ceuvre tout en-/*” titre, et sacrifier le particulier au général.) Cette régle est absolue. J 115. — En définitive, i faudra toujours se souvenir que la maniére dont Dieu gouverne les ceuvres ne répond pas d’ordinaire, & nos vues et A nos désirs; il ne donne que s¢paré- ment et A de longs intervalles les moyens de faire le bien que nous voulons et qu'il veut Iui- méme plus que nous. I! ne permet pas souvent que nous voyions le résullat de nos peines et que nous recevions en ce monde la récom- pense de nos travaux. Toujours cependant quand on éravaille au salut des ames par pur amour de Dieu, Diew donne sa bénédiction a Vouvrier et 8 son ceuvre. ve CHAPITRE II La Maison d’Giuvres, ARTICLE | Sa Nature. 116. — La Maison d’CEuvres est le type spécial de la Communauié telle que notre Pere Le Prevost 1’a congue et réalisée pour sa Con- grégation, selon les indications de la Provi- dence, en yue d’exercer l’apostolat auprés des. membres de la classe ouvritre. C’est de l'in- telligence pratique que nous aurons de cette vie commune pour les ceuvres et par les ceu- vres que dépend tout ensemble ta perfection de noire vie religicuse et de notre vie aposto- lique. : 117, — La Maison d’CBuvres, oc n’est ni un simple local, ni méme Vensemble des ceuvres. qui y sont établies, c'est une unité organique sagement ordonnée et hiérarchisée en vue du bien a réaliser; la Communauté forme Ja (éte ou la partie dirigeante et les di- verses euvres sont autant d’organes différents fonetionnant en dépendance de 'impulsion qui leur vient d’en haut, et en parfaite har- monie et coordination avec les autres ceuvres dirigées par la Communauté. 118. — Le principe supérieur qui condition- ne cette unité essentielle d’une Maison d’CEu- LA MAISON D’CEUVRES 29 yres c'est la fin commune que. poursuivent toutes les ceuvres particulitres dont elle se compose, & savoir : P’élablissement et Pexten- sion du ‘royaume de Dieu dans les ames, ct spécialement parmi Ia classe ouvritre. 119. — L’unité de la Maison d’GBuvres et la coordination r¥elle et pratique des organis- mes divers qui y fonctionnent sont assurées, d'une maniére concrete, et par 'unité de di- fection qui vient du Supérieur et par Ventre docilité des directeurs partictiliers 4 l'impulsion commune du chef de la Communauté, 120, — A l’unité de direction s’ajoute dans Ja Maison d’CEuvres Punité de méthode dans Pemploi des moyens adoptés pour la réalisa- tion de la fin commune. 121. — Cette unité de méthode et d’activité dans V'emploi ‘des moyens convenables con- siste en ce que toute l’organisation de I'ceuvre tend & la réalisation de son but surnaturel. Les meilleures ceuvres seront celles dont le structure soutiendra le plus efficacement et le plus directement le zéle apostolique de la di- rection et de ses auxiliaires, et favorisera da~ vantage l’opération de la grace dans les ames. et l'emploi des moyens surnaturels. . 122. — Tout le zle ei toute Ia sollicitude du Supérieur doivent tendre sans cesse & maintenir et a fortifier ces diverses activités des membres de la Communauté et les diffé- rents rouages de sa Maison d’CEuvres. 123. — Cette unité essentielle et celte coor- dination parfaite des ceuvres que dirige la Communauté, laissent cependant subsister la distinction des diverses ceuvres entre elles, afin 30 DIRECTOIRE qu’elles ne se génent pas mutuellement et gar- dent chacune son caractére propre et son but particulier. L’unité qui appartient & nos Mai- sons, c'est une unité d'ordre et non de confu- sion. 124. — Cette distinction nécessaire requiert tout d’abord des locaux différents, un matériel propre & chaque ceuvre, un budget particulier. Tl est nécessaire par conséquent que la Maison d’Guvres soit aménagée cn yue de répondre A ces diverses exigences, 125. — Par suite, selon la pensée de noire Pere Fondateur, l’établissement d'une Maison d Guvres, pour humble et petite qu’elle soit & ses origines, ne doit jamais @tre congu ni réa- lisé de maniére & géner ses développements ultéricurs; il faut avant fout lui assurer I’es pace nécessaire pour qu’elle puisse s’éendre et se compléter avec te temps. 126. — Il convient également que chacune des cuvres les plus importantes d’une Maison ait son personnel dirigeant approprié, tant pré- tres, que Fréres laiques, en vue d’assurer son bon’ fonctionnement. ARTICLE II La Direction 127. — La Direction d'une Maison d’Ceu- vres se compose du Supéricur de la maison et de Freres, prétres et laiques. 128. — Le Supéricur a la charge et la res ponsabilité de toutes les ceuvres de sa maison. Rien ne se fait que par son ordre ou du moins son approbation. I doit se faire aider par ses LA MAISON D'CEUVRES 31 Fréres et méme favoriser leur initiative, mais il reste le Maitre responsable devant Dieu et les Supérieurs Majeurs. 129. — Chaque Frére regoit du Supérieur Général (ou Provincial) une obédience pour une maison déterminée, mais son emploi dens Ja maison Iui est fixé ‘par le Supérieur local, @accord avec le Supérieur Général. Il appar: fient au Supéricur local de delimiter exacte- ment la fonction que le Frére aura’A remplir, sclou les besuins des ceuyres et la capacité du sujet; il peut, pour des raisons dont il est juge, appliquer le Frere & une autre ceuvre que celle qui avait été prévuc pour lui tout d’abord, mais seulement d'une fagon provisoire; il de yrait s'entendre avec le Supérieur Général (ou Provincial) pour fy laisser d’une manigre dé- finitive. 130. — Le Supérieur local est de droit et de fait directeur de toutes les oeuvres de sa mai- son. Les Freres eoclésiastiques et laiques af- fectés spécialement & une ceuvre sont direc- teurs de cite couvre, sous Ia conduile du Su- péricur. 131. —- La direction d'une, Maison d’CEu- yres n'est pas une simple réglemeniation du mouvement extérieur de cette Maison et de sos uvres diverses, mais elle est l'exercice d’une autorité spirituclle dont le propre est de diri- ger et faire converger au bien des ames, comme a leur fin unique, toutes les activités qui s'y déploient, 132. — Cette autorité du gouvernement spi- Tituel, pour chaque Maison d’CRuvres, réside en pignitude dans le Supérieur local, & la di- rection duquel est soumis tout ce qui concemne puneroine a 32 DIRECTOIRE le spirituel et le temporel des diverses ccuvres dépendant de sa Communauté. 133. — Le Supérieur possdde virtuellement toutes les charges, mais pour un plus grand bien ilest normal qu'il se dégage et se décharge de la direction immédiate des ceuvres particu- ligres sur les Fréres de sa Communauté, qui les dirigent en son nom, sous son autorité, et en union avec lui. 134. — S'il a’y. ayait qu'une seule GEuvre dans sa Maison, le Supérieur en garderait la direction immédiate, tout en se faisant sider par les autres Freres alfectés a I'couvre. 