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Cours

Introduction à l’étude du Droit


- Le droit objectif
- Les droits subjectifs

Semestre 3
Sciences économiques et gestion

Dr. Khalid BOUKAICH


Enseignant chercheur à la Faculté de Droit de Tanger
Email: k.boukaich@uae.ac.ma

08/12/2020
Objectifs du cours
 Etudier les différents aspects de la règle de droit;
 Distinguer la règle de droit des autres règles de la vie sociale;
 D’analyser les buts de la règle de droit;
 Identifier les branches du droit applicables à une situation

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donnée;
 Identifier et distinguer les différentes sources du droit;
 Schématiser les étapes du processus de l’élaboration d’une loi
ordinaire;
 Identifier les contrôles de constitutionnalité d’une loi.
 De dévoiler les caractères essentiels de la règle de droit ;
 D’étudier quelques éléments fondamentaux de l’organisation
judiciaire marocain.

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PLAN DE LA MATIERE

Introduction : Qu'est-ce que le droit ?


Partie I : Le droit objectif
L'identification de la règle de droit

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Les divisions du droit : droit public, droit privé, droit
pénal
Les sources
L'application, l'interprétation et l’abrogation de la loi
Partie II : Les droits subjectifs
Les personnes et les choses
Le patrimoine, les droits patrimoniaux et les droits
expatrimoniaux
3
Les faits et les actes juridiques
L’organisation judiciaire
Les divisions du droit

DROIT

Dr. Khalid BOUKAICH


DROITS
DROIT OBJECTIF
SUBJECTIFS

4
LE DROIT OBJECTIF ET LES
DROITS SUBJECTIFS
Le Droit (ou l’analyse des règles de droit)
Définition : ensemble des règles de conduite qui, dans la
société, gouvernent les relations des hommes entre eux et

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s'imposent à eux, au besoin, par le moyen de la contrainte
étatique. C'est le droit objectif, appelé aussi droit positif.
Il s'articule autour de la notion de règle de droit.

Il est en général suivi d'un qualificatif qui précise son objet.


Ainsi, pour le droit marocain : ensemble des règles juridiques
en vigueur au Maroc; ou bien le droit civil : ensemble des
règles juridiques qui gouvernent les intérêts privés ; ou encore
le droit de la famille : ensemble des règles juridiques 5
applicables au sein de la famille.
Les droits
Définition : prérogatives que le droit objectif reconnaît à
un individu, et dont il peut se prévaloir dans ses rapports
avec les autres hommes, sous la protection de l'autorité
publique.

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Ainsi, le droit de propriété, qui confère à son titulaire un certain
nombre de prérogatives, est un droit subjectif.
Il en va de même du droit de créance. Ce droit subjectif permet à
son titulaire-le créancier- de traduire le débiteur devant le tribunal
compétent pour obtenir remboursement de la dette.
Le titulaire du droit est appelé le sujet de droit, d'où
l’expression de droits subjectifs ou droits individuels pour
désigner ces prérogatives individuelles. 6
Les systèmes juridiques

Il existe 2 principaux modèles/systèmes qui

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correspondent aux deux formes possibles de la règle
de droit : l’oral ou l’écrit. Un système fondé
essentiellement sur l’oral (Common Law) Un
système fondé sur l’écrit (Romano-germanique
qui a donné lieu à la codification.)

7
LES FINALITÉS DE LA RÈGLE DE DROIT

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8
Première partie
Du droit : le Droit objectif

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Chapitre 1: L'identification de la règle de droit
Section 1 - Le critère de la règle de droit
L'homme qui vit en société voit son comportement soumis à de
nombreuses règles : juridiques, morales, religieuses, de bienséance...
Il est possible d'opposer la règle de droit, par la définition de ses

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caractères {§ 1), aux autres règles de conduite {§ 2).

