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Cours Complet de Chimie Analytique
Cours Complet de Chimie Analytique
1) SOLUTIONS
1.1) Définition : Une solution est un mélange homogène (constitué d’une seule phase)
de corps purs ne réagissant pas entre eux.
- Le corps qui est en plus grande proportion est appelé le solvant.
- Le ou les corps qu’on dissout dans le solvant constituent le ou les solutés.
Solution = Solvant + Soluté (s)
Exemple : NaCl dans l’eau ou le mélange NaCl + KCl dans l’eau.
Le soluté peut être un solide (exemple : NaCl) ou liquide (exemple : éthanol) ou un
gaz (exemple : CO2).
1.2) Solubilité et saturation.
La quantité de soluté que l’on peut dissoudre dans un solvant a une valeur maximale
limite pour une température et une pression données : C’et la solubilité du soluté dans ce
solvant, la solution est alors dite saturée et se présente en une seule phase (liquide). Si
l’on ajoute du soluté à une telle solution il apparaîtra deux phases (liquide +solide).
Le nombre de moles n d’un soluté ou d’une matière (en général) est défini comme étant le
rapport de la masse m du soluté ou de la matière à la masse molaire (M) de ce soluté ou
de cette matière M.
N = m/M
1.4) Expressions de la quantité de soluté dans une solution (concentration)
La quantité ou proportion d’un soluté dans une solution est appelée concentration. Il
existe différentes manières d’exprimer cette quantité de soluté dans une solution (ou
concentration).
T = m/V T en g/L
M= masse du soluté en g
V= Volume de la solution en L
1
1.4.2. Concentration molale ou molalité Cm
Cm = n/ms Cm en mol/Kg
ms = masse du solvant en Kg
Elle correspond à la quantité de soluté (nombre de moles de soluté) dissoute dans 1 litre
de solution. M (mol/L).
V = Volume de la solution en L.
V = Volume de la solution en L.
n’ = m/équivalent gramme
Equivalent gramme d’un composé : C’est la quantité en grammes de ce composé qui
met en jeu dans sa réaction ou sa dissolution 1 mole de protons H+ (acide) ou 1 mole d’
OH- (base) ou une mole d’électrons e-(oxydant ou réducteur).
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Exemples de calcul de l’équivalent gramme
1 mole de HCl (36,5 g) correspond à la mise en jeu d’ 1 mole de H+ (qui réagit avec 1
mole de OH-) l’eq.g de HCl = la masse molaire de HCl = 36,5 g.
1 mole de H2SO4 (98 g) correspond à la mise en jeu de 2 moles de H+ (qui réagissent avec
2 moles de OH-) l’eq.g de H2SO4 = (la masse molaire de H2SO4)/2 = (98/2)g =
49 g.
*Il faut remarquer dans ce dernier exemple qu’une mole de Ca(OH)2a mis en jeu 1 mole de
OH-. Si elle avait utilisé ses deux moles de OH - l’eq.g. aurait été égal à la masse molaire
divisée par 2.
Oxydants et réducteurs :
FeSO4 est un réducteur (plus précisément Fe+2) qui en cédant un électron est oxydé en Fe+3
selon : Fe+2 Fe+3+ e-
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KMnO4 est un oxydant ou plutôt l’ion MnO4- qui est réduit en Mn+2 selon :
MnO4- + 8 H+ + 5 e- Mn+2 + 4 H2 O
L’oxydant MnO4- (ou 1 mole de KMnO4) met en jeu 5 e- ou 5 moles d’électrons pour être
réduit en Mn+2 l’eq.g de KMnO4 = (masse molaire de KMnO4)/5
Où i = nombre de moles de H+ ou de OH- ou d’électrons (e-) selon qu’il s’agit d’un acide,
d’une base, d’un oxydant ou d’un réducteur.
Remarque : Pour un monoacide (avec un seul H+ comme HCl) ou une monobase (avec un
seul OH- comme KOH) i=1 et dans ce cas eq.g = masse molaire.
C’est le nombre de parties (en poids) dans 100 parties (en poids) de la solution.
d’où : m = dV
Exemple : Quelle est la molarité d’une solution de H2SO4 à 20% sachant que la densité
relative de cette solution est d=1,14.
1 litre de solution = 1000 mL a une masse m = dV = 1,14 x 1000 = 1140 g. Cette masse
contient une masse m1 d’acide égale à : m1= (mx20)/100= (1140 x 20)/100 = 228 g d’acide
(pur) H2SO4.
