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Cours Analyse Fonctionnelle - L3 MIDO

Paris Dauphine j Tunis

Karim Boulabiar

2020-2021
Table des matières

1 Les espaces Lp 2
1.1 Inégalité de Hölder sur L0 ( ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Théorème de Riesz-Fischer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 Fonctions à support compact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.4 Convolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.5 Régularisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

1
Chapitre 1

Les espaces Lp

Dans ce chapitre, est un borélien de R muni de la mesure de Lebesgue. Pour tout f 2 L0 ( ), posons
En fait, tous les résultats de ce chapitre restent valables même si est un 8 R 1=p
borélien de Rn avec n 2 f2; 3; :::g et ce n’est que pour simpli…er les calculs < jf jp si 1 p < 1
que nous avons opté pour cette restriction dimensionnelle. En outre, nous kf kp =
:
désignons par L0 ( ) le C-espace vectoriel des fonctions mesurables de inf f > 0 : jf (x)j p.p. x 2 g si p = 1;
dans C. En…n, nous …xons p; q 2 [1; 1] tels que avec la convention usuelle inf ; = 1. Les propriétés suivantes sont fonda-
1 1 mentales.
+ =1
p q
Lemme 1.2 Soit f 2 L0 ( ).
et nous convenons que 0 1 = 0. (i) jf (x)j kf k p.p. x 2 .
1
(ii) kf kp = 0 si, et seulement si, f (x) = 0 p.p. x 2 .
1.1 Inégalité de Hölder sur L0 ( )
Preuve. (i) Si
Commençons notre étude par un lemme élémentaire.
f > 0 : jf (x)j p.p. x 2 g = ;;
p q
a b
Lemme 1.1 Si a; b 2 R+ alors ab + . nous n’avons rien à démontrer (compte tenu de la convention inf ; = 1).
p q
Sinon, il existe ( n ), une suite décroissante de réels strictement positifs
Preuve. L’inégalité est triviale si ab = 0. Supposons donc que ab > 0. La
convexité de la fonction exp permet d’écrire lim n = kf k1 et, pour tout n 2 N, on a jf (x)j n p.p. x 2

ln (ap ) ln (bq ) Ainsi, pour tout n 2 N, il existe An négligeable tel que


ab = exp (ln (ab)) = exp (ln a + ln b) = exp +
p q jf (x)j pour tout x 2 nAn :
n
p q
1 1 a b
exp (ln (ap )) + exp (ln (bq )) = + : Posons
p q p q [
A= An :
Ce qu’il fallait démontrer. n2N

2
Il est clair que A est encore négligeable et que si x 2 nA, alors et D’après le Lemme 1.1, nous avons
Z Z Z
jf (x)j n pour tout n 2 N: kf gk1 jf1 jp jg1 jq
= kf1 g1 k1 = jf1 g1 j +
kf kp kgkq p q
Il vient que jf (x)j kf k1 pour tout x 2 nA. Ceci permet de conclure.
1 1 1 1
(ii) Si p 6= 1 et kf kp = 0 alors = kf1 kpp + kg1 kqq = + = 1:
p q p q
Z
jf jp = 0 D’où le résultat.
Une première conséquence de l’Inégalité de Hölder.
et ainsi f (x) = 0 pour presque tout x 2 . Par ailleurs, si kf k1 = 0 alors
f (x) = 0 pour presque tout x 2 et ce d’après (i). La réciproque est Corollaire 1.4 (Inégalité de Minkowski) kf + gkp kf kp + kgkp
triviale. pour tous f; g 2 L0 ( ).
Il est a signaler que le Lemme 1.2 sera utilisé partout dans ce texte sans
mention particulière.
Preuve. Les cas où p = 1 et p = 1 sont simples à établir. Supposons donc
L’inégalité suivante, due essentiellement à Hölder, est incontrounable et
que 1 < p < 1. Alors,
constitue le point clef de plusieurs preuves dans ce chapitre.
Z Z
p p
Théorème 1.3 (Inégalité de Hölder) kf gk1 kf kp kgkq pour tous kf + gkp = jf (x) + g (x)j dx (jf (x)j + jg (x)j) jf (x) + g (x)jp 1 dx
f; g 2 L0 ( ). Z Z
= jf (x)j jf (x) + g (x)j dx + jg (x)j jf (x) + g (x)jp 1 dx
p 1

Preuve. Si p = 1 (et donc q = 1) alors


Z Z = jf + gjp 1
f 1
+ jf + gjp 1
g 1
kf gk1 = jf (x) g (x)j dx kgk1 jf (x)j dx = kf k1 kgk1 :
D’après le Théorème 1.3, nous obtenons
Le cas ou p = 1 (et ainsi q = 1) est analogue au précédent. Supposons p 1
p
alors que p 2
= f1; 1g (et donc q 2= f1; 1g). Si kf kp = 0 alors f (x) = 0 p.p kf + gkp kf kp + kgkp (f + g)p 1 q = kf kp + kgkp kf + gkp :
x 2 . Par suite, f (x) g (x) = 0 p.p x 2 et ainsi
Z En…n, kf + gkp kf kp + kgkp et le problème est résolu.
kf gk1 = jf (x) g (x)j dx = 0:

Ceci donne directement l’inégalité demandée. Nous pouvons procéder de la 1.2 Théorème de Riesz-Fischer
même façon si kgkq = 0. Supposons en…n que kf kp kgkq > 0. Si kf kp = 1
ou kgkq = 1 alors kf kp kgkq = 1 et il n’y a rien à démontrer. Sinon, on Posons n o
p 0
dé…nit f1 ; g1 2 L0 ( ) en posant L ( ) = f 2 L ( ) : kf kp < 1 :

1 1 La proposition suivante est simple à établir (sa preuve est donc laissée en
f1 = f et g1 = g:
kf kp kgkq exercice).

