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Cahier d’exercices

Mécanique des fluides


Introduction à l’hydraulique pour les ingénieurs civils

Christophe Ancey
ii

C. Ancey,
EPFL, ENAC/IIC/LHE,
Ecublens, CH-1015 Lausanne, Suisse
christophe.ancey@epfl.ch, lhe.epfl.ch

Hydraulique à surface libre / C. Ancey


version 3.2 du 22 juin 2022, Lausanne

Attribution : pas d’utilisation commerciale, pas de modification, 3.0. Licence


Creative Common 3.0. Ce travail est soumis aux droits d’auteurs. Tous les droits sont réser-
vés ; toute copie, partielle ou complète, doit faire l’objet d’une autorisation de l’auteur. La
gestion typographique a été réalisée à l’aide du package efrench de Bernard Gaulle. Tous
les clichés sont de Christophe Ancey sauf mention contraire. Remerciements : Mathilde
MÉtRal, Ivan Pascal.
Crédit des illustrations. Première de couverture : la Reuss à Lucerne. Table des
matières : fresque mycénienne, vers -1300 (musée archéologique, Mycènes). Chapitre 1 :
Botticelli, Vénus et les Trois Grâces offrant des présents à une jeune fille, 1483–1485 (musée
du Louvre, Paris). Chapitre 2 : Giorgione, le lever de soleil, vers 1510 (National Gallery,
Londres). Chapitre 3 : Nicolas Poussin, le printemps ou le paradis terrestre, 1660–1664
(musée du Louvre, Paris). Chapitre 4 : Antoine Watteau, embarquement pour Cythère,
1718 (Château Charlottenbourg, Berlin). Chapitre 5 : Edgar Degas, jeunes Spartiates à
l’entraînement, 1860 (National Gallery, Londres). Chapitre 6 : Vassily Kandinsky, impro-
visations 3, 1909 (Beaubourg, Paris). Bibliographie : François Bocion, port d’Ouchy, 1885
(musée Jenisch, Vevey). Index : Willi Baumeister, hommage à Jérôme Bosch, 1953 (Kunst-
museum, Stuttgard).
Ce recueil comprend des exercices et des problèmes corrigés. Les exercices sont spé-
cifiques au chapitre traité, mais les problèmes peuvent faire appel à des notions vues au
cours de chapitres différents. Les problèmes marqués du symbole † dans le titre sont
considérés comme difficiles.
Table des matières

Table des matières iii

1 Propriétés des fluides 1

2 Analyse dimensionnelle 7

3 Hydrostatique 37

4 Principes de conservation 63

5 Hydraulique 109

6 Équations de Navier-Stokes 203

7 Écoulements en charge 231

Bibliographie 241

Bibliographie 241

Index 243

iii
CHAPITRE 1
Propriétés des fluides

Rappel du cours

Loi de Newton
Tirée d’expériences en cisaillement simple entre deux parois, la loi de Newton énonce
la proportionnalité entre contrainte de cisaillement τ et le rapport entre vitesse relative U
des parois et l’entrefer h :
U
τ =µ ,
h
avec µ la viscosité dynamique [Pa·s].

Tension de surface
La force résultant de la tension de surface sur tout élément de longueur ds de l’inter-
face orientée par la normale n est

dF = γn × ds

où γ est la tension de surface [N·m−1 ]. À travers toute interface entre deux fluides, il existe
une saute de pression ∆p égale à
 
1 1
∆p = pi − pe = γ + ,
R R′

avec R et R′ les rayons de courbure principaux (R > 0 si la surface est convexe, et R < 0
si elle est concave), et où pi et pe désignent les pressions intérieure et extérieure. C’est la
loi de Laplace.

Exercice 1 : cisaillement entre deux plaques


On étudie un écoulement de Couette plan : une grande plaque mobile est située entre
deux grandes plaques fixes (voir figure 1.1), et deux fluides newtoniens de viscosité µ1 =
0,02 Pa·s et µ2 = 0,01 Pa·s occupent les deux espaces entre les plaques. Déterminer les

1
2 Chapitre 1 Propriétés des fluides

contraintes τi (norme et direction) exercées par les fluides sur chacune des parois quand la
plaque centrale mobile se déplace à la vitesse u = 4 m/s parallèlement aux autres plaques.
On supposera que le profil de vitesse entre les plaques est linéaire et qu’il n’y a pas d’effet
de bord.

Figure 1.1 : cisaillement entre deux plaques.

Exercice 2 : viscosimètre de Couette


On étudie un écoulement de Couette cylindrique. Déterminer le couple M nécessaire
pour faire tourner un cylindre vertical de rayon Ri = 50 mm à une vitesse constante
de ω = 30 rad/s à l’intérieur d’un cylindre de rayon Re = 50,2 mm. L’espace entre les
cylindres est rempli d’une huile de viscosité µ = 0,1 Pa·s à 20 ◦ C. La longueur des cylindres
est h = 200 mm. On négligera les effets de bord et supposera que le profil de vitesse entre
les deux cylindres est linéaire. De quel pourcentage le couple sur le cylindre intérieur varie
si la température de l’huile est augmentée jusqu’à 80 ◦ C (µ80 = 0,008 Pa·s) ?

Figure 1.2 : principe du viscosimètre de Couette.

Exercice 3 : rhéologie newtonienne ?


Le caractère newtonien ou non newtonien d’un fluide est généralement déterminé de
manière expérimentale en étudiant la contrainte de cisaillement τ en fonction du taux
de cisaillement γ̇. Afin de déterminer la viscosité d’un échantillon de sang, on mesure la
contrainte de cisaillement à différents taux de cisaillement à l’aide d’un viscosimètre. À
partir des données reportées au tableau 1.1, il faut déterminer si le sang est un liquide
newtonien ou non newtonien.
Chapitre 1 Propriétés des fluides 3

Tableau 1.1 : contrainte de cisaillement τ en fonction du taux de cisaillement γ̇.

γ̇ [s−1 ] 2,25 4,50 11,25 22,25 45,0 90,0 225 450


τ [Pa] 0,04 0,06 0,12 0,18 0,30 0,52 1,12 2,10

Exercice 4 : insecte sur une surface liquide


Un insecte (qui a donc 6 pattes) de masse m = 10−5 kg marche sur l’eau. Ses pattes
sont de même longueur et reposent à plat sur la surface libre du liquide. Les pattes sont-
elles hydrophobes ou hydrophiles ? Quelle est la longueur minimale ℓm des pattes pour
qu’il ne coule pas ?
On considérera que la force due à la tension de surface agit verticalement et que la
poussée d’Archimède est négligeable. La tension de surface est γ = 72 mN/m pour de
l’eau.

Figure 1.3 : insecte à la surface de l’eau.

Exercice 5 : flottaison d’une lame de rasoir


Une lame de rasoir évidée en son centre flotte à la surface de l’eau (de tension de surface
γ = 72 mN/m). Les caractéristiques de la lame sont les suivantes : périmètre extérieur
154 mm, périmètre intérieur 52 mm, et masse 1,3 g. Quel doit être l’angle de contact θ
pour que la lame flotte ? Que se passe-t-il si la lame n’est pas évidée ? On négligera la
poussée d’Archimède.

Figure 1.4 : lame de rasoir flottant à la surface de l’eau.


4 Chapitre 1 Propriétés des fluides

Exercice 6 : remontée capillaire


Un tube en verre vertical ouvert à ses deux extrémités est plongé dans un bac d’eau à
20 ◦ C. Quel doit être le rayon minimal rm du tube afin que l’eau ne monte pas de plus de
1,0 mm dans le tube ?
On prendra un angle de contact θ = 0 et une tension de surface γ = 72 mN/m.

Figure 1.5 : tube capillaire.

Exercice 7
Un tube en verre de diamètre 3 mm ouvert à ses deux extrémités est plongé dans un
bac de mercure liquide à 20 ◦ C. Quelle va être la différence de hauteur entre le mercure du
tube et celui contenu dans le bac ?
L’angle de contact mercure/verre est de 130◦ , la tension de surface γ = 0,485 N/m, et
la masse volumique ρ = 13 546 kg/m3 .
Chapitre 1 Propriétés des fluides 5

Correction des exercices


Correction de l’exercice 1 τ1 = τ2 = 13,3 Pa.

Correction de l’exercice 2 M = 2,355 N·m et ∆M /M = 92 %.

Correction de l’exercice 3 Le sang est rhéofluidifiant.

Correction de l’exercice 4 Les pattes sont hydrophobes en sorte que la tension de


surface s’oppose à l’action de la gravité. ℓm = 0,12 mm.

Correction de l’exercice 5 θ = 149,3◦ . Si la lame n’est pas évidée, elle ne peut pas
flotter.

Correction de l’exercice 6 rm = 1,47 cm.

Correction de l’exercice 7 h = −3,12 mm.


CHAPITRE 2
Analyse dimensionnelle

Rappel du cours

Nombres sans dimension


La mécanique fait un usage intensif des nombres sans dimension. Parmi les plus im-
portants en hydraulique, on trouve les nombres de Reynolds et de Froude

ϱU H U
Re = et F r = √ ,
µ gH

avec ϱ la masse volumique [kg·m−3 ], µ la viscosité dynamique [Pa·s], U une échelle de


vitesse [m·s−1 ], H une échelle de vitesse, et L une dimension caractéristique.

Détermination des nombres sans dimension d’un problème


Il existe plusieurs méthodes plus ou moins rigoureuses, plus ou moins bien adaptées à
un problème donné :
– méthode de Rayleigh. Supposons qu’on souhaite exprimer une variable x en fonc-
tion de n paramètres yi . On écrit que dimensionnellement on a :

[x] = [y1 ]a [y2 ]b · · · [yn ]s ,

où a, b, …, s sont des coefficients à déterminer de telle sorte que le produit des unités
des ai soit cohérent avec l’unité de x.
– théorème de Vaschy-Buckingham. Dans un problème avec k variables et dont le
rang de la matrice dimensionelle est r, on peut former n − r nombres sans dimen-
sion.
– adimensionnalisation des équations. Quand on dispose d’un jeu d’équations décri-
vant la physique du problème, on peut introduire des variables adimensionnelles et
des échelles caractéristiques à la place des variables dimensionnelles. On peut ainsi
former des nombres sans dimension.
Dans tous les cas, on doit déterminer l’unité de chaque variable. Le plus souvent en méca-
nique, on se sert d’un système MLT (masse, longueur, temps).

7
8 Chapitre 2 Analyse dimensionnelle

Exercice 1
Soit F une force, P une pression, a une accélération, E une énergie et x une longueur,
R
quelles sont les dimensions dans le système métrique de a, F , P , dF /dx, d3 P /dx3 , F dx,
E?

Exercice 2
Lors d’un examen, des étudiants ont utilisé les formules suivantes :
– a = U t/l où U est une vitesse, t un temps, l une longueur ;
– F = ϱV U /t où F est une force, V un volume, ϱ une masse volumique ;
– E = mV gz où g est la constante de gravité, V un volume, z une hauteur et m une
masse.
Identifier celles qui sont fausses à l’aide d’arguments dimensionnels.

Exercice 3
Si p est une pression, V une vitesse et ϱ une masse volumique, quelles sont les dimen-
sions de p/ϱ, pϱV et p/(ϱV 2 ) ?

Exercice 4
Retrouver la dimension de la viscosité dynamique µ, puis celle de la viscosité ciné-
matique ν = µ/ϱ, où ϱ est la masse volumique du fluide. Soit V une vitesse et l une
longueur, identifier les combinaisons adimensionnelles parmi les suivantes : νlV , lV /ν,
νV 2 et V /(νl).

Exercice 5
Déterminer les dimensions des coefficients A et B de l’équation homogène suivante :

d2 x dx
+A + Bx = 0 (2.1)
dt2 dt
où x est une longueur et t un temps.

Exercice 6 : écoulement de Poiseuille


L’écoulement de Poiseuille est un écoulement laminaire d’un liquide visqueux dans
une conduite cylindrique rectiligne (voir figure 2.1). Le débit total à travers une telle conduite
Chapitre 2 Analyse dimensionnelle 9

s’exprime comme :
πR4 ∆p
Q= (2.2)
8µl
où R est le rayon de la conduite, ∆p la chute de pression le long de la conduite, µ la
viscosité dynamique du fluide et l la longueur de la conduite. Déterminer la dimension de
la constante π/8. Peut-on qualifier cette équation d’homogène ?

Figure 2.1 : profil de vitesse d’un écoulement de Poiseuille

Exercice 7 : sténose
La différence de pression ∆p à travers une obturation partielle (appelée sténose) d’une
artère peut être estimée par l’équation
 2
µV A0
∆p = Kv + Ku −1 ϱV 2 (2.3)
D A1

où V est la vitesse du sang, µ la viscosité du sang, ϱ la masse volumique du sang, D


le diamètre de l’artère, A0 la section de l’artère avant l’obturation et A1 la section de la
sténose. Déterminer les dimensions des constantes Kv et Ku . Cette équation est-elle valide
dans n’importe quel système d’unités ?

Exercice 8 : déversoir
La formule suivante sert à estimer le débit Q par-dessus un barrage (déversoir pour
l’évacuation des crues) : p
Q = C 2gB(H + V 2 /2g)3/2 (2.4)
où C est une constante, g l’accélération de la gravité, B la largeur du déversoir, H la
profondeur de l’eau au-dessus du déversoir, et V la vitesse de l’eau juste à l’amont du
barrage. Cette équation est-elle valide dans n’importe quel système d’unités ?

Exercice 9
Utiliser le tableau 2.1 pour exprimer les quantités suivantes en unités SI : 10,2 in/min ;
4,81 slugs ; 3,02 lb ; 73,1 ft/s2 ; 0,0234 lb · s/ft2 .
10 Chapitre 2 Analyse dimensionnelle

Tableau 2.1 : tableau de conversion.


Unités anglaises Conversion SI
in (pouce) 2,540 × 10−2 m
slug (unité de masse) 1,459 × 10 kg
lb (livre-force) 4,448 N
ft (pied) 3,048 × 10−1 m

Exercice 10 : sédimentation
On veut calculer une vitesse de sédimentation. On se place dans de l’air de masse vo-
lumique ϱf et nous considérons la chute d’une sphère de rayon R = 5 cm et de masse
volumique ϱs . Faire le bilan des forces qui s’exercent sur la sphère et calculer la vitesse
de sédimentation en régime permanent. La force de traînée est donnée par l’équation sui-
vante :
1
FD = CD ϱf Sv 2 , (2.5)
2
où CD est le coefficient de traînée qui peut être estimé par l’abaque de la figure 2.2 (qui
montre CD en fonction du nombre de Reynolds Re), S la surface projetée de la sphère
(πR2 ), et v sa vitesse. On supposera le nombre de Reynolds très grand. Une fois la vitesse
limite calculée, vérifier cette dernière hypothèse. Nous utiliserons les données suivantes :
ϱf = 1,2 kg·m−3 , µf = 2 × 10−5 Pa·s et ϱs = 1000 kg·m−3 .

Figure 2.2 : variation de CD en fonction du nombre de Reynolds.

Exercice 11 : soufflerie
Un avion de ligne d’envergure L vole à une vitesse de croisière U dans l’air. On sou-
haite étudier en soufflerie certaines propriétés de l’avion et pour cela on a recours à l’uti-
lisation d’un modèle réduit à l’échelle ε = 1/10. On rappelle les viscosités dynamiques de
l’air (1,8 × 10−5 Pa·s) et de l’eau (1,0 × 10−3 Pa·s).

1. Déterminer la vitesse que doit avoir l’écoulement en soufflerie afin de reproduire la


réalité. Cette vitesse semble-t-elle réalisable ?
Chapitre 2 Analyse dimensionnelle 11

2. La force de traînée exercée par l’écoulement sur l’avion s’exprime comme FD =


ϱSU 2 avec S la surface apparente de l’avion vu d’en face. On supposera que S = L2 .
Calculer la force de traînée ressentie par le modèle réduit Fm ainsi que la force de
traînée ressentie par l’avion F . Évaluer le rapport Fm /F . Ce rapport est-il satisfai-
sant ?
3. Au lieu d’une soufflerie à air, on utilise une veine liquide (tunnel à écoulement d’eau).
Déterminer la vitesse que doit avoir l’eau afin de reproduire la réalité.

Exercice 12 : explosion nucléaire


Lors de l’explosion d’une bombe nucléaire, une onde de choc de forme hémisphérique
se propage dans l’air. On se propose d’estimer l’évolution dans le temps du rayon de cette
onde de choc par une analyse dimensionnelle. Pour ce faire, on va supposer que le rayon
R ne dépend que de la quantité d’énergie libérée E au moment de l’explosion, de la masse
volumique ϱ du milieu dans lequel a lieu l’explosion et du temps t écoulé depuis l’instant
initial. On va utiliser deux approches différentes pour arriver à cette estimation : une ap-
proche « intuitive » entièrement basée sur l’analyse dimensionnelle et une approche basée
sur le théorème de Vaschy-Buckingham.

1. On suppose que le rayon de l’onde de choc est proportionnel à l’énergie libérée, à


la masse volumique du fluide où se propage l’onde ainsi qu’au temps écoulé; c’est-
à-dire R ∼ E a ϱb tc . Trouver les valeur des coefficients a, b et c tels que cet équation
soit homogène du point de vue dimensionnel.
2. En utilisant le théorème de Vaschy-Buckingham, déterminer le nombre adimension-
nel qui caractérise ce problème. En déduire la relation qui lie le rayon R de l’onde
de choc aux autres variables du problème.
3. En se servant des données obtenues par G. I. Taylor (voir tableau 2.2), montrer que
la loi d’échelle R ∝ tc est correcte. Peut-on estimer l’énergie relâchée lors de l’ex-
plosion de l’essai nucléaire Trinity sachant qu’après 0,062 s le rayon de l’onde de
choc mesure 185 m (voir figure 2.3) ?
4. Taylor a montré qu’au temps t, l’énergie E d’une onde de choc de rayon R générée
par une explosion est donnée

E = KϱR5 t−2 ,

avec K = 0,857 pour un gaz diatomique comme l’air (si on le considère majoritai-
rement constitué d’azote). En déduire la valeur du nombre sans dimension associé
et l’énergie de l’essai Trinity.

Exercice 13 : déversoir
On étudie un seuil à paroi mince, avec un déversoir de forme triangulaire d’angle
ϕ, comme le montre la figure 2.4. Ce déversoir contrôle le débit dans un canal ; l’eau est
déversée dans un canal en contrebas, qui n’a aucune action en retour sur l’écoulement
amont (seuil dénoyé). La hauteur d’eau au niveau du déversoir est H. Le débit Q transitant
est fonction de H, de la vitesse U à l’approche du déversoir (resserrement des lignes de
12 Chapitre 2 Analyse dimensionnelle

Figure 2.3 : essai Trinity dans le cadre du projet Manhattan à t = 0,025 s le 16 juillet 1945
au Nouveau-Mexique.

courant dû à la contraction de la section d’écoulement), de l’accélération de la gravitation


g, et naturellement de l’angle d’ouverture ϕ. À l’aide du théorème Vaschy-Buckingham,
identifiez les nombres adimensionnels qui décrivent le problème.
φ

Figure 2.4 : déversoir mince.

Exercice 14 : modèle réduit


Un modèle réduit de digue à l’échelle 1/20 est constitué d’un empilement de blocs en
béton de masse 1 kg. Cette digue est censée protéger un port contre la houle. On a observé
qu’il n’y avait aucun dommage tant que la hauteur H de la houle ne dépassait pas 30 cm
sur le modèle réduit. Quel doit être le poids minimal des blocs en béton pour que la digue
résiste à une houle géométriquement et dynamiquement similaire à celle du modèle réduit
sachant que la houle peut atteindre 6 m de haut ?
Indications : Supposer que le soulèvement d’un corps exposé aux vagues intervient
lorsque Fp /Fa = ε avec Fp le poids du corps, Fa la force d’arrachement due à l’eau et ε
Chapitre 2 Analyse dimensionnelle 13

Tableau 2.2 : valeurs de R en fonction de t. D’après (Taylor, 1950).


t (ms) R (m)
0,1 11,1
0,24 19,9
0,38 25,4
0,52 28,8
0,66 31,9
0,8 34,2
0,94 36,3
1,08 38,9
1,22 41
1,36 428
1,5 44,4
1,65 46
1,79 46,9
1,93 48,7
3,26 59
4,61 67,3
15 106,5
34 145
62 185

une constante indépendante de l’échelle. En première approximation, on considérera que


Fa est proportionnelle à la surface apparente du corps et au carré de la vitesse de l’eau :
Fa ∝ U 2 L2 avec U la vitesse de l’eau et L la longueur caractéristique du corps. Égaliser
ensuite les nombres de Froude.

digue

mer H

Figure 2.5 : Digue de protection contre la houle.

Exercice 15 : diagramme de Moody


Vous êtes chargés d’étudier en laboratoire la chute de pression par unité de longueur
dans un tuyau de section circulaire.

1. Identifier les paramètres qui contrôlent cet écoulement. Sans utiliser le théorème de
Vaschy-Buckingham, quel plan d’expérience envisageriez-vous pour réaliser cette
expérience?
14 Chapitre 2 Analyse dimensionnelle

2. Utiliser maintenant le théorème de Vaschy-Buckingham pour connaître les nombres


sans dimensions sur lesquelles se construit le phénomène physique. Quel plan d’ex-
périence peut-on maintenant envisager ?
3. La figure 2.6 montre le diagramme de Moody, qui permet de calculer le coefficient
de frottement de Darcy-Weissbach défini par :

2d dP
f=
ρU 2 dx
en fonction du nombre de Reynolds Re pour un tube cylindrique de diamètre d. Sur
la base de ce que vous avez déterminé avec le théorème de Vaschy-Buckingham, ex-
pliquer l’intérêt de ce graphique ? Existe-t-il un degré de liberté supplémentaire qui
aurait été oublié dans l’analyse dimensionnelle ? Indiquer le nombre d’expériences
nécessaires pour décrire le phénomène pour Re ≫ 105 et une rugosité de Dϵ = 0,03

Exercice 16
On introduit une plaque rectangulaire de largeur w et de hauteur h dans un écoule-
ment. Celle-ci est placée perpendiculairement à l’écoulement afin de provoquer une forte
traînée. On suppose que la force de traînée ne dépend que de w, h, la viscosité µ du fluide,
sa masse volumique ϱf et sa vitesse v. Déterminer les termes adimensionnels Π (coefficient
de traînée) nécessaires à l’étude expérimentale de ce problème.
Chapitre 2 Analyse dimensionnelle 15

∆P dP
Figure 2.6 : diagramme de Moody montrant comment varie l = dx en fonction du
nombre de Reynolds.
16 Chapitre 2 Analyse dimensionnelle

Problème 1 : vidange du Giétro†


Au printemps 1818, des avalanches de glace issues du glacier du Giétro formèrent
un barrage de glace, qui obstrua la vallée de la Drance au niveau de l’actuel barrage de
Mauvoin (Valais). La rupture du lac glaciaire fut une menace qui plana sur le val de Bagnes
et Martigny durant plusieurs semaines. La figure 2.7 montre une gravure de l’époque. Les
autorités cantonales dépêchèrent le jeune ingénieur Ignace Venetz pour déterminer si des
mesures de protection pouvaient être prises. Venetz proposa de drainer le lac en creusant
un tunnel à travers le barrage. Pendant 66 h, le lac se vidangea, perdant le tiers de son
volume. Malheureusement, le 18 juin, le sol à l’aval du barrage céda sous l’effet de l’érosion,
entraînant avec lui le barrage et causant une vidange brutale du lac en une demie heure. La
débâcle glaciaire dévasta le val de Bagnes, causant la mort d’environ 40 personnes. Quoique
Venetz ne soit pas parvenu à supprimer la menace, son action a réduit fortement l’ampleur
de la débâcle.

Figure 2.7 : gravure à l’eau forte (attribuée à Théophile Steinlen) montrant le lac du Giétro
en mai 1818. Source : Médiathèque du Valais.

Dans ce problème, vous devez étudier les premiers instants du drainage. Le lac glaciaire
était alimenté par les eaux de la Drance avec un débit d’environ Qin = 20 m3 /s. La surface
du lac était de S = 800 × 103 m2 et son volume V atteignait 2,5 × 107 m3 au moment
où le drainage commença. Dès que l’eau pénétra dans le tunnel creusé par Venetz, le lac
entama sa phase lente de drainage, avec un débit estimé en première approximation avec
une formule de type « seuil » p
Qout = Cd wd gd,
avec Cd ≈ 0,6 le coefficient de débit, w = 1 m la largeur du tunnel, et d = h − zs la
difference de cotes entre le niveau d’eau du lac h(t) et la cote du fond du tunnel zs (t).
Initialement, on a zs (0) = 60 m. On prend comme origine des temps le moment où le
Chapitre 2 Analyse dimensionnelle 17

drainage commence. Les cotes h et zs sont mesurées à partir du fond du lac. L’eau entre
dans un tunnel de longueur L = 195 m et de pente i = 1 %. La section du tunnel est rec-
tangulaire (largeur w = 1 m, hauteur D = 5 m). La figure montre une coupe schématique
du barrage à l’instant initial de la vidange.

22 m
tunnel

195 m
zs = 60 m
70 m barrage de glace

600 m
sol

Figure 2.8 : schéma de définition d’après une esquisse du pasteur Gilliéron établie juste
après la catastrophe.

(a) Faire le bilan de masse du lac et montrer que l’évolution de d(t) est décrite par une équation
différentielle ordinaire du premier ordre.
(b) Adimensionnaliser l’équation en introduisant les échelles de longueur et de temps sui-
vantes :
Sw
L∗ = w et T∗ = .
Qin
Quel est le nombre adimensionnel Π qui en résulte ? Faire une application numérique. On
mettra l’équation différentielle adimensionnelle sous la forme

ddˆ ˆ Π),
= F (d, (2.6)
dt̂

avec F la fonction de dˆ et Π à déterminer.


(c) Montrer qu’asymptotiquement, pour t grand, l’équation différentielle établie à la question
(a) admet une solution stationnaire où les débits entrant et sortant s’équilibrent. En déduire
la cote d∞ , solution de l’équation différentielle pour t → ∞. Faire l’application numérique.
(d) Montrer que pour t petit (t ≪ Π−1 ), l’équation différentielle (2.6) admet une solution de
la forme dˆ = At̂, avec A une constante à déterminer. Donner la forme dimensionnelle de
cette solution.
(e) En déduire une estimation du temps (en heures) qu’il faut pour que d(t) atteigne sa valeur
asymptotique. Tracer l’allure de la solution.

 La débâcle du Giétro a été décrite dans les deux articles de Ancey et al. (2019a) et
Ancey et al. (2019b).
18 Chapitre 2 Analyse dimensionnelle

Problème 2 : dimensionnement d’un cargo


On souhaite concevoir un cargo pour le transport de marchandises en haute mer. Sa
longueur est L = 100 m, sa masse (à charge pleine) est M = 104 t, et sa vitesse de croisière
est U = 10 m/s. On souhaite étudier le comportement de ce cargo en bassin, à une échelle
réduite k = Lm /L de 1 : 100 ; la longueur du modèle réduit est donc Lm = 1 m. On
s’intéresse plus particulièrement à la puissance P des moteurs nécessaires au déplacement
du cargo à charge pleine. Dans le bassin, contrairement au monde réel, c’est la maquette du
navire qui est maintenue immobile, tandis que des pompes assurent un mouvement d’eau
à la vitesse Um autour de la maquette. On mesure la force Fm exercée par l’eau sur cette
maquette. L’eau est un fluide newtonien de masse volumique ϱ et viscosité µ.
Comme pour tout problème de similitude, les techniques de résolution et hypothèses
peuvent mener à des résultats différents. On juge ici le raisonnement, et on admet qu’il
existe plus d’une réponse à certaines questions ci-dessous, et plus d’une manière d’y ré-
pondre. Il convient d’expliciter ses hypothèses (de façon concise).

(a) Quelle est la puissance Pm des efforts exercés par l’eau sur le modèle réduit ? En déduire,
quelle devrait être la puissance des pompes du modèle réduit s’il était équipé de pompes
comme le modèle en grandeur réelle (au lieu d’être immobilisé et que cela soit l’eau envi-
ronnante qui est mise en mouvement).
(b) Quelles sont les variables du problème et combien de nombres adimensionnels indépen-
dants peut-on former ?
(c) Exprimer sous forme adimensionnelle la relation liant la puissance P et les autres variables
du problème ? Parmi les groupes adimensionnels, on prendra √ soin d’introduire le nombre
de Reynolds Re = ϱU L/µ et le nombre de Froude F r = U / gL, et on justifiera ses choix
pour les autres groupes adimensionnels.
(d) Selon vous, est-il possible de réaliser une similitude complète entre le cargo et le modèle
réduit ? Si ce n’est pas possible que proposeriez-vous comme critère de similitude ? Justifier
votre choix.
(e) Faire une application numérique si la puissance déduite expérimentalement est Pm = 1 W :
que vaut P ?
Chapitre 2 Analyse dimensionnelle 19

Problème 3 : étude du vent en soufflerie


On réalise une étude en soufflerie de l’effet du vent sur une cheminée en béton de
longueur 20 m et de diamètre 1 m. Le modèle réduit est à l’échelle 1 : 100 et il est constitué
d’un tube en aluminium lisse. Dans la soufflerie, l’air est injecté à 45 m/s à une température
de 20 ℃ et à une pression de pa = 105 Pa. Un dynamomètre permet de mesurer la force
exercée par l’air sur le cylindre.
(a) En soufflerie, on mesure une force F = 2,2 ± 0,1 N. Est-ce que cette valeur est cohérente
avec le diagramme CD = f (Red ) de la figure 2.9 ? (Bien justifier sa réponse).
(b) Indiquer la force correspondante pour la cheminée et la plage de vitesse du vent pour
laquelle le coefficient CD est constant pour la cheminée réelle.
(c) Le modèle réduit a été réalisé en métal. Pensez-vous que ce choix soit judicieux ?
Données :
– caractéristiques de l’air : voir les valeurs reportées dans le tableau 1 (les interpoler
si nécessaire).
– masse volumique béton armé ϱ = 2400 kg·m−3
– masse volumique aluminium ϱ = 2690 kg·m−3
– Expression de la force de traînée F = 12 CD Sϱu2 (S surface apparente offerte à
l’écoulement)

Tableau 2.3 : caractéristiques de l’air en fonction de T (température en kelvins) à pression


atmosphérique constante (pa = 1 bar), avec ϱ, masse volumique ; µ, viscosité dynamique ;
ν, viscosité cinématique. D’après Frank M. White, Heat and Mass transfer, Addison-Wesley,
1988.
T ϱ µ ν
K kg·m−3 Pa·s m ·s−1
2

250 1,413 1,60×10−5 0,949×10−5


300 1,177 1,85×10−5 1,57×10−5
350 0,998 2,08×10−5 2,08×10−5
400 0,883 2,29×10−5 2,59×10−5
450 0,783 2,48×10−5 2,89×10−5
500 0,705 2,67×10−5 3,69×10−5
20 Chapitre 2 Analyse dimensionnelle

Figure 2.9 : valeur du coefficient de traînée CD en fonction du nombre de Reynolds Re =


ϱU d/µ avec d le diamètre de la sphère ou du cylindre pour un obstacle lisse. D’après Frank
M. White, Heat and Mass transfer, Addison-Wesley, 1988.
Chapitre 2 Analyse dimensionnelle 21

Problème 4 : dimensionnement d’un pipeline


Un pipeline transporte du pétrole de masse volumique ϱ = 800 kg/m3 et de viscosité
dynamique µ = 6 mPa s. Le débit nominal est Q = 500 l/s. Une station de pompage com-
pense exactement les pertes de charge ∆H sur une distance L = 10 km. Le diamètre du
tube cylindrique est D = 800 mm. Un modèle réduit est fabriqué avec un rapport d’aspect
de 1:50. On emploie de l’air comme fluide dans l’essai à échelle réduite. La masse volumique
de l’air est 1,2 kg/m3 et sa viscosité dynamique est µ = 2 × 10−5 Pa s. L’accélération de la
gravité vaut g = 9,8 m/s2 . L’écoulement est en charge.

(a) Combien de nombre sans dimension peut-on former ?


(b) Calculer le nombre de Reynolds à l’échelle 1 (celle du pipeline).
(c) Quelle est la vitesse de l’air dans le modèle réduit ?
22 Chapitre 2 Analyse dimensionnelle

Problème 5 : cuisson de la dinde†


Une dinde est cuite à point lorsque la température en son centre atteint une valeur Tc
donnée (mesurée avec une sonde). Pour permettre l’estimation du temps de cuisson tc , les
livres de cuisines traditionnels indiquent le nombre de minutes de cuisson par kilogramme
de dinde, quand celle-ci est placée dans un four à température Tf constante et uniforme.
Par exemple : « pour une dinde de 3 à 4 kg, il faut compter environ 50 mn par kg. »

Figure 2.10 : schéma et notation pour la dinde.

(a) Nous avons une dinde de 6 à 7 kg. Estimer alors le temps de cuisson tc en fonction des
données du problème (voir figure 2.10) en considérant que le temps de cuisson est linéaire
avec le poids de la dinde. Qu’en pensez vous ? On souhaite affiner cette première approche.
Une analyse dimensionnelle de la cuisson de la dinde doit nous permettre de déterminer
la relation entre le temps de cuisson et la taille L de la volaille. Le transfert de chaleur
dans la dinde se fait par conduction donc le temps de cuisson tc dépend notamment de
la longueur L, de la diffusivité thermique χ de la chair ainsi que de la température que
l’on veut atteindre Tc en comparaison avec la température du four Tf . Pour rappel, voici
l’équation de la chaleur qui sert à identifier le lien entre ces différentes grandeurs (il ne
faut pas la résoudre) :
∂T ∂2T
=χ 2 (2.7)
∂t ∂x
(b) Utiliser le théorème de Vaschy-Buckingham pour établir une relation générale entre la
température dans la dinde et le temps passé dans le four ainsi que les autres paramètres
sans dimension du problème.
(c) En supposant que, quand elles grossissent, les dindes restent géométriquement semblables
et gardent les mêmes valeurs de ϱ et de χ, trouver la relation entre masse et temps de
cuisson dans un four à température Tf .
(d) Application numérique : dans ces conditions, quel est le temps de cuisson d’une dinde de
6 à 7 kg ? Comparer le temps de cuisson nécessaire avec celui trouvé en 1.

 Pour en savoir plus, le problème de la cuisson de la dinde est abordé par Carslaw
& Jaeger (1959), et plus récemment par This (1993). Ce dernier révèle les « secrets de la
casserole » et comment la loi de Fick vient au secours du cuisinier.
Chapitre 2 Analyse dimensionnelle 23

Problème 6 : stabilité au vent d’une rame de train


Le 3 janvier 2018, le train de la Compagnie du Montreux-Oberland bernois (MOB) a
déraillé à La Lenk dans le canton de Berne à cause du vent. Vous êtes l’ingénieur en charge
de l’étude de la sécurité sur cette ligne. Dans cette étude, on s’intéresse à la stabilité d’un
train soumis à un vent latéral.

Figure 2.11 : déraillement d’une train du MOB. Source : 20 minutes.

On emploie les variables suivantes :


– force de traînée F exercée par le vent sur la face latérale du train ;
– géométrie du train : surface latérale A et hauteur h ;
– vitesse du vent u et angle d’incidence par rapport à la direction de la ligne de train
ψ;
– vitesse du train v ;
– masse volumique et viscosité dynamique de l’air ϱ et µ.
On traitera le problème de stabilité comme un problème quasi-statique. On supposera
que F et u sont colinéaires. Le profil du vent est uniforme. Il n’y a pas de changement de
direction. On néglige l’action des rails sur le train.

(a) Déterminer à l’aide de la méthode de votre choix (théorème de Vaschy-Buckingham, mé-


thode de Rayleigh, etc.) les nombres adimensionnels du problème et comment s’écrit la
dépendance entre la force de traînée adimensionnelle F̂ et les autres nombres sans dimen-
sion.
(b) En déduire que l’on peut introduire un coefficient de traînée Cd qui permette de relier la
force Fy exercée par le vent sur la face latérale du train en fonction des nombres sans
dimension trouvés précédemment.
(c) Pour quelles raisons ce coefficient Cd serait constant et indépendant de tout nombre sans
dimension ?
24 Chapitre 2 Analyse dimensionnelle

Figure 2.12 : avancée d’un train soumis à un vent.

(d) On simplifie la géométrie de la rame en considérant que la section d’une rame (voiture et
essieu) peut être remplacée par une section rectangulaire de largeur W et hauteur h ; voir
figure 2.13. La masse est uniformément répartie. On néglige la force de frottement et de
réaction du sol. Sous l’action d’un vent latéral créant une force Fy , la rame peut pivoter
autour du point O. Faire le bilan des forces. À quelle hauteur par rapport au sol s’applique
la force Fy ? Écrire le moment des forces en O. Pour quelle vitesse |u| (connaissant la
vitesse du train et l’angle d’incidence du vent) le train se renverse-t-il sous l’effet d’un
vent latéral de vitesse constante ?
(e) Faire l’application numérique. Il s’agit d’un modèle très simple. Que feriez-vous pour amé-
liorer le calcul de stabilité tout en restant dans le cadre de calculs réalisables à la main ?

Figure 2.13 : renversement d’une rame de train. Le rectangle en tireté symbolise la section
équivalente sur laquelle on fait le calcul de stabilité.

Données numériques :
– coefficient de traînée Cd = 2,0 ;
– longueur L = 42 m ;
– largeur W = 2,6 m ;
– hauteur h = 4 m ;
Chapitre 2 Analyse dimensionnelle 25

– masse m = 63 t ;
– vitesse du vent : u = 100 km/h ;
– vitesse du train : v = 100 km/h ;
– angle d’incidence : ψ = 90°.
26 Chapitre 2 Analyse dimensionnelle

Correction des exercices


Correction de l’exercice 1
– [a] : m·kg−2 ;
– [F ] : kg·m·s−2 ;
– [P ] : kg·m−1 ·s−2 ;
– [dF /dx] : kg·s−2 ;
– [d3 P /dx3 ] :kg·m−4 ·s−2 ;
R
– [ T dx] : kg·m2 ·s−2 ;
– [E] : kg·m2 ·s−2 .

Correction de l’exercice 2
– [U t/l] = [−] : sans unités, donc faux ;
– [ϱV U /t] = M LT −2 : homogène donc juste ;
– [mV gz] = M L5 T −2 : non homogène donc faux.

Correction de l’exercice 3
– [p/ϱ] = L2 T −2 ;
– [pϱV ] = M 2 L−3 T −3 ;
– [p/(ϱV 2 )] = [−].

Correction de l’exercice 4
– [µ] = M L−1 T −1 ;
– [ν] = L2 T −1 ;
– [νlV ] = L4 T −2 ;
– [lV /ν] = [−] ;
– [νV 2 ] = L4 T −3 ;
– [V /(νl)] = L−2 .

Correction de l’exercice 5
– [A] = T −1 ;
– [B] = T −2 .

Correction de l’exercice 6 L’équation est homogène.

Correction de l’exercice 7 Les constantes Kv et Ku sont adimensionnelles. Elles


sont donc valables dans n’importe quel système d’unités.

Correction de l’exercice 8 Afin que l’équation soit homogène, la constante C doit


être sans unité. L’équation est donc valable dans n’importe quel système d’unités.
Chapitre 2 Analyse dimensionnelle 27

Correction de l’exercice 9
– 4,3 × 10−3 m/s ;
– 70,2 kg ;
– 13,4 N ;
– 22,28 m/s2 ;
– 1,12 Ns/m2 .

Correction de l’exercice 10 vs ≈ 46,7 m/s.

Correction de l’exercice 11 (1) L’écoulement en soufflerie doit être 10 fois plus ra-
pide si la maquette est à l’échelle 1/10. (2) FFm = 1. (3) La vitesse dans la veine liquide doit
être égale à la vitesse de l’avion.

Correction de l’exercice 12 (1) R ∝ E 1/5 ϱ−1/5 t2/5 . (2) RE −1/5 ϱ1/5 t−2/5 = C ⇔
R = C × E 1/5 ϱ−1/5 t2/5 . (3) On ne peut pas répondre car l’équation fait intervenir le
produit C × E 1/5 , et on ne peut donc déterminer que ce produit avec l’information dispo-
nible. (4) En comparant l’expression de Taylor et la formulation adimensionnelle, on tire
5
que C = 1,03 ≈ 1 De là on déduit E = ϱR t2
= 7,14 × 1013 J, si on prend ϱ = 1,25 kg m−3 ,
ce qui correspond à 16,8 kilotonnes équivalent TNT. La vraie valeur de l’essai Trinity était
de 18,6 kilotonnes ; c’est donc le bon ordre de grandeur.

Correction de l’exercice 13 Φ(Π1 ,Π2 ,Π3 ) = 0, avec Π1 = ϕ, Π2 = Q


H 5/2 g 1/2
, et
Π3 = √U = Fr.
gH

2 Ur2
Correction de l’exercice 14 mr = mm LL2r 2
Um
= mm
e3
= mm × 8000 = 8000 kg
m

Correction de l’exercice 15 (1) Les différentes variables qui contrôlent cet écoule-
ment sont la masse volumique ϱ de l’eau exprimée en M L−3 , la viscosité dynamique µ
de l’eau exprimée en M L−1 T −1 , le rayon R de la conduite exprimé en L, la vitesse U de
l’écoulement exprimé en LT −1 et la chute de pression par unité de longueur dP /dx de
l’eau exprimée en M L−2 T −2 dans un système d’unités M LT . (2) Le théorème de Vaschy-
Buckingham nous assure que Φ(Re,Π1 ) = 0 ou bien encore Π1 = f (Re). (3) Le coefficient
de frottement de Darcy-Weissbach f est équivalent à Π1 à un facteur 4 près.

Correction de l’exercice 16 Π1 = ϱwF2Du2 , Π2 = wh , Π3 = µ


ϱuw = 1
Re . On peut
réécrire Π1 = Re au lieu de Π1 = 1/Re sans perte de généralité.
28 Chapitre 2 Analyse dimensionnelle

Correction du problème 1

Question (a)
Pendant un temps dt, la variation incrémentale de volume V du lac est

dV = Sdh = (Qin − Qout )dt,

soit encore
dh p
S = Qin − Qout = Qin − Cd wd gd,
dt
et comme h = zs + d, on a aussi dh = dd. L’équation de conservation s’écrit finalement

dd p
S = Qin − Cd wd gd. (2.8)
dt

Question (b)
On introduit les échelles de longueur et de temps

Sw
L∗ = w et T∗ = .
Qin

et les variables adimensionnelles


d t
dˆ = et t̂ = .
L∗ T∗

L’équation (2.8) devient


ddˆ p
= Qin − Cd gw5 dˆ3/2 ,
dt̂
soit après simplification
p
ddˆ C d gw5
= 1 − Πdˆ3/2 avec Π = . (2.9)
dt̂ Qin

Application numérique : Π = 0,093.

Question (c)
Quand t est grand, on peut supposer que l’équation (2.8) admet une solution asympto-
tique correspondant à dd/dt = 0. L’équation (2.8) devient
 2/3
p Qin
Cd wd∞ gd∞ = Qin ⇒ d∞ = √ . (2.10)
Cd w g

Application numérique : d∞ = 4,8 m.


Chapitre 2 Analyse dimensionnelle 29

Question (d)

Comme Π est petit, on peut négliger le terme Πdˆ3/2 dans l’équation (2.9)

ddˆ
= 1,
dt̂
dont l’intégration est triviale : dˆ = t̂ compte tenu de la condition initiale. (On a donc
A = 1.) Donc aux petits temps, la formulation dimensionnelle de cette solution est
L∗ Qin
d(t) = t= t. (2.11)
T∗ S

Question (e)
On peut estimer le temps de convergence tc vers la solution asymptotique en cherchant
quand
 2/3
S Qin S
d(tc ) = d∞ ⇒ tc = √ = 2/3 1/3 1/3 2/3
Qin Cd w g c g Q w
Application numérique : tc = 53 h.

3
d (m)

0
0 50 100 150 200
t (h)

Figure 2.14 : solution numérique de l’équation (2.8) avec report des solutions asympto-
tiques (2.11) (pour t ≪ tc ) et (2.10).

Correction du problème 2

Question (a)
La puissance des efforts est Pm = Um Fm . Les moteurs doivent fournir une puissance
qui compense exactement la puissance dissipée, donc la puissance des moteurs est Pm .
30 Chapitre 2 Analyse dimensionnelle

Question (b)
Il y a en tout n = 7 variables : P , U , ϱ, µ, g, L, et M . On ne compte pas la force F
parmi ces variables car il y aurait redondance avec P . Les unités sont au nombre de K = 3.
D’après le théorème de Vashy-Buckingham, on peut dont former n − K = 4 nombres sans
dimension indépendants.

Question (c)
Il y a une infinité de possibilités. On cherche une expression adimensionnelle de la
relation explicite
P = P (U, ϱ, µ, g, L, M ).
On pourrait employer une matrice dimensionnelle comme en cours (exercice du calcul de
la force de traînée). On va procéder ici de façon plus empirique (et efficace). Comme√ on
impose d’employer les nombres de Reynolds et de Froude (Re = ϱU L/µ et F r = U / gL),
il ne reste qu’à adimensionnaliser la puissance du cargo et trouver un quatrième nombre
traduisant le rôle joué par la masse. Pour ce dernier, c’est simple : on définit le nombre
adimensionnel Π de la façon suivante
m
Π= .
ρL3
Pour la puissance, il faut réfléchir un peu plus. La puissance des pompes sert à vaincre les
forces de frottement Ff , qui sont de type traînée, donc de la forme Ff ∝ Cd ϱU 2 S avec S
la surface exposée et le Cd le coefficient de traînée. Cela implique que la puissance varie
comme P ∝ Ff U c’est-à-dire P ∝ ϱU 3 L2 . On en déduit que la relation adimensionnelle
peut s’écrire sous la forme
P
= P (Re, F r, Π) .
ϱU 3 L2

Question (d)
Si on impose une similitude complète, alors on doit avoir
Um
Re = Rem ⇒ = k −1 = 100,
U
tandis que
Um
F r = F rm ⇒ = k 1/2 = 0,1,
U
et donc en déduit une incompatibilité. En hydraulique, comme les phénomènes faisant
intervenir de la turbulence développée ne dépendent que faiblement de Re, on fonde la
similitude sur le respect du nombre de Froude.

Question (e)
La similitude partielle impose
Um
F r = F rm ⇒ = k 1/2 = 0,1 donc Um = 1 m/s
U
Chapitre 2 Analyse dimensionnelle 31

et
Mm
Πm = Π ⇒ = k 3 = 0,1 donc Mm = 10 kg
M
donc on déduit
 3
Pm P U
3 2
= ⇒ P = k −2 = 0,1 donc Mm = 10 MW
ϱm U m L m ϱU 3 L2 Um

Correction du problème 3

Question (a)

On calcule tout d’abord les caractéristiques de l’air à T = 293 K et pa = 105 Pa. Par
interpolation linéaire des valeurs tabulées, on trouve

ϱ = 1,21kg · m3 et µ = 1,81 × 10−5 Pa · s.

On en déduit que
45 × 0,01 × 1,21
Red = = 3 × 104
1,81 × 10−5
Les valeurs tabulées dans la figure 2.9 nous disent que l’on devrait avoir Cd = 0,91. Quand
on calcule le coefficient de traînée du cylindre en soufflerie, on a

F 2,2
Cd = = = 0,905
1
2 ϱSu
2 0,5 × 0,2 × 0,01 × 1,2 × 452

avec S = Ld. Il y a donc un écart relatif de (0,905−0,91)/0,91 = 0,5 %. On peut considérer


que la valeur est cohérente car l’erreur est plus petite que l’incertitude sur la mesure de la
force.