135. — S'il y a plusieurs ceuvres dirigées par la Communauté comme c’est normal, le Supé- rieur garde la haute direction de toutes, con- fiant la direction immédiate de chacune, dans Ja mesure du nécessaire et suivant Vimpor- tance de 'couvre, 4 un ou plusieurs fréres eo clésiastiques ou laiques. Touiefois, si Pceuvre n'est confiée qu’d un ou plusicurs fréres lai- ques, le Supéricur garde alors la direction im- médiate et la responsabilité de tout ce qui re- garde le spirituel. 136. — IL est ’ailleurs toujours loisible au Supérieur de se réserver a lui-méme tel em- ploi soit d'ordre spirituel soit temporel, s'il le juge utile; il veillera cependant & ne’ pas se surcharger dans un emploi particulier qui l’em- pecherait de pourvoir au bien général. 137. — Le Supérieur tocal eitribue les di- verses fonctions & ses Fréres tant ecclésiasti- ques que_leigues selon les indications du Su- périeur Général et les aptitudes d’un chacun, décelant ct stimulant au besoin des capacités LA MAISON D'GUVRES 33 que la timidité ou le manque d’occasion empé- cherait de se produire. 138, —— En dehors des fonctions exclusive ment réservées au ministére sacerdotal, il est bien des emplois que le Supérieur peut ‘confier soit au prétre soit au frére laique selon ce que lui’ suggéreront la prudence et l’intérét des cou- vres, en sorié que nul ne puisse faire valoir, pour ou contre, un droit exclusif. . 139. — La direction du Supérieur n'est pas transitoire ni momentanée et ne se limite pas a attribuer aux uns et aux auires leur réle res- pectif dans les ceuvres, elle est permanente et S'applique & suivre les Fréres dans leurs em- plois divers, conseillant, encourageant et aver- tissant chacun selon le besoi 140. — Le Supérieur s’appliquera principa- Iement-& guider ct a former les jeunes Freres qui ne font que commencer dans la pratique de l'apostolat, les suivant de plus prés, sou- tenant leur courage dans les difficultés ‘et les ineertitades du début, les avertissant paternel- lement des écucils a’ éviter, des méthodes et procédés 4 employer pour’ alicindre le but qu’ils se proposent. II leur éviiera ainsi des atonnements pénibles, se ménagera a lui- méme plus de tranquillité-d’esprit pour se repo- ser sur laide de ses collaboraieurs et prépa- rera a ‘Institut des hommes d’ceuvres capas bles. C'est la sa tache la plus essentielle. 141. — Pourtant en dirigeant ainsi ses Fre- res dans leur emploi, le Supérieur ne se dé tira pas dit tact et de la distrétion voulus. Qu'll laisse & chacun une large initiative et ne com- prime pas, par une intervention trop minu- tieuse et une réglementation tracassitre, le li- 34, DIRECTOIRE bre essor de activité des Fréres. Il mesurera dailleurs son intervention a la prudence et au savoir-faire de chacun. 142. — Réservant la direction individuelle de ses Fréres pour les entretiens particuliers intimes qu’il leur ménagera, selon les habitu- des de la communauté ¢t selon les besoins de chacun, il réglera le mouvement de l'ensemble des ceuvres dans les conseils qu’il réunira aux dates réguligres ou plus souvent, s'il le juge opportun et utile. 143, — Il tiendra Je Supérieur Général (ou Provincial) au courant de la marche de I’ceu- yre par une relation mensuelle ou plus fré- quente encore, et il lui enverra les statistiques aux dates fixées. 144, — Chaque somaine, pour chaque cou- yre, les directeurs se réuniront en conseil de Direction. Les Fréres qui ne s’occupent de Foouvre quaccessoirement, pour aider, peu- vent étre admis & ce conseil, mais ils n’en font pas partie de droit. Le Supérieur peut tou- jours y assister. S'il n'est pas présent, un rap- port complet et détaillé lui est fait aussitét des questions étudiées en conseil et des conclu- sions élaborées. C'est au Supérieur qu’appar- tient la décision définitive. 145. — En Iabsence du Supérieur, le Con- seil de direction d’une ceuvre est présidé par le prétre chargé de l’ceuvre. C’est le président qui fait le rapport au Supérieur 4 Ia suite du conseil. 146. — Chaque semaine aussi le Supérieur réunit Ie conseil d'ceuvres, qui a surtout pour but de coordonner I’action des diverses ceu- vres de la maison. A ce conseil le Supérieur LA MAISON D’CEUVRES 35 prend l’avis des Fréres et chacun dit avec dé férence, mais en toute liberté ce qu’en con- science il croit utilé. Le Supérieur décide en dernier ressort et a la fin du conseil il fait con- naitre ses décisions pour les différentes ceu- vres, 147. — Dans les ceuvres on ne doit rien faire les uns sans les autres, il faut se commu- niquer mutucllement les pensées que Pon a, les projets que l'on voudrait exécuter, quand ils sont de quelque importance. 148. — Les Fréres travailleront toujours sous la dépendance du Supérieur, n’entrepre- nant rien d’important sans le lui avoir soumis au préalable, s'en tenant toujours & ce qui a &€ décidé en conseil, sauf imprévu & résoudre durgence. 149. — Les Fréres n'oublieront pas que si Vobéissance les applique A des travaux d’ad- ministration ou meme a des travaux matériels, ils contribueront néanmoins & la rédemption des ames. Dans un Institut religieux, la fin est commune & tous et elle n'est atteinte que par les efforts et les mérites de tous. Notre Institut étant apostolique, chacun a la place marguée par l'obéissance, est vraiment apo- tre, parce qu’il coopére ‘au résultat final : procurer la gloire de Dieu et le salut des ames. 150. — Chaque Frére dans son emploi a ses occupations réglées par jour, semaine, mois et année en son Réglement particulier, approuvé par le Supérieur local. 151, — Mais les Fréres tendront a mettre toujours leurs travaux, leurs sentiments, leur 36 DIRECTOIRE, vie en commun, afin que le lien de la vraie charité ne se relache pas entre eux. 152. — Avant fout, ils conservent l'unité, harmonic, Maffection mutuelle entre les deux éléments qui constituent 1a Congrégation. L'ame et le corps ne font qu'une seule per- sonne et doivent toujours demeurer unis sous peine de mort. Que les laiques respectent le caractére sacré dont les prétres sont honorés, mais que ceux-ci ne craignent pas de s’abaisser en se faisant petits; ils seront toujours assez grands, assez Clevés, s'ils sont bons préires. Toute fonction est noble, quand Ia foi la ré clame. 153. — C'est done la charilé qui doit ré- gler, entre prétres et laiques, les rapports communs. Ils feront une famille et s'aime- ront comme de vrais fréres. La charité ren- dra tout facile, elle tour inspirera les prévenan- ces qu’ils doivent avoir les uns pour les autres et leur rendra léger le support mutuel. 