3
P
Proposition 1.5 Lp ( ) est un sous-espace vectoriel de L0 ( ) et l’appli- Lemme 1.6 Soit (fn ) une suite dans Lp ( ) telle que la série kfn k
p
cation converge. Il existe f; g 2 L ( ) telles que
Lp ( ) ! R
Xn X n

f 7! kf kp fk (x) ! f (x) p.p. x 2 et fk (x) g (x) p.p. x 2 :


k=0 k=0
est une semi-norme1 sur Lp ( ).
Preuve. Dé…nissons une suite croissante (gn ) de Lp ( ) en posant
Soit
N = f 2 L0 ( ) : f (x) = 0 p.p. x 2 : X
n
gn = jfk j pour tout n 2 N:
D’après le Lemme 1.2, nous avons k=0
n o
Remarquons que si n 2 N alors, d’après le Corollaire 1.4,
N = f 2 Lp ( ) : kf kp = 0 :
Z !p
p
Xn
Donc, N est un sous-espace vectoriel de Lp ( ). Le C-espace vectoriel quo- gnp = kgn kp kfk kp < 1:
p p
tient L ( ) =N est noté désormais L ( ) et la classe d’équivalence dans k=0
Lp ( ) d’une fonction f 2 Lp ( ) est notée provisoirement [f ]p . En parti- Z
culier, si f; g 2 Lp ( ) alors Il vient que lim gnp existe. Donc, d’après le Théorème de Beppo-Levi (ap-

[g]p = [f ]p si, et seulement si, f (x) = g (x) p.p. x 2 : pelé aussi le Théorème de la Convergence Montone), la fonction g donnée
par
Il est bien clair, d’après ce qui précède, que l’application X
1
g (x) = lim gn (x) = jfn (x)j
n!1
Lp ( ) ! R n=0
p
est bien-dé…nie et est dans L ( ). De plus,
[f ]p 7! kf kp Z Z Z Z
p
p p
lim gn = lim gn = lim gn = gp:
est bien-dé…nie. Il est également simple de constater qu’il s’agit bien d’une n!1 n!1 n!1
norme sur Lp ( ). Ceci nous permettra en particulier de noter, dorénavant,
p
[f ]p simplement par f . A cet égard, ce n’est que le contexte qui décidera Ce qui prouve que la fonction g est bien-dé…nie et est dans L ( ). Posons
s’il s’agit de la fonction ou de sa classe d’équivalence. Donc, Lp ( ) est en…n X1
un espace vectoriel normée complexe. Il s’avère en fait que cet espace est f (x) = fn (x) pour tout x 2 :
complet pour la norme k:kp dé…nie ci-dessus. Pour établir ce résultat, on a n=0
besoin d’un lemme auxilière. C’est une fonction également bien-dé…nie et est aussi dans Lp ( ). Les deux
1
Nous appelons semi-norme sur un K-espace vectoriel E (avec K = R ou C) toute fonctions f; g ainsi construites répondent manifestement à la question.
application p : E ! R véri…ant les deux conditions suivantes. Nous sommes à présent en mesure de pourvoir prouver le célèbre théo-
(1) p ( f ) = j j p (f ) pour tout ( ; f ) 2 K E. rème de Riesz-Fischer.
(2) p (f + g) p (f ) + p (g) pour tout (f; g) 2 E E.
Théorème 1.7 (de Riesz-Fischer) L’espace Lp ( ) est de Banach.

4
P P
Preuve. Soit (fn ) une suite dans Lp ( ) telle que la série fn converge La série gn est absolument convergente dans Lp ( ) et donc, d’après le
absolument. D’après le Lemme 1.6, il existe f; g 2 Lp ( ) telles que Lemme 1.6, il existe g; h 2 Lp ( ) telle que

X
n X
n X
n 1 X
n

fk (x) ! f (x) p.p. x 2 et fk (x) g (x) p.p. x 2 : gk (x) ! g (x) p.p. x 2 et gk (x) h (x) p.p. x 2 :
k=0 k=0 k=0 k=0

