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Chapitre 1 : Généralités sur les signaux Introduction : La théorie du signal comporte plusieurs définitions et outils nouveaux. Vous devrez, & chaque cours, assimiler parfaitement de nouvelles connaissances pour étre capables de suivre la suite du cours. 1. Définition d'un signal : Le signal est la représentation physique d’une grandeur mesurable (courant, tension, foree, température, pression, ete.) qui évolue dans le temps ou dans I’espace. Un signal véhicule une information (musique, parole, image, température) de sa source a son destinataire via un canal. Un signal expérimental est souvent électrique (tension ou courant en fonction de temps) obtenu 4 l'aide d’un capteur ou un appareil électrique. Exemple > Onde acoustique : courant délivré par un microphone (parole, musique, .. > Température d’une chambre froide en fonction du temps. ignaux biologiques : signal électrique capté par un électrocardiogramme (ECG), EEG, > Tension aux bornes d'un condensateur en charge > Signaux géophysiques : vibrations sismiques > Images > Vidéos > ete, 2. Bruit : Tout phénomene perturbateur pouvant géner la perception ou linterprétation d'un signal utile. 3. Théorie du signal : C'est la description mathématique des signaux quelle que soit leur nature et quel que soit le support physique. L’objectif est d’établir une représentation commode, en fonction du temps T L2TTL Année universitaire 2021/2022 bousahla.mi@gmail.com ou de espace, dun signal contenant une information a stocker, A transformer, a transmettre ou a recevoir. Le but de cette représentation du signal est de mettre en evidence ses. principales caractéristiques (distribution fréquentielle, énergie, ...) et d’analyser les modifications subies lors du traitement ou de la transmission de ces signaux. 4. Traitement du signal : Le traitement du signal (analogique ou numérique) est l'ensemble des méthodes et des algorithmes qui permettent d’étudier, d’analyser, d’élaborer et de transformer les signaux en vue de leur exploitation et aussi extraire les informations pertinentes des signaux entachés de bruit. Plus précisément : - laboration : II s’ag de créer les signaux. Ce qui consiste a faire La modulation, changement de fréquence : adaptation du signal aux caractéristiques fréquentielles d’un canal de transmission La synthése : ergation de nouveaux signaux par combinaison de signaux élémentaires - analyse : II s'agit d’interpréter les signaux. Ce qui consiste a faire La détection : isoler les composantes utiles d’un signal complexe, extraire le signal d’un bruit de fond identification : par exemple identifier une pathologie sur un signal ECG, reconnaissance de la parole, ...) Filtrage : éliminer d'un signal des composantes indésirables, Modification du signal : pour enlever les parasites d’un son, accentuer les basses d’un morceau de musique ou éclaircir une image par exemple. 5. Modéle : Les modéles de signaux sont des représentations mathématiques qui reposent sur des hypothéses simplificatrices mais permettant d’effectuer des calculs théoriques (Dirac, Sinus). Le modéle est done une approximation de la réalité. L'intérét du modéle dépend done de la qualité de l’approximation et de sa facilité d’emploi. 6. Classification des signaux : Pour faciliter I’étude des signaux, différents modes de classification peuvent étre envisagés : ~ Classification phénoménologique ou temporelle L2TTL Année universitaire 2021/2022 ~ Classification énergétique - Classification speetrale - Classification morphologique 6.1. Classification phénoménologique ou temporelle : Cette classification est basée sur I’évolution du signal en fonction du temps, elle fait apparaitre deux prineipaux types = 6.L-1. Les signaux déterministes (ou certains ou encore non aléatoires) : Ce sont des signaux dont l'évolution temporelle est parfaitement définie et peut étre prédite par un modéle mathématique appropri¢ (formule mathématique). Parmi les signaux déterministes (figure 1), on distingue (Sous-classes de signaux déterministes) : 1-les signaux périodiques dont la forme se répéte réguliérement ; x(t) = x(t + kT) otk est un entier et T est la période Un cas particulier des signaux périodiques sont les signaux sinusoidaux x(t) Asin(2t+a)=A sin(Z@e+0) 2- les signaux pseudo-aléatoires qui sont des signaux périodiques mais avec, a Vintérieur de la période, un comportement aléatoire 3- les signaux non-périodiques (apériodiques) : on distingue : a) les signaux quasi-périodiques qui résultent d'une somme de sinusoides de périodes différentes et dont le rapport des périodes n'est pas rationnel ; ext x(t) = sin(# t)+ sin(= t) me €Q b) les signaux transitoires dont l’existence est limitée dans le temps. 