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Molarité = n/V= m1/M V
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N = i (n/V) ……(2)
Dans la relation (2) n/V = M par définition. Donc, la relation (2) donnera :
N=iM
Où i= nombre de protons ou de OH ou d’électrons selon qu’il s’agit d’un acide, d’une base ou
d’un oxydant ou réducteur.
b) Relation entre T et M ou N
Et :
La dilution est un procédé consistant à obtenir une solution finale de concentration inférieure
à celle de départ, soit par ajout de solvant (eau généralement) ou une autre solution qui ne
réagit pas avec la première solution. La dilution se caractérise par son taux de dilution.
τ = Cf/Ci = Vi/Vf
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Ci Vi = CfVf = ni = nf
ni et nf sont les quantités initiale et finale de soluté. Les concentrations Ci et Cf peuvent être
en molarité (mol/L), Normalité (eq. g /L) ou en teneur T (g/L) à condition de les écrire tous
les deux avec la même unité.
Exemple : Quel volume d’eau faut-il ajouter à 50 mL d’une solution de HCl73 g/L pour la
transformer en une solution 0,25 N ?
Calcul des dosages volumétriques : Dans le calcul des dosages volumétriques on se base
sur le principe suivant :
Dans un dosage (titrage) volumétrique on dépense pour la réaction une quantité
identique d’équivalents grammes des deux corps qui réagissent.
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Nombre d’équivalents grammes du corps A = Nombre d’équivalents grammes du corps B
Qu’on peut traduire par :
NA VA = NB VB
Exemple 2 : Quels sont la normalité et le titre (teneur T en g/L) d’une solution de KOH si
on a utilisé 26 mL de cette solution pour titrer une prise d’essai de 0,156 g d’acide
succinique H2C4H4O4 (diacide) dissout dans un volume arbitraire d’eau.
Ici les données du problème ne sont plus analogues à ceux de l’exemple précédent. Donc,
ces données ne nous permettent pas d’appliquer la formule NA VA= NB VB. Dans ce cas on
revient au principe :
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Nombre d’équivalents grammes de B= NB x 26 10-3
D’où : 26,44 10-4 = NB 26 10-3NB = (26,44 10-4) : (26 10-3) = 0.10169 eq. g/L
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Par exemple : La concentration d’une solution de KMnO4 change au cours du temps et ne
peut se stabiliser qu’après 2 ou 3 semaines de sa préparation car KMnO4 des produits de
réduction (MnO2) par action de réducteurs tels que l’ammoniac et corps organiques entrainés
dans l’eau avec la poussière.
3) Masse moléculaire élevée : de manière à augmenter la précision sur le calcul de la
concentration [M (mol/L) = m/M V]
Les corps qui satisfont à ces exigences ou conditions sont appelés des substances de base ou
substances étalons.
1.7.3. Méthode indirecte. Si un corps n’est pas une substance de base on procède comme
suit :
a) On prépare une solution dont la concentration est supérieure (légèrement supérieure) à
celle désirée.
b) On prépare une solution titrée de substance de base. On titre la solution préparée en a)
par celle préparée en b) ou inversement pour déduire la concentration approximative
exacte de la solution de a).
c) Ajuster (par dilution) la concentration de la solution de a) à la valeur désirée.
1.7.4. Substances de base.
1.7.4.1. Vérification du titre (concentration) d’un acide.
On utilise, généralement :
1) Le borax : Na2B4O7.10H2O dont la masse molaire est M = 381,4 g/mol. C’est un
produit très pur qui présente aussi l’avantage d’un poids moléculaire élevé. Le borax
solide se conserve parfaitement en flacons fermés.
B4O7-2 + 2H+ +H2O 4HBO2
2) Carbonate de sodium anhydre : Na2CO3M = 106 g/mol.
1.7.4.2. Vérification du titre (de la concentration) d’une base.
On utilise couramment l’acide oxalique : H2C2O4.2H2OM = 126 g/mol. La présence
d’acide carbonique (impureté) est gênante : il faut dissoudre l’acide oxalique dans l’eau
bouillie pour chasser CO2.
SOLUBILITE ET PRODUIT DE SOLUBILITE
Précipitation d’un sel à partir d’une solution
La précipitation est le phénomène inverse de la dissolution. Elle a lieu dans deux cas :
1) Lorsque l’on dissout un sel dans un solvant, li y aura une seule phase tant que la
solution n’est pas saturée. Mais, dès que la quantité de soluté dépasse celle qui
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correspond à la solution saturée, deux phases apparaissent : Une phase liquide + une
phase solide (solide non dissout).
Exemple : Si l’on introduit une quantité de NaCl supérieure à 360 g/L dans l’eau, deux phases
apparaissent (360 g/L est la concentration maximale de NaCl pouvant être dissoute dans
l’eau).
