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‫ الدار البيضاء‬- ‫المدرسة الوطنية للتجارة والتسيير‬

Ecole Nationale de Commerce et de Gestion de Casablanca

Polycopié d’Économie Monétaire


& Techniques Bancaires

Chapitre I
La monnaie : Définitions, fonctions, formes et acteurs

Élément du module : Économie Monétaire & Techniques Bancaires


Semestre : S3
Groupe : B & E

Polycopié réalisé par :


Pr. KEHEL Mohammed

Année universitaire
2022/2023
Économie monétaire et techniques bancaires | Pr. KEHEL Mohammed

Chapitre I
La monnaie : Définitions, fonctions, formes et acteurs

À travers le temps, la scène mondiale surtout la scène économique a connu plusieurs mutations
et transformations concernant les aspects monétaires et financiers. Ces changements évolutifs
ont touché : les systèmes financiers, l’évolution de l’activité des banques, l’évolution
concernant les moyens de paiement et les produits financiers, la mise en place d’une monnaie
unique …etc.
Donc, toutes les transformations réalisées sont concentrées autour de la notion de « Monnaie ».
Pour cette raison, il est très intéressant d’étudier cette notion dans l’objectif de mieux
comprendre les réalités monétaires et financières et leurs évolutions dans le temps.

I – Définitions, fonctions et formes de la monnaie


Les économies d’aujourd’hui, sont en effet, on ne doit pas surtout l'ignorer, des économies
monétaires c.-à-d. que les transactions sont effectuées en monnaie, les crédits accordés ou
remboursés sont en monnaie…etc. Donc, la quantité de monnaie en circulation dans une
économie impacte directement la valeur des transactions économiques, et par conséquent influe
sur le niveau de l’activité économique.
1. Définitions
Définition 1 :
Pour les économistes, il y a un consensus. La monnaie a un sens bien précis. Elle est définie
comme : « tout ce qui est généralement accepté en paiement de biens ou de services ou pour
le remboursement de dettes ».
Donc, la monnaie est constituée par l’ensemble des moyens de paiements directement
utilisables pour effectuer des règlements sur les marchés de biens et services.
Par ailleurs, la décision qui amène un individu à accepter et à détenir la monnaie repose sur le
principe de confiance qui assure la stabilité de sa valeur. Pour qu’une monnaie soit acceptée,
les agents économiques doivent être sûrs que l’institution chargée de son émission ne fera rien
qui puisse conduire à sa dépréciation. Ainsi, basée sur la confiance de ses utilisateurs, la
monnaie peut être considérée comme un symbole de relations sociales qui unissent les agents
au sein d’une communauté monétaire donnée qui est généralement la nation.
Conventionnellement, les moyens de paiement les plus connus et les plus utilisés dans les
économies sont : l’argent liquide (les pièces de monnaie, les billets de banque), les chèques, les
cartes bancaires, les virements bancaires, les autorisations de prélèvement bancaire. De nos
jours, de nouveaux moyens de paiement ont vu le jour, ce qui montre l’évolution en continu des
innovations monétaires et financières dans ce domaine. Ainsi, on peut noter que nos sociétés
sont, de plus en plus, dirigées beaucoup plus vers la dématérialisation des échanges avec de
l'argent, c’est le cas de la crypto-monnaie tel que le « bitcoin crée en 2008 ».

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Définition 2 : la différence entre la monnaie, le revenu et le patrimoine

On dit : « Il a beaucoup d’argent » On dit : « Il gagne beaucoup d’argent »


=> Monnaie ou patrimoine ? => Monnaie ou revenu ?

Le patrimoine comprend la monnaie Le revenu est un flux de gains monétaire par


possédée (pièces de monnaie, billets de unité de temps (salaire, retraite, rente…)
banque, compte en banque), mais aussi tous alors que la monnaie est un stock.
les autres actifs composés de biens mobiliers
(meubles, voiture, actions, obligations,
œuvres d’art…) et biens immobiliers
(maison, terrain…).

On peut conclure que la monnaie est une partie intégrante du patrimoine d’un agent et donc
plus restreinte du patrimoine ou la fortune, mais elle est différente du revenu.
Définition 3 : la monnaie au sens étroit et au sens large
La monnaie est définie comme un instrument de paiement facilitant les échanges de biens et
services.
 Au sens étroit, la monnaie désigne l’ensemble des moyens de paiement (Billets de banque,
pièces monétaires en circulation et les dépôts bancaires à vue).
 Au sens large, la monnaie recense également les actifs qui ne peuvent servir directement à
payer des achats ou à rembourser les dettes, mais ils sont convertibles rapidement en
moyens de paiement.
À travers cette définition, il faut bien faire un trait de différence entre les actifs à caractère
monétaire et les actifs à caractère financier. Toutefois, il faut bien noter que s’il est facile de
délimiter la définition de la monnaie au sens strict, il ne l’est pas de même pour la monnaie au
sens large à cause surtout du développement des marchés financiers et des innovations
financières.
Définition 4 :
Selon le célèbre économiste français François Perroux (1903-1987) : La monnaie est définie
comme un instrument de paiement indéterminé, général et immédiat.
 Indéterminé, car la monnaie doit permettre de payer n’importe quelle dette ou
d’acquérir n’importe quel bien ou service.
 Général parce qu’elle doit être admise en tout lieu, à tout moment et par tout le monde.
 Immédiat, car son transfert doit permettre de régler instantanément et de manière
définitive les achats et les dettes.
Pour résumer, on peut identifier le rôle de la monnaie dans l’économie comme suit :
 Un instrument de paiement facilitant les échanges de biens et services.
 Un moyen qui augmente l’efficacité économique.
 Un lubrifiant qui diminue les coûts de transaction (temps passé à la recherche de biens
et services) et facilite la spécialisation et la division du travail.