3 L2TTL — Année universitaire 2021/2022 Figure 1 : Quatre signaux déterministes : (a) périodique, (b) pseudo-aléatoire, (c) quasi-périodique, (d) non-permanent ou transitoir (non périodique).. Signal périodique a L2TTL Année universitaire 2021/2022 Signal pseudo-aléatoire, 6.1.2. Signaux aléatoires ou incertains (dites aussi probabilistes ou stochastiques) : Signaux dont 'évolution temporelle est imprévisible et dont on ne peut pas prédire la valeur A tun temps t (pas de formule mathématique explicite). La description de ces signaux est basée sur les propriétés (observations) statistiques (moyenne, variance, loi de probabilité, ---) Exemple : Les signaux physiologiques, le bruit affectant un signal et le signal de la parole présentent une certaine imprévisibilité. Ces signaux sont modélisés par des signaux algatoires. Parmi les signaux aléatoires (figure 2), on distingue : - les signaux stationnaires dont les caractéristiques statistiques ne changent pas au cours du temps (p.ex. : le bruit électronique) - les signaux non-stationnaires dont le contenu statistique évolue au cours du temps (p.ex. : Ja parole) - les signaux ergodiques ; un signal aléatoire x/1) est ergodique si les valeurs moyennes statistiques (moyennes d’ensemble) sont égales aux valeurs moyennes temporelles (sur une réalisation), 3 L2TTL Année universitaire 2021/2022 I elt gail Figure 2 : Trois signaux aléatoires : (a) bruit blanc (spectre infiniment large et constant), (b) bruit large bande (spectre de largeur finie), (c) bruit non-stationnaire. = stationnaires = Non-stationnaires : toon fie 6 L2 TTL Année universitaire 2021/2022 6.2. Classification Morphologique : Le temps et I'amplitude sont des paramétres importants de classification, ils peuvent étre continus ou discrets. La elassification Morphologique se fait selon la nature du temps (discret ou continu) et l’amplitude (discréte ou continue). Ainsi on peut distinguer quatre types de signaux : > Signal a amplitude et temps continus (signal analogique ou continu) > Signal a amplitude diseréte et temps continu (signal quantifié) > Signal a amplitude continue et temps discret (signal échantillonné) > Signal a amplitude discréte et temps disoret (signal numérique) asi a - a > temps Figure : Classification morphologique des signaux Un signal discret est le plus souvent le résultat d'une diserétisation (échantillonnage) d'un signal analogique. 6.3. Classification énergétique : Elle nous informe sur l’énergie et la puissance, si elles sont finies ou infinies. On distingue 6.3.1. Les signaux a énergie finie : Ils possédent une puissance moyenne nulle ct une énergie finie. Les signaux de durée limitée (signaux transitoire) sont 4 énergie finie. Tl L2TTL Année universitaire 2021/2022 6.3.2. Les signaux A puissance moyenne finie : Ils possédent une énergie infinie et sont donc physiquement irréalisable, lis comprennent par exemple tous les signaux périodiques ou quasi périodiques. 6.4, Energie d’un signal : Soit un signal x(t) (périodique ou non). 6.4.1. Energie instantanée : L’énergie instantanée est donnée par : B= x(e) x x°(t) = xP 6.4.2. Energie sur un intervalle : L’énergie du signal x(t) calculée sur un intervalle [tp t;] est définie par tu E fico ae fo Il s’agit d’une notion mathématique. C’est une valeur constante pour un intervalle donné. Elle peut correspondre a une vraie énergie au sens physique ; elle s'exprime alors en Joules (J), comme toutes les énergies. 6.4.3. Energie totale : En considérant un intervalle s’étendant a tout I’axe réel (R). I’énergie totale est donnée par : Db 40 # E= J wor dt ow B= Jim [oor dt a ah z C’est encore une valeur constante qui peut s’exprimer en Joules si elle correspond & une énergie au sens physique. Cette formule n'est rien d’autre que la généralisation de I’énergie sur un intervalle lorsque cet intervalle s’étend a tout I'axe réel. 6.5. Puissance d’un signal : Contrairement a l'expression de I’énergie qui est indépendante du caractére p du signal, la puissance dépend du caractére périodique ou non du signal. 8 T2TTL Année universitaire 2021/2022 6.5.1. La puissance instantanée : La puissance instantanée dun signal x(t) (périodique ou non) est donnée par la formule suivante : de _ dix? ide dt 6.5.2. La puissance moyenne sur un intervalle : La puissance moyenne d'un signal x(t) (périodique ou non) caleulée sur un intervalle [to t1] est définie par ty J Ix? de fo B "tnt 6.5.3. La puissance moyenne d’un signal périodique ¢ La puissance moyenne d’un signal périodique x(t) est calculée sur une période z pax [ix(o ae 2 fixe : 4 7 II s’agit d'une valeur constante, Elle peut aussi s’exprimer : tot? 1 ee | Ix()? de = fo P 7 frcor ae Il s’agit en fait de la puissance sur un intervalle qui n’est autre que la période T du signal x(t). 