2) Lorsqu’à une solution contenant des ions, on ajoute un ion pouvant former un sel
peu soluble avec l’un des ions précédents, on peut faire précipiter le sel peu soluble
pour une certaine valeur des concentrations ioniques.
Exemple : Soit une solution aqueuse contenant des ions H+ et Cl-. Si on lui ajoute une
solution contenant des ions (Argent) Ag+ (par exemple sous forme de Ag+NO3 ̶), il se formera
un précipité blanc de AgCl :
H+ (aq) + Cl- (aq) + Ag+ (aq) AgCl (solide) + H+(aq)
Solubilité s
On appelle solubilité s d’un soluté, la quantité maximale (concentration maximale) qui peut
être dissoute dans un litre de solution. La solubilité s s’exprime en mole par litre (molarité)
ou bien en en g/L (teneur).
Exemple : s AgCl = 1,2 10-5 mole/L = 1,72 10 -3 g/L dans l’eau distillée et à la température
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K = [Ag+]2 [C2O4-2]/[ Ag2C2O4]
Produit de solubilité Ks
Le sel AxBy étant peu soluble, on peut considérer le terme [ AxBy (solide)] est à peu près
constant.
L’expression de la constante d’équilibre de solubilité peut donc également s’écrire :
K [ AxBy (solide)]= [A+y]x [B-x]y = Ks
Ks est appelé produit de solubilité du sel AxBy. On le désigne aussi par Kps qui signifie
constante du produit de solubilité.
Kps = - Log Ks et Ks = 10-Kps
Exemple : Soit le sel précédent Ag2C2O4 (oxalate d’argent). Son équilibre de dissolution
s’écrit :
Ag2C2O4 (solide) 2Ag+ (aq) + C2O4-2 (aq)
Son produit de solubilité est :
Ks = [Ag+]2 [C2O4-2]= 10-11
*(La valeur 10-11 est une donnée caractéristique de l’oxalate d’argent).
Remarque : On définit une grandeur désignée pKs comme suit :
pKs = - Log Ks Ks = 10-pKs
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s = {Ks/ xx yy}1/x+y
Exemple : Pour l’oxalate d’argent (voire exemple précédent) :
Ks = [Ag+]2 [C2O4-2] = (2s)2 (s) = 4 s3 s = (Ks/4)1/3 = (10-11/4)1/3 = 1,36 10-4 mole/L
Remarque:
C’est le Ks qui est caractéristique d’un compose et non pas s. En effet, contrairement à s, le
Ks ne dépend que de la température.
Condition de précipitation
Pour un sel AxBy, l’équilibre de précipitation est :
xA+y (aq) + yB-x (aq) AxBy (solide)
Si la solution n’est pas saturée, le sel ne précipitera pas. Le Ks n’est pas atteint et le
produit ionique est inférieur au Ks.
[A+y] x [B-x] y < Ks
Si la solution est saturée, le produit ionique est égal à Ks.
Si le produit ionique est supérieur à Ks, il y aura précipitation.
[A+y] x [B-x] y >Ks
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Ks = [Ag+] [Cl-] = s . s = s2 ≈ 1,8 10-10 d’où s = (Ks)1/2 = 1,35 10-5 mole/L
2) Solubilité d’AgCl dans la solution d’HCl 0,1 M (s’).
AgCl Ag+ + Cl-
Espèce chimique AgCl Ag+ Cl-
t=0 (avant dissolution) S’ 0 0,1
A l’équilibre (après dissolution) 0 S’ S’+0,1
Ks = [Ag+] [Cl-] = S’ (S’+0,1) = 1,8 10-8 Ks = S’2 + 0,1 S’ c’est une equation
du 2ème degré qu’il faut résoudre. Cependant, on peut souvent faire l’hypothèse que S’ est
très faible devant 0,1 et on peut alors négliger S’ devant 0,1 et écrire :
Ks = 0,1 S’ = 1,8 10-10 S’ = Ks/0,1= 1,8 10-9 mole/L S’< s
Donc, la solubilité du chlorure d’argent dans une solution d’acide chlorhydrique est inférieure
à sa solubilité dans l’eau pure.
Vérification de l’hypothèse de calcul : 1,8 10-9 << 0,1.
Si l’approximation n’est pas justifiée il faut résoudre l’équation du 2 ème degré.
II. OXYDO-REDUCTION
Définitions :
Une oxydation correspond à une perte d’un ou plusieurs électrons.
Ex : Na Na+ + e-
Un oxydant est une entité chimique qui gagne un ou plusieurs électrons.
Une réduction correspond à un gain d’un ou de plusieurs électrons.
Ex : Fe+3+ 1e- Fe+2
Un réducteur est une entité chimique qui perd un ou plusieurs électrons.