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2. La naissance de la monnaie
À l’origine des temps, l’homme se procure directement ce dont il a besoin par la chasse, la
pêche et la cueillette. En se spécialisant, chaque individu qui se consacre à une seule activité
(élevage, culture, objets artisanaux, pêche, chasse...) ne peut plus satisfaire la totalité de ses
besoins qui deviennent de plus en plus diversifiés au fur et à mesure que la civilisation humaine
évolue. Il est ainsi contraint d’échanger le surplus des biens qu’il produit contre d’autres biens
fabriqués par ses semblables. C’est la naissance du Troc, la première économie d’échange ou
« économie de troc ».
2.1. Un peu d’histoire… le troc
Avant l’apparition de la monnaie, le Troc était le premier moyen d’échange entre les agents
économiques. Son principe était très simple et consistait à l’échange d’un produit contre un
autre produit d’une valeur équivalente. À son début, l’économie du troc s’est caractérisée
surtout par :
 des coûts de transaction très élevés : coûts liés au temps consacré aux déplacements
pour chercher le produit désiré, au temps d’attente et au stockage des marchandises.
 Un coût lié au temps de négociation des conditions de l’échange afin d’établir un contrat
d’échange.
Toutefois, l’utilisation du troc comme un moyen d’échange a suscité le respect de certaines
conditions :
 La double coïncidence des désirs : Dans un système de troc, l’échange ne peut avoir
lieu que s’il y a une double coïncidence des besoins. Tout agent doit trouver non
seulement quelqu’un qui est prêt à lui vendre les biens qu’il cherche, mais aussi qui
accepte en échange les biens dont l’agent dispose ou offre.
 Le risque de changement de valeur : la valeur du bien troqué peut être
catégoriquement différente de la valeur du bien obtenu.
 La multiplicité des prix : on peut trouver une multitude de prix pour un même bien.
En fait, même avec les avantages acquis à travers l’utilisation du système du troc comme
facilitateur des échanges, ce système a présenté également de nombreuses contraintes telles que
le blocage du développement des échanges et la présence d’une multiplicité des prix.
Par ailleurs, pour pallier aux limites du système du troc, la rationalité de l’homme a cherché
d’une part, à minimiser la périodicité des échanges et d’autre part, à mettre en place de
nouveaux modes d’organisation des échanges.
La solution qui a été proposée était la création d’une « économie de foires », définie comme
étant un regroupement des échangeurs dans un lieu précis et à une période précise (un marché
qui centralise l’offre et la demande de biens & services). Mais, on assistera toujours à la
persistance du problème de multiplicité des prix !!!
Pour bien mettre en évidence ce problème de multiplicité des prix dans une économie du troc,
on considère l’exemple suivant :
Exemple :
Supposons une économie où il y a une absence de la monnaie, on vous demande de calculer le
nombre des prix relatifs dans les cas suivants :
 Cas d’une économie avec 2 biens ;
 Cas d’une économie avec 3 biens ;

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 Cas d’une économie avec 4 biens ;


 Cas d’une économie avec 5 biens ;
 Cas d’une économie avec n biens ;

2.2. Un peu d’histoire… les biens marchandises


Suite aux limites constatées du système du troc, on a assisté à la naissance d’une pratique basée
sur des biens intermédiaires aux échanges qui ont permis la suppression de la double
coïncidence des désirs et l’établissement de l’unicité du prix.
En outre, les biens intermédiaires appelés biens ou monnaies marchandises étaient des biens
acceptés de manière universelle comme un moyen de paiement (exemple : coquillage
« Cauris », sel, blé, bétails, sucre, thé, maïs, tissu, chaudron…).
La nouvelle monnaie dite « monnaie marchandise » était définie comme une marchandise
choisie parmi beaucoup d’autres comme ayant certaines qualités fondamentales (un bien dont
on peut se détacher facilement, accepté comme ayant une certaine valeur d’usage, qui soit
divisible, qui donne confiance à tout le monde et qui soit relativement conservable).
Également, l’usage de cette monnaie marchandise dans les transactions a soulevé certaines
contraintes telles que :
 Encombrant ou pondéreuse (parfois difficile à transporter à cause du poids)
 Indivisibles (Têtes de bétail)
 Périssables (difficile à conserver : Céréales)
Dans la pratique, on peut avancer que la plupart des biens marchandises utilisés comme une
« monnaie marchandise » disposent d’une valeur d’usage et d’une valeur d’échange.
2.3. Un peu d’histoire… le bien monnaie
Pour faire face aux limites soulevées par l’usage de la monnaie marchandise, le bien monnaie
a fait son apparition et qui s’est caractérisé par les avantages suivants :
• Durable : permettant de reporter le pouvoir d’achat à l’avenir.