§ 1 - Les caractères de la règle de droit

I- La règle de droit est abstraite


Signification : c'est une règle objective, qui ne s'applique pas à
des individus nommément désignés.
Elle vise une catégorie ouverte de personnes (les propriétaires,
les commerçants, les enfants...), abstraction faite de la
personnalité de ceux auxquels elle s'applique en fait. 10
A- La règle de droit est impersonnelle

Elle n'est pas édictée pour un cas particulier, elle est commune à
tous.
Une règle de droit peut ne concerner qu’une seule personne.
C’est par exemple le cas des articles de la Constitution qui fixent

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les pouvoirs du chef de gouvernement : il n’y a qu’un chef de
gouvernement à un instant donné, mais la règle ne concerne pas
un individu particulier, elle concerne, de façon abstraite, la
fonction de chef de gouvernement .
La règle étant impersonnelle, elle n'est pas faite en faveur d'une
personne particulière ou au préjudice d'une autre, ce qui
constitue une garantie contre l'arbitraire.
La règle de droit est impersonnelle, elle
s'adresse à un ensemble général dans lequel 11
nul n'est personnellement nommé.
B - La règle de droit est générale

Son application est générale dans l'espace, donc la règle de droit


s’applique de la même manière sur tout le territoire marocain.
Elle a vocation à s’appliquer à toute personne appartenant à la
catégorie définie à l'avance (salariés, locataires, etc.).

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Elle assure l'égalité de tous.
La généralité de la règle de droit se trouve parfois atténuée, dans
la mesure où elle concerne une situation plus ou moins
étroitement définie.
les dispositions de l’art. 90 de la constitution de 2011, ne
concernent qu’une seule personne le Chef du gouvernement,
cependant, elles demeurent des règles générales, abstraites et
impersonnelles.

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On assiste également à la régression de la généralité de la règle
de droit, lorsqu’elle ne s’applique qu’à une catégorie limitée de
personnes déterminées par leurs activités.
Exemple :
-les règles du droit commercial pour les commerçants ;
-celles du droit du travail pour les salariés ;

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-il en est de même pour les règles relatives au statut des
avocats, des médecins, des architectes, des militaires, etc.

C - La règle de droit est permanente

Elle s’applique automatiquement dès que les formalités


nécessaires à son existence sont accomplies et elle continuera
à s’appliquer tant qu’elle n’aura pas été abrogée, c’est-à-dire
volontairement et clairement supprimée.
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II. La règle de droit est nécessaire

Signification : ['homme vit en société, ce qui entraîne


l'existence de rapports mutuels dits « rapports sociaux ». Le
sens de la civilisation (« progrès ») est de ne pas laisser ces

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rapports sociaux soumis au règne de la force.
La vie en société doit être soumise à des règles permettant
d'assurer la sécurité et la justice.
Le droit est l'adaptation humaine de l'idée de justice, en vue
d'instaurer un ordre social.
Les règles de droit sont donc indispensables dans la vie
sociale.

14
III. La règle de droit est d’origine étatique

Elle est prise par une autorité publique. Ce critère permet


souvent de la distinguer des règles morales ou religieuses. La
règle morale est en effet intérieure à l’individu et n’est fixée que
par la conscience de chacun. La règle religieuse est édictée par des

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autorités religieuses qui représentent des intérêts privés.
Ce critère n’est cependant pas suffisamment discriminant pour
savoir si une règle peut être qualifiée de règle de droit. Il est en
effet possible de rencontrer des organismes privés auxquels l’État
a conféré la possibilité d’édicter des règles intégrées dans l’ordre
juridique. Ce peut, par exemple, être le cas d’ordres professionnels
(ordre des médecins par exemple) qui fixent une réglementation
applicable à leurs membres. Cette réglementation d’origine privée
peut être considérée comme une règle de droit parce que l’ordre
professionnel a, en quelque sorte, agi sur délégation de l’État.
15
IV. La règle de droit est coercitive
Signification : c'est une règle de conduite à l'observation de laquelle la
société peut nous contraindre : manifestation d'une contrainte sociale.
D'où l'existence de sanctions.

