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A.

Accords Commerciaux Régionaux (ACR)

A.1. Marché Commun de l'Afrique Orientale et Australe (COMESA)

HISTORIQUE
Organisation créée en 1994 pour remplacer la Zone d’Echanges Préférentiels des
États de l’Afrique Orientale et Australe --ZEP-- mise en place en 1981 dans le
cadre du Plan d’action de Lagos et de l’Acte final de Lagos de OUA.

Madagascar a adhéré au COMESA le 17 novembre 1995 dans l’espoir de pouvoir


tirer profit de ce grand marché dans la région Madagascar.

Le COMESA a créé une Zone de libre-échange en 2000, depuis cette date, les
droits de douane sont nuls entre plusieurs pays de la région COMESA : Djibouti,
Egypte, Kenya, Madagascar, Malawi, Maurice, Soudan, Zambie et Zimbabwe. Le
Rwanda et le Burundi ont rejoint la ZLE en 2003.

La région a décidé de promouvoir la coopération entre ses membres à travers le


commerce et l’investissement en mettant en place un environnement incitateur et
des structures d’appui telles que la Banque de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique
Australe pour le commerce et le développement, la Chambre de compensation, la
Compagnie de Réassurance de la ZEP, l’Institut du cuir, l’Association des
industries métallurgiques, la Fédération des associations des femmes d’affaires,
un Fonds COMESA qui s’occupera du développement des infrastructures et de
l’appui financier aux États membres souffrant de problèmes budgétaires suite à la
mise en œuvre du programme de libéralisation des échanges.

Le COMESA met également en place des programmes sectoriels sur la


libéralisation du commerce, la mise en place d’une union douanière, la facilitation
des questions liées au commerce, le transport et la communication, l’industrie et
l’énergie, les affaires monétaires, l’agriculture et le développement économique et
social.

En adhérant au COMESA, Madagascar vise à développer les échanges avec la


région, promouvoir l’investissement à travers la mise en place d’une zone
d’investissement commune et bénéficier de tous les programmes sectoriels de la
région.

MEMBRES
21 pays membres : Burundi, Djibouti, Égypte, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Libye,
Madagascar, Malawi, Maurice, Ouganda, République démocratique du Congo,
Rwanda, Seychelles, Soudan, Swaziland, Union des Comores, Zambie,
Zimbabwe ainsi que la Somalie et la Tunisie, les deux derniers pays entrés
officiellement lors du 20ème Sommet du COMESA de 2018 .

OBJECTIFS
La priorité du COMESA est l'intégration régionale par le commerce et
l'investissement en misant sur l’intégration des marchés, l’industrialisation et le
développement des infrastructures. Son objectif est de créer une union douanière
entre ses 21 pays membres. Les domaines privilégiés sont le commerce des
biens et des services et le commerce électronique.

PLAN STRATEGIQUE EN COURS


Le Plan stratégique à moyen terme 2016-2020 intègre dans ses priorités le
renforcement de l’économie bleue, l’équité du genre, la promotion des
partenariats stratégiques.

ACTIONS
Réformes juridiques et institutionnelles.
Opérationnalisation/Dématérialisation du Guichet Unique à l’exportation
Harmonisation des politiques d’investissement.

MOYENS 
Facilité d’ajustement du COMESA (FAC/MAIR)
Autres programmes : cf. site web COMESA
STATISTIQUES

Importation sous COMESA


USD 2015 2016 2017
167,385,000 177,517,000 214,694,000
Exportation sous COMESA
USD 2015 2016 2017
61,260,000 77,944,000 106,010,000
Source : DGCE – Ministère du Commerce et de la Consommation

PRODUITS ET SECTEURS CONCERNES


Agriculture, Pêche, Tourisme, Mines….

PERSPECTIVES
Union douanière
Marché commun
Communauté économique (prévue initialement vers 2025)

CLASSEMENT DE MADAGASCAR DANS LE COMESA

Source : Indice de l’intégration régionale en Afrique


Madagascar a augmenté ses exportations vers la région COMESA en passant de
66 millions USD en 2014 à 75 millions USD en 2016, ce qui montre que les
opérateurs nationaux ont acquis une certaine expérience des pratiques
commerciales de la région.
En ce qui concerne les importations, il reste encore à vérifier si Madagascar
bénéficie réellement d’un avantage comparatif par rapport aux mêmes produits
fabriqués localement d’une part, et en comparaison de ceux provenant de Chine
d’autre part.

ANALYSE SWOT

Forces
Les bonnes performances enregistrées dans les zones franches (231 entreprises
en avril 2018 dont les activités concernent à la fois le commerce de marchandises
et celui des services).

Madagascar offre les avantages d’une main d’œuvre abondante, industrieuse et


d’un coût compétitif.

Faiblesses
Une instabilité sociopolitique persistante,

Les opérateurs malgaches ne sont pas prêts à faire face à une concurrence
étrangère.

Manque de leadership dans le secteur public.

Dans le secteur agricole, prédominance d’une économie traditionnelle de petits


producteurs, difficile à orienter vers l’exportation (par exemple, agriculture de
subsistance et élevage contemplatif).
Carence des investissements.
Difficulté d’accès au financement bancaire.
Manque d’équipements industriels pour la transformation des produits
exportables.
Problèmes de logistique handicapant Madagascar dans sa position géographique.
Opportunités
- Madagascar assure la présidence du COMESA pour la période 2015 – 2019 et
devrait saisir cette opportunité pour défendre ses projets prioritaires.
- La mise en œuvre de l’Accord sur la Facilitation des Echanges (AFE) permettra
d’explorer les possibilités de libre-entreprise dans toute la région,
- Le COMESA représente un potentiel de développement de nouveaux marchés
(677 milliards USD PIB), alors que la part des transactions commerciales
COMESA-Madagascar représente moins de 5% du commerce international
malgache.
- Ouverture des marchés de services (secteurTIC) grâce à la connectivité
numérique.
- Potentiel de développement du secteur tourisme.
- Insertion de Madagascar dans le tracé du projet chinois de « Nouvelles routes de
la soie ».

Menaces
- L’appartenance à plusieurs organisations régionales risque de noyer Madagascar
dans un « bol de spaghettis1 » d’intérêts et de règles.
- La construction de nouveaux hubs maritimes, sur la côte orientale de l’Afrique :
Bagamoyo (Tanzanie), Lamu (Kenya), Djibouti, ou l’extension du port de Port-
Louis (Maurice) peut anéantir les efforts d’amélioration du port de Toamasina et
perturber les circuits de transport, si Madagascar n’est pas inséré dans le tracé du
projet chinois de « Nouvelles routes de la soie ».
- L’existence de menaces émergentes (cybercriminalité, épidémies, etc.).

A.2. Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC)

1
Cf. annexe 07
Genèse et contexte historique
Organisation créée le 17 août 1992, succédant à la Conférence de coordination
pour le développement de l'Afrique australe (1980).

