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Pâte de verre

Sars-Poteries 2006
SOMMAIRE

1. Objectif du stage. 3
2. Animateurs et lieu. 3
3. Modèle. 3
4. Moule en plâtre ordinaire. 3
5. Moules souples. 4
5.1. Alginate. 4
5.2. Gel flex. 5
5.3. Rhodorsil. 5
5.4. Silicone. 5
6. Modèle intermédiaire. 5
6.1. Modèle en cire. 5
6.2. Modèle en paraffine. 6
7. Moule à chape. 6
8. Moule en plâtre réfractaire. 7
8.1. Moule courant. 7
8.2. Moule pour pièce unique. 7
8.3. Moule pour pièce creuse. 8
8.4. Particularités de mise en œuvre. 8
8.5. Préparation du plâtre réfractaire. 8
8.6. Différents mélanges. 8
9. Moule en sable. 9
10. Décirage. 9
11. Fusion. 9
11.1. Quantité de verre. 10
11.2. Grosseur des morceaux de verre. 10
11.3. Enfournement. 10
11.4. Programmation du cycle de température. 10
12. Démoulage, façonnage. 11
13. Quelques compléments sur le verre. 11
14. Quelques réalisations. 12

ANNEXES
Figures. 13
Photos. 18

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J.F. Bourgeois Le 16/01/08

Recueil de notes prises lors du stage « Pâte


de verre », du 29 août au 7 septembre 2006 à
l’atelier du musée du verre de Sars-Poteries.

1. Objectif du stage :

L’objectif est de se former à la technique de moulage du verre dans des moules en plâtre
disposés à l’intérieur d’un four. Le verre en morceaux est placé au-dessus du moule et va le
remplir en s’écoulant par fusion. Après refroidissement, le moule est détruit pour récupérer la
pièce. Cette technique nécessite la maîtrise de plusieurs matériaux comme le plâtre, la cire, la
paraffine, l’argile, l’élastomère etc. Le contrôle du profil thermique à l’intérieur du four est
également d’une grande importance.

2. Animateurs et lieu :

Le stage est animé par Michèle Perozeni, assistée par Julie Six, artistes verriers. Le stage
s’est déroulé à l’atelier du verre situé Impasse Pasteur, 59216 Sars-Poteries, tel :
(0033)03.27.59.35.01.

3. Modèle :

Plusieurs étapes sont nécessaires à la fabrication du moule en plâtre réfractaire final :


modèle, moule intermédiaire, modèle intermédiaire, moule final. Chacune des étapes est
détaillée dans les paragraphes suivants.
Le modèle (fig. 1) (photos 1 et 8) qui représente la pièce finale à réaliser en verre doit être
fabriqué dans un matériau rigide : en carton, polystyrène expansé ou extrudé (styrodur), bois,
terre cuite, terre congelée…

4. Moule en plâtre ordinaire :

Ce moule intermédiaire est réutilisable et sert à réaliser le modèle intermédiaire qui sera
détruit lors de la fabrication du moule en réfractaire.

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Il s’agit de fabriquer un moule en plâtre en une ou plusieurs parties selon la forme du modèle.
Les différentes parties du moule sont nécessaires pour éviter les contre dépouilles. Prenons
l’exemple d’un moule en deux parties.
Dans un premier temps, un coffrage en bois (mélaminé de préférence, pour faciliter le
démontage) est construit autour du modèle. L’assemblage peut se faire à l’aide de clous ou de
serre-joints (fig. 3 et 4). L’étanchéité est assurée par un cordon d’argile ou de Rubson en
cartouche ou de la colle bâton appliquée au pistolet.
Dans un deuxième temps, enduire le modèle de vaseline pour faciliter le démoulage (à l’air
comprimé par exemple) et le disposer à mi-hauteur du coffrage que l’on remplit d’argile
jusqu’au plan de joint (fig. 2)(photo2). Couler ensuite le plâtre jusqu’en haut du coffrage, ce
qui va constituer la première partie du moule.
Dans un troisième temps, la première partie est démoulée et placée au fond du coffrage avec
le modèle. Deux plots de centrage en forme de demi sphère y sont aménagés (fig. 6)(photo 3).
Enduire le plan de joint avec un mélange de savon et graisse de vaseline (ou graisse de
vaseline mélangée à de l’huile de paraffine ou de vaseline) pour que les deux parties
n’adhèrent pas entre elles. La deuxième partie est ensuite coulée (fig. 5). Après la prise du
plâtre, l’ensemble est décoffré, les deux parties du moule séparées et le modèle retiré
(photo 4).
Gâchage du plâtre :
On utilise du plâtre ordinaire tel que le Molda 3 normal. Effectuer les opérations comme
suit :
a. calculer le volume à couler.
b. préparer 2/3 de ce volume en eau dans un seau.
c. saupoudrer du plâtre uniformément en surface jusqu’à saturation de l’eau (le plâtre affleure
à la surface, ainsi le volume de plâtre est égal au volume d’eau).
d. attendre quelques minutes puis remuer au fond du seau à la main pour avoir une
consistance crémeuse (pâte à crêpes) et faire remonter les bulles. La prise du plâtre sera ainsi
plus lente.
e. couler d’un seul tenant et attendre la prise complète avant de démouler.