A - Coercition étatique

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Le respect de la règle de droit est sanctionné par l'État
L'application de la règle de droit peut être imposée par l'exécution
forcée.
Mais seul le recours à la force publique est admis. La vengeance
privée, source d'arbitraire et d'anarchie, est interdite.
C'est le critère essentiel de la règle de droit , elle est obligatoire et
sanctionnée par l'État.
Il répond à la finalité de la règle de droit : organiser la société, en
imposant des comportements, dans le sens de la justice.
Cette coercition résulte en général d'une décision de justice.
Elle est rendue à l'issue d'un procès par un juge, « tiers impartial16et
désintéressé » (A. Kojève).
La typologie des règles de droit

Section III : La règle de droit est obligatoire


Le caractère obligatoire est lié à la règle de droit dès sa
naissance.

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Le degré de leur obligation donne lieu à deux catégories de
règles :
 les règles impératives, prohibitives ou d’ordre public ; et
 les règles supplétives, facultatives ou interprétatives.
§ 1 – Les règles impératives ou d’ordre public
Les règles impératives ou d’ordre public s’imposent
sans que les parties ne puissent y déroger par des
accords particuliers.
Tel est le cas de la plupart des dispositions relevant du17
droit public et du droit pénal.
§2 – les règles supplétives ou interprétatives

Les règles supplétive, « suscitent une conduite particulière, mais


les parties peuvent parfaitement y déroger, choisir par contrat
d’autres règles qui leur conviennent davantage que les règles
légales ».

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Ces règles sont nombreuses dans le cadre du droit des
contrats.
Elles ne s’imposent qu’à défaut de volonté, expresse ou tacite,
contraire des particuliers. (Exp. article 502 du DOC ).

18
Section III : la sanction étatique de la règle de droit

La contrainte institutionnelle permet à l’autorité publique de


sanctionner le non respect de la règle de droit.
§ 1- la notion de sanction
En principe, la règle de droit est assortie d’une sanction, au cas où

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elle serait transgressée. La sanction prévue permet d’en garantir le
respect.

Une sanction n'est donc pas nécessairement une


punition mais il s'agit ici de prévoir un moyen destiné à
assurer l’exécution effective des droits et des devoirs.

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La variété des sanctions
Les sanctions rendues par le juge, peuvent être soit civiles soit
pénales.

L'origine de la sanction

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Seules les règles de droit civils sont sanctionnées par
l'autorité publique.

Une règle de droit pénal lorsqu'elle est violée, y résulte


une sanction prévue par autorité publique et seule le
juge pourra prononcer ces sanctions qui seront
exécutées sous le contrôle de l'autorité judiciaire.

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A) les sanctions civiles

Les sanctions civiles sont réparties en deux catégories : celles qui


sont destinées à assurer la réparation et celles engendrant une
contrainte.

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1- la réparation
Les sanctions donnant lieu à réparation sont de deux types :
la nullité des actes juridiques viciés ; et
 les dommages et intérêts.
2- la contrainte
Il existe deux types de contrainte :
la contrainte directe, et
la contrainte indirecte.

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Nullité

Un contrat de vente est conclu en violation de la règle de


droit - par exemple, le prix stipulé est lésionnaire - le juge
peut annuler le contrat, c’est-à-dire le faire disparaître pour

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le passé et pour l'avenir. Ce qui aura pour conséquence que
le vendeur devra restituer le prix reçu et l'acheteur la chose
remise.

Dommages et intérêts
Celui qui a causé, par sa faute, un dommage à une personne devra
réparer en lui versant des dommages et intérêts, c'est-à-dire une
somme d'argent égale à la valeur du dommage : par exemple,
réparation du dommage moral à la suite d'une violation de la vie
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privée.
2. Les sanctions civiles produisant une contrainte

Il faut distinguer que la contrainte provoquée est directe ou


indirecte.
a. certaines sanctions civiles exercent une contrainte directe

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sur la personne elle-même. Ainsi, la personne qui occupe un
local sans pouvoir justifier d’un contrat, écrit ou verbal, de
location risque de faire l’objet d’une mesure d’expulsion.
b. D’autres sanctions civiles produisent seulement une
contrainte indirecte. Dans cette hypothèse, la sanction
s’exerce, non contre la personne elle-même, mais contre ses
biens. Si un débiteur refuse de payer ses dettes, il sera possible, à
la suite d’un jugement de condamnation, de procéder à la saisie
de ses biens.
Il s’agit d’une vente forcée aux enchères publiques, en vue de
23
désintéresser les créanciers avec le produit de la vente.
B- les sanctions pénales