La demande de Madagascar de joindre la SADC a été officiellement instruite en


novembre 2002. En Août 2004, lors du Sommet des Chefs d’État et de
Gouvernement tenu à Maurice, Madagascar a été admis comme membre
candidat pour une durée d’un an.

Pendant cette période, le Comité National de la SADC a été mis en place


regroupant des représentants de l’Administration, du Secteur Privé et de la
Société civile. Un Document National2 révélant la volonté de Madagascar
d’adhérer à la SADC a été aussi élaboré.

C’est en Août 2005 que Madagascar a été définitivement admis à la SADC lors du
Sommet tenu à Gaborone, Botswana.

L’adhésion de Madagascar à ce Traité est motivée par des raisons de :


- Flux d’investissement.
- Ouverture de marchés.
- Partage d’expérience. Rencontres et échanges entre les secteurs privés.
- Coopération entre les secteurs privés et publics dans les missions
commerciales,
- Transferts de technologie,
- Respect mutuel des réglementations douanières propres à chaque pays.

MEMBRES
16 pays membres : Angola, Botswana, République démocratique du Congo,
Lesotho, Madagascar, Malawi, Île Maurice, Mozambique, Namibie, Seychelles,
Afrique du Sud, Swaziland, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe, les Comores ont
intégré la SADC lors du Conseil des Ministres de la SADC du 13 août 2018.

STRATEGIE ET OBJECTIFS

2
Elaboré par le Cabinet MDP, sur financement de la fondation Friedich Ebert
• Stratégie et Feuille de route de la SADC pour l'industrialisation 2015-2063.

• Priorités 2050 :

- Développement industriel et intégration des marchés


- Développement des infrastructures en regard du développement industriel
- Coopération pour la paix et la sécurité
• Programmes spéciaux en faveur de l’éducation et de la santé

• Plan stratégique indicatif de développement régional (RISDP) 2003-2018,


défini suite à une décision du somment des Chefs d’Etat en 1999.

• Plan stratégique indicatif (SIPO) de l’Organe de Coopération en matière de


politique, défense et sécurité (créé le 28 juin 1996, restructuré le 17 août
1999), avec pour objectifs d’instaurer un climat de paix, de stabilité politique
et de sécurité.

• Programme d’industrialisation fondée sur trois piliers :

(1) Industrialisation comme vecteur de la transformation économique et


technologique
(2) Compétitivité au niveau de l'entreprise ou de l'industrie, et au niveau national
et régional
(3) Intégration régionale et géographie comme contexte pour le développement
industriel et la prospérité économique.

PLAN STRATEGIQUE EN COURS


Plan 2015-2020 fixant quatre (4) domaines prioritaires :
- Développement industriel et intégration des marchés 
- Support des infrastructures pour l’intégration régionale 
- Coopération pour la Paix et la Sécurité comme préalable à l’intégration
régionale
- Programmes spéciaux de dimension régionale.
MOYENS
- Partenariat Public Privé (PPP)
- Marchés financiers et marchés de capitaux nationaux
- Souscriptions privées et capital risqué
- Fonds de développement de la SADC
- Projet TRF (Trade Related Facility).

- Médiation pour la stabilité politique

STATISTIQUES

Importations
USD 2015 2016 2017
264,286,000 272,214,000 323,028,000
Exportations
USD 2015 2016 2017
130,084,000 150,597,000 175,966,000
Source : DGCE – Ministère du Commerce et de la Consommation

PERSPECTIVES
Parmi les objectifs fixés dans le RISDP révisé 2015 - 2020, on peut citer :
- Production d'électricité prévue et capacité d'expansion de la transmission.
- Stratégie de corridors maritimes.
- Plan d'investissement de la politique agricole régionale (PAR).
- Stratégies et plans d'action régionaux pour l'économie bleue et verte.
- Programme régional pour la promotion économique des femmes.
- Programmes préférentiels pour l’autonomisation des jeunes non scolarisés.
CLASSEMENT DE MADAGASCAR DANS LA SADC

Source :
Indice de l’intégration régionale en Afrique 3

ANALYSE SWOT 4

Forces
- Ressources minières importantes qui peuvent être intégrées dans les chaînes
de valeur sud-africaines.
- La ZES de Tolagnaro peut être directement connectée avec les ports sud-
africains grâce aux ports d’Ehoala et de Tuléar.

Faiblesses
- La carence de l’Administration (cf. Ch 2) ne permet pas au secteur privé de
tirer avantage de l’investissement international.
- Faiblesse des secteurs de transformation des matières premières.
- Prolifération du secteur informel.

Opportunités
3
Idem: remarque concernant COMESA
4
Voir analyse statistique étude d’impact ZLET 2017 par le Cabinet MDP
- Ouverture aux marchés des 13 pays africains de la SADC.
- Nombreuses perspectives de partenariat (joint-ventures, BOT, …) pour le
développement des infrastructures.
- Transferts de technologie
- Renforcement de capacités
- Création d’emplois,
- Attraction des investissements directs étrangers (IDE), etc.
- Orientation claire du Plan Indicatif de Développement Régional (RISDP).

Menaces
- Peu d’intérêt des entreprises malgaches pour s’installer dans la ZES de
Tolagnaro.
- Problématique de la mise en valeur des réserves de matières premières à
enjeux internationaux (par exemple, réserves pétrolifères du plateau
continental de l’extrême sud de Madagascar).
- Rigueur des règles de la SADC qui peut engendrer une perte de souveraineté
nationale sur des questions d’intérêt stratégiques (ex. ressources halieutiques)

Recommandations
- Cadre politique et institutionnel impliquant le Secteur Privé (cf. « Chemins
d’action » Ch. 4)
- Enquêtes sur la compétitivité régionale de Madagascar.
- Appui aux initiatives du Secteur Privé dans le partenariat régional : intégration
des chaînes de valeur agricoles et non agricoles.
- Stratégie du développement industriel.
- Mise en place d’un mécanisme de paiement transfrontalier.

A.3. Commission de l’Océan Indien (COI)


Genèse et contexte historique
La Commission de l'Océan Indien (COI) est une organisation
intergouvernementale créée en 1982 à Port-Louis (Maurice) et institutionnalisée
en 1984 par l'Accord de Victoria (Seychelles). Seule organisation régionale
d’Afrique composée exclusivement d’îles, elle défend les spécificités de ses États
membres sur les scènes continentale et internationale.
Dès le début des années 1990, la COI met en œuvre des projets de coopération
en matière de gestion et de préservation de l'environnement avec le soutien de
l'Union européenne et de la coopération française.
Madagascar a adhéré à cette organisation en raison de ses relations
commerciales avec les pays concernés. L’adhésion de Madagascar à la COI
entend de ce fait renforcer les acquis en matière d’échanges économiques avec
ses partenaires localisés dans son voisinage immédiat.
La COI veut contribuer au renforcement de la construction et du développement
solidaire de l’espace indianocéanique.
Elle sert également de cadre pour des actions collectives des membres avec les
autres organisations d’intégration et de coopération ainsi qu’avec les institutions
multilatérales et les différents bailleurs.