Question (b)

La figure 2.9 nous dit que la valeur Cd = 0,91 est valable pour la plage 104 < Red <
105 , or comme
µ
Uchem. = Red ,
ϱd
cela implique que la gamme de validité en termes de vitesse va de 15 cm/s à 1,5 m/s.

Question (c)
La nature du matériau n’importe pas, ce qui compte c’est la rugosité de la surface. En
effet, le coefficient de traînée dépend de la rugosité à grand nombre de Reynolds. Ici on
n’indique pas de rugosité. Un béton lisse se comporte a priori comme de l’aluminium lisse
en laboratoire, donc le choix du matériau ne semble pas poser de problème.
32 Chapitre 2 Analyse dimensionnelle

Correction du problème 4

Question (a)
Il y a n = 6 variables : ϱ, µ, Q, L, D, et ∆H. Il y a 3 unités physiques. On peut former
la matrice
ϱ µ Q L D ∆H
m -3 1 3 1 1 1
kg 1 -1 0 0 0 0
s 0 -1 -1 0 0 0
dont le rang est r = 3. On peut former n − r = 3 nombres sans dimension: ∆H/L,
L/D, et Re = ϱuD/µ (avec u = 4Q/(πD2 ) la vitesse débitante).

Question (b)

C’est une simple application numérique : Re = 4ϱQD/(πµD 2 ) = 1,06 × 105 .

Question (c)
On doit résoudre l’équation
µa D
ϱa ua Da /µa = 1,06 × 105 ⇒ ua = 1,06 × 105 avec Da = .
ϱa D a 50
On trouve ua = 110 m/s.

Correction du problème 5

Question (a)
D’après les livres de cuisine, il faut 50 minutes pour cuire 1 kg de dinde, ce qui pour
une dinde de 6 à 7 kg nous donne un temps de cuisson d’à peu près 300 minutes, soit 5 h.

Question (b)
L’équation de la chaleur s’écrit

∂T ∂2T
=χ 2,
∂t ∂x
ce qui nous permet de définir les unités du coefficient de diffusion thermique comme [χ] =
L2 T −1 . Les variables importantes du problème sont la température de la dinde T exprimée
en K, la température du four Tf exprimée en K, la taille ℓ de la dinde exprimée en L, le
temps de cuisson tc de la dinde exprimé en T et la masse m de la dinde exprimé en M .
Le tout est exprimé dans un système d’unités KM LT ou K est la température. Étant
Chapitre 2 Analyse dimensionnelle 33

donné que l’on a six variables pour quatre dimensions, il y a donc 6 − 4 = 2 nombres
adimensionnels qui caractérisent ce problème. Ils s’écrivent sous la forme

Πi = T a Tfb χc ℓd tec mf i = 1,2.

On peut donc écrire l’équation dimensionnelle suivante

[−] = [K]a [K]b [L2 T −1 ]c [L]d [T ]e [M ]f ,

[−] = M f L2c+d T e−c K a+b .


De cette équation, on tire le systèm d’équations linéaires suivant

f =0
2c + d = 0
e−c=0
a + b = 0.

Il y a six variables pour trois équations, on peut donc choisir librement trois paramètres
parmi les cinq (a, b, c, d, e et f ). Cependant on voit tout de suite que f = 0 quel que soit
le choix des paramètres. On a donc finalement plus que deux options possibles. On choisit
a et c car le premier paramètre correspond à la température, soit la variable physique qui
nous intéresse réellement, et le deuxième paramètre correspond à la variable qui contient
le plus de dimensions. Dans un premier temps, on fixe c = 0 et a = 1. La résolution du
système d’équations donne donc b = −1 et f = c = d = e = 0. Le nombre adimensionnel
correspondant est
T
Π1 = .
Tf
Dans un deuxième temps on fixe c = 1 et a = 0. La résolution du système d’équations
donne donc e = −1, d = −2 et f = b = e = 0. Le nombre adimensionnel correspondant
est
χ
Π2 = 2 .
ℓ tc

Question (c)
On suppose que les propriétés physiques de la dinde ne changent pas avec la tempé-
rature, ce qui veut dire que χ et ϱ sont constants malgré le changement de température.
On va utiliser le nombre Π2 pour estimer la relation entre les temps de cuisson pour deux
dindes de taille différente (ou de masse différente).
   
χtc χtc
= ,
ℓ2 1 ℓ2 2
 1/2
ℓ1 tc1
⇒ = .
ℓ2 tc2
Maintenant on peut exprimer le rapport des longueurs des dindes par un rapport des
masses des dindes, en supposant que m = ϱℓ3 . On a donc que m1 = ϱℓ31 et m2 = ϱℓ32 , ce
qui nous permet d’écrire la relation entre les masses et les longueurs
 
ℓ1 m1 1/3
= .
ℓ2 m2
34 Chapitre 2 Analyse dimensionnelle

En remplaçant cette expression dans l’expression des temps nous obtenons donc
 
tc2 m2 2/3
= .
tc1 m1

Question (d)
En utilisant le temps de cuisson obtenu à la question 1, on peut estimer le temps de
cuisson pour une dinde de 3 à 4 kg. Ce temps sera notre temps tc1 = 150 min. On peut
donc maintenant estimer le temps de cuisson d’une dinde de 6 à 7 kg sachant le rapport
des masses. On a donc
   2/3
m2 2/3 6
tc2 = tc1 = 150 = 238 min.
m1 3
Le temps de cuisson est donc bien inférieur à notre première approximation.

Correction du problème 6

Question (a)
Comme le train se déplace à vitesse constante, on se place dans un préférentiel galiléen
attaché au train. La vitesse relative du vent est w = v − u. On compte dans de problème
p = 7 variables indépendantes exprimées dans r = 3 unités physiques : la vitesse w =
|w|, F = |F | [kg m s−2 ] (comme on connaît sa direction, seule la norme entre dans le
décompte), la surface et hauteur de la rame A [m2 ] et h [m] (il est inutile de préciser la
longueur puisqu’elle est fixée par A et h), l’angle d’incidence ψ [°], la masse volumique et
la viscosité dynamique de l’air ϱ [kg m−3 ] et µ [kg m−1 s−1 ]. On peut former 4 nombres
sans dimension. Le problème est très proche de celui de la sédimentation d’une sphère
dans un liquide. En s’inspirant de ce résultat, on peut écrire
F ϱwh
2
= f (Re,A/h2 ,ψ) avec Re = .
ϱw A µ

Question (b)
Toujours par analogie avec la force de traînée d’une sphère, on introduit le coefficient
de traînée
F
Cd (Re,A/h2 ,ψ) = 1 2
2 ϱw A
Comme d’habitude on définit le coefficient de traînée par rapport à la surface apparente
A et l’inertie du fluide ϱw2 /2.

Question (c)

À grand nombre de Reynolds, le coefficient de traînée devient indépendant du nombre


de Reynolds. On peut aussi considérer que A/h2 est un facteur de forme, et que la force
Chapitre 2 Analyse dimensionnelle 35

exercée par le vent n’en dépend pas. Au final, on retient une dépendance Cd (ψ). Pour un
problème de vent latéral qui est au cœur du problème, il faut probablement considérer que
l’on s’intéresse uniquement à la force dans la direction y et alors
1
Fy = Cd ϱw2 A.
2

Question (d)
Le profil de vitesse était uniforme, le point d’application de la force est h/2 par rapport
au sol. Le moment de force est donc :
h h
MO,F = Fy = Cd ϱw2 A.
2 4
Comme la masse est uniformément répartie, le point d’application du poids P est le centre
de gravité, et le bras de levier est donc W /2 :

W W
MO,P = − P = − mg.
2 2
En quasi-statique, l’équilibre des moments nous fournit

h W
Cd ϱw2 A = mg,
4 2
La vitesse relative du vent nécessaire à un basculement est donc

2 2 W m
wcr = g,
Cd h ϱA

et si on introduit une masse volumique moyenne du train ϱt = m/(W A), on a


s
2 W ϱt
wcr = W g,
Cd h ϱ

Question (e)
On trouve Wcr = 42,9 m/s soit encore 154 km/h.
Le modèle a des hypothèses qu’on pourrait améliorer :
– considérer un vent avec un profil plus réaliste, p. ex. logarithmique ;
– un vent tempétueux souffle en rafale. Il faudrait caractériser ces rafales (intensité,
durée, fréquence) et voir en quoi le calcul est changé. Cela doit amener à se poser la
question du temps durant lequel la rafale doit souffler pour ébranler l’équilibre du
train ;
– prendre en compte le roulement du train (bougie et essieu). Le basculement se fait
au niveau des roues ;
– déterminer la dépendance Cd (ψ) ;
– prendre en compte l’écoulement d’air sous la rame.
CHAPITRE 3
Hydrostatique

Rappel du cours

Loi de Pascal
Un fluide au repos est soumis à un champ de pression p(z) en son sein qui est décrit
par la loi de Pascal ou loi hydrostatique
dp
= −ϱg,
dz
avec ϱ la masse volumique du fluide. Cette pression crée une force de pression infinitési-
male dF sur tout élément de surface dS orienté par sa normale n :
dF = −p ndS.

Principe d’Archimède
Le principe d’Archimède s’énonce ainsi : « tout corps immergé dans un fluide au repos
est soumis de la part du fluide à une poussée verticale, opposée à la force de gravité, égale
au poids du volume de fluide déplacé et appliquée au centre de masse de ce fluide. » Cette
force est appelée force (ou poussée) d’Archimède.

Exercice 1 : tube en U
Dans un tube en forme de U, on place un fluide de masse volumique ϱ1 = 1000 kg·m−3 .
On ajoute ensuite d’un côté du U un fluide non miscible de masse volumique ϱ2 < ϱ1 sur
une hauteur h2 . Que se passe-t-il ? Peut-on déduire la valeur de ϱ2 à partir des mesures
des hauteurs de fluide ?

Exercice 2 : pression d’aspiration


Un vacancier se demande quelle dépression ∆P il doit fournir par aspiration pour
que le jus de fruit remonte jusqu’à sa bouche, située à une altitude z (voir figure 3.1). Il se

37
38 Chapitre 3 Hydrostatique

sert d’un verre de rayon R, qui est initialement rempli jusqu’à une hauteur h0 . La paille, de
longueur totale l et de rayon r, est posée verticalement dans le verre. Une de ses extrémités
touche le fond du verre. Calculer ∆P = Pb − Patm nécessaire (le volume de jus de fruit
est conservé).

Patm
Pb

h0

Figure 3.1 : schéma d’une paille.

Exercice 3
On dit que la pression atmosphérique Patm ressentie au niveau du sol est équivalente
au poids de la colonne d’air par mètre carré au-dessus du sol :
Z ∞
ϱgdz.
0

1. Est-ce vrai ?
2. Même question si on se place sous la coque d’un bateau. Est-ce que la pression au
point le plus bas correspond au poids de la colonne de bateau au-dessus de ce point ?

Figure 3.2 : schéma d’un bateau.


Chapitre 3 Hydrostatique 39

Exercice 4 : pression sur dôme


Le dôme posé au fond du Golfe du Mexique pour colmater la fuite d’hydrocarbure peut
être représenté par un hémisphère de rayon a qui repose à une profondeur h dans un fluide
de masse volumique ϱ.

1. Calculer la force de pression hydrostatique exercée sur le dôme. On prendra h =


1500 m, a = 10 m, ϱ = 1020 kg/m3 .
– Exprimer la pression p(ϕ, θ) sur le dôme dans les coordonnées sphériques.
– Exprimer la force de pression verticale Fz (ϕ, θ, dS) exercée sur un petit élé-
ment de surface dS du dôme. NB : dS = a2 sin ϕ dϕ dθ.
– Intégrer la force de pression verticale sur toute la surface du dôme.
2. Si le dôme de béton pèse 2 tonnes et est fixé sur sa circonférence grâce à des ancrages
résistants à une force de 10 kN/m, quelle est la pression maximale d’hydrocarbure
admissible en son sein ?

h a

Figure 3.3 : dôme.

Exercice 5 : iceberg

Un iceberg de masse volumique ϱg = 920 kg/m3 flotte sur l’océan (ϱe = 1020 kg/m3 ).
Quelle fraction de son volume se trouve sous l’eau ?

Figure 3.4 : iceberg.


40 Chapitre 3 Hydrostatique

Exercice 6 : barrage-poids
Un barrage triangulaire de base l et de masse volumique ϱs retient un plan d’eau de
profondeur h et de masse volumique ϱ. Quelle est la force de pression (par unité de lon-
gueur) exercée sur le barrage ? Quelle est la condition de non-renversement ?
Indice : pour écrire la condition de non-renversement, déterminer les moments exercés
par chaque force.

L
Figure 3.5 : barrage-poids.

Exercice 7 : stabilité d’une digue


Après des inondations ayant touché une grande ville, vous êtes mandaté pour vérifier
le dimensionnement de nouvelles digues. Ces nouvelles digues se présentent sous la forme
d’un barrage-poids en béton, dont la masse volumique est égale à ϱb . Lors d’une crue, l’eau
de masse volumique ϱe atteint le sommet de la structure. Pour le calcul de la stabilité de la
structure on admet que la section du barrage est triangulaire (figure 3.6).

Figure 3.6 : barrage-poids en béton.

1. Calculer les deux composantes de la force de pression due à l’eau, appliquée au


parement du barrage (considérer les axes x et z indiqués).
Chapitre 3 Hydrostatique 41

2. Quelle devra être la valeur minimale de la masse volumique du béton ϱb pour ga-
rantir l’équilibre des moments autour du point O ? Admettez qu’une sous-pression
Fs s’exerce sur la face horizontale du barrage. Cette dernière varie linéairement le
long de cette face depuis la pression maximale jusqu’à zéro (point O).
3. Quelles sont les faiblesses de ce calcul ? Que devriez-vous inclure en plus ?

Données : ϱeau = 1030 kg/m3 , h = 30 m , α = 65◦ , β = 45◦ .

Exercice 8
Un bassin contenant de l’eau sur une profondeur de 9 m est fermé par une porte ver-
ticale constituée par 3 panneaux plans A, B et C (figure 3.7).
1. Quelle doit être la hauteur hi de chaque panneau i pour que chacun supporte le
même effort total ? Donner les profondeurs z1 et z2 .
2. Chaque panneau doit être renforcé au niveau du centre de poussée zc . Calculer la
position de ces renforts.
3. Quelle est la valeur de la force agissant sur chaque panneau ?

Figure 3.7 : schéma des 3 panneaux plans.

Exercice 9 : vanne de fond


Une vanne de fond CD de 1,8 m de large et de 2 m de long est disposée selon la figure
3.8. On suppose que la vanne est composée d’un matériau homogène et on néglige le frot-
tement en C. Déterminer le poids nécessaire de la vanne pour la garder fermée jusqu’à ce
que le niveau d’eau atteigne 2 m au dessus de C.

Exercice 10 : vanne radiale


Une vanne radiale maintient un niveau d’eau constant à 10 m au dessus du sommet
d’un barrage à Manchester (figure 3.9). Le rayon de la vanne est de 22 m et sa longueur 10
42 Chapitre 3 Hydrostatique

Figure 3.8 : vanne de fond.

m. Le point de pivot A est situé à 10 m du sommet du barrage C. Déterminer la norme de


la résultante des forces sur la vanne. La résultante passe-t-elle à travers le pivot ?

Figure 3.9 : vanne semi-circulaire.


Chapitre 3 Hydrostatique 43

Problème 1 : pression sur un cylindre


Un cylindre de masse M , de longueur L et diamètre D = 2R repose sur un fond
horizontal (voir figure 3.10). Il sert à séparer deux fluides : à gauche, le fluide 1 a une masse
volumique ϱ1 et une hauteur h1 = D tandis qu’à droite, le fluide 2 a une épaisseur h2 = R
et une masse volumique ϱ2 . On ignore la pression atmosphérique.
(a) Calculer la force de pression exercée par le fluide 1 sur le cylindre. Pour cela on écrira
la distribution de pression hydrostatique et on l’intégrera sur la surface de contact du
cylindre.
(b) Calculer la force de pression exercée par le fluide 2 sur le cylindre.
(c) En déduire pour quelles conditions le cylindre ne bouge pas (on ne fera ici qu’un bilan des
forces sans considérer les moments de force).
(d) Considérer le volume de contrôle Σ1 dans la couche de fluide 1. Écrire le bilan de forces sta-
tiques sur ce volume et en déduire la force de pression exercée par le fluide 1 sur la surface
gauche du cylindre. Comparer avec le résultat de la première question. Qu’en concluez-
vous quant à la méthode de calcul des forces de pression ?

h1= D

h
2
Σ
1
x

Figure 3.10 : schéma du cylindre.


44 Chapitre 3 Hydrostatique

Problème 2 : pression sur une vanne


Un réservoir contient un volume d’eau (voir figure 3.11). La hauteur est h = 8 m. La
paroi du réservoir est munie d’une vanne de forme semi-circulaire de rayon R = 2 m. On
souhaite calculer la force de pression exercée par l’eau sur cette vanne afin de concevoir
un dispositif de fermeture adapté. On suppose que la pression atmosphérique est pa = 0.
(a) Donner l’expression de la distribution de pression au sein du volume d’eau selon la verti-
cale.
(b) Calculer la résultante des forces de pression qui s’exercent sur la vanne.
(c) Faire l’application numérique.
(d) Calculer la position du point d’application de la résultante des forces et le moment résultant
des forces de pression par rapport à la charnière supposée être le long du sol.
Formulaire :
R R
• cos2 xdx = x/2 + sin(2x)/4 et sin2 xdx = x/2 − sin(2x)/4
R R
• sin x cos xdx = − cos2 x/2 et sin2 x cos2 xdx = x/8 − sin(4x)/32
R R
• cos2 x sin xdx = − cos3 x/3 et sin x cos2 xdx = sin3 x/3

6m
h=8m

R=2m

vue de côté vue de face

Figure 3.11 : schéma du réservoir.


Chapitre 3 Hydrostatique 45

Problème 3 : pression sur un quart de sphère


Un récipient, dont la forme est celle d’un quart de sphère, est limité par une section
verticale et une section horizontale, cette dernière étant ouverte à l’air libre. Ce récipient
entièrement rempli d’un liquide de masse volumique ϱ.

(a) Déterminer la résultante des forces de pression exercées sur la paroi verticale (OADB)
par le liquide et l’air extérieur. Montrer que ces forces sont équivalentes du point de vue
de leur résultante et de leur moment résultant, à une force unique passant par un point P
de cette paroi (P est le centre de pression), dont on précisera la position.
(b) Déterminer la résultante des forces de pression exercées sur la paroi en quart de sphère,
et montrer de même l’équivalence à une force unique passant par un centre de pression Q
sur cette face.
(c) Retrouver la position de P à partir de celle du centre de masse G du liquide, que l’on
déterminera au préalable.

Figure 3.12 : récipient en forme de quart de sphère.


46 Chapitre 3 Hydrostatique

Problème 4 : pression sur un cylindre partiellement


immergé
Un récipient est évidé en son centre par une rainure, et un cylindre en verre obstrue
cette rainure. La forme du récipient est montrée à la figure 3.13. Le cylindre est partielle-
ment enfoncé dans la rainure. On note α = π/3 l’angle que fait le point de contact du
cylindre avec la rainure par rapport à la verticale. Le rayon est R = 10 cm. Les hauteurs
du récipient sont a = 30 cm et b = 20 cm. On traitera le problème comme bidimensionnel
(on ignore la direction normale à la feuille) ; par défaut, les forces seront donc des forces
par unités de longueur. Le plan de référence z = 0 est le plan sur lequel repose le cylindre.
La hauteur d’eau est notée h, et elle est comptée à partir du fond du récipient. On néglige
la pression atmosphérique. La masse volumique du fluide est ϱ = 1000 kg·m−3 . La masse
volumique du cylindre est ϱv = 2500 kg·m−3 .

(b)

Figure 3.13 : (b) schéma de principe. (b) définition des variables pour le calcul infinitési-
mal.

(a) [0,40] Que vaut le champ de pression (en fonction de h, z et b) ?


(b) [0,40] On veut calculer la force de pression exercée par le fluide sur le cylindre. On va
commencer par un calcul classique. On appelle n la normale d’une surface infinitésimale.
Exprimer les coordonnées de la normale n et de la force élémentaire de pression dF =
−pndS.
(c) [0,40] Intégrer cette expression et déterminer la résultante des forces de pression.
(d) [0,40] Appliquer le principe d’Archimède pour trouver la force.
Chapitre 3 Hydrostatique 47

(e) [0,40] Pour quelle hauteur d’eau le cylindre reste en place ? Est-ce que cette condition est
vérifiée ici ?

Problème 5
Dans son livre De Architectura, l’architecte romain Vitruve rapporte l’anecdote (sans
doute apocryphe) célèbre selon laquelle le grand Archimède, à qui le tyran de Syracuse
Hiéron II avait posé une énigme, sortit de sa baignoire et courut nu à travers Syracuse en
s’écriant ϵυρηκα (eurêka, « j’ai trouvé » en grec).
Hiéron souhaitait consacrer une couronne en or aux dieux, mais une rumeur lui mur-
mura à l’oreille que l’orfèvre avait détourné une partie de l’or nécessaire à la réalisation
de la couronne et l’avait substitué par de l’argent. Il demanda à Archimède de quelle façon
procéder pour déterminer si la couronne était d’or pur ou bien d’un alliage d’or et d’argent,
et cela naturellement sans endommager la couronne.
Si on peut douter de la véracité de l’anecdote, elle illustre le principe de fonctionne-
ment d’une balance de précision utilisée en joaillerie pour déterminer la masse volumique
d’objets plus lourds que l’eau ; comme elle utilise le principe d’Archimède, elle est appelée
« balance hydrostatique ».
La figure 3.14 illustre son fonctionnement. On mesure le poids d’un objet à l’aide d’une
balance ordinaire munie de deux plateaux. On place un récipient d’eau rempli à ras bord
sous le plateau de gauche [voir fig. 3.14(a)]. Si on suspend l’objet dans de l’eau tout en
continuant de mesurer sa masse, le plateau de droite penche vers le bas du fait de la poussée
d’Archimède exercée sur l’objet immergé ; en recueillant le trop-plein d’eau, qui a déversé
dans un petit récipient, on peut estimer le volume de l’objet [voir fig. 3.14(b)]. Si l’on retire
des poids sur le plateau ou bien si on place le récipient ayant recueilli le trop-plein sur le
plateau de gauche, on peut équilibrer la balance et déterminer le poids déjaugé de l’objet
[voir fig. 3.14(c)].

(a) (b) (c)

Figure 3.14 : principe de la balance hydrostatique.

On se propose d’étudier le problème posé par Hiéron à Archimède. La couronne a un


poids de 48 N. Les masses volumiques sont les suivantes :
– eau ϱe = 1000 kg·m−3 ;
– or ϱo = 19 300 kg·m−3 ;
– argent ϱa = 10 500 kg·m−3 .

(a) [0,50] On mesure le volume du trop-plein d’eau : Ve = 0,29 L. En déduire le volume de la


couronne Vc , le poids déjaugé Pc′ de la couronne et sa masse volumique ϱc .
48 Chapitre 3 Hydrostatique

(b) [0,50] Déterminer la composition de la couronne : volumes respectifs d’or et d’argent (Vo
et Va ), et masses respectives d’or et d’argent (mo et ma ). Est-ce que l’orfèvre a triché ?
Chapitre 3 Hydrostatique 49

Correction des exercices


Exercice 1 On appelle h1 la hauteur de fluide 1 comptée à partir du point A situé à
l’interface entre les deux fluides
h1 h1
Patm + ϱ2 gh2 = Patm + ϱ1 gh1 ,ϱ2 = ϱ1 = 1000 × kg/m−3 .
h2 h2

Exercice 2  
R 2 h0 − r 2 l
∆P = −ϱg z −
R2 − r 2

Exercice 3 (1) oui et (2) non.

Exercice 4 (a) Fhyd = ϱga2 π [h − 2a/3]. (b) Fhyd = 4694 MN, Fpoids = 2000 kg ×
9,81 m s−2 = 1962 kN, Fancrages = 10 kN/m×2πr = 6283 kN, Fin = Fpoids +Fancrages +
Fhyd = 4694,6 MN. Pour obtenir la pression intérieure maximum acceptable, il faut diviser
la force de pression associée Fin par la surface d’application, soit la projection du dôme
dans le plan horizontal (la résultante de la force de pression étant orientée verticalement) :
Pin = Fin /(πa2 ) = 1494 × 107 N m−2 .

Exercice 5 On obtient : α = ϱg /ϱe = 90 %.

p
Exercice 6 La hauteur d’eau maximale dans le barrage est h = l 2ϱs /ϱ pour que ce
dernier ne bascule pas.

   
2 1 2 3
Exercice 7 (1) F = ϱe g h2 . (2) ϱe g hl3 +ϱe g h6 = l2 + l1
ϱb g hl21 + 2l32 ϱb g hl22 +
cot α 3
  2
2l1
l2 + 3 ϱe g h2 cot α. Avec ϱe = 1000 kg/m3 , h = 30 m , α = 65° et β = 45°, on obtient
alors l1 = tanh α = 14 m, l2 = tanh β = 30 m, l = l1 + l2 = 44 m, d1 = 29,3 m, d2 = 10,0
m, e1 = 34,67 m, e2 = 20m et e3 = 39,3 m. Ainsi, Fx = 4410 kN/m, Fz = 2056,4 kN/m,
Fs = 6468 kN/m, et donc ϱb = 957,7 kg/m3 . (3) On a négligé les ancrages.

Correction détaillée de l’exercice 8


z2 p
(1) z12 = 22 z12 = h2 − z22 . En résolvant ces equations, on obtient z2 = h 2/3 =
√ √
−7,35 m et z1 = z2 / 2 = h/ 3 = −5,2 m, ou bien HA = 5,2 m, HB = z2 − z1 = 2,15
m et HC = h − z2 = 1,65 m. (2) Le centre de poussée vérifie

2 zb3 − za3
zc = .
3 zb2 − za2
Cela donne pour A (za = z1 = −5,2 m, zb = 0) zcA = 32 z1 = −3,46 m. Pour B (za =
z2 = −7,35 m, zb = z1 = −5,2 m) zcB = −6,33 m. Pour C (za = h = −9 m, zb = z2 =
−7,35 m) zcC = −8,2 m. (3) La force qui agit sur chaque panneau, FA = FB = FC =
ϱgz12 /2 = 1,35 × 105 N/m.
50 Chapitre 3 Hydrostatique

Correction détaillée de l’exercice 9


 
2ϱL hl l2
m = sin θ 2 + 3 cos θ = 180 kN. AN : m = 18,4 tonnes. Tout d’abord, il nous faut
définir notre repère d’étude ainsi que nos variables. On considère le repère (x, y, z) défini
comme dans la figure 5. De plus, on pose:

– L = 2 m;
– h = 2 m;
– e = 1,8 m ;
– θ = arctan(3/4) = 36,87◦ .

L’énoncé demande de calculer le poids P de la vanne de telle sorte que celle-ci reste
fermée sous le poids de l’eau, ce qui signifie M C = 0.
La vanne est soumise à :

– son poids :
W = Mg

– la force de pression de l’eau :


dFp = −pndS


p(z) = ϱw g(h − z) = ϱw g(h − (−r cos θ))
 
− cos θ
n= 0 
sin θ

On vérifie bien que p(z = h) = 0.

Note : on considère une force infinitésimale pour la force de pression car celle-ci est répartie
sur la surface de la vanne, on ne connaît donc pas son point d’application pour le calcul du
moment. En revanche, le poids est une force ponctuelle appliquée au centre de la vanne.
Calculons maintenant le moment de chacune de ces forces. Pour rappel, le moment se
calcule comme : Z
MC = CP × dF
P

ou
|M C | = Force × d

avec d : le bras de levier. Ainsi, on a :

– Le moment associé au poids :

L L
MPc y = W sin θ × = M g sin θ
2 2

Seule la composante dans la direction n provoque la rotation en C, c’est-à-dire la


composante W sin θ.
Chapitre 3 Hydrostatique 51

– Le moment associé à la force de pression:


Z
MFCp = r × dFp
   
Z L r sin θ − cos θ
=  0  × (−ϱw g(h + r cos θ))  0  edr
0 r cos θ sin θ
 
Z L 0
= −ϱw g(h + r cos θ) −r cos2 θ − r sin2 θ edr
0 0
 
Z L 0
= ϱw g(h + r cos θ) r  edr
0 0

Ainsi, seule la composante selon Oy intervient :


Z L
MFCpy = ϱw g(hr + r2 cos θ)edr
0
1 1
= ϱw ge( hL2 + L3 cos θ)
2 3
P
MyC = 0 nous donne donc:
 
1 2 1 3 L
ϱw ge hL + L cos θ = M g sin θ
2 3 2

ϱw ge( 12 hL2 + 13 L3 cos θ)


M=
g sin θ L2

1000×10×1,8( 12 2×22 + 13 23 cos (36,79))


A. N. : M = 10 sin (36,87) 22
= 18,4 t

Figure 3.15 : vanne de fond.


52 Chapitre 3 Hydrostatique

Figure 3.16 : projection du vecteur normal de la vanne.

Correction détaillée de l’exercice 10


Comme précédemment, il nous faut définir notre repère de base, ainsi que le système
de coordonnées. Les coordonnées sphériques semblent être le choix le plus judicieux pour
ce problème (voir figure 3.17). La force de pression s’exprime par:
Z
F = dF
Z
= −pndS

où :
p(z) = ϱgR sin θ
 
− cos θ
n=
− sin θ
dS = LRdθ

La variable d’intégration étant θ, il faut donc définir convenablement les bornes. On


intègre sur l’intervalle 0 ≤ θ ≤ θmax = arcsin ( R h
):
Z θmax  
2 cos θ sin θ
Fp = ϱgR L dθ
0 sin2 θ
Z θmax !
cos θ sin θ
= ϱgR2 L 1 − cos 2θ dθ
0
2
 θmax
sin θ
2

= ϱgR L  θ sin 2θ 
2 2

2 4
 0

2 sin θmax
= ϱgR2 L  θmax sin 2θmax 
2

2 4
!
ϱgL (R sin θmax )2
= h
2 R2 arcsin − R sin θmax R cos θmax
R
!
ϱgL h2
= h p
2 R2 arcsin − h R2 − h2
 R 
h2 r !
ϱgL 
=  2 h h h2 
2 R arcsin − 1− 2
R R R
Chapitre 3 Hydrostatique 53

Le résultat peut être exprimé à l’aide de la variable θmax ou par les variables h et R.
De plus, comme la vanne est circulaire et que la pression est normale à la surface de la
vanne, cette dernière agit sur le rayon de la vanne. La résultante de la force de pression
passe donc à travers le pivot.

Figure 3.17 : schéma du système de coordonnées.

Correction du problème 1

Question (a)
Tout d’abord, il faut définir le système de coordonnées que nous allons utiliser ; compte
tenu la géométrie de la surface, le système de coordonnées sphériques (r, θ, z ′ ) semble
judicieux (le zéro étant pris au centre du cercle). On a introduit la coordonnée telle que
z ′ = R sin θ.

Figure 3.18 : schéma du système de coordonnées

R
La force de pression globale s’exprime comme F = dF où dF représente la force
de pression infinitésimale (appliquée sur une surface dS) :

dF = −pndS
54 Chapitre 3 Hydrostatique

où :
– p(z ′ ) = ϱ1 g(R − z ′ ) = ϱ1 gR(1 − sin θ) : le champ de pression. On vérifie bien que
p(z ′ = R) = 0 (on néglige la pression atmosphérique patm ) ;
– n = (− cos θ, sin θ) : vecteur normal orienté vers l’extérieur ;
– dS = LRdθ : l’élément de surface infinitésimal.
Ainsi, la force de pression totale du fluide 1 sur le cylindre est :
Z π/2  
− cos θ
F1 = −ϱ1 gR(1 − sin θ) RLdθ
−π/2 sin θ
Z π/2  
− cos θ + sin θ cos θ
= −ϱ1 gR L2

−π/2 sin θ − sin2 θ
Z π/2   Z π/2  
− cos θ sin θ cos θ
= −ϱ1 gR L2
dθ−ϱ1 gR dθ
−π/2 − sin θ sin θ
2
−π/2

La deuxième intégrale est nulle car on intègre des fonctions impaires sur un intervalle
symétrique [−π/2,π/2]. De plus, on utilise la relation
1 − cos 2θ
sin2 θ =
2
et on déduit :
Z  
π/2
− cos θ
F 1 = −ϱ1 gR L 2

−π/2 − 1−cos
2

 
2 2
= ϱ1 gR L π
2

Note : nous utilisons la système de coordonnée sphérique (r, θ, z ′ ) afin de paramétriser


la surface du cylindre et d’exprimer le vecteur normal dans le repère (x, y, z). Ainsi, la
pression et la force de pression F sont aussi exprimées dans le repère (x, y, z).

Question (b)
La procédure de calcul est identique. Cependant, quelques variables doivent être redé-
finies :
– la distribution de pression est p(z ′ ) = ϱ2 gz ′ avec z ′ = −R sin θ (de sorte que
z ′ > 0) et p(z ′ = 0) = 0 ;
– n = (cos θ, sin θ) : vecteur normal orienté vers l’extérieur ;
– on intègre sur l’intervalle −π/2 ≤ θ ≤ 0.
Ainsi, la force de pression totale du fluide 2 sur le cylindre est :
Z 0  
cos θ
F2 = −ϱ2 g(−R sin θ) RLdθ,
−π/2 sin θ
Z 0  
2 cos θ sin θ
= ϱ2 gR L dθ,
−π/2 sin2 θ
 1
2 −
= ϱ2 gR L π2 .
4
Chapitre 3 Hydrostatique 55

Figure 3.19 : schéma du système de coordonnées.

Question (c)

P Dans cette
P partie, on nous demande de vérifier l’équilibre du cylindre, c’est-à-dire que
Fx =0 et Fz =0. Le cylindre est soumis à :

– son poids propre : M g = ϱLπR2 g où ϱ est la masse volumique du cylindre ;


– la réaction du sol R ;
– la force de pression du fluide 1 sur le cylindre F 1 ;
– la force de pression du fluide 2 sur le cylindre F 2 .

Figure 3.20 : schéma du bilan des forces sur le système.

Nous ne connaissons pas la force de réaction R. Ainsi pour qu’il y ait équilibre, il
faut que les composantes horizontale de F 2 et F 1 se compensent. Pour la direction z, les
forces de pressions tendent à soulever le cylindre, il faut donc que le poids soit supérieur
à F 1,z + F 2,z (la différence de forces sera reprise par la force de réaction du sol).
Mathématiquement, cela se traduit par :
(
F2,x = −F2,x
F2,z + F1,x ≤ M g
(
2ϱ1 gR2 L = 12 ϱ2 gR2 L
gR2 L( π2 ϱ1 + π4 ϱ2 ) ≤ ϱLπR2 g
(
4ϱ1 = ϱ2
ϱ2 + 2ϱ1 ≤ 4ϱ
56 Chapitre 3 Hydrostatique

Question (d)
On considère un volume de contrôle/système Σ1 . Ce système est choisi arbitrairement,
on peut donc lui assigner une valeur de largeur l arbitrairement telle que l ≥ R. Ce système
est soumis à:
– son poids propre P : poids du rectangle 2R × l – poids du demi-cylindre
1
P = −ϱ1 gL(l2R − πR2 )
2
– la force de réaction du sol S : inconnue
– la force de pression sur la surface droite à gauche du volume F p :
Z 2R   1   
−1 ϱ gL(2R)2 2ϱ1 gLR2
Fp = −ϱ1 gz Ldz = 2 1 =
0 0 0 0
– la force de réaction du cylindre F cyl→Σ1 qui est l’opposée de la force F 1 :
F cyl→Σ1 = −F 1
Le bilan statique s’écrit donc:
(P
Fx = 0
P
Fy = 0
(
F1,x = Fp
F1,z = P − S

Cependant, nous ne connaissons pas la force S. Comment pouvons-nous calculer


F 1,z ? Précédemment, nous avons défini une longueur l arbitraire. On comprend aisément
que cette longueur influe sur la réaction du sol S mais pas sur la force de pression exer-
cée par le fluide 1 sur la surface gauche du cylindre. Le résultat de la question (a) nous en
convainc. Ainsi, cette force sera égale à tous les termes de forces projetées dans la direction
Oz, indépendants de l. Finalement:
(
F1,x = 2ϱ1 gLR2
F1,z = 12 ϱ1 gLπR2

On conclut donc qu’un bilan des forces sur le volume de contrôle Σ1 permet de calculer
plus simplement que pour la question (a) la résultante des forces de pression. Notons que
l’application du principe d’Archimède ne nous aurait donné que la composante verticale
de cette résultante.

Correction du problème 2

Question (a)
La pression est hydrostatique, donc si on note z l’axe vertical orienté vers le haut, avec
pour origine le sol, on a
p(z) = ϱg(h − z),
avec ϱ et g la masse volumique de l’eau et l’accélération de la gravité.
Chapitre 3 Hydrostatique 57

Figure 3.21 : schéma du bilan des forces sur le volume Σ1 .

Question (b)
On calcule la surface élémentaire sur laquelle s’exerce un incrément infinitésimal de
force de pression dF tel que p y soit homogène

dS = 2R cos θdz = 2R2 cos2 θdθ,

avec z = R sin θ et dz = R cos θdθ. On en déduit qu’en norme

dF = pdS = ϱg(h − R sin θ)2R2 cos2 θdθ,

et donc en intégrant
Z Z π/2  
hπ R
F = dF = ϱg(h − R sin θ)2R2 cos2 θdθ = 2ϱgR2 − .
0 4 3

Question (c)
On trouve F = 440,784 kN.

Question (d)
Par définition le moment par rapport à l’axe Oy (y orienté perpendiculairement au
plan de la feuille) est
Z Z π/2
ϱgR3
M= zdF = ϱgR sin θ(h − R sin θ)2R2 cos2 θdθ = (16h − 3πR)
0 24

Par définition, le point d’application correspond au bras de force d tel que M = F d, d’où

ϱgR3 16h − 3πR R(16h − 3πR)


d= = .
2
48ϱgR hπ R 4(3hπ − 4R)

4 3

Question (e)
AN : M = 356,9 kN·m et d = 81 cm.
58 Chapitre 3 Hydrostatique

Correction du problème 3

Question (a)
La pression du liquide à l’altitude z est P0 − ϱgz où P0 est la pression atmosphérique.
Mais l’air ambiant exerce également une pression P0 de l’autre côté
R Rde la paroi et P0 n’inter-
vient donc pas. La résultante cherchée est donc F , telle que F = (OADB) −ϱgz dS. Pour
calculer cette intégrale, décomposons le 1/2 disque en bandes parallèles à y ′ y, [z,z + dz].
z = −R sin θ,
dS = 2R cos θ dz = −2R2 cos2 θ dθ,
Z π/2
F = 2ϱgR3 sin θ cos2 θ dθ
0
 π/2
= 2ϱgR3 − cos3 θ/3 0
d’où F = 2ϱgR3 /3. Le moment des forces de pression par rapport à Oy s’écrit :

Z Z Z π/2
MOy = − 2
ϱgz dS = 2ϱgR4 sin2 θ cos2 θ dθ
(OADB) 0
avec
1 2 1
sin2 θ cos2 θ = sin 2θ = (1 − cos 4θ)
4 8
et Z π/2
1 π
(1 − cos 4θ) dθ = .
0 8 16

On a donc MOy = −πϱgR4 /8. Le moment par rapport à Ox est nul (forces parallèles
à Ox); celui par rapport à Oz également en raison de la symétrie de la répartition de
pression par rapport au plan xOz. Le moment résultant des forces pressantes exercées
sur la paroi verticale en O, et par suite en tout point, est donc le même que celui d’une
force unique F = 2ϱgR3 ex /3, dont le bras de levier passe par le point P de Oz, tel que
MOy = OP × F . On en déduit : OP = MOy /Fx = −3πR/16 (le résultat est applicable à
tout système de forces parallèles : leur moment est le même que celui d’une force passant
par leur barycentre).

Question (b)
Les forces de pression exercées sur le 1/4 de sphère sont radiales donc leur moment en
O est nul. Analysons l’équilibre du liquide contenu dans le récipient : la contribution de
la pression atmosphérique P0 agit sur la totalité de la surface qui limite le liquide (surface
libre et action des parois), elle n’intervient donc pas. En éliminant P0 , le liquide ne subit,
en plus de la pesanteur, que des forces de résultante −F de la part de la paroi verticale
(OABD), et des forces de pression de la part du 1/4 de sphère dont nous noterons la
résultante −F ′ . L’équilibre des forces s’écrit donc mg − F + F ′ = 0 d’où :
2
Fx′ = −Fx = − ϱgR3 ,
3
′ π
Fz = −mg = − ϱgR3
3
Chapitre 3 Hydrostatique 59

ou Fx′ et Fz′ sont les composantes horizontale et verticale de F ′ . Leur moment en O étant
nul, les forces de pression exercées sur cette paroi en 1/4 de sphère sont équivalentes à une
seule force F ′ dont la direction passe par O et par un point Q de l’arc de cercle (CD) du
plan xOz. Ce point Q fait un angle α avec l’horizontal dont la tangente est défini par

Fz′
tan α = = π/2.
Fx′

Question (c)
Il suffit d’annuler le moment des actions exercées sur le liquide, par rapport a Oy, la
contribution de P0 étant nulle. Le moment des actions exercées par la paroi verticale est,
compte non tenu de P0 , OP × F ; celui qu’exerce le 1/4 de sphère est nul. Enfin le moment
des forces de pesanteur par rapport à Oy est xG × mg = πϱR3 g/3xG . On a donc

π 3
−OP × Fx + ϱR gxG = 0
3

d’où OP = πxG /2 = xG tan α. Le centre de masse G est situé dans le plan de symétrie
xOz, et sur la 1ère bissectrice des axes Ox et Oy, car le plan bissecteur de ces axes est
également plan de symétrie pour le récipient
√ : xG = zG . En décomposant le volume en
1/2 cylindres d’épaisseur dx et de rayon R2 − x2 , (x ∈ [−R,0]), donc de volume dV =
2 (R − x ) dx il vient :
π 2 2

Z Z 
1 0
3 0
π 3
xG = x dV = x(R2 − x2 ) dx, V = R .
V −R 2R3 −R 3

Soit xG = zG = −3R/8 (on a donc OG = 3R 2/8). On retrouve alors OP =
−3πR/16.

z z
i) ii) iii)
z C O xG O
α x x
A B
O G G
θ
R A P
Q -F
D a
F' M g -F' Mg
D

Correction du problème 4
60 Chapitre 3 Hydrostatique

Question (a)
La pression est hydrostatique. En un point M d’altitude z, la pression sera le poids de
la colonne d’eau (par unité de surface) au-dessus de lui, soit :
p = ϱg(h − b − z) pour − b ≤ z ≤ a.

Question (b)
Le vecteur n a pour coordonnées
n = (sin θ, − cos θ) avec − α ≤ θ ≤ α,
et comme dS = Rdθ et z = R(cos α − cos θ), la force infinitésimale de pression est
   
sin θ sin θ
dF = −pR dθ = −ϱgR(h − b − R(cos α − cos θ)) dθ,
− cos θ − cos θ

Question (c)
On intègre dF sur −α ≤ θ ≤ α. Compte tenu de la symétrie du problème, la compo-
sante horizontale est nulle. La composante verticale est
F = ϱgR(αR + sin α(2h − 2b − R cos α)).

Question (d)
La difficulté dans l’application de cet exercice réside dans le fait que la partie immergée
du cylindre subit une force de pression qui est plus grande que le volume d’eau déplacé
puisqu’on a une surpression δp = ϱg(h − b) qui s’exercerait en sus si on appliquait le
principe d’Archimède. Le problème ressemble au problème no 4 du chapitre 3 dans le cahier
d’exercices.
Quand on applique le principe d’Archimède, il faut donc ajouter la surpression δp
appliquée sur la corde AB (voir figure 3.22).
Le poids de fluide déplacé est ϱgV avec V le volume immergé. Celui se calcule comme
étant la différence entre la surface de la portion de disque OAB et du triangle isocèle OAB :
V = αR2 − R2 sin α cos α.
La force liée à la surpression est à la longueur ℓ de la corde AB :
δF = δpℓ = ϱg(h − b) × 2R sin α.

La résultante des forces est donc



F = ϱgV + δpℓ = ϱg αR2 − R2 sin α cos α + ϱg(h − b)2R sin α,
soit encore
F = ϱgR (αR − R sin α cos α + (h − b)2 sin α) ,
qui est égale à la force déterminée à la question 3.
Chapitre 3 Hydrostatique 61

Figure 3.22 : volume V immergé en hachures. Sur toute la corde AB, la surpression δp =
ϱg(h − b) s’exerce si on veut appliquer le principe d’Archimède. Sur l’arc AB, s’exerce la
pression hydrostatique p par le fluide situé sous le cylindre.

Question (e)
Le cylindre se soulève si la force de pression excède le poids du cylindre :

F ≥ ϱv gπR2 ,

donc si la hauteur h dépasse une valeur critique hc


 
R ϱv
h ≥ hc = b + π − α + sin α cos α .
2 sin α ϱ
Si h < hc , il y a équilibre : le cylindre reste en place. Si on fait une application numé-
rique, on trouve que hc = 61,7 cm, or on doit avoir h < a + b = 50 cm. Donc dans la
configuration étudiée le cylindre reste en place.

Correction du problème 5

Question (a)
Le volume d’eau déplacé est Ve = 0,29 L. C’est aussi le volume de la couronne :

Vc = Ve = 0,29 L.

Le poids d’eau déplacé est


Pe = ϱe gVe = 2,85 N.
62 Chapitre 3 Hydrostatique

Le poids déjaugé est donc


Pc′ = Pc − Pe = 45,15 N.
La masse volumique de la couronne est donc

Pc
ϱc = = 16 872 kg · m−3 .
gVc

Question (b)
Pour déterminer la composition en or et en argent, on écrit la conservation de la masse
et du volume 
ϱc V c = ϱa V a + ϱ o V o ,
Vc = Va + Vo ,
dont la solution est
ϱc − ϱa ϱo − ϱc
Vo = Vc = 0,21 L et Va = Vc = 0,08 L.
ϱo − ϱa ϱo − ϱa
Les masses d’or et d’argent sont

mo = ϱo Vo = 4,05 kg et ma = ϱa Va = 840g.

L’or ne représente donc que 82,7 % de la masse totale.


Remarque : selon la désignation employée de nos jours en joaillerie, c’est de l’or à 20
carats (un carat = 1/24 de la masse totale, donc 20 carats = 20/24 = 5/6 = 83,3 %), qui est
assez loin de l’or pur à 24 carats. L’orfèvre a donc bien détourné une partie de l’or.
CHAPITRE 4
Principes de conservation

Rappel du cours

Dérivée matérielle
On appelle dérivée matérielle (ou de Lagrange) l’opérateur différentielle
df ∂f ∂f
= +u ,
dt ∂t ∂x
en dimension 1, ou bien
df ∂f
= + (u · ∇)f
dt ∂t
en dimension 2 ou 3, avec u (ou u) la vitesse du fluide.