154. — Le prétre, soutien et tuteur de ses fréres, ne se prévaudra pas de la supériorité que lui donne son caraciére sacré, il sera doux et humble, entigrement détaché de lui- méme, soumis aux Supérieurs, fidele obser- vateur des Constitutions et directoires, assidu aux exercices communs, bon, serviable, dé voué envers tous. 155. — Tous seront persuadés qu'ils ac- complissent des ceuvres communes, puisque le but final en est la sanctification des ames. Cependant Ie laique s'occupe plutat du co matériel et le prétre du cOté spirituel. Mais nul ne peut se désintéresser du travail des au- tres, ptisque la raison d’étre du cOté maté- LA NAISON D’G:UVRES a7 rie] est de faciliter le bien spirituel, ct que celui-ci a besoin d'étre aidé par l’organisation matériclle de I'ceuvre. 156. — De méme que dans les ceuvres tous les moyens matériels sont en vue d'obtenir le résultat spirituel, de méme aussi action des Freres laiques est subordonnée au ministére du préire et a pour but de la faciliter. 157. — En conséquence, dans l'euvre dont il est chargé, et sous la direction du Supé- rieur, le prétre a la ~prépondérance sur le Frere laique. C'est Vordre et la hiérarchie, et le bon sens le dit. 158. — Les conseils d'ceuvres régulitre- ment tenus par le Supérieur ot chacun parlera ouvertement, oi foutes choses stront exami nées et préyues, fixeront les services a rem- plir, préviendront les difficultés, et décuple- ont la force de tous pour la gloire de Dieu, le bien des Ames et noire propre sanctificn tion. Et par-dessus tout la charité fraternelle, Vesprit de famille, mettront en toutes choses Muslon, Ja concorde, harmanie et le pai 159. — Une somme mensuelle est allouée a chaque Frere chargé d'ceuvres. Elle devra @tre suffisante pour les dépenses ordinaires tout au moins, afin de ne pas mettre le Frére dans’ la nécessité de chercher d'autres res- sources par lui-méme et de l'exposer ainsi a manquer a la pauvreté. 38 DIRECTOIRE ARTICLE III Les Auxiliaires. 160. — L’organisme d'une couvre ne se compose pas uniquement de la direction et des membres qui bénéficient de son action surna- turelle; le propre de nos ceuvres, ce qui les distingue du simple ministére d'un prétre de paroisse ou de l'assistance bienfaisante d'une personne charitable, c'est de susciter et de grouper les dévouements, d’organiser l’apos- folat et Vexercice de la charité. 161. — Il suit de 18 que 1a Maison d’CEu- vres doit éire comme une armée du dévoue- ment, composée de bataillons divers oi, sous la conduite des chefs, les membres de la di- rection, de nombreux coopéraicurs apportent Jeur concours & Moeuvre commune, chacun & son rang et dens Ia mesure de son’ zéle et de ses moyens. 162. — Parmi ces auxiliaires des couvres, les uns viennent du dehors dans intention de donner un concours acti? A la direction, tels les Confréres, les Dames Patronesses et autres semblables qu’il faut multiplier seton la diversité des ceuvres et les besoins divers de ses membres. Cependant l'ceuvre doit en- visager plus encore la sanctification person- nelle de ces auxiliaires que Paide matériclle ou morale qu’ils lui apportent. 163. — D’auires auxilisires seront suscités par la direction parmi Jes membres qui béné- ficient immédiatement de Vaction de l'ceavre; sélectionnés et groupés selon leurs aptitudes cs LA MAISON D’EUVRES 39 et la mesure de leur dévouement, ils seront, parmi leurs compagnons, une des ressources les plus efficaces pour faire le bien. 164. — Organisée de la sorte, la Maison d’GEuyres en général, et chacune de ses ceu- vres en particulier, est un puissant moyen d'apostolat et un centre de rayonnement sur- naturel qui difiuse de proche en proche la lumigre de la foi et les ardeurs de la divine charité, 165. — En outre, 1a direction de 1a Maison et les différents directeurs de chaque ceuyre resteront vraiment dans leur réle, en se re- posant sur leurs aides subordonnés pour Vexécution du détail de Vecuvre, afin de don- ner ious leurs soins a la direction d’ensem- ble; car diriger n'est pas tout accomplir par soi-méme, mais faire exécuter par les autres, et un vrai directeur réalise d’autant plus. qu'il fait moins par lui-méme. ARTICLE IV Les confréres 166. — L’Institut s’applique a Papostolat des pauvres mais pas de maniére exclusive ct, dans leur intérét méme, il fait exercer la cha- rité & des membres des’ classes aisées ef riches en les associant & ses ceuvres 4 titre de con- fréres. ‘ 167. — Les confréres eux-mémes retirent de cetie collaboration des avantages spirituels con- sidérables. Ils assurent ainsi leur persévérance, ils regoivent une formation vraiment aposto- lique, et tandis que les uns trouyent dans nos couvres la grace de la vocation, les autres se 40 DIRECTOIRE préparent & devenir des péres de famille exem- plaires, & exercer une influence chrétienne fort elficace dans leur milieu social, & aider les curés dans les ceuvres paroissiales, 168. — Nous devons tendre au rapproche- meni et 2 union des classes. Le contact des apprentis et des jeunes ouvriers avec les con- fréres appartenant soit A la noblesse, soit a la hauie bourgeoisie, soit & l’'armée, ne peut avoir que de tres heureuses conséquences quand c'est la charité qui opére ces rapprochements. 169. — Les confréres peuvent procurer a la direction des concours variés et elficaces pour atieindre son but apostolique, Ie salut des ames. Avant tout ils donnent l’exemple de leur vie chrétienne, de leur piété, de leur dévouement et de leur’ abnégation, c'est une prédication vi- vante d'une haute efficacité. 170. — Aux bons exemples, ils peuvent ajou- ter les plus excellents conscils. Ils seront ordi- nairement aptes & remplir dans les ceuvres d’importanies fonctions. Enfin au point de vue femporel, pour ce qui regarde les ressources indispensables aux ceuvres, ils pourront grice 4 leurs relations, rendre de grands services. 171. — Au dehors comme au-dedans de Veeuvre, Paction des confréres — en tant que telle —' doit étre subordonnée Ja Direction. His em sont les auxiliaires ils ne peuvent agir que d'accord avec elleget sous sa dépendance. 172, — C'est pourquoi la vertu des con freres est un zele tout pénéiré d’abnégation, Cest-A-dire d’oubli de soi, de ses goits, de ses idées et de sa volonté propre, pour le bien de Veeuvre, union des membres et la gloire de eu. LA MAISON b/G@UVRES 4) 173. — L’exemple que I’on attend deux, Veeuvre par excellence que Dieu leur demande c'est l'union qui ne s'optre que dans lobéis- sance et la charité, c’est-a- dans le sacri- fice de soi-méme a la volonté de Dieu. 174, — Les contréres rempliront simplement et scrupuleusement les fonctions qui leur se- ront données, sans négligence, sans caprice, non point a leurs heures ni selon leur humeur, mais au moment qu’on fe leur demande. Cette fonction si aride qu’elle soit, ils l'accompliront pour Dicu, c’est-aedire avec tout le soin et tout l'amour possible, y pensant 4 Pavance et cher- chant les moyens de I'améliorer. 