La COI porte un plaidoyer constant en faveur des besoins spécifiques des îles en
développement, notamment dans les conférences organisées par les Nations
unies.

La République populaire de Chine (2016), l'Organisation internationale de la


Francophonie, l'Ordre de Malte et l'Union européenne (2017) sont membres
observateurs de l'organisation.

MEMBRES
5 pays membres : Union des Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles, France
(au titre de La Réunion)
STRATEGIE ET OBJECTIFS
L'organisation mise surtout sur la coopération pour promouvoir l'Indianocéanie.
Les projets de la COI portent sur de nombreux domaines économiques dont :
entrepreneuriat, infrastructures, connectivité régionale, sécurité alimentaire et
développement agricole, pêche, genre, mobilité, etc.

PLAN D’ACTION EN COURS


Programme Indicatif Régional (PIR) 2014 – 2020 commun pour COI, COMESA,
EAC.
Les Secrétaires généraux des OR de l’AfOA-OI réunies sous le CIRC
(Commission de l’Océan Indien – COI, Communauté d’Afrique de l’Est – EAC,
Marché commun d’Afrique orientale et australe – COMESA et IGAD), les officiels
de leurs pays membres, du Secrétariat de la SADC et de l’UE se sont entendus
sur la répartition de l’enveloppe FED en trois sous-enveloppes :
- la première vise à appuyer la mise en œuvre des programmes de chacune des
organisations régionales en fonction de leur plan de développement
stratégique respectif ;
- la deuxième est spécifiquement dédiée au financement des infrastructures
notamment par le biais de financements innovants ; 
- la troisième est affectée aux priorités interrégionales qui peuvent nécessiter
une coordination entre plusieurs OR (gestion des pêches, sécurité maritime,
gestion des océans, protection des bassins versants, stabilisation de la région
des Grands Lacs…).

MOYENS
La COI compte une dizaine de partenaires techniques et financiers au premier
rang desquels l’Union européenne et l’Agence française de développement.
Le 11ème Fonds Européen de Développement (FED) prévoit trois enveloppes de
financement accessibles à la COI :
1) Enveloppe « sous-régionale » de 50 millions € réservée exclusivement aux
projets de la COI.
2) Enveloppe infrastructures : d’un montant de 600 millions € elle est partagée par
l’ensemble COI, COMESA, EAC. 10% de cette enveloppe est dédiée au
cofinancement des projets d’infrastructures de la COI.
3) Enveloppe transrégionale dédiée aux autres secteurs : partagée par
l’ensemble des organisations régionales (COI, COMESA, EAC).

REALISATIONS
Produits et secteurs concernés : Pêche, tourisme, services, transports…
Consulter le site www.commissionoceanindien.org

STATISTIQUES
Disponibles sur le site :www.commissionoceanindien.org

POSITIONNEMENT ACTUEL
La COI est appelée aujourd’hui à piloter de vastes projets d’intégration régionale,
qui dépassent son aire de compétences traditionnelle, tout en continuant à
promouvoir systématiquement les spécificités et les besoins insulaires de ses
Etats membres.
Son intervention appuie les actions de ses membres et/ou les initiatives des
organisations régionales (COMESA, SADC, Tripartite), d’institutions continentales
(Union africaine) et/ou multilatérales (ONU, OMC, etc.).

ANALYSE SWOT
Forces
- Potentiel de Madagascar résultant de sa superficie par rapport aux autres îles.
- Proximité géographique
- Savoir-faire, expérience et réseaux des opérateurs malgaches dans les circuits
commerciaux traditionnels.
Faiblesses
- Réglementations non uniformes (normes européennes)
- Répartition géographique inégale des Pôles d’investissement
- Connectivité (transport et communication numérique) insuffisante.
- Faible compétitivité du port de Toamasina face aux autres ports : Port-Louis
(Ile Maurice), Le Port (La Réunion) .

Opportunités
- Projet « Madagascar, grenier de l’Océan Indien »
- Economie Bleue
- Tourisme.

Menaces
- Manque de transparence dans le fonctionnement en général
- Conflit d’intérêt entre les opérateurs
- La situation de Région Ultrapériphérique de la Réunion en tant que membre de
l’UE.

*******

A.4. Les Zones de libre-échange

A.4.1. La Zone de Libre-Echange Tripartite (ZLET)

HISTORIQUE
La ZLET est une zone de libre échange en cours de création qui relève d’une
initiative conjointe de trois communautés économiques régionales : le Marché
Commun des Etats d’Afrique australe et de l’est (COMESA), la Communauté
d’Afrique de l’Est (CAE) et la Communauté de développement d’Afrique australe
(SADC).

La principale raison pour laquelle le programme tripartite a été lancé en 2006 était
d'éliminer certaines des incohérences et des coûts de l'intégration régionale dus
au chevauchement des adhésions au sein des organisations régionales
concernées.

Le projet avait été officiellement lancé en 2015 mais il a fallu attendre 2017 pour
que l’accord soit validé étant donné que plusieurs États membres avaient exigé
que toutes les Annexes devant faire partie intégrante de l’Accord soient d’abord
finalisées et adoptées.
Madagascar a signé le texte le 13 juillet 2017.

La signature de l’Accord de la ZLET ne marque pas la fin des Communautés


Economiques Régionales (CER) puisqu’elles poursuivront leurs programmes
actuels au sein des États membres jusqu’à la dernière étape de fusion, tel que
stipulé sur la feuille de route tripartite. Chaque CER progressera vers une action
intégrée dans ses programmes et ses projets dans ses différents États membres.

Il est important de signaler que quatorze (14) ratifications au total seront


nécessaires pour que la ZLET puisse entrer en vigueur, alors que jusqu’à présent
seuls l’Egypte, le Kenya et l’Ouganda ont rempli cette formalité.

Les trois communautés économiques sont en train de finaliser la première phase


des négociations, qui couvre les principales questions en matière de zone de libre
échange : libéralisation des droits de douane, règles d’origine, procédures
douanières et simplification de la documentation douanière, ainsi que les
procédures de transit, entre autres questions.

Des sources indiquent que les négociations de la phase deux sont sur le point de
démarrer ; elles porteraient sur des questions relatives au commerce des services
et sur d’autres points tels que les droits de propriété intellectuelle, la politique de
concurrence, le développement et la compétitivité.
Les règles d’origine restent toutefois un point litigieux en raison de l’absence de
normes unifiées sur ce sujet.

MEMBRES
La ZLET n'est pas une nouvelle structure juridique ni une nouvelle communauté
économique régionale. C'est une tentative de fusionner les organisations
régionales dans la Communauté Economique Africaine.
Par conséquent, l’adhésion à la ZLET ne relève pas de la compétence des
Communautés Economiques Régionales mais engage la souveraineté de chaque
pays.
Le projet regroupe 26 pays : Libye, Djibouti, Érythrée, Soudan, Égypte, Éthiopie,
Kenya, Ouganda, Burundi, Rwanda, Tanzanie, Malawi, Zambie, Zimbabwe,
Angola, République démocratique du Congo, Maurice, Madagascar, Comores,
Seychelles, Mozambique, Botswana, Lesotho, Namibie, Afrique du Sud,
Swaziland

OBJECTIFS
La ZLET a pour objectif la mise en place accélérée d'une zone de libre-échange
englobant les États membres des trois organisations COMESA-EAC-SADC avant
de créer une Union douanière unique et d'harmoniser les politiques commerciales.