Pour le plâtre réfractaire, la procédure est la même.

5. Moules souples (photo 9):

Ce sont des moules en élastomère d’origine végétale (alginate) ou synthétique (Gelflex,


Rhodorsil). Ces moules acceptent des formes complexes et certaines contre dépouilles.
Comme les moules en plâtre ordinaire, ils sont réutilisables et servent à réaliser le modèle
intermédiaire en cire ou en paraffine qui sera reproduit autant de fois que l’on veut. Comme le
plâtre, ils se coulent autour du modèle en une seule fois. Après la prise, le modèle est dégagé
en découpant le moule au cutter (en zigzag pour le centrage) en une ou plusieurs parties selon
la complexité de la forme de l’empreinte (photo 9). Le moule peut également être coulé en
deux parties en ménageant des plots de centrage le long du plan de joint (photo 18).

Mise en œuvre des différents matériaux :

5.1. Alginate :
Matière produite à partir d’extrait d’algue. C’est une poudre dans laquelle de l’eau est
ajoutée dans la proportion de 1/3 d’alginate pour 2/3 d’eau en volume. Ensuite malaxer. La
prise se fait en 4 à 15 minutes selon la quantité d’eau. Il faut conserver le moule dans l’eau

4
pour éviter sa dessiccation. Elle ne se conserve que quelques jours. Pour une consistance plus
épaisse, mélanger 50% d’eau à 50% d’alginate en volume. S’il manque de l’alginate, on peut
compléter par du plâtre ordinaire. Elle est compatible et non toxique avec la peau. Pour cette
raison, le visage peut être moulé.

5.2. Gel flex :


Matière synthétique dont il existe deux sortes. Une, cher, pour l’obtention de détails fins et
l’autre plus ordinaire. Elle se chauffe au micro-onde pour la rendre liquide, elle peut se
réutiliser en la refondant.

5.3. Rhodorsil :
Matière à deux composants, la base (RTV 3428 A conditionnée en 5kg) et le durcisseur ou
catalyseur (ESSIL T.S.A. à rajouter dans la proportion de 3%). Elle existe en blanc, rose ou
bleu. Le rose se garde plus longtemps que le bleu. Elle peut s’appliquer à la spatule en
plusieurs couches tant qu’elle n’est pas prise. La première couche peut être appliquée au
pinceau. Pour lisser, mouiller la spatule au savon ou utiliser une pomme de terre. La prise
complète se fait en 24h. Pour moins de 3% de catalyseur, la prise est lente et pour plus de 3%,
la prise est trop rapide ce qui rend l’élastomère cassant (à 4%, on dispose d’environ 15
minutes pour mélanger et mettre en œuvre). Le surplus de matière peut servir à couler des
plaques support pour des cales de ponçage par exemple.

5.4. Silicone :
Elastomère bas de gamme (~3,50 Euros la cartouche). Appliquer une 1ère couche, attendre la
polymérisation. Appliquer une 2ème couche avec de la gaze comme armature. Graisser
légèrement le modèle à la vaseline.

