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Radhouane 2017
Radhouane 2017
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Direction et Gestion (La RSG) | « La Revue des Sciences de Gestion »
ISSN 1160-7742
ISBN 9782916490557
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-des-sciences-de-gestion-2017-5-page-89.htm
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90 La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 287-288 – Étude de cas en finance
A
Études de cas multiculturelles
u cours des dernières années, le champ de la respon- sur leur engagement environnemental auprès des actionnaires.
sabilité des entreprises s’est élargi en intégrant à la Ceux-ci se distinguent des autres parties prenantes non seule-
fois des dimensions environnementales et sociales, ment en leur qualité de premiers destinataires des informations
dépassant l’aspect économique de leur activité pour obtenir des environnementales publiées par les entreprises dans leur
profits pour les actionnaires. Sous la pression exercée par les rapport annuel ou de développement durable (C. De Villiers et
organismes non gouvernementaux, par la législation et par les C. Van Staden, 2011), mais aussi par le fait qu’ils supportent
consommateurs, les entreprises ont dû s’adapter à cet élargis- à eux seuls les coûts de toute politique de divulgation. L’étude
sement de leur responsabilité en déployant des pratiques de conduite se focalise sur la divulgation volontaire d’informations
responsabilité environnementale et divulguant des informations environnementales par les firmes qui opèrent dans des secteurs
présentant leurs actions en faveur de la protection de l’environ- dit « polluants ». Le degré de sensibilité environnementale du
nement (D. Philippe et R. Durand, 2009). Il en résulte que les secteur d’activité est un facteur qui conditionne les bénéfices
entreprises communiquent de plus en plus sur le sujet auprès que les entreprises peuvent espérer tirer et les coûts qu’elles
de leurs parties prenantes par le biais de leur rapport annuel vont supporter d’une politique de divulgation environnementale.
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ou leur rapport de développement durable : la question de la L’article est structuré comme suit. La première partie porte
communication environnementale est devenue au fil du temps sur l’intérêt des entreprises à divulguer volontairement des
un enjeu stratégique majeur. L’ampleur des bénéfices que peut informations environnementales dans leurs rapports annuels
espérer tirer l’entreprise de ses pratiques environnementales du point de vue des actionnaires. La deuxième partie présente
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est sans doute étroitement liée à la manière dont les parties la méthodologie de la recherche. Enfin, une troisième partie
prenantes prennent conscience du déploiement des activités est consacrée à la présentation des résultats obtenus auprès
environnementales (actionnaires, investisseurs, consommateurs, d’un échantillon d’entreprises cotées du SBF120 sur la période
clients, employés, autorités publiques, fournisseurs, etc.). 2001-2010. Nos résultats montrent que si les informations
La relation entre la communication d’informations environne- environnementales diffusées par les entreprises peuvent être
mentales et la performance financière des entreprises est une favorablement accueillies par le marché de capitaux, il n’en
question fondamentale pour les Sciences de Gestion, ayant est pas ainsi pour les entreprises ayant une forte empreinte
suscité le vif intérêt aussi bien de chercheurs que de praticiens. écologique.
Elle a donné lieu à de nombreuses publications académiques et
empiriques qui aboutissent cependant à des résultats relative-
ment mitigés (D. Cormier et M. Magnan, 2007 ; J.-F. Ory et J.-L. 1. Divulgation environnementale
Petitjean, 2014 ; Y. Qiu et al., 2016). D’une manière générale, et performance financière
communiquer aux parties prenantes leur engagement environne-
mental n’est pas un exercice aisé pour les entreprises. En effet, Les actionnaires, les clients, les fournisseurs, les salariés, la
la divulgation environnementale a été critiquée par les parties société civile et les associations de protection de l’environnement
prenantes pour son caractère sélectif, positif et « instrumental » sont autant de parties prenantes qui ont des attentes précises
(R. Hahn et M. Kühnen, 2013), dont la finalité est uniquement envers le comportement environnemental des entreprises,
la recherche d’une légitimité pour assurer leur survie (A. Dohou- autant que sur leur succès et leur prospérité (A. Mullenbach-
Renaud, 2009). Servayre, 2007). Elles exigent plus ou moins explicitement
La plupart des informations divulguées résultent d’une démarche que les entreprises aient des comportements plus engagés au
volontariste qui dépend de la latitude des dirigeants. Les parties regard de l’environnement. Face à ces pressions, les entreprises
prenantes s’interrogent ainsi sur la crédibilité perçue des infor- ont pris conscience qu’il était non seulement nécessaire de
mations environnementales publiées volontairement par les déployer des pratiques de protection de l’environnement, mais
entreprises : ces informations reflètent-elles réellement une aussi de divulguer des informations relatives à leur engagement
amélioration de leur performance environnementale, ou n’est-ce environnemental. Les informations environnementales publiées
qu’un moyen (astucieux) de communication destiné à manipuler par les entreprises contiennent des données quantitatives et
positivement la perception qu’ont des parties prenantes de qualitatives qui permettent de rendre compte aux différentes
leur engagement environnemental ? En même temps, ne pas parties prenantes de leur performance pour ce qui a trait à
communiquer peut avoir des conséquences préjudiciables pour l’environnement et qui offrent une vision plus large sur leurs
l’entreprise en suscitant la suspicion de la part desdites parties stratégies environnementales (D. Cormier et M. Magnan, 1996).