Dans sa première phase, ce projet vise à créer un grand marché unique avec la
libre circulation des biens et services comme moyen de renforcement des
échanges intra-régionaux.

Le développement économique et social escompté pourra ensuite améliorer les


procédures d’intégration (1) régionale et (2) continentale.
C'est une étape préliminaire à un autre projet de zone de libre échange à savoir la
Zone de libre-échange continentale (ZLEC), qui doit regrouper en plus de la zone
tripartite, l'Afrique centrale et l'Afrique de l'Ouest.

AXES STRATEGIQUES
Réunion ministérielle tripartite (25 - 31 octobre 2016 Nairobi – Kenya):
- Phase 1: Accord sur la facilitation des échanges (AFE)
- Phase 2: Examen des questions relatives au commerce de services, la
concurrence, les droits de propriété intellectuelle et l’investissement
transfrontalier.

ACTIONS
1) Intégration du Marché
a. Libéralisation du commerce des marchandises : élimination des droits et des
restrictions quantitatives sur les importations, ainsi que l’élimination des
obstacles non tarifaires ;
b. Harmonisation des règles d’origine ;
c. Coopération et assistance mutuelle en matière douanière ;
d. Facilitation des échanges commerciaux : simplification et de l’harmonisation
des procédures du commerce international, y compris les régimes
d’importation et d’exportation ;
e. Commerce de transit et facilitation du transit ;
f. Recours commerciaux et mesures correctives contre les pratiques
commerciales déloyales ;
g. Obstacles techniques au commerce –OTC ;
h. Mesures sanitaires et phytosanitaires –SPS ;
i. Règlement des différends.

2) Amélioration des infrastructures


a. Augmentation du réseau des transports (routiers, ferroviaires, maritimes et
aériens, y compris les domaines des TIC et de l’énergie)
b. Extension de la connectivité numérique.

STATISTIQUES
- Population de la zone tripartite : 600 millions (57 % de l'Union Africaine)
- Produit intérieur brut (PIB) : 1 000 milliards de dollars (58% du PIB de l'Union
Africaine)

PERSPECTIVES
Une fois qu’elle sera opérationnelle, la ZLET renforcera les interconnections
économiques

Consécutivement, l’augmentation des capacités productives entraînera


l’émergence de chaînes de valeur au sein des trois zones intégrées.

Position de Madagascar dans les négociations Tripartites

- Offre tarifaire de Madagascar dans le cadre de la Tripartite

. 100% de libéralisation tarifaire aux Etats membres de la Zone de Libre


échange du COMESA

. Offre de Madagascar aux Etats de la SADC étendue aux Etats de la Tripartite


non membres des ZLE du COMESA et de la SADC (Angola, Ethiope et
Erythrée), et ce, sous réserve de réciprocité

Offre tarifaire à transmettre officiellement au Secrétariat de la Tripartite


par l’Administration des Douanes à travers le MAE

- Règles d’origine : position commune de Madagascar avec les Etats membres


de la COI (dérogation spéciale pour les Etats membres insulaires de la
tripartite au regard des critères d’origine relatifs à « leurs navires » et «
leurs navires usines »

ANALYSE SWOT

Forces
Madagascar a réalisé une étude d’impact5 de l’adhésion à la ZLET en 2017.
La mise en œuvre de l’Accord sur la facilitation des échanges (AFE) permettra
d’harmoniser toutes les procédures douanières dans les trois CER concernées
(SADC, COMESA, CAE).

Faiblesses
Une absence de communication sur l’avancée des travaux du Comité de la ZLET.
Un manque de suivi des négociations (cf. Ch 2).
Faible participation du secteur privé aux différentes réunions de négociations au
niveau de la Tripartite a été constatée.

Opportunités
Elimination progressive des barrières non tarifaires : facilitation des échanges
commerciaux jusqu’à l’opérationnalisation complète de la ZLET.
Amélioration de la connectivité numérique : facilitation des contacts B to B et
renforcement des liens de coopération entre les pays membres.
Financements prévus des projets régionaux d’infrastructure.
La ZLET sera la plus grande zone de libre-échange du continent africain.
La ZLET constituera un marché intégré regroupant plus de 600 millions de
personnes.

Menaces
La lenteur des progrès des négociations sur la ZLET risque (à tort) de donner
prévalence au calendrier de la ZLECAf.
Madagascar ne maîtrise pas assez les contrôles SPS. Cf illustration décrite dans
1.4.4.2.

RECOMMANDATIONS

5
Etude MICDSP/PCI (MDP 2017)
Pour la mise en place d’un suivi : mobiliser le Comité National sur la Facilitation
des Echanges établi dans le cadre de l’AFE.

A.4.2. Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAf)

HISTORIQUE
La mise en place de la ZLECAf est inscrite dans l’Agenda 2063 de l’Union
Africaine.
Les négociations ont été lancées par les chefs d’État et de gouvernement de
l’Union africaine en juin 2015.
La rédaction de l’Accord a été finalisée fin 2017 mais les Annexes n’étaient pas
encore prêtes.
En janvier 2018, la ZLEC a été rebaptisée Zone de libre-échange continentale
africaine (ZLECAf).
En marge du sommet extraordinaire des chefs d’Etat de l’UA en mars 2018, le
protocole d’Accord portant création de la ZLECAf a été adopté.

Les textes juridiques sur les règles et procédures de règlement des différends au
sein de la ZLECA ne sont pas encore prêts.

Il faut un délai de 180 jours après la signature du protocole de création de la


ZLECAf (c’est-à-dire vers septembre 2018) pour que l’Accord entre en vigueur.
Entretemps, il appartient aux pays signataires, de le ratifier dans leurs textes
nationaux respectifs.

La ZLECA sera donc le prolongement naturel des initiatives de la ZLET, qui


entreprend déjà de régler les chevauchements liés aux adhésions
multiples (résolution du problème du "bol de spaghettis").