• Divisible : permettant d’opérer des paiements de valeurs différentes.

• Réserve de valeur : sa propre valeur doit être suffisamment élevée pour que le stockage
de pouvoir d’achat qu’il assure se forme sous un faible volume.

Application :
1. Dans une économie de troc où 250 biens s’échangent les uns contre les autres, combien
y a-t-il de prix relatifs ?
2. Si on suppose que dans une économie monétaire comportant 250 biens, un bien joue le
rôle d’une monnaie marchandise, alors combien de prix en résultent ?
3. S’il existe une unité de compte abstraite indépendante des 250 biens, combien de prix
en résultent ?

3. Les formes de la monnaie


Les formes de la monnaie ont évolué avec l’évolution du système de paiement défini comme
un ensemble de moyens permettant la réalisation des transactions dans une économie.

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3.1. Apparition des métaux précieux : « Monnaie métallique »


La découverte des métaux précieux (bronze, cuivre, or et argent) a permis le passage à une
nouvelle forme de monnaie : la monnaie métallique.
Ainsi, la monnaie métallique est considérée comme une monnaie dont la valeur se définit par
rapport à un ou plusieurs métaux (généralement Or et argent). Au début, chaque pièce de
monnaie avait une valeur faciale équivalente plus ou moins à sa valeur intrinsèque (valeur du
métal lui-même).
Les métaux précieux ont été ainsi introduits et admis comme un nouveau moyen dans les
échanges puisqu’ils présentent les caractéristiques suivantes :
 Relativement inaltérable (durable et ne peut être modifié ou transformé)
 Facilement divisible et pouvant porter une marque
 Rare et recherché (les valeurs s’appréciaient et se dépréciaient en fonction des
découvertes de ces métaux = système bimétallique « Or et argent »)
Toutefois, il faut bien noter la difficulté rencontrée concernant la détermination d’une date
précise marquant la naissance de la monnaie métallique. Les faits historiques suivants
avancent certaines indications concernant les premières utilisations des métaux précieux, à
travers les civilisations, comme une monnaie métallique servant dans les échanges des biens &
services :
 L’utilisation de l’or et de l’argent comme un moyen d’échange peut être située depuis
4000 ans av. J.-C. surtout dans le bassin méditerranéen.
 L’invention des premières pièces métalliques en Occident revient aux Grecs au VIIe
siècle av J.-C.
 La frappe des pièces en métal date du 650 av J.-C. Exemple : des pièces frappées à
Sardes par le roi Alyatte II qui a régné sur la Lydie entre 610 et 560 av J.-C.
 Au sens actuel du terme, l’inventeur de la monnaie est un roi de Lydie (687 av J.-C). Il
a ordonné la substitution des lingots d’or avec des morceaux d’électrum « alliage
entre Or et Argent avec un poids invariable, une même forme et marqué d’un signe ».
De ce fait, les métaux précieux ont donc servi de monnaies métalliques sous plusieurs formes :
 La monnaie métallique pesée : le principe consiste à peser l’objet métallique (blocs,
lingots, morceau…) servant à l’échange afin de déterminer son contenu en métaux
précieux pour ensuite définir sa teneur en cas de mélange avec d’autres métaux. Le poids
et la pureté des métaux varient.
 La monnaie métallique comptée : Afin de pallier aux défauts de la monnaie pesée
(poids, lenteur), on a transformé le métal précieux en pièce de petite taille sous forme
de disques afin de normaliser et faciliter les échanges (il suffisait de compter les pièces
pour déterminer la quantité de « monnaie »). => Risque de fraude : Intégrer des métaux
non précieux au sein des pièces.
 La monnaie métallique frappée : Des autorités politiques ou religieuses vont décider
de frapper les pièces de métaux précieux par un sceau ou un signe distinctif garantissant
leur légitimité (valeur et poids du métal). On tend également vers une dématérialisation
de la monnaie en dissociant la valeur faciale de la valeur marchandise des pièces d’or et
d’argent.

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Exemple : Chaque citée Grecque était indépendante et frappait sa propre monnaie. Au


Moyen Âge, chaque grand seigneur ou chaque grande ville avait le droit de frapper sa
propre monnaie. Des monnaies différentes étaient donc en circulation dans un même
pays. Le rôle du changeur (première activité bancaire) était de changer (moyennant
paiement) la monnaie de celui qui arrivait de l'extérieur de la ville contre de la monnaie
utilisée dans la ville. Le mot « banque » dérive de l'italien « banca » qui désigne un
banc en bois sur lequel les changeurs du Moyen Âge exerçaient leur activité. Les
premiers banquiers de cette époque sont les changeurs.
Actuellement, la monnaie métallique n’a plus de valeur en soi. Autrement dit, la valeur faciale
d’une pièce (la valeur indiquée sur la pièce) dépasse largement sa valeur intrinsèque (Valeur
sur le marché de la contenance en métal de la pièce). De ce fait, le terme « monnaie métallique »
a été remplacé par le terme « monnaie divisionnaire ».