Théorème de transport
Le théorème de transport est le pendant de la définition de la dérivée matérielle pour
des quantités f intégrées sur un volume de contrôle matériel V , c.-à-d. qu’il est composé
de fluide et se déplace à la vitesse que le fluide. Il nous dit que l’on peut décomposer la
variation temporelle d’une quantité scalaire ou tensorielle f en une dérivée temporelle
locale et un dérivée convective liée au flux de f à travers la surface S (orientée par la
normale n) du volume de contrôle :
Z Z Z Z  
d ∂f ∂f
f dV = dV + f u · ndS = + ∇ · (f u) dV.
dt V V ∂t S V ∂t

Si le volume de contrôle Va est arbitraire et si ses frontières se déplacent à la vitesse


w, on considère un volume matériel Vm qui coïncide avec le volume arbitraire au temps t.
On obtient Z Z Z
d d
f dV = f dV + f (u − w) · ndS.
dt Vm dt Va Sa
Si le volume de contrôle V est fixe, alors Par exemple si on prend un volume arbitraire Va
fixe au cours du temps alors w = 0 le long de Sa et
Z Z
d ∂f
f dV = dV.
dt Va Va ∂t

63
64 Chapitre 4 Principes de conservation

Théorème de Reynolds
Le théorème de Reynolds s’applique à des quantités massiques f
Z Z
d d
ϱf dV = ϱ f dV.
dt V V dt

En prenant f = 1, f = u et f = e (énergie massique), on peut obtenir les équations de


conservation de la masse, de la quantité de mouvement et de l’énergie.

Conservation de la masse
La conservation de la masse impose que pour un volume de contrôle V
Z Z
d d
ϱdV = ϱ f dV = 0
dt V V dt

Si f est continue, alors on peut déduire la forme différentielle

∂ϱ(x, t)
+ ∇ · (ϱu) = 0.
∂t

Cette relation est appelée équation de continuité pour un fluide incompressible car elle
impose une contrainte de continuité sur les composantes du champ de vitesse u :

∇ · u = 0.

Conservation de la quantité de mouvement : formulation ma-


croscopique
Le théorème de conservation de la quantité de mouvement appliqué à un volume de
contrôle non matériel V s’écrit
Z Z Z
d
ϱudV + ϱu(u · n)dS = ϱV g + σ · ndS
dt V S S

où S est la surface de contrôle enveloppant V , n est la normale à la surface de contrôle


orientée de l’intérieur vers l’extérieur de V , σ est le tenseur des contraintes (pour un fluide
parfait σ = −p1 avec p la pression), et u est la vitesse matérielle du fluide.
Le théorème de conservation appliqué à un volume de contrôle arbitraire (non maté-
riel) Va s’écrit
Z Z Z
d
ϱudV + ϱu[(u − w) · n]dS = ϱVa g + σ · ndS
dt Va Sa Sa

où Sa est la surface enveloppant Va , w est la vitesse de déplacement de la surface arbitraire


Sa , n est la normale à la surface de contrôle orientée de l’intérieur vers l’extérieur de Va .
Chapitre 4 Principes de conservation 65

Conservation de la quantité de mouvement : formulation diffé-


rentielle
Quand on précise la loi de comportement, c.-à-d. la relation entre le tenseur des contraintes
σ et le tenseur des taux de déformation, on peut transformer la formulation macroscopique
de la conservation de la quantité de mouvement en une équation aux dérivées partielles.
Quand le fluide est parfait, la forme différentielle du principe de conservation s’appelle
« équations d’Euler ». Pour un fluide incompressible, elles s’écrivent :

– Conservation de la masse (équation de continuité)

∇·u=0

– Conservation de la quantité de mouvement

∂ 1
u + (u · ∇)u = g − ∇p
∂t ϱ

Pour un fluide newtonien (σ = −p1+2µd), on aboutit aux équations de Navier-Stokes


(voir chap. 6).

Conditions aux limites


Pour une paroi solide imperméable de normale n, un fluide newtonien vérifie deux
conditions :

– adhérence : u = 0 le long de la paroi ;


– non-pénétration : u · n = 0 (pas de flux).

La condition à la limite à la surface libre d’un écoulement dont la surface libre est
située en y = h(x, t) est

d dh ∂h ∂h
(y − h) = 0 ⇒ v(x, h, t) = = + u(x, h, t) .
dt dt ∂t ∂x

Théorème de Bernoulli
Le théorème de Bernoulli énonce que si

– l’écoulement est permanent ;


– l’écoulement est isochore ou bien le matériau incompressible ;
– les dissipations d’énergie sont négligeables ;

alors le long de toute ligne de courant, la quantité (traduisant une énergie) Ψ = k + ψ + p


se conserve ; l’énergie potentielle s’écrit la plupart du temps comme ψ = ϱgz. La pression
est p tandis que l’énergie cinétique est k = 21 u2 (avec u = |u|).alors on a :

u2
Ψ = ϱgz + ϱ + p = cte.
2
66 Chapitre 4 Principes de conservation

Exercice 1 : hauteur de jet


Appliquer le théorème de Bernoulli pour calculer la hauteur maximale d’un jet unidi-
mensionnel de section S et de débit Q.

Exercice 2 : pompe
Une pompe installée sur une conduite aspire de l’eau à la base d’un réservoir (hauteur
d’eau h = 2 m) pour la refouler dans un bassin à l’air libre dont la surface libre est située
à une hauteur de htot = 10 m par rapport au fond du reservoir. Le débit de la pompe est
de 50 l/s. Calculer la puissance de cette pompe

B
z

2m bassin

6m

h=2m
pompe
réservoir
O
A

Figure 4.1 : Schéma du système hydraulique de pompage

Exercice 3 : torpille
Quelle est la pression qui s’exerce sur le nez d’une torpille se déplaçant sous 10 m d’eau
à la vitesse v = 50 km/h?

Exercice 4 : force sur un coude


Une conduite circulaire de rayon R transporte un fluide de masse volumique ϱ avec un
débit Q. Tout d’abord horizontale, la conduite subit une inflexion d’un angle α. Calculer
la force subie par le coude en considérant un volume de contrôle englobant ce coude. On
négligera la gravité.

Exercice 5 : force d’un jet


Un jet circulaire de rayon a projette horizontalement un fluide de masse volumique ϱ
sur un mur vertical avec une vitesse v. Calculer la force d’impact du jet.
Chapitre 4 Principes de conservation 67

Exercice 6 : Ingénieurs du Monde


Vous travaillez pour Ingénieurs du Monde dans une vallée reculée des montagnes du
Népal. Vous devez estimer la vitesse d’écoulement de l’eau dans une rivière d’une petite
vallée située à 5 jours de marche de la route la plus proche avec les moyens rudimentaires à
disposition sur place (un récipient et un long tuyau). Connaissant le volume V du récipient
et le temps t nécessaire pour le remplir, déterminer la vitesse v de l’eau dans la rivière. Vous
connaissez encore le diamètre du tuyau d, sa longueur l, la pression atmosphérique Pa , la
pente de la rivière p. Les autres mesures déjà prises sont indiquées sur la figure 4.2.

h2
h1
v
Figure 4.2 : schéma de l’installation rudimentaire de mesure.

Exercice 7 : contraction
Considérons un écoulement avec un débit Q, à travers une contraction. Les pressions
à l’amont et à l’aval de la contraction sont mesurées à l’aide d’un manomètre (voir figure
4.3) contenant de l’huile de masse volumique ϱhuile < ϱeau . Les sections amont et aval
sont notées respectivement A1 et A2. Déterminer la hauteur h donnée par le manomètre.

̺huile

A1

̺eau

A2

Figure 4.3 : contraction dans une conduite.


68 Chapitre 4 Principes de conservation

Exercice 8 : vidange
Le fond d’un récipient cylindrique, de rayon R et hauteur 2h, est percé à la base d’un
trou circulaire de rayon r. Initialement, le récipient est à moitié plein (voir figure 4.4).

1. Calculer le temps nécessaire pour le vider, en formulant les hypothèses convenables.


2. Supposons maintenant que la face supérieure du cylindre soit initialement fermée
de façon hermétique. Que se passe-t-il lorsque le liquide s’écoule ? En particulier,
pour quelle hauteur de fluide s’arrêtera-t-il de couler ?

2h

2r
2R

Figure 4.4 : vidange d’un récipient.

Hypothèses :
– les dimensions vérifient R ∼ h ≫ r ;
– l’eau s’écoule tant que la pression à l’orifice est plus grande que la pression atmo-
sphérique p0 ;
– l’air est un gaz parfait isotherme: p(z)V (z) = cte.

Exercice 9 : siphon
De l’eau circule dans un tuyau de siphonage immergé dans un réservoir (voir figure
4.5). Le niveau d’eau dans le réservoir est de 1,50 m. Le diamètre du tuyau est de 3 cm. Le
tuyau monte à 1 m au-dessus du niveau d’eau. L’eau quitte le tuyau à la même cote que la
base du réservoir.

1. Calculer le débit à travers le siphon.


2. Calculer les pressions aux points 1, 2 et 3.
Chapitre 4 Principes de conservation 69

2
b

1m

b b 1
3
1,50 m

Figure 4.5 : vidange d’un récipient.

Exercice 10 : tremplin
L’Exposition Eau 2020 est déjà en préparation. Un architecte est invité à faire une
création censée occuper un espace consacré au thème de l’eau. Il a fait un premier dessin
d’une fontaine, alimentée par un grand réservoir relié à un siphon. La sortie du siphon
est libre, formant un jet d’eau contre un déflecteur convexe. La trajectoire du jet est déviée
vers un petit lac (voir figure 4.6). L’architecte prévoit un passage pour les piétons au-dessus
du jet. Vous êtes l’ingénieur chargé de vérifier si l’effet désiré est réalisable. On néglige
les pertes de charges par frottement (et donc les vitesses aux points 1 et 2 sont égales).
Déterminer :
1. le débit du siphon. Justifier vos hypothèses ;
2. la force R exercée le fluide sur le point de liaison entre la structure concave et la
base (point F) ;
3. la hauteur zB minimale pour le passage des piétons au-dessus du jet.

Figure 4.6 : schéma de principe du tremplin.


70 Chapitre 4 Principes de conservation

Exercice 11 : siphonnage d’un bassin

Figure 4.7 : siphonage d’un bassin.

Un tuyau d’arrosage fait 10 m de l’eau et son diamètre intérieur est 20 mm. Il sert à
vider un bassin comme le montre la figure 4.7. Quel est le débit à travers le tube (on néglige
les pertes de charge par frottement) ?

Exercice 12

Figure 4.8 : soufflerie.

Un véhicule est placé dans une soufflerie. L’air est injecté à la vitesse u = 90 km/h ;
sa densité est 1,3 × 10−3 . Un manomètre à deux fluides (eau et huile) est utilisé ; la masse
volumique est ϱ = 900 kg m−3 . La hauteur d’huile est 2,5 cm.
1. déterminer la pression donnée par le manomètre (on donnera la hauteur d’eau h) ;
2. déterminer la différence de pression entre le front de la voiture (point 3 sur la figure
4.8) et la section test (point 2).
Chapitre 4 Principes de conservation 71

Problème 1 : vanne-secteur du barrage de la Maigrauge


Le barrage de la Maigrauge à Fribourg est le plus vieux barrage en béton d’Europe
(construit entre 1870 et 1872). Il est équipé de vannes-secteurs (radial gate ou bien Tainter
gate en anglais), c.-à-d. de vannes métalliques dont la paroi forme un arc de cercle d’angle
2θ (voir figure 4.9) qui pivote autour d’un axe. Elles sont mises en mouvement à l’aide de
vérins hydrauliques et permettent de maintenir la hauteur d’eau au niveau souhaité dans
la retenue d’accumulation. On étudie dans ce problème le fonctionnement hydraulique de
ces vannes.

Figure 4.9 : vanne-secteur du barrage de la Maigrauge (FR) à gauche et schéma de principe


du fonctionnement de la vanne-secteur (vanne ouverte).

La figure 4.10(a) montre un schéma de la vanne (fermée). Le point O est le pivot de la


vanne. On considère qu’initialement, la retenue est remplie jusqu’au sommet de la vanne.
L’axe Ox est un axe de symétrie de la vanne. h désigne la hauteur d’eau. La vanne a une
largeur W et un rayon R. Quand la vanne est ouverte, l’eau s’écoule le long d’un radier
en béton de pente i = 1/200 sur une longueur L = 50 m et, en premier approximation,
on prend un coefficient de Chézy constant C = 60 m1/2 ·s−1 . La largeur du radier est
identique à celle de la vanne : W = 5 m.

(a) Quelle est la distribution de pression en fonction de la profondeur h dans la retenue (l’eau
étant au repos) ?
(b) Écrire la définition de la résultante des forces de pression. Déterminer l’expression de cette
force de pression dans le cas de la vanne fermée (voir figure 4.10(a)).
(c) Faire l’application numérique pour θ = π/4 et R = 2 m.
(d) Calculer le moment des forces de pression par rapport au pivot O.
(e) On ouvre partiellement la vanne (voir figure 4.10(b)). La hauteur d’eau sous la vanne est d,
et l’on suppose que la hauteur d’eau h reste constante dans la retenue. En négligeant les
pertes de charge locales, utilisez le théorème de Bernoulli en justifiant les hypothèses per-
mettant son application, puis calculez le débit transitant sous la vanne et faire l’application
numérique quand d = 50 cm et h = 3 m.
(f) On cherche maintenant à aller au-delà de l’approximation de Bernoulli, qui reste assez
sommaire. Comme alternative, on se propose d’utiliser les équations de conservation de
la masse et de la quantité de mouvement sur un volume de contrôle V (voir figure 4.10(b))
comme pour le calcul de l’équation de conjugaison pour le ressaut hydraulique, qui a été
vu en cours. Comment s’écrivent les équations de conservation en régime permanent ?
72 Chapitre 4 Principes de conservation

R
θ
x h
O Σ

(a)
z

R 1
écoulement
Σ
x h
O
V
d 2

(b)
Figure 4.10 : (a)schéma de définition et notation (vanne fermée). (b) vanne partiellement
ouverte. Le volume grisé représente le volume de contrôle considéré aux questions (f) et
(g). Σ désigne la surface de la vanne en contact avec le volume V .

(g) On appelle N = (N, T ) la force de réaction de la vanne sur l’écoulement. On néglige la


force de frottement exercée par le radier sur l’écoulement ainsi que la composante motrice
de la gravité (la pente i étant faible). On va projeter les équations de conservation sur l’axe
x. On notera u1 et h1 = h les variables d’écoulement à l’entrée du volume de contrôle V ,
et u2 et h2 = d la vitesse et hauteur à la sortie du volume V . Comment s’expriment la
conservation de la masse et celle de la quantité de mouvement. En déduire la composante
N en fonction du débit par unité de largeur q, et des hauteurs supposées connues d et h.
(h) Que vaut cette force pour q = 0 ? Était-ce prévisible ?
(i) Pour déterminer N pour d’autres valeurs de q, il nous faut de l’information supplémentaire
sur les vitesses à la sortie du volume de contrôle. En première approximation, on suppose
que le débit sous la vanne est donné par la relation de Bernoulli telle qu’on a l’a vue à
la question (e). En vous servant de cette relation, calculez la force adimensionnelle N̂ en
fonction de la hauteur adimensionnelle ξ = d/h. La force adimensionelle N̂ est définie
comme la force N normalisée par la pression hydrostatique 21 ϱgW h2 :
N
N̂ = 1 2
.
2 ϱgW h
(j) On peut craindre que l’expression de Bernoulli soit trop approximative. Des expériences
de laboratoire ont montré que pour de petites ouvertures d et des vannes-secteur d’angle
2θ = π/2, le coefficient de débit Cd est voisin de 0,7. Ce coefficient de débit permet de
déterminer empiriquement le débit sous la vanne à l’aide d’une formule de type « seuil »
p
Q = Cd W d 2gh.
Chapitre 4 Principes de conservation 73

Servez-vous de cette équation pour fermer l’équation de N . En vous servant de cette re-
lation, déterminez la nouvelle expression de la force adimensionnelle N̂ en fonction de la
hauteur adimensionnelle ξ = d/h. Tracez l’allure de la force adimensionnelle en fonction
de ξ (on rappelle que 0 ≤ ξ ≤ 1). On s’intéresse surtout à ξ ≤ 0,2. Qu’en concluez-vous
quant à la pertinence du théorème de Bernoulli ici ?
(k) On considère maintenant que la vanne libère un débit de Q = 20 m3 /s. On veut détermi-
ner ce qui passe dans le radier de pente i = 1/200. La hauteur d’eau initiale – compte
tenu de la contraction sous la vanne – est d = 50 cm. Calculer la hauteur critique et la
hauteur normale sur le radier. Caractériser le régime d’écoulement et tracer l’allure de la
courbe de remous. Est-ce qu’un ressaut hydraulique se forme ? Si oui, le caractériser et le
positionner approximativement sur la courbe de remous. Si vous faites l’approximation de
canal infiniment large, il convient de justifier cette hypothèse.

Problème 2 : propagation des vagues†


On souhaite réaliser un modèle réduit d’une rivière autour d’un pont. Comme le fac-
teur d’échelle est important entre le modèle réduit et le phénomène en grandeur réelle,
se pose la question de l’effet de la tension de surface σ. Est ce qu’elle va affecter les me-
sures expérimentales ? Pour étudier se problème, on s’intéresse à la façon dont la tension
de surface modifie la vitesse de propagation des ondes en eaux peu profondes.
On rappelle qu’en l’absence d’effets induits par la viscosité ou
√ la tension de surface,
la vitesse de propagation des ondes à la surface de l’eau est c = gh0 (où h0 désigne la
hauteur d’eau et g l’accélération de la pesanteur) quand la hauteur d’eau est petite par rap-
port à la longueur d’onde. En première approximation, on néglige les effets de la viscosité
et on suppose que l’écoulement est de hauteur h(x, t), le fluide (eau) de masse volumique
constante ϱ, et donc que la vitesse du fluide u = (u, v) peut s’écrire dans un repère carté-
sien (x, y) comme dérivant du potentiel ϕ

u(x, y, t) = ∇ϕ, (4.1)

avec ϕ(x, y, t) la « fonction potentiel » et ∇ = (∂x , ∂y ) l’opérateur gradient. (Cette pro-


priété définit ce qu’on appelle un écoulement irrotationnel.) Initialement le fluide est au
repos (donc u = 0 et h = h0 ). On suppose que la pression atmosphérique est nulle :
pa = 0.

y h0

Figure 4.11 : notation pour l’exercice. Un fond imperméable se situe en y = 0. La surface


libre est la courbe y = h(x, t).
74 Chapitre 4 Principes de conservation

(a) Comment se traduit la conservation de la masse pour ϕ. Quelle est la condition aux limites
vérifiée par ϕ en y = 0 ?
(b) Écrire la conservation de la quantité de mouvement pour la composante v. Exprimer cette
équation en y = h et la condition à la limite afin d’obtenir un système d’équations pour v
et h. On fait une linéarisation, c’est-à-dire un développement asymptotique en ne gardant
que les termes du premier ordre ; on pose h = h0 + η (avec η ≪ h0 ), u ≪ 1 et v ≪
1, ce qui revient donc à supposer que les termes quadratiques d’accélération convective
disparaissent dans la conservation de la quantité de mouvement. Comment se simplifie le
système d’équations ? Et si on substitue v par ∂y ϕ, comment peut-on obtenir un système
d’équations pour η et ϕ ?
(c) En introduisant le potentiel gravitaire ψ = −gy (c.-à-d. g = ∇ψ), intégrer l’équation de
conservation de la quantité de mouvement selon y pour obtenir une équation aux dérivées
partielles pour ϕ sous la forme ∂t ϕ = f (ϕ, η, g, x, y, p) qui est valable en y = h. On
utilisera le fait que la constante d’intégration est nulle car ϕ est une fonction potentiel
(donc valable à une constante arbitraire près).
(d) On cherche à relier la pression p en h aux variations de η. Comment s’écrit la loi de Laplace
quand on fait un développement asymptotique au premier ordre ?
(e) En se servant de l’équation de continuité et de l’approximation de la loi de Laplace au pre-
mier ordre pour éliminer p et η, montrer par une différentiation appropriée que le système
d’équations pour ϕ et η peut se réduire à une seule équation linéaire aux dérivées partielles
pour ϕ d’ordre 3 :
∂2ϕ ∂ϕ ∂3ϕ
+ g + C = 0 en y = h.
∂t2 ∂y ∂y 3
(On démontrera ce résultat et on donnera l’expression de C).
(f) Pour résoudre cette équation, on applique la méthode de séparation des variables en cher-
chant ϕ sous la forme d’un produit ϕ = A(x, t)F (y) où A traduit le phénomène de pro-
pagation et prend une forme d’onde progressive A(kx − ωt), où ω est la pulsation 1 et k
est le nombre d’onde 2 ; F représente la variation du champ de vitesse avec la profondeur.
En considérant l’équation de continuité pour ϕ, montrer que F (y) est nécessairement de
la forme
F (y) = cosh(ky).
(L’éventuelle constante multiplicative – d’intégration – sera absorbée dans la constante A
ci-dessous).
(g) Comme nous sommes dans le domaine des ondes linéaires, on peut supposer que A peut
se décomposer en fonctions harmoniques et on pose donc A(x, t) = Aeı(kx−ωt) où A est
une constante et ı le nombre imaginaire. La vitesse de l’onde est c = ω/k. En vous servant
de l’équation obtenue précédemment et de l’équation obtenue à la question (e), écrire la
relation de dispersion, c.-à-d. la relation algébrique ω = ω(k).
(h) Quelle est la condition portant sur σ pour que l’effet de la tension de surface soit négli-
√ ? Montrer que lorsque kh0 ≪ 1 et que la tension de surface est négligeable, alors
geable
c = gh0 .

Formulaire :

– La loi de Laplace exprimant le saut de pression à travers la surface libre y = h(x, t)


est
σ
p − pa =
R
1. ω est encore fréquence angulaire dans la terminologie anglo-saxonne.
2. ω = 2π/T et k = 2π/λ avec λ la longueur d’onde, T sa période.
Chapitre 4 Principes de conservation 75

avec pa la pression atmosphérique (on pose pa = 0) et R le rayon de courbure de


la surface libre
(1 + h′2 )3/2
R=−
h′′

avec ici h = ∂x h.
– Pour les développements asymptotiques, on rappelle que
– loi puissance au premier ordre

(1 + x)n = 1 + nx + O(x2 )

– la fonction tanh au premier ordre

tanh x = x + O(x3 )

– définition du cosinus hyperbolique : cosh x = 21 (ex + e−x )

Problème 3 : écoulement à la sortie d’une buse


On considère une buse, c.-à-d. l’embout d’une conduite cylindrique présentant une
contraction de sa section (voir figure 4.12). Cette buse éjecte dans l’atmosphère un fluide
sous la forme d’un jet comme l’illustre la figure 4.12(a). Le fluide est de masse volumique
ϱ et se déplace suffisamment vite pour que les effets visqueux soient considérés comme
négligeables en première approximation. On note Ae la surface à l’entrée de la contraction
et As celle en sortie. La vitesse et pression du fluide à l’entrée sont respectivement notées
ve et pe , et celles au sortir de la buse vs et ps . On considère un écoulement permanent, et
donc le débit injecté est constant : Q = Ae ve . On ignorera la pression atmosphérique pa ,
et on supposera donc ps = pa = 0. On considère un repère cylindrique (r, z) comme le
montre la figure 4.12(a) ; le point origine est situé à la sortie de la buse.

(a) Qu’implique la conservation de la masse dans le cas présent ?


(b) Qu’implique la conservation de la quantité de mouvement pour le volume de contrôle de
la figure 4.12(a) ? En déduire la force F due à l’action du fluide sur la paroi de la buse dans
le cas où les effets de la pesanteur sont négligeables.
(c) Toujours en négligeant l’effet de la pesanteur et la dissipation visqueuse, écrire la conser-
vation de l’énergie cinétique en se servant du théorème de Bernoulli le long d’une ligne
de courant reliant Ae à As . En déduire une expression analytique de F en fonction de Q,
Ae , et du rapport de contraction r = As /Ae .
(d) On s’intéresse maintenant aux caractéristiques du jet. Il n’est plus possible d’ignorer les
effets de la pesanteur. Comme première application, on considère un jet vertical (cylin-
drique), le fluide étant éjecté de la buse vers le haut [voir figure 4.12(b)]. En vous servant
du théorème de Bernoulli établir la vitesse ascendante v(z) au centre du jet à une altitude
z. Quelle est l’altitude maximale par le jet ? Calculer la section du jet – notée A(z) – à une
altitude z. Est-ce que ces calculs vous semblent réalistes et s’ils ne l’étaient pas, quelle en
serait la cause selon vous ?
(e) On considère maintenant le jet orienté d’un angle α par rapport à l’horizontale [voir figure
4.12(c)]. En vous inspirant des calculs de balistique, écrire l’équation du mouvement pour
une parcelle de fluide éjectée de la buse à la vitesse v s . Ce résultat est-il compatible avec
l’équation de Bernoulli ?
76 Chapitre 4 Principes de conservation

(a) schéma d’une buse

cylindre alimentant
buse
la buse
r

Ae As
z
0

(b) z (c)
r z
r α

position verticale position inclinée

Figure 4.12 : (a) schéma de principe d’une buse placée à la sortie d’une conduite cylin-
drique. (b) Buse en position verticale. (c) Buse en position inclinée (d’un angle α par rap-
port à l’horizontale).

Problème 4 : écoulement sous une vanne


Un canal industriel de section rectangulaire (et de largeur B) est muni d’une vanne
guillotine de même largeur. La vanne est ouverte en partie et laisse passer une lame d’eau
d’épaisseur d (voir figure 4.13). Un régime permanent est établi, avec un débit total Q. On
néglige le frottement de l’eau sur les parois du canal.
(a) En appliquant le théorème de Bernoulli, établir le débit qui transite sous la vanne sachant
qu’à l’amont de ladite vanne, il y a une hauteur d’eau h1 . Pour ce faire, on pourra s’inspirer
de la démonstration de la formule de Torricelli. On suppose que la vanne est « dénoyée »,
c’est-à-dire que l’écoulement aval ne perturbe pas l’écoulement amont.
(b) Des mesures montrent que le débit sous la lame est
p
Q = Cd Bd 2gh1
avec Cd = 0,67. Si cette équation est différente de l’équation obtenue précédemment,
justifier la raison de l’écart. Faire l’application numérique.
Chapitre 4 Principes de conservation 77

(c) On souhaite calculer la force F qu’il faut exercer pour maintenir en place la vanne lorsqu’il
y a écoulement. Pour cela on va se servir des équations de conservation sur un volume de
contrôle arbitraire fixe qui englobe la vanne et les deux tronçons du canal de part et d’autre
de la vanne (voir figure 4.13). Le fluide est parfait (non visqueux). Exprimer la conservation
de la masse en établissant une relation liant les variables h1 , h2 , u1 et u2 .
(d) Calculer la force de pression qui s’exerce sur la face amont et celle qui s’exerce sur la face
aval du volume de contrôle. On prendra garde de fournir ici des valeurs algébriques (la
projection de la force sur l’axe x).
(e) Calculer les flux de quantité de mouvement à travers les faces amont et aval du volume de
contrôle.
(f) En appliquant le principe de conservation de la quantité de mouvement, établir la force F
de réaction qui s’exerce sur la vanne.
(g) Faire l’application numérique.
Données :
– B = 10 m, d = 1 m
– h1 = 5 m et h2 = 80 cm.

amont volume de contrôle

F
aval
h1
u1
d h2
x u2

Figure 4.13 : schéma de principe d’une vanne à guillotine et positionnement du volume


de contrôle fixe Va .

Problème 5 : un but d’anthologie†


En 1997, Roberto CaRlos marqua un but d’anthologie face à la France. Il utilisa pour
cela un effet bien connu qui est l’effet Magnus. Cet effet permet, en outre, de donner l’effet
lifté ou coupé à une balle de ping pong ou de tennis. Nous allons essayer de comprendre cet
effet dans cet exercice. Soit un ballon de rayon a, de masse m et de vitesse vballon . Pendant
sa course le ballon tourne sur lui même à la vitesse angulaire ω.

(a) On suppose que la rotation du ballon entraîne le fluide autour de lui. Déterminez dans le
référentiel du terrain, puis dans le référentiel du ballon, la vitesse du fluide au point A et
78 Chapitre 4 Principes de conservation

Figure 4.14 : l’effet Magnus.

au point B (ces points étant très proches on pourra considérer qu’ils sont sur la surface du
ballon).
(b) A l’aide du théorème de Bernoulli déterminez la différence de pression entre A et B.
(c) En supposant que la pression A est homogène sur la demi-sphère supérieure et la pression
B homogène sur la demi-sphère inférieure, déterminez la force résultante sur la ballon.
Cette force est à l’origine de l’effet Magnus.
(d) En s’aidant du schéma ci-dessous trouver le rayon de courbure R de la frappe que l’on
considère constant. On négligera touts frottements et on traitera le problème dans le plan
horizontal (on ne prend pas en compte le déplacement vertical du ballon). Indication: la
force centrifuge (Fc = mω 2 R) doit être égale à la force de Magnus pour maintenir un
rayon constant.
(e) Considérons que Roberto Carlos a tiré le ballon de foot (de rayon a = 11 cm et de masse
m = 450 g) dans l’alignement du but à une distance l = 35 m. La balle garde une vitesse
constante de 130 km/h pendant le vol et sa vitesse de rotation est de 6 tr/s (dans le sens
inverse des aiguilles du montre). On néglige les frottements. Sachant que le ballon est tiré
avec un angle de α = 12o , déterminer si le ballon rentre dans les cages et si oui, à quelle
distance D du centre des cages (une cage de foot fait 7,3 m de large)? Indication : comme
R ≫ l on pourra considérer que la longueur de l’arc de la trajectoire du ballon est égale à
l.

Figure 4.15 : effet Magnus et Roberto Carlos vu du dessus.

Problème 6 : force exercée par un jet sur un mur


On considère la jonction en T de trois conduites circulaires (voir figure 4.16). La section
d’entrée est appelée S1 et a pour diamètre D1 = 450 mm ; elle est horizontale et orientée
Chapitre 4 Principes de conservation 79

dans le sens des x > 0. Les deux autres sections, notées S2 et S3 , ont un diamètre identique
D2 = D3 = 200 mm et sont verticales. Le débit à l’entrée S1 est Q1 = 300 l/s et la pression
(uniforme sur la section S1 ) vaut p1 = 500 kPa. Les conduites transportent de l’eau de
masse volumique ϱ = 1000 kg·m−3 . On prend g = 9,81 m·s −2 comme accélération
de la gravité. Pour le calcul des forces on considère également un volume de contrôle
avec une surface de contrôle, dont la normale n est orientée de l’intérieur vers l’extérieur
(convention usuelle).

S2

S x
1

V : volume de contrôle

S3

Figure 4.16 : jonction en T de trois conduites.

(a) Calculer les vitesses moyennes entrante (à travers S1 ) et sortantes (dans les sections S2 et
S3 ).
(b) Calculer les pressions dans les sections de sortie S2 et S3 (on négligera la différence d’al-
titude) ?
(c) Que valent les forces de pression (composantes cartésiennes) sur chacune des sections ?
(d) Que valent les flux de quantité de mouvement (composantes cartésiennes) sur chacune des
sections ?
(e) En vous servant de l’équation d’Euler sous forme intégrale et en négligeant la contribution
due aux forces de pesanteur, calculer la force de réaction (Fxr ; Fyr ) sur le fluide contenu
dans le volume de contrôle ?
80 Chapitre 4 Principes de conservation

Correction des exercices

Exercice 1 hmax = (Q/S)2 /(2g)

Exercice 2 L’énergie par unité de volume fournie par la pompe au fluide : e = ϱg(htot −
h). Puisque l’on a un débit Q, la puissance P à fournir est : P = Qe = 3924 W.

Exercice 3 On considère une ligne de courant horizontale entre le nez de la torpille


(point A) et un point très éloigné (non perturbé) en avant de celle-ci (point B). On obtient
v2 v2
pA = pB + ϱ 2B − 2A = 194,55 kPa.

 
Q2 1 − cos α
Exercice 4 F = ϱ .
πR2 − sin α

Correction détaillée de l’exercice 5


Dans ce problème, il est demandé de calculer la force d’impact R d’un jet circulaire
de rayon a projeté horizontalement sur un mur vertical avec une vitesse v. La figure 4.17
permet d’avoir une représentation graphique du problème.
Étant donné que l’on demande de calculer une force, on pense à utiliser le principe
fondamental de la dynamique, qui énonce que toute variation (temporelle) de quantité de
mouvement résulte de l’application de forces. Dans le cas d’un problème de mécanique des
fluides, cela s’exprime par :
Z
dQ d
= ϱudV = ΣFextérieur sur Vc , (4.2)
dt dt Vc

où :
– Vc est le volume de contrôle. Pour rappel, le principe fondamental de la dynamique
s’applique sur un système défini. Dans le cas des fluides, ce système correspond à
un volume de contrôle fixé et défini arbitrairement. Le volume de contrôle choisi
(Fig. 4.17) à 3 surfaces où le fluide rentre/sort, notées Σ1 , Σ2 et Σ3 ;
– les forces extérieures sont le poids W (dans la direction −ey ) et la force d’impact
R (dans la direction −ex ) ;
– u est le champ de vitesse du fluide ;
– la masse volumique ϱ est constante.
Ainsi, l’équation (4.2) est telle que:
  Z Z
−R ∂ϱ(x,t)
= udV + ϱu(u · n)dS
−W Vc ∂t Σ
Z      
v v −1
=0+ ϱ · dS
Σ1 0 0 0
Z       Z      
0 0 0 0 0 0
+ ϱ · dS + ϱ · dS.
Σ2 u u 1 Σ3 −u −u −1
Chapitre 4 Principes de conservation 81

Étant donné que nous souhaitons calculer R, on projette l’équation ci-dessus selon
−ex . On a finalement :
Z Z
R= ϱv 2 rdθdr,
r θ
Z a Z 2π
2
= ϱv ϱv 2 rdθdr,
0 0
1
= ϱv 2 2π a2 ,
2
= ϱv 2 πa2 .
Pour trouver l’élément infinitésimal de surface dS, nous effectuons une coupe de Σ1 . Σ1
correspond à un cercle de rayon a (fig. 4.18). L’élément infinitésimal de surface dS corres-
pondant s’exprime donc par rdθdr.
Note : on peut aussi appliquer le théorème de Bernoulli en calculant la pression au
point d’impact contre le mur, puis R = P ressionimpact × Surf ace. Cependant, la diffi-
culté réside dans le choix de la ligne de courant tout en considérant la symétrie des jets
verticaux et horizontaux.

Figure 4.17 : schéma du problème.

q 
4V 2
Exercice 6 vR = td2 π
+ 2gh2

Correction détaillée de l’exercice 7


Appliquons le théorème de Bernoulli en deux points, 1 et 2, situés le long d’une ligne
de courant (voir figure 4.19) :
1 1
P1 + ϱe gz1 + ϱe v12 = P2 + ϱe gz2 + ϱe v22 ,
2 2
82 Chapitre 4 Principes de conservation

Figure 4.18 : vue en coupe de Σ1 et de dS (en noir).

ce qui peut aussi s’écrire sous la forme suivante :


1
P2 − P1 = ϱe g(z1 − z2 ) + ϱe (v12 − v22 ). (4.3)
2

Les pressions P1 et P2 sont mesurées à l’aide d’un manomètre contenant de l’huile de


masse volumique ϱhuile < ϱeau . On considère que le manomètre est en équilibre hydrosta-
tique. En effet, les tuyaux sont minces, il n’y a donc pas d’écoulement. De cette manière, la
pression en un point donné dans le manomètre est simplement égale au poids des colonnes
de fluides situées au dessus de ce point. Ainsi :
– P1 = ϱe ghb + ϱh gh + PB ;
– P2 = ϱe g(z1 − z2 ) + ϱe ghb + ϱe gh + PA .
Les points A et B sont définis de telle façon à ce que leur pressions soient égales. En effet, ces
derniers sont situés à la même hauteur et il n’y a que de l’huile, répartie symétriquement,
au-dessus de ces points. Ainsi :
P2 − P1 = ϱe g(z1 − z2 ) + ϱe ghb + ϱe gh − (ϱe ghb + ϱh gh)
= ϱe (z1 − z2 ) + ϱe gh − ϱh gh

En combinant l’équation précédente et l’équation (4.3), on a :


1
ϱe g(z1 − z2 ) + ϱe gh − ϱh gh = ϱe g(z1 − z2 ) + ϱe (v12 − v22 ),
2

1
ϱe gh − ϱh gh = ϱe (v12 − v22 ),
2

1 ϱe
h= (v 2 − v22 ).
2g ϱe − ϱh 1
Nous pouvons aussi exprimer le résultat en fonction des données du problème. En
effet, nous avons Q = A1 v1 = A2 v2 par conservation du débit (il n’y a aucune perte ou
aucun apport d’eau). Finalement, on obtient :

1 ϱe
h= Q2 (A−2 −2
1 − A2 ).
2g ϱe − ϱh
Chapitre 4 Principes de conservation 83

Figure 4.19 : schéma du problème.

Correction détaillée de l’exercice 8

Question (a)

On considère un récipient cylindrique de rayon R et hauteur 2h, percé à la base d’un


trou circulaire de rayon r. Initialement, le récipient est à moitié plein (Fig. 4.20). Cet exer-
cice consiste à expliquer la vidange dans un réservoir. Dans un premier temps, on souhaite
calculer le temps nécessaire pour le vider. Premièrement, on suppose que l’écoulement est
incompressible, homogène et parfait, mais n’est pas stationnaire. Au vu du problème, nous
aimerions trouver une équation différentielle en sorte d’exprimer la hauteur d’eau en fonc-
tion du temps t.
Comme l’écoulement est incompressible et homogène, le débit volumique se conserve
entre la section d’entrée Ss et la section de sortie So (il n’y a pas de perte ou d’apport de
fluide). On dénote par vs (t) et vo (t) les vitesses au temps t en S et en O, respectivement.
Ainsi, la conservation du débit se traduit par :
vs (t)Ss = vo (t)So , (4.4)
vs (t) So
= .
vo (t) Ss

On suppose que r/R ≪ 1, donc So /Ss ≪ 1 et finalement vs (t)/vo (t) ≪ 1. Cela


signifie que l’on pourra négliger vs (t) devant vo (t) par la suite. Attention, cela ne signifie
pas que vs (t) = 0. De plus, on repère la hauteur d’eau dans le réservoir par la variable
z. La vitesse au point S est donnée par −vs (t) = dz(t)dt . Le signe − provient du fait que la
vitesse est descendante.
Précédemment, nous avons trouver une formule reliant vs (t) et vo (t). Nous aime-
rions maintenant exprimer une de ces deux variables à l’aide des paramètres du problème.
84 Chapitre 4 Principes de conservation

L’application du théorème de Bernoulli semble donc judicieux entre les points S et O situés
le long d’une ligne de courant.
1 1
Po + ϱvo (t)2 + ϱgzo (t) = Ps + ϱvs (t) + ϱgzs (t).
2 2
Or on a :
– Ps = Patm car le point S se situe à la surface ;
– Po = Patm , on suppose que le point O est pris à l’ouverture et donc que la pression
est la pression atmosphérique ;
– zs (t) = z(t) ;
– zo (t) = 0.

vo2 (t) = 2gz(t) + vs2 (t)


 
vs (t)2
vo (t) 1 − 2
2
= 2gz(t)
vo (t)

vs2 (t)
Comme ≪ 1, on a finalement :
vo2 (t)
p
vo (t) = 2gz(t).

Finalement, par l’équation (4.4), il est possible d’obtenir une équation différentielle
vérifiée par z(t) :
dz So
= −vs (t) = − vo (t),
dt Ss
dz r p
2
= − 2 2gz(t),
dt R
1 dz r2
√ √ = − 2 dt,
2g z R
Z 0 Z
1 r 2 Tf
√ z −1/2 dz = − 2 dt,
2g h R 0
1 h 1 1/2 i0 r 2   Tf
√ z = − t 0 ,
2g 1/2 h R2
1 √ r2
− √ 2 h = − 2 Tf ,
2g R
s
R2 2h
Tf = 2 .
r g

Nous pouvons vérifier la pertinence du résultat :


– si g diminue, le temps augmente : la pesanteur est le moteur de la vidange ;
– si R augmente, le temps augmente : il y a plus d’eau à évacuer ;
– si r diminue, le temps augmente : la finesse du tuyau de sortie limite la vidange.
A.N. On donne les valeurs suivantes :
– h = 0,1 m ;
Chapitre 4 Principes de conservation 85

– R = 0,05 m ;
– r = 0,005 m ;
– ϱ = 1 g/cm3 ;
– Patm = 105 Pa.
On trouve Tf = 14,28 s.

Figure 4.20 : Représentation des points O et S le long d’une ligne de courant.

Question (b)

Supposons maintenant que la face supérieure du cylindre soit initialement fermée de


façon hermétique. Initialement, il y a une hauteur h d’air et h d’eau. Cela signifie qu’une
dépression va apparaître au dessus de l’eau, lorsque celle-ci s’écoule. Cette dépression d’air
va influer la pression au niveau de l’orifice qui, à un certain moment, va être égale à la
pression atmosphérique. Lorsque cette condition est remplie, l’eau arrête de s’écouler. Ce
phénomène peut se caractériser de manière mathématique.
On désigne par (Fig. 4.21) :
– P0 = patm : la pression de l’air à l’état initial, c’est-à-dire lorsque la hauteur d’air
est de h ;
– V0 : le volume d’air à l’état initial, c’est-à-dire V0 = πR2 h ;
– Pf : la pression de l’air à l’état final, c’est-à-dire lorsque l’eau ne s’écoule plus ;
– Vf : le volume d’air à l’état final, c’est-à-dire Vf = πR2 (2h − z) où z représente la
hauteur d’eau encore présente.
On suppose que l’air vérifie l’équation des gaz parfaits :

P V = nRT = constante,

car il n’y a pas de modification du nombre de moles n ou de la température. Ainsi :

P0 V0 = Pf Vf ,
V0
Pf = P0 ,
Vf
86 Chapitre 4 Principes de conservation

h
Pf = Patm .
2h − z
Calculons maintenant la pression à l’orifice, celle-ci vaut la pression à la surface de
l’eau + la pression due au poids de l’eau:

Po = Pf + ϱgz.

h
Po = Patm + ϱgz.
2h − z
L’eau ne s’écoule plus lorsque la pression en O vaut la pression atmosphérique ; voyez cette
condition comme un équilibre des pressions, analogue à un équilibre des forces.

h
Patm + ϱgz = Patm .
2h − z
Patm h + ϱgz(2h − z) = Patm (2h − z),
ϱgz 2 − z(ϱg2h + Patm ) + Patm h = 0.

On résout cette équation de deuxième degré à l’aide du discriminant :

∆ = [−(ϱg2h + Patm )]2 − 4ϱgPatm h


= (ϱg2h)2 + Patm
2

= 10003849444.

Cette équation nous donne donc deux solution réelles :


( √
z1 = ϱg2h+P2ϱg
atm + ∆
= 10,29 m,

ϱg2h+Patm − ∆
z1 = 2ϱg = 0,099 m.

Comme on doit avoir z < h, la solution z2 est retenue. L’eau s’écoule donc de h − z2
= 1 mm avant de s’arrêter.

Figure 4.21 : représentation du problème à l’état initial (droite) et final (gauche).


Chapitre 4 Principes de conservation 87

Correction détaillée de l’exercice 9


De l’eau circule dans un tuyau de siphonage immergé dans un réservoir (Fig. 4.22). Le
niveau d’eau dans le réservoir est de h = 1,50 m. Le diamètre du tuyau est de D = 3 cm.
Le tuyau monte à H = 1 m au-dessus du niveau d’eau. L’eau quitte le tuyau à la même
cote que la base du réservoir.

Question (a)

Tout d’abord, le débit est constant dans le siphon car il n’y a ni apport ni perte d’eau.
Le tuyau ayant un diamètre constant, cela signifie que la vitesse est constante le long du
siphon car Q = v × S. Ainsi, pour connaître le débit à travers le siphon, il suffit de calculer
la vitesse dans un point du siphon. Appliquons le théorème de Bernoulli en deux points A
et B (Fig. 4.22) judicieusement choisis le long d’une ligne de courant.

1 2 1 2
PA + ϱgzA + ϱvA = PB + ϱgzB + ϱvB
2 2
où:
– vA = 0 : surface libre ;
– PA = PB = Patm ;
– zB = 0 ;
– zA = h = 1,5 m.
Ainsi:
1 2
ϱv = ϱgzA
2 B
D’où:
p
vB = 2gh
= 5,42 m/s

Finalement:
p
Q=S 2gh,
D2 p
=π 2gh,
4
= 3,9 × 10−3 m3 /s.

Question (b)

Dans cette partie, il est demandé de calculer les pressions aux points 1, 2 et 3. Plus
particulièrement, on demande de calculer une différence de pression, c’est-à-dire ∆P =
P − Patm . Une autre manière serait de considérer Patm = 0, ainsi ∆P = P .

Appliquons, une première fois, le théorème de Bernoulli au point A et 1, situés le long


d’une ligne de courant.
1 2 1
PA + ϱgzA + ϱvA = P1 + ϱgz1 + ϱv12 ,
2 2
88 Chapitre 4 Principes de conservation

où :
– vA = 0 : surface libre ;
– PA = Patm ;
– z1 = zA ;
– v1 = vB = 5,42 m/s.
Ainsi:
1 2
Patm = P1 + ϱvB
2

∆P1 = P1 − Patm
1 2
= − ϱvB
2
= −14,7 kPa

Comme le point 3 se situe à la même hauteur que le point 1, et que la vitesse est
constante dans le siphon, on a directement : p3 = p1 = −14,7 kPa.
Appliquons une seconde fois le théorème de Bernoulli au point A et 2, situés le long
d’une ligne de courant :

1 2 1
PA + ϱgzA + ϱvA = P2 + ϱgz2 + ϱv22
2 2
où :
– vA = 0 : surface libre ;
– PA = Patm ;
– z2 − zA = H = 1 m ;
– v2 = vB = 5,42 m/s ;
Ainsi:
1 2
Patm = P2 + ϱgH + ϱvB
2

∆P2 = P2 − Patm
1 2
= −ϱgH − ϱvB
2
= −24,5 kPa

Correction détaillée de l’exercice 10

Question (a)

Tout d’abord, le débit à l’intérieur du siphon est constant. Il suffit d’appliquer la for-
mule de Torricelli qui établit que le carré de la vitesse d’écoulement d’un fluide, sous l’effet
de la pesanteur, est proportionnel à la hauteur de fluide située au-dessus de l’ouverture par
Chapitre 4 Principes de conservation 89

Figure 4.22 : représentation de la ligne de courant

laquelle il s’échappe du cylindre qui le contient. La vitesse d’écoulement dans le siphon


vérifie : p
v = 2gz1 .

Cette formule peut aussi être retrouvée en appliquant le théorème de Bernoulli en


deux points, S et O, placés le long d’une ligne de courant (voir figure 4.23). Attention,
ici le point O est défini comme étant le point 1, donné par la figure de l’exercice. Nous
changeons simplement le nom de ce point pour ne pas confondre son altitude zo avec la
hauteur donnée comme référence z1 = 5 m. Comme l’écoulement est incompressible, le
débit volumique se conserve entre la section d’entrée Ss et la section de sortie So (il n’y
a pas de perte ou d’apport de fluide). On dénote par vs et vo les vitesses en S et en O
respectivement. Ainsi, la conservation du débit se traduit par :

v s Ss = v o S o , (4.5)
vs So
= .
vo Ss
On suppose que la surface du réservoir est bien plus grande que la surface de l’orifice,
c’est-à-dire So /Ss ≪ 1 et finalement vs /vo ≪ 1. Cela signifie que l’on pourra négliger vs
devant vo dans la suite :
1 1
Po + ϱvo2 + ϱgzo = Ps + ϱvs + ϱgzs .
2 2
Or :
– Ps = Patm car le point S se situe à la surface ;
– Po = Patm , on suppose que le point O est pris à l’ouverture et donc que la pression
est la pression atmosphérique ;
– zs − zo = z1 = 5 m.

vo2 = 2gz1 + vs2 ,


 
vs2
vo 1 − 2 = 2gz1 .
2
vo
90 Chapitre 4 Principes de conservation

Comme vs2 /vo2 ≪ 1, on a finalement la vitesse d’écoulement dans le siphon :


p
v = 2gz

Finalement, le débit est donné par :

Q = vSsiphon
 2
p D
= 2gz1 π
2
= 0,0778 m3 /s

Figure 4.23 : schéma de la ligne de courant entre O et S.