Les communautés économiques régionales resteront représentées à titre


consultatif au sein de la ZLECAf. Leur rôle consistera, entre autres, à coordonner
la mise en œuvre et les mesures visant à supprimer les obstacles non tarifaires, à
harmoniser les normes et à assurer le suivi de la mise en œuvre.
MEMBRES
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) devrait intégrer les 55
États membres de l’Union africaine.
• 43 Etats membres, dont Madagascar, ont signé la déclaration de lancement de
la ZLECAf
• 49 Etats membres, dont Madagascar, ont signé les textes consolidés de l’Accord
de la ZLECAf
• 32 pays ont signé le Protocole pour la libre circulation des personnes, un seul
instrument de ratification

OBJECTIFS ET STRATEGIES
- Institution de la Conférence de l’Union Africaine sur la consolidation des
accords de libre-échange tripartites et d’autres accords régionaux en une
zone de libre-échange continentale
- Consolidation graduelle des fonctions liées au commerce des CER au
niveau continental
- Harmonisation et coordination des régimes et instruments de libéralisation
et de facilitation du commerce au niveau des groupes régionaux
- Création d’un seul marché continental de biens et services
- Accélération de l’institution d’une Union Douanière
- Amélioration de la compétitivité des industries africaines performantes sur le
marché international des biens manufacturés
- Intégration du potentiel des pays moins industrialisés dans les chaînes de
valeur régionales, notamment en permettant aux PME/PMI d’alimenter en
intrants les grandes entreprises régionales exportatrices.

PLAN STRATEGIQUE EN COURS


- Les travaux de la "première phase" concernent la réduction ou la
suppression des barrières tarifaires et non tarifaires ainsi que la
déréglementation du commerce transfrontalier des services à travers
l’Afrique ;
- Les négociations de la "deuxième phase" porteront sur les dispositions
relatives aux investissements, à la concurrence et aux droits de propriété
intellectuelle.

MOYENS
Les ressources financières du secrétariat seront prélevées sur le budget de
l’Union Africaine

ACTIONS
L’instance de négociation a adopté un programme de travail (cf. annexe 8) pour la
transition et la mise en œuvre afin de finaliser les offres de biens et de services et
de préparer des règles d’origine spécifiques aux produits, dans le cadre du
programme intégré.

STATISTIQUES
La ZLECAf vise à créer en Afrique un marché continental des biens et services
pour une population de plus d’un milliard de personnes et dont le PIB s’élève à
plus de 3.000 milliards USD.

PRODUITS ET SECTEURS CONCERNES


- Tous secteurs industriels ;
- Transport aérien et maritime ;
- Assurance ;
- Tourisme ;
- Finances et Banques
ANALYSE SWOT

Forces
Expérience de Madagascar dans les autres processus d’intégration régionale.

Faiblesses
L’économie de Madagascar doit faire face à beaucoup de changements
structurels dans un délai relativement court.
Pas d’étude d’impacts autre que les projections économiques et macro-
économiques du FMI (Perspectives économiques régionales, avril 2018).

Opportunités
Intégration au niveau continental
Marché unique de l’U.A, population de plus d’un milliard de personnes, PIB 3.000
Milliards US§
Diversification des marchés d’exportation.
Libre circulation des biens et des personnes.

Menaces
Les marchandises mondiales risquent d’arriver dans les pays de la ZLECAf sans
droits tarifaires, et de circuler librement jusqu’à Madagascar 6.

Simple élargissement des marchés pour les produits les moins chers, au lieu de
renforcer les capacités productives du continent africain en stimulant la demande
de biens et services produits localement.

6
Alors que par ailleurs, dans le cadre de l’APEi par exemple, Madagascar aurait obtenu des protections
négociées.
Les taux de conversion entre les monnaies des pays de la zone risquent de
générer une inflation interne, car ces taux s’établiront normalement en relation
avec la compétitivité de chaque pays.

Perte de souveraineté sur des questions stratégiques (exemple de la douane).

Ratification sans étude d’impact préalable (expérience de l’adhésion de


Madagascar à la SADC).

Recommandations

1) Etude d’impact et consultation préalable 7.


2) Partenariats Public Privé pour l'amélioration des infrastructures, la mobilisation
des fonds de financement du commerce, la fourniture d’informations
commerciales et la prestation de services logistiques.
3) Participation active du secteur privé pour la connectivité des réseaux d'affaires
intra-africains
4) Proposer à l’UA d’établir une base de données des industries africaines
existantes à partir de la CTCI (Classification Type du Commerce International) ou
créer un nouveau modèle type SCIAN (Système de Classification des Industries
de l'Amérique du Nord).

B. Autres Accords

B.1. Indian-Ocean Rim Association (IORA)

Genèse et contexte historique8


L’organisation a été créée à Maurice en mars 1995 et connue initialement sous le
nom de "Indian Ocean Rim Initiative". En mars 1997, un traité multilatéral (Charte

7
Adopter la formule de l’atelier spécifique à l’intention du secteur privé, organisé par le cabinet MDP pour la
préparation de la 11° conférence ministérielle de l’OMC.
8
Reprise de la partie 1.2. afin de constituer une présentation complète et indépendante
de l’Association de Coopération régionale de l’océan Indien) est signé par les
"Etats côtiers souverains de l'Océan Indien". Cette charte a été modifiée en 2010.
L’ « Indian Ocean Rim - Association for Regional Cooperation » (IOR-ARC) réunit
(2016) 21 pays riverains de l’Océan Indien issus de l’Afrique, de l’Asie et de
l’Océanie, de l’Afrique du Sud à l’Australie, y compris l’Inde. S’y ajoutent six
"Partenaires de dialogue" (dont la France). Son objectif est de promouvoir un
développement durable et équilibré entre les membres en formant un bloc
commercial important et de poids sur le marché international, tout en partageant
les résultats bénéfiques obtenus.

L'IORA est un forum régional, de nature tripartite, réunissant des représentants du


gouvernement, des entreprises et des universités, pour promouvoir la coopération
et une interaction plus étroite entre eux.

Madagascar a adhéré à cette association en misant sur les principes d’un


régionalisme ouvert pour le renforcement de la coopération économique, en
particulier sur la facilitation des échanges et l'investissement, la promotion et le
développement social de la région. D’autant que les priorités de l’IORA sont aussi
celles de Madagascar qui dispose d’un domaine maritime et côtier important,
d’une grande richesse de paysages et de cultures humaines et de nombreuses
opportunités d’investissement.

MEMBRES et Partenaires de dialogue


21 pays membres : Australie, Bangladesh, Comores, Inde, Indonésie, Iran,
Kenya, Madagascar, Malaisie, Maurice, Somalie, Mozambique, Oman,
Seychelles, Singapour, Afrique du Sud, Sri Lanka, Tanzanie, Thaïlande, Emirats
Arabes Unis, Yémen.
7 partenaires de dialogue : Chine, Egypte, France, Allemagne, Japon, Royaume
Uni, Etats-Unis.
L'Organisation du tourisme de l'Océan Indien et le Groupe de recherche sur
l'Océan Indien ont un statut d'observateur.
OBJECTIFS et DOMAINES D’INTERVENTION
Les principaux objectifs de l'IORA9 sont les suivants :
1. Promouvoir une croissance durable et un développement équilibré de la
région et des États membres
2. Se concentrer sur les domaines de coopération économique offrant le plus
de possibilités de développement, d'intérêt commun et d'avantages mutuels
3. Promouvoir la libéralisation dans la région de l'Océan Indien (au sens
large) :, supprimer ou abaisser les obstacles à la circulation des biens et
services, des investissements et technologies.
4. L'IORA a identifié six domaines prioritaires, à savoir :
- Sécurité maritime ;
- Facilitation du commerce et de l'investissement ;
- Gestion des pêches ;
- Réduction des risques de catastrophe.
- Coopération académique et scientifique.
- Promotion touristique et échanges culturels.