Étymologie du concept « Monnaie »


 Le vocable « Monnaie » a pour origine un mot latin « moneta » qui signifie « avertir ».
En effet, cette appellation date du milieu du 3ème siècle avant Jésus-Christ.
 L’histoire considère qu’à cette date, les Romains ont installé leur premier atelier de
pièces métalliques et que certaines de ces pièces ont été frappées avec le visage d’une
déesse appelée « Moneta » (l’avertisseuse).

3.2. Apparition de la monnaie dématérialisée : « Monnaie papier »


Malgré les progrès atteints avec la monnaie métallique frappée et cette dissociation entre la
valeur faciale et la valeur marchandise (intrinsèque), les pièces de monnaie demeuraient
précieuses, mais volumineuses, difficilement transportables et indiscrètes. (Inconvénients : la
triche, la fraude, le pillage…etc.).
On créa donc ce qu’on a appelé la monnaie fiduciaire (mot latin fiducia : confiance). La
monnaie fiduciaire est une monnaie qui tire sa valeur de la confiance qu’inspire son émetteur.
Ainsi, la monnaie papier a été créée et elle est considérée comme un morceau de papier servant
de moyen d’échange.

Processus de création de la monnaie fiduciaire

Certificats de dépôts Caractéristiques


L’or et l’argent étaient déposés par les Cette monnaie fiduciaire se basait sur la
commerçants et les aristocrates chez des confiance en la banque émettrice (orfèvre)
orfèvres qui donnaient en retour des qui s’engageait sur une simple présentation
certificats de dépôts « Titre de propriété » du certificat de dépôt de la conversion du
(reçus nominatifs au début puis anonymes billet en métaux précieux.
ensuite) acceptés par les autres orfèvres des
Les agents économiques n’échangeaient
autres villes ou pays.
donc plus de pièces de métaux précieux,
On assiste donc à l’apparition des premiers mais des billets.
billets de banque (certificats de dépôt)
convertibles à tout moment en or ou en
argent auprès de chaque émetteur.
« Circulation de la monnaie papier ».

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Étape 1 :
Bilan de l’orfèvre avec une couverture intégrale
Actif Passif
Encaisse métallique 10 000£ Certificats émis 10 000£

Constat :
Les orfèvres banquiers vont remarquer que le stock de métaux précieux ne descend jamais en
dessous d’un certain seuil pour deux raisons :
 À un moment donné, les dépôts et les retraits se compensent largement « les nouveaux
dépôts tendent à équilibrer les retraits ».
 Les détenteurs des certificats accordent une grande confiance aux orfèvres de sorte
qu’ils en demandent rarement la conversion de leurs certificats en métaux précieux.
Tous les certificats ne seront jamais présentés à la fois pour être convertis.
Étape 2 :
Les orfèvres vont alors commencer à émettre des certificats en échange d’un titre de dette et
non pas d’un dépôt d’or ou d’argent.
Bilan de l’orfèvre avec une couverture partielle
Actif Passif
Encaisse métallique 10 000£ Certificats émis 30 000£
(Espèce immédiatement disponible)

Effets escomptés 20 000£


(Remboursable à terme)

La naissance de la monnaie fiduciaire basée sur la « confiance » a permis :


 Apparition des premiers billets de banque, convertibles en or ou en argent auprès de
chaque émetteur (première banque).
 Cette monnaie s’est aussi appelée monnaie fiduciaire en raison de la confiance (en
latin fiducia) en la banque émettrice qui s’engage sur simple présentation du billet à le
convertir en métal précieux.
 Les agents échangeaient non plus des pièces, mais des billets. Pour les échanges entre
les grandes villes (Venise, Amsterdam et Bordeaux), on utilisait les lettres de change
(inventées au XIVe siècle) que le débiteur pouvait se faire convertir dans la banque
correspondante de la banque du payeur.
Cependant, ce système comportait une faille : sachant que la probabilité pour que tous les
détenteurs de billets demandent au même temps la conversion en métaux précieux est faible,
les orfèvres ont profité de la situation pour émettre plus de billets qu’ils ne détiennent de métaux
précieux (titre de dette). Cette situation a engendré une augmentation de la quantité de la

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monnaie en circulation par rapport au stock de métaux précieux disponible, ce qui a créé un
problème de déséquilibre.
En effet, cette situation a impliqué par conséquent, la perte de la valeur de la monnaie papier
qui a entraîné la perte de confiance en la monnaie papier, ce qui a poussé vers l’intervention
étatique en monopolisant l’émission de la monnaie fiduciaire.
Les conséquences de l’usage de la monnaie fiduciaire (papier) peuvent être présentées comme
suit :
 Ce système a duré jusqu’à la fin du XVIIe siècle.