Couple d’oxydo-réduction ou couple rédox
L’oxydation et la réduction sont deux phénomènes qui se produisent simultanément au cours
d’une même réaction. Elles mettent en jeu une forme réduite et une forme oxydée d’un corps.
aRed b Ox + ne-
Oxydation et Réduction
Exemple : Fe+2 Fe+3 + e-
Fe+2 : Réducteur et Fe+3 : Oxydant
On parle alors de couple rédox et demi-équation rédox.
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Selon la réaction dans laquelle il intervient, un composé peut être oxydant ou réducteur.
Réaction d’oxydo-réduction
Une réaction d’oxydo-réduction résulte du couplage de deux demi-réactions ou de
deux demi-équations rédox.
Toute réaction qui fait intervenir un transfert (échange) d’électrons est une réaction
d’oxydo-réduction.
Red1 Ox1 + n1e- (x n2)
Ox2 + n2e- Red2 (x n1)
_____________________________________________
n2Red1 + n1Ox2 n2 Ox1 + n1Red2
Exemple :
Fe+2 + 1/2Cl2 Fe+3 + Cl-
Cette équation résulte du couplage de deux demi-équations (ou deux demi-réactions rédox).
Fe+2 Fe+3 + e-
1/2 Cl2 + e- Cl-
Cas particulier des réactions rédox : la dismutation
La dismutation est une réaction rédox au cours de laquelle un même composé est à la fois
oxydant et réducteur.
Exemple : 2H2O2 2H2O + O2
Cette réaction est la somme de deux demi-réactions :
H2 O 2 + 2H+ + 2e- 2H2O
Ox1 Red1
H2 O 2 O2 + + 2H+ + 2 e-
Red2 Ox2
H2O2 joue donc le rôle d’oxydant et de réducteur.
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Les n.o sont des nombres entiers.
Un certain nombre de règles permettent de déterminer les valeurs des n.o des éléments dans
une combinaison (molécule ou ion composé).
Le n.o d’un élément dans un corps simple est nul. Exemple : Fe, Ca, Na,…..(tous les
éléments du tableau périodique).
Le n.o de l’hydrogène est égal à+1.
Le n.o de l’oxygène est égal à -2 sauf dans les peroxydes (exemple : H2O2) où il est
égal à -1.
Dans une molécule la somme des n.o. des différents éléments est égale à zéro.
Le n.o d’un ion simple (constitué d’un seul élément) est égal à sa charge électrique.
Exemple :dans Fe+2 le n.o de Fe est égal à +2, dans Br- len.o de Br est -1.
Dans un ion composé, la somme des n.o des différents éléments est égale à la charge
de cet ion composé. Exemple : Cr2O7-2 l’ion composé a un n.o égal à -2 et par
conséquent : si x= n.o de Cr on aura : 2x + 7(-2) =-2 2x = -2 +14 =12 x= 6
Dans toute molécule les n.o. de Na et K sont égaux à +1 (invariables).
Dans toute molécule SO4 (ion composé) a un n.o égal à -2 et NO3 un n.o égal à -1.
Variation du nombre d’oxydation au cours d’une réaction
Au cours d’une réaction redox : le n.o de l’oxydant diminue et le n.o. du
réducteur augmente.
Pour des corps composés de plusieurs atomes on aura l’augmentation du n.o
d’un des atomes du réducteur et la diminution d’un des atomes de l’oxydant.
Intérêt du nombre d’oxydation
Il permet de reconnaître si une réaction est une réaction rédox : Il y a réaction rédox
quand il y a variation des nombres d’oxydations d’éléments de composés de la
réaction. De même, il permet de savoir quel est l’oxydant et quel est le réducteur.
Exemple 1 : CuO + H2SO4 CuSO4 + H2 O
Aucun élément ne change de n.o Cette réaction n’est pas une réaction d’oxydo-
réduction.
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Exemple 2 : Fe + H2SO4 FeSO4 + H2
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A ce couple est associé un potentiel d’oxydo-réduction E qui est donné par la formule de
NERNST :
3. Remarques :
a) Si les espèces intervenant dans la demi-équation sont :
En solution : les concentrations sont exprimées en mol./L
Des daz : ils interviennent par leur pression exprimée en atm ou bar : 1 bar = 105 Pa, 1
atm = 101325 Pa, 1 atm = 1,01325 bar).
b) Dans les conditions standards :
La température vaut T= 25 °C = 298 °K
La pression vaut 1 bar
Les concentrations sont égales à 1 mol/L
c) Si les ions H+ aq interviennent, alors le potentiel E dépend du pH.
