Cours Transmission de données

CHAPITRE 4: LES PROTOCOLES DE LIAISON DE DONNEES

La couche liaison de données assure un transit fiable des données sur un canal de
communication. Les données sont fractionnées en trames.

Ainsi, la couche liaison de données s'occupe de :

 l'adressage physique,
 de la topologie du réseau,
 de l'accès au média,
 de la notification des erreurs,
 de la livraison ordonnée des trames
 et du contrôle de flux.

1- Les protocoles asynchrones

La transmission asynchrone est surtout utilisée avec les modems, les protocoles les plus
connus sont :

XON-XOFF : protocole orienté caractère le terminal réactive la ligne quand il est prêt à
émettre, il la désactive quand il n’a plus de données disponibles.

X-MODEM : protocole orienté blocs, les caractères sont regroupés en blocs. Ce protocole du
domaine public met en œuvre des techniques de détection et reprise sur erreurs.

Y-MODEM : protocole orienté blocs, les blocs de données sont suivis de code de correction
d’erreurs. Aucune reprise sur erreur n’est assurée.

Z-MODEM : protocole orienté blocs, il met en œuvre des mécanismes de détection et de

reprise sur erreurs.

Ces protocoles mettent en jeu un nombre de commande (Start ou début, Stop ou fin, ACK ou
accusé de réception, NACK ou non accusé de réception).

2- Les protocoles synchrones :

Plusieurs protocoles utilisent la transmission synchrone, on peut citer les protocoles de couche
liaison de données BSC et HDLC.
3.1-Protocoles basés sur le caractère :

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1960 : BSC (Binary Synchronous Communication)-IBM: tout premier protocole synchrone.

L’horloge du récepteur est maintenue synchronisée même s'il n'y a pas de transmission de
données. L’unité de transmission est le caractère ("orienté" caractère).

Exploitation : point à point & multipoint en semi-duplex

Dans la procédure BSC, le caractère utilisé pour ces fonctions est le caractère SYN
‘‘001010110’’.

Le codage des messages utilisé par BSC repose essentiellement sur le code ASCII à 7 bits ou
le code EBCDIC à 8 bits. La détection des erreurs se fait par vérification de parité pour
l’ASCII, par codes cycliques redondants (CRC : Cyclic Redundancy Check) de 16 bits pour
l’EBCDIC.

3.2- Protocoles basés sur l'élément binaire :

1970 : SDLC (Synchronous Data Link Control)-IBM : l'unité de transmission est la trame.

1976 : HDLC (High Level Data Link Control)-ISO : protocole qui offre un service de
transfert de données fiable et efficace entre deux systèmes adjacents. Ce protocole est basé sur
l'élément binaire ("orienté" bit). Les bits à transmettre se décomposent en trames. Il utilise le
mode connecté.
Utilisé comme protocole de la couche Liaison de données dans les normes X.25 (du CCITT)
en usage dans les réseaux publics de transmission numérique de données (exemple
TRANSPAC).
Exploitation : point à point & multipoint en mode full-duplex.
1980 : HDLC adapté pour l'accès au réseau numérique de données.
LAP-B ("Link Access Procedure-Balanced")
Normalisé : CCITT X25.2 et ISO 7776
1985 : HDLC adapté aux réseaux locaux.
Normalisé : IEEE 802.2 et ISO 8802/2
Autres adaptations :
LAP-X : (X.29, X.32) utilisé dans RNIS
LAP-D : canal D du RNIS (Numéris) - CCITT Q921 ou I441
LAP-F : relai des trames ("Frame Relay") - UIT-T Q931 ou I451
LAPDm : liaison radio GSM

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Protocoles de liaison de données

3- Format général d'une trame HDLC

Une trame HDLC est composée des champs suivants:

Fanion de début Adresse Commande Données Frame Check Sequence fanion de fin

8 bits 8 bits
8 bits 8 bits … 16/32 bits
(01111110) (01111110)

4.1- Le fanion ou drapeau ("flag") :