Remarquons que jf j g et posons De plus,


X
n 1

X
n gk = f'(n) f'(0) pour tout n 2 N:
hn = f fk pour tout n 2 N: k=0
k=0 Il vient que f'(n) converge presque partout vers une fonction qui est
Il est bien clair que également, d’après le Théorème de la Convergence Dominée de Lebesgue,
sa limite dans Lp ( ). Cette limite ne peut être que f et le problème est
hpn (x) ! 0 p.p. x 2 et jhpn j 2p g p résolu.
p
Le Théorème de la Convergence Dominée de Lebesgue permet de conclure Remarque 1.9 En général, la convergence dans L ( ) n’entraine pas la
que convergence presque partout comme l’illustre l’exemple suivant.
Xn p Z
p
lim f fk = lim khn kp = lim jhn jp = 0: Exemple 1.10 Fixons n 2 N et remarquons que l’ensemble
n!1 n!1 n!1
k=0 p
P ng fm 2 N : 2m
p p
Ainsi, la série fn converge dans L ( ), ce qui prouve que L ( ) est un
espace de Banach en e¤et. contient 0 et est majoré. Il possède donc un plus grand élément m qui n’est
Le théorème suivant est à son tour une conséquence du Lemme 1.6. Le que l’unique entier naturel véri…ant 2m n < 2m+1 . Posons
résultat a une très grande utilité en pratique.
n n+1
An = m 1; m 1 :
Théorème 1.8 Si (fn ) est une suite de Lp ( ) convergente vers f 2 Lp ( ) 2 2
alors il existe f'(n) , une suite-extraite de (fn ), telle que Manifestement,
1An 2 Lp ([0; 1)) :
f'(n) (x) ! f (x) p.p. x 2 :
De plus,
Preuve. On peut facilement construire une application ' : N ! N stric- 11
k1An kpp = .
tement croissante telle que 2m=p
np
Par suite, 1An ! 0 dans Lp ([0; 1)). Notons maintenant que, pour m 2 N,
1 la famille
f'(n+1) f'(n) p
pour tout n 2 N:
2n fA2m +k : k = 0; 1; :::; 2m 1g
Posons forme une partition de [0; 1). Donc, si x est …xé dans [0; 1), il existe n1 ; n2 2
gn = f'(n+1) f'(n) pour tout n 2 N: f2m + k : k = 0; 1; :::; 2m 1g tel que 1An1 (x) = 1 et 1An2 (x) = 0. En

5
particulier, pour tout n 2 N , il existe n1 ; n2 > n tels que 1An1 (x) = 1 Proposition 1.12 Soient f 2 L0 ( ) et (f ) l’ensemble des ouverts de
et 1An2 (x) = 0. Par suite, 0 et 1 sont deux valeurs d’adhérences de la sur lesquels f est nulle presque partout ordonné par inclusion. Alors (f )
suite (1An (x)) et ainsi cette suite n’est pas convergente. Ce qui permet admet un plus grand élément.
de conclure qu’il n’y a aucun x 2 [0; 1) pour lequel la suite (1An (x)) est
convergente. Preuve. En considérant l’intérieur de f 1 (f0g), on constate que (f )
n’est pas vide (il peut ne contenir que ;). Posons alors
[
1.3 Fonctions à support compact O= U:
U 2 (f )
Dans toute cette section, est un ouvert non vide de R muni de sa topo-
logie induite par celle de R. Le C-espace vectoriel des fonctions complexes Il su¢ t alors de prouver que O 2 (f ). Il est évident que O est un ouvert.
dé…nies et continues sur est noté C ( ). De plus, d’après le lemme précédent, il existe une partie dénombrable D (f )
de (f ) telle que [
Lemme 1.11 Soit (Oi )i2I une famille quelconque d’ouverts de R. Alors il
existe J, une partie dénombrable de I, telle que O = U:
[ [ U 2D(f )
Oi = Oj : Maintenant, pour tout U 2 D (f ), il existe une partie U négligeable telle
i2I j2J
que
Preuve. Posons [ f (x) = 0 pour tout x 2 U n U :
O = Oi
i2I
On pose [
c
qui est manifestement un ouvert de R et donc O , son complémentaire, est = U
U 2D(f )
un fermé de R. Pour n 2 N , posons
et on remarque
Kn = [ n; n] \ fx 2 O : d (x; Oc ) 1=ng :
f (x) = 0 pour tout x 2 On :
Il est clair que Kn est un compact de R et que Comme est négligeable, nous pouvons faire notre conclusion.
[
Kn O = O i : Pour f 2 L0 ( ), on appelle support2 de f , qu’on note Supp (f ), le
i2I complémentaire du plus grand ouvert O de , tel que
Il existe alors In , une partie …nie de I, telle que
[ f (x) = 0 p.p. x 2 O:
Kn Oi :
i2In
Cette dé…nition est ligitime compte tenu de la proposition précédente. No-
ter que Supp (f ) est un fermé de .
Ainsi, [ [ [
O= Kn = Oi : Proposition 1.13 Si f 2 C ( ) alors
n2N n2N i2In
Ce qui permet de conclure. Supp (f ) = fx 2 : f (x) 6= 0g \ = fx 2 : f (x) 6= 0g :
La proposition suivnate servira à dé…nir la notion de support d’une fonc-
2
tion. Parfois on parle de support essentiel.