175. — lls n'aimeront pas les enfants pour eux-mémes. Ils ne formeront pas avec eux d'amitiés particuligres qui susciteraient des ja- ousies. 176. — Ils ne convoqueront pas de leur propre initiative les socigtaires chez eux ou ail- leurs, soit individuellement soit par groupe. De méme les conlréres entre eux n’ont pas de réunions en dehors du mouvement de leuvre et 4 Vinsu de la direction, 177, — Les Direcieurs s’efforeeront de for~ mer a la piété, a Phumilité, au zéle charitable surtout, les jeunes coniréres qui aspirent 4 se ‘dévouer dans les ceuvres. I faut leur inculquer Vesprit de notre familie. 178. — lls s‘occuperont aussi des confréres au point de vue du recrutement sacerdotal et religieux. Il plait au Seigneur de se servir de nos ceuvres pour susciter des vocations eoclé- siastiques et religieuses par ces concours de chrétiens du. monde. 42 DIRECTOIRE 179. — Les Directeurs de Y'ceuvre ont fe de~ voir dofirir de l'aliment au zéle des contréres. Ils ne les laisseront pas inactifs et éviteront de lour substifuer les dignitaires, mais ils em- ploicront coux-ci aux détails de iceuvre et par Ik dispenscront les confréres de toute fonction matérielle ou disciplinaire qui ne saurait leur convenir, afin que dépagés de tous ces soins, ils puissent se livrer librement & action mo- ralé qu'ils ont & exercer. 180. — Les Directeurs feront confiance aux contréres, tout en gardant leur autorité et en exergant Sur eux et sur leur action une surveil- lance discréte mais attentive. Ils leur laisseront la liberté d'action nécessaire, car on ne peut réglementer dans le déiail des exercices ou des rapports personnels qui varient avec les cir- constances et les besoins. 181. — Dans les villes qui compient plu- sicurs ceuvres, il est utile d’inviter queiquefois tous les confréres & une réunion d’étude ou de piété, ou de les réunir pour un repas ou une promenade. Ce sont des occasions de les en- courager, d’éiablir entre eux des liens d’amitié, de leur donner des conseils appropriés 2 feur role de confréres. ARTICLE V Les Dignitaires. 182. — La fin de nos ceuvres étant spiri- tuelle, la piété est la base de chacune d’elles. Lour organisation reposera done eur tne e380- ciation de piété qui en sera comme le foyer. Cette association sera d’ordinaire Ia Congré- LA MAISON D’CEUVRES 43 gation de la T. S. Vierge. Parmi ses membres se recruteront les dignitaires de !CBuvre. 183, — Les dignilaires, de quelque nom qu’on ‘les désigne sont les auxiliaires de la Di- rection, chojsis parmi ’élite de !'CEuvre, pour exereer sur les autres membres une action morale et spirituelle, et animer toute la vie de Veeuvre de cet esprit de pigté solide qu’ils au- ront puisé au sein de la Congrégation. 184. — La fonction de dignitaire n’est pas exclusivement propre 4 'Euyre du Patronage, pour laquelle elle a éé premitrement instituée; sous des noms qui peuvent varier (commissai- res, conseillers) elle appartient & la concep- tion essentielle de toutes tos ceuvres. Dans chacune nous devons nous efforcer, non pas seulement de faire du bien aux membres qui la fréquentent, mais organiser le bien, d’éta- blir une higrarchie basée sur le dévouement, et de créer des auxiliaires de Ia Direction pour Pavantage soit de louvre, soit des membres qui s'y dévouent de la sorte, 185. — L’institution des dignitaires est, en effet, trés utile pour I'CEuvre. Les dignitaires multiplient action des Direcieurs, ils sont des aides précieux, connaissant dans'le plus petit détail ‘le fonctionnement de I'CEuvre. Is sont des exemples vivants, indispensables eu mai tien du bon esprit et & Vencouragement des tiédes et des timides. 186. — L’exemple des dignitaires exercera surtout une saluiaire influence sur les plus jeunes, qui verront qu’il est possible, en gran- dissant, de rester fidéle & l’ceuvre et de vivre chrétiennement. | 44 DIRECTOIRE 187. — Les dignitaires peuvent contribuer efficacement & ordre et au bon esprit, & l’exé- cution du réglement et au maintin des tradi- tions, 2 la persévérance dans I'CEuvre, et, par conséquent, au salut de leurs camarades. 188. — Ceite institution des dignitaires est non moins utile pour ceux niéme qui en rem- plissent la fonction. Ils pratiquent lapostolat, s'atlachent a I'CEuvre, perdent l'esprit d’indé~ pendance et d’égoisme et satisfont Ce besoin datiachement et de dévouement yui est ie propre des ames généreuses et surtout des jeunes gens. 189. — Pour le jeune homme spécialement, le fait d’utiliser son activité, de la diriger vers Je bien, en Pemployant au’ fonctionnement de !GEuvre, de lui donner une part de responsabi- lité, c’est l'intéresser, le tenir, faciliter sa per- sévérance et en méme temps le former a l'ob- servation, au commandement, 2 l'initiative. 190. —- La nomination est faite par ta Direc- tion, aprés un choix trés sérieux et consulia- tion’ des dignitaires : on ne doit admettre que des jeunes gens vraiment modéles et qui pos- sédent les qualités requises pour faire un bor. dignitaire. 191. — Chaque semaine, au jour et heure fixes, les dignitaires ont une réunion spéciale, sous la présidence d'un Directeur. On y passe en revue les différents services, on y prépare les réunions prochaines de I’CGEuvre. ‘Le Direc teur donne des avis utiles, redresse au besoin les idées défectueuses, développe esprit de zble, les forme & la téche importante qu’ils ont & remplir. 192. — Les Services sont changés de temps LA MAISON D’UVRES 45 en temps pour éviter les négligences ou le re- lachement et aussi pour exercer ies jeunes gens 2 des fonctions diverses. 193. — Un_ réglement spécial indique & chaque dignitaire la nature, les heures et les détails de son emploi. 104. — On peut donner des insignes aux dignitaires, mais qu’ils soient simples. 195. — Les Directeurs donneront aux di- gnitaires des attributions éteadues ct vatiées; ils ne craindront pas de leur laisser une res- ponsabilité assez large. Chez les ames douées d'une ceriaine élévation de caracitre, c'est le sentiment de la responsabilité qui fait naitre et grandir l’esprit de dévouement et de zéle. 196. — Les Directeurs suivront et surveille- ront les dignitaires sans que ceux-ci s’en trou- vent génés. Si les dignitaires se négligent, les Directeurs se garderont de céder & co premier mouvement qui pousse a agir par soi-méme. Ils avertiront, ils exhorteront, mais laisscront aux dignitaires l'impression qu’ils sont toujours utiles et que l’on peut compter sur eux. 197. — Avant d’admeltre & faire partic des dignitaires coux qu’on estime aptes a cette fonction, on les groupe d’abord dans la sec- tion des aspirants-dignitaires ou suppléants qui ont leurs réunions propres et que lon prépare en leur confiant des emplois divers, & exercer cette influence morale qui est le propre des dignitaires. 