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Étude de cas 

: Violences et crimes du Japon durant la 2nd


guerre mondiale
Introduction
On parle souvent des massacres et des génocides de l’Allemagne Nazie du 3 e Reich durant la
2nd Guerre mondiale. Mais la Seconde Guerre mondiale a également fait rage en Asie. Les
crimes des Japonais, poursuivant leur politique expansionniste, peuvent être comparés à
ceux de la Wermacht. Pillant les pays qu’ils conquièrent, ils massacrent la population et
réduisent en esclavage des millions de personnes. Considérant notamment les Chinois
comme des sous-hommes, les Japonais se rendent coupables de violences extrêmes et de
crimes de masse dans toute l’Asie pacifique (principalement en Chine, en Corée et en
Thaïlande), par l’assassinat d’environ 30 millions de personnes, pour la majorité des civils.

Contexte
Depuis le 17e siècle le Japon est refermé sur lui-même et communique peu avec l'extérieur.
Le gouvernement japonais de l'époque percevait assez mal la venue des étrangers
notamment les missionnaires européens qui cherchaient à diffuser le christianisme. Mais au
19e siècle le pays va devenir la proie des puissances étrangères qui souhaitent réouvrir les
frontières du pays, exploiter ses ressources et établir des relations commerciales. Le
gouvernement japonais, appelé aussi « Shogunat » est donc affaibli. C'est alors qu'un jeune
prince du nom de Mutsuhito appelé par la suite l'Empereur Meiji, prends le pouvoir en 1868.
Son but, est alors de restaurer la puissance du Japon et de moderniser le pays pour éviter
que celui-ci tombe au moment des puissances étrangères comme ça a été le cas pour la
Chine au 19e siècle. Dans le même temps, le nationalisme et l’hostilité des japonais envers
les étrangers se développe. Cependant, le Japon est une île montagneuse, avec très peu de
ressources naturelles exploitables nécessaires à son développement industriel : pas de
charbon, pas de pétrole, pas de caoutchouc. Le besoin du pays en espace et en ressource va
alors le mener à la mise en place d’une politique expansionniste.

En 1894 le Japon mène une 1ère guerre contre la Chine, qui lui permet de s'emparer de
Taïwan et de Liaodong. En 1904, les japonais écrasent la Marine impériale russe à Port-
Arthur, et étend alors son influence en annexant une partie de l'île de Sakhaline, une
possession russe. En 1910, le Japon s'empare de la Corée. Par ailleurs, les japonais vont être
durement frappés par la crise économique de 1929, ce qui va les conforter dans leur
politique d’expansion agressive, de par leur volonté de dépendre le moins possible du bloc
occidental. En conséquent, le Japon va, au cours du XXe siècle, devenir de plus en plus
belliqueux envers les territoires qui lui sont voisins. Dès lors, en 1931 les japonais
envahissent la Mandchourie une grande province chinoise au nord la Russie, faisant parti de
l’URSS depuis 1917. En juillet 1941, États-Unis mettent en place un embargo contre le Japon
sur des produits stratégiques tels que le pétrole afin de faire pression sur le pays. En réaction
à ces mesures économiques, les japonais décident de réagir : c'est la fameuse attaque de
Pearl Harbor le 7 décembre 1941. Au cours de cette bataille, une grande partie de la flotte
américaine sera détruite. D’autre part, durant de l’année 1941, le Japon va conquérir une
grande partie de l'Asie de l'Est et du Sud jusqu'aux portes de l'Australie.
La violence et les crimes de guerre opérés par les japonais durant la 2nd GM

Durant la 2nd guerre mondiale, l'armée impériale japonaise se livrait à d’importantes


violences envers les populations civiles des pays conquis, et envers leurs prisonniers de
guerre qu’ils déshumanisaient. Voici à titre d'exemple le témoignage d'un ancien officier de
l'armée impériale japonaise sur le champ de bataille : « Nous n'avons jamais considéré que
les Chinois étaient des êtres humains. Lorsque vous êtes le vainqueur, les perdants semblent
vraiment misérables. Nous avons conclu que l'ethnie Yamato était supérieure. ».

Le massacre de Nankin
Pour illustrer cela, on peut parler par exemple du massacre de Nankin. Pendant le mois de
décembre 1937, l'armée japonaise va massacrer des civils et des soldats désarmés dans la
ville chinoise de Nankin. Le massacre et les crimes vont perdurer durant 6 semaines. Les
japonais de l'armée impériale vont assassiner des milliers d'habitants, violer des jeunes filles
et des jeunes garçons et tout détruire sur leur passage. 1/3 de la ville sera complètement
rasée par des incendies volontaires.

Les femmes de réconfort


Abordons à présent un autre exemple : celui des femmes de réconfort. Les femmes de
réconfort sont des femmes et des jeunes filles, essentiellement d'origine coréenne,
japonaise ou chinoise, et en provenance d’autres pays comme les Philippines, Taiwan, la
Birmanie, les Pays-Bas, ou encore l'Australie qui ont été recrutés de force par l'armée
impériale du Japon, pour le confort de ces soldats. En réalité, il s'agissait purement et
simplement de prostitution forcée et de viols.

Les expérimentations bactériologiques et l’unité 731


L'unité 731, dirigée par un scientifique japonais : Shiro Ishii, a été crée en 1932, dans le but
officiel de « prévenir des épidémies et assurer la purification des eaux ». Mais en réalité,
cette unité 731 était surtout chargée de l'étude des maladies comme le Tiffus, le Choléra ou
la Peste, pour créer des armes bactériologiques. Ces armes seront d'ailleurs utilisées par les
japonais au cours de la 2nde guerre mondiale. En effet, selon le témoignage de 3 anciens
soldats de cette unité 731, l'armée impériale japonaise va déverser à la fin du mois 1939,
plusieurs barils de gélatine contaminées par la Typhoïde dans la rivière Holstein en amont
des positions soviétiques, dans le but de créer une épidémie dans les rangs ennemis.