6. Modèle intermédiaire :

Ce modèle est une reproduction du modèle initial que l’on garde comme référence. Le
modèle intermédiaire sert à réaliser le moule en plâtre réfractaire. Ce modèle sera détruit par
fusion pour laisser place à l’empreinte dans le moule (d’où l’expression moule à la cire
perdue).
Réalisation :
Le modèle intermédiaire est moulé dans le moule en plâtre ordinaire ou dans le moule en
élastomère (voir § 3.2. ; 3.3. et 3.5.) (photos 5, 6 et 9). Il peut être en cire ou en paraffine.

6.1. Modèle en cire (photo 6):


La cire est chauffée dans un récipient jusqu’à la fusion complète (température de fusion :
50°C), puis est versée dans le moule préalablement saturé d’eau par trempage. Ne pas couler
la cire trop chaude pour éviter les microbulles, un léger voile doit se figer sur le bord du
récipient.
Quand la cire est très épaisse, le moule en plâtre réfractaire (s’il est fermé) peut casser au
moment du décirage par dilatation de la cire. Pour éviter ce problème, la cire, après moulage,
est évidée au centre pour permettre sa libre dilation vers l’intérieur. Autre solution, pour un
moule en plâtre ordinaire ouvert, la cire est coulée jusqu’en haut du moule. Quand la cire a
figé sur une épaisseur d’environ un à deux centimètres le long des parois du moule, le surplus
encore liquide est vidé. Après démoulage, le modèle encore chaud peut être travaillé. S’il est
froid, il peut se retravailler dans l’eau chaude.

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6.2. Modèle en paraffine (photo 5):
Comme la cire, la paraffine est chauffée (température de fusion : 50°C) avant d’être versée
dans le moule. Après démoulage, la paraffine encore molle peut être travaillée. Il faut ensuite
la refroidir dans l’eau, sinon elle continue à se déformer.

7. Moule à chape :

L’objectif ici est de réaliser un moule en élastomère et sa chape en plâtre ordinaire destinés à
reproduire autant de fois que l’on veut, un modèle en cire ou en paraffine, dans notre cas une
grenouille. Modèle intermédiaire qui servira à réaliser le moule final en plâtre réfractaire.

Description des différentes étapes :


- On dispose d’un modèle original (fig. 15) en terre séchée mais non cuite auquel on
ajoute des pieds en argile ou en cire qui marquent l’emplacement ultérieur des trous de
coulées. Remplir éventuellement les vides avec de l’argile ou de la cire.
- Commencer par confectionner une base en argile avec rebord sur laquelle est posé le
modèle à reproduire. Couler du plâtre ordinaire jusqu’à mi auteur des pieds, puis
préparer des bandes d’argile d’environ 5mm d’épaisseur pour réaliser une chape qui
va recouvrir entièrement le modèle (fig. 17 et 16).
- Au sommet de la chape, placer un noyau d’argile qui marque l’emplacement du trou
de coulée de l’élastomère. Placer également des clinquants de séparation (3 ou 4 dans
notre cas) des plans de joints de la chape ultérieure en plâtre (fig. 18) en réalisant des
encoches de centrage éventuelles (fig. 19). Quelques tétons d’argile, en relief peuvent
être appliqués pour permettre un bon positionnement du moule en élastomère dans la
chape en plâtre.
- Badigeonner les plans de joints (clinquants et embase) de savon noir mou pour éviter
que les différentes parties ne collent entre elles. On peut également pour éviter que le
plâtre frais colle sur du plâtre sec ou sur de l’argile, appliquer de la graisse de vaseline
mélangée à de l’huile de paraffine ou de vaseline. Préparer du plâtre de consistance
crémeuse et recouvrir à la main ou à la spatule et par couches successives la chape en
argile (fig. 19). Le plâtre peut être armé de chanvre ou autre matériau de renforcement.
Le clinquant peut être remplacé par des fils métalliques sur lesquels on tire quand le
plâtre est presque pris, en réalisant une ligne non rectiligne pour assurer le centrage
des parties (fig. 22).
- Après 24h, enlever la base d’argile, les 4 parties de la chape en plâtre, la chape
d’argile, éventuellement les parties en argile ou en cire qui remplissent les vides. Il
reste le modèle sur son embase en plâtre (fig. 20).
- Replacer la chape de plâtre sur le modèle, appliquer de l’argile sur les joints pour
assurer l’étanchéité (certains joints peuvent être non étanches pour laisser passer l’air).
Couler l’élastomère (fig. 21).
- Après la prise, enlever la chape et l’embase de plâtre (décoller le moule à la
soufflette), découper l’élastomère en zigzag jusqu’au modèle en argile pour pouvoir
l’extraire facilement. Replacer le moule en élastomère dans la chape et fermer avec
l’embase.
- Verser la cire ou la paraffine liquide par les pieds qui servent de canaux de coulée.