6
Preuve. Soit O le plus grand ouvert de tel que f (x) = 0 p.p. x 2 O. Il est négligeable et donc vide. Ainsi, f = g et les fonctions de Cc ( ) peuvent
est bien clair que alors être identi…ées à leurs classes d’équivalences respectives dans Lp ( ).
En résumé,
f\
1 (f0g) O:
Cc ( ) Lp ( ) :
Donc, !c Maintenant, pour montrer que Cc ( ) est un sous-espace vectoriel de
Supp (f ) f\
1 (f0g) = fx 2 : f (x) 6= 0g: Lp ( ), le seul point qui nécessite une attention particulière est le fait que
si f; g 2 Cc ( ) alors
Inversement, si x 2 O et f (x) 6= 0 alors, par continuité de f et ouverture
de O, nous pouvons trouver " > 0 tel que f ne s’annule pas sur ]x "; x+"[ Supp (f + g) Supp (f ) [ Supp (g) :
et ]x "; x + "[ O. Comme (]x "; x + "[) > 0, ceci contredit le fait que
f = 0 -p.p sur O. Ainsi, f = 0 sur O et donc Soit x 2 tel que f (x)+g (x) 6= 0. Donc, f (x) 6= 0 (et donc x 2 Supp (f ))
ou g (x) 6= 0 (et ainsi x 2 Supp (g)). Ceci montre que x 2 Supp (f ) [
c Supp (g) et par suite
fx 2 : f (x) 6= 0g O = Supp (f )

Nous sommes en mesure de conclure puisque Supp (f ) est un fermé. fx 2 : f (x) 6= 0g Supp (f ) [ Supp (g) :

Exemple 1.14 Posons f = 1Q et remarquons que Supp (f ) = ; 6= R = Comme Supp (f )[Supp (g) est une fermé, on obtient l’inclusion demandée.
fx 2 R : f (x) 6= 0g.
Rappelons que, pour toute fonction f 2 L0 ( ) à valeurs dans [0; 1], il
La fonction f est dite à support compact si Supp (f ) est une partie existe une suite croissante (e ) de fonctions étagées positives qui converge
n
compacte de R. Le sous-ensemble de C ( ) des fonctions à support compact simplement vers f sur . A cet égard, il est utile de rappeler qu’une fonc-
est noté Cc ( ). tion e 2 L0 ( ) est dite étagée si e ( ) est un sous-ensemble …ni de R. Il
est bien connu qu’une fonction e : ! R est étagée si, et seulement si, il
Proposition 1.15 Cc ( ) est un sous-espace vectoriel de Lp ( ).
existe une suite strictement croissante ( 1 ; :::; n ) de nombres réels et une
p
Preuve. Commençons par prouver que Cc ( ) est contenu dans L ( ). Si partition (A1 ; :::; An ) de formée de sous-ensembles mesurables de tels
f 2 Cc ( ) alors f 2 L0 ( ) et il existe un compact K de tel que que
e = 1 1A1 + + n 1An :
f (x) = 0 pour tout x 2 nK:
Il est à noter que e est positive si, et seulement si, 1 ; :::; n sont positifs.
Etant compact, K est borné et donc de mesure …nie. Par suite,
Z 1=p Z 1=p
Lemme 1.16 Si e : ! R est une fonction étagée alors e 2 L1 ( ) si,
p
kf kp = jf (x)jp dx = jf (x)jp dx kf kp1 (K)1=p < 1: seulement si, e 2 L ( ).
K

Il s’en suit que f 2 Lp ( ). De plus, si f; g 2 Cc ( ) telles que f (x) = g (x) Preuve. Simple.
p.p. x 2 alors l’ensemble ouvert
Théorème 1.17 L’ensemble des fonctions étagées intégrables est dense
fx 2 : f (x) 6= g (x)g dans Lp ( ).

7
Preuve. Notons l’ensemble des fonctions étagées intégrables. D’après le Il est clair que f 2 Cc ( ), que 0 f 1, que f (x) = 1 pour tout x 2 K"
Lemme 1.16, cet ensemble est contenu dans Lp ( ). Soit alors f 2 Lp ( ) et que f (x) = 0 pour tout x 2 C c . Ainsi,
positive. Il existe une suite croissante (en ) de fonctions étagées positives qui Z Z
converge simplement vers f sur . La suite (epn ) est croissante et converge p
j1B f j = 1 < ":
simplement vers f p sur . Ainsi, si n 2 N alors en 2 Lp ( ) puisque U" nK"
0 en f . De plus, 0 f en f et donc 0 jf en jp f p . Le
Théorème de Convergence Dominée de Lebesgue permet de conclure. Ceci montre l’adhérence de Cc ( ) contient les fonctions indicatrices d’en-
sembles de mesures …nies. Le conclusion découle maintenant de la remarque
précédente.
Remarque 1.18 Pour prouver qu’une partie de Lp ( ) est dense dans
Lp ( ), il su¢ t de montrer qu’elle contient les fonctions étagées intégrables.
Remarque 1.20 Remarquons que Cc ( ) reste un sous-espace vectoriel de
D’ailleurs, comme toute fonction étagée intégrable est combinaison linéaire 1
L ( ). En e¤et, pour f 2 Cc ( ), on pose M (f ) = sup fjf (x)j : x 2 g :
de fonctions indicatrices d’ensembles de mesures …nies, un sous-espace vec-
Notons que, puisque f 2 Cc ( ), on a M (f ) < 1. Comme f est mesurable,
toriel de Lp ( ) contenant ces fonctions indicatrices est dense dans Lp ( ).
nous pouvons parler de kf k1 . Or, nous savons que

