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1. L'intelligibilité
L'objectif de l'enseignement est de créer un environnement qui permet à l'apprenant
d'apprendre à s'exprimer intelligemment, car l'apprenant qui s'exprime de façon
intelligible, aura plus de succès dans ses échanges avec les locuteurs natifs: ce qui
augmentera sa confiance.
2. L'autonomie de l'apprenant
Selon Morley, la démarche explicative, permet à l'apprenant à se perfectionner, et
aussi à s'autocorriger. En donnant des explications par exemple d'ordre physiologique
sur les modes d'articulation, rend l'apprenant conscient du genre d'effort musculaire
nécessaire à l'articulation des sons. Des explications accompagnées de diagrammes
servent de guide à sa production.
EXEMPLE
Les voyelles fermées : [i],[y] et[u]
La démarche explicative doit également présenter les moyens par lesquels on
s'approprie les mécanismes de la parole : on peut lui montrer comment chercher la
prononciation des mots dans les dictionnaires, cette activité présuppose une familiarité
avec l'alphabet phonétique international (API).
Les didacticiens (Bourdages, Champagne, Shneiderman, Morley...) voient qu'il faut
limiter les sons, seuls les symboles correspondant aux sons de la langue cible devraient
être considérés. Si l'apprenant éprouve certaines difficultés, on peut avoir recours à
l'auto-évaluation, technique autonomisante qui lui permettra de se perfectionner. Les
activités d'auto-évaluation servent un échange entre l'apprenant et son enseignant. Cet
échange sert à identifier les forces de l'apprenant ainsi que certaines faiblisses à
corriger.
La sélection du contenu
«L'apport des faits phonétiques à la communication, les études en linguistique et en
psycholinguistique mettent en évidence la diversité fonctionnelle des phénomènes
articulatoires et prosodiques [...] La composante phonétique peut contribuer à la
segmentation de discours en énoncés...»1Le choix des faits phonétiques peut se faire
également en fonction du concept d'unité marquée. Cette dernière constitue une
source de difficulté dans l'apprentissage d'une langue. Certains didacticiens proposent
de faire une sélection entre les ressemblances et les différences entre les deux langues,
Geirut estime «qu'il est préférable de commencer l'enseignement de la prononciation
en langue seconde par les différences interlinguales.» 2Aussi, d'autres préfèrent de
commencer par des similitudes.
Pour conclure, il soit préférable de présenter le système phonétique de la langue
étrangère tout en cherchant à identifier les sons qui constituent une source de
difficulté.
1
Champagne-Muzar, 1992b.
2
Geirut, 1985.
3
Champge-Muzar,1998, 44.
Elles se retrouvent toutes dans le dialogue suivant :
■ Le livre de prononciation que tu attendais – avec impatience – est arrivé à la
librairie.
■Tu es sûre, Anna?
■Évidemment!
■Depuis quand ?
■Quelle chance!
■ Vas-y vite !
La partie droite de la figure 1 nous permet d’y voir plus clair en ce qui concerne la
première remarque. Ainsi, la courbe mélodique de l’implication semble porter
effectivement sur la dernière syllabe (donc accentuée) du mot évidemment. Par contre,
la continuation mineure, dans l’exemple si ces œufs est, elle, indiquée par un contour
global portant sur un groupe de mots dont la dernière syllabe du dernier mot est
accentuée.
Fig
ure 2 Les intonations du français les plus fréquents
Ces divers patrons mélodiques sont des indications de courbes mélodiques possibles. Les
phonéticiens s’intéressent beaucoup actuellement à la structure intonative de l’ensemble de
l’énoncé et non plus du seul mot phonétique, un peu comme la grammaire de la phrase a
fait place à la grammaire textuelle. De façon générale, la hiérarchie intonative reflète la
hiérarchie informationnelle du discours. Ainsi, dans une proposition de choix, la
structure de l’intonation est tout à fait symétrique et donne un indice sur la
signification du connecteur, comme dans les énoncés suivants : « La noire ou la blanche ?
», « C’est à vendre ou à louer ? »
Aussi, Régine Llorca étudie le parallèle entre la syntaxe et l’intonation : la symétrie pour le
choix entre deux possibilités, l’enchaînement mélodique pour la cause ou la
conséquence. Elle recommande le travail de ces intonations à tous les niveaux de
l’apprentissage, depuis la sensibilisation à la musique de la langue jusqu’à la maîtrise des
nuances de sens et de structures syntaxiques.
Mot phonétique
Enchaînement
consonantique
d’intonatio
Enchaînem
syllabique
vocalique
Groupes
Structur
Liaisons
niveaux
Quatre
Égalité
syllabe
linguistiques
e de la
ent
Africains x x x x x
Anglophones x x x x x x
Arabophones x x x x x x
Brésiliens x x x x
Cambodgiens x x x x
Chinois x x x x x x
Coréens x x x x x
Danois x x x x x
Finnois x x x x x
Germanophone x x x x x x
s
Grecs x x x x
Hispanophones x x x x x x
Hongrois x x x x x
Iraniens x x x x
Italiens x x x x x x
Japonais x x x x x x
Néerlandophon x x x x x x x
es
Polonais x x x x x x
Portugais x x x x
Roumains x x x x
Russes x x x x x x
Scandinaves x x x x x x x
Turcs x x x x
Vietnamiens x x x x x