 Les billets vont devenir inconvertibles (Cours forcé) c.-à-d. les banques sont dispensées
de convertir ou d’échanger les billets en métaux précieux. Ce cours a commencé vers le
XIXe siècle et surtout le XXe à partir de 1914. On force les agents à ne plus demander
la convertibilité de leurs billets en métaux précieux.

 La création monétaire n’a ainsi plus besoin d’une couverture en or. Elle est devenue
majoritairement scripturale.

En termes d’inconvénients de la monnaie papier et des pièces, on peut citer : vol, difficulté
et coûts du transport des grandes quantités… etc. Ceci a entraîné l’évolution du système de
paiement vers une nouvelle forme de monnaie qui va faire son apparition qui est « la monnaie
scripturale ».
3.3. Apparition de la monnaie hiérarchisée : « Monnaie scripturale »
Afin d’organiser le système monétaire, les pays d’Europe ont créé chacun une banque centrale
qui émet des billets dont la valeur en métaux précieux était garantie par l’Etat.
Exemples :
 Banque de Suède (1668)

 Banque d’Angleterre (1694)

 Banque de France (1800)

 Banque des Pays-Bas (1914)

 Bank Al-Maghrib « BAM » (1959)

La création des banques centrales a décrédibilisé la monnaie émise par les banques ordinaires
ou « banques de second rang » ou « banques commerciales » qui ont laissé tomber la monnaie
fiduciaire pour développer une nouvelle forme de monnaie : la monnaie scripturale. Ces
banques n’avaient donc plus la fonction de la conversion des billets en métaux précieux (rôle
des banques centrales « monopole »), mais simplement la collecte des dépôts des pièces ou
billets utilisables par chèques ou virement.
Au milieu du XIXe siècle, les billets de banque reçoivent le statut de cours légal. L’étape ultime
de la monnaie hiérarchisée est le cours forcé, établi après la Première Guerre mondiale (1914-
1918), en France (1936) : les billets ne sont plus convertibles en métaux précieux. La confiance
en cette monnaie ne repose que sur son pouvoir d’achat.

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Processus de création de la monnaie scripturale


Dans une économie en pleine expansion et face à une demande d’emprunt de plus en plus
importante de la part des entreprises et des ménages, les banques ont trouvé la solution
suivante :
 Créer de la monnaie par un simple jeu d’écriture, c’est ainsi que si une banque est
sollicitée pour un crédit et qu’elle n’a pas suffisamment de monnaie en réserve, elle
va porter le montant correspondant au crédit du compte du client en question.
 Celui-ci n’aura qu’à signer des chèques à ses fournisseurs. Si ces derniers sont des
clients à la même banque, ils vont lui présenter leurs chèques et celle-ci se contentera
d’une double écriture, créditer un compte et débiter un autre.
Ainsi, une ou plusieurs transactions peuvent avoir lieu sans qu’il y ait circulation de la
monnaie fiduciaire. La seule trace de cette monnaie, qu’on appellera monnaie scripturale,
est une simple écriture sur un compte. Parmi les instruments de mobilisation, on trouve le
chèque, les virements bancaires, les prélèvements et les cartes.

3.4. Apparition de la monnaie électronique : vers une société sans argent


La monnaie électronique est définie comme un encours (somme d’argent) stocké dans une
carte prépayée multiprestataire. Qualifiée également de carte à puce, elle représente une
carte bancaire possédant un ordinateur miniaturisé permettant de stocker des informations
(des unités monétaires), on peut parler de porte-monnaie électronique.
La carte prépayée multiprestataire présente une différence essentielle avec la monnaie
scripturale puisque le siège de la monnaie n’est plus un dépôt à vue individualisé, mais bien la
carte elle-même dont la simple détention est la preuve de la créance du porteur sur l’émetteur.
Elle se distingue de la monnaie fiduciaire à deux égards :
 Il n’a pas un cours légal
 Il n’est pas réutilisable en tant que tel (alors qu’un billet de banque peut servir à plusieurs
transactions).

4. Les formes de la monnaie d’aujourd’hui


Aujourd’hui, on trouve les formes de la monnaie suivantes :

4.1. La monnaie fiduciaire ou manuelle


La monnaie fiduciaire comprend la monnaie divisionnaire (monnaie métallique : 10 DH, 5
DH, 2 DH, 1 DH, 50 cts, 20 cts, 10 cts et 5 cts) et les billets de banque (monnaie papier : 200
DH, 100 DH, 50 DH, 20 DH). On note que la valeur faciale # la valeur intrinsèque.
Au Maroc, la monnaie fiduciaire est émise par Bank AL Maghreb précisément par « Dar As-
Sikkah ». Cette monnaie bénéficie d’un cours légal sur l’ensemble du territoire marocain.
4.2. La monnaie scripturale
Elle se caractérise par :
 Un simple jeu d’écriture dans les comptes des banques.
 Facilement transformable sans délai et sans coût en monnaie fiduciaire.