AXES STRATEGIQUES
- Lutte contre la pauvreté.
- Facilitation et libéralisation du commerce et promotion des investissements
étrangers,
- échanges scientifiques et technologiques,
- développement du tourisme,
- facilitation des mouvements de personnes physiques et prestataires de
services sur une base non discriminatoire.
- Développement des infrastructures et des ressources humaines.
- Promotion du transport maritime et des questions connexes.

9
Cf Annexe "Objectives IORA"
- Coopération dans les domaines du commerce, de la recherche et de la
gestion.

ACTIONS EN COURS
"Jakarta Concord" (mars 2017)10 qui prévoit les principaux chapitres d’activité
suivants :
(1) autonomisation des femmes,
(2) développement de la l'économie bleue,
(3) lutte contre le terrorisme.

ANALYSE SWOT

Faiblesses
- Pas de financement spécifique à attendre pour Madagascar
- Faible compétitivité de l’économie malgache

Forces
- Atouts dans le domaine du tourisme
- Etendue et richesse du domaine halieutique (Zone économique exclusive)
- Attractivité des IDE intra-régionaux (ZES…qualification et coût de la main-
d’oeuvre)
- Potentiel de création de ports maritîmes (Hubs)

Opportunités pour Madagascar


- Marché de 2,7 milliards d'habitants (environ 35% de la population mondiale).
- Intégration dans une région qui assure 70% du commerce mondial.
- L'Océan Indien constitue une route commerciale essentielle, en particulier pour
la distribution de pétrole et de gaz.
- Branchement sur les nouvelles routes de la soie.

10
Cf. Annexe «  Objective IORA »
- Le commerce total entre les pays de l'IORA a atteint 777 milliards de dollars en
2015, en hausse de 300% par rapport à 1994.
- Grande marge de croissance étant donné que l'IORA ne contrôle actuellement
que 10% du PIB mondial et 13% de l'investissement étranger direct (IDE)
mondial.

Menaces
- Piraterie Maritime
- Changement climatique (tsunami)
- Tensions entre les grands pays membres de l’IORA (Inde, Chine) et les USA.

B.2. APEi Accord de Partenariat Economique intérimaire (avec l’U.E.)

Genèse et contexte historique

Les Accords de Partenariat économique (APE) entre les pays dits ACP (Afrique
Caraïbes Pacifique) et l’Union Européenne constituent une étape importante dans
l’évolution des modalités de l’aide européenne aux ACP. Après les
indépendances, les organismes du "Marché Commun" Européen mettent en place
des instruments qui se substituent progressivement à ceux des anciennes
puissances coloniales (FED, surprix de certains produits ACP importés etc.).

L’entrée de la Grande-Bretagne accélère cette évolution dans le sens du


libéralisme et d’un rapprochement avec les règles de l’OMC. L’Accord de Cotonou
(2000) qui remplace les Conventions précédentes (Lomé, Yaoundé…) définit les
principes directeurs des APE et la Commission Européenne ouvre un cycle de
négociations avec les ACP et leurs organisations régionales.

Un Accord de Partenariat Intérimaire (APEi) portant création d’un cadre


intérimaire pour la conclusion d’un accord de partenariat économique entre les
Etats de l’Afrique Orientale et Australe (AfOA), d’une part, et la Communauté
Européenne et ses Etats Membres, d’autre part", a été signé par Madagascar
(Mauritius, les Seychelles et le Zimbabwe) le 29 août 2009. Par la suite Les
Comores ont signé l’accord le 28 juillet 2017.

Cet accord est entré en application le 14 mai 2012. Il vise à développer les
échanges commerciaux et les investissements entre les parties signataires. Le
taux d’exclusion pour Madagascar est de 19,3%. Il est prévu un moratoire de 5
ans au bout duquel 37% du commerce sera libéralisé. Les 43% restant doivent
être libéralisés d’ici 2022. Parmi les produits exclus, figurent entre autres, la
viande, le poisson, les produits d’origine animale, les légumes, les boissons, les
articles en cuir etc.11

Les Parties reconnaissent l’importance des questions douanières et de la


facilitation des échanges dans un environnement évolutif du commerce mondial.

Les Parties conviennent de renforcer leur coopération pour faire en sorte que les
législations et procédures pertinentes ainsi que la capacité administrative des
administrations concernées remplissent l’objectif de promouvoir la facilitation des
échanges commerciaux. Ces dernières devraient aussi contribuer à promouvoir le
développement et l’intégration régionale des Etats AfOA. Les Parties
reconnaissent la nécessité d’une capacité administrative adéquate afin de réaliser
ces objectifs.

Les Parties conviennent de coopérer dans le renforcement des capacités des


pays et de la région AfOA pour pouvoir prendre en charge tous les aspects de
facilitation des échanges, y compris le développement de systèmes et réseaux de
transport efficaces.

Les Parties conviennent en outre qu’un traitement spécial et différencié sous


forme de renforcement des capacités et de périodes de transition seront
nécessaires pour assurer une mise en œuvre harmonieuse du présent accord.

Les Parties reconnaissent que les objectifs légitimes de politique publique, y


compris en ce qui concerne la sécurité et la prévention de la fraude, ne peuvent
être compromis d’aucune façon.

11
Cf. Annexe APEi
Au cours des dernières négociations tenues en décembre 2017 dans le cadre de
l’APEi AfOA, Madagascar a précisé sa position sur  :

Les questions qui se posent dans les domaines du commerce et de l’accès


au marché :
- Les règles d’origine et les autres mesures de défense commerciale.
- Les obstacles techniques au commerce et les mesures SPS.
- Le commerce de services : promouvoir le commerce des services au niveau
régional et appuyer les capacités des pays AfOA dans leurs efforts d’ouvrir le
commerce des services. Outre le secteur du tourisme, les discussions pourront
porter sur les services de transport de voyageurs, les services de voyage (tour
operator), les services de formation, les services de constructions (notamment
hôtelières), les services de santé (bien-être,), les services aux entreprises.
- La politique de concurrence : l’APE devrait garantir une concurrence saine et
loyale et promouvoir la compétitivité des entreprises.
- Les taxes d’exportation : Madagascar réitère sa demande pour l’élimination de
la taxe d’octroi de mer appliquée par l’île de la Réunion.
- La coopération douanière et la facilitation du commerce : Madagascar confirme
son Accord pour les objectifs convenus dans le texte de 2011.

La problématique de l’investissement et du développement du secteur


privé :
- Le nouvel Accord devrait permettre l’accroissement des investissements
européens dans les pays AfOA et la concrétisation de l’appui au secteur
privé, notamment aux industries, pour développer améliorer la capacité
d’offre des pays AfOA et la compétitivité générale de la Région, en vue de
leur meilleure intégration à l’économie mondiale et du développement du
commerce AfOA-UE.
- L’APE amélioré devrait prévoir des dispositions spécifiques aux PME,
premiers créateurs d’emplois à Madagascar, ainsi qu’aux Coopératives.