Pour poursuivre notre investigation, nous devons rappeler que la mesure kf k1 = sup fM > 0 : jf (x)j M p.p. x 2 g
de Lebesgue sur R est régulière, c’est-à-dire, si B est un borélien de R
de mesure …nie alors, pour tout " > 0, il existe un compact K" et un ouver et ainsi M (f ) kf k1 . De plus, jf (x)j kf k1 p.p. x 2 et
U" de R tels que K" B U" et (U" nK" ) < ": Nous sommes en mesure donc l’ensemble ouvert fx 2 : jf (x)j > kf k1 g est négligeable et donc
à présent de prouver le théorème central de ce paragraphe. vide. Par suite, jf (x)j kf k1 pour tout x 2 et en…n kf k1 =
sup fjf (x)j : x 2 g : En particulier, Cc ( ) est un sous-espace vectoriel
Théorème 1.19 Cc ( ) est dense dans L ( ). p de L1 ( ). Toutefois, Cc ( ) n’est jamais dense dans L1 ( ). L’exemple
suivant permet d’éclairsir cette situation.
Preuve. Soit B un borélien de de mesure …nie. Fixons " > 0. Il existe
un compact K" et un ouver U" de R tels que Exemple 1.21 Soient ! 2 et r > 0 tels que B (!; 2r) . Posons f =
1
B(!;r) et remarquons que f 2 L ( ). Soient g 2 C ( ) et u 2 S (!; r).

K B U et (U nK ) < ": Supposons d’abord que jg (u)j < 1=2 et notons


" " " "

Pour tout x 2 K" , il existe un intervalle fermé borné Ix centré en x tel que O = fx 2 : jg (x)j < 1=2g \ B (!; r) :
Ix U" . Puisque K" est compact, il existe x1 ; :::; xn 2 K tels que
Il est bien clair que O est un ouvert non vide de et que f est constante
[
n [
n sur O. De plus,
K" I xi C= Ixi U" :
i=1 i=1 jf (x) g (x)j = j1 g (x)j 1=2 pour tout x 2 O

Considérons la fonction et
(fx 2 : jf (x) g (x)j 1=2g) > 0:
d (x; C c )
f (x) = pour tout x 2 : D’où, kf gk1 1=2:
d (x; C c ) + d (x; K" )

8
Supposons maintenant que jg (u)j 1=2 et notons, pour n 2 f3; 4; :::g,
Preuve. Soit x 2 R tel que la fonction y ! f (x y) g (y) est intégrable.
Alors,
1 1 Z
Vn = x 2 : jg (x)j > B (!; r) :
2 n (f g) (x) = f (x y) g (y) dy
R
Pour n 3, Vn est un ouvert non vide sur lequel f est identiquement nulle. Z
Donc, si n 2 f3; 4; :::g et x 2 Vn alors = f (x y) 1Supp(f ) (x y) g (y) 1Supp(g) (y) dy
Z R
1 1
jf (x) g (x)j = jg (x)j > : = f (x y) 1x Supp(f ) (y) g (y) 1Supp(g) (y) dy
2 n R
Z
1 1 = f (x y) g (y) 1[x Supp(f )]\SuppR (g) dy
Nous obtenons kf gk1 . En…n, Cc ( ) n’est pas dense dans
2 n R
L1 ( ).
Ainsi, si x 2
= Supp (f ) + Supp (g) alors (x Supp (f )) \ Supp (g) = ; et
par suite (f g) (x) = 0. D’où,
1.4 Convolution c
(f g) (x) = 0 pour tout x 2 (Supp (f ) + Supp (g))
0
Pour tout couple de fonctions (f; g) dans L (R), la fonction f g : R ! C
donnée par et par conséquent
Z
(f g) (x) = f (x y) g (y) dy: (f g) (x) = 0 pour tout x 2 c Supp (f ) + Supp (g):
R
est appelée produit de convolution de f et g. Par suite
c c
Supp (f ) + Supp (g) [Supp (f g)]
Proposition 1.22 Soient x 2 R et f; g; h 2 L0 (R). Les deux assertions
suivantes sont véri…ées. ou encore
Supp (f g) Supp (f ) + Supp (g):
(i) Si (f g) (x) et (f h) (x) existent alors (f (g + h)) (x) existe et on
a D’où le résultat.
(f g) (x) + (f h) (x) = (f (g + h)) (x) :
Corollaire 1.24 Soient f; g 2 L0 (R) telles que, pour presque tout x 2 R,
(ii) Si (f g) (x) alors (g f ) (x) existe et on a la fonction y ! f (x y) g (y) est intégrable. Si Supp (f ) et Supp (g) sont
(f g) (x) = (g f ) (x) : bornés (et donc compacts), il en est de même pour Supp (f g).

Preuve. (i) Simple. Preuve. Simple.


(ii) C’est une conséquence simple d’un changement de variable.
Théorème 1.25 Soient f 2 Lp (R) et g 2 Lq (R).
Lemme 1.23 Soient f; g 2 L0 (R) telles que, pour presque tout x 2 R, la (i) kf gk1 kf kp kgkq (en particulier, f g 2 L1 (R)).
fonction y ! f (x y) g (y) est intégrable. Alors
(ii) f g est uniformément continue.
Supp (f g) Supp (f ) + Supp (g): (iii) Si p 2
= f1; 1g alors lim1 f g = 0.