prenantes (S. Du et J. Vieira, 2012). Les enjeux sont encore plus
manifestes pour les entreprises qui exercent dans des secteurs
dits « polluants » comme la chimie, le pétrole et la métallurgie, 1.1. Une approche en termes de coûts/
où elles sont exposées à des fortes pressions réglementaires. bénéfices
L’objectif de l’article est d’analyser la réaction des investisseurs
à la communication d’informations environnementales. Il explore La divulgation environnementale est pertinente pour les
les avantages potentiels pour les entreprises de communiquer actionnaires dans la mesure où elle véhicule des informations
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Par ailleurs, la divulgation d’informations environnementales Hypothèse 1b : La divulgation d’informations environnementales
permet de réduire l’asymétrie d’information pouvant exister a un impact négatif sur la performance financière des firmes.
entre les dirigeants et les parties prenantes de l’entreprise, et
corollairement le coût du financement de l’entreprise (F. Déjean
1.2. Le rôle modérateur du secteur
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L’échantillon de notre étude est constitué d’entreprises françaises Dans le cadre de notre étude, la performance des entreprises a
cotées à l’indice SBF120 (Société des Bourses Françaises) sur été opérationnalisée par l’indicateur Q de Tobin. Cette mesure
la période de 2001 à 2010. Les institutions financières, les reflète mieux les attentes des actionnaires et intègre les perspec-
compagnies d’assurances ainsi que les sociétés immobilières tives de rentabilité anticipée des entreprises (H. Dixon-Fowler
ont été éliminées de notre échantillon initial en raison de la et al., 2013). Le Q de Tobin reflète aussi la réaction du marché
spécificité de leur activité et de la réglementation. L’échantillon aux décisions environnementales d’une entreprise (K.-H. Lee
final est composé de 91 entreprises couvrant une période de 10 et al., 2015). Ce ratio est calculé par le rapport entre la valeur
ans pour un total de 850 observations. Notre période d’analyse de l’entreprise (capitalisation boursière + valeur comptable des
débute en 2001, année de la mise en œuvre de la nouvelle la dettes financières) et la valeur comptable de l’actif total.
loi sur les Nouvelles Régulations Économiques (NRE). Cette loi
exige des sociétés cotées en bourse de publier des informations
2.1.2. Variable endogène : niveau de divulgation
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sur les conséquences environnementales et sociales de leurs
activités dans leurs rapports annuels. Notre période d’analyse environnementale
se termine en 2010, avant l’entrée en vigueur de la loi Grenelle II
de 2012. Cette loi oblige les sociétés cotées en bourse à rendre Pour tester l’impact de la divulgation environnementale sur la
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compte des conséquences sociales et environnementales de performance des entreprises, nous avons calculé un indice de
leur activité. Avant 2012, la divulgation d’informations environ- divulgation. Il est obtenu après une analyse du contenu des
nementales et sociales résulte donc d’une démarche volontaire informations environnementales publiées dans les rapports de
des entreprises (M. Chelli et al., 2016 ; M. Nekhili et al., 2017). développement durable pour chaque entreprise de notre échan-
tillon sur la période de 2001 à 2010. L’utilisation du rapport
de développement durable permet de mieux appréhender le
2.1. Mesure des variables caractère discrétionnaire de la divulgation environnementale (S.
Damak-Ayadi, 2006). En l’absence de ce rapport, nous avons
La mesure de variables, entendues comme caractéristique examiné le chapitre consacré au développement durable publié
d’un ensemble de valeurs auquel il est possible d’attribuer une par l’entreprise dans son rapport annuel.