Pour réaliser ces armes bactériologiques, l’unité 731 effectuait des expériences sur des
prisonniers de guerre. Ils faisaient alors leurs tests sur des humains vivants, qu'ils
surnommaient les « Maluta » signifiant en japonais « bûche de bois », car les paysans du
coin croyaient que les laboratoires étaient une cierie. Dans ces lieux, les victimes étaient
emprisonnées dans des cellules, avec seulement une ouverture transparente pour que les
gardiens puissent surveiller les prisonniers. Chaque jour, il y avait des morts. Les
scientifiques japonais de l’unité 731 leur injectaient toutes sortes de maladies, puis on
observait l'évolution de l'état des victimes. Les membres pourrissaient, les chairs se
nécrosaient, le corps gonflaient ou bien flétrissaient, les blessures s'infectaient, et la fièvre
ainsi que la douleur faisaient délirer les prisonniers. Pour finir, quand un prisonnier avait la
chance de survivre, il était soumis à d'autres expériences jusqu'à ce qu'il meurt. On est
même allé jusqu'à les bouillir vifs, voire même à les congeler. À titre d'exemple, voici le
résultat d'une enquête américaine : « Pour mettre au point un traitement contre les
engelures, des prisonniers étaient mis à l'extérieur dans de l'eau glacées et forcés de laisser
leurs bras exposés au froid. Leurs bras étaient alors régulièrement arrosés d'eau jusqu'à ce
qu'ils soient complètement gelés, puis le bras était emputé. Une fois les 2 bras
complètement amputés, les médecins faisaient de même avec les jambes jusqu'à ce qu'il ne
reste qu'une tête et un torse. La victime était alors utilisée pour des expériences portant sur
la peste et d'autres agents pathogènes. » Mais les expériences sur ces prisonniers ne
s'arrêtent pas là : on leur injectait également de l'eau de mer, du sang d'animaux, on les
électrocutaient, ou on les momifiaient vivant, en les déshydratant jusqu'à ce qu'ils pèsent
1/5 de leur poids. D'autres étaient privés de nourriture ou encore de sommeil, et ce jusqu'à
la mort. Par ailleurs, les enfants n'échappent pas non plus à ces expériences, on leur donnait
du chocolat et avec dedans en cadeau le Bacille du charbon, une bactérie décomposant
l’organisme de l’intérieur.

Conséquences

Tout d’abord, parlons des victimes directes du conflit c'est à dire des populations
exterminées. On compte environ 3,9 millions de morts parmi les populations chinoises. À
titre d'exemple, le massacre de Nankin a fait à lui seul entre 200 et 300 milles victimes. Les
expériences bactériologiques comme celles opérées par l'unité 731 sont responsables
d'environ 600milles morts. Quant aux victimes chinoises indirectes, c'est à dire les personnes
qui ont subi le détournement des ressources, ou encore la destruction des infrastructures,
on peut compter environ 10,2 millions de morts. Du côté des pertes militaires, on peut
estimer 4 millions de morts. Enfin concernant les victimes dans les autres pays occupés par
l'armée japonaise, on peut compter environ 9 millions de morts. Au total, il y a eu environ 30
millions de morts, auxquels il faut rajouter les autres victimes c'est à dire les blessés et les
mutiler, ou encore les femmes de réconfort.

Aujourd'hui, près de 80 ans après ces événements, le Japon a encore du mal à reconnaître
cette partie de leur histoire. La négation de ces génocides est encore très forte. À titre
d'exemple, depuis les années 1980, il y a régulièrement eu des scandales autour des
manuels scolaires dans lesquels le massacre de Nankin était parfois réduit à une note en bas
de page. Par ailleurs, les mangas, et la pop culture japonaise ne sont pas épargnés par ce
phénomène. Même en Occident, on parle encore assez peu de ces massacres.

Il faut également savoir que les responsables de ces crimes ont eu droit à une totale
impunité au sortir de la guerre. Pourquoi ? Pour 2 raisons. D'une part, les États-Unis
occupent le Japon en 1945 et souhaitent à tout prix éviter que le pays tombe aux mains des
communistes en raison de l'influence de l'Union soviétique au nord du pays. Pour cela, le
pays doit rester uni et garder son empereur Hirohito. Or un procès dénonçant tous les
responsables de ces massacres, dont l'empereur, risquerait de faire tâche. La 2 e raison est
que les États-Unis souhaitent récupérer les recherches scientifiques japonaises. C'est
pourquoi le général américain Douglas Mac Arthur en charge de l'occupation du Japon, a
passé un accord secret avec Shiro Ishii, le dirigeant de l’unité 731 : son ancienne unité et lui
ne seront pas poursuivis ni traduits en justice, en échange des travaux japonais en matière
de guerre bactériologique. Néanmoins, il y a tout de même eu un procès qui s'est tenu en
URSS en 1949, qui a jugé et condamné certains criminels de guerre japonais.

Pour conclure, à titre comparatif, l'Allemagne nazie est responsable de la mort d'environ 6
millions de juifs et 20 millions de citoyens soviétiques. Le Japon, quant à lui est responsable
d'environ 30 millions de morts dont 23 millions étaient d'ethnie chinoise. Par ailleurs, cela
explique les tensions toujours persistantes aujourd’hui entre le Japon et la Chine.

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