Question (b)

Appliquons le principe fondamental de la dynamique, qui stipule que toute variation


(temporelle) de quantité de mouvement résulte de l’application de forces. Dans le cas d’un
problème de mécanique des fluides, cela s’exprime par :
Z
dQ d
= ϱudV = ΣFext , (4.6)
dt dt Vc

où :
– Vc est notre volume de contrôle. Le volume de contrôle choisi (voir figure 4.24) a
deux surfaces par lesquelles le fluide rentre et sort, qui sont notées Σ1 et Σ2 ;
Chapitre 4 Principes de conservation 91

– la force R exercée le fluide sur le point de liaison correspond aux forces extérieures
appliquées. Le poids est ici négligé compte tenu du petit volume considéré ;
– u est le champ de vitesse du fluide ;
– la masse volumique ϱ est constante.
Ainsi, l’équation (4.6) est telle que :
  Z Z
Rx ∂ϱ(x,t)
= udV + ϱu(u · n)dS
Rz Vc ∂t Σ
Z       Z      
0 0 0 v2 cos α v2 cos α cos α
=0+ ϱ · dS + ϱ · dS
Σ1 −v1 −v1 1 Σ2 v2 sin α v2 sin α sin α
Z   Z  2 
0 v2 cos α
= ϱ 2 dS + ϱ 2 dS
Σ1 v1 Σ2 v2 sin α
   2  
0 v2 cos α
=ϱ S 1 + S2
v12 v22 sin α

En supposant que nous n’avons ni perte, ni apport, nous exprimons la conservation


entre les surfaces Σ1 et Σ2 . Ainsi, Q = v1 S1 = v2 S2 . Finalement, on déduit :
   
Rx v2 cos α
= ϱQ
Rz v1 + v2 sin α
 
667
= N
1155

avec :
– v1 = v2 = v = 9,905 m/s car on ignore les frottements entre les points 1 et 2 ;
– Q = 0,0778 m3 /s ;
– α = 30◦ ;
– ϱ = 1000 kg/m3 .
Note : ici, on néglige le poids du volume de contrôle pour simplifier, cela peut s’avérer
être une grosse approximation selon la taille du volume V par rapport au changement de
quantité de mouvement. On néglige aussi le poids du déflecteur. Si on souhaitait faire un
calcul structurel, il aurait fallu en tenir compte.

Question (c)

Considérons le jet libre, et notamment la trajectoire entre les points 2 et 3, ce dernier


marquant le sommet de la trajectoire parabolique du jet (voir figure 4.25).
Pour évaluer la vitesse en 3, il nous faut repartir de l’équation de Newton et considérer
le jet comme une trajectoire (balistique) d’une parcelle de fluide de masse m ; en l’absence
de frottement, on a par projection de Newton sur les axes x et y :

dvx
m = 0,
dt
et
dvy
m = −mg
dt
92 Chapitre 4 Principes de conservation

Figure 4.24 : schéma du volume de contrôle (en bleu).

Figure 4.25 : schéma du jet entre 2 et 3.

avec vx et vy les composantes de la vitesse selon x et y. La première équation nous dit bien
que la vitesse selon x se conserve en l’absence de frottement. On peut arranger la seconde
équation en multipliant par vy :
1 dvy2
= −gvy
2 dt
or on a aussi (règle de composition des dérivées) :
dvy2 dvy2 dy
=
dt dy dt
Chapitre 4 Principes de conservation 93

et comme vy = dy/dt, on a :

1 dvy2 1 dvy2 dy 1 dvy2


= = vy = −gvy
2 dt 2 dy dt 2 dy
on peut simplifier par vy :
1 dvy2
= −g
2 dy
et par intégration (à une constante d’intégration près)
1 2 1
vy = −gy + cste ⇒ vy2 + gy = cste
2 2
Cela ressemble beaucoup à l’équation de Bernoulli, mais on comprend bien que ce n’est
pas le principe de Bernoulli qu’il faut appliquer ici, mais l’équation de Newton. Comme
on l’avait vu en introduction au chapitre 5 (la bille sur la montagne russe), équation de
Bernoulli et énergie mécanique obéissent à des principes proches, voire équivalents quand
la pression ne joue pas, mais pour autant, ils ne disent pas la même chose.
On a ici vy = vs sin α, et donc on a d’après les notations de la figure 4.25 :

1 2
ϱv = ϱgzb ⇒ zb = 1,25 m.
2 y

Exercice 11 Q = Sv2 = π(d/2)2 v2 = π(0,02/2)2 × 2,90 = 9,11 × 10−4 m3 /s.

900×9,81×0,025−(−382)
Exercice 12 (1) h = ϱoilϱg0,025−p
water g
2
= 1000×9,81 = 0,0614 m. (2) p3 − p2 =
2 ϱv2 = 0,5 · 1,225 · 25 = 0,382 kPa
1 2 2
94 Chapitre 4 Principes de conservation

Correction du problème 1

Question (a)
La pression hydrostatique : p(z) = ϱg(h/2 − z) pour −h/2 ≤ z ≤ h/2.

Question (b)
Soit β l’angle de la normale n = (cos β, sin β). La résultante des forces de pression
est définie comme étant Z +θ
F =− pndS,
−θ
avec dS = W Rdθ. Après substitution et comme z = R sin β et h = 2R sin θ, on trouve
Z +θ Z +θ
F =− ϱg(h/2−z)(cos β, sin β)W Rdθ = −ϱgW R 2
(sin θ−sin β)(cos β, sin β)dθ
−θ −θ

Soit finalement  
2 sin2 θ,
F = −ϱgW R 2
. (4.7)
−θ + sin θ cos θ

Question (c)
Application numérique :
 
−196,2
F = kN.
55,99

Question (d)
La force infinitésimale de pression dF étant portée par n, qui passe par le point O,
le moment des forces est nul en O. C’est la raison pour laquelle les vannes-secteurs sont
intéressantes : un moindre effort pour les actionner, mais également moins de vibrations
(les forces sont transmises à l’axe du pivot), et elles retombent sous leur propre poids.

Question (e)
On applique le théorème de Bernoulli en faisant l’analogie avec la vidange d’une cuve
vue en cours (formule de Torricelli), c.-à-d. le long d’une ligne de courant allant de la sur-
face libre à l’amont de la vanne à la surface libre à l’aval. Les mêmes réserves s’appliquent
que pour la formule de Torricelli : il faut que les surfaces libres restent à la même cote au
cours du temps (hypothèse de régime permanent), que l’on puisse négliger la dissipation
d’énergie en dépit de la forte constriction de la veine d’écoulement et on fait le calcul sur
une courte distance (hypothèse d’écoulement non visqueux), et que la ligne de courant
existe telle qu’on l’imagine. Il y a une différence avec la cuve : la vitesse du point de départ
n’est pas nécessairement petite devant la vitesse de vidange.
Chapitre 4 Principes de conservation 95

On a donc pour deux points 1 et 2 à la surface libre de part et d’autre de la vanne


q2 q2
z1 + p 1 + = z 2 + p 2 + .
2gh21 2gh22
On a p1 = p2 = 0, et, avec la notation de l’énoncé, on déduit immédiatement
q2 q2
h+ = d +
2gh2 2gd
soit après réarrangement des termes, on trouve le résultat demandé
r r
2g 2g
q = dh ⇒ Q = W q = W dh . (4.8)
d+h d+h

A.N. : q = 3,55 m2 /s, Q = 17,75 m3 /s.

Question (f)
En régime permanent, la conservation de la masse s’écrit
Z
ϱ(u · n)dS = 0,
S

tandis que la conservation de la quantité de mouvement s’écrit


Z Z
ϱu(u · n)dS = ϱV g + σ · ndS,
S S

Question (g)
La projection de la conservation de la masse sur l’axe x s’écrit par unité de largeur

u1 h1 = u2 h2 ⇒ q = u1 h = u2 d,

tandis que la conservation de la quantité de mouvement s’écrit


1 1 N
ϱu21 h1 − ϱu22 h2 = ϱgh22 − ϱgh21 + .
2 2 W
On déduit après substitution que N est une fonction de q, h et d
   
N 2 1 1 g(h2 − d2 )
= ϱ −q − + . (4.9)
W d h 2

Question (h)
Quand q = 0, on a nécessairement d = 0 et u2 = u1 = 0, donc
N 1
= ϱgh21 ,
W 2
qui n’est rien d’autre que la force hydrostatique (4.7) trouvée précédemment à la question
(b) en remplaçant 2R2 sin2 θ par h2 /2.
96 Chapitre 4 Principes de conservation

Question (i)
Le débit calculé à l’équation (4.8) est
r
2g
q = dh
d+h
et il peut s’exprimer comme une fonction de ξ = d/h

2g ξ2
q 2 = d 2 h2 = 2gh3 .
d+h ξ+1
En reportant cette expression dans l’équation (4.9) mise sous forme adimensionnelle, on
trouve
 
N ξ2 1 ξ−1
N̂ = 1 2
=1−ξ +42
1− = 1 − ξ 2 + 4ξ . (4.10)
2 ϱgW h
1+ξ ξ 1+ξ

Question (j)
Le débit défini dans l’énoncé
p
q = Cd d 2gh (4.11)

peut s’exprimer comme une fonction de ξ = d/h

q 2 = 2gCd2 h3 ξ 2 .

En reportant cette expression dans l’équation (4.9), on obtient une relation proche du ré-
sultat précédent
N̂ = 1 − ξ 2 + 4Cd2 ξ(ξ − 1). (4.12)
Comme le montre la figure 4.26, les deux expressions sont similaires dans l’allure géné-
rale, mais les différences sont importantes pour ξ ∼ 0,5 (l’écart atteint alors 100 %). Un
développement limité à l’ordre 1 en ξ = 0 donne

N̂ ≈ 1 − 4ξ

pour l’application de Bernoulli contre

N̂ ≈ 1 − 4Cd2 ξ

pour la loi empirique et comme Cd ≈ 0,7 (et donc N̂ ≈ 1 − 2ξ), la pente varie d’un facteur
2 selon la méthode de calcul employé. Comme il n’y a pas de prise en compte de la perte
de charge, le théorème de Bernoulli tend à surestimer la force N .

Question (k)
On considère un canal par lequel transite un débit par unité de largeur q = Q/W =
4 m2 /s.
Comme ce canal est rectangulaire, la hauteur critique est
s
q2
hc = 3 = 1,17 m.
g
Chapitre 4 Principes de conservation 97

1.0

0.8

0.6
N

0.4

0.2

0.0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
ξ

Figure 4.26 : variation de la force adimensionnelle N̂ obtenue en se servant du théorème


de Bernoulli (courbe rouge en tireté) ou de la relation empirique (4.11) (courbe bleue).

Avec une loi de Chézy et si on fait l’hypothèse un canal infiniment large, la hauteur
normale est  1/3
q2
hn = = 0,96 m. (4.13)
C 2 sin i
Avec hn /W ≈ 0,27, on n’est pas vraiment dans le domaine de validité de l’approximation
du canal infiniment large. Si on maintient cette hypothèse, on hn > hc donc le régime à
l’aval est supercritique. Comme initialement le régime est également supercritique puisque
q
Fr = p = 1,17.
gd3

Comme on a un régime supercritique, la courbe de remous – appelée équation de Bresse


pour ces hypothèses – est
dh 1 − (hn /h)3
=i , (4.14)
dx 1 − (hc /h)3
et elle est croissante le long du radier, partant de h = d en x = 0 et tendant vers h = hn
pour x → ∞. Il n’est pas aisé de déterminer la vitesse de convergence, mais elle est lente.
En effet, dans l’équation de Bresse (4.14), on a h ∼ hn ∼ hc 1 m, donc le rapport est peu
informatif. En revanche, il est pondéré par à i = 1/200 et on peut s’attendre qu’il faille
des distances x ∼ O(h)/i = 200 m pour voir la convergence. L’intégration numérique
confirme une lente convergence (voir figure 4.27).
Le calcul exact – sans approximation de canal large – nous dit que hn est la solution
implicite de
W h3n q2
sin[i] = 2 ⇒ hn = 1,08 m, (4.15)
W + 2hn c
qui est environ 10 % plus élevée que la valeur trouvée précédemment. Le nombre de Froude
associé à la hauteur normale
q
Fr(hn ) = p = 1,13.
gh3n
98 Chapitre 4 Principes de conservation

0.9

0.8
h (m)
0.7

0.6

0.5
0 100 200 300 400 500
x (m)
Figure 4.27 : courbe de remous solution de l’équation de Bresse (4.14).

contre F r = 1,17 précédemment. Pour trouver la courbe de remous on résout l’équation


pour un canal rectangulaire
dh i−j
= , (4.16)
dx 1 − F r2
avec j = u2 /C 2 /Rh la pente d’énergie et Rh = W h/(w + 2h) le rayon hydraulique. La
courbe de remous a la même allure (voir figure 4.28), mais h tend vers une hauteur normale
un peu plus grande.

1.1

1.0

0.9
h (m)

0.8

0.7

0.6

0.5
0 100 200 300 400 500
x (m)

Figure 4.28 : courbe de remous : solution de l’équation de Bresse (4.14) (courbe en tireté).
Chapitre 4 Principes de conservation 99

Correction du problème 2

Question (a)
La conservation de la masse implique

∇·u=0

or comme u = ∇ϕ, on a

∂2ϕ ∂2ϕ
∇ · ∇ϕ = 0 ⇒ + 2 = 0. (4.17)
∂x2 ∂y

Le potentiel vérifie l’équation de Laplace. La conditions aux limites en y = 0 impose v = 0


car il y a non-pénétration du fluide au fond. Il est plus délicat de supposer a priori u = 0
au fond si les effets de la viscosité sont négligés (la condition d’adhérence ne s’applique a
priori qu’aux fluides newtoniens). Comme cette relation ne sert pas par la suite, on n’ira
pas plus loin dans l’analyse.

Question (b)
De l’équation de conservation de la quantité de mouvement

∂ 1
u + (u · ∇)u = g − ∇p,
∂t ϱ

on tire que pour la composante v

∂v ∂v ∂v 1 ∂p
+u +v = −g −
∂t ∂x ∂y ϱ ∂y

qui est valable quel que soit y. La condition à la limite à la surface libre y = h s’exprime
de la façon suivante
dh ∂h ∂h
v(x, h, t) = = + u(x, h, t) ,
dt ∂t ∂x
et lorsqu’on linéarise les équations (c’est-à-dire on fait un développement au premier ordre
en η et v), on a

 ∂v 1 ∂p
 = −g − ,
∂t y=h ϱ ∂y y=h

 v(x, h, t) = ∂η .
∂t
On se sert de la relation v = ∂y ϕ et on obtient
 2
 ∂ ϕ 1 ∂p

 ∂t∂y = −g − ,
y=h ϱ ∂y y=h
(4.18)

 ∂ϕ ∂η
 = .
∂y y=h ∂t
100 Chapitre 4 Principes de conservation

Question (c)
On peut récrire la première équation du système (4.18) sous la forme
 
∂ ∂ϕ p
+ gy + = 0 en y = h,
∂y ∂t ϱ

(avec h′ = ∂x h) qui donne après intégration



∂ϕ 1
+ gη + p(h,t) = 0.
∂t y=h ϱ

La constante d’intégration est supposée nulle.

Question (d)
La loi de Laplace s’écrit
σ h′′
p(h, t) = = −σ ,
R (1 + h′2 )3/2
dont le développement au premier ordre est

∂2η
p(h, t) = −σ .
∂x2

Question (e)
Le système d’équations (4.18) s’écrit donc

 ∂ϕ σ ∂2η

 ∂t + gη − = 0,
y=h ϱ ∂x2
(4.19)

 ∂ϕ ∂η
 = .
∂y y=h ∂t

Pour réduire ce système d’équations à une seule équation, on différentie la première équa-
tion du système (4.19) par t et la seconde deux fois par x :


 ∂ϕ2 ∂η σ ∂ 3 η

 + g − = 0,
∂t2 y=h ∂t ϱ ∂x2 ∂t
(4.20)

 ∂ 3 ϕ ∂3η

 ∂y∂x2 = ,
y=h ∂t∂x2

ce qui donne
∂ϕ2 ∂ϕ σ ∂ 3 ϕ
+ g − = 0 en y = h. (4.21)
∂t2 ∂y ϱ ∂y∂x2
Comme l’équation de continuité (4.17) impose ∂xx ϕ = −∂yy ϕ, on obtient finalement le
résultat demandé
∂ϕ2 ∂ϕ σ ∂ 3 ϕ
+ g + = 0 en y = h (4.22)
∂t2 ∂y ϱ ∂y 3
On a donc C = σ/ϱ.
Chapitre 4 Principes de conservation 101

Question (f)
On pose
ϕ = A(kx − ωt, t)F (y).
La substitution dans l’équation de continuité (4.17) donne

k 2 F A′′ + AF ′′ = 0,

or comme A et F portent sur des variables différentes, on déduit que l’on doit avoir

A′′ + A = 0 et k 2 F − F ′′ = 0,

pour qu’en les ajoutant, les contributions de chaque variable se compensent exactement.
On note que A′′ +A = 0 donne bien naissance à une solution sous la forme d’harmoniques
tandis que l’équation k 2 F − F ′′ = 0 admet des solutions de la forme aeky + be−ky . La
condition à la limite ∂y ϕ(x, 0, t) = 0 implique a = b. Comme l’énoncé nous y invite, on
pose a = 1/2 en sorte que
F (y) = cosh(ky).

Question (g)
On pose maintenant

ϕ = A(x, t) cosh(ky) avec A(x, t) = Aeı(kx−ωt) .

et pour déterminer la relation de dispersion donnant la relation ω = ω(k), on substitue ϕ


dans l’équation (4.22), et on évalue le résultat pour y = h
σ
gk sinh(kh) + k 3 sinh(kh) − ω 2 cosh(kh) = 0,
ϱ

et on obtient après simplification


 
2 2σ
ω = k tanh(kh) g + k . (4.23)
ϱ

Question (h)
Dans l’équation (4.23), on voit que le terme pondérant les effets capillaires est
σ
κ = k2 ,
ϱ

et donc si κ ≪ g alors les effets de tension de surface sont bien négligeables devant la
gravité. Dans ce cas, on a :
ω 2 = gk tanh(kh) + o(κ).
Dans la limite kh ≪ 1, on a tanh(kh) = kh, donc
 ω 2
ω 2 = gk 2 h + o(kh) ⇒ c2 = = gh.
k
102 Chapitre 4 Principes de conservation

Correction du problème 3

Question (a)
La conservation de la masse impose la conservation du débit, donc

Q = Ae v e = As v s . (4.24)

Question (b)
Dans le volume de contrôle ouvert Va , qui est stationnaire w, le fluide a un écoulement
permanent, donc les termes temporels disparaissent. L’équation de conservation
Z Z Z
d
ϱudV + ϱu[(u − w) · n]dS = ϱVa g + σ · ndS
dt Va Sa Sa

se simplifie grandement en l’absence d’effet de la pesanteur et compte tenu de nos hypo-


thèses Z Z
ϱu(u · n)dS = σ · ndS. (4.25)
Sa Sa

Si on décompose la surface de contrôle en la surface entrante Ae , sortante As , et la surface


de la buse Ab , alors en tenant compte de la condition de non-pénétration, on a pour le
terme d’inertie (ou convection)
Z Z Z
ϱu(u · n)dS = ϱu(u · n)dS + ϱu(u · n)dS,
Sa Ae As

dont les contributions s’évaluent facilement


Z
ϱu(u · n)dS = −ϱAe ve2 ez ,
Ae
Z
ϱu(u · n)dS = +ϱAs vs2 ez .
As

On a introduit ez le vecteur unitaire orientant l’axe z. Pour les forces qui s’exercent aux
frontières du volume de contrôle, on opère une décomposition similaire
Z Z Z Z
− pndS = − pndS − pndS − pndS.
Sa Ae As Ab

On évalue chacune des contributions :


Z
− pndS = +pe Ae ez ,
Ae
Z
− pndS = 0,
As

tandis que le troisième terme représente la force recherchée


Z
− pndS = F .
Ab
Chapitre 4 Principes de conservation 103

On peut donc écrire la conservation de la quantité de mouvement (4.25)


ϱ(As vs2 − Ae ve2 )ez = F + pe Ae ez
et donc 
F = ϱ(As vs2 − Ae ve2 ) − pe Ae ez . (4.26)
Comme la buse est une structure de révolution autour de l’axe z, les efforts dans la direction
radiale r s’annulent ; il n’y a qu’une composante dans la direction z.

Question (c)
Le long de l’axe z, on a d’après Bernoulli
1 2 1
ϱv + pe = ϱvs2 + ps ,
2 e 2
or ps = 0, donc on tire
 
1 2 1 2 1 2 vs2
pe = ϱvs − ϱve = ϱve −1 ,
2 2 2 ve2
qui, compte tenu de la conservation débit (4.24), donne
 
1 1
pe = ϱve2 − 1 .
2 r2
L’équation (4.26) de la force peut s’écrire
  
−1 1 1
F = ϱQve (r − 1) − −1 ez ,
2 r2
soit après simplification
1 Q2
F =− 2
ϱ (1 − r)2 ez .
2r Ae
Notons le signe négatif : telle que calculée, F représente l’action de la buse sur le fluide.
Si on veut calculer l’effort généré par le fluide sur la buse, le principe d’action et réaction
nous dit que c’est −F .

Question (d)
On applique le théorème de Bernoulli le long d’une ligne de courant située au centre
du jet
1 1
ps + ϱgzs + ϱvs2 = pa + ϱgz + ϱv(z),
2 2
avec les hypothèses employées, on a pour expression de la vitesse ascendante
1 2 1 p
ϱvs − ϱgz = ϱv(z) ⇒ v(z) = vs2 − 2gz,
2 2
qui n’est définie que pour 0 ≤ z ≤ zlim = vs2 /(2g). La conservation de la masse implique
 
As vs z −1/2
Q = As vs = A(z)v(z) ⇒ A(z) = = As 1 − .
v(z) zlim
La section du jet s’élargit et devient infiniment grande à l’approche du point d’arrêt zlim .
Le calcul n’est pas réaliste loin de la buse car au fur et à mesure que la vitesse, et donc
l’inertie, diminue, les effets visqueux ne deviennent plus négligeables. De plus, le fluide va
finir par retomber, et donc perturber l’écoulement.
104 Chapitre 4 Principes de conservation

Question (e)
On introduit un repère cartésien (x, y) avec x selon l’horizontale et y la verticale. La
loi de Newton pour une parcelle de fluide de masse m et vitesse v(t) est
dv
m = mg,
dt
avec pour condition initiale v(0) = vs ez = vs (cos α, sin α). On en déduit la position de
la parcelle de fluide au temps t
1
x = vs t cos α et y = vs t sin α − gt2 .
2
Il n’y a aucune différence ici entre une parcelle de fluide et une masse ponctuelle ne su-
bissant aucun frottement. Comme on a ignoré la pression au sein du jet, le théorème de
Bernoulli est strictement équivalent au théorème de l’énergie cinétique pour une masse
ponctuelle.

Correction du problème 4

Question (a)
On reproduit le raisonnement suivi pour l’expérience de Torricelli. Un des points in-
connus est la vitesse d’un point sur une ligne de courant au niveau de la surface libre.
En première approximation, on va supposer qu’elle est nulle. De même, un autre point
concerne la pression au bout de la ligne de courant, au niveau de la vanne. Celle-ci n’est
pas égale à la pression atmosphérique comme dans l’expérience de Torricelli. L’ordre de
grandeur est ϱgd/2. On note qu’il y a un facteur 10 avec le terme potentiel ϱgh1 . Une ap-
proximation grossière consiste donc à considérer que l’ordre de grandeur de la vitesse au
niveau de la vanne est donnée par la formule de Torricelli
p
v ∼ 2gh1 ,
d’où l’on tire p
Q = Bd 2gh1 .

Question (b)
Compte tenu des approximations faites et des pertes de charges singulières, on s’attend
à avoir un débit plus faible que le débit théorique trouvé précédemment. Dimensionnellement,
la formule √précédente semble correcte. L’analyse dimensionnelle nous pousse à poser
Q = Cd Bd 2gh1 . Le fait que Cd < 1 est cohérent.
AN : Q = 66,4 m3 /s

Question (c)
La conservation de la masse implique la conservation du débit en régime permanent,
donc
Q
q= = u 1 h 1 = u 2 h2 .
B
Chapitre 4 Principes de conservation 105

Question (d)
La force de pression (projetée sur x) sur la face amont est facile à déterminée à partir
de la loi de Pascal
1
F1 = ϱgh21 B
2
tandis que sur la face aval on a
1
F2 = − ϱgh22 B.
2

Question (e)
Le flux de quantité de mouvement projeté sur x est
Z h1
P1 = e x · ϱu(u · n)dS
0

avec n = −ex la normale au volume de contrôle orientée de l’intérieur vers l’extérieur.


Donc on a
P1 = −ϱu21 Bh1 .

De même sur la face aval, on a


P2 = ϱu22 Bh2 .

Question (f)
Le principe de conservation de la quantité de mouvement implique

P1 + P2 = F + F1 + F2 ,

avec F la force exercée par la vanne sur le volume de contrôle. On a donc

1
F = P1 + P2 − F1 − F2 = ϱB(−u21 h1 + u22 h2 ) + ϱgB(h22 − h21 ),
2

et en se servant de la conservation de la masse, on élimine u2 et on obtient


   
h1 1 h22
F = ϱBu21 h1 − 1 − ϱgBh1 1 − 2
2
h2 2 h1

ou bien encore    
h1 1 h22
F = ϱu1 Q − 1 − ϱgBh1 1 − 2
2
h2 2 h1

Question (g)
AN F = −732,5 kN.
106 Chapitre 4 Principes de conservation

Correction du problème 5

Question (a)
Dans le référentiel du terrain, le ballon fait tourner localement l’air autour de lui.
vA,t = ω ∗ a et vB,t = −ω ∗ a. Dans le référentiel du ballon (en translation rectiligne
par rapport au terrain, c’est à dire sans rotation), tout se passe comme si l’air est animé de
la vitesse du ballon en sens opposé, vA,b = ωa − vballon et vB,b = −ωa − vballon .

Question (b)
On se place dans le référentiel du ballon car dans ce dernier l’écoulement est perma-
nent. On va supposer zA = zB . D’après le théorème de Bernoulli ce qui permet d’écrire
2
ϱvA,b 2
ϱvB,b
+ pA = + pB
2 2
d’où
ϱ 2  ϱ  ϱ
pA −pB = vB,b − vA,b
2
= (−ωa − vballon )2 − (ωa − vballon )2 = (4ωavballon ) .
2 2 2
Comme pA − pB est positif, la balle va subir une force vers le bas sur le schéma.

Question (c)
On intègre la force sur la surface de la sphère et on trouve que la force exercé est la
différence de pression fois l’aire du disque :

|| FM agnus ||= FM agnus = (pA − pB )πa2 = 2πϱωa3 vballon .

Question (d)

On égalise la force centrifuge Fc = mRω 2 = mvballon


2 /R avec la force de Magnus
FM agnus et on trouve l’expression du rayon :

mv
R= .
2πϱωa3

Question (e)
Nous avons maintenant l’ensemble des données nécessaires pour trouver la distance
D. Il faut pour cela faire un peu de trigonométrie. Sur la figure, ci-dessous, on a tracé la
courbe de la trajectoire de rayon R, dont la tangente en C fait un angle α avec AC. On
trouve le point B en traçant la perpendiculaire à AC, passant par A et coupant l’arc, le
point B correspond au point où la balle quitte le terrain. Le triangle OBC est isocèle donc
on a la relation
β + 2γ = π.
Chapitre 4 Principes de conservation 107

On observe que l’angle η = α + γ − π2 . Le triangle ABC est rectangle donc

tan η = D/l.

Donc, on a :
D = l tan(α − β/2).
Il faut encore déduire l’angle β, on utilise pour cela l’approximation des petits angles on
disant que l est approximativement égal à l’arc entre B et C. Ainsi
l
β= .
R
On déduit
l
D = l tan(α − ).
2R
Application numérique : D = 3,6 m donc le ballon rentre bien dans les cages puisque
elles font 7,3 m de large.

D B

A
γ

l
η

β
γ
O C

Figure 4.29 : Resolution trigonométrique

Correction du problème 6

Question (a)
Il suffit d’écrire la relation entre débit et hauteur
Q1 Q2 Q3
u1 = 4 2 , u2 = 4 2 , et u3 = 4
πD1 πD2 πD32

L’application numérique donne : u1 = 1,88 m·s−1 et u2 = u3 = 4,77 m·s−1 .


108 Chapitre 4 Principes de conservation

Question (b)
On applique le théorème de Bernoulli
1
p2 = p3 = p1 + ϱ(u21 − u22 ),
2
dont l’application numérique fournit p2 = p3 = 490,38 kPa.

Question (c)

Les forces de pression ont pour amplitude Fi = pi πDi2 /4. Le signe dépend de chaque
section de contrôle : positif pour les sections 1 et 3, mais négatif pour la 2. Les valeurs
numériques sont F p1 = (79,52 ; 0) kN ; F p2 = (0 ; − 15,40) kN ; et F p3 = (0 ; 15,40) kN.

Question (d)
Par définition le flux est la force définie par
Z
m
Fi = ϱu(u · n)dS,
Si

L’application numérique est directe : F m m


1 = (0,566 ; 0) kN ; F 2 = (0 ; 0,716) kN ; et
F 3 = (0 ; − 0,716) kN.
m

Question (e)
On note que pour les sections 2 et 3, les forces de pression et de flux de quantité de mou-
vement se contrebalancent exactement, donc Fyr = 0. La section 1 (entrante) est associée
à une force effective totale
Z
F 1 = F p1 − F m
1 = − (pn + ϱu(u · n))dS,
S1

et d’après le principe d’action et de réaction de Newton, la force de réaction doit contreba-


lancer exactement cette force horizontale pour que la paroi verticale de la fonction soit en
équilibre, donc
Fxr = −|F 1 |,
soit numériquement Fxr = −78,9 kN.
CHAPITRE 5
Hydraulique

Rappel du cours

Charge totale et charge spécifique


La charge totale hydraulique est définie comme :
ū2
H = yℓ + h + ,
2g
| {z }
Hs

avec yℓ la cote du fond, h la hauteur d’eau, u la vitesse moyenne. Il est souvent plus com-
mode de travailler avec la charge spécifique Hs .

Condition d’équilibre
Pour un canal de section quelconque, l’écoulement est en équilibre si le frottement lié à
la contrainte pariétale τp le long du périmètre mouillé χ compense la composante motrice
du poids
χτp = Sϱg sin θ,
avec S la section mouillée et θ la pente du fond, ce qui donne la condition d’équilibre:
τp = ϱg sin θRH ≈ ϱgiRH ,
Pour des pentes faibles, on a en effet sin θ ≈ tan θ = i (i est la pente du lit). On a introduit
le rayon hydraulique RH = S/χ. Pour un canal infiniment large, la condition d’équilibre
devient
τp = ϱgh sin θ ≈ ϱgih.

Lois de frottement
La loi la plus employée car valable pour une large gamme de débits et de rugosité est
la loi de Manning-Strickler ; la contrainte pariétale τp s’écrit
ϱg ū2
τp = ,
K 2 R1/3
H

109
110 Chapitre 5 Hydraulique

avec K le coefficient de Manning-Strikler souvent relié à la rugosité du lit, par exemple la


loi de Meyer-Peter (1948) :
26
K = 1/6 .
d90
La loi de Chézy est la formule historique, peu utilisée aujourd’hui si ce n’est pour obtenir
des ordres de grandeur
ϱg
τp = 2 ū2 ,
C
avec C le coefficient de Chézy
La loi de Keulegan est une formule bien adaptée pour les écoulements sur des lits à
gravier. Elle revient à supposer que la contrainte à la paroi serait similaire à celle donnée

par la formule de Chézy, mais avec un coefficient C = gκ−1 ln(11h/ks ) fonction de la
hauteur d’eau et de la rugosité, soit encore :

κ2
τp = ϱū2 , (5.1)
ln2 (11h/ks )
avec κ la constance de von Kármán et ks une taille caractéristique des rugosités du lit
(ks ≈ 2d90 ).

Hauteur normale
La hauteur normale est la profondeur moyenne d’eau en régime permanent uniforme.
Elle se calcule en égalant contrainte pariétale et contrainte motrice. Par exemple, si l’on
applique une loi de type Manning-Strickler, on obtient une équation implicite pour hn
2/3 √
Q = h̄B ū = KRH iS,

(avec S = h̄B = f (hn ) la section d’écoulement, B la largeur au miroir, Q le débit total,


h̄ la hauteur moyenne d’eau) qui peut se résoudre explicitement dans le cas d’un canal
infiniment large (B ≫ h, soit RH ≈ h) :
 3/5
q
hn = √ ,
K i
avec q le débit par unité de largeur.

Hauteur critique
La hauteur critique est la hauteur d’eau pour laquelle le nombre de Froude vaut 1. Pour
un canal quelconque caractérisé par la relation S(h), le nombre de Froude est défini par

Q2 ∂S
F r2 = .
gS 3 ∂h
Lorsque le canal est à section rectangulaire (largeur B), alors S(h) = Bh et Q = qB, et
donc la définition de F r se simplifie

q2 u2
F r2 = = .
gh3 gh
Chapitre 5 Hydraulique 111

Pour ce type de canaux, la condition F r = 1 nous donne l’expression suivante de la hau-


teur critique s
q2
hc = 3 .
g

Régimes d’écoulement
On distingue trois régimes d’écoulement :
– régime subcritique (ou fluvial) : F r < 1 ou encore hn > hc ;
– régime supercritique (ou torrentiel) : F r > 1 ou encore hn < hc ;
– régime critique : F r = 1.

Courbe de remous
L’équation de la courbe de remous est l’équation différentielle régissant la variation de
hauteur h(x) en régime permanent non uniforme. Pour un canal rectangulaire, elle s’écrit
dh jf − i
= 2 .
dx Fr − 1
Les conditions aux limites dépendent du régime d’écoulement :
– régime subcritique : il faut placer la condition sur h à l’aval ;
– régime supercritique : l’écoulement est commandé par l’amont.

Ressaut hydraulique
Un ressaut hydraulique se forme lorsque l’écoulement passe de supercritique à sub-
critique. Sous certaines conditions (voir cours), on peut calculer la hauteur h2 à l’aval en
fonction de ce qui passe à l’amont (hauteur h1 et Froude F r1 ) :
q 
h2 1
= 1 + 8Fr1 − 1 .
2
h1 2
Cette relation s’appelle équation du ressaut ou équation de conjugaison.

Seuil et déversoir

Les déversoirs sont des ouvrages aux formes variées : déversoir à paroi mince pour
mesure un débit (plaque mince verticale), barrage-déversoir (barrage au fil de l’eau avec
évacuation du trop plein), déversoir mobile (vanne à clapet, vanne à batardeaux, etc.) qui
permet d’ajuster la pelle, et déversoir à seuil épais (ouvrage souvent profilé). Un seuil per-
met de « contrôler » un débit, par exemple pour créer un plan d’eau, pour augmenter les
hauteurs d’eau à l’étiage, ou alimenter des prises d’eau.
Lorsqu’un seuil est dénoyé (c.-à-d. l’aval n’influence pas l’amont), le débit au-dessus
du seuil vaut  3/2
√ 2
q = CD g (H − p) ,
3
112 Chapitre 5 Hydraulique

avec CD le coefficient de débit, H la charge à l’amont immédiat du seuil, et p la pelle (la


hauteur) du seuil. Ce coefficient dépend de la géométrie du seuil (épais, à paroi mince), de
sa largeur, et de la géométrie d’écoulement (contraction ou non de la lame). Si le seuil est
noyé, la loi de débit est alors une relation liant le débit et la différence de hauteur h1 − h2
de part et d’autre du seuil noyé
 1/2
√ 2
Q = CD g (h1 − h2 ) (h2 − p).
3

Exercice 1 : écoulement dans une conduite circulaire


On s’intéresse au débit Q s’écoulant dans une conduite circulaire de diamètre d =
1000 mm. La conduite est en béton et le coefficient de Manning-Strickler vaut K = 80 m1/3 s−1 .
La pente vaut i = 0,1 %. Le tirant d’eau (c.-à-d. la profondeur d’eau maximale) observé est
hmax = 80 cm.

1. Dessiner une coupe en travers de la conduite et indiquer le tirant d’eau hmax , la


largeur au miroir B, le périmètre mouillé χ ainsi que la section mouillée S.
2. L’écoulement est-il à surface libre ou en charge ? Rappeler la force motrice de l’écou-
lement dans chacun des cas.
3. Calculer le périmètre mouillé χ, la section mouillée S et le rayon hydraulique RH .
4. Exprimer Q en fonction de S, RH , i et K selon la loi de Manning-Strickler. Rappeler
pour quel régime la loi de Manning-Strickler est valide. Est-ce le cas ici ?
5. Calculer Q selon la loi de Manning-Strickler.

Exercice 2 : canal à section triangulaire


Soit un débit Q s’écoulant dans un canal à section triangulaire. Pour un canal à l’état
neuf, le niveau d’eau correspondait à la marque L1 = 2 m sur la paroi du canal (voir
figure 5.1). Après plusieurs années d’utilisation, la rugosité du canal a augmentée et le
coefficient de Manning-Strickler K a diminué de moitié. Calculer la valeur de la nouvelle
marque L2 sur la paroi du canal.

Exercice 3 : canal à section rectangulaire


Soit un canal à section rectangulaire de largeur constante où s’écoule de l’eau à un
débit par unité de largeur q = 0,52 m2 /s. La hauteur d’eau à l’amont d’une rampe de
15 cm est h1 = 69 cm (voir figure 5.2).
1. Rappeler la définition de la hauteur critique hc , l’exprimer en fonction de q (partir
de la formule du nombre de Froude) et la calculer.
2. Calculer la hauteur d’eau à l’aval de la rampe h2 en utilisant le diagramme de la
charge spécifique adimensionelle de la figure 5.2 (commencer par écrire la charge
totale et la charge spécifique à l’amont et à l’aval de la rampe). On négligera les
effets visqueux.
Chapitre 5 Hydraulique 113

Figure 5.1 : coupe en travers du canal.

Figure 5.2 : profil en long de la rampe.

Exercice 4 : canal à section trapézoïdale


Soit un écoulement d’eau en régime permanent uniforme dans un canal de section
trapézoïdale dont la largeur au fond est b = 5 m. La pente des berges est de 45°(voir
figure 5.4). La hauteur d’eau observée est h = 4 m. Le coefficient de Manning-Strickler,
qui décrit la rugosité du lit, vaut K = 40 m1/3 s−1 .

1. Calculer la largeur au miroir B, le périmètre mouillé χ, la section mouillée S et le


rayon hydraulique RH .
2. Sachant que le débit vaut Q = 100 m3 /s, calculer la pente i du canal.

3. Donner la hauteur normale hn . La formule hn = (q/(K i))3/5 , dérivée de la loi de
Manning-Strickler, est-elle valide ici (avec q le débit par unité de largeur) ? Justifier
votre réponse.
4. Calculer le nombre de Froude. Le régime est-il subcritique (fluvial) ou supercritique
(torrentiel) ?
114 Chapitre 5 Hydraulique

Figure 5.3 : variation de la charge spécifique, H∗ = Hs /hc et ξ = h/hc .

5. Calculer la hauteur critique hc puis la comparer avec h. Faire le lien avec la question
précédente.

Figure 5.4 : coupe en travers du canal.

Exercice 5 : canal à section rectangulaire


Le long d’un canal de section rectangulaire, la hauteur d’eau h entre une section amont
et une section aval est diminuée de moitié. Le nombre de Froude passe d’une valeur sub-
critique Fr1 = 0,5 à une valeur supercritique Fr2 = 3. Sachant que la largeur de la section
amont est B1 = 4 m, déterminer la largeur B2 de la section aval.
Chapitre 5 Hydraulique 115

Exercice 6 : rivière de montagne


Une rivière de montagne dont le lit est composé d’un gravier grossier (d90 = 200 mm),
arrive en plaine avec une transition brusque de pente de fond: iam = 20,0 % et iav = 0,5 %.
Sa largeur reste partout constante : B = 4 m. Le débit en crue de cette rivière est de Q = 6
m3 s−1 . Un pont, s’élevant 2,50 m au-dessus du lit de la rivière, est situé 140 m en aval de
la transition de pente. Voir figure 5.5.

Figure 5.5 : schéma de l’aménagement.

1. Vérifier la sécurité du pont au passage de la crue.


2. Existe-il un ressaut hydraulique causé par la transition de pente ? Si oui, calculer sa
position.

Indications :
– Pensez à estimer la rugosité du lit à l’aide du d90 et ainsi pouvoir utiliser une loi de
frottement.
– Considérez les équations pour un canal infiniment large.
– Lorsqu’il y a passage brusque d’un régime supercritique à un régime subcritique,
un ressaut se forme. Suivant les conditions hydrauliques, le ressaut peut se former
dans la première partie de l’écoulement ou dans la seconde. Utiliser la méthode de
la courbe conjuguée pour déterminer la position du ressaut

Exercice 7 : courbe de remous


Un canal de section rectangulaire et de pente constante (0,5%) est divisé en deux parties
de 1 km de longueur chacune, et il se termine par un seuil de 1 m de hauteur. Dans la
première partie, la largeur du canal est de 10 m et le lit est fait de graviers grossiers (d90 =
10 cm). Dans la seconde partie, la largeur est de 5 m et le lit est fait de graviers plus fins
(d90 = 1 cm). Voir figure 5.6. Tracez l’allure de la courbe de remous. Le débit étant Q = 20
m3 s−1 .
116 Chapitre 5 Hydraulique

vue de dessus

10.0 m
d90=0.1
d90=0.01
5.0 m

vue de côté

1.0 km
i = 0.005
1.0 km 1.0 m

Figure 5.6 : schéma des deux biefs.

1. Donnez la hauteur critique pour chaque partie.


2. Donnez la hauteur normale pour chaque partie (le canal n’est pas supposé infini-
ment large).
3. Quel est la hauteur d’eau juste à l’amont du seuil ?
4. Quels régimes d’écoulement peut on observer ? Y a-t-il un ressaut hydraulique ?
5. Tracez l’allure de la courbe de remous, ainsi que les hauteurs critiques et normales.

Exercice 8 : canal d’irrigation


Un petit canal agricole de section rectangulaire et largeur b1 = 1 m, a une porte ver-
ticale avec une ouverture a pour contrôler l’écoulement sortant (µ = 0,6). Le débit est
usuellement déterminé par un rétrécissement de largeur b2 = 0,3 m et de hauteur hs = 0,2
m. Le débit mesuré est Q = 0,25 m3 /s et vous savez que l’écoulement est subcritique sur
la section (1) (voir figure 5.7). Quelles sont les hauteurs dans les sections (1) à (5) de ma-
nière à ce que les hauteurs (4) et (5) soient conjuguées ? Quelle est l’ouverture pour cette
condition ?
Hypothèses :
– à l’aval de la porte verticale, il n’y a pas de contrôle hydraulique sur l’écoulement ;
– les pertes de charge sont négligeables.

Exercice 9 : rétrécissement d’un canal


Le canal de la figure 5.8 (bA , iA , K) a un pas de hauteur a où il change de pente (iB )
et un changement de largeur (bA ).

1. Déterminer les hauteurs dans les sections (1) à (4), indiquées sur la figure, en négli-
geant les pertes de charge singulières.
2. Classifiez et tracez qualitativement la courbe de remous, avec les hauteurs caracté-
ristiques des différentes parties.
Chapitre 5 Hydraulique 117

hs a,μ

b1 b2 b1

(1) (2) (3) (4) (5)


Figure 5.7 : coupe transversale et profil en long du canal agricole

Données : Q = 0,5 m3 /s, K =55 m1/3 /s, iA = 0.01, iB = 0,0005 , a = 0,25 m,


bA = 1,5 m, bB = 1 m.

Q
bA bB

Q
iA a
(1) (2) iB (3) (4)

Figure 5.8 : coupe transversale et profil en long du canal.


118 Chapitre 5 Hydraulique

Problème 1 : évacuateur de crue


Les évacuateurs de crue sont des ouvrages hydrauliques disposés sur des barrages pour
laisser transiter une crue lorsque le niveau dans le lac d’accumulation dépasse un certain
niveau et présente un danger. Lorsque le débit à évacuer est important, il faut parfois des
ouvrages complexes qui présentent une convergence marquée de la largeur du coursier
(voir l’exemple de la figure 5.9). On étudie ici un tel dispositif.
On considère un évacuateur de crue de section rectangulaire en béton : le radier (le
fond) et les bajoyers (murs droits) sont du même béton. Sa pente est constante et notée
i. Sa longueur est L. Sa largeur est variable, et c’est une fonction supposée connue notée
B(x). Le frottement est de type Chézy, avec un coefficient de rugosité C. Le débit Q à
laisser transiter est constant.
(a) On souhaite établir l’équation de la courbe de remous pour un canal convergent. En s’ins-
pirant de la démonstration vue en cours pour le canal de largeur constante, considérer
l’équation de la charge hydraulique H

ū2
h+z+ = H,
2g
avec h la hauteur d’eau, z la cote du radier, ū la vitesse moyenne. En différentiant par
rapport à x et en introduisant la pente d’énergie j = −H ′ (x) et la pente du radier i,
obtenir l’équation différentielle de la hauteur d’eau h.
(b) On suppose que la largeur du canal est grande par rapport à la hauteur en sorte de pouvoir
simplifier l’expression du rayon hydraulique. En déduire les équations algébriques vérifiées
par la hauteur normale hn et la hauteur critique hc (on rappelle que celles-ci correspondent
respectivement aux cas h′ = 0 et h′ → ∞).
(c) Dans le cas d’un radier droit (à largeur constante), quelle est la condition portant sur le
nombre de Froude pour que l’écoulement soit supercritique ? Dans le cas d’un frottement
de type Chézy, montrer que cette condition est indépendante du débit et permet de mettre
en évidence une pente critique séparant régimes sub- et supercritique.
(d) On considère le cas d’une convergence linéaire :

B(x) = B0 − kx,

avec k > 0. En supposant que k ≪ 1, faire un développement asymptotique à l’ordre


1 de l’équation algébrique et en déduire une expression analytique. Pour quelles condi-
tions l’écoulement est-il supercritique ? Est-ce qu’une contraction de la largeur du radier
augmente ou diminue la pente critique ?
(e) On considère le cas limite k = 0 (canal à largeur constante). Calculer la hauteur normale
et la hauteur critique dans le cas où L = 200 m, Q = 500 m3 /s, B0 = 50 m, i = 0,2, et
C = 80 m1/2 /s. Tracer l’allure de la courbe de remous dans le cas où la hauteur au sommet
de l’évacuateur de crue est h0 = 1 m.
Chapitre 5 Hydraulique 119

Figure 5.9 : example d’évacuateur de crue avec une convergence.


120 Chapitre 5 Hydraulique

Problème 2 : mesure de débit à l’aide d’un Parshall


Un Parshall est un dispositif qui sert à mesurer le débit dans un canal à partir de la
mesure de la hauteur (voir figure 5.10). Il comporte :
– un tronçon convergent, tout d’abord ascendant puis horizontal, où l’écoulement est
subcritique ;
– un coursier à pente descendante, étroit de largeur constante W2 , où l’écoulement
est critique ;
– un tronçon divergent et légèrement ascendant, où l’écoulement est supercritique.
On mesure la hauteur d’eau h1 dans un puits relié au premier tronçon au niveau de la
section 1 (voir figure 5.10). La largeur du canal en cette section est notée W1 . Le débit total
est Q. Le régime est permanent. La différence d’altitude entre le sommet du seuil (section
2) et le lit du canal est notée ∆z. On appelle hc la hauteur critique atteinte dans le second
tronçon où l’écoulement est critique (on a donc h2 = hc ). Le seuil est dénoyé.