Lors d'une transmission de données, il faut pouvoir repérer le début et la fin de la séquence
des données transmises. Le fanion délimite donc la trame. Il sert de caractère de
synchronisation et normalement continuellement envoyé en l’absence de trame (silence) de
manière à détecter des interruptions de la ligne.
Un seul drapeau peut être utilisé entre deux trames adjacentes, pour fermer et ouvrir à la fois
deux trames.
Format : Octet formé de 6 bits consécutifs à 1, préfixés et suffixés par un bit à 0.
Notion de transparence
 La transparence binaire est assurée par l'insertion d'un "0" tous les 5 bits à "1".
 Le fanion, représenté par "01111110", est la seule séquence pouvant contenir plus de 5
bits à "1" consécutifs -> technique du bit de bourrage
 Côté émission : si 5 bits consécutifs sont à "1", l'automate insère un "0"
 Côté réception : si 5 bits consécutifs sont à 1, l'automate regarde le bit suivant :
o s'il est à "1", il s'agit du fanion
o s'il est à "0", le "0" est enlevé de la séquence (il a été introduit à l'émission)
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 Il permet la resynchronisation des horloges en interdisant les longues séquences de

bits à 1.

Notion de transparence

4.2- L’adresse
L'adresse est celle du destinataire à qui est envoyée la trame. Cette adresse est utilisée lorsque
la communication est de type multipoint. En communication point-à-point, elle n'est pas
utilisée.
Seulement 2 adresses utilisées normalement (LAP-B)
Identification de la station à laquelle la commande est destinée
commande de l'ETCD vers l'ETTD : @A = 11000000
commande de l'ETTD vers l'ETCD : @B = 10000000
Identification de la station qui émet la réponse à la commande
réponse de l'ETCD vers l'ETTD : @B
réponse de l'ETTD vers l'ETCD : @A
Adresse fictive : 00000000
Adresse de diffusion totale ("broadcast"): 11111111

4.3- Champ de commande

Combinaison de bits qui identifie le type trame. Trois types de trame sont utilisés:
a- Trame I
Elle possède un champ information
Numérotation des trames d’information
Pour éviter qu’une même trame soit reçue deux fois, le protocole de communication numérote
chaque trame d’information.
 Soit k le nombre de bits dans la trame utilisé pour la numérotation.
Alors il ne peut y avoir plus de 2k numéros de trames différents (il faut numéroter modulo 2k).

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 L’émetteur possède un compteur des trames émises N(S) (modulo 2k). Il contient le
numéro de la prochaine trame attendue : si le compteur vaut n alors la prochaine trame
envoyée portera le numéro n. Puis le compteur est incrémenté de 1 (mod 2k).
 Le récepteur possède un compteur des trames reçues N(R) (modulo 2k). Si le compteur
vaut n alors la prochaine trame reçue doit porter le numéro n. Puis R est incrémenté de
1 (modulo 2k).

Le bit P/F-bit de contrôle signifie :

o P(Poll) dans une trame de commande,
o F(Final) dans une trame de réponse
o P : demande de réponse
o F : indication de réponse
b- Trame de Supervision S
Il s’agit d’une supervision séquencée (Sequenced). Elle transporte des commandes ou des
réponses liées au contrôle de flux (RR, RNR), et au contrôle d'erreurs (REJ, SREJ). Le champ
commande comporte le compteur N(R), pas de champ de données :
- Trame RR (Receive Ready): [1 0 0 0 P/F Nr ] le récepteur est prêt à recevoir
accuser réception.
- Trame RNR (Receive Not Ready) : [1 0 1 0 P/F Nr ] utilisée pour indiquer à
l’émetteur distant que le récepteur n’est plus apte à recevoir de nouvelles trames
demander un arrêt temporaire
- Trame REJ (Reject): [1 0 0 1 P/F Nr ] demande de retransmission des trames de
numéro supérieur ou égal à N(R)
- SREJ = Selective Reject [1 0 1 1 P/F Nr ] : demande de retransmission de la trame
numéro N(R)
Les trames de supervision peuvent aussi servir d’acquittement afin de gérer les erreurs de
transmission. Cela nécessite l’utilisation d’un temporisateur.
1
Acquittement : L’émetteur sait que le message a été reçu.
c- Trames non numérotées U