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 Sommes inscrites sur les comptes des créditeurs à vue mobilisable à travers divers
supports : chèque, virement, carte bancaire, avis de prélèvement…
Les principaux instruments de mobilisation de la monnaie scripturale sont :

 Chèque
 Le chèque est un ordre de paiement écrit et adressé à sa banque « Tiré » que le payeur
« Tireur » remet à un tiers « Bénéficiaire ».
 Le bénéficiaire peut se faire payer directement auprès de la banque du tireur ou le
remettre à sa propre banque pour créditer son compte. Un simple jeu d’écriture dans les
comptes des banques.
 Deux types : Chèque pré-barré et non endossable (encaissement à travers une banque)
et chèque non barré et endossable.
 Virement
 Un ordre écrit donné à la banque de payer, par un débit du compte du client (titulaire du
compte), une certaine somme d’argent au profit du compte du bénéficiaire dans la même
banque ou dans une autre banque.
 Le virement nécessite la connaissance des coordonnées bancaires du bénéficiaire au
contraire du chèque. (RIB : Relevé d’identité bancaire)
 Carte bancaire
 Au Maroc, l’introduction des cartes bancaires date des années quatre-vingt.
 C’est un moyen de paiement remis par une banque à un client titulaire d’un compte, qui
lui permet d’effectuer des retraits de billets d’argent auprès de distributeurs
automatiques, des paiements auprès de commerçants affiliés.
 Avis de prélèvement
 Cet instrument permet à un titulaire du compte (débiteur) de donner un ordre permanent
(une autorisation) à sa banque d’effectuer des règlements pour son compte au profit d’un
bénéficiaire (créancier).
 Le montant à régler est prélevé directement sur le compte du débiteur.
 L’avis de prélèvement est à l’initiative du créancier.
 Exemple : paiement des factures de téléphone, eau et électricité, impôts, cotisation
d’assurance…

Avantage de la Monnaie scripturale sur la monnaie fiduciaire

• Permet le règlement des transactions sans déplacement physique des personnes grâce au
virement bancaire.

• Offre des garanties plus grandes contre la perte ou le vol.

• Entraîne des écritures dans la comptabilité bancaire qui sont source de preuve en cas de
litige.

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4.3. La monnaie électronique


La monnaie électronique est une nouvelle forme de paiement apparue grâce au développement
des nouvelles technologies.
Selon la définition de la Commission européenne : la Monnaie électronique est : « toute
valeur monétaire représentant une créance qui est stockée sur un support électronique ; cette
valeur monétaire doit être émise contre la remise de fonds d’un montant dont la valeur n’est
pas inférieure à la valeur monétaire émise ».

5. Les fonctions économiques de la monnaie

Les fonctions économiques de la monnaie sont présentées selon deux approches :


fonctionnaliste et institutionnaliste.
 Selon l’Approche fonctionnaliste
La monnaie peut être définie par les 3 fonctions principales qu’elle assure :
 Une fonction de moyen de transaction ou de paiement : la monnaie divise le troc en
deux échanges monétaires et permet de pallier au problème de la double coïncidence
des besoins.
 Une fonction de mesure de la valeur ou une unité de compte : sur un marché de troc
𝒏(𝒏 −𝟏)
à n biens, il y aurait 𝟐 prix. La monnaie réduit le nombre des prix à (n) et fournit
un étalon de valeur homogène. Elle permet d’exprimer la valeur des différents biens en
une seule unité.
 Une fonction de réserve de valeur : la monnaie est un pouvoir d’achat mis en réserve
et transférable dans le temps (valeur réelle ≠ Valeur nominale).
Une nouvelle fonction : La monnaie, un instrument de la politique économique
 Cette fonction est relativement récente, elle ne date que du début du 20 e siècle.
 La monnaie constitue un instrument puissant entre les mains des autorités publiques,
car elle permet d’influencer considérablement l’activité économique.
 La politique monétaire peut servir des objectifs de croissance et de stabilité de prix
(l’objectif est de préserver le pouvoir d’achat des citoyens et d’assurer les conditions
propices pour l’investissement et la croissance).

 Selon l’approche institutionnaliste


La monnaie est un « lien de confiance » institutionnalisé par la loi. La monnaie tout ce qui
est accepté par les agents économiques d’un territoire donné pour effectuer les transactions.
L’acceptation et l’utilisation d’une monnaie reposent ainsi sur une convention implicite.
Les agents économiques l’acceptent parce qu’ils font confiance en l’autorité qui l’émet.

II – La masse monétaire
Dans toute économie, il y a une offre et une demande de monnaie par les agents économiques.
1. Définition
La masse monétaire représente « l’ensemble des moyens de paiement immédiats ou différés et
d’actifs financiers, dont leurs conversions en monnaie n’impliquent pas un risque important
de perte en capital, détenus par les agents non financiers résidents à un moment donné ».