4. Prévision de la réaction d’oxydo-réduction
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Si E2 < E1 Ox1 est l’oxydant fort et Red2 est le réducteur fort
On aura donc les réactions suivantes :
Red2 Ox2 + n2e- (xn1)
Ox1 + n1e- Red1 (xn2)
_____________________________
Red2 + Ox1 Red1 + Ox2
Exemple :
On donne à 25°C les potentiels standards des couples suivants :
E° (H2O2/ O2) = 1,77 V E° ( O2/H2O2) = 0,68 V et E° ( Ag+/Ag) = 0,80 V
1) Montrer si peut oxyder l’argent métallique Ag dans les conditions standards. Ecrire la
réaction si celle-ci est possible.
E (Ox1) = 1,77 V > E (Ox2)=0,80 V donc, H2O2 peut oxyder Ag.
Réactions :
H2O2 + 2H+ + 2e- 2H2O
2 Ag 2 Ag+ + 2e-
___________________________________________
H2O2 + 2H+ + 2 Ag 2H2O + 2 Ag+
5. Application de l’oxydo-réduction à la réalisation d’une pile
Réalisons le montage suivant constitué de deux compartiments séparés par une paroi poreuse
ou par un pont de conduction ionique (ou jonction).
Dans A est immergée une lame de cuivre dans une solution 1M de CuSO4.
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Dans B est immergée une lame de zinc dans une solution 1M de ZnSO4.
Le pont de conduction ionique est un tube en verre (ou une paroi poreuse) contenant
par exemple KCl concentré et permet le passage des ions SO4 -2 de A vers B et les ions
Zn+2 de B vers A.
Si on relie A et B par un voltmètre il indiquera une différence de potentiel égale à 1,1
volts : c’est la force électromotrice de la pile (E). Cette d.d.p a pour origine la réaction
d’oxydo-réduction :
Zn + Cu+2 Zn+2 + Cu
Puisqu’on remarque 2 phénomènes :
a) Dépôt de cuivre sur la lame de cuivre (A): Cu+2 + 2 e- Cu
b) Dissolution du zinc de la lame de zinc (B) : Zn Zn+2 + 2 e-
Si on relie A et B pare un millivoltmètre on remarque le passage du courant de A vers
B.
Les électrons sont fournis par le zinc au cours de son oxydation :
Zn Zn+2 + 2 e-
Ces électrons sont transférés par le fil métallique à la lame de cuivre et sont captés par
les ions Cu+2 qui se trouvent à proximité de cette lame, ces ions sont alors réduits
selon : Cu+2 + 2 e- Cu.
On conclut que Zn constitue le pôle négatif et Cu le pôle positif (le courant passe de
l’électrode à plus haut potentiel à celle dont le potentiel est plus bas).
La fermeture du circuit a lieu par le pont de conduction ionique où passe un
courant d’origine ionique (courant interne). Les SO4-2 se dirigent vers la
solution de ZnSO4 qui s’est enrichie en ions Zn+2.
Ces deux réactions (oxydation et réduction) sont spontanées.
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On montre que les ions H3O+ et OH- sont plus prédominants dans les intervalles de pH
suivants :
t0 C0 Excès 0 0
tf C0 - x Excès x x
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En partant de la constante de dissociation de l’acide on aboutit à la relation suivante pour le
pH d’une solution d’un acide faible:
NaA Na+ + A-
HA + H2O A- + H3O+
Bilan électrique (ou neutralité électrique ou somme des charges positives = somme des
charges négatives) :
D’après (1): [H3O+] = Ka [HA] /[A-]et en remplaçant[HA] et[A-]par leurs expressions (5) et
(6), respectivement, on obtient :
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Ca >>[H3O+]
Ainsi dans la formule de Bronsted on pourra (dans le numérateur) négliger [OH-] devant
[H3O+] et négliger ce dernier devant Ca. De même, dans le dénominateur on pourra négliger
Ainsi, dans la formule de Bronsted on pourra supprimer Ca et négliger [H3O+] devant [OH-]
dans le numérateur. De même, on pourra négliger [H3O+] devant [OH-] et ce dernier devant
Cb, dans le dénominateur. Ceci nous donne :
[H3O+] = Ka [OH-]/ Cb
Par ailleurs on a la relation : Ke = [H3O+][OH-] = 10-14[OH-] = Ke/[H3O+]
On obtient finalement :
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Au point d’équilibre (point équivalent) :
Au point d’équilibre pH =7
La solution est constituée du sel d’acide fort et de base forte.
pH = 14 + log[OH-] = 14 + log CB
Avec CB = Concentration de la base dans le mélange. La solution est constitué de sel (d’acide
fort et de base forte) et de base forte.