Définition:
Sanction : définie comme une punition, sous cet angle on
comprend que le droit pénal édite des sanctions (peines)

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destinées à punir les individus n'ayant pas respecté ces
prescriptions.
Ces peines sanctionnent les actes de délinquance et doivent en
principe être proportionnées à la gravité de l’infraction.

A cet effet, le code pénal regroupe les infractions en trois


catégories : les crimes, les délits et les contraventions.
(Art. 111 du CP).
24
Proportionnalité de la sanction
1 – les crimes

Les peines criminelles principales sont selon l’article 16

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du code pénal : la peine de mort (capitale) ; la réclusion
perpétuelle ; la réclusion à temps pour une durée de 5 à
30 ans ; la résidence forcée ; la dégradation civique.

25
2- les délits

Ce sont des infractions de gravité moyenne. Leur sanction est


précisée par l’article 17 du code pénal, en ces termes : « les
peines délictuelles principales sont :
l’emprisonnement ;

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l’amende de plus de 1200 dirhams. »
(La durée de la peine d’emprisonnement est d’un mois au
moins et cinq années au plus, sauf le cas de récidive ou autres
où la loi détermine d’autres limites).
A cet égard, le Code pénal distingue entre deux types de peines
délictuelles :
les délits correctionnels, et
 les délits de police.

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a- Les délits correctionnels

Comme le précise l’article 111 al. 2 du CP, est considérée délit


correctionnel : « toute infraction que la loi punit d’une peine
d’emprisonnement dont elle fixe le maximum à plus de deux
ans… ». C’est le cas des articles 401, 505, et 520 du Code pénal.

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b- Les délits de police
Moins grave que le délit correctionnel, le délit de police est comme
le précise l’article 111 alinéa 3 du C.P. toute : « infraction que la loi
punit d’une peine d’emprisonnement dont elle fixe le maximum à
deux ans, ou moins de deux, ou d’une amende de plus de 1200
dirhams ». Exp. articles 386 et 400 du C.P.

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3- Les contraventions
Selon l’article 18 du C.P. : « les peines contraventionnelles
principales sont :
la détention de moins d’un mois ;

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l’amende de 30 à 1200 dirhams.

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C. Les Sanctions disciplinaires

Définition : Ce Sont des sanctions qui n’ont ni un


caractère civil n’est un caractère pénal, elles ont

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un caractère disciplinaire, c’est le type des
sanctions applicable par un responsable à
l’encontre de son subordonné (fonctionnaire ou
salarié au niveau d’une administration publique ou
d’une Entreprise privée) à l’occasion d’une faute
professionnelle ou disciplinaire.

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Exemples : - Le non respect des ordres de
l’employeur.
- mauvaise exécution des tâches.
- Les Retards injustifiés.
Sanctions : les sanctions applicables dans ce cas

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peuvent prendre plusieurs formes :
- 1° l'avertissement ;
2° le blâme ;
3° un deuxième blâme ou la mise à pied pour une
durée n'excédant pas huit jours ;
4° un troisième blâme ou le transfert à un autre
service ou, le cas échéant, à un autre établissement, le
lieu de résidence du salarié étant pris en
30
considération.
Tableau des principales sanctions disciplinaires
et de leur procédure
Approche graduelle avec respect de la hiérarchie des sanctions
quelque soit le degré de la faute :

Sanctions Convocation à Délai entre Notification


disciplinaires l’audition l’audition et écrite motivée

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notification de
sanction
Avertissement non Pas de PV d’écoute oui
blâme non Pas de PV d’écoute oui
Deuxième blâme oui oui oui
ou mise à pied
disciplinaire
Troisième blâme oui oui oui
ou mutation
disciplinaire
31
Licenciement oui
§ 2 - Les caractères des autres règles de conduite