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La masse monétaire en circulation dans une économie est évaluée grâce à des indicateurs
appelés agrégats monétaires qui reflètent la capacité de dépense des agents non financiers
résidents.
2. Pourquoi mesurer la quantité de la monnaie ?
Dans toute économie, pourquoi les autorités monétaires cherchent-elles à mesurer la quantité
de monnaie ?
 La connaissance de la quantité de monnaie en circulation va permettre aux autorités
monétaires (la Banque centrale = Bank AL Maghreb) de mettre la quantité de monnaie
suffisante à disposition des agents économiques, c.-à-d. la quantité de monnaie nécessaire
pour financer l’ensemble des transactions de l’économie nationale. Autrement, il faut
assurer une équivalence entre la quantité de monnaie en circulation et le volume de la
production.

 La définition et la mise en place d’une politique monétaire adéquate aux objectifs de la


politique économique d’un pays.

3. Les critères de mesure de la monnaie


 Critère fonctionnel (Fonction) : il se base sur la nature de l’actif sans tenir compte de
l’institution qui le crée ou le gère. Il permet la distinction entre un moyen de paiement
immédiat et celui différé. (Monnaie fiduciaire et monnaie scripturale).

 Critère de liquidité : il permet de classer les moyens de paiement différés selon un degré
décroissant de liquidité « du plus liquide au moins liquide ». (Plus un actif est liquide plus
il est possible de l’assimiler à la monnaie).

 Critère institutionnel (Institution) : il permet de ne retenir parmi les actifs liquides que
ceux qui sont émis par une institution financière monétaire.

4. Les agrégats monétaires


Les agrégats monétaires sont des indicateurs statistiques mesurant la quantité de monnaie en
circulation dans une économie. Au Maroc, ces indicateurs ont connu une réforme à partir de
1997.
Un agrégat monétaire doit respecter les qualités suivantes :
 Fiabilité : les données collectées doivent être exactes et précises afin d’éviter tout risque
d’erreur lors de la mesure de la masse monétaire.

 Disponibilité : les données concernant les instruments de mesure doivent être


disponibles dans les délais très courts pour une adaptation très rapide de la politique
monétaire.

 Représentativité : les agrégats monétaires doivent refléter fidèlement et précisément la


capacité globale des dépenses des agents non financiers.

 Cohérence : les actifs monétaires homogènes doivent être regroupés en sous ensemble.

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Avant la réforme de 1997


Au Maroc, la masse monétaire au sens large était composée de :
 Disponibilités monétaires : moyens de paiement immédiats (monnaie fiduciaire et
scripturale : avoirs créditeurs à vue mobilisables par chèques sous forme de comptes
auprès des banques, Trésor, CCP et BAM) et les avoirs à vue sous forme de compte
sur carnet auprès des banques.
 Quasi-monnaie : avoirs sous forme de dépôts à terme auprès des banques (comptes
à terme et bons de caisse).
Problèmes constatés :
• Faible cohérence entre ces instruments de mesure
• Déphasage avec les normes internationales
• Non-représentativité de la capacité de dépense globale des agents non financiers.

Après la réforme de 1997


Au Maroc, on distingue trois agrégats monétaires qui sont mesurés à partir des actifs à
caractère monétaire figurant au passif des institutions monétaires. Ces agrégats sont
emboîtés les uns dans les autres :
 La mesure la plus étroite de la monnaie M1 : inclut le numéraire (pièces et billets)
et les dépôts à vue (comptes courants) dans les institutions financières monétaires
(banque centrale, banques, CCP/Barid Bank et Trésor). Ces actifs sont clairement de
la monnaie, car ils sont directement des instruments de paiement.
 L’agrégat intermédiaire M2 : inclut en plus de M1, les placements disponibles
(compte sur carnet -Banques, compte sur livret-CEN/Barid Bank).
 L’agrégat large M3 : en plus de M2, il recense les comptes à terme et bons de caisse
auprès des banques et également les actifs qui ne peuvent servir directement à payer
des achats ou à rembourser les dettes, mais convertibles rapidement en moyens de
paiement (Titres. Dépôts à terme auprès du Trésor…)

5. Autres agrégats monétaires : les agrégats de placement


Les agrégats de placement sont des indicateurs traduisant une volonté d’épargne durable de
la part des agents non financiers au lieu de moyens de paiement pour les agrégats de monnaie.
Au Maroc, ils comprennent les actifs émis par des institutions autres que bancaires (Etat,
Entreprises, Société de financement, Organismes de Placement Collectif en Valeurs mobilières
« OPCVM »).
 P1 : Cet agrégat de placement est composé de :
- Bons de trésor émis par adjudication
- Bons de financement émis par les sociétés de financement (les institutions qui ne
sont pas autorisées à ouvrir des comptes aux clients)
- Billets de trésorerie qui permettent aux entreprises qui ont des besoins de
financement à court terme de faire appel sous certaines conditions et par
l’intermédiaire d’une banque à des prêts auprès de personnes physiques ou morales
disposant de liquidités en excèdent

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 P2 : Cet agrégat de placement est composé de titres de créances (obligations, OPCVM


d’obligations, réserves d’assurance hors capitalisation, assurances vie).

 P3 : Cet agrégat de placement est composé de titres de propriété (actions, OPCVM


d’actions).