(a) Donner l’expression de l’énergie totale à la section 2 en fonction de ∆z et hc . On peut


répondre en termes d’énergie totale ou de charge hydraulique.
(b) Donner l’expression de l’énergie totale à la section 1 en fonction de ∆z, Q, W1 et h1 . On
peut répondre en termes d’énergie totale ou de charge hydraulique.
(c) En négligeant la dissipation d’énergie entre les sections 1 et 2, déterminer l’équation (im-
plicite) permettant de calculer le débit si on suppose que h1 est déterminée (à partir d’une
mesure dans le puits).
(d) Faire une application numérique.
(e) Dans l’expression de l’énergie spécifique à la section 1, laquelle des deux contributions est
négligeable et pourquoi ? En déduire une expression approchée permettant de déduire Q
en fonction de ∆z, W2 , W1 et h1 . Faire une application numérique. Quelle est la précision
de cette approximation ?

Données numériques :
– Largeur des tronçons : W1 = 6 m et W2 = 2 m
– Hauteur mesurée h1 = 1 m
– Hauteur de la marche ∆z = 30 cm
Chapitre 5 Hydraulique 121

convergence crête du déversoir


divergent
vue en plan

écoulement
coursier

puits de mesure seuil noyé


vue en coupe seuil dénoyé

écoulement

∆z

ressaut hydraulique
section 1 section 2

Figure 5.10 : schéma d’un canal Parshall.


122 Chapitre 5 Hydraulique

Problème 3 : canal de laboratoire


On considère un écoulement permanent d’eau dans un canal de laboratoire. Le fond
est composé d’un lit en gravier. La section est rectangulaire de largeur W = 60 cm. Les
parois sont en verre. La pente du lit est 2 %. Le diamètre d90 est 6 mm. Le débit liquide
est Q = 25 l/s. La longueur du canal est 20 m. À la sortie du canal, l’eau chute dans un
réservoir (on peut considérer que l’écoulement devient critique à la sortie du canal).
(a) Pourquoi peut-on faire l’approximation d’écoulement indéfiniment large dans le cas pré-
sent.
(b) Calculer la hauteur normale et la hauteur critique.
(c) Quel est le régime d’écoulement.
(d) [0,40] Tracer le profil de hauteur (courbe de remous) en prenant 3 hauteurs initiales (c.-à-d.
la hauteur à l’entrée du canal x = 0) h = 2 cm, 5 cm, 10 cm. Justifier la forme des courbes
tracées.
Chapitre 5 Hydraulique 123

Problème 4 : embranchement
Un canal rectangulaire de largeur B = 5 m et de longueur l = 1000 m a une pente
i = 10−3 . Le débit vaut Q = 10 m3 /s et la hauteur d’eau est de h0 = 3,1 m dans la partie
du bief où la hauteur est uniforme. Ce canal se divise ensuite en deux canaux secondaires
de même section et de pente is = 1 % (voir figure 5.11).

(a) En supposant que la résistance du lit peut être décrite à l’aide de la loi généralisée de
Keulegan, déterminer la rugosité ks du lit. On prendra κ = 0,41 pour la constante de von
Kármán. Discuter la validité de cette formule dans notre cas.
(b) Répondre à la même question en prenant la loi de Manning-Strickler : que vaut le coeffi-
cient de Manning-Strickler K ?
(c) Quel est le débit Q1 correspondant à une hauteur d’eau h1 = 4,5 m dans le canal principal ?
On répondra en utilisant les lois de Keulegan et de Manning-Strickler.
(d) Calculer le nombre de Froude F r et le nombre de Reynolds Re pour le canal principal
lorsque le débit vaut Q1 . On utilisera le débit trouvé avec loi de Manning-Strickler. Caractériser
le régime d’écoulement. Rappel: pour les écoulements à surface libre, on utilise le rayon hy-
draulique RH comme dimension caractéristique dans la définition du nombre de Reynolds.
On utilise souvent Re = 4RH Ū /ν, avec ν la viscosité cinématique du fluide et Ū la vitesse
moyenne de l’écoulement.
(e) Quelle est la hauteur d’eau h2 dans les canaux secondaires pour un régime permanent
uniforme lorsque la hauteur vaut h1 dans le canal principal ? On négligera le coefficient
de perte de charge singulière au niveau de l’embranchement et on se servira de la loi de
Manning-Strikler.
(f) Que vaut la hauteur critique hc dans les canaux secondaires ?
(g) Quelle est la forme de la surface libre ? La tracer qualitativement en plaçant les éléments
remarquables.
(h) On remplace les canaux secondaires par des canaux à section trapézoïdale de base b = 3 m.
Le fruit des berges est 1:3. Calculer la hauteur d’eau pour un canal secondaire en régime
permanent uniforme lorsque le débit vaut Q1 . Calculer le nombre de Froude.

Figure 5.11 : vue en plan du canal principal se scindant en deux canaux secondaires.
124 Chapitre 5 Hydraulique

Problème 5 : déverse d’un lac dans un canal


Un lac de retenue est situé derrière un barrage de hauteur h0 . Les pentes de talus sont
ϕ = 30° par rapport à l’horizontale. Ce barrage est percé par une buse de vidange de
diamètre D sur toute sa largeur comme le montre la coupe ci-dessous. La hauteur de plein
bord est notée également h0 . Lorsque que la retenue est pleine, une vanne vidange le lac
par l’intermédiaire de la buse. L’eau est déversée dans un canal de pente i, de largeur ℓ,
et de longueur L. Au bout du canal se trouve un seuil dont la pelle est p. Le canal est en
gravier. Pour simplifier les calculs, on négligera l’effet de la largeur dans le calcul du rayon
hydraulique (on supposera donc que la largeur est bien plus grande que la hauteur d’eau
même si ce n’est pas le cas numériquement). Voir figure 5.12.

h
p

Figure 5.12 : schéma de l’aménagement étudié.

Données :
– la hauteur du barrage est h0 = 10 m ;
– la granulométrie du gravier du canal est d90 = 20 mm ;
– le diamètre de la buse est D = 0,5 m ;
– les longueur et largeur du canal sont respectivement L = 1000 m et ℓ = 5 m ;
– la pelle vaut p = 1 m et le seuil est dénoyé ;
– la pente du canal est i = 0,1 %.

(a) Calculez la force de pression totale par unité de largeur qui s’exerce sur la face amont du
barrage lorsque la retenue est pleine d’eau. Faites l’application numérique.
(b) En vous servant de la formule de Torricelli en déduire le débit transitant par la buse.
(c) En supposant que le jet à la sortie de la buse occupe immédiatement toute la largeur du
canal et que la vitesse reste identique, calculez la hauteur d’eau juste en aval de la buse ?
(d) Calculez le coefficient de Manning-Strickler en vous servant de la formule de Jäggi. Pour
la suite des calculs, on arrondira la valeur de K à la valeur entière la plus proche.
(e) Calculez la hauteur normale dans le canal en considérant une loi de Manning-Strikler pour
la résistance du lit (avec la valeur de K trouvée précédemment).
(f) Calculez la hauteur critique dans le canal.
(g) Quel est le régime d’écoulement une fois que l’eau a atteint un régime permanent uni-
forme ?
(h) En négligeant toute dissipation d’énergie en amont du seuil, calculez la charge spécifique
au niveau du seuil.
Chapitre 5 Hydraulique 125

(i) En déduire la hauteur d’eau juste à l’amont du seuil.


(j) Tracez qualitativement la ligne d’eau (courbe de remous) en la plaçant correctement par
rapport aux grandeurs caractéristiques. Commentez le graphique avec les caractéristiques
essentielles de la ligne d’eau.
126 Chapitre 5 Hydraulique

Problème 6 : méthode de mesure sommaire du débit


Vous travaillez pour le compte d’une commune de montagne qui souhaite créer un lac
d’accumulation en détournant une partie du débit d’un torrent. Pour cela, une conduite de
diamètre D = 2R, de longueur L, et de pente i est placée dans le torrent et capte une partie
du débit transitant par le torrent. Un jet se forme à la sortie de la conduite. La question qui
se pose à vous est de savoir comment déterminer le débit dévié dans la conduite avec des
moyens rudimentaires.

(a)

(b)
Figure 5.13 : géométrie de la conduite. (a) vue de face. (b) vue de côté ; le cadre noir repré-
sente le volume de contrôle pour le calcul.
Chapitre 5 Hydraulique 127

On adoptera les notations usuelles du cours :


– périmètre mouillé χ, rayon hydraulique Rh , et section mouillée S ;
– vitesse moyenne ū = Q/S ;
– θ l’angle que fait la surface libre par rapport à la verticale ;
– On appelle x la direction de l’écoulement.
On considère que dans la conduite, l’écoulement est à surface libre. Sur la plus majeure
partie de la longueur, l’écoulement a une hauteur d’eau qui est égale à la hauteur normale
hn . La conduite est en acier avec un coefficient de Manning-Strickler K. On rappelle que
cette loi s’écrit
ϱg ū2
τp = 2 1/3
K R
h
Si on exprime la formule en termes de pente de frottement, cette loi s’écrit
τp dH ū2
jf = =− =
ϱgRh dx K 2 Rh
4/3

On considère que le taux de remplissage maximal est de 50 %, c.-à-d. que θ ≤ π/2 ou h ≤ R


pour la gamme d’écoulements étudiés. Pour les applications numériques, on prendra les
valeurs suivantes :
– R = 20 cm, L = 50 m, et i = 10 % ;
– Q = 200 L/s ;
– K = 85 m1/3 /s.

(a) Quelle est l’expression de la hauteur normale en régime permanent ? (on se contentera de
donner l’équation implicite vérifiée par la hauteur normale).
(b) Calculer la relation entre section mouillée S, hauteur d’eau h, rayon R, et angle
√ θ. Montrer
qu’en première approximation, cette surface mouillée est voisine de S̃ = Dh3 . Quelle
est l’erreur (relative) maximale commise ?
(c) Écrire la définition de la charge spécifique Hs . On va s’inspirer ici de ce qu’on avait fait en
cours pour établir la hauteur critique. Montrer qu’à débit constant, la fonction Hs admet un
minimum, qui sépare deux domaines : le domaine supercritique et le domaine subcritique.
Quelle est la définition de la hauteur critique ? (on se contentera de donner l’équation
implicite vérifiée par la hauteur critique). √
(d) En vous servant de l’approximation √ S̃ = Dh et du développement asymptotique au
3

premier ordre arccos(1 − x) = 2x quand x → 0, calculer une approximation explicite


des hauteurs critique et normale.
(e) Faire l’application numérique. Caractériser le régime d’écoulement. Est-ce que ce résultat
peut changer sachant que l’on a fait des approximations pour arriver à ce résultat ? Si on
veut résoudre l’équation de la courbe de remous, où faut-il placer la condition aux limites ?
(f) En vous inspirant de ce qu’on a vu en cours pour établir l’équation de la courbe de remous,
déduire l’équation de la courbe de remous en différentiant l’équation de conservation de
la charge H par rapport √ à x dans le cas d’un écoulement permanent. En vous servant de
l’approximation S̃ = Dh3 et des approximations trouvées précédemment pour les hau-
teurs normale et critique, écrire une approximation de l’équation de la courbe de remous
pour une conduite circulaire inclinée sous la forme d’une équation de Bresse :
dh 1 − (hn /h)p
=i ,
dx 1 − (hc /h)q
128 Chapitre 5 Hydraulique

avec p et q deux coefficients à déterminer.


(g) À la sortie de la conduite, un jet se forme. La pression qui était hydrostatique dans l’écou-
lement d’eau dans la conduite devient uniforme (en première approximation) et égale à
la pression atmosphérique (cela sera utilisé à la question 9). On cherche à déterminer la
hauteur d’eau he à l’exutoire de la conduite. On va pour cela appliquer le théorème de
conservation de la quantité de mouvement sur un volume de contrôle – voir figure 1(b)
– pour un écoulement d’eau en régime permanent. Que vaut la résultante des forces de
pression sur la face amont S0 en supposant qu’on est suffisamment loin de l’exutoire et
que la pression est hydrostatique (comme d’habitude on supposera que la pression am-
biante est nulle) ? Montrer que cette force (sous forme algébrique) peut être approchée par
l’expression :
3 √
F̃p = ϱg Rh5 .
4
(h) Comment s’exprime le flux de quantité de mouvement Φ0 (projeté le long de x)à travers
√0 en supposant le profil de vitesse uniforme ? En vous servant de l’approximation S̃ =
S
2Rh3 , proposez une approximation Φ̃0 .
(i) À l’exutoire de la conduite, il se forme un jet. La pression devient non hydrostatique sur la
face Se : p ≈ ϱg(h−z)−ϱg(h−z)2 /h. Comme le montre la figure 5.14, la pression est plus
faible que la pression hydrostatique. En conséquence, en première approximation, on va
supposer que la pression est égale à la pression atmosphérique sur Se et qu’en conséquence,
la résultante des forces de pression sur Se est nulle. Le profil de vitesse est également affecté
dans la zone de transition « écoulement à surface libre » → « jet ». On va toutefois supposer
qu’il est uniforme. Exprimez le flux de quantité de mouvement Φe et une approximation
Φ̃e en vous servant de S̃.
(j) En vous servant de l’équation de la conservation de la quantité de mouvement (5.2):
Z Z Z
d
ϱudV + ϱu(u · n)dS = ϱV g + σ · ndS, (5.2)
dt V S S

écrivez la relation (approchée) liant les flux de quantité de mouvement Φe et Φe à la force


de pression Fp sur S0 (on néglige : l’effet de la pesanteur, le frottement sur les parois, et
la pression à l’exutoire). Simplifiez cette relation en introduisant le nombre de Froude à
l’amont et le rapport de hauteur :

3 Q2 he
F r02 = et Y = .
4 gRh40 h0

Faire une application numérique en supposant que h0 = hn .


(k) Tracez la forme de la courbe de remous en prenant comme hauteur d’eau à l’entrée de la
conduite : hi = 20 cm.
(l) Est-ce qu’en mesurant la hauteur d’eau he à l’exutoire on dispose d’un moyen commode
et précis d’estimer le débit ? Quelle précision pensez-vous obtenir ?
Chapitre 5 Hydraulique 129

1.0

0.8

0.6

0.4

0.2

0.0

0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0

Figure 5.14 : profil (adimensionnalisé) de pression à l’exutoire de la conduite : profil hydro-


statique (trait continu) et approximation d’un profil non hydrostatique (trait discontinu).
130 Chapitre 5 Hydraulique

Problèmes 7–9 : étude d’un ouvrage fente

On étude un ouvrage fente qui sert à contrôler le débit dans un cours d’eau (figure 5.15).
Un canal en béton armé transporte de l’eau avec un débit Q = 100 L/s. Il a une pente de
i = 1%. Il a une section rectangulaire de hauteur 1 m et de largeur W = 50 cm. En un
point A – ici de coordonnées (0, 0) dans le repère Axy de la figure 5.16 – il y a un ouvrage-
fente (slit dam) : il s’agit d’un mur droit qui occupe toute la largeur du canal. Une fente le
parcourt sur toute sa hauteur ; elle a une largeur b = 10 cm et elle est centrée par rapport
à l’axe du canal (voir figure 5.16). Au pied de la fente (côté aval), il y a une marche verticale
de pelle p. Le canal continue avec la même pente. Le coefficient de Manning-Strickler du
béton est K = 55 m1/3 /s.

Figure 5.15 : Exemple d’un barrage-fente (muni de barres horizontales pour filtrer le char-
riage torrentiel). Zinal (VS).

L’eau arrive par la droite sur la figure 5.16(a). Compte tenu de la pente, on suppose
en première approximation que le régime est supercritique dans la partie amont du bief.
Le passage de la fente conduit à un ralentissement significatif de l’écoulement. Le régime
est attendu être subcritique à l’amont immédiat de la fente. De ce fait, on suppose qu’il se
forme un ressaut hydraulique noté BC sur la figure 5.16. Compte tenu du fort rétrécisse-
ment et de la marche, l’écoulement est supposé devenir critique au point A. (Par commodité
de notation, on pourra appeler A’ le point A quand il est dans la fente de largeur b, et garder
la notation A quand il est du côté du canal avec une largeur W ). En résumé, une analyse
simplifiée conduit à considérer qu’en première approximation, lorsque l’on va de l’amont
vers l’aval (de la droite vers la gauche sur la figure 5.16(a)), on a un écoulement perma-
nent uniforme entre D et C, puis un ressaut entre C et B, et enfin une zone d’écoulement
subcritique avec une surface libre horizontale.
Données à télécharger : data_chap5_probleme7-9.zip

Problème 7

On s’intéresse au comportement hydraulique de l’ouvrage. Dans un premier temps


(pour tout ce problème), on néglige les effets des parois latérales, et on suppose donc que
Chapitre 5 Hydraulique 131

(a) vue générale

(c) vue de face BB

A A

(b) vue de dessus

Figure 5.16 : vues du projet. L’eau coule de la droite vers la gauche.

le rayon hydraulique Rh varie comme la hauteur d’eau h dans le canal. On néglige les
pertes de charge au passage de la fente.

(a) [0,40] Si l’écoulement est critique au passage de la fente (en A), montrer que la charge
spécifique en A
s
3 3 Q2
Hs = .
2 gb2

(b) [0,40] Calculer la hauteur normale dans le bief amont (on suppose que hn = hC = hD )
avec l’hypothèse d’un canal infiniment large.
(c) [0,40] Calculer la hauteur du ressaut hB en B (qui est la hauteur conjuguée de hC ).
(d) [0,40] Calculer la hauteur d’eau juste en amont de la fente (au point A, avant le passage à
la hauteur critique).
(e) [0,40] Tracer les courbes de charge spécifique Hs (h) pour l’écoulement dans le canal et
celle à travers la fente. Positionner les points A, B, C, et D. En déduire la position du ressaut.
(f) [0,40] Est-ce qu’il existe un débit minimal au-dessous duquel aucun ressaut ne se forme.
Pour cela, on pourra montrer que la condition pour observer une courbe remous telle que
132 Chapitre 5 Hydraulique

celle reportée sur la figure 5.16(a) est que :


s
u2 3 Q2
hC + C ≤ 3
,
2g 2 gb2
avec hC et uC la hauteur et vitesse à l’amont du ressaut. Est-ce que cette relation est
toujours vérifiée pour le canal étudié ici ?

Problème 8
On réalise maintenant une étude plus détaillée du comportement hydraulique.
(a) [0,40] En vous inspirant de ce qui a été fait en cours pour le seuil mince, montrer qu’en
l’absence de pertes de charge, le débit à travers la fente est
 3/2
2 √
Q= hA b g.
3
(b) [0,40] Pour prendre en compte les pertes de charge, on introduit un coefficient de débit Cd
tel que
2 p 3/2
Q = Cd 2gbhA .
3
Faire une analyse dimensionnelle et établir la dépendance de Cd vis-à-vis des groupes
adimensionnels importants du problème. Une étude expérimentale 1 montre que
10
Cd = 0,562 + ,
Re0,45

où Re = 2ghb/ν est le nombre de Reynolds, et ν = 10−6 m2 s la viscosité cinématique
de l’eau. En déduire le hauteur d’eau hA juste à l’amont de la fente.
(c) [0,40] Calculer les hauteurs normale et critique le long du bief CD en prenant en compte
les parois latérales du canal. Dans quel régime d’écoulement est-on ?
(d) [0,40] Calculer la hauteur d’eau du ressaut hB .
(e) [0,40] Résoudre numériquement l’équation de la courbe de remous dans le canal.
(f) [0,40] Tracer la courbe de remous et la comparer avec celle idéalisée au problème 1.

Problème 9
On étudie maintenant les forces qui s’exercent sur la fente. Pour les applications nu-
mériques, on se servira des valeurs obtenues dans le calcul approché du problème 1.
(a) [0,40] Calculer la pression hydrostatique et la force de pression résultante sur chacune des
deux ailes de la fente en supposant que la hauteur d’eau est uniforme le long de la section
et vaut hA . Faire l’application numérique.
(b) [0,40] Considérer un volume de contrôle entre A et B. On suppose que la hauteur et la
vitesse moyenne sont uniformément constantes pour la section en B. Au point A, la vi-
tesse varie fortement au passage de la fente. On a fait des mesures de la composante
u selon x de la vitesse près de la fente. Les données sont accessibles à partir du fichier
profil_vitesse_z.txt. Tracer le profil de vitesse u pour les sections A et B.
1. Aydin, I., A.B. Altan-Sakarya, and A.M. Ger, Performance of slit weir, Journal of Hydraulic
engineering, 132 (9), 987-989, 2006.
Chapitre 5 Hydraulique 133

(c) [0,40] Écrire le théorème de conservation de la quantité de mouvement sous forme in-
tégrale en régime permanent et considérer sa projection sur l’axe Ax. Dans un premier
temps, on négligera le frottement sur les parois.
(d) [0,40] Exprimer la force de pression et le flux de quantité de mouvement pour la section B.
Faire l’application numérique. Faire la même chose pour la section passant par A.
(e) [0,40] Estimer la composante motrice du poids. Comparer la résultante des forces (pression
+ flux de quantité de mouvement + force motrice). Est-ce que les écarts peuvent s’expliquer
par le frottement sur les parois (que l’on a négligé) ?
(f) [0,40] Le profil de hauteur mesurée expérimentalement le long de Ax est disponible à partir
du fichier profil_hauteur_x.txt ; on dispose aussi du profil de hauteur le long
de l’ouvrage-fente selon z (il faut se reporter au fichier profil_hauteur_z.txt).
Tracer les profils de hauteur expérimental et théorique pour les directions x et z. Que
pensez-vous de l’accord entre théorie et expérience ?
(g) [0,40] Faire une estimation du terme de frottement. On pourra donner les bornes attendues
de variation en considérant que le frottement s’exerce uniquement sur le fond (hypothèse
d’un canal infiniment large) ou bien sur tout le périmètre mouillé (fond + parois latérales).
On négligera les pertes de charge singulière au passage de la fente.
(h) [0,40] En vous servant des données expérimentales fournies, refaire un bilan de quantité
de mouvement en tenant compte du frottement (et des incertitudes sur sa détermination).
134 Chapitre 5 Hydraulique

Problème 10 : hydraulique de la grotte de Milandre


La grotte de Milandre est située dans la commune de Boncourt (Jura) à la frontière
franco-suisse. Elle est constituée d’un réseau karstique de conduites, gouffres et siphons,
qui s’étend sur plus de 10 km (voir figure 5.17). La rivière souterraine (la Milandrine) est
un affluent de l’Allaine. On s’intéresse au gouffre de Bâme, et plus particulièrement aux
crues qui remplissent ce gouffre.

Figure 5.17 : réseau karstique de la Milandrine. La zone d’étude est le gouffre de


Bâme. Source : C. Vuilleumier, Hydraulics and sedimentary processes in the karst aquifer of
Milandre (Jura Mountains, Switzerland), thèse de doctorat, Université de Neuchâtel, 2017.

À cet effet, on étudie le fonctionnement hydraulique simplifié du gouffre (voir figure


5.18) : le gouffre est alimenté par un débit Q en son sommet D. Le gouffre est assimilable
à un réservoir cylindrique de rayon 2R, dont le plancher est à la cote 0 (segment AB à la
figure 5.18). L’eau est évacuée par un boyau (segment BC à la figure 5.18) dont la longueur
projetée est ℓ, de diamètre d, et dont l’angle par rapport à l’horizontale est θ. Lors d’une
crue, le gouffre se remplit d’eau, le trop-plein d’eau est évacuée par le boyau et resurgit en
C (source de la Milandrine).
Les dimensions sont les suivantes :
– débit entrant Q = 400 L/s ;
– longueur projetée ℓ = 500 m;
– θ = 0,30◦ l’angle que fait le boyau par rapport à l’horizontale ;
– zc position de la source C par rapport au plancher AB du gouffre ;
– hauteur initiale d’eau h = 12 m ;
– rayon du gouffre R = 20 m ;
– rayon du boyau d = 50 cm.
Si nécessaire, on peut prendre les coefficients de perte de charge singulière suivante
en compte :
– rétrécissement brutal en B : ζ1 = 0,5 ;
Chapitre 5 Hydraulique 135

Figure 5.18 : schéma du gouffre. L’échelle n’est pas respectée.

– coude en B : ζ2 = sin2 (θ/2) + 2 sin4 (θ/2).


Pour les pertes de charge dans le boyau, on utilisera la formule de Darcy-Weisbach avec
un coefficient de frottement f = 0,05.

(a) [0,50] En appliquant le théorème de Bernoulli (formule de Torricelli), quel serait le débit
initial dans la source si on néglige les pertes de charge et tout effet d’instationnarité ?
(b) [0,50] Refaire le calcul en prenant en compte les pertes de charge.
(c) [0,50] En déduire l’équation différentielle qui régit la hauteur d’eau dans le gouffre en sup-
posant qu’on est suffisamment proche d’un régime permanent pour que le théorème de
Bernoulli soit valable. Est-ce que vous considérez que l’hypothèse de régime quasi perma-
nent est réaliste ?
(d) [0,50] Quelle est la hauteur d’eau à l’équilibre dans le gouffre (telle que le débit sortant au
niveau de la source soit égal au débit Q entrant dans le gouffre).
136 Chapitre 5 Hydraulique

Problème 11 : seuil de la Matte


Les déversoirs latéraux – appelés aussi seuils latéraux – sont des ouvrages hydrauliques
qui servent à déverser le trop-plein d’eau d’un canal principal vers un canal secondaire –
appelé aussi canal de dérivation – dans le but de protéger contre les crues ou bien de dévier
une partie d’un cours d’eau pour l’irrigation ou l’industrie. Un exemple historique de tels
ouvrages est le seuil de la Matte (Mattenschwelle) sur l’Aar à Berne (voir figure 5.19). Ce
déversoir a été construit au Moyen Âge en confortant un seuil naturel de la rivière. Il a
servi à détourner l’eau de l’Aar vers le quartier de la Matte pour un usage industriel, et
depuis la fin du xxe siècle, il sert aussi pour la production hydroélectrique.

(a)

(b)
Figure 5.19 : le seuil de la Matte sur l’Aar à Berne. (a) vue plongeante depuis le pont
de Kirchenfeld. (b) orthophotoplan du seuil de la Matte. Source : (a) C. Ancey, et (b)
map.geo.admin.ch.

On se propose ici d’étudier le fonctionnement hydraulique de tels ouvrages (voir figure


Chapitre 5 Hydraulique 137

5.20). Le canal principal est supposé être à section rectangulaire constante de largeur b, de
pente i. Il déverse une partie de l’eau dans un canal secondaire par le biais d’un déversoir
latéral de longueur L et de pelle p. On suppose que l’écoulement dans le canal secondaire
est sans influence sur l’écoulement principal (déversoir dénoyé). La hauteur d’eau est notée
h(x), et le débit Q(x) est le débit total. On notera Hs la charge spécifique et u la vitesse
moyenne dans le canal principal. Le débit entrant (juste à l’amont du déversoir) est Q0 . Le
point x = 0 (origine) marque le début (amont) du déversoir latéral.

(a)

canal
secondaire
déversoir
canal
principal

(b)

Figure 5.20 : (a) vue de dessus de la dérivation. (b) vue de côté.

Les dimensions sont les suivantes :

– débit entrant Q0 = 200 m3 /s ;


– largeur du canal principale b = 40 m ;
– pente du canal principale i = 0,5 ‰ ;
– longueur du déversoir latéral L = 10 m ;
– pelle du déversoir latéral p = 2 m ;
– coefficient de débit c = 0,3 ;
– diamètre de la rugosité du lit d90 = 5 mm.

(a) [0,40] Calculer pour le canal principal : la hauteur normale, la hauteur critique, la charge
spécifique à l’amont immédiat du déversoir.
(b) [0,40] Calculer le nombre de Froude. Quel est le régime d’écoulement ? Tracer l’allure de
Hs en fonction de h, et placer le point correspondant à la condition hydraulique entrante.
138 Chapitre 5 Hydraulique

(c) [0,40] En supposant que la charge spécifique peut être considérée comme constante sur de
petites distances, déterminer l’expression du débit Q en fonction de la hauteur h et de la
charge spécifique Hs , et g la constante de la gravité.
(d) [0,40] Toujours en supposant que la charge spécifique ne varie pas de façon significative
le long du déversoir, établir l’équation différentielle régissant la variation de hauteur d’eau
infinitésimale h′ (x) en fonction de h(x), Q(x) et Q′ (x).
(e) [0,40] En supposant que le débit dQ transitant par unité de longueur dx du déversoir peut
être estimé à l’aide de la formule du seuil dénoyé :
p
dQ(x) = −c 2g(h − p)3/2 dx

(à noter : (i) le signe − compte tenu du fait qu’il s’agit du débit perdu par le canal principal,
(ii) c est le coefficient de débit), établir l’équation différentielle exprimant h′ en fonction
de Hs et h.
(f) [0,40] Adimensionnaliser cette équation différentielle en introduisant la hauteur adimen-
sionnelle η = h/Hs et l’abscisse adimensionnelle ξ = x/L. En supposant qu’on est à petit
nombre de Froude, et on suppose donc que ζ = 1−η est petit devant 0. Faire un développe-
ment limité en ζ pour obtenir une approximation de l’équation différentielle. On définira
aussi la pelle et la largeur adimensionnelle pour simplifier la notation :

p b Q
p̂ = , b̂ = et Q̂ = p .
Hs L b gHs3

On rappelle que (1 + x)n = 1 + nx + O(x2 ).


(g) [0,40] En considérant qu’en x = 0, la hauteur d’écoulement est la hauteur normale, ré-
soudre l’équation différentielle approchée. Faire l’application numérique et tracer la hau-
teur h(x) le long du déversoir. En déduire la hauteur d’eau en ξ = 1 (x = L) et le débit
qui transite par le canal principal. En déduire le débit dévié dans le canal secondaire.
Chapitre 5 Hydraulique 139

Problème 12 : saut du Doubs


On étudie l’exutoire du lac des Brenets emprunté par le Doubs jusqu’à la cascade appelé
« Saut du Doubs » (figure 5.21). On fait une étude hydraulique simplifiée du bief juste à
l’amont de la cascade. Les caractéristiques sont les suivantes :
– débit Q = 28 m3 /s ;
– largeur du lit b = 7 m ;
– pente du bief i = 1 ‰ ;
– forme trapézoïdale avec des berges de pente p = 3 H : 2 V (figure 5.22) ;
– diamètre de la rugosité du lit d50 = 21 mm.

Figure 5.21 : vue sur le saut du Doubs à la frontière entre France et Suisse (Le Locle, NE).

Figure 5.22 : section simplifiée du bief étudié.

(a) [0,40] Que vaut le coefficient de Manning-Strickler (on arrondira à l’entier le plus proche) ?
(b) [0,40] Donner les expressions analytiques de la section mouillée, du périmètre mouillé, et
du rayon hydraulique.
(c) [0,40] Calculer les hauteurs normale et critique.
(d) [0,40] Calculer le nombre de Froude. Quel est le régime d’écoulement ?
(e) [0,40] Tracer la courbe de remous en amont de la chute d’eau.
140 Chapitre 5 Hydraulique

Correction des exercices

Correction détaillée de l’exercice 1


Données :
– diamètre de la conduite : d = 1000 mm ;
– coefficient de Manning-Strickler : K = 80 m1/3 . s−1 ;
– pente : i = 0,1 % ;
– tirant d’eau : hmax = 80 cm.

Question (a)

Figure 5.23 : schéma du problème.

Question (b)

L’hydraulique à surface libre se différencie de l’hydraulique en charge par l’existence


d’une surface libre, c’est-à-dire d’une surface où l’écoulement est en contact direct avec
l’atmosphère. La conduite n’étant que partiellement remplie d’eau, l’écoulement est bien à
surface libre. La gravité est l’agent moteur des écoulements à surface libre, alors que, pour
les écoulements en charge, c’est le gradient de pression.

Question (c)

Tout d’abord, exprimons l’angle θ (voir figure 5.23) en fonction des données du pro-
blème.
d d
− (d − hmax ) = sin θ,
2 2
d d
hmax − = sin θ.
2 2
Chapitre 5 Hydraulique 141

Ainsi :
!
2 hmax − d
2
θ = arcsin
d
 
2hmax
= arcsin −1
d
= 0,644 rad

De cette manière, nous pouvons calculer :


– Le périmètre mouillé :

d d
χ=π +2 θ
2 2
= 2,21 m

– La surface mouillée :
 2     
d π d d
S= + θ + hmax − cos θ
2 2 2 2
 2  
d π
= + θ + sin θ cos θ
2 2
= 0,67 m2

La surface mouillée peut être vue comme la somme d’un cercle non rempli délimitée
par les angles −π −θ et π +θ et d’un triangle de base d cos θ et de hauteur hmax − d2
– Le rayon hydraulique :

S
RH =
χ
= 0,303 m

Question (d)

La loi de Manning-Strickler est valide en régime permanent uniforme, c’est-à-dire


lorsque les caractéristiques de l’écoulement, comme la vitesse et la hauteur d’eau ne va-
rient ni dans le temps, ni le long de la direction d’écoulement. Ici, le débit est constant
dans le temps et l’écoulement est établi ; le régime est donc permanent. La conduite est
uniforme (toutes les sections en travers sont identiques). Le régime est donc uniforme.
Celle-ci permet d’exprimer le débit Q tel que :

2/3 √
Q = SRH iK.

Question (e)

En appliquant la loi de Manning-Strickler, nous obtenons :


142 Chapitre 5 Hydraulique

2/3 √
Q = SRH iK,
r
0,1
= 0,67 × 0.32/3 80,
100
= 0,77 m3 /s.

Correction détaillée de l’exercice 2


On peut appliquer la loi de Manning-Strickler exprimée par :

2/3 √
Q = KRH iS.

Deux états sont ici à considérer. On notera les variables (K, RH et S) par les indices 1
et 2, l’état neuf et abîmé, respectivement. Les variables Q et i ne dépendent pas de l’état du
canal. En considérant un canal trapézoïdal avec (b = 0), la section et le périmètre mouillé
s’expriment respectivement par :
– S = 21 Bh ;
2h
– χ= .
cos ϕ
En faisant référence à la figure 5.24, on a :
– B = 2L sin θ ;
– h = L cos θ ;
– ϕ = θ;
d’où :
– S = L2 sin θ cos θ ;
– χ = 2L.
Comme le débit est constant entre les deux états, nous avons d’après la loi de Manning-
Strickler :
2/3 √ 2/3 √
K1 RH,1 iS1 = K2 RH,2 iS2 ,

5/3 5/3
S1 S2
K1 2/3
= K2 2/3
,
χ1 χ2

(L21 sin θ cos θ)5/3 K1 (L22 sin θ cos θ)5/3


K1 2/3
= 2/3
,
2L1 2 2L 2

8/3 1 8/3
L1 = L2 ,
2
3/8
L2 = 2L1 ,

L2 = 2,59 m.
Chapitre 5 Hydraulique 143

Figure 5.24 : coupe transversale du canal.

Correction détaillée de l’exercice 3

Question (a)

La hauteur pour laquelle on a Fr = 1 s’appelle la hauteur critique hc . On distingue


deux régimes selon la valeur du nombre de Froude:

– Fr < 1, régime subcritique plus couramment appelé régime fluvial pour lequel on
a h > hc ;
– Fr > 1, régime supercritique plus couramment appelé régime torrentiel pour lequel
on a h < hc .

Le nombre de Froude est donné par la formule :

u
Fr = √ .
gh

La hauteur critique hc , dans le cas d’un canal rectangulaire de largeur B, s’exprime


donc par :
Q
√S = 1,
ghc

qB
Bh
√ c = 1,
ghc

q= gh3/2
c ,

 1/3
q2
hc = ,
g

hc = 0,30 m.
144 Chapitre 5 Hydraulique

Question (b)

Pour rappel, lorsque l’on considère un canal rectangulaire avec un débit constant q
[m2 /s],
l’énergie spécifique est telle que :

q2
Hs (h) = h + ,
2gh2
que l’on peut aussi écrire sous forme adimensionnelle en divisant par hc :
Hs 1 1
H∗ = =ξ+ ,
hc 2 ξ2

avec ξ = hhc . La charge totale se conservant entre l’amont et l’aval, on doit avoir une
diminution de la charge spécifique d’une valeur y2 (hauteur de la rampe) car :

H1 = H2 ,
u21 u2
y 1 + h1 + = y 2 + h2 + 2 ,
2g 2g
0 + Hs,1 = y2 + Hs,2 ,
Hs,2 = Hs,1 − y2 ,
y2
H∗,2 = H∗,1 − .
hc
À l’amont, nous avons un régime subcritique car h1 = 0,69 m > hc = 0,30 m. À l’aide du
diagramme fourni par la figure 5.25, on peut calculer la hauteur spécifique adimensionnelle
à l’aval et ensuite en déduire la valeur h2 . Par lecture graphique, on a :
h1
H∗,1 = 2.4 car = 2,3,
hc
d’où
y2
H∗,2 = H∗,1 − = 1,9,
hc
puis
h2
ξ= = {0,6; 1,7}.
hc
Le régime est subcritique à l’amont, donc est contrôlé par les conditions à l’aval. Le
changement de hauteur n’est pas suffisant pour arriver à la hauteur critique ; il n’y a pas
un changement de régime. Ainsi :

h2 = 1,7hc = 0,51 m.

Correction détaillée de l’exercice 4

Question (a)

En posant α = 45◦ , l’angle entre les berges et l’horizontal, on est capable de détermi-
ner :
– la largeur du miroir B = b + 2h tan α = 13 m ;
Chapitre 5 Hydraulique 145

Figure 5.25 : variation de la charge spécifique, H∗ = Hs /hc et ξ = h/hc .

2h
– le périmètre mouillé χ = + b = 16,3 m ;
cos (90◦ − α)
h
– la section mouillée S = (B + b) = 36 m2 ;
2
S
– le rayon hydraulique RH = = 2,21 m.
χ

Question (b)

La loi de Manning-Strickler permet de relier la pente du lit i au débit Q :


2/3 √
Q = KSRH i,
!2
Q
i= 2/3
.
KSRH
A.N. Les données sont :
– K = 40 m1/3 /s ;
– Q = 100 m3 /s ;
– S = 36 m2 ;
– RH = 2,21 m ;
La pente du lit est donc i = 0,17%.
146 Chapitre 5 Hydraulique

Question (c)

Dans notre cas, il n’est pas possible de calculer la hauteur normale par la formule
 3/5
hn = Kq√i car la condition B ≪ h n’est pas satisfaite. Physiquement, cela signifie
que le frottement au niveau des berges ne peut être négligé. Dans notre cas, l’écoulement
est permanent et uniforme. La hauteur d’eau h dans le canal est égale à la hauteur normale
hn . On a donc hn = 4 m.

Question (d)

Le nombre de Froude s’exprime par :

u Q
Fr = √ = √ = 0,44.
gh S gh

Comme Fr < 1, le régime est subcritique (fluvial).

Question (e)

La hauteur critique hc se déduit du nombre de Froude Fr lorsque celui-ci est égal à 1.


On a donc :
Fr = 1,
Q
√ = 1,
S ghc
Q
hc √ =1
2 (b + 2hc tan α + b) ghc

Q = (b + hc ) gh3/2
c car α = 45◦ ,
 2/3
Q
hc = √ .
(b + hc ) g

À l’exercice 7, nous détaillerons un code afin de résoudre une équation de la forme


hc = f (hc ) à l’aide de la méthode de Newton-Raphson. Dans cette série, nous détaillons
la méthode de résolution à l’aide d’une calculatrice non programmable.

1. On choisit une valeur de départ cohérente et consistance avec la réalité. Dans ce


cas, nous pouvons choisir comme valeur initiale hc,0 = hn = 4 m. On tape donc la
valeur de 4 sur notre calculatrice.
2. On écrit la fonction f (hc ) sur notre calculatrice, en utilisant la touche « ANS » pour
la variable hc .
3. On appuie sur « ENTER » jusqu’à convergence de la solution. Dans ce cas, la solu-
tion converge vers hc = 2,6 m.

Comme hn = 4 m >hc = 2,6 m, le régime est subcritique (fluvial), ce qui confirme


notre réponse à la question (d).
Chapitre 5 Hydraulique 147

Correction détaillée de l’exercice 5


Tout d’abord, on considère un régime permanent et continue. Le débit se conserve
donc le long du canal. Il est possible de relier le débit au nombre de Froude comme suit :
u
Fr = √ ,
gh
Q
Fr = √ ,
S gh
p
Q = S ghFr .
Le canal étant perpendiculaire, la section mouillée s’exprime par S = Bh. De plus, la
hauteur d’eau entre les sections 1 et 2, associées au nombre de Froude Fr1 et Fr2 respec-
tivement, est diminuée de moitié ; c’est-à-dire h1 = 2h2 . L’équation de conservation du
débit entre les deux sections s’exprime donc par :
p p
B1 h1 gh1 Fr1 = B2 h2 gh2 Fr2 ,
p p
B1 2h2 2h2 Fr1 = B2 h2 h2 Fr2 ,
√ Fr1
B2 = B1 2 2 ,
Fr2
B2 = 1,89 m.

Correction détaillée de l’exercice 6

Question (a)

La sécurité du pont est garantie au passage de la crue lorsque la hauteur d’eau dans
le tronçon 2 ne dépasse pas la hauteur du pont ; autrement dit si hn2 < h0 = 2,5 m.
Ce critère est très simplifié car nous ne considérons pas les phénomènes de transport des
sédiments ainsi que le phénomène d’érosion. La loi de frottement de Manning-Strickler
permet de relier le débit Q et la hauteur normale du tronçon 2 hn2 . Pour simplifier les
calculs, nous supposons que le canal est infiniment large. Ainsi la hauteur normale d’eau
s’exprime directement par
 3/5
Q
hn2 = √ ,
BK iav
où :
– le débit de crue Q = 6 m3 /s est supposé constant le long de la rivière (régime
permanent et uniforme);
23,2
– la rugosité du lit est déterminée à l’aide de la formule de Jäggi : K = 1/6 = 30,3
d90
m /s ;
1/3

– la largeur du lit B = 4 m ;
– la pente du lit dans le tronçon 2 est iav = 0,5 %.

hn2 = 0,81 m.

La sécurité du pont est donc garantie car hn2 < h0 = 2,5 m.


148 Chapitre 5 Hydraulique

Question (b)

Pour rappel, un ressaut est une variation rapide du niveau d’eau lors du passage d’un
écoulement supercritique à subcritique. En d’autres termes, il correspond à une vague
stationnaire au sein de laquelle le régime d’écoulement passe de supercritique à subcritique.
Il y a donc une perte d’énergie entre les deux régimes. Pour savoir s’il existe un ressaut,
nous devons donc déterminer les régimes d’écoulement dans le tronçon 1 et le tronçon 2.
La hauteur normale du tronçon 1 se calcule de la même manière que dans le tronçon 2 :
 3/5
Q
hn1 = √ ,
BK iamont
hn1 = 0,27 m.

Nous devons maintenant calculer la hauteur critique hc correspondante. Celle-ci s’ex-


prime par :
 2/3
Q
hc = √ ,
B g
hc = 0,61 m.

Comme nous avons hn1 > hc et hn2 < hc , le régime est supercritique dans le premier
tronçon et subcritique dans le deuxième tronçon. L’écoulement passe donc d’un régime
supercritique à un régime subcritique, il y a donc un ressaut qui se forme au changement
de régime. Dans la zone où se produit le ressaut, l’écoulement est très turbulent, locale-
ment la hauteur d’eau peut être importante avec une forte érosion. On va donc déterminer
la position du ressaut. Pour ce faire on va utiliser la méthode de conjugaison. Il faut com-
mencer par tracer l’allure des courbes de remous en résolvant l’équation de Bresse pour
une loi de Manning-Strickler.

dh 1 − (hn /h)10/3
=i . (5.3)
dx 1 − (hc /h)3

Comme dans le premier tronçon l’écoulement est partout supercritique car hn1 < hc ,
le ressaut ne pourra se former. Le ressaut se situera donc quelque part dans le deuxième
tronçon, nous allons donc tracer la courbe de remous afin d’estimer à quel endroit aura
lieu le ressaut. On doit donc résoudre numériquement l’équation 5.3. La résolution numé-
rique de cette équation peut se faire de plusieurs manières, soit avec l’outil Matlab soit en
utilisant la méthode des différences finies. En utilisant cette dernière méthode, les calculs
sont longs. Il est cependant bien de connaître cette méthode dans le cas où l’utilisation de
Matlab est impossible ou si on souhaite vérifier le résultat. On préférera donc la résolution
sur Matlab grâce à la fonction ode45. De cette manière, il vous sera possible de faire varier
les différents paramètres pour voir leurs influences sur la position du ressaut. Dans la suite
du corrigé, nous ne vous fournirons pas le code complet mais simplement les étapes que
vous devez effectuer afin de résoudre ce problème. Pour rappel, la hauteur conjuguée est
donnée par la formule de conjugaison
q 
h2 1
= 1 + 8Fr1 − 1
2
h1 2
u
avec Fr1 = √
gh1
Chapitre 5 Hydraulique 149

1 clear all
2 close all
3 clc
4
5
6 % 1 ) d e f i n i r l e s p a r a m e t r e s du probleme
7
8
9 Q = %[ m3/ s ]
10 B = %[m]
11 q = % [ m2/ s ]
12 g = %[m/ s 2 ]
13 i 1 = %[ −]
14 i 2 = %[ −]
15 d90 = %[m]
16 K = 23 . 2 / ( d90 ) ^ ( 1 / 6 ) % Formule de J a g g i [m^ ( 1 / 3 ) / s ]
17
18
19 % 2 . E n t r e r l a f o r m u l e d e s h a u t e u r s n or m a l e s e t c r i t i q u e .
20
21 hn1 = (Q/ (B∗K∗ i 1 ^0 . 5 ) ) ^ ( 3 / 5 )
22 hn2 = (Q/ (B∗K∗ i 2 ^0 . 5 ) ) ^ ( 3 / 5 )
23 hc = (Q/ (B∗g^0 . 5 ) ) ^ ( 2 / 3 )
24
25 % 3 . R e s o l u t i o n a l ' amont du r e s s a u t − s u p e r c r i t i q u e
26 % On va r e s o u d r e numeriquement l ' e q u a t i o n de c o u r b e de ...
remous a l ' a i d e du
27 % s o l v e r ode45 ( pour p l u s d ' i n f o r m a t i o n s a son s u j e t , t a p e r ...
” h e l p ode45 ”
28 % dans l e t e r m i n a l de Matlab ) . La r e s o l u t i o n s e f a i t ...
d ' amont en a v a l c a r
29 % l ' e c o u l e m e n t e s t s u p e r c r i t i q u e au n i v e a u de l a r u p t u r e de ...
pente , l a
30 % ha u t e u r d ' eau i n i t i a l e h0 e s t e g a l e a l a h a u t e u r d ' eau a ...
l a f i n du p r e m i e r t r o n c o n .
31 % On va r e s o u d r e a r b i t r a i r e m e n t de 0 a 14 m , c ' e s t l a
32 % v a r i a b l e xspan = [ 0 1 4 ] m q u i s p e c i f i e l e s b o r n e s de ...
resolution et l e
33 % s e n s de r e s o l u t i o n ( de 0 v e r s 14 m) .
34
35 xspan = [ 0 1 4 ] ;
36
37 h0 = hn1 ; % ha u t e u r i n i t i a l e : on c h o i s i t l a ha u t e u r normale ...
du p r e m i e r t r o n c o n
38
39 [ x2 , h2 ] = ode45 (@( x , h ) i 2 ∗ ( 1 − ( hn2/h ) ^ ( 1 0 / 3 ) ) / ( 1 − ...
( hc /h ) ^3) , xspan , h0 ) ; % l a f o n c t i o n ODEFUN c o r r e s p o n d a ...
l a f o n c t i o n f de l ' e q u a t i o n de B r e s s e t e l l e que dh/dx = ...
f (h , x)
40
41 % C a l c u l du nombre de Froude
42 Fr2 = q . / s q r t ( g∗ h 2 . ^3) ;
43
44 % C a l c u l de l a ha u t e u r c o n j u g u e e
45
150 Chapitre 5 Hydraulique

46 h2c = h 2 . ∗0 . 5 . ∗(−1 + s q r t ( 1 + 8∗ F r 2 . ^2) ) ;


47
48 % 4 . R e s o l u t i o n a l ' a v a l du r e s s a u t − s u b c r i t i q u e
49 % On va maintenant c a l c u l e r l a c o u r b e de remous en a v a l du ...
ressaut ,
50 % c ' e s t −a−d i r e dans l e r e g i m e s u b c r i t i q u e . Dans c e cas , i l ...
faut mettre l a
51 % c o n d i t i o n l i m i t e en a v a l ( a l a f i n de l a c o u r b e ) e t ...
resoudre l ' equation
52 % de l ' a v a l v e r s l ' amont. Pour c e l a on va s p e c i f i e r a ode45 ...
que l e s b o r n e s
53 % d ' i n t e g r a t i o n s o n t i n v e r s e e , xspan = [ 2 0 0 ] . On met l a ...
condition limite
54 % en a v a l h0 = hn2 ; on su p po se que l o i n du r e s s a u t ...
l ' e c o u l e m e n t e s t en
55 % r e g i m e permanent e t u n i f o r m e .
56
57
58 xspan = [ 2 0 0 ] ;
59 h0 = hn2 ;
60 [ x3 , h3 ] = ode45 (@( x , h ) i 2 ∗ ( 1 − ( hn2/h ) ^ ( 1 0 / 3 ) ) / ( 1 − ...
( hc /h ) ^3) , xspan , h0 ) ;
61
62 % C a l c u l du nombre de Froude
63 Fr3 = q . / s q r t ( g∗ h 3 . ^3) ;
64
65 % C a l c u l de l a ha u t e u r c o n j u g u e e
66 h3c = h 3 . ∗0 . 5 . ∗(−1 + s q r t ( 1 + 8∗ F r 3 . ^2) ) ;
67
68 % 5 . On a f f i c h e l a c o u r b e de remous a i n s i que l e s c o u r b e ...
conjuguee.
69
70 % On va maintenant a f f i c h e r t o u t e s l e s c o u r b e s de remous ...
a i n s i que l e u r
71 % c o u r b e s c o n j u g u e e a f i n de d e t e r m i n e r l a p o s i t i o n du ...
ressaut.
72
73 figure ()
74 p l o t ( x2 , h2 , '−+ ' , ' M ar k e r S i z e ' , 6 , ' LineWidth ' , 2 , ' C o l o r ' , ...
'k ' )
75 h o l d on
76 p l o t ( x2 , h2c , '−+ ' , ' M ar k e r S i z e ' , 6 , ' LineWidth ' , 2 , ' C o l o r ' , ...
'r ')
77 h o l d on
78 p l o t ( x3 , h3 , '−+ ' , ' M ar k e r S i z e ' , 6 , ' LineWidth ' , 2 , ' C o l o r ' , ...
'b ' )
79 x l a b e l ( ' $x$ [m] ' )
80 y l a b e l ( ' $h ( x ) $ [m] ' )
81 l e g e n d ( ' avant r e s s a u t ' , ' c o u r b e c o n j u g u e e avant r e s s a u t ' , ...
' apres ressaut ' )

L’intersection entre les courbes de remous et les conjugués marque la position du


ressaut. Le résultat est présenté à la figure 5.26. Graphiquement on estime la position du
ressaut à xr = 10 m.
Chapitre 5 Hydraulique 151

Figure 5.26 : courbes de remous et courbes conjuguées.