Exemple :
Mélange de 500 mL de HCl 0,10M et 500 mL de HClO4 0,20M.
CA1= C1V1/V1+V2 ; CA2= C2V2/V1+V2 Avec: C1 et V1= concentration et volume de
HCl et C2 et V2 = concentration et volume de HClO4 donc :
pH = -log [C1V1 + C2V2]/( V1+V2) = -log [(0,1 . 0.5) + (0,2 . 0,5)]/(0,5 +0,5) = 0,82
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L’acide acétique seul fournirait:
[H3O+] = (Ka, CH3COOH. [CH3COOH])1/2 = [10-4,75 . (0,05 0,06) : (0,06+0,02)]1/2 = 8,2 10-4
mol/L. négligeable devant 0,125 mol/L
Exemple :
Mélange de 0,01 mol d’éthanoate de sodium de volume V1supposé négligeable avec 20 mL
de NaOH 0,10 mol/L.
pH = 14 + log CB1 + CB2 Avec : CB1= 0,01/V2 = 0,01/0,020 et CB2 = C2V2/V2
pH = 14 + log [0,01 + 0,1 . 0,020 ]/0,020 = 14 + log 0,6 = 14 – 0,22 = 13,78
1.9.10. pH d’un mélange de base forte (1) et de base faible (2)
Le pH se calcule en négligeant la base faible.
Cette approximation n’est justifiée que si l’apport d’ions HO- par la base faible est
négligeable par rapport à celui fourni par la base forte (c'est-à-dire si la base forte est assez
concentrée et si la base faible possède une constante de basicité et une concentration assez
faibles), ce dont on peut se rendre compte en calculant les pH des deux bases dans la solution
finale comme s’ils ne s’influençaient pas.
Exemple :Mélange de 20 mL de NaOH 0,25 M avec 60 mL de NH3 0,010 M ; Kb= 10-4,80.
[OH-]mélange = ([OH-] V1) : (V1 + V2) = (0,25 . 0,020) : (0,020 + 0,060) = 0,063 mol/L
Ce qui correspond à : pH = 14 – 1,2 = 12,8
L’ammoniac seul fournirait :
[OH-] = (Kb, NH3 . [NH3]mélange)1/2 = [10-4,80 . (0,01 . 0,06) : (0,06 + 0,02)]1/2 = 3,4 10-4 mol/L
(négligeable devant 0,063 mol/L)
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pH = - 1/2 log [Ka1 CA1 + Ka2 CA2]
Avec: CA1 et CA2 les concentrations des acides 1 et 2 dans le mélange.
Exemple :
Mélange de 25 mL d’acide formique (HCOOH) 0,10 mol/L ; Ka1 = 10-3,75 avec 50 mL
d’acide acétique (CH3COOH) 10-2 mol/L ; ka2 = 10-4,75
pH = -1/2 log [10-3,75 .0,10 .0,025 + 10-4,75 . 0,01 . 0,05] : (0,025 + 0,050) = 2,60
1.9.12. pH d’un mélange de deux bases faibles
Les deux bases sont partiellement protonnées dans l’eau. Nous admettons la formule
suivante :
Exemple :
Mélange de 25 mL de NH3 0,10 mol/L ; KB1 = 10-4,80 avec C2H5NH2 0,050 mol/L ;
KB2= 10-33,33. Réponse : pH = 14 – 2,40 = 11,6
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pH = 7 + 1/2 pKa +1/2 log Csel
Avec Csel = Concentration du sel.
pH = pKa + log [A-] /[AH] = pKa + log CA- /CAH = pKa + log Csel /CAcide
La zone tampon est comprise dans le domaine :
pKa -1 < pH <pKa + 1 ou 0,1 < [A-] /[AH]< 10
Dans ce domaine, le pH de la solution tampon varie peu par ajout d'’cide fort ou de
base forte ou par faible dilution.
b) Réalisation d’un tampon
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Il existe trois méthodes pour préparer une solution tampon :
1ère méthode : Mélange de l’acide faible et de la base conjuguée (sel de l’acide faible).
Soit :
AH : Acide faible de concentration C1 dans le mélange (Tampon) ; A- base conjuguée (ou
sel de l’acide faible) de concentration C2 dans le mélange.
L'équilibre de la réaction est :
AH (aq) + H2O(l) H3O+(aq) + A-(aq)
teq C1 Excès C2
Le pH de la solution est donné par: pH = pKa + log C2 /C1 avec pKa -1 < pH <pKa + 1
Cette méthode on la rencontre souvent utilisée en mélangeant des sels acides à plusieurs
fonctions tels que NaH2PO4 et Na2HPO4 où le premier sel joue le rôle d’acide faible et le
second le rôle de base conjuguée (sel de l’acide faible).