198. — Dans les ceuvres de jeunes on aura surtout recours aux suppléants, appelés alors chefs de jeux, ot membres de la commission entrain, pour organiser les jeux, les animer, 46 DIRECTOIRE maintenir les régles et les habitudes, distribuer ou ranger les objets qui peuvent étre requis. 199. — En d'autres GBuvres, les suppléants auront des fonctions analogues, pour la prépa- tation ow le rangement des salles de réunion, du vestiaire, etc... toutes fonctions qui torment au dévouement chrétien, préparent de bons dignitaires ou, conseillers et créent dans 1'CEu- vre, cette higrarchie sociale dont il faut rétablir et graver la notion dans esprit de ceux qui fréquentent nos Maisons. 200. — Il est nécessaire que les Dignitaires aicnt les qualités requises a leur role si im- portant. I vaudrait mieux ne pas avoir de ghitaires que d’en avoir de mauvais ou seule- ment de médiocres. Les Directeurs se souviendront que s sont sujets 2 deux sortes de dé- la négligence dans leurs fonctions par inconstance, ou bien trop de zéle venant de Vorgueil ef’ faisant plus de bruit que de be- sogne. La piété devra corriger ce double dé- faut. 202. — La piété résime toutes les qualités du dignitaire. Elle anime d’une vie surnalu- relle toutes les vertus qu’il doit pratiquer. 203. — La fonction de dignitaire est un poste de dévouement, Mais le dévouement pour étre efficace et durable, ne doit pas ére seulement extéricur. Inspiré par la foi, il doit se traduire par de généreux sacrifices. 204. — Il faut persuader les dignitaires que Dicu ne les a pas conduits 2 I’'Gzuvre, unique- ment pour leur propre salut, mais aussi, afin de coopérer A celui de leurs camarades, ce eH LA MAISON D/GEUVRES 47 qu’ils réaliseront en s’acquittant avec tle et exactitude de leurs fonctions. 205. — Les dignitaires n’agiront jamais par amour-propre, mais toujours en esprit d’humi- lité et d’abnégation, aussi seront-ils préis & quitter une charge pour une autre, et méme a rentrer dans lc rang, sans regret, Sans susccp- fibilité d’amour-propro, en continuant & se dé vouer au bien de !’CEuvre. 206. — La soumission est indispensable au dignitaire, Celui qui ne voudrait pas se sou- metire & la direction, au lieu de Paider, ne ferait qu’entraver son action. A ce point de vue, le pire fléau est l’esprit d’opposition et de critique, ce qu’on appelle le mauvais esprit. La direction ne doit pas le supporter, surtout chez les dignitaires, 207. — Ceux qui, sans tomber dans ce dé- faut, mais par mollesse ou négligence, s'accou- fument 4 ne pas tenir compte de la volonté des Directeurs ne sont pas aptes non plus & étre dignitaires, 208. — Le dignitaire doit & tous et toujours le bon exemple, dans ’Buvre et au dehors. 209. — La régularité est une qualité du di- gnitaire. Chargé de faire observer le régle- ment, il doit d’abord le respecter lui-méme, étre le premier autant’ que possible & tous les exercices. 210. — En résumé, la mission du dignitaire demande un cur débordani de charité. Cette mission consiste : 1° dans le sacrifice de ses goats, de ses plaisirs, et de sa volonté au plus grand bien de association. 2° dans amour fraternel pour les jeunes gens, manifesté par piawororrs ‘ 48 DIRECTOIRE tout le dévouement possible a leurs iniéréts spirituels et temporels, par accueil affectueux ct empressé aux nouveaux, par Pindulgence pour les défauts et méme les faiblesses ct les fautes des jeunes gens, par le pardon entier et cordial des forts que quelques-uns ont pu avoir 8 son égard, par la priére et Poffrande des pei- nes ot des travaux pour leur préservation ow leur conversion. 3° dans le bon exemple ; con- fession, communion, recueillement dans ta priére, politesse, respect mutuel, honnes ma- nigres, obéissance et déférence aux Supérieurs, assiduité, ete., ete... 211. — Cette charité, pou étre féconde en bons fruits, ef persévérante, ne doit pas étre inspirée par le sentiment naturel du désir du succts pour une CEuvre dent on a l’honneur détre dignitaire, ni seulement par la recon- naissance et laffection pour ceux qui la diri- gent. Il faut qu'elle soit toute divine, toute Surnaturelle : qu'elle agisse avant tout par amour pour Notre-Seigneur et pour lui plaire. 212. — Les dignitaires puiseront cette cha- rité toute divine, en Dieu méme, dans la Sainte Communion. C'est la Sainte Communion qui Jeur donne lesprit de sacrifice, la force d’ai- mer, de pardonner et de supporter leurs fréres, avec leurs défauts et leurs miséres. C'est elle qui leur donne la douceur, Paffabilité, le cor- dialité, qui attachent plus les jeunes gens & la Maison que tous ses agréments et ses moyens d’atirait, LA MAISON D'G@UVRES 49. ARTICLE VI Les Sociéiaires 213. — L’age d’admission des sociétaires est variable selon les ceuvres, les emps et les liewx. Pour les ceuvres d’enfanis il y a inté- rét & les prendre tres’ jeunes; leur formation chrétienne sera ‘plus profonde et leur persévé- Tance micux assurée, 214. — Autant que possible les plus petits seront 4 part, dans une cour a eux, avec un personnel spécial. Ce poste pourra ‘éire tenu par des religicuses ou des dames dévouées. 215. — Un stage, dont la durée, variable selon les couvres, “est fixée par le réglement, est requis avant l'admission au titre de socié- taire des candidats ou aspirants, 216. — Les aspirants ou candidats ont des réunions spéciales, qui peuvent etre présidées par un dignitaire, 'a défaut d’un membre de la direction ou d’un confrére. Dans ces réunions on leur fait connaitre le but de l'euvre, ses avantages, les conditions pour en faire partic; on leur en explique le réglement. 217. — II faut éviter de demander trop aux nouveaux, tenir compte de leur ignorance, de leur manque de formation, fermer les yeux sur des fautes extérieures, les habituer peu a peu & la vie de I’GBuvre pendant qu’ils sont aspirants ou candidats, 218. — On recevra méme dans les ceuvres des enfants non baptisés pour les préparer au bapiéme; on recevra aussi les jeunes gens hon- 30 DIRECTOIRE nétes qui seraient dans le méme cas, mais il faudrait écarter ceux dont la conduile serait Rotoirement mauvaise, qu’ils soient baptisés ou noa, & moins qu’ils ne viennent a l'ceuvre pour s’amender. 