√ q
Exercice 5 B1 h ghF r1 = B2 h2 g h2 F r2 . En résolvant pour B2 on trouve B2 = 1,89
m.

 3/5  3/5
Exercice 6 (1) hn2 = BKQ√i = 0,81. (2) On a hn1 = BK Q √
iam
= 0,27
 2/3
av

m, hc = BQ √
g = 0,61 m. On trouve hn1 < hc < hn2 m. L’écoulement passe donc
d’un régime supercritique à un régime subcritique, il y a donc un ressaut qui se forme au
changement de régime.

Correction détaillée de l’exercice 7

Question (a)

Notons par les indices I et II, les variables correspondantes à la première partie (largeur
de 10 m) et à la seconde partie du canal (largeur de 5 m) respectivement.
152 Chapitre 5 Hydraulique

Le raisonnement est analogue à la Question (a) de l’exercice 3. Nous considérons un


canal rectangulaire avec un débit constant Q = qB = 20 m3 /s. D’où :
 1/3
(Q/B)2
hc = ,
g
  1/3  1/3

 (Q/BI )2 (20/10)2

 hc,I = = = 0,74 m ;
g 9,81
   

 (Q/BII )2
1/3
(20/5)2
1/3

 hc,II = = = 1,18 m .
g g

Question (b)

La hauteur normale est la profondeur moyenne d’eau en régime permanent uniforme.


Le canal n’est pas supposé infiniment large, la hauteur normale se calcule donc par l’inter-
médiaire de la loi de Manning-Strickler.

2/3 √
Q = KRH iS,

où :

– K : la résistance à l’écoulement qui dépend de la taille des grains. Cette résistance


peut être déduite de la formule de Jäggi, pour chaque partie du canal.

23,2
K= 1/6
,
d90

 23,2 23,2

 KI = 1/6
= = 34,1 m1/3 /s ;
d90,I I 0,11/6
 23,2 23,2

 KII = 1/6 = 1/6
= 50 m1/3 /s .
d90,II 0,01

S
– RH : le rayon hydraulique tel que RH = . Dans le cas d’un canal rectangulaire,
χ
on a : 
SI = BI hn,I ;
S = Bhn =
SII = BII hn,II .

χI = BI + 2hn,I ;
χ = B + 2hn =
χII = BII + 2hn,II .
En appliquant la loi de Manning-Strickler, on obtient une équation implicite pour hn :
 2/3
Bhn √
Q−K iBhn = 0,
B + 2hn

Q(B + 2hn )2/3 − K(Bhn )5/3 i = 0,

f (hn ) = 0.
Chapitre 5 Hydraulique 153

Résoudre cette dernière équation est bien trop fastidieuse à la main. Nous utiliserons l’arl-
gorithme de Newton-Raphson qui nous donne une valeur approchée de la solution par
processus d’itération. La méthode est la suivante :
– On fixe une valeur initiale et cohérente de la solution. Dans notre cas, nous prenons
la hauteur normale d’un canal supposé infiniment large, c’est-à-dire :
  3/5

 3/5  
 hn (0)I =
20/10
√ = 0,89 m ;
Q/B 34,1 0,005
hn (0) = √ =  3/5
K i 
 20/5

 hn (0)II = √ = 1,08 m
50 0,005

– On calcule hn (i + 1) à partir de hn (i) grâce à la formule suivante :

f (hn (i))
hn (i + 1) = hn (i) − ,
f ′ (hn (i))

jusqu’à convergence de la solution. On prendra comme critère d’arrêt :

| hn (i + 1) − hn (i) |< tol

où tol représente la tolérance de convergence de notre solution hn (i + 1) ;



– f (hn ) = Q(B + 2hn )2/3 − K(Bhn )5/3 i;

– f ′ (hn ) = Q 43 (B + 2hn )−1/3 − K 53 B(Bhn )2/3 i.
Cet algorithme peut être implémenté sur Matlab de la façon suivante :

1 clear all
2 close all
3 clc
4
5 %%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%
6 % Methode de Newton−Raphson %
7 % %
8 % hn_( i +1) = hn_( i ) − f (hn_( i ) ) / f ' ( hn_( i ) ) %
9 % %
10 %%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%
11
12 %% T o l e r a n c e de c o n v e r g e n c e %%
13 t o l =1e −3;
14
15 %% Parametres du probleme %%
16 Q=20;
17 i_p=0. 0 0 5 ; %p e n t e
18
19 B=10; %p a r t i e I
20 %B=5; %p a r t i e I I
21
22 K=34 . 1 ; %p a r t i e I
23 %K=50; %p a r t i e I I
24
25 %% C o n d i t i o n s i n i t i a l e s %%
26 hn = [ ] ;
27
154 Chapitre 5 Hydraulique

28 i =1; %i t e r a t i o n s
29
30 hn ( i ) =0; %on d e f i n i t une v a l e u r n u l l e pour e v a l u e r ...
abs ( hn ( i +1)−hn ( i ) )>t o l
31 hn ( i +1)=((Q/B) / (K∗ i_p ^0 . 5 ) ) ^ ( 3 / 5 ) ; %v a l e u r i n i t i a l e
32
33 %% Boucle jusqu ' a c o n v e r g e n c e de l a s o l u t i o n %%
34 w h i l e abs ( hn ( i +1)−hn ( i ) )>t o l
35
36 %% I t e r a t i o n s u i v a n t e %%
37 i f ( hn ( i )==0)
38 i =2;
39 else
40 i=i +1;
41 end
42
43 %% Methode d ' e v a l u a t i o n %%
44 f=Q∗ (B+2∗hn ( i ) ) ^ ( 2 / 3 )−K∗ ( i_p ^0 . 5 ) ∗ (B∗hn ( i ) ) ^ ( 5 / 3 ) ; ...
%f o n c t i o n : f
45 f p=Q∗ ( 4 / 3 ) ∗ (B+2∗hn ( i ) ) ^( −1/3)−K∗ ( 5 / 3 ) ∗ ( i_p ^0 . 5 ) ∗B∗ (B∗hn ( i ) ) ^ ( 2 / 3 ) ; ...
%d e r i v e e : f '
46
47 hn ( i +1)=hn ( i )−f / f p ;
48
49 end

Finalement, on trouve la hauteur normale pour chaque partie du canal :



hn,I = 0,96 m ;
hn,II = 1,27 m.

Question (c)

On utilise la même procédure que dans la question (b) de l’exercice 3. La charge totale
se conservant entre l’amont et le seuil, on doit avoir une diminution de la charge spécifique
correspondant à la hauteur du seuil ys − ya = 1 m car :

Ha = Hs ,

u2a
y a + ha + = Hs ,
2g
 2
Q
BII ha
ha + = Hs .
2g
Or la hauteur d’eau au niveau du seuil correspond à la hauteur critique, c’est-à-dire hs =
hc,II = 1,18 m. Donc
 2  2
Q 20
BII hs 5 × 1,18
Hs = (ys − ya ) + hs + = 1 + 1,18 + = 2,765 m.
2g 2 × 9,81
Chapitre 5 Hydraulique 155

On résout l’équation f (ha ) = 0 à l’aide de la méthode de Newton-Raphson telle que :


 2
Q
BII
f (ha ) = h3a + − Hs h2a ,
2g

f ′ (ha ) = 3h2a − 2Hs ha .


On fixe comme valeur initiale :

ha (0) = Hs = 2,765 m.

1 clear all
2 close all
3 clc
4
5 %%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%
6 % Methode de Newton−Raphson %
7 % %
8 % ha_ ( i +1) = ha_ ( i ) − f ( ha_ ( i ) ) / f ' ( ha_ ( i ) ) %
9 % %
10 %%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%
11
12 %% T o l e r a n c e de c o n v e r g e n c e %%
13 t o l =1e −3;
14
15 %% Parametres du probleme %%
16 Q=20;
17 B=5;
18 g=9 . 8 1 ;
19 hc=1 . 1 8 ;
20 y=1; %ha u t e u r du s e u i l : ys−ya
21 Hs=y+hc +((Q/ (B∗ hc ) ) ^2) / ( 2 ∗ g ) ;
22
23 %% C o n d i t i o n s i n i t i a l e s %%
24 ha = [ ] ;
25
26 i =1; %i t e r a t i o n s
27
28 ha ( i ) =0; %on d e f i n i t une v a l e u r n u l l e pour e v a l u e r ...
abs ( ha ( i +1)−ha ( i ) )>t o l
29 ha ( i +1)=Hs ; %v a l e u r i n i t i a l e
30
31 %% Boucle jusqu ' a c o n v e r g e n c e de l a s o l u t i o n %%
32 w h i l e abs ( ha ( i +1)−ha ( i ) )>t o l
33
34 %% I t e r a t i o n s u i v a n t e %%
35 i f ( ha ( i )==0)
36 i =2;
37 else
38 i=i +1;
39 end
40
41 %% Methode d ' e v a l u a t i o n %%
156 Chapitre 5 Hydraulique

42 f=ha ( i ) ^3+((Q/B) ^2) / ( 2 ∗ g )−Hs∗ha ( i ) ^ 2 ; ...


%f o n c t i o n : f
43 f p =3∗ha ( i ) ^2−2∗Hs∗ha ( i ) ; ...
%d e r i v e e : f '
44
45 ha ( i +1)=ha ( i )−f / f p ;
46
47 end

Finalement, la hauteur d’eau à l’amont du seuil est ha = 2,65 m.

Question (d)

Pour rappel, on observe :


– un régime subcritique plus couramment appelé régime fluvial lorsque h > hc ;
– un régime supercritique plus couramment appelé régime torrentiel lorsque h < hc .
Comme :
– hn,I = 0,96 > hc,I = 0,74, l’écoulement est en régime subcritique dans la première
partie du canal ;
– hn,II = 1,27 > hc,II = 1,18, l’écoulement est en régime subcritique dans la
deuxième partie du canal ;

Question (e)

Correction détaillée de l’exercice 8

Question (a)

Dans un premier temps calculons le débit par unité de largeur dans chacune des sec-
tions, le débit Q = 0,25 m3 /s étant constant. Il est à noter que les sections (1), (2), (4) et (5)
ont une largeur identique égale à b1 = 1 m. La section (3) a une largeur b2 = 0,3 m. On a
donc :
Q
q1 = q2 = q4 = q5 = = 0,25 m2 /s,
b1
Q
q3 = = 0,833 m2 /s.
b2
Les hauteurs dans les sections (4) et (5) sont dites conjuguées dès lors qu’elles vérifient
la formule de conjugaison :
q 
h5 1
= 1 + 8Fr4 − 1 ,
2 (5.4)
h4 2
où : √
u4 b1 Q
Fr4 =√ = √ 3/2 .
gh4 gS

Pour connaître les hauteurs d’eau dans la section (5), il est nécessaire de calculer la
hauteur d’eau dans la section (4). Pour cela, nous utilisons la conservation de la charge
Chapitre 5 Hydraulique 157

Figure 5.27 : courbe de remous.

totale entre les sections (3) et (4), ainsi qu’entre les sections (2) et (3) pour connaître la
hauteur h2 . 

 u3 2 u2 2
 + h3 + hs = + h2 + 0
2g 2g
 2 2
 u3 + h3 + hs = u4 + h4 + 0,

2g 2g


 q32 q22
 + h 3 + h s = + h2 + 0
2gh23 2gh22
 2 2
 q3 + h3 + hs = q4 + h4 + 0.
 2
2gh3 2gh24

Tout d’abord, la hauteur d’eau dans (3) correspond à la hauteur critique. En effet, à
l’amont, le régime est subcritique et la hauteur d’eau correspond à la hauteur normale.
Dans cette configuration, il y a trois possibilités pour la hauteur d’eau dans la section (3) :
– la hauteur d’eau reste normale ;
– la hauteur augmente car elle dépend des conditions imposées à l’aval ;
– la hauteur d’eau diminue en générant une chute d’eau, permettant ainsi une transi-
tion vers un régime supercritique.
Comme la porte verticale contrôle l’écoulement en amont de celle-ci, et qu’il y a un
ressaut entre (4) et (5), la hauteur d’eau dans la section (4) doit être inférieure à hc . C’est
donc la troisième condition qui est retenu ; la hauteur d’eau dans la section (3) correspond
donc à la hauteur critique. Ainsi:
 1/3
q32
h3 = hc3 = = 0,414 m.
g
158 Chapitre 5 Hydraulique

Les hauteurs d’eau h2 et h3 vérifient donc :


2
q2/4
+ h2/4 = 0,82 m,
2gh22/4

La résolution de cette équation donne deux solutions : 0,065 m et 0,816 m. La hauteur


h2 est contrôlée par l’écoulement en (1), qui est sub-critique. La hauteur h4 est conjuguée
à la hauteur h5 qui est fixée par la porte verticale. La section (4) est donc en régime super-
critique. On en déduit que :

h2 = 0,816 m,
h4 = 0,065 m.

On suppose que les pertes de charges sont négligeables de sorte que h1 = h2 = 0,816
m. En injectant la solution obtenue pour h4 dans l’équation 5.4, on obtient h5 = 0,412 m.

Question (b)

Pour connaître l’ouverture a dans cette condition, il faut calculer la hauteur d’eau
notée hµa au niveau de l’ouverture. On suppose qu’il y a conservation de la charge entre
les section (5) et (µa) :
u5 2 uµa 2
+ h5 + 0 = + hµa + 0
2g 2g
2
q52 qµa
+ h 5 = + hµa .
2gh25 2gh2µa

Cette équation nous donne deux solution pour hµa égales à 0,097 m et 0,412 m. Comme
cette hauteur d’eau est inférieure à celle dans la section (5), on a forcément hµa = 0,097
m. Au niveau d’une porte verticale, le flux se contracte de sorte que la hauteur du flux hµa
est égale à µa. Ainsi :
hµa
a= = 0,167 m.
µ

Correction détaillée de l’exercice 9

Question (a)

Dans un premier temps, nous calculons les hauteurs critiques hcA et hcB dans les
sections de largeur bA et bB respectivement :
  2 1/3

 Q

 cA
h = = 0,225 m,
gb2A
 2 1/3

 Q

 hcB = = 0,294 m.
gb2B

Trois hauteurs normales vont être observées dans ce canal ; le changement de ces hau-
teurs normales est dû soit à un changement de pente, soit à un changement de largeur.
Chapitre 5 Hydraulique 159

Pour déterminer la première hauteur normale dans la section correspondant à une largeur
bA et à une pente iA , on utilise la loi de Manning-Strickler :
p 2/3
Q=K iA SA RHA ,

p (bA hnA )5/3


Q=K iA .
(bA + 2hnA )2/3

Note : quand on a une simple calculatrice, cette équation peut se résoudre soit par la
méthode de Newton-Raphson, soit par calculatrice en isolant hnA . Si on a besoin d’une
valeur initiale pour commencer le calcul itératif, on peut prendre la hauteur dans le cas
d’un canal infiniment large :
 3/5
Q
h0nA = √ = 0,186 m.
bA K i A

On trouve hnA = 0,205 m <hcA . L’écoulement dans la section (1) est donc supercri-
tique.
La hauteur normale dans la section de largeur bA et de pente iB , notée hn2/3 est dé-
terminée sur la base du même raisonnement que précédemment. On trouve alors hn2/3 =
0,573 m >hcA = 0,225 m. L’écoulement entre les sections (2) et (3) est donc subcritique.
De même pour la hauteur normale dans la section de largeur bB et de pente iB , notée
hnB , on trouve hnB = 0,873 m >hcB = 0,294. L’écoulement est donc sub-critique dans
cette partie du canal.
De cette manière, les hauteurs d’eau dans les sections (1) et (4) sont directement déter-
minées par les hauteurs normales dans les sections correspondantes, c’est-à-dire :

h1 = hnA = 0,205 m,
h4 = hnB = 0,873 m.

Question (b)

Cette question nécessite un peu de réflexion. La question qui se pose est de savoir s’il
y un ressaut hydraulique qui se forme entre les deux biefs A et B ou bien la courbe de
remous est continue.
Un ressaut ne se forme que si la courbe de remous h(x) coupe la hauteur critique hc .
Est-ce le cas ? Examinons les éléments à notre disposition :
– On a vu que le bief A jusqu’à la section 1 est en régime supercritique car hn < hc .
– Au niveau de la transition (1)-(2) il y a une chute d’eau. En principe cela implique
qu’on passe en critique au-dessus de la marche.
– Remarque Cela n’est vrai que si la chute n’est pas noyée, c’est-à-dire si l’écoulement
à l’aval n’influence pas l’amont (on ne voit pas les chutes dans le cours, mais uni-
quement les seuils ; le principe est toutefois le même pour toutes les singularités
telles que seuil, chute, et vanne : on distingue écoulements noyé et dénoyé). Pour
l’instant, on ne sait pas si la chute est noyée ou pas (et on n’a d’ailleurs pas de for-
mule qui permette de spécifier si cela est le cas). On suppose ici que le marche n’est
pas noyée.
160 Chapitre 5 Hydraulique

– On a vu que dans le bief B, l’écoulement est subcritique hn > hc .


– Si on devait résoudre l’équation de la courbe de remous, on a un problème différen-
tiel où à gauche (à l’amont) l’écoulement est supercritique, donc la condition à la
limite doit être fixée à l’amont (qui n’est pas donnée). On suppose que cette condi-
tion est située loin à gauche (en amont) en sorte que l’écoulement a une hauteur
proche de la hauteur normale notée hnA .
– À droite, l’écoulement est subcritique, donc la condition à la limite est fixée par
l’aval (qui n’est pas plus donnée). On suppose que cette condition est située loin
à droite (en aval) en sorte que l’écoulement a une hauteur proche de la hauteur
normale notée hnB .
– L’énoncé ne dit rien quant à la distance entre les sections 1-2 et 3-4. On peut imagi-
ner qu’elle est courte. Cela invite à négliger les pertes de charge par frottement et à
raisonner de façon qualitative pour tracer la courbe de remous (sans information de
distance, on ne peut résoudre l’équation de la courbe de remous). On note qu’entre
ces deux sections l’écoulement subit des variations brutales :
– chute d’eau à la section (1-2), et
– rétrécissement brutal à la section (3-4).
Chaque singularité nécessite en principe d’évaluer la perte de charge singulière as-
sociée. Soulignons que cette absence d’informations fait qu’on ne peut pas calculer
de courbe de remous (aucune information sur la distance) et on ne peut pas évaluer
les pertes de charges singulières (ressaut éventuel, changement de section). On dé-
duit de ce constat que le seul outil qu’on a vu dans le cours pour ce type de cas, c’est
la méthode de la charge spécifique Hs vue au § 5.2.1.
Si on trace la courbe spécifique Hs (h), on peut représenter le point A qui correspond à
la charge spécifique dans le premier bief (point pour lequel on a h = hA = 20,5 cm et
Hs,A = 34 cm). Le passage de la singularité fait que la charge spécifique croît de 25 cm, et
vaut donc maintenant 59 cm.

1.0

0.9

0.8

0.7

0.6

0.5

0.4

0.3
0.2 0.4 0.6 0.8 1.0

Figure 5.28 : variations de Hs (h) et position des points caractéristiques.

L’intersection de cette valeur donne deux points possibles (voir figure 5.28) : B’ (avec
h = 11 cm) et B” (avec h = 57 cm). On a vu en cours qu’on ne peut pas passer continûment
d’une branche super- à subcritique (ou vice-versa). On sait également que la section 3-4
est représentée par le point C avec une hauteur h = h3 = 88,3 cm et Hs,3 = 89 cm). On
doit aller de A à C.
Chapitre 5 Hydraulique 161

La seule possibilité est d’aller de A à B’ continûment, puis d’avoir un ressaut permet-


tant de passer de B’ à B”, puis de nouveau continûment de B” à C. De ce point C, on va
ensuite à un point D qui représente l’entrée du 3ème bief (aval de la section 3-4), qu’on a
du mal à représenter tellement il est proche de C. La courbe en tireté représente la charge
spécifique dans le bief B (voir figure 5.28).
L’allure de la courbe tient compte de ces éléments (voir figure 5.29). Les distances entre
les points sont arbitraires. La méthode permet de calculer les hauteurs, mais non la distance
à laquelle ces hauteurs sont atteintes. Ici la méthode de la courbe de remous serait peut
utile car même si on avait les informations manquantes, le régime serait rapidement varié
et les hypothèses qui permettent la dérivation de ces équations seraient violées.

Figure 5.29 : schéma de principe de la courbe de remous (les distances sont arbitraires).
162 Chapitre 5 Hydraulique

Correction du problème 1

Question (a)
La conservation du débit nous impose

Q = B(x)h(x)ū(x). (5.5)

La charge hydraulique s’écrit


ū2
h+z+ = H,
2g
soit encore
Q2
h+z+ = H.
2gB 2 h2

On différentie par rapport à x et on introduit i = −z ′ et j = −H ′


 
′ Q2 B ′ h′
h − + = i − j.
gB 2 h2 B h

En regroupant les termes, on a

ū2 B ′
i−j+
g B
h′ = , (5.6)
1 − F r2

avec F r2 = ū2 /(gh) = Q2 /(gB 2 h3 ).

Question (b)
La hauteur normale hn est définie comme la hauteur pour laquelle le numérateur du
rapport dans l’équation de la courbe de remous (5.6) est nul :

ū2 B ′ ū2 Q2 B ′
i−j+ =i− 2 + 2 2 = 0,
g B C Rh gh B B

avec Rh = Bh/(B+2h) le rayon hydraulique. Autrement dit c’est la solution de l’équation


algébrique
B + 2h 1 B ′ ih2 B 2
− = . (5.7)
C 2 Bh gB Q2

Pour la hauteur critique hc , on est en terrain connu puisque l’on retrouve la condition
sur le dénominateur nul, qui donne
s
Q2
F r 2 = 1 ⇒ hc = 3
.
gB 2
Chapitre 5 Hydraulique 163

Question (c)
Un écoulement est supercritique quand

F r > 1.

En termes de vitesse cela impose


ū2 > gh,

or d’après la loi de Chézy, on a ū = C ih, donc en substituant cette loi dans la condition
ci-dessus, on a
C 2 i > g.
Il existe donc une pente critique
g
ic =
C2
telle que pour i > ic l’écoulement est supercritique, et réciproquement pour i < ic il est
subcritique. Cela est indépendant du débit (contrairement à ce qui est trouvé avec des lois
plus réalistes comme Manning-Strickler).

Question (d)
Avec B(x) = B0 − kx et Rh ∝ h, l’équation (5.7) devient

1 1k ih2 B 2
+ = .
C 2h g B Q2
Soit encore  
Q2 k C 2h
h3 = 1+ ,
iC 2 B 2 g B
On a donc  1/3  1/3
Q2 k C 2h
h= 1+ ,
iC 2 B 2 g B
et comme k est petit, on a au premier ordre en k
 1/3  
Q2 1 k C 2h
h= 1+ .
iC 2 B 2 3g B
En regroupant les termes en h et en faisant un nouveau développement limité en k, on
déduit  1/3  1/3 !
Q2 1 k C2 Q2
hn = 1+ .
iC 2 B 2 3 g B iC 2 B 2
L’écoulement est supercritique lorsque hn < hc , soit quand
 1/3  1/3 ! s
Q2 1 k C2 Q2 Q2
hn < h c ⇒ 1+ < 3
.
iC 2 B 2 3g B iC 2 B 2 gB 2

En simplifiant on trouve
 1/3 s
1 k C2 Q2 3 iC 2
1+ < .
3g B iC 2 B 2 g
164 Chapitre 5 Hydraulique

Un développement limité donne une expression simplifiée


 1/3
g 1 Q2
i > 2 +k . (5.8)
C
|{z} B iC 2 B 2
ic0

On a vu au (c) que si le canal était droit (k = 0), la condition i > ic0 = g/C 2 est la condition
usuelle pour observer un écoulement supercritique avec un frottement à la Chézy, et cela
indépendamment du débit. On voit que la contraction du radier avec un coefficient k a
pour effet d’augmenter la pente à partir de laquelle le régime supercritique est observé car
le second terme dans le membre de droite dans (5.8) est positif (quelle que soit la valeur de
i). Pour s’en convaincre on peut poser i = ic0 + δi avec δi ≪ 1. En reportant dans (5.8),
on trouve  1/3
α k Q2
δi > avec α = .
1 + α/3 B ic0 C 2 B 2
Le facteur correctif dépend du débit.

Question (e)
Le débit critique est s
Q2
hc = 3
= 2,16 m
gB 2
La hauteur normale est solution de l’équation.
Bh
Q2 = B 2 C 2 ih2 ,
B + 2h
qui donne hn = 43 cm. Si on fait l’approximation d’un canal large, alors
r
3 Q2
hn = = 42,7 cm.
iC 2 B 2
Comme le régime est supercritique et que la condition initiale vérifie hc > h0 > hn ,
on doit avoir une courbe de remous décroissante qui tend vers son asymptote hn . Si on
intègre numériquement l’équation de la courbe de remous (5.6) avec pour condition initiale
h(0) = h0 on obtient la solution tracée sur la figure 5.30.
Cette figure a été obtenue avec Mathematica en quelques lignes
Q = 500
B = 50
i = 0.2
Ch = 80
q = Q/B
g = 9.81

eqn = NDSolve[{
h[0] == 1,
h'[x] == (i - q^2/Ch^2/h[x]^3)/(1 - q^2/g/h[x]^3)
}, h, {x, 0, 200}]

Plot[h[x] /. eqn, {x, 0, 200}, Frame -> True, FrameLabel -> {"x", "h"},
BaseStyle -> {FontFamily -> "Times New Roman", 12}]
Chapitre 5 Hydraulique 165

1.0

0.9

h 0.8

0.7

0.6

0.5

0 50 100 150 200


x

Figure 5.30 : courbe de remous.

Correction du problème 2

Question (a)
L’énergie totale au point 2 (en prenant le fond du canal comme référence des z) est

u22
E2 = ∆z + h2 + ,
2g

avec h2 = hc et u2 = Q/(W2 h2 ). Comme F r = 1, on en déduit que


s
3 Q2
h2 = hc =
gW22

On a donc F r = 1 ⇒ u22 /(2g) = hc /2 et donc

3
E2 = ∆z + h2 ,
2

Question (b)
Par définition, on a
u21
E1 = ∆z + h1 +
2g

avec u1 = Q/(W1 h1 ).
166 Chapitre 5 Hydraulique

Question (c)
Les deux points étant sur le même plan, il y a égalité des énergies spécifiques en l’ab-
sence de perte de charge. Donc
s
u21 Q2 3 3 Q2
E1 = ∆z + h1 + = E 2 ⇒ h1 + =
2g 2gW12 h21 2 gW22

ou bien encore √  3/2


2 2g Q2
Q = √ W 2 h1 +
3 3 2gW12 h21

Question (d)

AN : Q = 3,5 m3 /s.

Question (e)
Comme l’écoulement est subcritique, on peut supposer que l’énergie cinétique est bien
plus faible que la pression, donc

Q2
h1 ≫
2gW12 h21

Il s’ensuit alors √
2 2g 3/2
Q ≈ √ W 2 h1
3 3
AN Q = 3,41 m3 /s. L’erreur relative est donc

∆Q 3,41 − 3,5
= = −2,6 %
Q 3,5

Correction du problème 3

Question (a)
Les parois en verre sont bien plus lisses que le fond en gravier. Le frottement y est
donc moindre. Négliger le frottement des parois en verre est donc pertinent.

Question (b)
1/6
On a K = 23,2/d90 = 54 m1/3 /s. On calcule les hauteurs demandées
 3/5  1/3
q q2
hn = √ = 4,4 cm et hc = = 5,6 cm.
K i g
Chapitre 5 Hydraulique 167

Question (c)
p
Comme hn < hc le régime est supercritique. Le nombre de Froude est F r = q/ gh3n =
1,45 dans la partie du canal où la hauteur atteint la hauteur normale.

Question (d)
L’équation de la courbe de remous est

dh jf − i N (h) (hn /h)10/3 − 1


= 2 = =i
dx Fr − 1 D(h) (hc /h)3 − 1

On voit que le signe de h′ dépend de la position de h par rapport à hn et hc . Pour h0 = 2


cm, on a h0 < hn < hc , donc N (h0 ) < 0 et D(h0 ) < 0. La courbe est croissante. Elle tend
vers hn .
Pour h0 = 5 cm, on a hn < h0 < hc , donc N (h0 ) > 0 et D(h0 ) < 0. La courbe est
décroissante. Elle tend vers hn .
Pour h0 = 10 cm, on a hn < hc < h0 , donc N (h0 ) > 0 et D(h0 ) > 0. La courbe est
croissante. Elle croît indéfiniment.
On note que la condition à la limite aval (chute d’eau avec passage à un écoulement
critique) n’influe pas sur la solution calculée ici car l’écoulement est supercritique dans le
canal, donc pas influencé par ce qui se passe à l’aval.

0.20

0.15

0.10

0.05

0.00

0 5 10 15 20

Figure 5.31 : solution numérique de la courbe de remous pour les trois conditions impo-
sées.

Correction du problème 4
168 Chapitre 5 Hydraulique

Question (a)
La formule généralisée de Keulegan permet d’exprimer la contrainte à la paroi τp (c.-
à.-d. le frottement au fond) en fonction de la hauteur d’eau h et de la vitesse moyenne de
l’écoulement ū :
κ2
τp = 2 11h ϱū2 .
ln ( ks )

En régime permanent uniforme, le frottement au fond reprend le poids de la colonne


d’eau (qui est la force motrice de l’écoulement) et on peut écrire que τp = ϱgRh sin θ ≈
ϱgRH i pour des pentes faibles, avec θ l’angle du fond avec l’horizontale et i la pente du
fond. Ici, on ne peut pas faire l’approximation RH ≈ h car le canal ne peut pas être consi-
déré comme infiniment large.

Pour h = h0 , on a ū = Q/Bh0 et RH = h0 B/(2h0 + B). On peut donc écrire

κ2 Q2
ϱgRH i = ϱ ,
ln2 ( 11R
ks )
H B 2 h20
ou encore s !
κ2 Q 2
ks = 11RH exp ± .
gRH i B 2 h20

On trouve ks = 1,56 m (l’autre solution de l’équation, ks = 147,44 m, n’est pas


réaliste, on rappelle que ks ≈ 2d90 ).

On remarque que h/ks < 10. La formule généralisée de Keulegan est donc valide dans
notre cas. Cependant, il faut garder à l’esprit que cela ne signifie pas qu’elle est forcément
la loi la plus adaptée.

Question (b)
2/3 √
D’après la loi de Manning-Strickler, Q = SRH iK. Ici, S = Bh0 et RH = h0 B/(2h0 +
B). En résolvant pour K on trouve K = 16,5 m1/3 s−1 . Cette valeur indique que le canal
est très rugueux.

Question (c)

En utilisant ks = 1,56 m et K = 16,5 m1/3 s−1 on trouve


s
B 2 h21 gRH i ln2 ( 11R
ks )
H

Q1 = = 17,1 m3 /s
κ2
pour la formule généralisée de Keulegan et
2/3 √
Q1 = KRH iBh1 = 16,1 m3 /s

pour la loi de Manning-Strickler.


Chapitre 5 Hydraulique 169

Question (d)
On trouve
Q1
Fr = √ = 0,11
Bh1 gh1
qui indique un écoulement subcritique (fluvial) et
4RH ū
Re = = 5 · 109
ν
qui indique un écoulement turbulent.

Question (e)
Le débit dans chacun des canaux secondaires vaut Q1 /2. En appliquant la loi de Manning-
Strickler dans un des canaux secondaires on peut donc écrire
Q1 2/3 √
= KRH is Bh2 .
2
En exprimant RH en fonction de h2 et en résolvant pour h2 , on trouve h2 = 1,15 m.

Question (f)
En partant de la définition de la hauteur critique et de la formule du nombre de Froude
on trouve  
Q1 /2 2/3
hc = √ = 0,64 m.
B g
On remarque que h2 > hc dans les canaux secondaires, ce qui indique que le régime est
subcritique (fluvial). Le régime ne change donc pas du canal principal aux canaux secon-
daires. Il n’y a ni chute (passage de fluvial à torrentiel) ni ressaut hydraulique (passage de
torrentiel à fluvial).

Question (g)
Doivent figurer sur le schéma la hauteur d’eau h (c.-à.-d. la surface libre), la hauteur
normale hn et la hauteur critique hc pour chaque bief; ainsi que les éventuels ouvrages
hydrauliques et ressauts hydrauliques. Ici, de l’amont vers l’aval,
– h = hn loin de l’embranchement (régime permanent uniforme);
– hc < h < hn à l’approche de l’embranchement (la hauteur diminue mais il n’y a
pas de changement de régime, c.-à.-d. que h ne croise pas hc );
– après le changement de pente, h tend vers la nouvelle valeur de hn (le régime rede-
vient permanent uniforme loin de l’embranchement).
Puisque le régime est subcritique (fluvial) dans les deux biefs, h et hn sont toujours au-
dessus de hc .
170 Chapitre 5 Hydraulique

Figure 5.32 : courbe de remous qualitative au passage du canal principal aux canaux se-
condaires.

Question (h)
Par souci de simplification, on note ici Q le débit, h la hauteur d’eau et i la pente dans
chacun des canaux secondaires.
Dans le cas de la section trapézoïdale on a S = h(b + 3h) pour la section mouillée,
√ h(b+3h)
χ = b + 2h 10 pour le périmètre mouillé et RH = b+2h √
10
pour le rayon hydraulique.
La loi de Manning-Strickler permet d’écrire :
4/3
Q 2 − S 2 RH K 2 i = 0
On note f (h) cette fonction. La solution peut être approchée par la méthode itérative de
Newton qui dit que
f (hn )
hn+1 = hn − ′ .
f (hn )

On calcule donc f ′ (h) :


dS 4 dRh 1/3 2
f ′ (h) = −2
4/3
· SRH K 2 i − S 2 R K i
dh 3 dh h
d’où  
dS 4/3 4 dRh 1/3
f ′ (h) = −K 2 iS 2 RH + S Rh
dh 3 dh
avec
dS
= b + 6h
dh
et √ √
dRh b2 + 6hb + 12h2 10 − 6h2 10
= √ .
dh (b + 2h 10)2
La valeur initiale h0 de h est obtenue avec l’hypothèse d’un canal infiniment large
(Rh ≈ h) et d’une section rectangulaire simple (S = bh). Pour Q = 8 m3 /s, K = 16,5
m1/3 s−1 , i = 0,01 et b = 3 m, on trouve
 3/10
Q2
h0 = = 1,33 m.
b2 K 2 i
Chapitre 5 Hydraulique 171

On itère ensuite jusqu’à convergence de hn+1 :


f (h0 )
h1 = h0 − = 1,131 m,
f ′ (h0 )
f (h1 )
h2 = h1 − = 1,051 m,
f ′ (h1 )
h3 = 1,0404 m, h4 = 1,0402 m, etc.

Astuce : il est utile d’utiliser la touche ANS de sa calculatrice à la place de h pour


automatiser le calcul : >> ANS − f (ANS)/f ′ (ANS).
h converge vers 1,04 m. Le nombre de Froude vaut 0,39, le régime est subcritique (flu-
vial).

Correction du problème 5

Question (a)
On va calculer la force de pression par unité de largeur qui s’exerce sur le barrage. En
considérant la pression atmosphérique comme patm = 0 Pa, on peut écrire la distribution
de pression hydrostatique le long du barrage comme p = ϱg(h0 − y). On a prit le fond du
lac comme altitude 0. On sait que la force de pression totale s’exprime comme:
Z
F = −pnds
S

ds
dy
φ
dx x
Figure 5.33 : Incrément de surface infinitésimale sur le barrage

Étant donné la géométrie du problème (voir figure 5.33) on peut exprimer ds en fonc-
tion de la hauteur du barrage comme suit : ds = ldy/ sin ϕ = 2ldy, où l est la largeur
(inconnue) du barrage. On veut calculer l’intensité de force de pression qui s’exerce sur le
barrage, c’est-à-dire la norme de F = ∥F ∥.
Z Z Z


F = ∥F ∥ = −pnds = ∥−pn∥ ds = pds
S S S
Car ∥n∥ = 1. On peut donc écrire:
Z h0
1
F = ϱg(h0 − y)ldy = 2ϱgl[h0 y − y 2 ]h0 0 = ϱglh20 (5.9)
0 2
La force de pression totale par unité de largeur est donc f = F /l = ρgh20 . L’application
numérique donne: f = 981 kN/m
172 Chapitre 5 Hydraulique

Question (b)
En se servant de la formule de Torricelli, on peut évaluer la vitesse de l’écoulement en
sortie de la buse p
u = 2gh0 = 14 m s−1
Le débit correspondant à cette vitesse est

πD2
Q = uSbuse = u = 2,75 m3 s−1 (5.10)
4

Question (c)
Soit hsortie la hauteur de l’écoulement dans le canal juste en aval de la buse et Ssortie =
ℓhsortie la surface de l’écoulement dans le canal juste en aval de la buse. On a supposé que
l’écoulement occupe toute la largeur du canal. La conservation du débit impose

Q
Q = uSsortie = uℓhsortie ⇒ hsortie = = 3,9 cm
uℓ

Question (d)
En appliquant la formule de Jäggi:

23.2
K= 1/6
= 44,52 ≈ 45 m1/3 s−1
d90

Question (e)
Nous allons utiliser la loi de Manning-Strickler pour calculer la hauteur normale hn ,
c’est-à-dire la hauteur de l’écoulement en régime permanent et uniforme. Comme nous
supposons le canal infiniment large (ℓ ≫ h), le rayon hydraulique devient :

ℓhn hn
RH = = ≈ hn
ℓ + 2hn 1 + 2hℓn

En utilisant la loi de Manning-Strickler et u = Q/hn ℓ il vient:

ϱg u2
τp = = ϱgiRH
K 2 h1/3
n
u2
⇒ h1/3 =
K 2 iRH
Q2
⇒ h1/3
n =
h3n ℓ2 K 2 i
 3/5
Q
⇒ hn = √
ℓK i

L’application numérique donne hn = 56,5 cm


Chapitre 5 Hydraulique 173

Question (f)
La hauteur critique du canal se calcule en considérant l’écoulement comme étant à
nombre de Froude égal à 1. Soit

u Q
Fr = 1 = √ = √
ghc ℓhc ghc
s
Q2
⇒ hc = 3 2 = 31,4 cm
ℓ g

Question (g)
Lorsque l’écoulement est permanent et uniforme la hauteur d’eau est hn (par défini-
tion). On peut donc calculer le nombre de Froude pour cette hauteur d’eau:
u Q
Fr = √ = 3/2 √ = 0,41
ghn ℓhn g

L’écoulement est en régime subcritique.

Question (h)
La charge spécifique est défini comme :

u2 Q2
Hs = h + =h+ 2 2 (5.11)
2g 2ℓ h g
On fait l’hypothèse que le seuil soit suffisamment épais pour que l’écoulement soit à la
hauteur critique au niveau du seuil (voir les notes de cours). La charge spécifique vaut
donc Hs = 0,47 m.

Question (i)
On suppose qu’il n’y a pas de dissipation d’énergie (question 8), on peut donc dire que
la charge totale se conserve. La charge totale étant défini comme :

H = Hs + p = 1,47 m

avec p la hauteur du seuil. On peut exprimer la charge totale en amont comme une fonction
de la hauteur en amont ha :

Q2
H= + ha
2ℓ2 h2a g
Q2
⇒ f (h) = h3a − Hh2a +
2ℓ2 g
174 Chapitre 5 Hydraulique

Afin de résoudre cette équation polynômiale du troisième ordre, on va utiliser la mé-


thode de Newton. Comme indiqué dans le cours, si la vitesse est très faible en amont du
seuil on peut estimer que H ≈ ha . On va donc utiliser h0 = H = 1,47 m comme valeur
initiale dans le calcul de la méthode de Newton. Elle converge vers la valeur ha = 1,46 m
en 5 itérations.

Figure 5.34 : Courbe de remous du canal

Correction du problème 6

Question (a)
La hauteur normale s’obtient en égalant force de frottement et composante motrice de
la gravité :
χτp = ϱgSi,
et comme on utilise la loi de Manning-Strickler, il vient :
ϱg ū2
χ = ϱgSi,
K 2 R1/3
h

et après élimination, on obtient une équation implicite


Q2 = K 2 S 10/3 χ−4/3 i. (5.12)

Question (b)
Le calcul de la surface mouillée a été vu en cours. On considère une surface infinitési-
male
dS = 2R sin θ × dz (5.13)
Chapitre 5 Hydraulique 175

avec :
z = R cos θ et dz = −R sin θdθ.
L’angle θ est donné par  
h
θ = arccos 1 − .
R
L’intégration donne
S = R2 (θ − cos θ sin θ).

S et S̃ sont deux fonctions croissantes de h, qui sont nulles pour h = 0 et atteignent


les valeurs maximales respectives (pour θ = π/2) :
π √
Smax = R2 et S̃max = 2R2 .
2
L’erreur relative maximale commise est donc :
π 2
R π
ϵ = 1 − √2 = 1 − √ ≈ −11 %.
2R2 2 2

1.5

1.0

0.5

0.0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0

Figure 5.35 : variation de S (trait continu) et S̃ (trait discontinu) en fonction de h. Les


variables ont été adimensionnalisées.

On pourrait obtenir une meilleure approximation de la surface mouillée en faisant un


développement limité à l’ordre 2. En effet, on a
√ √ x3/2  
arccos x = 2 x + √ + O x5/2 ,
6 2
et
p √ √ x3/2  
x(2 − x) = 2 x − √ + O x5/2 .
2 2
On montre ainsi en posant ξ = h/R que
4 √ 2 3/2 4√
S= 2R ξ + O(xi5/2 ) = 2Rh3 + O(xi5/2 ).
3 3
Ce développement est plus précis pour h → 0, mais il l’est moins pour h → R (l’erreur
atteignant 20 %).
176 Chapitre 5 Hydraulique

Question (c)
La charge spécifique est
Q2
Hs = h + .
2gS 2

Comme S ∝ h, on a Hs ∝ h−1 quand h → 0 (domaine supercritique) et Hs ∝ h quand
h → ∞ (domaine subcritique). Il existe un minimum de Hs atteint quand la dérivée de Hs
s’annule :
dHs 2Q2 dS Q2 dS
=1− = 0 ⇒ 1 = .
dh 2gS 3 dh gS 3 dh
On peut transformer cette égalité en introduisant le nombre de Froude

Q2 dS
F r2 = . (5.14)
gS 3 dh

La hauteur hc qui vérifie F r = 1 est la hauteur critique. C’est une équation implicite.

Question (d)

Avecp
S̃ = Dh3 , on a d’après (5.12) et le développement asymptotique θ = arccos(1−
h/R) = 2h/R pour h ≪ R (l’erreur commise quand h → R est de l’ordre de 10 %) :

(2Rh3 )5/3
Q2 = K 2 S 10/3 χ−4/3 i ≈ K 2 i
(2hR)2/3

En regroupant les puissances de h, on déduit

Q2
= h13/3
n
2K 2 iR
On obtient la solution recherchée
 3/13
Q2
hn = . (5.15)
2K 2 iR

la hauteur critique, on a moins de travail. D’après (5.14) et en servant toujours de


Pour √
S̃ = Dh3 , on a

Q2 3 3 Q2
F r2 = 1 = (2Rh) 1/2
= .
g(2Rh3 )3/2 2 4 gRh4

On en déduit une approximation de la hauteur critique


 1/4
3 Q2
hc = . (5.16)
4 gR


Comme le montre la figure 5.36, l’approximation S̃ = Dh3 permet d’obtenir les
hauteurs normale et critique avec une erreur relative maximale de 13 % pour la gamme de
débits testés.
Chapitre 5 Hydraulique 177

0.15

0.10

0.05

0.00
0.00 0.05 0.10 0.15 0.20 0.25 0.30

(a)
0.35

0.30

0.25

0.20

0.15

0.10

0.05 0.10 0.15 0.20 0.25

(b)
Figure 5.36 : variation de la hauteur normale hn et de la hauteur critique hc en fonction
du débit Q. Les courbes continues sont les solutions aux équations implicites (5.12) et (5.14),
respectivement, et les courbes en tireté sont les solutions approchées (5.15) et (5.16).