L’Industrialisation
- Une mise à niveau du tissu industriel au niveau de la Région est
primordiale. A cet effet, le texte devrait prévoir la mise à disposition d’un
financement pour la restructuration et la modernisation des industries dans
les pays AFOA afin d’améliorer leur compétitivité.
- Par ailleurs, les industriels Malagasy conditionnent leur participation à la
poursuite des négociations par « L'engagement financier de l'UE pour le
renforcement de capacité du secteur privé malagasy notamment les
industries locales ».

L’Agriculture
Un nouveau chapitre sur l’agriculture devrait poursuivre les objectifs essentiels
d’augmentation et d’amélioration de la production agricole, notamment vivrière, et
de sécurité alimentaire.

Les questions relatives au développement et au renforcement de capacités


La mise en place effective du fonds APE destiné à soutenir les pays signataires
de l’APEi pour faire face aux pertes engendrées par l’abaissement tarifaire et être
plus compétitifs face au marché européen et aux importations en provenance de
l’UE.

Les droits de propriété intellectuelle


L’APEi amélioré devrait inclure des dispositions sur les Indications Géographiques
Protégées (IGP) ainsi que les savoir-faire ancestraux et artisanaux, et prévoir la
coopération entre les deux parties en vue du renforcement de capacités des pays
AfOA sur ces questions.

Le Règlement des différends


La notion d’arbitrage devrait être introduite dans le système de règlement des
différends.
Le texte devrait également prévoir le renforcement de capacité des experts
nationaux sur le système de règlement de différends et la préparation de
mémoires de défense.
La restitution de la 6ème réunion APEi est donnée en annexe 4.
Analyse SWOT

Forces
L’UE regroupe de nombreux pays, dont l’ancienne métropole coloniale, avec
lesquels Madagascar a développé des relations commerciales et culturelles
fructueuses.
Le potentiel touristique de Madagascar face à une forte demande des pays de
l’U.E.
La montée en puissance de l’alimentation bio dans les pays de l’UE, à laquelle
Madagascar peut répondre.

Faiblesses
Manque d’organisation et de coordination à Madagascar face à des mécanismes
d’intervention et de financement qui supposent que le pays (PED ou PMA)
partenaire soit suffisamment organisé pour mobiliser efficacement les groupes
cibles et les structures intermédiaires concernées (ex. petits pêcheurs, petits
agriculteurs, PME et TPME, acteurs de terrain dans les domaines de la santé et
de l’éducation, bureaux d’étude nationaux etc.) .
Opportunités
L’UE est la deuxième puissance commerciale du monde.
L’APEi possède un volet "coopération" dont les outils peuvent être utilisés dans
des actions stratégiques : transferts de technologie, formation, financement de
l’investissement etc.
La rivalité entre les pays occidentaux et la Chine.
La forte demande des pays de l’UE dans les domaines des services
informatiques.

Menaces
Certes située dans une région stratégique, Madagascar est une île, et le risque
est que l’UE au regard de tant d’efforts déployés en vain pour son
développement, se limite à gérer son action dans une optique uniquement
géostratégique (ce qui semble avoir été le cas sous la deuxième république).

Recommandations
1) Actualisation de l’étude d’impact (réalisée par un cabinet mauricien)
2) Renforcement des positions de Madagascar dans les secteurs halieutiques
(thon), et économie numérique.
3) Encourager et faciliter l’intégration des MPME dans les chaînes de valeur.
4) Travailler à la simplification, transparence, flexibilité des règles d’origine.
5) Installer un système de suivi-évaluation permanent de l’APEi mobilisant les
structures publiques et le secteur privé (ateliers type MDP dans les régions, en
s’appuyant sur la Fédération des CCI)

B.3. American Growth Opportunity Act (AGOA)

HISTORIQUE
L’AGOA est un régime unilatéral de préférences accordé par les Etats-Unis
à un certain nombre de pays de l’Afrique subsaharienne sous la forme d’une
franchise de droits de douane et sans contingentements sur le marché américain.

Environ 6 500 produits sont éligibles sous réserve de remplir les règles d’origine
imposées suivant leur nature et leur degré d’ouvraison telles que stipulées dans le
Tarif des douanes américain.
Initialement institué en 2000, ce texte a été reconduit en 2015 pour une durée
supplémentaire de dix ans. La nouvelle version arrivera donc à échéance en
2025.

LISTE DES PAYS BÉNÉFICIAIRES (2018)


39 pays : Angola, Bénin, Botswana, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Cap Vert,
Tchad, Comores, Congo, Djibouti, Ethiopie, Gabon, Ghana, Guinée, Guinée
Bissau, Cote d’Ivoire, Kenya, Lesotho, Liberia, Madagascar, Malawi, Mali,
Mauritanie, Ile Maurice, Mozambique, Namibie, Niger, Nigeria, Rwanda, Sao
Tome, Sénégal, Seychelles, Sierra Leone, Afrique du Sud, Tanzanie, Togo,
Ouganda, Zambie. Cette liste est à la discrétion des USA.

CADRE GENERAL
L’utilisation limitée de l’AGOA peut s’expliquer par un manque d’infrastructures et
à certaines différences culturelles qui empêchent les opérateurs africains de
s’intégrer dans un marché relativement nouveau.
La déclaration selon laquelle les USA avaient besoin de passer d’une relation «
fondée sur l’AIDE12 » à une relation « fondée sur le COMMERCE » avec l’Afrique
constitue un obstacle supplémentaire aux investissements.

STRATEGIE ET OBJECTIFS
Les pays africains sont encouragés à considérer le régime non comme des
concessions gratuites mais uniquement comme des opportunités pour une grande
expansion du commerce et des investissements.

REALISATIONS
Certaines industries étrangères (notamment mauriciennes) ont été délocalisées à
Madagascar afin de profiter du mécanisme de l’AGOA.

STATISTIQUES
12
Le secrétaire américain au commerce, Wilbur Ross, lors d’un sommet d’affaires entre les États-Unis et
l’Afrique en juin dernier a fait une déclaration pour souligner que l'AGOA n'est pas une aide. C'est aux pays
africains de saisir l'opportunité de faire du commerce avec les USA (dans la même ligne que la traditionnelle
logique du "faire du commerce avec les USA est un privilège" ou "America first").
L’article en question :
https://www.ictsd.org/bridges-news/passerelles/news/le-forum-de-l%E2%80%99agoa-se-termine-sans-
certitude-quant-%C3%A0-l%E2%80%99avenir-du
Entre 2008 et 2016, les exportations des pays bénéficiaires de l’AGOA vers les
États-Unis ont baissé de 82 à 20 milliards US$ en raison de la chute des
importations de pétrole en provenance de pays bénéficiaires de l’AGOA, la
production américaine de pétrole de schiste ayant augmenté de manière
substantielle sur les dix dernières années.