219. — Si l’esprit de Pceuvre est bon, si elle Posséde un noyau fervent, on peut sans’ danger ouvric les portes assez’ grandes, lélimination se fera dielle-méme, les mauvais sujeis qui se slissent parmi les nouveanx, sentiront — bien Vile qu’ils ne sont pas a leur place et se retire. ront. 220. — Le mélange d’ouvriers ct d'em- ployés présente parfois des inconvénients; ail. leurs ou en d’autres temps, ces inconvénients n'existent pas ou sont beaucoup moins graves; il faut done tenir compte des circonstances pour accepter ou proscrire ce mélange, - 221. — Dans les Patronages, les jeunes étu- diants sont généralement admis a titre de con. freres. Il arrive toutefois que des enfants ont srandi dans louvre, et devenus éléves des grandes écoles, continuent & faire partic de Teeuvre & titre de sociétaires. 222. — Le sociétaire doit se sentir chez iui dans oeuvre, il jouit de tous les avantages qu'elle procure a ses membres ; bibliothéques, cours, caisse d’économie, jeux, etc... Par con, tre, il est bon que certains de ces avaniages soient interdits aux aspirants afin de donner de importance au titre de sociétaire. 223. — Le recrutement dans les oeuvres enfants, de jeunes gens, d’hommes, se fait surtout, sans préjudice des autres moyens, par Vaction individuelle des membres de l’couvre LA MAISON D’GRUVRES St sur leurs camarades du dehors. I! faut stimu- ler le zele des sociétaires, par exemple en ex- citant les enfants & amener peu a peu & Poeu- vre leurs camarades de classe. 224, — L’admission des aspirants au degré de sociéiaire est proclamée & la chapelle, a Poccasion d'une féie. On Tenioure de solen- nité, afin de rehausser dans esprit de tous, Vhonneur d’éire admis comme membre de Voeuvre. 225. — Il est toujours pénible de renvoyer un membre d'une couvre et par ailleurs il faut pratiquer une inlassable charité. Les renvois seront done rares. Tant que les fautes sont se- crétes ct ne-nuisent pas au bien général, ni a Ja réputation de Poeuvre, il faut patienter. }. — Cependant le renvoi simpose en uclaues circonstances. Tl ne faut jamais hésiter a le prononcer quand le bien général l’exige. Le renvoi est toujours décidé en Conseil par Je Supérieur, qu’il soit temporaire ou définitif. 227. — Il y a toujours dans nos ceuvres de malheureux enfants possédés de l'esprit du mal, qui n'ont qu’une pensée, celle de le com- mettre, et dy entrainer les autres. A ceux-li, point de miséricorde. Quand le fait est certain Ie renvoi est une obligation, 228. — L’insubordination publique, caleulée doit sire également punie : c'est un'mal con- tagieux. Elle provient ordinairement d'un cour gaié, et elle est tres facile a distinguer de celle qui vient d'un tempérament et de la jeunesse. : 229. — Le mauvais esprit est une insubordi- nation cachée qui se traduit par des murmures, 52 DIRECTOIRE par_une critique sournoise des avis de la di- Prction, par une opposition plus ou moins mar- que au reglement. C'est un mal presque sens fumbde. Tl exige dordinaire un prompt ren, vere fimon pour avoir hésité en certains eas, iL Taudra plus fard, peut-eire, exclure de nom breux jeunes gens. 230. — Le renvoi public est rare. Mais qu'il soit public ow particulier, il faut faire en sore que Tenfant ou le jeune homme renvey® Gee convainca de son fort et du profond egret que nous éprouvons en Te punissant, Bai. Le renvoi ne sera jamais décidé dans ies premiers mouvenents de Virritation et de Pemportement de la nature. 932, _- Avant de renvoyer définitivement, & moins quil ne stagisse, de cas d'immoralités Traves ot publiques, i] faut user de, fous Pes Mavens, prendge par la douceur, faire appel mre devoir, appliquer les autres sanctions, con au eer au renvoi femporaire avant le renvol dat, toujours avec. bonté et en s’efforcant Gefiaire accepter la pénitence comme remede et moyen de se corriger. 333, — Méme apres le renvoi, il est bon uc le directeur ou TaumOnier de Voouvre garde aufant que possible des relations ave les Berveng sociéiaires, pour continuer au moins anciemite maniere te bien commencé et empe- cher une défection totale. 334, —- Si Ton croyait pouvoir accepler de noavea un sujet renvoyé qui en ferait la de- meunile, celti-ci recommencerait son stage Paspirant aves les nouveau-venus, ¢f Subt cae outes les épreuves prévues pour Yadmis- sion des sociétaires. ents Ra eee AEE LA MAISON D’@UVRES 53 ARTICLE VII Les Anciens. 235, — Nos couvres doi i 5, ‘vent s'appliquer & wis aN mais les familles. C'est surtout par Jes anciens que ce but providentiel doit étre atieint. 236, — L’ceuvre n'a d i ? ionc pas fini yeas des sicns quand ils ont cease, dete embres actif pour s'acquitter de leurs de~ yous de famille. Ils ont encore besoin de con- s,,de soutiens, d'amis chrétiens; pour mots, ils doivent demeurer en relations avee oeuvre qui les a formés. 237. — On obtient ce rés . ‘ e résultat par unt sri ion d’anciens. Elle aura des réanions de temps en temps. Les membres seront con wrasse ndividuetiement a la retraite pascale tes de I'cpuvre. S'il est possible, salle leur sera réservée. Le Bulletin de Vow. vre pourra tres utilement insérer une « Chro- igus des Anciens » ob urs devoirs tat ont rappeles, of Yes nouvelles de leurs fx piles, erent Sommuntquess, ce qui. aura tablir entre Pavan © eux une union plus 238. — Le : . préire s'efforcera de sem a netit en fréquents rapports avec les anciens : in ee une ma une maladie, un suc- sy revers de fort i ni C os un revers de forlune Tui en fournira sou- 230, — Une réuni 230. jon extraordinai Hew chaque année, on y fétera les anniversat , les noces d’argent ou d'or, d’inscription I i 54 DIRECTOIRE, 4 Posuvre avec une remise d'une meédaille spéciale pour souligner la fidélité des jubilai- res. Les vieux souvenirs seront rappelés, les liens de ia grande famille resserrés, Pamitié chrétienne manifestée devant tous, pour l'édi- fication de tous. Et esprit chrétien devra tout dominer, tout pénéirer. 240. — On rappellera aux anciens que par- tout, ils doivent donner Pexemple et porter la bonne odeur de Jésus-Christ, s'appliquer avec un zéle éclairé et prudent’ mais aussi ardent et persévérant, a gagner autour d’eux des ames & Jésus-Christ. Selon les circons- tances, on leur recommandera les oeuvres pa- roissiales d’apostolat : Patronages paroissiaux, conférences de Saint-Vincent de Paul, messes pour les hommes, ceuvres de charité et de miséricorde établies dans leur paroisse. 241. — A ceux qui, babitant au loin, ‘ne peuvent venir régulirement aux réunions de Poeuvre et s'y entretenir dans l'esprit chrétien qui leur convient, on pourra conseiller de faire partie d’un tiers-ordre, s'il s’en trouve un dans la région. 242. — Auprés de tous l'euvre accentuera par l'orientation surnaturelle de la vie Je. mou- vement de formation chrétienne imprimé du- rant V'enfance et la jeunesse, pour en main- tenir et développer les bienfaits. CHAPITRE IIL Les diverses wuvres. ARTICLE I Les @uvres de U'Institut en général. 