9
Preuve. (i) Soit x 2 R. Par l’Inégalité de Hölder, on a (par densité dans Cc (R) dans Lp (R) pour p 2 [1; 1)). Donc, si x 2 R
alors, tenant compte de (i),
Z
j(f g) (x)j = f (x y) g (y) dy kf kp kgkq : j(f g) (x) (f g ) (x)j k(f g) (f g )k1
R
kf f kp kgkq + kf kp kg g kq
Ce qui conduit au résultat demandé.
kgkq + kf kp + :
(ii) Supposons que p est …ni (sinon, on échange les rôles de p et q). On
se donne > 0 et on choisit h 2 Cc (R) tel que kh f kp < (un tel h Mais pour jxj assez grand, (f g ) (x) = 0 et le résultat en découle.
existe par densité des fonctions continues à support compact dans Lp (R)). La dernière assertion du théorème précédent n’est pas vrai si p 2 f1; 1g
Comme h est uniformément continue, il existe > 0 tel que, si s; t 2 R et comme le montre l’exemple suivant.
ks tk < alors
jh (s) h (t)j < : Exemple 1.26 Soient f; g de fonctions de R dans R dé…nies respective-
ment par
Soient alors a; b 2 R tels que ka bk < . Alors, f (x) = 1 et g (x) = e jxj pour tout x 2 R:
Il est clair que f 2 L1 (R) et que g 2 L1 (R). Or, si x 2 R alors
j(f g) (a) (f g) (b)j j(f g) (a) (h g) (a)j Z
+ j(h g) (a) (h g) (b)j (f g) (x) = e jyj dy = 2
+ j(h g) (b) (f g) (b)j R

2 k(f h) gk1 + j(h g) (a) (h g) (b)j : et donc f g ne tend pas vers 0 à l’in…ni.

D’après (i), Théorème 1.27 Soient f 2 L1 (R) et g 2 Lp (R). Alors, pour preque tout
x 2 R, la fonction
k(f h) gk1 kh f kp kgkq < kgkq : y ! f (x y) g (y)
En outre, d’après l’inégalité de Hölder, est dans L1 (R) et kf gkp kf k1 kgkp (en particulier, f g 2 Lp (R)).
Z
Preuve. On pose
j(h g) (a) (f g) (b)j jh (x a) h (x b)j jg (x)j dx ' (x; y) = f (x y) g (y) :
R
p 1=p Cas où p = 1. Pour presque tout x 2 R et tout y 2 R, on écrit
( ) kgkq = kgkq :
j' (x; y)j = jf (x y) g (y)j jf (x y)j kgk1 :
Ce qui permet de conclure que f g est uniformément continue sur R.
(iii) Supposons d’abord que f; g sont continues à supports compacts. Comme f 2 L1 (R), pour presque tout x 2 R,
D’après le Lemme 1.23, f g est également à support compact et le problème
est résolu. Si, par contre, f; g ne sont pas à support compacts, alors, pour y 7 ! f (x y) 2 L1 (R) :
> 0, il existe f ; g deux fonctions continues à supports compacts telles
Donc, pour presque tout x 2 R,
que
kf f kp < et kg g kq < y 7 ! ' (x; y) 2 L1 (R)

10
et on a Cas où 1 < p < 1. D’après la cas p = 1, on peut a¢ rmer que, pour presque
Z Z Z tout x 2 R, la fonction qui à tout y fait correspondre jf (x y)j jg (y)jp est
' (x; y) dy j' (x; y)j dy = jf (x y) g (y)j dy kf k1 kgk1 : intégrable. Par suite, pour presque tout x 2 R,
R R R

Ceci montre que f g 2 L1 (R) avec y 7 ! jf (x y)j1=p jg (y)j 2 Lp (R) :

kf gk1 kf k1 kgk1 : On note maintenant que

Cas où p = 1. Pour presque tout y 2 R, on a jf (x y) g (y)j = jf (x y)j1=p jg (y)j jf (x y)j1=q :


Z Z
Mais, pour presque tout x 2 R,
j' (x; y)j dx = jg (y)j jf (x)j dx = kf k1 jg (y)j < 1:
R R
y 7 ! jf (x y)j1=q 2 Lq (R)
(on rappelle ici que la fonction g, étant intégrable, est …nie presque par-
tout). Donc, et ainsi, d’après l’Inégalité de Hölder,
Z Z Z
y 7 ! j' (x; y)j 2 L1 (R) :
j' (x; y)j dx dy kf k1 jg (y)j dy = kf k1 kgk1 : (1.1)
R R R
De plus, pour presque tout x 2 R, on a
Il vient, d’après le Théorème de Tonelli3 , que ' 2 L1 (R2 ). Ainsi, pour Z Z 1=p
presque tout x 2 R, la fonction qui à tout y fait correspndre ' (x; y) est jf (x y) g (y)j dy kf k1 1=q
(jf (x y)j jg (y)jp ) dy ;
intégrable et on a, d’après (1.1), R R
Z Z Z
soit donc
jf gj (x) dx = j' (x; y)j dy dx kf k1 kgk1 : Z
R R R
j(f g) (x)jp kf kp=q
1 (jf (x y)j jg (y)jp ) dy = kf kp=q p
1 (jf j jgj ) (x) :
Ceci donne le résultat demandé, sachant que les dernières conclusions sont R
4
obtenues grâce au célèbre Théorème de Fubini . En appliquant la cas où p = 1 avec f et g p , on constate que
3
Théorème de Tonelli. Soient 1 ; 2 deux ouverts de RN et ' : 1 2 ! K une
fonction mesurable telle que f g 2 Lp (R) et kf gkpp kf kp=q p
1 kf k1 kgkp :
Z
j' (x; y)j dy < 1 p.p x 2 1 En…n, kf gkp kf k1 kgkp et le problème est résolu.
2 Soit un ouvert de R. Une fonction f : ! R est dite localement
et Z Z intégrable sur si
j' (x; y)j dy dx < 1:
1 2 f 1K 2 L1 ( ) pour tout compact K :
Alors ' 2 L1 ( 1 2 ).
4
Théorème de Fubini. Soient 1; 2 deux ouverts de RN et ' : 1 2 ! K une On note L1loc ( ) l’ensemble des fonctions localement intégrables sur .
fonction intégrable. Alors,
Z Z Z Z Z Notation 1.28 Si est un ouvert de R et n 2 N [ f1g, on note C n ( )
' (x; y) dy dx = ' (x; y) dx dy = ' (x; y) dxdy: l’espace des fonctions de classe C n de dans R. En outre, Ccn ( ) désigne
l’intersection Cc ( ) \ C n ( ).
1 2 2 1 1 2