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Exemple du baigneur :
Ici le modèle original est un baigneur en matière plastique (photo 17).
Le moule en élastomère et la chape en plâtre sont réalisés en deux parties suivant le plan de
joint du modèle. Description des étapes :
- Recouvrir le modèle d’une chape d’argile jusqu’au plan de joint (photo 13).
- Couler la 1ère demi chape de plâtre (photo 14).
- Préparation pour la 2ème partie du moule (photo 15).
- Recouvrir le modèle de la 2ème demi chape d’argile (photo 16).
- Couler la 2ème chape de plâtre.
- Préparation pour couler la 1ère partie du moule élastomère (photo 17).
- Coulage du 1er demi moule élastomère. Vue du moule plâtre ouvert, demi chape
d’argile enlevée (photo 18).
- Préparation avant de couler le 2ème demi moule élastomère (photos 19 et 21).
- Coulage de l’élastomère (photo 20).
- Après cette dernière opération, le moule complet est prêt pour couler les modèles en
cire ou en paraffine. Moule ouvert (photo 22).

8. Moule en plâtre réfractaire :


8.1. Moule courant :
Le moule en plâtre réfractaire sert à mouler la pièce finale par fusion du verre à l’intérieur du
four. Après refroidissement, il sera détruit pour libérer la pièce.
Commencer par construire un coffrage en bois autour du modèle intermédiaire avec sa
réserve (fig. 7) (photos 7 et 11). La réserve est destinée à contenir le verre qui en fondant
remplira par gravité, l’empreinte du moule. Son volume doit être suffisant pour contenir le
verre de la pièce plus 10%. La réserve peut être en polystyrène ou en argile qui s’enlèvera
aisément après la prise du plâtre car le volume est ouvert (enlèvement par grattage et à la
soufflette pour décoller les morceaux).
Le modèle et sa réserve doivent être maintenus au fond du coffrage pour ne pas bouger
pendant la coulée du plâtre.
Pour des pièces de forme complexe, des évents et des trous de coulées supplémentaires sont
aménagés pour assurer un bon remplissage en verre du moule (fig. 9). Les pics en bois sont
recouverts par trempage dans la cire ou la paraffine afin d’être enlevés facilement lors du
décirage (photo 10).

8.2. Moule pour pièce unique :


Pour la fabrication d’une pièce unique, opérer de la façon suivante :
- Faire le modèle en terre avec la réserve.
- Couler le plâtre réfractaire autour du modèle en couches successives armées par du
grillage et de façon à avoir une épaisseur la plus constante possible (meilleure
diffusion de la chaleur). Si besoin, découper le moule en plusieurs parties pour pouvoir
enlever la terre.
- Retirer la terre et rassembler les parties, éventuellement les cercler avec du fil de fer et
recouvrir de plâtre.
- Mettre le verre dans la réserve et enfourner.
- Après refroidissement, casser le moule pour dégager la pièce.

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8.3. Moule pour pièce creuse :
Pour l’obtention de pièces creuses, la procédure peut être la suivante :
- Placer le modèle en paraffine ou autre matériau dur dans un coffrage en bois et dans
lequel est coulé un élastomère de façon à obtenir un moule en creux (fig. 11).
- Couler du plâtre réfractaire dans cette forme en creux (fig. 12).
- Coller le modèle obtenu sur une embase de même nature avant sa prise complète et,
dans un coffrage entourant le modèle, couler du plâtre réfractaire (fig. 13).
- Après décoffrage, le moule obtenu est prêt à être rempli de verre (fig. 14).