6.5.4, La puissance moyenne d’un signal apério L’idée est de considérer qu'un signal apériodique est un signal périodique de période infinie, alors la puissance moyenne est donnée par : P= tim 2 = ob T Ix(e)/? de sho 9 2TTL Année universitaire 2021/2022 L’unité de la puissance ne s’exprime pas en [w], mais en [V7] ou en [A] selon le signal 6.6. Classification Spectrale : Un spectre désigne un ensemble de fréquences. En physique, la fréquence est le nombre de fois qu'un phénoméne périodique se reproduit par unité de temps. Son unité dans le Systéme international d'unités est le hertz (Hz). Un signal peut étre classé selon la distribution de son énergi ‘ou de sa puissance en fonction de la fréquence (spectre du signal). Le domaine de fréquence occupé par le spectre du signal est appelé la largeur de bande du signal AP = Fax — Fin tr fréquence Figure : Distribution spectrale d'un signal Généralement on compare la largeur de bande spectrale du signal au domaine de fréquences dans lequel se situe cette bande. En considérant la fréquence moyenne Frnax + Fin On peut distinguer deux types de signaux > Les signaux a bande étroite : ar ‘may est petit (Fnax * Fin) 10 T2TTL Année universitaire 2021/2022 > Les signaux a large bande = est grand (Fnay 2 Frain) Pour les signaux a bande étroite, il est possible de les classer par le domaine de variation de la fréquence moyenne Foy en deux catégories: > Signaux a basses fréquences (BF) : c"est des signaux 4 variations lentes. noy < 300 kHz > Signaux hautes fréquences (HF) : c’est des signaux a variations rapides. Fnoy > 300 kHz 6.7. Autres classifications 6.7.1. Signal causal Un signal x(¢) est dit causal si x(t) =0 pour t <0. Un signal x(¢) est dit anti-causal si x(t) = 0 pour t > 0. Expérimentalement, tous les signaux sont causaux, et c"est par commodité théorique que l'on définit les signaux sur tout l'axe des temps. TI L2TTL Année universitaire 2021/2022 signal complet ' pattie causale de x(t { partie anti-causale de x(t) 6.7.2. Signaux pairs et signaux impairs - Un signal x(t) est dit pair si x(—t) = x(t) , Ex : signal rect(t), tri(t), cos(t) ~ Un signal x(¢) est dit impair si x(—t) = -x(t), Ex : signal sgn(e), sin (¢) - Un signal peut étre ni pair ni impair : e* ~ Le tracé d’un signal pair est symétrique par rapport a I’axe des ordonnées. - Le tracé d’un signal impair est symétrique par rapport a l’origine. Tout signal réel x(¢) peut étre décomposé en une partie paire xp(t) et une partie impaire xi) x(t) = xy(D +21) x, (0 = x(t) #HC8) Pare) x(t) - x(-t) 12 L2 TTL Année universitaire 2021/2022 6.7.3. Signaux de durée finie Les signaux dont I'amplitude s’annule en dehors d'un intervalle de temps T preserit x()= 0 pour ¢ € T sont appelés signaux de durée limitée ou a support borné. Remarque : Les signaux physiques ont les caractéristiques suivantes : > Causaux, > Temps continu, > Amplitude bornée, > Energie bornée, > Spectre borné (tend vers 0 lorsque la fréquence tend vers l’infini). Mais sur le plan théorique, pour la commodité du calcul et l'étude de certains phénoménes, les, signaux sont généralement représentés par des fonctions : > Définies sur l'ensemble des réels (signaux non causaux), > A valeurs complexes, > Avec des discontinuités (signal rectangulaire par ex.), > A énergie théorique infinie, > A spectre infini 7. La périodicité des signaux : 1. Si 5,(¢) est un signal périodique de période T alors le signal sj: + s,(at +b), a#0 est périodique est de période = Remarquons que : s:(t+2)=s,(a(e+3)+0 =s,(at+T +b) =5,(at+b+T)=s,(at +b) =5,(0) 2. Si s(t) est périodique de période T, et si s(t) est périodique de période Tp, alors s'il existe deux entiers n, m € N* tels que nT, =mT Alors B L2TTL Année universitaire 2021/20 a 20. sont périodiques de si(t) +s2(t), sit) —s2(8), s(t) xs2(t) et pétiodes : nT, = m Tz Exemple 1: oo zt) s(t) = 00s(F La fonction cos(t) est périodique de période 27, alors s(t) = cos (#) est périodique de période T = Exemple 2: s(t) = cos(2 ¢) — sin(4 t) Posons s; = cos(2t) et s,=sin(4t) alors $, est périodique de période T, = met sz est périodique de période T, = S et {nT,, n€N*} = {w,2n,37,..}et } Ainsi, s est périodique de période 7 (mt, men'}={E, irs L2TTL Année universitaire 2021/2022

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