243. — Ce serait restreindre notre vocation apostolique que de la limiter & un apostolat de conversions individuelles dans les miliewx pauvres et ouvriers et de ne faire de nos ceuvres qu’un centre qui les faciliterait; notre action doit s'étendre plus loin, et, pat Ia formation donnée dans nos ceuvrés, par Vinfluence que noire aposiolat cxerce sur la classe dirigeante elle-méme, c'est la sociéié tout entitre que doit embrasser noire charité, 244. — Instruments dé conversion pour les uns, moyens de préservation pour d'autres, écoles de formation ef d’éducation pour tous, nos ceuvres iendent & ramener l’ordre dans le monde actuel oi régne le désordre, en faisant revivre les vertus dans Jes cceurs,’ harmonie et Ie respect des fois de Dieu dans les famil- les, Punion et fa paix dans la société enfin soumise a Dieu. 245. — L'Institut s'attachera donc avec ceite persévérance qui est le propre des ordres re- ligieux, ct cette fermeté d'action des hommes qui n'ont ni crainte, ni espérance sur la terre, a relever la famille chrétienne en [ui mon- trant ses devoirs, A sanctifier le travail, & re~ 56 DIRECTOIRE faire l'éducation religieuse et sociale de lou- vrier. 246. — Il posera sagement I’ouvrier dans Ie travail, aprés avoir assis sa vie dans la foi et dans ies bonnes meeurs. Il étudiera les moyens dassurer au trayailieur le salaire et es’ purs loisirs dont sa famille a besoin. I lui offrira le dimanche, un repos et des délas- sements, au sein desquels les devoirs de piété trouveront leur place. 247. — M1 rapprochera par des liens d’ami- fié chrétienne, les ouvriers, les patrons, les commergants, les industriels, que les intéréts communs mal compris divisent souvent au licu de les unir. I associera par une mutua- lité de services et d'entremises bienveillantes, tous les ages, toutes les conditions, dans Ia grande famille du travail. 248. — Il enseignera, dans la chaire chré- fienne et dans les réunions profanes, par les bibliothéques, par la presse périodique, et par Jes conseils individuels, les droits de Dieu, les droits de Ia société et de la famille, les devoirs de individu. I favorisera pat tous les moyens Vinstruction professionnelle, afin de multiplier le nombre douvriers habiles dans Jes rangs des ouvriers chréliens, 249. — En un mot, sous l'impulsion et la légitime influence des ‘pasteurs ecclésiastiques, il organisera tous les éléments de la ligue du bien contre le mal, dans Vatelicr et dans la famille ouvriére. I reconnaitra par une étude patiente et quotidienne, toutes les positions de Vennemi; il préparera les armes, dessinera le plan de campagne, marquera les champs de bataille. LES DIVERSES GUVRES 57 250. — Nous pouvons croire aussi que dans les desseins de Diew, notre Institut a pour mis- sion d'incarner la grande pensée de Papostolat des classes dirigeanies auprés de la classe ou- vriére, afin que fous ceux qui cherchent & exercer cet apostolat, dans les familles des tra- vailleurs, dans les ‘ateliers, dans la presse, dans les fonctions ou I’administration publi que, trouvent au sein de Institut une science spéciale des besoins du peuple, des guides zaés et moris par l'expérience. 251, — Toutefois, il ne faudra jamais ou- blicr que nous sommes les serviteurs des pau- vres ef les enfants de saint Vincent de Paul ; a ces deux titres, la Congrégation ne doit pas prendre de grandes allures, mais elle doit as- pirer & étre petite et ignorée. 252, — Les oeuvres de l'Institut sont mul- tiples. L’énumération faite dans les constitu- tions n'est pas limitative. L’Eglise suffit. a peine dans ses moyens ordinaires, aux besoins des fidéles qui savent encore te chemin de la paroisse. Ce qui reste en dehors d’elle est immense; le pauvre peuple surtout est errant comme un troupeau sans pasteur. Notre role est de lui donner un peu d’assistance. Les be~ soins & satisfaire sont immenses. L’Institut les prend dans toute leur éiendue. [1 embrasse fous.les ages; depuis Venfant jusqu’au vieil-~ lard, il suit le pauvre et Vouvrier dans son éducation, dans son travail, dans ses nécessi- tés spirituelles et temporelles et jusqu’en ses délassements. 253. — Les ceuvres d’enfants sont extré- mement importantes : on ramene difficilement es jeunes gens, les hommes, tandis que les 58 DIRECTOIRE bonnes impressions ‘regues par les enfants, Pinstruction qui leur est donnée, laissent des traces profondes, 254. — Les enfants sont regus au patro- nage, qui tend par son organisation et toute son action & en faire des hommes et des chré- tiens d'élite, 255. — Les orphelinats remplacent prés des enfanis privés de leurs parents la famille ab- senie et leur donnent une éducation chrétienne. 256. — Les jeunes gens qui n'ont pas é formés dans les patronages ou & qui pour une raison ou pour une autre, le patronage ne convient plus, ainsi que les ouvriers plus Agés, sont regus dans les Cercles qui assurent leur’ persévérance et compléient leur éduca- tion. 257. — Dans les grands centres, les jeunes gens sans famille, soit quis V'aient -perdue, soit quwils aient da s'éloigner d’elle pour les nécessités de leur travail, trouvent un refuge 2 la Maison de famille, qui les préserve de la dangereuse promiscuité des chambres d’hotel et leur fournit avec des avantages matéricis, moraux ef intellectuels, les secours spirituels dont ils ont besoin. 258. — L'Institut dirige aussi les ceuvres militaires, lieu de refuge, of le soldat peut échapper aux dangers qui l’entourent, foyer qui remplace — autant que faire se peut — celui de ta famille, et oi il vient se reposer de ses fatigues, oublier ses ennuis, chercher les secours religieux dont son ame a besoin. 250. — Chacune des maisons de l'Institut ne réunit pas nécessairement toutes ces diver- | LES DIVERSES GEUVRES 59 ses ceuvres, mais d’ordinaire plusieurs de cel- les-ci sont groupées dans la méme maison et si Pactivité d'une maison se bornait 2 une seule euvre, ce ne pourrait étre qu'une ex- ception. Le groupement de plusiurs ceuvres a de grands avantages, tant au point de vue de a vie religicuse, qu'il facilite en exigeant des communautés nombreuses, qu’au point de yue de !apostolat, en permeitant une action & la fois plus étendue et plus profonde. 260. — En plus des euvres of il travaille avant tout & former une élite, l'Institut exerce, surtout dans les grands centres, 1a ott le mi- nistere des paroisses est insuffisant, un apos- tolat d'évangélisation et de conquéte. 