De nombreuses règles de conduite dictent un


comportement aux hommes vivant en société.
- Les règles de bienséance

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Définition : usages auxquels il est habituel de se conformer :
règle de courtoisie (salutations) ;
règle de politesse (vœux du l’Aid) ;
règles de jeux (judo, échecs...).
Comme les règles de droit, elles gouvernent la vie sociale et
sont sanctionnées : pression du groupe, réprobation, exclusion...
A l'inverse des règles de droit, leur respect n'est pas assuré au
moyen de la contrainte étatique : action en justice exclue.

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- Les règles de morale

Définition : normes établissant une opposition entre le bien et le


mal.
A - Analogies avec les règles de droit
Les règles de morale posent un ensemble de préceptes destinés à

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régler l'activité humaine.
De nombreuses règles de droit sont empruntées à la morale :
règles fondées sur l’honnêteté, le civisme, le respect de la dignité
de la personne...
Différences avec les règles de droit
Différences de finalité
La morale a pour but le perfectionnement intérieur de l'homme ;
elle tend à la perfection individuelle.
Le droit a pour but d'assurer l'ordre social ; il ne régit la conduite
des hommes que tant qu'ils vivent en société. Cf. Goethe : « Mieux
33
vaut une injustice qu'un désordre. »
Différence de sources
Les préceptes de la morale résultent de la révélation de la conscience.
Les règles de droit sont issues de la volonté des gouvernants.
Différence de contenu
Le droit formule des règles moralement neutres : organisation de l'état civil,
publicité des droits immobiliers... ; voire condamnées par la morale : ex. la
prescription extinctive (si le créancier ne réclame pas le paiement pendant un

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délai fixé par la loi, le débiteur se trouvera libéré et ne pourra plus être
condamné au paiement).
La morale impose des devoirs (charité, reconnaissance...) qui restent en dehors
du droit : celui-ci est moins exigeant car il ne postule pas la perfection.
La morale pose de grands principes, suffisants pour guider les consciences (ex.
l'honnêteté dans les contrats) ; le droit nécessite des règles précises (ex. le
taux de l'usure dans les prêts d'argent), assurant la sécurité des transactions.
Différences de sanctions
La morale s'impose à la conscience et ne comporte que des sanctions
psychologiques : remords de l'individu ; réprobation de ses semblables.
Contrainte insuffisante pour assurer l'ordre.
La règle de droit s'impose, au besoin, par le moyen de la contrainte exercée par34
l'autorité publique. La coercition étatique assure l'ordre social.
-Les règles religieuses
-Définition : commandements imposés par la religion.
A - Comparaison des règles de droit et des règles
religieuses
Ressemblances : condamnation du meurtre, du vol et du faux

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témoignage par la religion et par le droit.
Dissemblances : aucune inspiration religieuse dans les dispositions
du Code de la route ou celles relatives au permis de construire.
Différences de sanction
La violation d'un commandement religieux met en cause les
relations de l'homme avec Dieu (sanction interne).
La violation d'une régie de droit déclenche une sanction mise en
œuvre par les pouvoirs publics (sanction externe).

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Les divisions du droit objectif
Grande distinction entre le droit public et le droit privée.
En droit privé, une place éminente est occupée par le droit civil.

La distinction du droit privé et du droit public

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36
Le droit privé

Définition : ensemble des règles qui gouvernent les


rapports des particuliers entre eux ou avec les
collectivités privées telles que les sociétés, les

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associations, etc.
Règles orientées vers la satisfaction d’intérêts
individuels. En principe règles supplétives, proposées,
non imposées.

Le droit privé interne


Le droit international privé
37
Le droit civil
Définition : ensemble des règles relatives à la
personne, envisagée en elle-même (nom, état civil...) ou

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en dehors (la propriété, le contrat, la responsabilité
civile...).
Il est le droit général (appelé souvent « droit commun
»), apte à régir tous les rapports de droit privé ; par
exemple, en matière commerciale, quand il n'existe pas
de disposition particulière. Cette fonction
particulière s'explique par le fait que le droit
civil est la branche la plus ancienne du droit.
38
Le droit Social

Le droit du travail

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Définition : ensemble des règles relatives au travail
subordonné, gouvernant les rapports individuels ou
collectifs entre les employeurs et leurs salariés :
contrat de travail, conventions collectives, droit de
grève, syndicats...