8.4. Particularités de mise en œuvre :


Pour un moule réalisé sans coffrage, renforcer une première couche avec du grillage à poule,
appliquer une deuxième couche avec un mélange d’hydracat et chamotte. La semelle du
moule doit être bien plate.
Le vieux plâtre peut être broyé dans une bétonnière avec des cailloux pendant ½ h. Ensuite
tamiser avec un tamis de maille 04 (tamis à farine).
Quand un moule comporte un noyau, le réaliser en plâtre de moulage (qui prend plus vite). Il
ne doit pas être trop dur pour pouvoir l’enlever et pour que sa dilatation ne casse pas le verre.
Si un moule est fendu à l’enfournement, boucher les fentes avec de la fibre en nappe humide.
Cercler avec du fil de fer (et non du cuivre).
Pendant la coulée, s’assurer qu’il n’y a pas de poches d’air sous le modèle, passer la main
dans les creux dans le plâtre liquide.
Pour fabriquer un moule rapidement, couler un bloc parallélépipédique et le creuser encore
frais ou plonger une forme dedans avant la prise du plâtre. La forme doit pouvoir être retirée
après la prise du plâtre.

8.5. Préparation du plâtre réfractaire :


La mise en oeuvre est la même que pour le plâtre ordinaire, seule la composition change.
Plâtres prêts à l’emploi :
- Molda dur : plâtre fin à mélanger à 50% de silice (~18 Euros/sac).
- Prescia : s’utilise avec 30% de chamotte.
- UCPU : proportions de gâchage : 1/3 d’eau, 2/3 de plâtre (~50 Euros/sac).
Adresse : 3 rue d’Amiens 93382 Pierrefite.
- Hydracat : plusieurs finesses et nuances sont disponibles : 000, 001, 002. (~1,50
Euros/kg).
Il tient jusqu’à 900°C, au-delà il risque de fissurer.
L’hydracat 2980 tient à 960°C).
Autre nuance, L’hydracat Crist.

8.6. Différents mélanges :


Différents mélanges sont possibles pour diminuer le coût du moule :

a. plâtre réfractaire,
chamotte,
fibre de verre hachée.

b. plâtre réfractaire,
sable,
chamotte,
vermiculite.

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c. 1/3 de plâtre réfractaire,
1/3 de vieux plâtre cuit (ou chamotte fine),
1/3 de silice, talc.

d. plâtre réfractaire,
silice,
sable,
fibre de verre,
kaolin.

e. 50% de plâtre réfractaire cuit (ou 70%),


50% d’hydracat neuf (ou 30%).

f. 1 part de plâtre hydracat neuf,


3 parts de plâtre réfractaire cuit.

9. Moule en sable :

Pour des pièces de forme simple, il est possible de fabriquer directement un moule en sable
(fig. 23).
- Utiliser un bac en inox ordinaire ou en acier réfractaire (pour une plus grande
longévité).
- Préparer un mélange de sable fin (sable de rivière, olivine…) et de bentonite (5%)
humidifié.
- Réaliser l’empreinte dans le sable avec un modèle ou à la main, ne pas oublier la
réserve, ou prévoir un pot de fleur et un trou de coulée.
- Pour fabriquer un noyau éventuel, faire un mélange de sable (50%) + bentonite (50%)
+ eau. Pour une meilleure tenue à la coulée, le noyau doit être durci par cuisson ½ h à
200 °C.
- Remplir l’empreinte de morceaux de verre ou de fritte et enfourner.

10. Décirage :

Cette opération consiste à vider à la vapeur le moule réfractaire, de la cire ou de la paraffine


qu’il contient. Attendre 24h pour que le plâtre soit suffisamment dur avant de décirer.
Les parties en argile, en bois ou en polystyrène sont d’abord enlevées. Le moule est retourné
sur des cales et de la vapeur issue d’une cocotte minute est introduite dans l’empreinte à l’aide
d’un tuyau souple. La cire ou la paraffine sont récupérées dans un bac pour une utilisation
ultérieure.
La fig. 10 donne un exemple de moule prêt à l’emploi après décirage. On y distingue des
évents et nourrices qui permettent un bon remplissage du moule en évitant les poches d’air.

11. Fusion :
Le moule est prêt. Il faut maintenant préparer la quantité de verre nécessaire, enfourner
et programmer le cycle de température.

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11.1. Quantité de verre :
Pour déterminer la quantité de verre, plusieurs solutions :

a. placer le modèle dans une bassine d’eau puis remplacer le modèle par du verre de façon à
retrouver le même niveau plus 10% (fig. 8).

b. peser le modèle en paraffine ou en cire (matériaux de densité proche : 0,8), de poids P.


