You are on page 1of 3

Attentat de Grand-Bassam : un procès crucial, sans les principaux accusés

1 message

Jeune Afrique Abonnés <service.client@jeuneafrique.com> jeu. 1 déc. 2022 à 17:07


Répondre à : webaccess@jeuneafrique.com
À : alyyalgadoouedraogo@gmail.com

Version en ligne

L'Évènement
La rédaction vous propose un focus sur ce qui fait l'actualité de la semaine.

Cher(e) abonné(e),

Aucun des assaillants n’est présent dans le box des accusés, et pour cause, tous ont été
abattus le jour même. C’est pourtant un procès crucial qui s’est ouvert mercredi 30
novembre au sein du tribunal criminel d’Abidjan : celui des complices et organisateurs
présumés de l’attentat de Grand-Bassam du 13 mars 2016 revendiqué par Al-Qaïda au
Maghreb islamique (Aqmi).  
 
À (re)lire - Cinq questions pour comprendre l’attentat de Grand-Bassam
 
Salima Traoré, 23 ans, Émile Djo Bi Djo, 26 ans, Adekunri Sarikou, 25 ans, Arthur Syndey Aka
Ehui, 33 ans… Ils étaient expert-comptable, mécanicien ou cuisinier. Ils avaient l’avenir
devant eux. Ce jour-là, l’assaut mené par une poignée de jihadistes sur la plage bondée de la
station balnéaire a fait 22 morts – dont trois militaires – et 33 blessés. Au-delà de ce très
lourd bilan, le choc fut particulièrement vif dans une Côte d’Ivoire qui, jusqu’alors, n’avait pas
été touchée par la violence terroriste. Paradoxalement, le procès ne semble pourtant pas
passionner les foules. Au matin de l’ouverture des audiences, aucun des principaux
quotidiens du pays n’avait ce procès en une.  
 
Les grands absents
 
L'une des explications de cette situation tient, peut-être, au profil des accusés présents. Sur
les dix-huit personnes inculpées, quatre seulement font effectivement face aux juges :
Hantao Ag Mohamed Cissé, Sidi Mohamed Kounta, Mohamed Cissé et Hassan Barry. Tous
font figure de « petites mains ».
 
Mimi Baba Ould El Moktar, considéré par la justice ivoirienne comme le « cerveau » de
l’attentat de Grand-Bassam, est entre les mains des autorités maliennes depuis que les
soldats français de la force Barkhane le leur ont remis après l’avoir capturé, en 2017.
L’accusation estime qu’il était, à cette époque, « le maître à penser des cellules ivoiriennes ».
 
 
À (re)lire- Procès des attentats de Bassam : « C’est épouvantable, on a tiré sur des gens qui
venaient passer une belle journée »
 
Autre grand absent, le Mauritanien Fawaze Ould Check, détenu lui aussi à Bamako, où il a
été condamné à la peine de mort en octobre 2020 pour sa participation aux attentats de
2015. Quant à Kounta Dallah, considéré comme le « chef d’orchestre » de l’attentat sur le
plan logistique, il n’a jamais été arrêté. La dernière fois qu’il a été vu remonte au lendemain
de l’attentat. Des caméras de vidéosurveillance de l’aéroport Félix-Houphouët-Boigny l’ont
filmé alors qu'il s’apprêtait à s’envoler pour le Mali.  
 
À (re)lire - Jihadisme au Sahel : l’inexorable descente vers le Golfe de Guinée
 
Autre facteur qui a pu émousser l’intérêt de l’opinion publique ivoirienne, la longueur de
l’instruction – pourtant toute relative, en matière de terrorisme – qui a duré six années et
demie, au cours desquelles les autorités ivoiriennes ont notamment bénéficié du soutien du
FBI. Si rien n’exclut que la teneur des débats de ce procès, qui doit durer jusqu’au 22
décembre prochain, ne réveille l’intérêt des Ivoiriens, une chose est sûre : il jouera, a minima,
un rôle de catharsis pour les proches des victimes et les survivants.  
 
Freiner la propagation
 
Il sera aussi l’occasion de mieux comprendre les mécanismes de radicalisation de certains
des accusés, ainsi que les stratégies que déploient les groupes jihadistes qui, depuis
l’attentat de Grand-Bassam, se sont lancés dans une vaste offensive « vers le sud ». En Côte
d’Ivoire, d’abord, dont le Nord – et en particulier le parc de la Comoé –, est devenu une zone
de « conquête » pour les jihadistes de la katiba Macina d’Amadou Koufa. Ces combattants,
affiliés au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, également appelé JNIM),
que dirige Iyad Ag Ghaly, y multiplient les incursions depuis leurs bases arrière du Burkina
Faso. Au Togo et au Bénin ensuite, où pas une semaine ne passe sans que ne soit rapporté
une attaque ou une tentative d’infiltration de jihadistes aux frontières septentrionales.  
Poursuivez votre lecture de l'actualité africaine sur Jeune Afrique.

ALLER SUR LE SITE

Copyright © Jeune Afrique 2022, Tous droits réservés.

Vous recevez cet email car vous êtes abonné(e) à Jeune Afrique Digital.

Si vous ne voulez plus recevoir les articles exclusifs de votre abonnement, cliquez ici.

You might also like