Question (e)
On fait l’application numérique et on trouve : hn = 13 cm, hc = 35 cm. La résolution
des équations implicites (5.12) et (5.14) donne hn = 14,3 cm, hc = 32 cm. Le régime est
supercritique puis que hn < hc . L’ordre de grandeur de l’incertitude est 10 %. L’écart entre
hn et hc est un ordre de grandeur supérieur à cette incertitude, donc même en résolvant
les équations implicites (5.12) et (5.14), le régime ne changera pas de nature. En régime
supercritique, la condition à la limite se place à l’amont.
Le nombre de Froude vaut :
s
3 Q2
Fr = = 7,3.
4 gRh4
178 Chapitre 5 Hydraulique

Question (f)
En régime permanent, la charge s’écrit

Q2
H =z+h+ .
2gS 2
En différentiant par rapport à x, on obtient

dH dz dh Q2 dS
= + −2 ,
dx dx dx 2gS 3 dx
soit encore, après introduction de la pente d’énergie jf et de la pente du fond i :

dH dh Q2 dS dh
= −jf = −i + − .
dx dx gS 3 dh dx
On reconnaît le nombre de Froude (5.14), et on peut écrire :
dh i − jf
= .
dx 1 − F r2

Avec l’approximation S̃ = Dh3 et les expressions approchées (5.15) et (5.16) des
hauteur normale et critique, on a

1− ū2
dh 4/3
iK 2 Rh
=i .
dx 3 Q2
1−
4 gRh4
Si on considère le numérateur, on a
10/3 4/3
ū2 Sn χh
4/3
= 10/3 10/3 ,
iK 2 Rh S χn

où sn et χn sont les surface et périmètre mouillés. En servant de l’équation (5.15), on peut


simplifier
10/3
Sn
4/3
= 2Rh13/3
n .
χn
On peut fait de même pour les autres termes et on trouve finalement

dh 1 − (hn /h)p
=i ,
dx 1 − (hc /h)q

avec p = 13/3 et q = 4.

Question (g)
Le calcul de la force de pression nécessite de reprendre les éléments de calcul vus à la
question (b). La force infinitésimale de pression s’écrit :

dF p = −p(z)ndS,
Chapitre 5 Hydraulique 179

avec n = ex la normale à S0 , p = ϱg(h0 − z ′ ) la pression hydrostatique, et dS donné par


(5.13): dS = 2R2 sin2 θdθ. On a z = R cos θ (position par rapport à l’axe de la conduite)
et z ′ = R − z (position par rapport au fond de la conduite). On a donc en projection sur
l’axe x
dFp = 2ϱgR2 (h0 − R + R cos θ) sin2 θdθ,

que l’on intègre sur [0,θ0 ] avec θ0 = arccos(1 − h0 /R). L’intégration donne

1 
Fp = ϱgR3 2 sin3 (θ) + 3(ξ − 1)(θ − sin(θ) cos(θ)) ,
3

avec ξ = h/R et θ = arccos(1 − h/R). On peut aussi tout mettre en fonction de θ

1
Fp = ϱgR3 (9 sin θ + sin(3θ) − 12θ cos θ) , (5.17)
12

ou bien de ξ

1 p  
Fp = ϱgR3 (2 − ξ)ξ ξ 2 − 2ξ + 3 + 3(ξ − 1) cos−1 (1 − ξ) (5.18)
3

Comme le montre l’analyse rapide de (5.17), Fp est une fonction croissante de θ (Fp ∝
θ5 ). L’erreur est donc maximale quand θ = Π/2, et on trouve alors que

2
Fp = ϱgR3 ,
3

alors que l’approximation proposée dans l’énoncé donne

3
F̃p = ϱgR3 ,
4

soit une erreur relative de 12,5 %. L’approximation semble correcte. On peut réitérer cela
en deux ou trois points pour vérifier que l’approximation est correcte.
On peut le démontrer de façon plus rigoureuse en faisant un développement limité à
l’ordre 3 en ξ = 0 de (5.18) donne

8 √ 5/2
Fp = 2ξ ϱgR3 + O(ξ 7/2 ) (5.19)
15

et une application numérique montre que

8√ 3
2 = 0,7542 ≈ .
15 4

On va donc pouvoir se servir de l’approximation de la force de pression sur S0 :

3
F̃p = ξ 5/2 ϱgR3 (5.20)
4

avec ξ0 = h0 /R. La figure 5.37 montre le bon accord entre solution théorique et approxi-
mation.
180 Chapitre 5 Hydraulique

0.7

0.6

0.5

0.4

0.3

0.2

0.1

0.0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0

Figure 5.37 : variation de la force de pression Fp en fonction de la hauteur h : calcul exact


représentant (5.18) (trait continu) et approché (5.19) (trait discontinu).

Question (h)
La projection du flux de quantité de mouvement à travers S0 s’écrit
Z
Φ0 = ϱu · ex (u · n)dS = ϱu20 S0 ,
S0

puisque la vitesse est uniforme. La conservation du débit impose : u0 = Q/S0 . D’où le


résultat demandé
Q2
Φ0 = ϱ ,
S0
p
et en se servant de l’approximation S̃0 = 2Rh30 , on déduit

Q2 Q2
Φ̃0 = ϱ = ϱp . (5.21)
S̃0 2Rh30

Question (i)
Comme les hypothèses sont identiques à celles utilisées pour la question (8), on déduit
immédiatement
Q2
Φe = ϱ ,
Se
p
et en se servant de l’approximation S̃e = 2Rh3e , on déduit

Q2 Q2
Φ̃e = ϱ = ϱp . (5.22)
S̃e 2Rh3e
Chapitre 5 Hydraulique 181

Question (j)
La conservation de la quantité de mouvement s’écrit
Z Z Z
d
ϱudV + ϱu(u · n)dS = ϱV g + σ · ndS, (5.23)
dt V S S

et donc en projetant sur x, en considérant un régime permanent (donc pas de terme d’ac-
célération) et les hypothèses de l’énonce, on aboutit à une équation relativement simple

Fp + Φ 0 = Φ e . (5.24)

On peut simplifier cette équation à l’aide des approximations (5.20), (5.21) et (5.22) vues
précédemment :
F̃p + Φ̃0 = Φ̃e ,
soit encore
3 5/2 Q2 Q2
ξ ϱgR3 + ϱ p = ϱ p .
4 2Rh30 2Rh3e
On divise cette équation par F̃p :

4 Q2 4 Q2
1+ p = p .
3 gR3 2Rh3 ξ 5/2 3 gR3 2Rh3 ξ 5/2
0 0 e 0

Comme on a ξ0 = h0 /R, on peut tout exprimer en fonction de h0 :


 3/2
4 Q2 4 Q2 h0
1+ √ 4 = √ .
3 gR 2h0 3 gR 2h40 he

On identifie le nombre de Froude donné dans l’énoncé et trouvé également à la question


(4), et cela nous conduit à
16 16
1 + √ F r02 = √ F r02 Y −3/2 .
9 2 9 2
Le résultat est immédiat !2/3
16
√ F r2
9 2 0
Y = .
1 + 916
√ F r2
2 0

Soit encore, après réarrangement des termes :


 2/3
F r02
Y ≈ .
0,8 + F r02
Avec les valeurs trouvées à la question (5), on trouve : Y = 0,99. C’est un résultat sans
surprise : à grand nombre de Froude, la perturbation causée par la formation d’un jet est
minime. La figure 5.38 montre l’allure de la courbe Y .

Question (k)
On a un régime supercritique. La condition à la limite est donnée par l’amont. La
condition initiale est entre les hauteurs normale hn et critique hc , donc la courbe de remous
va tendre vers hn (voir figure 5.39).
182 Chapitre 5 Hydraulique

1.0

0.8

0.6

0.4

0.2

0.0
0 1 2 3 4 5

Figure 5.38 : variation de la Y en fonction du nombre de Froude F r0 .

35

30

25

20

15

0 10 20 30 40 50

Figure 5.39 : courbe de remous (trait continu) et hauteurs normale hn (trait discontinu)
et critique hc (trait pointillé).

Question (l)
Si la conduite est suffisamment longue et le régime supercritique, la hauteur d’eau à
la sortie de la conduite est très proche de la hauteur normale. On peut donc calculer la
courbe de débitance en servant de l’équation (5.15) de la hauteur normale. Il s’agit d’une
approximation précise à environ 10 %. Avec une simple règle, on peut mesurer la hauteur
he et en déduire Q avec une précision de l’ordre de 10 %.

Correction des problèmes 7–9


Chapitre 5 Hydraulique 183

Problème 7

Question (a)

Par définition, la charge spécifique en A’ (c’est le point A situé du côté aval de la fente,
donc associé à la largeur b) est
u′2
Hs = h′A + A ,
2g
avec u′A = Q/(bh′A ). Par ailleurs on suppose que la hauteur critique est atteinte au passage
du seuil, et donc on a aussi :
s
u′A 3 Q
2
F r = p ′ 1 ⇒ u′2 A = ghA ⇒ hA =

.
ghA gb2

En reportant dans la définition de Hs , on déduit


  s
Q 2 Q 2 3 3 2
3 Q
Hs′ = h′A + = h ′
1 + = h ′
=
2gh′2
A
A
2gh′3
A 2 A 2 gb2

Question (b)

La hauteur normale pour un canal infiniment large et une loi de Manning-Strickler est
 3/5
q
hn = hC = √ = 14 cm,
K i

avec q = Q/W = 0,2 m2 /s.

Question (c)

On se sert de la formule de conjugaison vue en cours – éq. (5.18) – pour calculer la


hauteur hB :
hC p 
hB = 1 + 8F r2 − 1 = 19 cm,
2
avec F r = 1,26 le nombre de Froude en C.

Question (d)

Au point A considéré dans la partie large juste à l’amont de la fente, la conservation


de la charge spécifique entraîne que
s
u2A 3 3 Q2
hA + = ,
2g 2 gb2

avec, cette fois-ci, uA = Q/(W hA ). Il faut donc résoudre une équation d’ordre 3. On
trouve
hA = 69 cm.
184 Chapitre 5 Hydraulique

Question (e)

La figure 5.40 montre la variation de la charge spécifique. Le point C est bien situé sur
la branche supercritique (celle de gauche) et le point B, qui est en régime subcritique, est
située sur la branche de droite. À l’approche de la fente, la hauteur augmente en longeant
cette branche subcritique jusqu’à atteindre la hauteur hA = 69 cm. De là, le passage de la
fente nous amène à changer de courbe de charge, et on saute du point A au point A’.
0.9

0.8

0.7

0.6

0.5

0.4

0.3

0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8

Figure 5.40 : variation de la charge spécifique Hs à débit constant, en fonction de h. La


courbe tiretée représente la charge dans la fente, et la courbe continue représente la charge
dans le canal. Les points A’, A, B, et C sont reportés.

Question (f)

On sait qu’on doit aller du point C – représentant l’écoulement permanent uniforme


dans le canal – au point A’, qui représente le passage de la fente. Dans le cas précédent,
illustré par la figure 5.40, on ne peut pas sauter directement de C à A’ : le changement de
courbe spécifique n’est possible que s’il y a dissipation d’énergie, or si l’on passait direc-
tement de C à A’, on verrait une augmentation de la charge spécifique, donc on produirait
de l’énergie. Pour aller de C à A’, il faut d’abord changer de branche tout en restant sur
la même courbe de charge spécifique (le ressaut hydraulique assurant le passage de C à
B, donc le changement de branche de super- à subcritique), puis se déplacer continûment
le long de la branche subcritique de B à A. Le passage de la fente est associé à une chute
d’eau (diminution de la hauteur d’eau et charge spécifique constante) sans perte d’énergie.
Si on examine le cas de la figure 2, où le point C a une charge spécifique plus grande
que A’, on voit que l’on peut passer de C à A’ sans déroger aux règles rappelées plus haut.
On note Hs′ la charge en A’. Quand on examine la différence Hs −Hs′ , on voit (cf. figure
3) que cette différence est toujours négative, et donc qu’ici on a toujours
Hs ≤ Hs′ .
Chapitre 5 Hydraulique 185

0.9

0.8

0.7

0.6

0.5

0.4

0.3

0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8

Figure 5.41 : variation de la charge spécifique Hs à débit constant, en fonction de h. La


courbe tiretée représente la charge dans la fente, et la courbe continue représente la charge
dans le canal. On a reporté un point C (hc = 5 cm avec Hs = 87 cm) qui aurait une énergie
spécifique supérieure à celle du point A’.

0.0

-0.1

-0.2

-0.3

-0.4

0.00 0.02 0.04 0.06 0.08 0.10

Figure 5.42 : variation de différence Hs − Hs′ en fonction de Q.


186 Chapitre 5 Hydraulique

Problème 8

Question (a)

On a montré précédemment que la charge spécifique en A’ est :


s
3 Q2
Hs′ = 3
,
2 gb2

et donc en l’absence de perte de charge au passage de la singularité, on a égalité de la


charge en A et A’ :
Q2A
H s = hA + = Hs′ .
2gW 2
Pour trouver Q il faudrait résoudre un équation du troisième degré. On peut arriver à
une approximation de la solution en considérant que le terme cinétique est petit devant le
terme hydrostatique, et donc Hs ≈ hA . Avec cette hypothèse on trouve :
 3/2
2 √
Q= hA b g.
3

Question (b)

On suppose que la fente est dénoyée, c.-à-d. que l’écoulement à l’aval n’influence pas
l’écoulement amont. Les paramètres du problèmes sont alors : Q, h, W , b, i, g, et ν (viscosité
cinématique). Soit 6 variables dimensionnelles, une variable adimensionnelle (i) et 2 unités
physiques (m et s). On peut former 4 nombres sans dimension indépendants. Intuitivement
on doit tomber sur une relation de la forme
 
Q W h
p = C Re, , , i
b gh3 b b

avec Re = Q/(W ν) le nombre de Reynolds.


Notons que l’étude d’Aydin et col. définit le nombre de Reynolds différemment de
notre étude à la question précédente. On trouve qu’en première approximation (h = hA =
70 cm) :
Re = 371 × 103 ⇒ Cd = 0,593.
La hauteur d’eau à l’amont immédiat de la fente est
 2/3
3 Q
hA = √ = 69 cm.
2Cd b 2g

Question (c)

Il faut résoudre l’équation implicite (voir § 5.3.4 dans le cours)

2/3 √ Wh
Q = KRh iS avec S = W h et Rh = .
W + 2h
Chapitre 5 Hydraulique 187

On trouve hn = 17 cm, une valeur un peu plus grande que celle trouvée précédemment
avec l’approximation de canal infiniment large. La hauteur critique est :
s
Q2
hc = 3 = 16 cm.
gW 2
On est dans un régime légèrement subcritique car hn > hc . Cela peut se montrer aussi
avec le nombre de Froude
uC Q
Fr = √ = p = 0,93 < 1.
ghC W gh3n

Question (d)

Dans le cas précédent, il y avait un ressaut en B, et la hauteur hb était la conjuguée de


hc . Ici, l’écoulement est subcritique à l’amont, et il ne peut donc pas se former de ressaut :
hB = hC .

Question (e)

On résout l’équation de la courbe de remous numériquement :


jf − i
h′ (x) = − , (5.25)
F r2 − 1
soumise à la condition initiale
h[0] = 0,7 m,
et avec les pentes de frottement et du lit
u2
jf = 4/3
et i = 0,01
K 2 Rh
Par rapport aux notes de cours (§ 5.4.1), on a pris garde que le canal est orienté vers le
haut quand on va vers la droite (x croissant), ce qui revient à faire une symétrie verticale
x → −x, d’où le signe négatif dans l’équation de la courbe de remous (5.25). Pour la
résoudre, on utilise (par exemple) la fonction NDSolve de Mathematica :
eqn = NDSolve[
{h[0] == 0.7,
h'[x] == -(Q^2/W^2 /h[x]^2/K^2*(W h[x]/(W + 2 h[x]))^(-4/3) -
i)/(Q^2/W^2 Sqrt[g h[x]^3] - 1)},
h, {x, 0, 100}
]

Question (f)

La figure 5.43 montre la courbe de remous solution de l’équation (5.25). On a reporté


la courbe de remous approchée à l’aide de la charge spécifique (voir figure 1). On note un
assez bon accord. Comme le régime est subcritique tout le long du bief si on tient compte
du frottement sur les bords, il n’y a pas de ressaut hydraulique alors que dans la méthode
approchée, le bief loin de la fente était en régime légèrement supercritique, et donc il y
avait un petit ressaut entre les points C et B.
188 Chapitre 5 Hydraulique

0.7

0.6

0.5

0.4

0.3

0.2

0.1

0.0
0 20 40 60 80 100

Figure 5.43 : courbe de remous du problème considéré. La courbe continue est la solution
numérique de l’équation de la courbe de remous (5.25). La courbe tiretée représente la
solution idéalisée du problème 1 telle qu’on peut la déduire de l’analyse de la figure 1.
Chapitre 5 Hydraulique 189

Problème 9

Question (a)

La pression étant hydrostatique, la force sur chaque aile de la fente est :

1 W −b
Fp′ = ϱgh2A = 481 N.
2 2
La force de pression totale sur l’ouvrage est donc

Fp = 2Fp′ = 962 N.

Question (b)

On importe le fichier de données et on trace la composante selon x de la vitesse sur la


figure 5.44. Si on intègre les données, on trouve que le débit total est bien 100 L/s. Pour le
profil théorique de vitesse entrant dans le volume de contrôle

Q
uB = = 1,05 m/s.
W /hb

0.0

-0.5

-1.0

-1.5

0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5

Figure 5.44 : profil de vitesse à l’entrée et sortie du volume de contrôle. La courbe avec
les points correspond au fichier fourni tandis que la courbe continue rouge représente le
profil théorique en B. Les vitesses sont algébriques sur cette figure.

Question (c)

La conservation de la quantité de mouvement sur un volume de contrôle V s’écrit


Z Z Z
d
ϱudV + ϱu(u · n)dS = ϱV g + σ · ndS, (5.26)
dt V S S
190 Chapitre 5 Hydraulique

où S est la surface enveloppant V , n est la normale à la surface de contrôle orientée de


l’intérieur vers l’extérieur de V , σ est le tenseur des contraintes (ici σ = −p1 avec p la
pression pour les sections A et B), et u est la vitesse matérielle du fluide. En projetant sur
l’axe x, en négligeant le frottement, et en prenant en compte la mise en place d’un régime
permanent, on simplifie cette équation :
1 1
−ϱū2A W hA + ϱu2B W hB = ϱgW h2A − ϱgW h2B − ϱgV i, (5.27)
2 2
avec Z W
1
ū2A = u2 (0, z)dz.
W 0
la vitesse moyenne à travers la section du canal en A.

Question (d)

Sur la face amont (en B) du volume de contrôle on a comme flux de quantité de mou-
vement :
ΦB = ϱu2B W hB = 105 N
et force de pression
1
Fp,B = − ϱgW h2B = −89 N.
2
Sur la face aval (en A) du volume de contrôle on a comme flux de quantité de mouve-
ment : Z W
ΦA = −ϱhB u2 (0, z)dz = −129 N
0
et force de pression
1
Fp,A = ϱgW h2A = 1202 N.
2

Question (e)

Le volume de contrôle a la forme d’un trapèze. On a donc


hA + h B
V = xb W = 11,3 m3 ,
2
avec xb = 51 m l’abscisse du point B (elle est calculée en considérant que la surface libre
reste à la cote y = hA = 70 cm, la hauteur varie comme h(x) = hA − ix, et donc xb est
la valeur de x pour laquelle h = hB ).
La composante motrice du poids est donc :

P = −ϱgV i = −1113 N.

On note que dans l’équation (5.27), le flux total est

Φ = ΦA + ΦB = 105 − 129 = −24 N.

Pour le membre de droite, on a

Fp,A + Fp,B + Pm = 1202 − 89 − 1113 = 0


Chapitre 5 Hydraulique 191

On notera que cette relation résulte de l’approximation d’une surface libre horizontale (et
donc d’un volume de contrôle trapézoïdal) :
hA + hB h A − h B 1
P = −ϱgV i = −ϱgiW = − ϱgW (h2A − h2B ) = Fp,B − Fp,A .
2 i 2
L’équilibre des forces n’est pas totalement respecté puisque ΦA + ΦB ̸= Fp,A + Fp,B +
Pm . Cependant, l’erreur commise est petite devant le terme de pression ((ΦA +ΦB )/PA =
2 %). Comme l’erreur est négative, le frottement qui a été négligé ne peut expliquer à lui
seul l’erreur. En effet, le frottement aurait une contribution positive (orientée vers la droite)
et sa prise en compte accentuerait l’erreur.

Question (f)

On reporte ici les profils de hauteur selon x (figure 5.45) et z (figure 5.46). Dans l’en-
semble, le calcul approché fournit une approximation correcte de ce qui est observé. On
note, toutefois, quelques différences pour l’axe x :
– un écart systématique d’environ 6 cm pour le profil de hauteur selon x sur les 50
mètres derrière la fente ;
– l’absence de ressaut d’après les mesures effectuées.
L’accord est bon loin en amont.
Pour l’axe z, il y a un creusement marqué de la surface libre au passage de la fente.

0.6

0.4

0.2

0.0
0 20 40 60 80 100

Figure 5.45 : profil de hauteur selon Ax. Courbe continue : mesures. Courbe tiretée rouge :
approximation obtenue au problème 1.

Question (g)

La borne inférieure du frottement est obtenue en considérant un canal infiniment large


et un frottement sur le fond uniquement
Z xb Z xb Z xb
ϱg u2 ϱg Q2
Ff,min = W τb dx = W dx = W dx
0 0 K 2 h1/3 0 K 2 W 2 h7/3
192 Chapitre 5 Hydraulique

0.75

0.70

0.65

0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5

Figure 5.46 : profil de hauteur selon z le long de l’ouvrage-fente. Points : mesures. Courbe
tiretée rouge : approximation obtenue au problème 1.

La borne supérieure du frottement est obtenue en considérant un canal rectangulaire et


un frottement sur le périmètre mouillé χ = W + 2h
Z xb Z xb
ϱg u2 Q
Ff,max = τb χdx = W 2
(W + 2h)dx avec u = .
0 0 K R1/3 Wh
h

On peut évaluer numériquement ces intégrales en prenant h(x) = hA − ix.

Question (h)

Les données expérimentales nous incitent à changer les valeurs hA , hB et xb :

hA = 76 cm, hB = 15 cm et xb = 61 m.

Sur la face amont (en B) du volume de contrôle on a comme flux de quantité de mouvement :

ΦB = ϱu2B W hB = 133 N

et force de pression
1
Fp,B = − ϱgW h2B = −55 N.
2
Sur la face aval (en A) du volume de contrôle on a comme flux de quantité de mouve-
ment : Z W
ΦA = −ϱhB u2 dz = −129 N
0
et force de pression
Z W
1
Fp,A = ϱg h(0, z)dz = 1342 N.
2 0
Pour le frottement, on a :

Ff,min = 54 N et Ff,max = 149 N.


Chapitre 5 Hydraulique 193

La force de frottement est donc 102 ± 48 N. La composante motrice du poids est :


ha + hb
P m = −ϱgixb W = −1361 N.
2

On note que dans l’équation (5.27), le flux total est

Φ = ΦA + ΦB = 133 − 129 = 4 N.

Pour le membre de droite, on a

Fp,A + Fp,B + Pm = 1342 − 55 − 1361 = −74 N,

auquel il vaut ajouter la force frottement

Fp,A + Fp,B + Pm + Ff = 28 ± 48 N.

Le frottement explique donc les différences constatées sur le bilan de force. Le résultat
dépend aussi, dans une moindre mesure, du détail de la surface libre et des profils de vitesse
en B.

Correction du Problème 10

Question (a)
Si on néglige les pertes de charges et qu’on considère une ligne de courant entre E et
C, qu’on suppose l’écoulement permanent avec une vitesse en E nulle (comme d ≪ 2R on
peut appliquer la formule de Torricelli), alors on déduit

u2C
+ zc = z e ,
2g
avec ze = h = 12 m et zc = ℓ tan θ = 2,6 m (la question se pose s’il faut appliquer en C
ou bien au milieu, mais une simple application numérique montre que cela ne change le
résultat que de 1 % environ). Le débit sortant en C est :

d2 p
QC = π 2g(h − zc ) = 2,67 m3 /s.
4

Question (b)
On recommence le calcul en prenant en compte les pertes de charge :
– régulièrement réparties le long du boyau

L u2
∆Hr = f ,
d 2g
avec L = ℓ/ cos θ la longueur du boyau ;
– singulières en C :
u2
∆Hs = (ζ1 + ζ2 ) .
2g
194 Chapitre 5 Hydraulique

u2C
+ zc + ∆Hr + ∆Hs = ze .
2g
On trouve facilement s
2g(h − zc )
uc = ,
1 + f Ld + ζ1 + ζ2
et donc comme débit sortant

d2
Qc = π uc = 369 L/s.
4

Question (c)
L’équation différentielle s’obtient en faisant un bilan de masse. Pendant un laps de
temps dt, il y a un volume d’eau qui entre en E : Qdt, et un volume qui sort en C : Qc dt. La
différence des deux provoque une variation de volume :

dV = πR2 dh = (Q − Qc )dt,

soit encore
dV dh
= πR2 = Q − Qc ,
dt dt
que l’on peut exprimer entièrement en fonction de h :
s
dh Q d2 2g(h − zc )
= − ,
dt πR2 4R2 1 + f Ld + ζ1 + ζ2

Comme d ≪ 2R, il semble a priori correct de supposer un régime permanent car la vitesse
de la surface libre varie en (d/R)2 de la vitesse au point de résurgence C.

Question (d)
La hauteur d’équilibre est atteinte lorsque les débits entrant et sortant sont égaux. Cela
revient à considérer dh/dt = 0, donc
s
d2 2g(h − zc )
Q=π ⇔ h = 13,6 m.
4 1 + f Ld + ζ1 + ζ2

Correction du Problème 11

Question (a)
La hauteur normale est la solution de l’équation implicite :
 2/3
√ bh
Q = K ibh ⇒ hn = 2,23 m
2h + b
Chapitre 5 Hydraulique 195

La hauteur critique dans un canal prismatique à section rectangulaire est


s
q2
hc = 3 ⇒ hc = 1,37 m
g

et donc la charge spécifique en x = 0 est


u2
H s = hn + = 2,49 m,
2g
avec u = Q/b/hn = 2,24 m/s la vitesse moyenne.

Question (b)
Le Froude est dans un canal prismatique à section rectangulaire
u
F r = √ = 0,48,
gh
et donc on est en régime subcritique car F r < 1. On trace la charge spécifique Hs en
fonction de h et on reporte les conditions hydrauliques (hn , Hs (hn )). La figure 5.47 montre
comment varie Hs en fonction de h. Pour la branche subcritique, on a u2 /(2g) ≪ h et donc
Hs ∝ h.
7

0
0 1 2 3 4

Figure 5.47 : variation de la charge spécifique avec la hauteur h (courbe continue). La


courbe tiretée montre la variation asymptotique Hs ∝ h.

Question (c)
La charge spécifique est par définition
u2
Hs = + h,
2g
196 Chapitre 5 Hydraulique

avec ici u = Q/(bh), donc on a :


p p
u = 2g(Hs − h) ⇒ Q = bh 2g(Hs − h). (5.28)

Question (d)
La charge spécifique est supposée constante

Q2
Hs = + h,
2gh2 b2
donc sa différentielle est nulle
QQ′ Q 2 h′
Hs′ = 2 − 2 + h′ = 0.
2gh2 b2 2gh3 b2
En regroupant les termes on trouve

QQ′
h′ = −  .
Q2
gh b 1 − 3 2
2 2
gh b
On peut réarranger les termes

QQ′
h′ = −h . (5.29)
gh3 b2 − Q2

Question (e)
On utilise la relation du seuil dénoyé pour estimer la perte de débit Q′
p
Q′ (x) = −c 2g(h − p)3/2 ,

qu’on substitue dans l’équation différentielle (5.29):


Q p
h′ = h 2 c 2g(h − p)
3/2
.
gh b − Q
3 2

On élimine Q en se servant de l’équation (5.28):


p
Q = bh 2g(Hs − h),

pour obtenir p
′ c (Hs − h)(h − p)3
h =2 . (5.30)
b 3h − 2Hs

Question (f)
Avec les notations proposées dans l’énoncé, on trouve après substitution dans l’équa-
tion p
′ dη c (1 − η)(η − p̂)3
η = =2 . (5.31)
dξ b̂ 3η − 2
Chapitre 5 Hydraulique 197

Cette équation peut aussi se mettre sous la forme :


p
′ dη c ζ(1 − ζ − p̂)3
ζ =− = −2 .
dξ b̂ 3 − 3ζ − 2
Au premier ordre en ζ, on a immédiatement

ζ ≪ 1 ⇒ 3 − 3ζ − 2 = 1 et 1 − ζ − p̂ = 1 − p̂.

On a finalement
cp
ζ ′ = −2 ζ(1 − p̂)3 , (5.32)

ou bien encore
ζ′ c
− √ = (1 − p̂)3/2
2 ζ b̂
qui est une équation différentielle à variable séparable (facile à intégrer).

Question (g)
L’intégration de l’équation (5.32) fournit
 2
c c
ζ 1/2
= a + (1 − p̂) 3/2
ξ⇒ζ= a + (1 − p̂) 3/2
ξ
b̂ b̂
avec a une constant d’intégration. La constante d’intégration a est déterminée en posant
qu’en ξ = 0, on a
hn 1/2
ζ(0) = ζ0 = 1 − ⇒ a = ζ0 .
Hs
1/2
A.N. : a = ζ0 = 0,32. La hauteur adimensionnelle est
 2
c
η = 1 − ζ = 1 − a + (1 − p̂) 3/2
ξ ,

ou sous forme dimensionnelle
 
 3/2 !2
cx p
h(x) = Hs 1 − a+ 1− .
b Hs

La figure 5.48 montre la courbe de remous le long du déversoir latéral.


La hauteur en ξ = 1 est donc
 2  2
c c
ζ(1) = ζ02 + (1 − p̂) 3/2
⇒ η(1) = η1 = 1 − ζ02 + (1 − p̂) 3/2
.
b̂ b̂

A.N. : η1 = 0,89, et donc h1 = 2,22 m en x = 10 m.


Le débit dans le canal principal est obtenu en adimensionnalisant l’équation (5.28)

Q p
Q̂ = p = 2η(1 − η),
b gHs3
198 Chapitre 5 Hydraulique

2.4887

2.4886

2.4885

2.4884

2.4883

0 2 4 6 8 10

Figure 5.48 : variation de la hauteur h le long du déversoir.

et en donc ξ = 1, on a p
Q̂1 = Q̂(ξ = 1) = 2η1 (1 − η1 ).
p √
A.N. : Q1 = b gHs3 2η1 (1 − η1 ) = 84,7 m3 /s.
Le débit dérivé qui transite par le canal secondaire s’obtient par différence du débit
entrant Q et du débit Q1 :
p p
Qd = Q − Q1 = Q − b gHs3 2η1 (1 − η1 ) = 200 − 84,7 = 115,3 m3 /s.

Correction du Problème 12

Question (a)
On prend la formule de Strickler (5.6) du cours :
21,1
K= 1/6
= 40 m1/3 · s−1 .
d50

Question (b)
On considère un canal prismatique à section trapézoïdale. La section mouillée S d’une
section trapézoïdale de « fruit 2 » m = p−1 = 3/2 est

1
S= (b + B) h = (b + mh) h
2
avec B = b + 2mh la largeur au miroir (figure 5.49).
2. Le fruit m d’un talus est l’inverse de sa pente p.
Chapitre 5 Hydraulique 199

Figure 5.49 : section simplifiée du bief étudié et notation.

Le périmètre mouillé est


p p √
χ = b + 2 h2 + (mh)2 = b + 2h 1 + m2 = b + h 13.

Le rayon hydraulique est


S b + mh
Rh = =h √ .
χ b + 2h 1 + m2

Question (c)
Il faut résoudre l’équation (non linéaire) du régime permanent uniforme
2/3 √
Q = KRh S i.

On trouve
hn = 1,86 m.
La hauteur critique est donnée par la définition (5.21) p. 122 des notes de cours (canal
prismatique de section quelconque) en résolvant :

S 3 (hc )
Fr = 1 ⇒ g = Q2 .
B(hc )
Soit encore
g (b + mhc )3 h3c = Q2 (b + 2mhc ).
On trouve
hc = 1,08 m.

Question (d)
Le nombre de Froude est donné par la définition (5.20) p. 122 :
Q
Fr = r = 0,4.
S
S g
B
On a Fr < 1 : le régime est subcritique (ce que l’on pouvait voir aussi en notant que hn >
hc ).
200 Chapitre 5 Hydraulique

Question (e)
Le régime étant subcritique, l’écoulement dépend d’une condition à la limite placée
à l’aval. La seule possible ici est la chute d’eau au Saut du Doubs : la hauteur doit y être
critique. La courbe de remous est une branche de type M2 sur le tableau de la figure 5.35
(p. 120) des notes de cours.
Pour tracer la courbe de remous, on considère l’équation (5.17) des notes de cours (p.
115) :
jf − i
h′ (x) = 2 (5.33)
Fr − 1
soumise à une condition à la limite en aval h = hc + ϵ (numériquement il faut prendre une
valeur un peu plus grande pour pouvoir résoudre numériquement l’équation). La solution
est une branche M2 qui part de h = hc en un point (posons arbitrairement x = 0) et tend
vers hn = 1,86 m quand on va dans le sens des x décroissants. La figure 5.43 montre une
solution numérique avec Mathematica (le script est donné à la figure 5.51).
(Pour l’examen on se contente d’un tracé qualitatif. On va ici un peu plus loin.)

1.8

1.6

1.4

1.2

0 200 400 600 800 1000

Figure 5.50 : solution numérique de l’équation de la courbe de remous (5.33).


Chapitre 5 Hydraulique 201

Figure 5.51 : script de résolution de l’équation de la courbe de remous (5.33).


CHAPITRE 6
Équations de Navier-Stokes

Rappel du cours

Loi de comportement newtonienne


Un fluide est dit newtonien si les contraintes Σ varient linéairement avec les taux de
déformation D (et donc si la viscosité est constante) :
Σ = −p1 + 2µD ou bien T = 2µD,
avec T le tenseur des extra-contraintes.

Équations de Navier-Stokes
Lorsque le fluide est newtonien, les équations de conservation (masse et quantité de
mouvement) s’appellent équations de Navier-Stokes :
 
∂u
ϱ + u∇u = ϱg − ∇p + 2µ∇ · D.
∂t

Les équations de Navier-Stokes d’un fluide incompressible s’écrivent en coordonnées


cartésiennes (x, y, z) :
   2 
∂u ∂u ∂u ∂u ∂p ∂ u ∂2u ∂2u
ϱ +u +v +w =− + ϱgx + µ + 2 + 2 ,
∂t ∂x ∂y ∂z ∂x ∂x2 ∂y ∂z

   
∂v ∂v ∂v ∂v ∂p ∂2v ∂2v ∂2v
ϱ +u +v +w =− + ϱgy + µ + + ,
∂t ∂x ∂y ∂z ∂y ∂x2 ∂y 2 ∂z 2

   
∂w ∂w ∂w ∂w ∂p ∂2w ∂2w ∂2w
ϱ +u +v +w =− + ϱgz + µ + + ,
∂t ∂x ∂y ∂z ∂z ∂x2 ∂y 2 ∂z 2
avec p pression du fluide, u = (u, v, w) les composantes du champ de vitesse, g =
(gx , gy , gz ) l’accélération de la gravité. L’équation de continuité est
∂u ∂v ∂w
+ + = 0.
∂x ∂y ∂z

203
204 Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes

Équations moyennées de Navier-Stokes


Lorsque l’écoulement est turbulent, on cherche principalement à déterminer les carac-
téristiques de l’écoulement moyen. Pour cela on considère la décomposition de Reynolds de
la vitesse en une valeur moyenne et une fluctuation : u = ⟨u⟩ + u′ (le symbole ⟨·⟩ désigne
l’opérateur moyenne, u′ la fluctuation de vitesse).
Les équations moyennées de Navier-Stokes s’écrivent :
 
∂⟨u⟩
ϱ + ∇ · ⟨u⟩⟨u⟩ = −∇⟨p∗ ⟩ + ∇ · T̄ − ϱ∇ · ⟨u′ u′ ⟩,
∂t
où p∗ est la pression généralisée. Cette équation est appelée équation de Reynolds. Elle est
semblable à la première (Navier-Stokes) si ce n’est qu’un nouveau terme est apparu

Σt = −ϱ⟨u′ u′ ⟩.

C’est le tenseur de Reynolds qui représente la turbulence. Ce nouveau tenseur (symétrique)


introduit de nouvelles inconnues et il faut donc fournir des relations supplémentaires pour
résoudre le système d’équations. On parle de fermeture des équations du mouvement.

Modèle de longueur de mélange


Le modèle de longueur de mélange fournit une équation de fermeture simple (car al-
gébrique). On écrit que la contrainte turbulente est

d⟨u⟩
τ = µt ,
dy
avec µt la viscosité turbulente et ⟨u⟩ la vitesse moyennée. Dans ce modèle, la viscosité
turbulente vérifie

2 d⟨u⟩
µt = ϱℓ ,
dy
où ℓ = κy est la « longueur de mélange » (κ = 0,41 la constante de von Kármán).

Exercice 1 : écoulement laminaire entre deux plans


parallèles
Dans cet exercice, nous allons considérer l’écoulement d’un fluide newtonien entre
deux plaques horizontales séparées d’une distance 2b. Voir figure 6.1. L’écoulement se fait
selon l’axe x, la longueur des plaques L ainsi que leur largeur ℓ sont beaucoup plus grandes
que l’espace 2b qui les séparent (L ≫ 2b, ℓ ≫ 2b), si bien que l’on peut considérer que
les plaques sont de taille infinie selon x et z. Une pompe impose un gradient de pression
dp/dx dans la direction x. Le fluide est de masse volumique ϱ et de viscosité µ. On suppose
que l’écoulement est permanent, laminaire et on néglige les effets de la pesanteur.

1. Déterminer le champ de vitesse au sein de l’écoulement. Pour cela, partir des équa-
tions de Navier-Stokes, projeter les dans le repère xyz puis éliminer tous les termes
nuls et intégrer l’équation différentielle pour obtenir le champ de vitesse.
Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes 205

y
L

2b x
S1 S2

Figure 6.1 : schéma de principe.

y=e=2b

y=b

Figure 6.2 : vue en coupe

2. Déterminer le débit par unité de largeur transitant dans la conduite, en déduire la


vitesse moyenne de l’écoulement.
3. Déterminer la contrainte de cisaillement τ dans l’écoulement.
4. Déterminer la puissance dissipée.

Exercice 2 : circulation sanguine


On considère le sang comme un fluide newtonien de masse volumique constante ϱ =
1000 kg/m3 ; la viscosité cinématique est ν = 5 mm2 /s. Une grosse artère est assimilable à
une conduite circulaire de diamètre d = 8 mm et de longueur moyenne L = 12,5 cm. Un
adulte a environ n = 40 grosses artères. La pression à l’entrée de l’aorte est de 13 kPa. Le
débit artériel total est de 5 L/min.

1. Quel est le débit dans une grosse artère ?


2. Quelle est la vitesse moyenne ?
3. Quel est le nombre de Reynolds ? Le régime est-il laminaire ou turbulent ?
4. Calculez la forme du champ de vitesse en supposant un régime laminaire. (On dé-
montre ici la loi de Poiseuille dans un cylindre)
5. Intégrer le profil de vitesse pour déterminer le débit.
6. Calculer la variation de pression caractéristique pour une grosse artère en suppo-
sant que le débit est constant (on néglige le caractère pulsé de la circulation san-
guine). Qu’en déduisez-vous par rapport à la pression à l’entrée de l’aorte ? Que se
passe-t-il si le diamètre de l’artère diminue ? (sténose).
206 Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes

Figure 6.3 : vue en coupe

Figure 6.4 : vue en coupe

Hypothèses : écoulement laminaire, gravité négligée.

Exercice 3 : vidange d’un réservoir de fluide visqueux


Un réservoir de glycérol dont le niveau est maintenu à une hauteur H = 10 cm ali-
mente une conduite circulaire de rayon r = 2 mm et de longueur L = 5 cm. Déterminer,
à l’aide des réponses de l’exercice 2 :

1. Le débit de sortie.
2. La vitesse moyenne et maximale de l’écoulement
3. La force totale de frottement sur le tube
Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes 207

y
x

H Glycérol
µ = 1 Pa · s
ρ = 1,3 · 103 kg/m3

L
2r

Figure 6.5 : vue en coupe

Exercice 4
En station d’épuration, une des étapes du traitement primaire des boues est la décan-
tation. Pour déterminer combien de temps on va devoir attendre pour que les particules
supérieures à un diamètre D = 10 µm soient déposées au fond du bassin, l’ingénieur doit
faire au préalable le calcul de la sédimentation de ces particules. Les particules ont une
masse volumique ϱp = 2650 kg/m3 , elles sédimentent dans de l’eau (ϱf = 1000 kg/m3 ,
ν = 10−6 m2 /s. On étendra le raisonnement à un parachutiste.

1. Le régime étant supposé laminaire, donner l’expression de la force visqueuse, du


poids et de la poussée d’Archimède qui s’exerce sur les particules de diamètre D =
10 µm.
2. Calculer la vitesse de sédimentation.
3. Calculer le nombre de Reynolds particulaire 1 . Somme-nous bien dans un régime
laminaire ?
4. Combien de temps doit-on attendre pour que les particules tombent au fond sachant
que la hauteur du bassin est H = 1,5 m.
5. Calculer la vitesse de chute dans le cas d’un parachutiste (D = 1,8 m) dans l’air
(ϱf = 1,2 kg/m3 et ν = 10−5 m2 /s). La vitesse vous semble-t-elle raisonnable?
6. Sachant qu’un parachutiste chute à environ 10 m/s, calculer le nombre de Reynolds.
Quel est le régime ?

Exercice 5 : viscosimètre de type Couette


On se propose de mesurer expérimentalement la viscosité d’un fluide newtonien. Pour
ce faire on dispose d’un viscosimètre muni d’une géométrie de type Couette (voir figure
1. « Particulaire » signifie ici que l’on prend le diamètre de la particule comme longueur carac-
téristique
208 Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes

Figure 6.6 : décanteur dans une station d’épuration

6.7). Il s’agit en fait de deux cylindres concentriques d’axe z entre lesquels se trouve le
fluide. Le cylindre intérieur de rayon R1 = 5,0 cm est en rotation à vitesse angulaire
constante Ω1 , tandis que le cylindre extérieur de rayon R2 = 5,5 cm est fixe (Ω2 = 0). Pour
entretenir la rotation, on doit appliquer un couple C constant sur le cylindre intérieur.
Hypothèses : écoulement laminaire, gravité négligée.

1. Déterminer les composantes non nulles du champs de vitesse au sein du fluide à


l’aide de considérations de symétrie et de l’équation de conservation de la masse.
2. Simplifier les équations de conservation de la quantité de mouvement.
3. Établir la relation
   
1 ∂ ∂uθ uθ ∂ 1 ∂(ruθ )
r − 2 = .
r ∂r ∂r r ∂r r ∂r

4. Donner l’expression du champ de vitesse dans la cellule grâce aux conditions li-
mites.
5. Déterminer la relation entre le couple qu’il faut exercer pour maintenir la vitesse
de rotation du cylindre intérieur constante et la viscosité du fluide sachant que les
cylindres ont une hauteur h = 10 cm. Calculer ensuite la viscosité du fluide sachant
que pour Ω1 = 0,1 rad/s on mesure un couple C = 2,42 · 10−3 N m.
Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes 209

ez
y

M
r
R1 θ
x
R2

Figure 6.7 : vue et représentation schématique d’une géométrie de type Couette.


210 Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes

Problème 1
Au LHE, un doctorant étudie les écoulements granulaires. À cet effet, il utilise un canal
incliné dont le fond est mobile (c’est un tapis roulant) ; voir figure 6.8. Avec ce dispositif,
il peut créer des écoulements permanents d’épaisseur uniforme h. La vitesse du fond est
notée u0 . L’écoulement granulaire est supposé isochore. Il est constitué de grains dont le
diamètre est d ; la masse volumique moyenne du mélange est ϱ. La pente du canal est noté
θ. Le fond est rugueux et il y a adhérence à la paroi. L’air n’exerce aucune contrainte sur
la surface libre. Voir figure 6.9.

Figure 6.8 : vue du canal incliné composé d’un tapis roulant. Dans cette expérience, un
fluide interstitiel est utilisé afin de rendre le mélange iso-indice (donc transparent). Les
particules sont marquées avec un colorant fluorescent qui réfléchit la lumière d’une nappe
laser émise dans une certaine longueur d’once, permettant ainsi de les repérer.

(a) Écrire les équations de conservation de la quantité de mouvement et les simplifier en tenant
compte des symétries du problème. Comment s’écrivent les conditions aux limites ?
(b) En déduire une relation pour la contrainte normale totale Σy = σy − p et la contrainte
tangentielle τ après intégration en fonction de y.
(c) En première approximation, le doctorant suppose que le matériau granulaire se comporte
comme un fluide newtonien de viscosité dynamique µ. Intégrer la relation τ (y) en tenant
compte des conditions aux limites afin d’obtenir le profil de vitesse u(y). Calculer le débit
(par unité de largeur) associé à ce profil.
(d) Il suppose maintenant que le matériau granulaire se comporte comme un fluide non new-
tonien dont la viscosité µ(γ̇) peut être estimée à partir de la loi empirique dite « µ(I) »
qui généralise la loi de Coulomb en supposant que le frottement varie avec le taux de
cisaillement γ̇
dγ̇
τ = µ(I)|σy | avec I = p
|σy |/ϱ
(I est un nombre adimensionnel appelé le plus souvent « nombre inertiel »). Le calage sur
des données de laboratoire a permis de proposer une loi (dite loi de Jop), qui a la forme
Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes 211

suivante
µ2 − µ1
µ(I) = µ1 + ,
I0 /I + 1
avec µ1 et µ2 deux constantes correspondant aux frottements en statique et dynamique, et
I0 une autre constante (reflétant un critère de transition entre régimes). On supposera que
la pression est nulle (p = 0) à travers toute la couche (dans ce modèle, on suit le principe
de Terzaghi, c’est-à-dire la contrainte totale Σy = σy − p résulte de la superposition d’une
contrainte fluide p – supposée isotrope – et d’une contrainte σy dite effective représentant
les contraintes dans le milieu granulaire). Intégrer τ (y) et obtenir u(y) en tenant compte
des conditions aux limites. Tracer l’allure du profil de vitesse ainsi obtenu et le comparer
avec le profil newtonien.