11
Théorème 1.29 Soient n 2 N [ f1g, f 2 Ccn (R) et g 2 L1loc (R). Alors, On se donne x 2 R. On se propose de montrer que f g est dérivable en
pour tout entier k n, on a x et que
(k)
(f g)0 (x) = (f 0 g) (x) :
n (k)
f g 2 C (R) et (f g) = f g;
Si x y 2 = K alors x y 2 = [a; b] et x y + h 2= [a; b]. Par suite,
(k) eme
où f désigne dérivée k de f .
g (y)
[f (x y + h) f (x y)] = 0 kf 0 k1 jg (y)j 1K (x y) :
Preuve. Soient a; b 2 R tels que a < b et Supp (f ) [a; b]. Si x y 2
= [a; b] h
alors
jf (x y) g (y)j = 0 kf k1 jg (y)j 1[a;b] (x y) Si par ailleurs x y 2 K alors 1K (x y) = 1 et, par l’Inégalité des
Accroissements Finis, on obtient
et si x y 2 [a; b] alors
g (y)
jf (x y) g (y)j = jf (x y) g (y)j 1[a;b] (x y) [f (x y + h) f (x y)] kf 0 k1 jg (y)j 1K (x y) :
h
kf k1 jg (y)j 1[a;b] (x y) :
Dans tous les cas, on a l’inégalité
Par majoration, on peut conclure que f g est dé…nie sur R tout entier.
g (y)
Posons maintenant [f (x y + h) f (x y)] kf 0 k1 jg (y)j 1K (x y) :
K = [a 1; b + 1] h

et considérons h 2 R tel que Maintenant,

0 < jhj < 1: g (y)


lim [f (x y + h) f (x y)] = f 0 (x y) g (y) :
h!0 h
Nous avons
lim f (x + h y) g (y) = f (x y) g (y) : Le Théorème de la Convergence Dominée permet alors de conclure.
h!0

De plus, si x y2
= K alors x + h y2
= [a; b] et donc
1.5 Régularisation
jf (x + h y) g (y)j = 0 kf k1 jg (y)j 1K (x y) :
On sait que si f; g 2 L1 (R) alors f g 2 L1 (R) et kf gk1 kf k1 kgk1
En revanche, si x y 2 K alors (voir Théorème 1.27). Il s’en suit que, muni du produit de convolution,
L1 (R) est une algèbre de Banach commutative. Il se trouve que cette al-
jf (x + h y) g (y)j kf k1 jg (y)j 1K (x y) : gèbre n’est pas unitaire. En e¤et, supposons le contraire en admettant
l’existence de e 2 L1 (R) tel que
Par le Théorème de la Convergence Dominée, on peut conclure que
e f = f pour tout f 2 L1 ( ) :
lim (f g) (x + h) = (f g) (x) :
h!0
Pour tout n 2 N , la suite (en ) d’éléments de L1 ( ) dé…nie par
Ceci montre la continuité de f g. Pour la dérivabilité, on procède de la
même manière comme suit. en = 1[ 1=n;1=n] jej