261. — Il consiste surtout dans 1a visite des malades, la réconciliation des péchcurs avec Dieu, la préparation des mourants & pa- raitre devant lui, le catéchisme d’adultes, pour les baptiser ensuite, et pour les préparer 4 la premigre Communion, la réhabilitation de mariages, etc... Le Frere de Saint-Vincent de Paul trouve dans ces différents ministéres Voccasion d'un apostolat aussi nécessaire que fécond, ARTICLE II Le Patronage. 262. — Le Patronage est une ceuvre d’édu- cation, d’apostolat, réunissant la jeunesse ou- yriere, tendant, sous la direction du prétre et de ‘ses collaborateurs, religieux et laiques, et par un ensemble suffisant et proportionné de moyens naturels et surnaturels, & préserver la foi de ses membres et & former coux-ci & 60 DIRECTOIRE une vie chrétienne aussi parfaite que possible, en méme temps qu’a les préparer a fonder un foyer chrétien et & exercer une action pro- fessionnelle dans leurs métiers, § 1. — But pu Patronage. 263. — Il faut former dans le peuple des apprentis et des ouvriers chrétiens, vivant en état de grace dans un monde corrompu, ren- dant gloire 4 Dieu et sauvant leur ame, se sanetifiant, rayonnant par leurs exemples.” Les Patronages sont organisés pour obtenir cette double fii : la gloire de Dieu, le salut et la sanctification des Ames. 264. — Institué pour protéger le jeune ap- prenti, le Patronage s'efforce de rendre & co- lui-ci, ‘dans ordre tant spirituel ct moral que matériel et professionnel, les appuis et les se- cours que la société chréticnne d'auirefois fui garantissait. Victime plus que tout autre du désordre social eréé par les doctrines dissol- vantes du libéralisme et de la Révolution, ap- prenti liveé 4 lui-méme se voit exposé’ sans défense efficace a tous les dangers pour sa foi et ses meours, 4 toutes les _incertitudes pour son avenir 'temporel. Le Patronage a pour but de le protéger conire ces risques multiples par tous les bieniaits spiritucls et temporels qu'il assure & ses membres, 265. — L’apprenti se prépare dans le petit enfant et se survit dans le jeune ouvrier ; par suite, le Patronage, pour atteindre pleinement la fin de son institution, accueille un et lau- tre, 266. — Le but que poursuit Iceuvre du LES DIVERSES GUVRES 61 Patronage. peut tre envisagé dans [ordre spirituel, dans l'ordre social ou familial et dans Pordre professionnel. 267. — Le but spirituel doit primer de haut toutes les autres fins envisagées, non seule- ment. cause de son excellence propre, mais surtout parce que le Patronage est principale- ment unc cuvre d'apostolat, ot ne s'occupe des autres points de vue que par maniére de complément et d'une fagon accessoire 268. — Au point de vue spiriluel, le Patro- nage prend l'enfant, Vapprenti ct’ Ie jeune homme tout entier pour lui donner une forma- tion chrétienne compléte, lui fournir en abon- dance fous les moyens ‘nécessaires & lentre- tien et au développement de sa vie surnatu- relle, et en faire un chréticn modéle qui ré- ~ponde pleinement 2 son éminente vocation pour la gloire de Dieu et le bien de ses freres. A l'enfant du peuple, au jeune ouvrier, Ie Patronage donne le contre-poison des erreurs qui infectent Jes usines et les atcliers, l'anti- dote des scandales et des mauvais conseils qut Pentourent et le harcdlent tous les jours. 269. — Par cetie action solidement forma- trice le Patronage supplée 4 l’insuffisance de Véducaiion familiale dans notre société qui tend & substituer le mobile de Tintérét et du plaisir A celui du devoir et du bien surnaturel; il supplée aux graves lacunes de I’école lai- que cu a Vinsuffisance de I’école méme catho- lique pour la formation ‘ofale de l'enfant chrétien ; il supplée enfin a l'insuffisance de la paroisse dont le clergé, chargé de mille occu- pations et du ministére des adultes, ne peut 62 DIRECTOIRE pas donner a Ja jeunesse les soins aitentifs, suivis et spécialisés qu'elle demande. 270. — Pour assurer a ses membres une formation surnaturelle complete, 'euvre du Patronage ne se contente pas de les sanctifier par la grace en leur facilitant l’acces fréquent aux sacremenis, mais elle éclaire leur intelli- gence par un. enseignement varié et abondant qui les confirme dans leur foi et accroit leurs convictions chrétiennes. De plus, elle fortifie leur volonté contre Vatireit du monde ct des passions par les secours nombreux que leur assure le recours assidu A la pritre. 271, — Le travail de préservation, pour important qu'il soit, n’est donc que le cété négatif d'un Patronage, dont le but essentic! et posilif est de former, faire croitre et per- fectionner suraturellement ceux qui le com- posent. 272. — Par les enfants il atteint les parenis, les alfermit dans leur foi ou les raméne & Dieu s'ils s’en étaient éloignés et exerce ainsi son action sur toute la famille ouvrigre. 273. — Outre cette formation spirituclie ct afin d'en rendre le fruit plus durable et plus étendu, le Patronage tend a donner a ses membres l'amour de la famille et le sentiment des devoirs dont ils devront s’acquitter un jour comme chefs d'un foyer chrétien. Cette préparation est avant tout d’ordre spirituel et moral et n’a rien de commun avec les métho- des . périlleuses de T'iniiiafion, —condamnées dans l’Encyclique de Pie XI sur l’éducation. 274. — De plus, recevant a titre de con- freres les jeunes gens ot les hommes des clas- Ce LES DIVERSES GUVRES 63 ses dirigeantes, agissant sur les patrons par Ie placement des apprentis et des ouvriers, groupant patrons ef ouvriers dans des. réu- nions corporatives, il étend son action bienfai- sante & tous les rangs de la société et il est ainsi une ceuvre sociale au premier chef. 275. — Enfin la nature du recrutement de nos Patronages a suggéré dés les origines la pensée de compléter lceuvre de ‘forraation spirituelle de ses membres en aidant 2 leur perfectionnement professionnel, mais ce but secondaire est lui-méme un moyen pour al- teindre la fin principale en soumettant plus longuement les patronnés A l’action bienfai- sante de la Direction, 276. — Cette triple fin spirituelle, familiale, professionnelle donne a l’institution' du Patro- nage sa physionomie propre en méme temps qu'elle fait voir la nécessité de cette ceuvre et en montre l’excellence. § 2, — Nécessiré pu ParRonace. 277. — Les Patronages sont aujourd’hui des institutions nécessaires, plus néccssaires peut-étre au point de vue de la foi que les créches et les asiles, aussi indispensables que T'école et Ie catéchisme dont ils sont le com- plément, 278. — Pour oxercer sur les enfants, les adolescents une influence séricusc, il faut les _ altirer sur un terrain propice action aposto- lique, le Patronage obtient ce résultat. 279. ~ Pour attcindre sa fin, il est indis- pensable que le patronage ait une chapelle 2 puvgerorna: 8

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