O
x

u(y)
u0

y=h

Figure 6.9 : schéma de principe du canal incliné composé d’un tapis roulant.
212 Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes

Problème 2
On considère l’écoulement permanent d’un fluide newtonien incompressible de visco-
sité cinématique ν entre deux plans parallèles de grandes dimensions, placés horizontale-
ment, et séparés d’une distance d (voir figure 6.10). Le fluide est mû par un gradient de
pression constant ∂px = −a < 0 (avec a une constante positive). L’axe x est orienté dans
le sens de l’écoulement.
(a) En supposant que l’écoulement est en régime laminaire, écrire les équations de Navier-
Stokes et les conditions aux limites. Les simplifier en tenant compte des symétries simples
du problème.
(b) Résoudre les équations : déterminer le profil de vitesse en fonction de a, le tracer. Quelle
est la vitesse moyenne du fluide ū ?
(c) Calculer la contrainte de cisaillement et tracer son profil.
(d) Le coefficient de Darcy-Weisbach f est lié aux pertes de charges (ici le gradient de pression
qu’il faut imposer pour mouvoir le fluide) de telle sorte que

1 L
|∆p| = f ϱū2
2 Dh
avec Dh = d le diamètre hydraulique, L la longueur sur laquelle est appliqué le gradient
de pression (si ∆p est la différence de pression entre deux points séparés de L, alors ∂x p =
∆p/L = −a), ϱ la masse volumique du fluide.
Calculer f en régime laminaire en fonction du nombre de Reynolds Re = 4Dh ū/ν.
(e) On considère maintenant que l’écoulement est en régime turbulent. On adopte une équa-
tion algébrique de fermeture de type « longueur de mélange » pour la viscosité turbulente.
Quelle est la forme du profil de vitesse moyennée près de la paroi (on supposera que la
contrainte est constante et égale à la contrainte pariétale).

y=d
g d

Figure 6.10 : écoulement entre deux plaques parallèles.


Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes 213

Problème 3
On étudie un des problèmes de Stokes : l’écoulement oscillant d’un fluide newtonien
de viscosité cinématique ν et masse volumique ϱ placé entre deux plaques (supposées
de dimensions infinies). L’épaisseur de fluide est notée h. La plaque supérieure subit un
mouvement oscillant dans la direction x : x(t) = A sin(ωt) avec A l’amplitude et ω la
fréquence angulaire du mouvement (ou pulsation). La plaque inférieure est immobile. On
cherche à calculer le champ de vitesse fluide entre les deux plaques. La pression est notée
p. Le champ de vitesse est noté u = (u,v). On admet qu’il n’y a pas de gradient de pression
dans le sens horizontal : ∂x p = 0. On introduit un repère cartésien galiléen fixe (0, x, y)
tel qu’il est montré sur la figure 6.11. Le vecteur gravité est dans ce repère g = (0, − g).

O x

Figure 6.11 : oscillation d’une plaque entraînant un fluide newtonien.

(a) Déterminez les conditions aux limites cinématiques.


(b) Compte tenu des symétries du problème (qui permettent de simplifier sa formulation),
déterminer quelles sont les variables du problème.
(c) Sur la base de la dernière question, comment se simplifie l’équation de Navier-Stokes
(conservation de la quantité de mouvement) projetée selon y ?
(d) Comment se simplifie l’équation de Navier-Stokes projetée selon x ?
(e) Quelle est la solution à l’équation de Navier-Stokes parmi celles reportées ci-dessous ?
214 Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes

Correction des exercices

Correction détaillée de l’exercice 1

Question (a)

Tout d’abord, le fluide considéré est un fluide newtonien avec une masse volumique ϱ
et une viscosité dynamique µ. L’écoulement est supposé
 laminaire, et le champ de vitesse
peut donc s’écrire sous la forme u = u, v, w ; comme il est supposé permanent, les
fonctions u, v et w ne dépendent pas du temps. De plus, une pompe impose un gradient de
pression dp/dx dans la direction x. Les effets de pesanteur sont négligés. En considérant
les équations de Navier-Stokes dans le système (x, y, z), on a :
 
∂u
ϱ + u∇u = ϱg − ∇p + 2µ∇ · D.
∂t

Dans le cas d’un fluide incompressible, les équations de Navier-Stokes s’écrivent :


   2 
∂u ∂u ∂u ∂u ∂p ∂ u ∂2u ∂2u
ϱ +u +v +w = ϱgx − +µ + 2 + 2 ,
∂t ∂x ∂y ∂z ∂x ∂x2 ∂y ∂z

   
∂v ∂v ∂v ∂v ∂p ∂2v ∂2v ∂2v
ϱ +u +v +w = ϱgy − +µ + + ,
∂t ∂x ∂y ∂z ∂y ∂x2 ∂y 2 ∂z 2

   
∂w ∂w ∂w ∂w ∂p ∂2w ∂2w ∂2w
ϱ +u +v +w = ϱgz − +µ + + .
∂t ∂x ∂y ∂z ∂z ∂x2 ∂y 2 ∂z 2

De plus, le champ de vitesse doit vérifier l’équation de continuité :

∂u ∂v ∂w
∇·u= + + = 0.
∂x ∂y ∂z
L’écoulement est unidirectionnel selon x,c’est-à dire que seule la composante u du champ
de vitesse est non nulle : u = u, 0, 0 . L’équation de continuité se réduit simplement
à:
∂u
= 0.
∂x
Reprenons les hypothèses afin de simplifier au maximum les équations de Navier-
Stokes :
– l’écoulement est permanent : le champ de vitesse ne dépend pas du temps, ainsi les
termes de la forme ∂t · = 0 ;
– l’écoulement est unidirectionnel donc v = 0 et w = 0 ;
– la conduite est supposée de dimension infinie dans la direction z, on se ramène donc
à un problème en 2D (x, y), les termes sous la forme ∂z · = 0 et ∂zz · = 0 ;
– les effets de pesanteur sont négligés : les termes ϱgx , ϱgy et ϱgz sont nuls ;
– l’équation de continuité nous dit que ∂x u = 0 et donc ∂xx u = 0 .
Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes 215

Avec les simplifications citées ci-dessus, les équations de Navier-Stokes se réduisent


à:
∂p ∂2u
0=− +µ 2,
∂x ∂y
∂p
0=− .
∂y

La deuxième équation nous permet de savoir que le champ de pression n’est pas fonc-
tion de y. En intégrant successivement la première équation, il est possible de déterminer
le champ de vitesse.

∂2u 1 ∂p
2
= ,
∂y µ ∂x
∂u 1 ∂p
= y + C1 ,
∂y µ ∂x
1 ∂p y 2
u(y) = + C1 y + C2 ,
µ ∂x 2
où C1 et C2 sont les constantes d’intégration déterminées par les conditions aux limites :

 
C2 = 0
u(y = 0) = 0
d’où b ∂p
u(y = 2b) = 0 C1 = −
µ ∂x
  
1 ∂p y2
 µ ∂x − by 
2
Ainsi le champ de vitesse s’exprime par u = 



0
0

Question (b)

Le débit infinitésimal est défini tel que :

dq = u(y)dS.

On s’intéresse au débit par unité de largeur q. On considère donc dS = 1 × dy, ainsi le


débit par unité de largeur infinitésimale est défini de la manière suivante :

dq
= u(y).
dy

Par intégration, on obtient :


Z 2b  
1 ∂p y 2
q= − by dy,
0 µ ∂x 2
 
1 ∂p 1 y 3 by 2 2b
= − ,
µ ∂x 2 3 2 0
2 b3 ∂p
=− .
3 µ ∂x
216 Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes

La vitesse moyenne se déduit directement du débit par unité de largeur, grâce à la


relation suivante :
q 1 b2 ∂p
u= =− .
2b 3 µ ∂x

Question (c)

Dans le cas d’un écoulement laminaire et en considérant un fluide newtonien, la contrainte


de cisaillement τ est telle que :
 
∂u 1 ∂p b ∂p ∂p
τ = µγ̇ = µ =µ y− = (y − b) .
∂y µ ∂x µ ∂x ∂x

Question (d)

La puissance dissipée infinitésimale correspondante au volume dV = 1 × dy × 1 est


telle que :

dϕ = τ γ̇dV
 
1 ∂p 2
= (y − b)2 dy
µ ∂x

En intégrant cette expression, on obtient que la puissance dissipée est égale à :


 2 Z 2b
1 ∂p
ϕ= (y − b)2 dy
µ ∂x 0
 2  2b
1 ∂p y3
= + b2 y − by 2
µ ∂x 3 0
 
2 b3 ∂p 2
= .
3 µ ∂x

Correction détaillée de l’exercice 2

Question (a)

Le débit dans une artère Qart est simplement égal au débit artériel total Qtot = 5
L/min = 8,33 × 10−5 m3 /s divisé par le nombre d’artère n = 40. On a donc :

Qtot
Qart = = 2,08 × 10−6 m3 /s.
n

Question (b)

La vitesse moyenne u est définie par :

Qart
u= ,
Sart
Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes 217

où Sart est la surface d’une artère traversée par le débit Qart . On suppose qu’une artère
est assimilable à une conduite circulaire de diamètre d = 8 mm. Ainsi, Sart = π (d/2)2 =
50,3 × 10−6 m2 .
u = 0,0414 m/s.

Question (c)

Le nombre de Reynold Re est tel que :


ud
Re =
= 66
ν
Comme Re ≪ 2000, l’écoulement peut être considéré comme laminaire.

Question (d)

Posons le champ de vitesse u = ur , uθ , uz dans le repère de coordonnées cylin-
driques. En partant de l’équation de continuité pour un fluide incompressible, on a :
∇ · u = 0,
1 ∂rur 1 ∂uθ ∂uz
+ + = 0.
r ∂r r ∂ϕ ∂z
On suppose que la vitesse est symétrique selon les coordonnées θ et z ainsi le champ
de vitesse est simplement fonction de r : u = u(r). L’équation de continuité se réduit à :
1 ∂rur
= 0.
r ∂r
Par intégration, on a :
rur = C,
C
ur = ,
r
où C est une constante d’intégration. On la détermine à l’aide des conditions aux limites :
ur (r = − d2 ) = ur (r = d2 ) = 0. On en déduit que C = 0, et par conséquent :
ur = 0.

En coordonnées cylindriques, les équations de Navier-Stokes s’expriment par :


   
∂ur ∂ur 1 ∂ur uθ ∂ur ∂p 1 ∂rTrr 1 ∂Trθ ∂Trz Tθθ
ϱ + ur + uθ − + uz =− + + + − ,
∂t ∂r r ∂θ r ∂z ∂r r ∂r r ∂θ ∂z r

   
∂uθ ∂uθ 1 ∂uθ ur ∂uθ 1 ∂p 1 ∂r2 Trθ 1 ∂Tθθ ∂Tθz
ϱ + ur + uθ + + uz =− + + + ,
∂t ∂r r ∂θ r ∂z r ∂θ r2 ∂r r ∂θ ∂z

 
∂uz ∂uz uθ ∂uz ∂uz ∂p 1 ∂rTrz 1 ∂Tθz ∂Tzz
ϱ + ur + + uz =− + + + .
∂t ∂r r ∂θ ∂z ∂z r ∂r r ∂θ ∂z

Nous devons faire quelques hypothèses afin de simplifier au maximum ces équations :
– l’écoulement est permanent : le champ de vitesse ne dépend du temps, ainsi les
termes de la forme ∂t · = 0 ;
218 Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes

– l’équation de continuité nous a donné que ur = 0 ;


– l’écoulement est supposé unidirectionnel. De plus, par symétrie la composante uθ
est indépendante de θ ainsi on pose uθ = 0. En effet, sans cette supposition, cette
variable devrait être fonction de r. Pour garantir l’uniformité de l’écoulement, il
faudrait un terme source de quantité de mouvement (ex: la conduite aurait un mou-
vement de rotation avec une vitesse uniforme).

On a finalement :
∂p
− = 0,
∂r

∂p
− = 0,
∂θ

 
∂p 1 ∂ ∂uz
− + rµ = 0,
∂z r ∂r ∂r

Les deux premières équations nous montrent que le champ de pression p n’est pas
fonction de r et θ ; d’après l’énoncé, on a ainsi ∂z p = a = ∆p/L. Par intégration de la
troisième équation, on a :
 
∂ ∂uz r
r =a ,
∂r ∂r µ

∂uz a r2
r = + C1 ,
∂r µ 2

∂uz a r C1
= + ,
∂r µ2 r

a r2
uz = + C1 ln r + C2 ,
µ 4

où C1 et C2 sont les constantes d’intégration. Le terme du logarithme donne une diver-


gence du profil de vitesse en r = 0 ainsi, C1 = 0 pour garantir la convergence du terme de
vitesse. La constante C2 doit vérifier les conditions de bord uz (r = d2 ) = uz (r = − d2 ) = 0

d 2
et donc C2 = −a4µ 2 .

 
0
 0 
u(r) =    
2
a
4µ r2 − d
2
Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes 219

Question (e)

Le débit est déterminé par intégration du profil de vitesse :


Z d/2  2 !
a d
Q= r − 2
dS
0 4µ 2
Z d/2  2 !
a d
= r2 − 2πrdr
0 4µ 2
Z  2 !
aπ d/2 3 d
= r − r dr
2µ 0 2
aπ h 1 4 1 2 d 2 id/2
= r − 2r 2
2µ 4 0
 4 !
π d ∂p
=−
8µ 2 ∂z

Question (f)

En supposant le débit comme constant, on a :


 4
∂p ∆p 8µQ 2 128µ
= =− =− Q
∂z L π d πd4

La variation de pression est négative, on en déduit qu’il y a une perte de pression le long de
la conduite dans la direction de l’écoulement. Cette variation de pression est proportion-
nelle à d−4 , ainsi pour des canaux plus fins, la perte de pression peut être très importante
et entraîner des complications au niveau du cœur.

Correction détaillée de l’exercice 3

Question (a)

En se référant à l’exercice précédent, le débit est donné par :

πR4 ∂p
Q=−
8µ ∂z

La différence de pression au niveau de la conduite est approchée par ∆p = −ϱgH. Ainsi,


le gradient de pression correspond donc à

∂p ∆p −ϱgH
= = .
∂z ∆z L
Finalement, nous avons :

πR4 ϱgH
Q= = 1,6 × 10−7 m3 .
8µ L
220 Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes

Question (b)

La vitesse moyenne dans la conduite est simplement calculée par la formule :


Q Q
u= = = 0,0128 m/s.
S πR2

En considérant le profil de vitesse dans la conduite comme une parabole, la vitesse


maximale est atteinte en r = 0. D’après les réponses démontrées lors de l’exercice 2, on a :
∂p R2
umax = uz (r = 0) = − = 0,0255 m/s.
∂z 4µ

Question (c)

Les contraintes de cisaillement orientées selon la normale er et dans la direction ez


sont données par :  
∂ur ∂uz
τrz = µ + ,
∂z ∂r
∂ur
avec ∂z = 0. La force de frottement sur le tube s’exprime donc par :
Z Z
F =− τrz (r = R)dS,
Z L Z 2π
=− τrz (r = R)dzRdθ,
0 0
∂p R
= −Lµ2πR ,
∂z 2µ
= −πR2 ∆p,
= 0,016 N.

Correction détaillée de l’exercice 4

Question (a)

Trois forces s’appliquent sur chacune des particules :


– la force visqueuse. Elle correspond à la force exercée par le fluide sur une particule.
Dans le cas d’un régime laminaire, elle s’exprime par :

Fh = 3µπDu∞

où µ = ϱf ν et u∞ est la vitesse de sédimentation ;


– le poids, donné par :
 3
4 D D3
FP = ϱp gVp = ϱp g π = ϱp gπ ;
3 2 6
– la poussée d’Archimède donnée par :
 3
4 D D3
FA = ϱf gVp = ϱf g π = ϱf gπ .
3 2 6
Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes 221

Question (b)

Les particules vérifient l’équilibre car la vitesse de sédimentation est considérée comme
constante. Ainsi : X
F = 0,
FP − FA − Fh = 0,
D3
(ϱp − ϱf )gπ − 3νϱf πDu∞ = 0,
6
1 ϱp − ϱf g 2
u∞ = D ,
18 ϱf ν
u∞ = 90 µm/s.

Question (c)

Le nombre de Reynolds s’exprime par :


u∞ D
Re = = 9 × 10−4 .
ν
Comme Re ≪ 1, le régime est bien laminaire.

Question (d)

Le temps que mettent les particules à atteindre le fond du bassin – appelé temps de
sédimentation – est déterminé de la façon suivante :
H
ts = = 16 667 s = 4,6 h.
u∞,p

Question (e)

En supposant le parachutiste de forme sphérique et composé essentiellement d’eau, on


trouve que sa vitesse est donnée par la même expression que pour la question (b) :

1 ϱeau − ϱair g 2
u∞,p = D ,
18 ϱair ν
u∞,p = 1,47 × 108 m/s.
Cela veut dire que le parachutiste chuterait à une vitesse proche de celle de la lumière
3 × 108 m/s, ce qui est irréaliste.

Question (f)

En moyenne, un parachutiste chute avec une vitesse de 10 m/s. Dans ce cas, le nombre
de Reynolds est donné par :
u∞,p D 10 × 1,8
Re = = = 1,8 × 106 .
ν 10−5
L’écoulement est turbulent. Dans un tel problème, il faudrait prendre en compte la force
de traînée donnée par Fd = Cd ϱf D2 u2∞,p .
222 Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes

Correction détaillée de l’exercice 5

Question (a)

Le mouvement est un mouvement de rotation, et les composantes de vitesse ur et uz


sont donc nulles. Le champ de vitesse se réduit à :
 
0
u = uθ (r,θ,z)
0

De plus, la conservation de la masse dans le système de coordonnées cylindriques


s’exprime par :
1 ∂(rur ) 1 ∂uθ ∂uz
+ + = 0,
r ∂r r ∂θ ∂z
∂uθ
= 0.
∂θ
La vitesse est donc uniforme selon la composante θ.

Question (b)

Pour rappel, dans un système de coordonnées cylindriques, les équations de Navier-


Stokes s’expriment par :
   
∂ur ∂ur 1 ∂ur uθ ∂ur ∂p 1 ∂rTrr 1 ∂Trθ ∂Trz Tθθ
ϱ + ur + uθ − + uz = ϱgr − + + + − ,
∂t ∂r r ∂θ r ∂z ∂r r ∂r r ∂θ ∂z r

   
∂uθ ∂uθ 1 ∂uθ ur ∂uθ 1 ∂p 1 ∂r2 Trθ 1 ∂Tθθ ∂Tθz
ϱ + ur + uθ + + uz = ϱgθ − + + + ,
∂t ∂r r ∂θ r ∂z r ∂θ r2 ∂r r ∂θ ∂z

 
∂uz ∂uz uθ ∂uz ∂uz ∂p 1 ∂rTrz 1 ∂Tθz ∂Tzz
ϱ + ur + + uz = ϱgz − + + + .
∂t ∂r r ∂θ ∂z ∂z r ∂r r ∂θ ∂z

où T est le tenseur des extra-contraintes :


    
∂ur 1 1 ∂ur ∂uθ uθ 1 ∂ur ∂uz
 + − +
  ∂r  2 r ∂θ ∂r r 2  ∂z ∂r 
 1 1 ∂ur ∂u u 1 ∂u u 1 ∂uθ ∂uz 
T = 2µ  
θ θ θ r
 2 r ∂θ + ∂r − r + +
∂r 
   r ∂θ r  2 ∂z 
 1 ∂ur ∂uz 1 ∂uθ ∂uz ∂uz 
+ + .
2 ∂z ∂r 2 ∂z ∂r ∂z

En outre, en supposant que le poids est négligeable et que l’on est dans un régime d’écou-
lement permanent, on peut simplifier les équations de Navier-Stokes :
 2
u ∂p
ϱ − θ =− ,
r ∂r
Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes 223

1 ∂p 1 ∂r2 Trθ
0=− + 2 ,
r ∂θ r ∂r
∂p
0=− .
∂z
Finalement, on a donc :  
u2θ
∂p
ϱ , =
r ∂r
   
1 ∂p 1 ∂ ∂uθ uθ
=µ r − 2 ,
r ∂θ r ∂r ∂r r
∂p
0= .
∂z

Question (c)

En développant le terme de droite, nous avons :


   
∂ 1 ∂(ruθ ) ∂ uθ ∂uθ
= +
∂r r ∂r ∂r r ∂r
   
∂ uθ ∂ ∂uθ
= +
∂r r ∂r ∂r
 
1 ∂uθ uθ ∂ ∂uθ
= − 2 +
r ∂r r ∂r ∂r
  
1 ∂uθ ∂ ∂uθ uθ
= +r − 2
r ∂r ∂r ∂r r
  
1 ∂r ∂uθ ∂ ∂uθ uθ
= +r − 2
r ∂r ∂r ∂r ∂r r
  
1 ∂ ∂uθ uθ
= r − 2.
r ∂r ∂r r

Question (d)

Le champ de pression n’est fonction que de r, c’est-à-dire p = p(r). Ainsi :


∂p
= 0,
∂θ
∂p
= 0.
∂z
De cette manière, nous avons par intégration successive :
 
∂ 1 ∂(ruθ )
= 0.
∂r r ∂r

1 ∂(ruθ )
= C1 ,
r ∂r
d(ruθ ) = C1 rdr,
C1 2
ruθ = r + C2 ,
2
224 Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes

C1 C2
uθ = r+ .
2 r

Les conditions aux limites sont telles que :



uθ (R2 ) = 0,
uθ (R1 ) = R1 Ω1 ,

d’où
( R2
C2 = −C
 1 2 2, 
2

R
Ω1 = C21 1 − R22 .
1

Ainsi :

2Ω1
C1 =
R2
1 − 22
R1

R22
C2 = −Ω1
R2
1 − 22
R1

Finalement :

 
Ω1 r R2
uθ = 1 − 22
R2 r
1 − 22
R1

Question (e)

La contrainte de cisaillement est donnée par :


 
∂  uθ  1 ∂ur
τrθ =µ r + ,
∂r r r ∂θ
 
∂  uθ 
=µ r ,
∂r r
R 2 Ω1
= 2µ 22 .
r R22
1− 2
R1

La contrainte au niveau du cylindre intérieur est donc :

Ω1 R22
τrθ (r = R1 ) = 2µ .
R22 R12
1− 2
R1
Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes 225

Le couple C appliqué au niveau du cylindre intérieur s’exprime par :


Z
C = dM
Z
= r × dF
Z
= R1 τrθ (r = R1 )dS
Z 2π Z h
= R1 τrθ (r = R1 )dz × R1 dθ
0 0
 2
Ω1 R2
= 4πhµR12
R22 R12
1− 2
R1
Ω1
= 4πhµR22 .
R22
1− 2
R1

La viscosité du fluide peut être déduite de l’équation précédente :

R22
1−
C R12
µ=
4πhR22 Ω1
= 1,34 Pa · s.

Correction du problème 1

Question (a)
La conservation de la quantité de mouvement s’écrit

d
ϱ u = ϱg − ∇p + ∇ · σ.
dt
Comme on est en régime permanent uniforme, les termes en ∂x et ∂t disparaissent. Donc
on peut simplifier grandement. Par ailleurs l’équation de continuité impose que v = 0
(voir démonstration du cours). La projection de cette équation dans un repère cartésien
nous donne

0 = ϱg sin θ + ,
dy
et
dp dσy
0 = − − ϱgy cos θ + .
dy dy

Question (b)
En tenant compte de τ (h) = 0 et Σy (h) = 0, l’intégration est triviale et nous indique
que le champ de contraintes est linéaire avec la profondeur, et cela indépendamment de la
226 Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes

forme de la loi de comportement

τ (y) = ϱg sin θ(h − y), (6.1)

Σy (h) = σy − p = −ϱg cos θ(h − y). (6.2)

Question (c)
La loi de comportement est τ = µγ̇ que l’on égale à la distribution (6.1):
du ϱ
γ̇ = = g sin θ(h − y),
dy µ

soumis à u(0) = −u0 . L’intégration donne le profil parabolique


 
ϱ 1 2
u(y) = g sin θ hy − y + C
µ 2

avec la constante d’intégration telle que u(0) = −u0 , donc C = −u0 . Le profil est donc
 
ϱ 1 2
u(y) = g sin θ hy − y − u0 . (6.3)
µ 2

Une nouvelle intégration donne le débit par unité de largeur :


Z h    h
ϱ 1 2 1 3 gh3 sin θ
q= u(y)dy = g sin θ hy − y − u0 y = − hu0 ,
0 µ 2 6 0 3ν

avec ν = µ/ϱ.

Question (d)
La loi de comportement est τ = µ(I)σy que l’on égale à la distribution (6.1):

τ = µ(I)|σy | = ϱg sin θ(h − y),

soumis à u(0) = −u0 . On a pris p = 0 et donc σy est donné par (6.2). On a donc

µ(I) = tan θ.

Comme on utilise la loi empirique de Jop


µ2 − µ1
µ(I) = µ1 + ,
I0 /I + 1

on tire la relation entre I et θ :


tan θ − µ1
I = I0 .
µ2 − tan θ
Un écoulement permanent n’est possible que sur la plage de pentes : µ2 ≥ tan θ ≥ µ1 . En
utilisant la définition de I, on en déduit le taux de cisaillement :
I0 p tan θ − µ1
γ̇ = g cos θ(h − y) .
d µ2 − tan θ
Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes 227

L’intégration donne le profil en loi puissance 3/2


p 2I0 tan θ − µ1
u(y) = C − a g cos θ(h − y)3 avec a =
3d µ2 − tan θ
p
avec la constante d’intégration telle que u(0) = −u0 , donc C = −u0 + a g cos θh3 . Le
profil est donc  
p  y 3/2
u(y) = −u0 + a g cos θh 1 − 1 −
3 . (6.4)
h

La figure 6.12 compare les deux profils, qui ont des formes assez similaires (ce qui est
normal car l’un varie en (h − y)2 et l’autre en (h − y)3/2 ) en dépit de la différence de
rhéologie.

1.0

0.8

0.6
y

0.4

0.2

0.0
-0.4 -0.2 0.0 0.2 0.4
u(y)

Figure 6.12 : profil de vitesse pour un fluide newtonien (trait discontinu) – donné par
le profil (6.3) – et granulaire (trait continu) – donné par le profil (6.4) – ; les unités sont
arbitraires. Les paramètres ont été choisis en sorte que la vitesse au fond et celle à la surface
libre prennent les mêmes valeurs pour les deux rhéologies.

Correction du problème 3

Question (a)
Il y a adhérence du fluide aux parois donc u = 0 et v = 0 en y = 0, tandis qu’en y = h,
u = dx/dt = Aω cos(ωt) et v = 0.
228 Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes

Question (b)
Le fluide est mu par la plaque supérieure. On s’attend à avoir une pression hydrosta-
tique, pas de vitesse verticale, et une vitesse horizontale qui ne dépend que de la profondeur
y. Donc u(y,t) et p(y) sont les variables qui nous intéressent.

Question (c)
L’équation originale à résoudre est

   
∂v ∂v ∂v ∂p ∂2v ∂2v
ϱ +u +v =− − ϱg + µ + ,
∂t ∂x ∂y ∂y ∂x2 ∂y 2
Compte tenu des symétries, on obtient directement

1 ∂p
0=− −g
ϱ ∂y

Cela confirme que la distribution de pression est hydrostatique.

Question (d)
L’équation originale à résoudre est
   
∂u ∂u ∂u ∂p ∂2u ∂2u
ϱ +u +v =− +µ + 2 ,
∂t ∂x ∂y ∂x ∂x2 ∂y

Après simplification, on obtient


∂u ∂2u
= ν 2.
∂t ∂y

Question (e)
Dans la limite h → ∞, l’effet de la paroi immobile sur l’écoulement devient négligeable.
On recherche alors une solution périodique de la forme

u(y, t) = f (y) cos(ωt + ϕ) = R(f (y)eıωt ),

avec f une fonction complexe. Pour simplifier la notation, on a fait un changement de


variable : l’ordonnée y pointe désormais vers le bas et la position de la plaque mobile est
en y = 0.
On a donc
∂u ∂2u
= ν 2 ⇒ ıω = νf ′′ .
∂t ∂y
La solution générale est de la forme
r
−(1+ı)ky (1+ı)ky ω
f (y) = ae + be où k = ,

Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes 229

et a et b sont deux constantes d’intégration. Les conditions aux limites imposent b = 0


et a = Aω. La composante horizontale de la vitesse est donc

u = ωAe−ky cos(ωt − ky)

tandis que v = 0.
CHAPITRE 7
Écoulements en charge

Rappel du cours

Perte de charge régulière


L’équation de perte de charge va s’écrire dans une conduite s’écrite :

L ū2
∆H = H1 − H2 = f ,
Dh 2g
où H2 est la charge à la sortie de la conduite, H1 celle à l’entrée de la conduite, L la longueur
de la conduite, Dh son diamètre hydraulique, ū la vitesse débitante, f le coefficient de
frottement (Darcy-Weisbach) qui est une fonction du nombre de Reynolds de l’écoulement

Re = Dh ū/ν.

Le diamètre hydraulique vaut le diamètre pour une conduite circulaire, et Dh = 4 ×


section/périmètre pour une section quelconque.

Coefficient de Darcy-Weisbach
Le coefficient de Darcy-Weisbach f dépend :
– uniquement du nombre de Reynolds Re si la conduite est lisse (ou hydrauliquement
lisse) ;
– uniquement de la rugosité relative ks /R ou ks /b si la conduite est rugueuse (ou
hydrauliquement rugueuse) ;
– à la fois de Re et ks dans le régime de transition lisse/rugueux.
La séparation entre régime lisse et rugueux se fait à l’aide du nombre sans dimension
ks+ = ks u∗ /ν. Pour les conduites circulaires industrielles, la classification des régimes est
la suivante :
– si ks+ < 5, le régime est lisse ;
– si ks+ > 70, il est (pleinement) rugueux. La viscosité n’est alors plus importante, ce
qui explique que f devienne indépendant du nombre de Reynolds ;
– lorsque 5 ≤ ks+ ≤ 70 on parle de régime rugueux transitionnel.

231
232 Chapitre 7 Écoulements en charge

Il existe trois stratégies classiques pour calculer f :


– on utilise une formule de type Nikuradse en supposant que le régime est turbulent
lisse ou turbulent rugueux, puis on vérifie l’hypothèse de départ ;
– on utilise une formule de type Colebrook, qui est valable pour une large gamme
d’écoulements (lisses et rugueux) ;
– on se sert de l’abaque de Moody (voir figure 7.5 dans les notes de cours).
Méthode 1 : formulation de Nikuradse
Les formules de Nikuradse des équations implicites en Cf = f /4, qui dépendent du
régime turbulent (lisse ou rugueux) et de la géométrie de la conduite :

rectangulaire
 q  circulaire
 q 
1 1
lisse p = 2,5 ln Re Cf /2 − 0,25 p = 2,5 ln Re Cf /2 + 0,31
Cf /2 Cf /2
1 b 1 R
rugueux p = 2,5 ln + 6,04 p = 2,5 ln + 4,87
Cf /2 k s Cf /2 k s

Méthode 2 : formulation de Colebrook


Pour les conduites circulaires, on peut utiliser la formule de Colebrook (1939) valable
quelle que soit la rugosité dès lors que Re > 2300 :
!
1 ks 0,887
p = −2,56 ln 0,27 + p ,
Cf /2 2R Re Cf /2

ou encore  
1 ks 2,51
√ = −0,91 ln 0,27 +√ .
f 2R f Re
Cette formule a l’avantage de donner un résultat relativement précis sans se soucier de
la nature du régime turbulent (lisse/rugueux), mais la précision peut être faible pour le
régime transitionnel 5 < ks+ < 70.

Pertes de charge singulières


Les pertes de charge singulières traduisent les pertes d’énergie au niveau d’un chan-
gement rapide dans une conduite (changement de section, arrivée dans un réservoir, etc.).
Une singularité induit à la fois une dissipation locale d’énergie, mais également une modi-
fication de l’écoulement à l’amont et à l’aval de la singularité (modification des lignes de
courant). Les résultats suivant ne sont pertinents que pour des singularités suivies et/ou
précédées de canalisations suffisamment longues (40–50 diamètres de conduite) ou bien
d’un réservoir de grandes dimensions.
Les pertes de charge singulières sont introduites sous la forme :

ū2
∆Hs = ζ [m],
2g
avec ζ le coefficient de perte de charge singulière. Le problème est de savoir dans quelle
section il faut prendre la vitesse débitante. On se souviendra qu’une perte de charge est
une perte d’énergie.
Chapitre 7 Écoulements en charge 233

Les notes de cours (voir § 7.5) fournissent quelques valeurs typiques du coefficient de
perte de charge singulière ζ.

Problème 1
Les châteaux d’eau sont des réservoirs d’eau qui servent à stocker l’eau, à la distribuer
sous pression dans un réseau gravitaire, et à équilibrer les variations de demandes et d’ap-
provisionnement en eau. La figure 7.1 montre un château d’eau, situé sur le plateau au
nord de Lausanne, d’une hauteur de 40 m.

Figure 7.1 : château d’eau de Goumoens-la-Ville (VD). Source : Wikimedia.

On étudie un réseau gravitaire simplifié alimenté par un château d’eau (réservoir) qui
alimente un village (point C) et qui est relié au réseau principal d’adduction d’eau (point
A).
Les caractéristiques du réseau sont les suivantes :
– rayon du château d’eau R = 20 m ;
– hauteur d’eau dans le réservoir h = 20 m ;
– cotes zf = 50 m, ze = 30 m, zd = zb = za = 0 m, et zc = 10 m ;
– caractéristiques des conduites par tronçon
tronçon ED DB BA BC
diamètre d [cm] 50 50 30 20
longueur L [m] 100 500 200 100
234 Chapitre 7 Écoulements en charge

Figure 7.2 : schéma de fonctionnement du réseau gravitaire étudié.

Les coefficients de perte de charge singulière sont les suivants :


– rétrécissement brutal d’une section de diamètre d1 à une section de diamètre d2 :
 2
ū22 1
∆Hs = ζ avec ζ = 1 − ,
2g 0,59 + 0,41β 6
avec β = d2 /d1 < 1 ;
– élargissement brutal d’une section de diamètre d1 à une section de diamètre d2 :
ū21 2
∆Hs = ζ avec ζ = 1 − β −2
2g
avec β = d2 /d1 > 1 ;
– coude en D (avec un angle θ = π/2) : ζ = sin2 (θ/2) + 2 sin4 (θ/2) = 1
– entrée dans un réservoir depuis une conduite : ζ = 1 (quelles que soient les sec-
tions) ;
– entrée depuis un réservoir (de section S1 ) dans une conduite (de section S2 ) : ζ =
0,57 ;
– embranchement d’une section S1 vers des conduites de section S2 et S3 :
ū21
∆Hs = ζ avec ζ = 1,3
2g
Chapitre 7 Écoulements en charge 235

(quelles que soient les sections et les vitesses à travers ses sections) ;
– sortie ou entrée des conduites en C et A : on prendra ζ = 0.
On utilisera la formule de Darcy-Weisbach pour la perte de charge régulière pour une
conduite de longueur L et diamètre D :

L ū2
∆H = f ,
D 2g
avec un coefficient de frottement f = 0,005.

(a) [0,50] Dans un premier temps, on néglige les pertes de charge dans le réseau. Écrire la
conservation de la charge entre E (ou bien F) et A, puis entre E (ou F) et C, en l’absence
de pertes de charge. Que valent les débits à la sortie en A et en C ? (On supposera que ces
deux sorties sont à une pression égale à la pression atmosphérique).
(b) [0,50] Que vaut la vitesse en D si la sortie en C est fermée (la sortie en A restant ouverte) et
toujours dans l’hypothèse où les pertes de charge sont négligeables ? Quelle est la pression
qui s’exerce au point D du coude ?
(c) [0,50] Calculer la vitesse en D et la pression si maintenant les deux sorties sont ouvertes.
(d) [0,75] Refaire le calcul du débit en A en prenant en compte les pertes de charge entre E et
A, et en supposant que la sortie en C est fermée.
(e) [0,75] On considère maintenant qu’une pompe placée en A permet le remplissage du ré-
servoir du château d’eau. On considère que la sortie C est fermée. Montrer que la perte de
charge de l’écoulement de A vers E peut s’écrire sous forme compacte :

u2E
∆HA→E = Γ
2g

avec Γ une constante à déterminer et uE la vitesse dans la conduite DE. Écrire la conserva-
tion de la charge entre A et E en tenant compte des pertes de charge, de la charge fournie
par la pompe, et du rapport de diamètre β = dBA /dEB ; à cet effet, on continuera de
supposer que (i) le débit est constant entre A et E, (ii) la pression en A est la pression at-
mosphérique, (iii) la hauteur h dans le réservoir reste constante. La courbe caractéristique
de la pompe est de la forme :
Hp = γ − αQ2 ,
avec γ = 100 m la charge à vide et α = 0,5 s2 ·m−5 . Montrer qu’on peut écrire cette
caractéristique sous la forme
u2
Hp = γ − δ E
2g
et calculer δ. En déduire la vitesse uE en E en fonction de zf , γ, Γ et β. Déterminer le débit
refoulé par la pompe vers le réservoir.
236 Chapitre 7 Écoulements en charge

Correction du problème 1

Question (a)
Si on néglige les pertes de charges et qu’on considère une ligne de courant entre A et
F, qu’on suppose l’écoulement permanent avec une vitesse en E nulle (comme d ≪ 2R on
peut appliquer la formule de Torricelli), alors on déduit
u2A p
+ zA = zf ⇒ uA = 2gzf = 31,3 m/s
2g
avec zf = 50 m (la question se pose s’il faut définir l’altitude de A comme za = 0 ou
bien comme le milieu de la conduite za = 15 cm, mais une simple application numérique
montre que cela ne change le résultat que de quelques pourcent). Le débit sortant en A est :
d2BA p
QA = π 2gzf = 2,2 m3 /s.
4
On fait de même pour le point C
q
uC = 2g(zf − zc ) = 28,0 m/s.

Le débit sortant en A est :


d2BC q
QC = π 2g(zf − zc ) = 0,88 m3 /s.
4

Question (b)
On considère tout d’abord que la sortie C est fermée. En l’absence de pertes de charge,
l’équation de Bernoulli entre F et D s’écrit
u2D pD
z f + 0 + 0 = zd + + ,
2g ϱg
car la vitesse et la pression en F sont nulles, et on a posé zd = 0. La conservation du débit
implique que
π 2 π
d uD = d2BA uA ⇒ uD = β 2 uA
4 ED 4
où β = dBA /dEB = 3/5.
On déduit p
uD = β 2 2gzf = 11,3 m/s
et
1 1
pD = ϱgzf − ϱu2D = ϱgzf − ϱβ 4 2gzf = ϱgzf (1 − β 4 ) = 427 kPa.
2 2

Question (c)
On considère maintenant que les sorties A et C sont ouvertes. L’équation de Bernoulli
entre F et D s’écrit
u2 pD
zf = D + ,
2g ϱg
Chapitre 7 Écoulements en charge 237

or la conservation du débit implique que le débit dans ED vaut la somme des débits dans
BA et BC
π 2 π
dED uD = d2BA uA + πd2BC uC ⇒ uD = βa2 uA + βc2 uC
4 4
où βa = dBA /dEB = 3/5 et βc = dBC /dEB = 2/5.
On déduit q
p
uD = βa2 2gzf + βc2 2g(zf − zc ) = 15,8 m/s
et
1
pD = ϱgzf − ϱu2D = 366 kPa.
2

Question (d)
On recommence le calcul en prenant en compte les pertes de charge en E et A :
– Pertes de charge régulières le long des conduites

LEB u2E LBA u2A


∆Hr = f +f ,
dEB 2g dBA 2g

avec LEB = LED +LDB = 600 m la longueur totale de la conduite entre les points
E et B, et dEB = 0,5 m son diamètre. On peut écrire cette équation sous une forme
ne faisant intervenir qu’une seule vitesse, par exemple uE (le choix est arbitraire) :
 
LEB LBA u2E
∆Hr = f + β −4 ,
dEB dBA 2g

où β = dBA /dEB = 3/5 et l’on s’est servi de la conservation du débit :


π 2 π
dDB uE = d2BA uA ⇒ uA = β −2 uE
4 4

– Pertes de charge singulières :


– en E (entrée dans une conduite depuis un réservoir) :

u2E
∆HE = ζe avec ζe = 0,57
2g

– en D (coude) :
u2E
∆HD = ζd avec ζd = 1
2g
– en B (embranchement) :

u2E
∆HB,1 = ζb,1 avec ζb,1 = 1,3
2g

– en B (contraction) :

u2A u2
∆HB,2 = ζb,2 = ζb,2 β −4 E avec ζb,2 = (1−1/(0,59+0,41β 6 ))2 = 0,41.
2g 2g
238 Chapitre 7 Écoulements en charge

La charge à la sortie A est

u2A u2 u2
HA = + za + pa = A + 0 + 0 = β −4 E ,
2g 2g 2g

et celle en E (du côté du réservoir, donc juste au-dessus de l’entrée de la conduite, ce qui
implique uE = 0 ; pour éviter toute confusion, il peut être préférable de prendre la ligne
de courant AF)
u2
HE = E + zE + pE = 0 + ze + h.
2g

La conservation de la charge entre les points E et A doit prendre en compte les pertes
de charge singulière et régulière :
2   2
−4 uE LEB −4 LBA −4 uE
β + f +β f + ζe + ζd + ζb,1 + β ζb,2 = ze + h. (7.1)
2g dEB dBA 2g

Comme ze + h = zf , on trouve facilement


s
2gzf
uE = = 4,64 m/s,
β −4 + f LdEB
EB
+ β −4 f LdBA
BA
+ ζe + ζd + ζb,1 + β −4 ζb,2

ou encore
uA = β −2 uE = 12,9 m/s.
Le débit sortant vaut
d2BA
QA = π uA = 912 L/s.
4

Question (e)
La relation de perte charge entre A et E est identique à la perte de charge utilisée dans
l’équation (7.1)
  2
LEB −4 LBA −4 uE
∆HA→E = f +β f + ζe + ζd + ζb,1 + β ζb,2 , (7.2)
dEB dBA 2g

que l’on peut écrire sous forme compacte :

u2E LEB LBA


∆HA→E = Γ avec Γ = f + β −4 f + ζe + ζd + ζb,1 + β −4 ζb,2 .
2g dEB dBA

On prendra garde que l’écoulement se fait maintenant de A vers E, donc les pertes de
charge singulières en E et B sont différentes :
– en E (entrée depuis une conduite dans un réservoir) :

u2E
∆HE = ζe avec ζe = 1
2g

– en D (coude) :
u2E
∆HD = ζd avec ζd = 1
2g
Chapitre 7 Écoulements en charge 239

– en B (embranchement) :

u2E
∆HB,1 = ζb,1 avec ζb,1 = 1,3
2g

– en B (expansion) :

u2A u2
∆HB,2 = ζb,2 = ζb,2 β −4 E avec ζb,2 = (1 − β 2 )2 = 0,41.
2g 2g

On trouve donc que


Γ = 38,2.

La pompe a une charge

u2E π2
Hp = γ − αQ2 = γ − δ 4
avec δ = α gDED = 0,38. (7.3)
2g 8
En introduisant les deux équations (7.2) et (7.3) dans l’équation de Bernoulli considérée
entre les points E et A, on a

HE + ∆HA→E = Hp + HA , (7.4)

avec
u2E u2 u2
HE = + h + ze et HA = A = β −4 E
2g 2g 2g
Quand on substitue dans l’équation (7.4) et comme ze + h = zf , on a

u2E u2 u2
(1 − β −4 ) + zf + Γ E = γ − δ E ,
2g 2g 2g
soit encore
u2E 
1 − β −4 + δ + Γ = γ − zf ,
2g
et de là on déduit la vitesse
s
2g(γ − zf )
uE = = 5,55 m/s
1 − β −4 + δ + Γ

Le débit de pompage est


d2ED
Q=π uE = 1,09 m3 /s.
4
Bibliographie

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reconstruction of the 1818 Giétro glacial lake outburst flood. Water Resources Research
55, 8840–8863.
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glaciaire du Giétro. Annales valaisannes pp. 89–106.
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TayloR, G. 1950 The formation of a blast wave by a very intense explosion. - II. The atomic
explosion of 1945. Proceedings of the Royal Society of London series A 201, 175–186.
This, H. 1993 Les secrets de la casserole. Paris: Belin.

241
Index

Aar, 136 débit, 126


adhérence, 65 décomposition
angle de Reynolds, 204
de contact, 3 dérivée
artère, 216 convective, 63
locale, 63
barrage, 118 matérielle, 63
Maigrauge, 71 déversoir, 9, 11, 16, 111
poids, 40 dôme, 39
bombe, 11
buse, 75, 112 écoulement
canal, 112–114, 210 Couette cylindrique, 2, 207
cascade, 139 Couette plan, 1
charge en charge, 21, 134
spécifique, 112, 127 granulaire, 210
charge hydraulique, 109 Poiseuille cylindrique, 8
chute, 139 Poiseuille plan, 204, 212
coefficient effet
de Chézy, 109 Magnus, 77
de Darcy-Weisbach, 212, 231 énergie
de débit, 111 spécifique, 109
de traînée, 10, 14, 19 équation
condition de Bresse, 96, 127
aux limites, 65, 111 de conjugaison, 111
d’équilibre, 109 de continuité, 64
constante de fermeture, 204
de von Kármán, 204 de Jäggi, 124
contraction, 13, 67 de la chaleur, 22
contrainte de la quantité de mouvement, 64
pariétale, 109 de Navier-Stokes, 203
coude, 66, 69 de Reynolds, 204
courbe du mouvement, 203
de remous, 96, 115, 118, 122, 124, 127 du ressaut, 111
cylindre, 43 moyennée, 204
équations
diagramme d’Euler, 65, 71
de Moody, 13 de Navier-Stokes, 65
diamètre explosion, 11
hydraulique, 231
digue, 12, 40 fluide
Doubs, 139 newtonien, 214

243
244 Index

fonction Newton-Raphson, 151


potentiel, 73
force nombre
buse, 75 de Froude, 7, 12, 110, 114
canal, 76 de Reynolds, 7, 207, 231
coude, 66, 69, 78
Parshall, 120
d’Archimède, 37, 39, 207
perte
jet, 66
de charge, 231
traînée, 23
de charge singulière, 232
vanne, 71
pertes de charge, 21
formule
pompe, 66
de Colebrook, 232
pression, 40, 41, 64
de Nikuradse, 232
aspiration, 37
Giétro, 16 atmosphérique, 38
grotte, 134 principe
d’Archimède, 37
hauteur de Terzaghi, 210
critique, 112, 113, 115, 139 problème
normale, 110, 127 de Stokes, 213
houle, 12 périmètre
mouillé, 109
iceberg, 39
insecte, 3 rayon
hydraulique, 109
jet, 127 remontée
force, 66, 78 capillaire, 4
hauteur, 66 ressaut, 111, 115
rhéologie, 2
lac, 16, 118, 124 régime
linéarisation, 73 d’écoulement, 111
loi subcritique, 111, 120
µ(I), 210 supercritique, 111, 120
de Chézy, 109, 118 supercritrique, 113
de Darcy-Weisbach, 231
de Jurin, 4 sang, 2, 9, 205
de Keulegan, 109, 123 saut, 139
de Laplace, 1 section
de Manning-Strickler, 109, 110, 112, mouillée, 109
113, 123, 124 seuil, 16, 111
de Meyer-Peter, 109 dénoyé, 111, 120, 124
de Newton, 1, 203 latéral, 136
de Pascal, 37 noyé, 111
siphon, 68–70
manomètre, 67 soufflerie, 10, 70
modèle sous-pression, 40
de longueur de mélange, 204, 212 surface
réduit, 12, 73 libre, 65
méthode sédimentation, 10, 207
de Newton, 173
de Rayleigh, 7, 11 tenseur
Index 245

des contraintes, 64, 203


des extra-contraintes, 203
tension
de surface, 1, 3, 73
théorème
de Bernoulli, 65–67, 71, 75
de Reynolds, 64
de Vaschy-Buckingham, 7, 11, 13, 18,
19, 21–23
torpille, 66
torrent, 126
train, 23

vague, 73
vanne
circulaire, 44
de fond, 41
radiale, 41
secteur, 71
vent, 23
vidange, 16, 68, 69, 206
viscosimètre, 207
viscosité, 2
cinématique, 8, 10
dynamique, 8, 10
volume
arbitraire, 63
de contrôle, 63, 127
matériel, 63

évacuateur de crue, 118

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