PRODUITS ET SECTEURS CONCERNES


- Textiles et habillement.
- Équipement de transport ;
- Métaux rares ;
- Agriculture et foresterie ;
- Pêche et agroalimentaire (vanille, girofle, poissons et crustacés, fruits, etc.) ;
- Pétrole ;
- Services, y compris le tourisme.

ANALYSE SWOT

Forces
- Accès préférentiel à un des plus importants marchés du monde
- Création d’emplois, en particulier dans les zones franches

Faiblesses
- Faible capacité de Madagascar à répondre à l’envergure et aux normes exigées
par le marché américain 
- Exportations trop focalisées sur les produits textiles
- Activités concentrées sur les avantages des zones franches
- Règles d’origines trop exigeantes 
- Éloignement géographique, délais et coût du transport
- Pas assez de transfert de capital ou de technologie pour l’économie locale 

Opportunités
- Conditionnalités positives : bonne gouvernance et libre marché.
- Possibilité d’élargir et de diversifier les exportations vers les Etats-Unis en plus
des textiles

Menaces
- Incertitude concernant la pérennité du système
- Possibilité d’une exigence progressive de concessions réciproques par les
USA
- Création de règles « personnalisées » à l’égard de certains pays
- Concessions unilatérales des USA pouvant être révoquées ou suspendues
à tout moment

Implication du secteur privé


Le dynamisme et la participation active de la chambre de commerce Américaine
(AMCHAM) dans la promotion de l’AGOA et de l’entrepreneuriat dans le domaine
commercial est l’exemple de réussite de l’intégration du secteur privé. L’Amcham
vient récemment d’ouvrir un centre de ressources pour les PME dédié à l’AGOA.

Participation du secteur privé, souvent représenté par le GEFP à tous les forums
annuels AGOA depuis 2014, date de la réintégration de Madagascar comme
bénéficiaire de l’AGOA.

Organisation en 2015, à Madagascar, du salon mondial Origin Africa avec le


leadership du GEFP et avec le soutien de l’Association des industries du textile et
de l’habillement en Afrique (ACTIF).

Visite de douaniers américains en 2017 afin d’évaluer la conformité des


entreprises et de leurs procédures aux prescriptions de l’AGOA.

Finalisation, avec l’appui du Southern Africa trade hub de l’USAID, de la stratégie


nationale AGOA de Madagascar qui est toujours en attente de validation.

Participation à l’ Africa Investment rising roadshow aux Etats Unis et en Afrique du


Sud cette année avec le soutien de l’USAID East Africa Hub.
Organisation d’une mission d’acheteurs américains à Madagascar au mois d’août
dans le cadre de l’appui au secteur privé pour une meilleure utilisation des
flexibilités offertes par l’AGOA.

Enfin le secteur privé se prépare à participer à la fin du mois de septembre 2018 à


l’AGOA EXPO and trade and fair qui se tiendra à New-York.

Implication de la société civile


- Diffusion de documentaires sur la perception américaine des relations
commerciales internationales

Impacts économiques
- 6000 emplois ont été créés dès l’année qui a suivi la réintégration de
Madagascar comme bénéficiaire de l’AGOA
- Les exportations malgaches vers les Etats Unis s’élèvent à 743 millions de
dollars en 2017 et un excédent commercial de 689 millions en faveur de
Madagascar,
- Les exportations de produits agricoles et les produits textiles s’élèvent pour
la même année à 550 millions (source USTR)

Recommandations
- Formation intensive des PME/PMI aux règles d’origine AGOA ;
- Charger l’Ambassade Malgache aux ÉU d’établir un rapport actualisé sur
les opportunités d’accès au marché américain,
- Prendre l’initiative de réunir les acteurs et les ressources dédiées à l’AGOA
et les mettre à la disposition du secteur privé.
- Valider la stratégie AGOA.
- Coordonner à Genève (OMC) et Addis-Abeba (UA) la défense des
préférences dont bénéficie l’Afrique car une extension à tous les PMA
pourrait nuire gravement aux entreprises textiles de Madagascar, du
Lesotho et du Rwanda du fait de la puissance des PMA des autres
continents en termes de savoir-faire, de connaissance du marché
américain, et d’économie d’échelle.
B.4. Convention CITES

De l’entretien avec le point focal CITES à Madagascar, il est ressorti les


informations suivantes :
La CITES- Convention sur le commerce international des espèces de faune et de
flore sauvages menacées d’extinction- n’est pas en soi un accord commercial.
Elle interfère cependant dans les rapports commerciaux des 183 pays signataires
de cette convention du fait qu’elle régit le commerce des espèces de faune et de
flore.

Pour sa part, Madagascar est le 18ème pays qui a signé cette convention, et ce, en
1975. En général, cette convention se soucie de la gestion durable des
ressources floristiques et faunistiques et de la survie des espèces. Raisons pour
lesquelles il existe trois annexes qui regroupent les espèces selon le degré des
menaces qui pèsent sur chacune d’elle.

Annexe 1 : regroupe les espèces de faune et flore très menacées. La coupe, le
transport, la commercialisation de ces espèces sont strictement interdits.
Annexe 2 : regroupe les espèces qui sont menacées d’extinction et ont besoin
que l’exploitation soient soumises à certaines réglementations.
Annexe 3 : regroupe les espèces dont l’exploitation ne menace pas la survie.
Chaque activité (y compris le commerce de produits dérivés des faunes et flores
sauvages) qui porte sur des espèces de faune et flore sauvage doit faire l’objet
d’une vérification et approbation du point focal de chaque pays.

Cette convention est inter-frontalière entre les pays signataires. Mais chaque pays
doit légiférer dans le sens de la CITES et traduire en lois/réglementations les
déclarations contenues dans la convention. Pour Madagascar, des textes
réglementaires ont déjà été adoptés pour la protection du bois de rose et des
crocodiles qui font l’objet d’une exploitation sauvage.
Actuellement, des approches sont menées auprès de l’Organisation Mondiale du
Commerce –OMC– afin que ces barrières au commerce pour certains produits
dérivés des faunes et flores sauvages soient acceptées par l’OMC.

A Madagascar, le Ministère de l’Environnement, qui gère la CITES, organise des


réunions avec les Ministères du Commerce et de l’Artisanat afin de former les
acteurs principaux, notamment les artisans, au respect des normes établies par la
Convention.

Quoi qu’il en soit, il ressort des expériences du point focal de la CITES à


Madagascar que la communication, entre les départements concernés et avec les
acteurs économiques du secteur, reste faible. Les informations à communiquer
sont floues et un manque de coordination des actions entre les parties prenantes
est constaté. Il en résulte des comportements illégaux alimentés par la corruption.

La résolution de la vente du stock de bois de rose qui fait actuellement l’objet


d’une demande officielle de Madagascar auprès de la CITES ainsi que les
résultats des affaires de corruption prises en main par les pôles anti-corruption
récemment mis en place permettra de mesurer la maîtrise de ces secteurs
sensibles.

Convention de Bâle

Accord de Florence

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