Les poids sont en kilogrammes.
Pour le verre de Bacarat, son poids sera : P x 3,3 majoré de 10%.
Pour le verre de St Louis (cristal à 24% de plomb), son poids sera :
P x 3,8 majoré de 10%.
c. remplir d’eau le moule réfractaire puis peser cette dernière, de poids E.
Pour le verre de Bacarat, son poids sera : E x 3,3 x 0,8 majoré de 10%.

d. calculer le volume du modèle en litres : V.


Pour le verre de Bacarat, son poids sera : V x 3,3 x 0,8 majoré de 10%.

11.2. Grosseur des morceaux de verre :


Leur taille dépend du résultat attendu. Plus les morceaux seront gros et plus le verre sera
transparent après fusion. Pour un verre opaque utiliser de la fritte, du calcin ou du groisil.
La fritte s’obtient à partir de morceaux de verre chauffés puis plongés dans l’eau froide et
pilés. Le verre chauffé à 500°C donne une fritte plus fine qu’à 300°C.
Le calcin et le groisil s’obtiennent en coulant le verre chaud dans l’eau froide.

11.3. Enfournement (photos 23, 24 et 25) :


Placer le verre dans la réserve qui fait partie du moule ou qui peut être extérieure et
constituée par un pot de fleur en terre cuite troué à sa base et placé sur des cales au dessus du
trou de coulée du moule. Le pot peut être potayé pour éviter l’adhérence du verre sur la paroi.
Afin de protéger le four d’une fuite de verre éventuelle, les moules sont placés sur des plaques
d’enfournement recouvertes de sable, de silice, de kaolin calciné, de fibre céramique ou de
plâtre.
Le moule peut être sec ou humide. Sec, le verre adhère plus aux parois. Pour un meilleur état
de surface, projeter du graphite en bombe sur l’empreinte.

11.4. Programmation du cycle de température :


Le cycle dépend de la nature du verre. Il faut considérer plusieurs points (fig. 25) :
Monter lentement à 150°C pour le séchage du moule (pour les gros moules d’environ 50kg,
monter en 12h + 12h de palier).
Ouvrir la cheminée jusqu’à 300°C (voire 600°C) et tester avec un miroir ou une vitre s’il sort
encore de l’humidité avant de refermer.
Au cours de la montée en température les molécules commencent à se désolidariser vers
400°C, c’est la température de contrainte (par ex 445°C pour le verre de Bacarat).
Puis la température de recuisson est atteinte où les molécules sont entièrement libérées (par ex
470°C), il n’y a plus de tension dans le verre (important à la descente).
Au dessus on peut monter rapidement jusqu’au point de ramollissement (par ex 664°C),
température à laquelle on peut rester aussi longtemps qu’on veut. Le verre ne pénètre pas dans
le plâtre, donc pas de détails mais le verre reste brillant.

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Ensuite monter à la température où le verre est complètement liquide (par ex 860°C). Le four
peut être ouvert pour voir si le moule n’est pas cassé. Si la réserve n’est pas vide, laisser le
four à haute température plus longtemps. Du verre peut être rajouté éventuellement dans la
réserve vers 700-750°C, la pression est ainsi augmentée pour un meilleur remplissage du
moule.
Puis descendre en température, lentement jusqu’à 700°C pour éviter la rétorsion (défaut qui se
manifeste par un retrait du verre à la surface de la pièce).
On peut descendre éventuellement plus rapidement entre 700 et 600°C.
Autour de 600°C (par ex de 664 à 470°C), descendre doucement (1°C/h) pour laisser le temps
aux molécules de se positionner sans contraintes.
Descendre également lentement entre 470 et 445°C par exemple, voire plus bas (par ex
370°C) car il n’y a plus de risque de dévitrification.

12. Démoulage, façonnage :


Sortir les moules quand la température chute en dessous de 40°C.
En ouvrant le four à froid, la réserve doit présenter un creux dû au retrait (2%) sinon ce
dernier est pris dans la pièce qui présente un défaut de rétorsion.
Faire des rainures à la scie à plâtre et casser le moule avec un maillet en caoutchouc et un
burin en bois (photo 12).
Si la pièce contient un noyau, attendre 24h avant de l’enlever, ne pas mettre d’eau car le plâtre
gonfle et brise le verre.
Les traces de plâtre peuvent être enlevées avec du gel nettoyant pour WC.