Soit :
t0 C1 C2 0 Excès
teq C1 – C2 0 C2 Excès
Le pH de la solution est donné par la relation suivante :
pH = pKa + log [A-] /[AH] = pKa + log (C1-C2)/C2 Avec: pKa -1 < pH <pKa + 1
3ème méthode: Ajout de base forte à un acide faible :
Soit :
AH : Acide faible de concentration C1dans le mélange ; OH-: base forte deconcentration
C2dans le mélange.Avec : C1>C2
L'équilibre de la réaction est le suivant :
AH (aq) + HO-(aq) A-(aq) + H2O(l)
t0 C1 C2 0 Excès
28
teq C1 – C20 C2 Excès
Le pH de la solution est donné par la relation suivante :
pH = pKa + log [A-] /[AH] = pKa + log C2/(C1-C2) Avec: pKa -1 < pH <pKa + 1
c) Pouvoir tampon
Le pouvoir tampon, notéβ, a été introduit par Van Slyke en 1922. On le définit comme étant le
nombre de moles d'acidefortou de base forte à ajouter à1 L de solution tampon pour faire
varier le pH d'une unité.
β = ǀ-dCA/dpHǀ = dCB/dpH
Avec :
β: Pouvoir tampon de solution en mol/L.
dCA: Variation de concentration d'acide fort ajouté à la solution tampon.
dCB: Variation de concentration de base forte ajoutée à la solution tampon.
dpH : Variation de pH de la solution tampon.
Détermination du pouvoir tampon d’une solution
Pour préparer une solution tampon, nous mélangeons un acide faible AH de concentration C0
et une base forte OH-de concentration xC0.Avec : 0 <x< 1.
L'équilibre de la réaction est le suivant :
AH (aq) + HO-(aq) A-(aq) + H2O(l)
t0 C0 x C0 0 Excès
β = dCB/dpH=dCHO-/dpH
Multiplions le numérateur et le dénominateur par dx. La relation précédente donne :
29
injectons (1) et (2) dans : β = (dx /dpH) (dCHO-/dx)
30
III. LA CINÉTIQUE CHIMIQUE
1. Cinétique chimique : étude des vitesses des réactions, des facteurs qui influent sur celles-
ci, et de la séquence des évènements moléculaires, appelée mécanisme réactionnel, selon
laquelle les réactions se déroulent.
Certaines variables peuvent accélérer ou ralentir les réactions :
- La concentration des réactifs; la vitesse augmente généralement en fonction de la
concentration des réactifs.
- La température; la vitesse d’une réaction augmente habituellement avec l’élévation de
la température.
- La surface de contact; la vitesse d’une réaction augmente avec l’étendue de la surface
de contact (particules fines).
- La catalyse; l’utilisation de catalyseurs et courante pour augmenter la vitesse d’une
réaction (enzymes, support métallique, etc.).
2. La signification de la vitesse de réaction
Vitesse : variation d’une grandeur par une unité de temps.
- La vitesse d’une réaction chimique v est le rapport entre la variation de concentration
et le temps :
où c2 et c1 représentent les concentrations d’un réactif impliqué dans une réaction aux temps
respectifs t2 et t1.
Dans une réaction :
- variation de concentration du réactif, [réactif], est négative (le réactif disparaît)
- variation de concentration du produit, [produit], est positive (le produit apparaît)
t t
Donc :
Selon cette convention, la vitesse de réaction est toujours positive, qu’elle soit déterminée à
partir des réactifs ou à partir des produits. Les unités les plus souvent utilisées sont les
moles/(L•s).
La vitesse générale d’une réaction
On définit la vitesse générale de réaction comme étant la vitesse de la variation de la
concentration d’une substance donnée divisée par son coefficient stoechiométrique dans
l’équation chimique équilibrée. Donc, pour la réaction :
31
Br H HBr
vitesse générale de réaction = 2
2
t t 2t
aA + bB → cC + dD
1 A 1 B 1 C 1 D
vitesse =
a t b t c t d t
v k A m B n
A 0 A
0
kdt k
d t
0
d A
v k A
dt
32
ln A A k t 0
A t
0
A
ln A ln A 0 kt kt
ou ln
A
0
ou encore :
ln A ln A kt
Cette expression prend la forme d’une droite (y = b + mx) où –k est la pente, t est le temps en
secondes, et ln[A]0 est l’ordonnée à l’origine, comme illustré ici :
A A] e kt 0
33
d A
v k A 0 k
dt
La dernière équation est la loi de vitesse différentielle car son expression à la forme d’une
équation différentielle. On peut intégrer l’expression pour obtenir la loi de vitesse intégrée :
A
d A d k d t k
t t
A 0 0 k d t
0
dt
d A k d t
A A ]0 k (t 0
A A kt
La dernière expression a la forme de l’équation d’une droite (y = b + mx) dont la pente est –k
et l’ordonnée à l’origine [A]0.