Remarque importante :
La frontière entre actifs monétaires et non monétaires n’est pas définitivement tracée, car au fur
et à mesure du développement des innovations financières cette limite est appelée à être
recalculée et déplacée. L’objectif principal recherché est de saisir au mieux la capacité de
dépense potentielle des agents non financiers.
6. Les contreparties de la masse monétaire
Les agrégats monétaires mesurent la masse monétaire en fonction du critère de liquidité, mais
ils ne permettent pas de montrer l’origine de la création de monnaie. C’est pourquoi l’analyse
des contreparties de la masse monétaire est importante, car elle permet aux autorités d’asseoir
leur politique monétaire.
Les contreparties de la masse monétaire sont les sources de création monétaire par le système
financier. On distingue une contrepartie d’origine externe et une contrepartie d’origine
interne.
 La contrepartie d’origine externe : les créances nettes sur l’extérieur
 Elle traduit l’influence des relations internationales sur la masse monétaire.
 Elle est affectée par le solde de la balance des paiements et les mouvements des
capitaux.

Augmentation de la
Exportation Entrée de devises masse monétaire interne

Contraction de la masse
Importation Sortie de devises monétaire interne

La variation de la masse monétaire interne se traduira par une variation de même montant des
avoirs en Or et devises de la banque centrale.

 La contrepartie d’origine interne

- Les créances nettes sur l’Etat : cette contrepartie représente une part faible.
L’Etat (ANF) peut bénéficier d’un financement monétaire auprès :
 de la banque centrale (Avances directes, bons de trésor en portefeuille) ;

 des banques (achat de bons de trésor par les banques) ;

 des avoirs des agents non financiers au trésor (pièces de monnaie, comptes courants
postaux et les titres auprès du public)

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- Les concours à l’économie : Cette contrepartie représente la part la plus importante


 Sont les concours de toutes natures (sous forme de crédits et de portefeuille-titres)
distribués par le système financier aux agents non financiers autres que l’Etat
(entreprises, ménages)

Exercice :

À partir des informations contenues dans le tableau ci-dessous, calculez les valeurs des agrégats
monétaires M1, M2 et M3 et commentez vos résultats.

Éléments Montant en MDH


Comptes à terme et bons de caisses 163 914
Billets et pièces en circulation 231 739
Titres d’OPCVM monétaires 40 126
Dépôts à vue 594 738
Dépôts en devises 40 126
Comptes d’épargne 158 711
Source : Bank Al-Maghrib (Octobre 2018)

III – Les acteurs de la vie monétaire


Le marché monétaire ne dispose pas d’une localisation précise. Les différentes transactions se
font généralement par les biais des moyens de télécommunications, téléphone et actuellement
à travers les moyens informatiques et électroniques qui sont disponibles.
L’accès au marché monétaire est réglementé par le comité de la réglementation bancaire.
Le marché monétaire est le lieu d’échange des titres à échéance originelle inférieure à un an
au contraire du marché des capitaux où ils sont échangés des titres à plus long terme (dont
actions).
Les principaux intervenants
 Sur le marché monétaire :
 La banque centrale - Bank Al Maghreb -
 Les banques
 Les entreprises
 Les ménages
 Sur le marché des capitaux :
 OPCVM
 Sociétés de financement
 Compagnies d’assurance
 Fonds de pension (qui ont peu d’incertitude sur le montant des capitaux dont ils
disposeront dans le futur).

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IV – Le système monétaire et financier (Travail de recherche)


Le système financier est le lieu et le moyen de mettre en relation deux types d’agents :
 des agents qui disposent d'excédent de financement (Agents à Capacité de Financement
« ACF ») ;
 des agents qui en éprouvent un besoin (Agents à Besoin de Financement « ABF »).
C’est un système qui permet de transférer des fonds entre les agents. Sans marché financier
pas d'investissement et donc pas de croissance économique. En général, c’est un système qui
permet de mettre à la disponibilité des agents économiques les ressources financières
nécessaires et utiles à leurs activités. (Financement de l’économie)
• Les ménages dégagent une grande capacité de financement
• Les entreprises et l’Etat dégagent un grand besoin de financement
Ainsi, le financement de l’économie est effectué à partir de :
• Ressources d’épargne : il s’agit d’une part, du financement interne à travers
l’autofinancement ou d’autre part, du financement externe à travers l’emprunt. Ici, on
parle d’un simple transfert d’un pouvoir d’achat déjà existant.
• Ressources monétaires : il s’agit d’une création d’un nouveau pouvoir d’achat

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Terminologie

 Économie monétaire
 Économie financière
 Système monétaire
 Système financier
 Virement bancaire
 Autorisation de prélèvement bancaire
 Crypto-monnaie
 Bien meuble ou mobilier
 Bien immeuble ou immobilier
 Actif monétaire
 Actif financier
 Compte à vue ou compte courant
 Compte d’épargne (Compte livret ou compte sur carnet)
 Compte à terme
 Découvert bancaire
 Facilité de caisse
 Compte bancaire créditeur
 Compte bancaire débiteur
 Bon de caisse
 Billet de trésorerie
 Bon de financement

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