39
Le droit de la sécurité sociale

Définition : Réglementation des rapports entre les

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assurés, les assujettis et les organismes de Sécurité
sociale.

40
Le droit commercial
Définition : Ensemble des règles relatives à l'activité
des commerçants - actes de commerce, fonds de

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commerce, « entreprises en difficultés» - et à leur
statut : sociétés commerciales...

41
Le droit international privé
Définition : ensemble des règles applicables aux relations
entre personnes privées lorsqu'existe un élément

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d’extranéité ou d’étranger : mariage d'un marocain avec
une française, succession d'un marocain domicilié en Suisse,
condition des étrangers au Maroc, acquisition de la
nationalité marocaine..

42
Le droit public
Définition : Le droit public « est celui qui régit les
rapports de droit dans lesquels interviennent l'Etat
(ou une autre collectivité publique) et ses agents. Le

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droit public régit l'organisation de l'Etat et des
collectivités publiques ainsi que leurs rapports avec
les particuliers ».
De ce fait, il contient les règles d'organisation de
l'Etat et celles qui régissent les rapports entre les
particuliers et l'Administration.

Droit public interne


43
Droit international public
Le droit constitutionnel

Définition : ensemble des règles relatives à la


forme de l'État, à la constitution du gouvernement et

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des pouvoirs publics, à la participation des citoyens à
l'exercice de ces pouvoirs : État unitaire ou fédéral,
monarchie ou république, compétence des pouvoirs
législatif et exécutif...

44
Le droit administratif
Définition : ensemble des règles relatives à
l'organisation des collectivités publiques (Région,

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province, préfecture, commune) et des services publics
(enseignement, santé...), ainsi qu'à leurs rapports avec les
particuliers.

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L’organisation administrative :
-On distingue entre :
L’administration centrale : L’ensemble des institutions et
services chargés de la direction de l’action administrative dans
le territoire national.
L’administration locale : Peut se dédoubler en :

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Déconcentration administrative : Le partage des compétences et
des pouvoirs entre les organes administratifs centraux et les
services extérieurs (délégation des ministres, directions
régionales,…)
Décentralisation administrative: Reconnaissance de la personnalité
juridique et de l’autonomie financière au profit des collectivités
territoriales.

46
La fonction publique :
-C’est toutes les ressources humaines mis à la
disposition de l’administration.
-Elle assure le fonctionnement des différents services

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publics.
Le domaine public :
-C’est les biens possédés par les collectivités
publiques et affectés à l’usage public (Chemins de fer,
routes, barrages, établissement public, hôpitaux
publics,…)
-Ces biens sont : inaliénables, insaisissables et
imprescriptibles.
47
Les libertés publiques

Le droit public interne comprend également, les


libertés publiques qui déterminent les droits de

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l’individu dans la société et s’efforcent d’assurer
leur sauvegarde. (liberté d’opinion, liberté de la
presse, liberté de réunion…).

48
Le droit financier
Il concerne les règles relatives aux finances publiques,
c'est-à-dire les ressources et les dépenses de l'État et
des collectivités territoriales.
Exemple 1 : la collecte de la taxe foncière au profit

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des collectivités territoriales.