EN RÉSUMÉ :
Si on nous propose une série de valeurs expérimentales, pour en déterminer la loi de vitesse
de la réaction :
1) On trace d’abord le graphique de la concentration du réactif en fonction du temps; s’il
en résulte une droite, la réaction est d’ordre zéro.
2) Si c’est une courbe, on construit alors un graphique du logarithme naturel de la
concentration du réactif en fonction du temps. S’il en résulte une droite, la réaction
est d’ordre 1.
3) Si ce n’est pas une droite, il faut poursuivre la recherche dans une autre direction.
Les réactions d’ordre 2
On considère encore une réaction du type A → produits. Donc, la vitesse de réaction est
dA]
v
dt k A 2
proportionnelle au carré de la concentration de A :
On obtient alors une équation qui a la forme d’une droite (y = b + mx). Donc, si on trace un
d A
k A
2
dt
d A
k d t
A 2
34
A d A t t
0
k d t k
d t
A 2
A
0 0
graphique de 1/[A] en fonction du temps et qu’on obtient une droite, la réaction est d’ordre 2
par rapport à A. La pente est égale à k, et l’ordonnée à l’origine est 1/[A]0.
La demi-vie
On peut également exprimer la vitesse d’une réaction par sa demi-vie, dont le symbole est t1/2.
- La demi-vie correspond au laps de temps au bout duquel la concentration d’un réactif
diminue de moitié;
- Si la demi-vie est peu élevée (courte), la réaction est rapide.
Selon la définition, lorsque t est égal à t1/2, [A] est égale à 0,5[A]0.
On peut calculer la valeur de t1/2 à partir des lois de vitesse intégrées :
Pour une réaction d’ordre zéro :
A A 0 kt
A 0
t 1
2
2k
Donc, dans une réaction d’ordre zéro, la demi-vie dépend de la concentration du réactif.
Pour une réaction d’ordre 1 :
A
ln kt
A 0
0 ,5 A 0
ln kt
A 0
1
2
35
Donc, dans une réaction d’ordre 1, la demi-vie est indépendante de la concentration du réactif.
Pour une réaction d’ordre 2 :
On peut également trouver le temps de demi-vie des réactions d’ordre 2 en faisant les
substitutions suivantes :
La demi-vie des réactions d’ordre 2 dépend de la concentration de A, comme dans le cas des
réactions d’ordre zéro.
Exemple de l’utilisation de la demi-vie :
EN RÉSUMÉ :
- Si le graphique de [A] en fonction de t donne une droite, la réaction est d’ordre zéro.
- Si le graphique de ln [A] en fonction de t donne une droite, la réaction est d’ordre 1.
- Si le graphique de 1/[A] en fonction de t donne une droite, la réaction est d’ordre 2.
36
- Certaines réactions ne nécessitent qu’une seule collision
- D’autres en nécessitent plusieurs et produisent des intermédiaires, composés formés au
cours d’une étape et consommés dans une étape subséquente.
Les réactions élémentaires
- Dans une réaction élémentaire, les ordres de réaction sont égaux aux coefficients
stoechiométriques, ce qui n’est généralement pas le cas d’une réaction qui se fait en
plusieurs étapes.
aA + bB → produits
k A B
a b
v
la loi de vitesse s’écrit :
si cette réaction se fait en une seule étape
- La molécularité est le nombre d’espèces impliquées dans une réaction élémentaire.
- Une réaction élémentaire est dite monomoléculaire si elle consiste en la
décomposition spontanée d’une seule molécule ; elle est décrite par une loi de vitesse
d’ordre 1.
- Si elle implique une collision entre 2 espèces, elle est dite bimoléculaire, et est décrite
par une loi de vitesse d’ordre 2.
- Si elle implique une collision entre 3 espèces, elle est dite trimoléculaire, et est
décrite par une loi de vitesse d’ordre 3.
L’étape limitante
- L’étape limitante d’une réaction est la plus lente d’une réaction à plusieurs étapes.
- Elle détermine souvent la vitesse globale de la réaction.
Exemple : supposons que la réaction
2 NO (g) + F2 (g) → 2 ONF (g)
Se produit en deux étapes :
NO + F2 → ONF + F étape lente
NO + F → ONF étape rapide
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Exemple : la décomposition du peroxyde d’hydrogène catalysée par l’ion bromure :
38