12
décroit vers 0 et donc, par le Théorème de Beppo-Levi (c’est-à-dire, le Lemme 1.31 Si F est un fermé de R et K est un compact de R alors
Théorème de la Convergence Monotone), il existe r > 0 tel que F + K est un fermé de R.
Z
Preuve. Soit (xn ) une suite dans F + K qui converge vers un vecteur x.
jej < 1: Pour tout n 2 N, il existe fn 2 F et kn 2 K tel que xn = fn + kn . Il existe
[ 2r;2r]
alors une sous-suite k'(n) de (kn ) qui converge vers k 2 K. Donc,
1
Si f = 1[ r;r] 2 L (R) alors, f'(n) = x'(n) k'(n) ! x k:
Z Z
Mais comme F est fermé, x k 2 F et par suite x 2 F + K. D’où F + K
1 = f (x) = (e f ) (0) = e ( y) f (y) dy = e ( y) dy
R [ r;r] est fermé.
Z Z Z Dans toute la suite, ( n ) est une suite régularisante …xée.
= e (y) dy je (y)j dy je (y)j dy < 1:
[ r;r] [ r;r] [ 2r;2r] Proposition 1.32 Si f 2 C (R) alors ( n f ) converge uniformément
vers f sur tout compact de R.
Cette absurdité montre que l’algèbre de Banach commutative L1 (R) n’est
pas unitaire. Preuve. Fixons un compact K de R. L’ensemble
On appelle suite régularisante (ou approximation de l’identité) Q = (K + [ 1; 1]) [ K
toute suite ( n ) de fonctions véri…ant les conditions suivantes pour tout
n2N . est fermé (voir le lemme précédent) bornée et donc compact de R sur
1 laquelle f est uniformément continue. Donc, pour tout " > 0, il existe 0 <
(1) 0 n 2 C (R).
< 1 tel que, si a; b 2 Q et ja bj < , alors jf (a) f (b)j < ". Choisissons
(2) Supp ( n ) ] rn ; rn [, où 0 < rn ! 0. x 2 K et y 2 [ ; ]. Donc, x y; x 2 Q et j(x y) xj = jyj < . Il vient
R
(3) R n = 1. que
jf (x y) f (x)j < ":
1
Exemple
R 1.30 Fixons 2 C (R) tel que 0, Supp ( ) ] 1; 1[ Par suite, si n 2 N alors
et > 0. Une telle fonction existe. En e¤et, considérer par exemple la Z
fonction dé…nie par j n f (x) f (x)j = (f (x y) f (x)) n (y) dy
R
1 Z
(x) = exp si jxj < 1 et (x) = 0 ailleurs. = (f (x y) f (x)) n (y) dy
x2 1 ] rn ;rn [
Z
Pour n 2 N , on dé…nit une fonction n en posant j(f (x y) f (x)) n (y)j dy:
] rn ;rn [
n (x) = an (nx) pour tout x 2 R;
Il existe n0 2 N tel que n0 > 1= . Pour tout n n0 , on a > rn et donc
Z
où Z 1 j n f (x) f (x)j j(f (x y) f (x)) n (y)j dy
a= : ] ; [
Z
R
" n ":
Il est bien clair que ( n ) est une suite régularisante. R

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Ceci permet de conclure. Lemme 1.34 Si est un ouvert de R contenant K alors il existe r > 0
Le théorème suivant explique bien la terminologie Approximation de tel que K + B (0; r) .
l’Identité.
Preuve. Notons F le complémentaire de et remarquons que l’application
Théorème 1.33 Si p 2 [1; 1[ et f 2 Lp (R) alors ( n f ) converge dans x ! d (x; F ) est continue. Comme K est compact, il existe k0 2 K tel que
Lp (R) vers f . 0 < d (k0 ; F ) = min fd (k; F ) : k 2 Kg = d (K; F ) = r:
Lp (R)
Preuve. Fixons " > 0. Comme Cc (R) = Lp (R), il existe g 2 Cc (R) Soient k 2 K et x 2 F . D’où,
tel que kf gkp < ". En outre, si n 2 N alors kx kk d (K; F ) = r
Supp ( n g) [ 1=n; 1=n] + Supp (g) et ainsi x 2
= B (k; r). Par suite,
[ 1; 1] + Supp (g) = K B (k; r) pour tout k 2 K
et K est compact. Or, ( n g) converge uniformément vers g sur K. Posons, et r répond bien à la question.
pour tout n 2 N, Nous obtenons un résultat de densité plus précis que les précédents.
k n g gk1 = sup fj( n g) (x) g (x)jg : Corollaire 1.35 Soit un ouvert de R et p 2 [1; 1[. Alors
x2K
Lp ( )
Nous obtenons, pour tout n 2 N, Cc1 ( ) = Lp ( ) :
sZ sZ Preuve. Fixons f 2 Lp ( ) et " > 0. Il existe g 2 Cc ( ) tel que kf gkp <
k g gkp = j g gj =p
j g gj p ". Posons h = g 2 Cc (R). Comme h 2 Lp (R), on a
n n n
R K
p n h ! h dans Lp (R) :
(K) k n g gk1 :
D’après le lemma précédent, il existe n0 2 N tel que, pour tout n n0 , on
Par conséquent, il existe n0 2 N tel que, pour tout n n0 , a
Supp ( n h) [ 1=n; 1=n] + Supp (h) :
k n g gkp < ":
Posons alors hn = n h pour tout n 2 N. D’après le Théorème 1.29, on
Ainsi, si n n0 alors a hn 2 Cc1 ( ) pour tout n 2 N avec n n0 . En…n, comme h = g sur ,
nous obtenons
n f f =[ n (f g)] + [ n g g] + [g f] hn ! g dans Lp ( )
et donc et ensuite
hn ! f dans Lp ( ) ;
k n f f kp k n (f g)kp + k n g gkp + kg f kp
résolvant ainsi le problème.
k n k1 kf gkp + 2" < 3": On note que le résultat du résultat précédent n’est pas vrai pour p = 1
(voir l’Exemple 1.21). Plus précisément, on a
Ce qui achève la démonstration.
Pour continuer l’étude, nous avons besoin d’un lemme topologique.Soit L1 (R)
Cc1 (R) = C0 (R) :
K un compact de R.

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