Le droit fiscal
Il réglemente la manière dont l’Etat détermine et
recouvre l’impôt. Il règle les contributions des
citoyens aux dépenses de l’Etat. Il défend un intérêt
49
collectif.
Exemple 1 : l'imposition des sociétés.
Le droit international public
Le droit international public concerne l'ensemble des
règles juridiques reconnues comme telles par au moins
deux États ou par une institution internationale

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(l'ONU., l'OTAN., l'Union européenne, etc.).
Ces règles organisent :
Les relations entre les États;
Les relations entre les institutions publiques
internationales;
Les relations entre les États et les institutions
internationales;
Certaines relations entre les États et les
particuliers (exemple : la protection diplomatique,
50
les droits de l'homme, l'extradition, etc.).
Les matières concernées par le droit
international sont vastes : le commerce,
l'environnement, les matières militaires...
Exemple 1 : la Convention de vienne sur les

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relation diplomatiques, adoptée le 18 avril 1961 ;
Exemple 2 : la Convention instituant la Cour
pénale internationale, adoptée le 17 juillet 1998.

51
Les sources du droit public international sont :
Les traités internationaux, Les usages et les coutumes,
Les principes généraux du droit, La jurisprudence.

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52
Relativité de la distinction
La distinction est imprécise parce qu'il existe des
branches intermédiaires et que se produit une

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interpénétration croissante des techniques
respectives. Les Droits mixtes.

Les Droits mixtes


La notion de Droit mixte, s’étend à toute branche du
Droit qui réalise une combinaison de règles relevant,
pour les unes du Droit public, et pour les autres du
Droit privé Il s’agit essentiellement : du Droit pénal et53
du Droit processuel.
Les droits mixtes

Le droit pénal
Définition : Le droit pénal général qui comprend les règles
générales qui s’appliquent à toutes les infractions et leurs

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sanctions ainsi qu’aux conditions de la responsabilité pénale.

Une personne qui commet une infraction est appelée un


délinquant.
-Pour qu’un comportement soit qualifié d’infraction pénale, il
doit réunir ces trois conditions :
Légalité : Qu’il soit considéré comme tel par un texte de loi.
Matérialité : Qu’il ait été effectivement commis.
Que la personne qui l’a commis soit apte à comprendre 54

et à vouloir.
-Le droit pénal spécial qui traite des règles qui
régissent chacune de ces infractions en particulier.
- Et la procédure pénale qui concerne
l’organisation, le déroulement et le jugement du
procès pénal.

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55
Droit public ? : le droit de punir appartient à la
société ; il est exercé en son nom par la puissance
publique, qui a la maîtrise de la sanction.
Droit privé ? : le droit pénal protège les individus

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dans leur vie, dans leur honneur et dans leur
propriété : c'est une sanction des droits privés.

56
La procédure civile

Définition : La procédure civile ou droit judiciaire


privé a un double objet :

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L’organisation des différentes juridictions :
(Matière du droit public) Ces règles de procédure civile
concernent l’organisation d’un service public, celui de la
justice.
L’exercice des actions en justice et le
déroulement du procès : (Matière du droit privé) Il
s’agit de déterminer la manière dont les particuliers
peuvent faire valoir leurs droits devant les tribunaux.
57
Droit public ? : La Justice, rendue par des
fonctionnaires, représente un service public ; elle fait
régner la paix sociale ; les jugements conduisent, par
leur formule « exécutoire », à l'emploi de la force

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publique.
Droit privé ? : Les litiges sont résolus en application
du droit privé, donc ce droit assure la protection et la
sanction des droits individuels.

58
Critère relatif à la finalité de la règle de
droit
-Le droit public se trouve au service de la société:
son but consiste à donner satisfaction à l’intérêt

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général;
-Le droit privé est au service de l’individu: il se
propose de protéger les intérêts particuliers, les
intérêts privés.

59
Critère relatif aux caractères des règles de
droit

Le droit public serait un droit impératif ou

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contraignant: un droit qui permet de soumettre
l’individu à la volonté de l’Etat.
Le droit privé serait un droit libéral, un droit
faisant régner la volonté de l’individu.

60
Critère relatif aux sanctions des règles de
droit
-Le droit privé est dominé par un principe séculaire

Dr. Khalid BOUKAICH


d’après lequel « Nul ne peut se faire justice à soi-
même.

-Dans le cadre du droit public, si l’administration


prétend avoir un droit contre un particulier, par
exemple le paiement des impôts directs, elle bénéficie
d’un privilège exorbitant: le privilège d’exécution
d’office.
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