Il est nécessaire ensuite de façonner la pièce et notamment de supprimer la masselotte de


verre restée dans le trou de coulée. Elle peut être tronçonnée avec une disqueuse pneumatique
équipée d’un disque diamant de 25cm de diamètre.
Le polissage peut s’effectuer avec une ponceuse orbitale pneumatique Flex à eau qui peut être
équipée de plateaux de grains différents.
Pour un polissage au plateau circulaire, utiliser de la poudre à polir (Carborundum) ou se
procurer de la poudre à polir le marbre (et non le granit) chez un marbrier. Laisser dépasser
d’1/3 la pièce en la déplaçant alternativement (fig. 24). Le léger bombé du plateau dû à
l’usure n’est pas rédhibitoire. Il améliore l’aspect visuel de la pièce.
Le polissage peut se faire à la bande.
La finition s’effectue sur un disque de liège ou de feutrine sur lequel est déposé de la poudre
de cérium.

13. Quelques compléments sur le verre :


Le verre est composé de 3 matériaux de base :
- silice (cristalline)
- feldspath (fondant)
- chaux (cristalline)
L’ensemble une fois fondu constitue un matériau amorphe.
Dans l’antiquité, la vraie pâte de verre consistait à mélanger les 3 composants dans le moule,
ce qui donnait un verre opaque. Aujourd’hui, le verre est affiné pour lui donner plus de
transparence.
Il existe du verre dur (Pyrex),
du verre tendre (vitre, bouteille),
du verre plus tendre (optique).

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Pour la pâte de verre n’importe quel type peut être utilisé mais certains sont plus adaptés :
- Bacarat : atteindre 930°C pendant 6h minimum.
- CV36 de Corning : 743°C.
- Verre de Saint Just.
- Verre de Saint Louis : cristal à 24% de plomb.
- Verre float ou verre à vitre : il permet de jouer sur la dévitrification.
- Verre à bouteille : 800 à 1000°C.

Quand seule la température de recuisson est connue rajouter 100°C pour la température de
ramollissement et retrancher 100°C pour la température de contrainte.
La peau du verre (son aspect) dépend de la température atteinte dans le four. Plus la
température est élevée, plus la peau sera marquée car le verre rentre plus facilement dans les
microtrous du plâtre. Les parties qui ne touchent pas le moule restent brillantes.

Trois causes possibles sont à l’origine d’une pièce cassée à la sortie du four :
- Incompatibilité entre verres.
- Choc thermique.
- Température de palier de recuisson non respectée (tensions dans le verre qui peuvent
être détectées à la lumière polarisante). Dans ce cas il est possible de recuire.

16. Quelques réalisations :

Photo 26 :
Série de trois pièces obtenues à partir du modèle de la figure 1, photo 1. Les modèles en cire
ou en paraffine sont coupés en deux et plus ou moins déformés à la main (photo 7) avant de
couler les moules en plâtre réfractaire. Le verre utilisé est un cristal de Bacarat.

Photo 27 :
Pavé de verre obtenu à partir d’un modèle en polystyrène autour duquel est coulé le plâtre
réfractaire. Le modèle est ensuite enlevé et remplacé par des morceaux de verre. Dans ce cas,
la réserve n’est pas nécessaire car le moule est ouvert.

Photo 28 :
Main en verre. La main à reproduire est trempée directement dans un élastomère encore
liquide (par exemple de l’alginate). Le modèle en cire est ensuite coulé dans le moule
élastomère. Puis le moule en plâtre réfractaire est réalisé avec la réserve.

Photo 29 :
Demi boules sur pied. Elles sont obtenues à partir d’un modèle en paraffine. L’opacité du
verre est due à la petite taille des morceaux utilisés.

Photo 30 :
Baigneurs en verre obtenus à partir du modèle de la photo 17. Un moule à chape en deux
parties est fabriqué. Les étapes de sa réalisation sont décrites dans le paragraphe 7, illustrées
par les photos 13 à 22.

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Photo 1 Photo 2

Photo 3 Photo 4

Photo 5 Photo 6

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Photo 7 Photo 8

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Photo 13 Photo 14

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Photo 19 Photo 20

Photo 21 Photo 22

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Photo 25 Photo 26

Photo 27 Photo 28

Photo 29 Photo 30

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