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Il s’agit d’une supervision non séquencée (Unsequenced). Cette trame transporte une
commande ou une réponse de la gestion de la liaison (connexion, déconnexion, anomalies,
réinitialisation, test, identification). Pas de champ de données, pas de compteur.
Commandes :
- Trame SABM (Set Asynchronous Balanced Mode): [ 1 1 1 1 P 1 0 0 ] demande de
connexion (mode normal).
- Trame SABME (Set Asynchronous Balanced Mode Extended): Identique à SABM en
mode étendu (compteur sur 7 bits)
- Trame DISC (Disconnect) : [1 1 1 1 P 0 1 0 ] déconnexion.
Réponses :
- Trame UA (Unnumbered Acknowledgement) : [ 1 1 0 0 F 1 1 0 ] sert d’acquittement
aux trames U.
- Trame FRMR (FRaMe Reject) : [ 1 1 1 1 F 0 1 1 ] : rejet de trame: redemande
l’initialisation de la ligne à la suite d’une erreur sans reprise possible. Elle peut être
aussi un rejet de commande en mode LAP-B définit par le X25.
- Trame DM (Disconnect Mode) : [ 1 1 1 1 F 0 0 0 ] : le terminal est déconnecté.
- Trame CMDR : commande rejetée est une réponse utilisée par une station secondaire.
Elle est utilisée en mode LAP définit par le X25.

Les bits du champ de commande sont écrits dans l'ordre dans lequel ils sont envoyés sur la
couche physique, c’est-à-dire le bit de poids faible en premier et le bit de poids fort en dernier.

4.4- Frame Check Sequence (FCS)

Le protocole doit permettre de détecter la présence ou l’absence d’erreur et de demander le
renvoi de l’information si une erreur est détectée. Il est codé habituellement sur 16 bits. Il

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correspond au CRC (Cyclic Redundancy Check) calculé sur les champs (adresse + commande
+ données).
Il constitué du reste de la division polynomiale des N bits de la trame par un polynôme «
générateur » normalisé de degré 16.

4.5- Contrôle de flux

Plusieurs variantes de contrôle de flux :

4.5.1- Protocole de type « envoyer et attendre »(Send and Wait)

 Les données ne circulent que dans un sens
 Une seule trame est envoyée à la fois
 Le récepteur informe l’émetteur de son état par un acquittement

4.5.2- Protocole avec fenêtre d’anticipation (Sliding Window)

 Les données circulent dans les deux sens
 Plusieurs trames sont envoyés à la fois
 Liste des numéros de séquence

L’émetteur doit attendre de recevoir un RR avant de pouvoir réémettre. Afin d’augmenter

l’efficacité du dialogue, on utilise la notion d’anticipation :

Autoriser l’émetteur à envoyer plusieurs trames successivement sans avoir reçu de RR.

Si la numérotation des trames se fait modulo k, le nombre de trames r pouvant être émises
sans RR doit être inférieur à k − 1. Ce nombre r est appelé fenêtre d’anticipation.
Puisque plusieurs trames peuvent être émises successivement, il faut en cas d’erreur que la
trame de supervision RR explicite quelles trames ont été correctement reçues. ⇒ il faut donc
numéroter les trames RR.

Exemple : Si l’émetteur a émis les trames I3, I4, I5 et I6 puis qu’il reçoit la trame RR5, alors
les trames I3 et I4 ont bien été reçues.

4- Calcul du temps de transmission

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Soient :

D : le débit binaire

d: la distance entre les stations A et B

V : la vitesse de propagation d’un signal dans la voie reliant A et B

L : longueur de la trame

L’ : longueur de l’acquittement

Te : temps d’émission de la trame=L/D

Tp : temps de propagation aller de la trame=d/V

T’e : temps d’émission de l’acquittement=L’/D

T’p : temps de propagation retour de l’ACK=Tp=d/V

Texec : temps de traitement des données=négligeable

T : temps de transmission total=Te+2Tp+T’e

5- Taux d’erreur sur un canal

Les perturbations et les imperfections des supports de transmission déforment des signaux
transmis erreurs sur les données binaires reçues (0 au lieu de 1 ou vice-versa).

Taux d’erreur=nombre des bits erronés/nombre de bits émis

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10-9 pour les réseaux locaux

10-5 pour le RTC

Taux élevé pour la téléphonie sans fil

6- Les protocoles SLIP et PPP

Ils sont des protocoles de la couche liaison de données pour les réseaux internet.

o SLIP (Serial Line Internet Protocol): protocol asynchrone orienté caractère.

o PPP (Point to Point Protocol):liaison point à point synchrones ou asynchrones.

Ils sont utilisés pour assurer des connexions IP sur des liaisons séries.

o Des connexions à internet par modem,

o Des connexions point à point entre deux ordinateurs directement connectés l’un à
l’autre (pas besoin de carte Ethernet).

La structure de la trame PPP est :

La trame PPP comporte 8 octets de service :

Fanion 2 octets
Adresse1 octet
Contrôle 1 octet

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