mesure numérique, repose ici classiquement sur une variable Pour chaque entreprise de notre échantillon, un score de divul-
dépendante, sur une variable endogène et sur une variable gation environnementale a été conçu en rapport avec les 14
modératrice. Nous y ajouterons des variables de contrôle, dont items contenus dans le Tableau 1. Cette liste correspond aux
la mission classique est d’éviter tout biais dans l’estimation du informations exigées dans le cadre de la loi Grenelle II identifiant
paramètre d’intérêt. cinq catégories de diffusion d’informations environnementales :
Thèmes Sous-thèmes
Politique générale L’organisation de la société pour prendre en compte les questions environnementales et, le cas échéant, les
en matière environ- démarches d’évaluation ou de certification en matière d’environnement
nementale Les actions de formation et d’information des salariés menées en matière de protection de l’environnement
Les moyens consacrés à la prévention des risques environnementaux et des pollutions
Le montant des provisions et garanties pour risques en matière d’environnement, sous réserve que cette information
ne soit pas de nature à causer un préjudice sérieux à la société dans un litige en cours
Pollution et gestion Les mesures de prévention, de réduction ou de réparation de rejets dans l’air, l’eau et le sol affectant gravement
des déchets l’environnement
Les mesures de prévention, de recyclage et d’élimination des déchets
La prise en compte des nuisances sonores et de toute autre forme de pollution spécifique à une activité
Utilisation durable La consommation d’eau et l’approvisionnement en eau en fonction des contraintes locales
des ressources La consommation de matières premières et les mesures prises pour améliorer l’efficacité de leur utilisation
La consommation d’énergie, les mesures prises pour améliorer l’efficacité énergétique et le recours aux énergies
renouvelables
L’utilisation des sols
Changement clima- Les rejets de gaz à effet de serre
tique L’adaptation aux conséquences du changement climatique
Biodiversité Les mesures prises pour développer la biodiversité
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l’ampleur de la pollution résultant de leurs activités d’utilisation
ou d’extraction prédominante des ressources naturelles, de la Afin de corriger le biais d’endogénéité possible, un certain nombre
création de déchets ou de la fabrication de produits polluants de variables de contrôle représentant les caractéristiques de
(F. Gary et A. Romi, 2013). Dans le cadre de notre étude, pour l’entreprise ont été utilisées dans notre modèle. Sur la base
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identifier les secteurs d’activité qualifiés de « polluants », nous d’un examen approfondi de la littérature existante, nous avons
avons adopté la classification de plusieurs recherches (W. identifié certaines caractéristiques de l’entreprise qui pourraient
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avoir un impact sur la divulgation d’informations environnemen- TOBIN = β0 + β1 Lag TOBIN + β2 DIV_ENV + β3 COM_RSE + β4
tales et la performance des entreprises. Le Tableau 2 résume TAILLE_CA + β5 IND_CA + β6 FEM_CA + β7 DIL_CA + β8 DUAL + β9
les définitions et les mesures des différentes variables utilisées LONG + β10 FAM + β11 INST + β12 DETTE + β13 INTERN + β14 BETA
dans notre étude, en y intégrant trois catégories de variables + β15 R&D + β16 TAILLE + β17 ANNEE + ε,
de contrôle : Toutes les variables sont définies dans le Tableau 2, avec ξ
La première catégorie concerne les mécanismes de gouvernance comme terme d’erreur.
des entreprises. Il est reconnu dans la littérature que certains
mécanismes ont une influence positive sur le niveau de divul-
gation des informations environnementales et sont considérés 3. Résultats empiriques
comme un outil de contrôle pour s’assurer que les dirigeants
agissent non seulement pour les intérêts des actionnaires, mais
aussi des détenteurs d’intérêts plus larges (F. Depoers, 2010 ; 3.1. Analyse bivariée
R. Hahn et M. Kühnen, 2013).
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La deuxième catégorie des variables de contrôle retenues est la Tableau 3. Statistiques descriptives des variables
structure de propriété. Il ressort de la littérature que la nature
Moyenne Médiane Ecart-type Minimum Maximum
de l’actionnariat est susceptible d’influencer la performance des
TOBIN 1,165 0,898 0,876 0,255 5,226
entreprises et leur propension à s’engager dans des initiatives
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entre les entreprises opérant dans des secteurs « polluants » et prises « non-polluantes », comme en témoigne le nombre de
« non-polluants ». Notre étude montre que le niveau de divulgation réunions annuelles (DIL_CA). En moyenne, les entreprises dites
d’informations environnementales est plus élevé pour les cinq « non-polluantes » ont tendance à avoir plus de femmes membres
secteurs dit « polluants » : Chimie, Construction, Métallurgie, du conseil d’administration (FEM_CA) que les entreprises dites
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Minéraux, Pétrole & Gaz, Transports, Véhicules & Équipement. « polluantes » (8,62 % et 6,17 %, respectivement). Les entreprises
Le résultat est cohérent avec plusieurs études antérieures (S. dites « polluantes » ont également des directeurs généraux qui
Brammer et S. Pavelin, 2006 ; S. Damak-Ayadi, 2006), révélant occupent le plus souvent le poste de présidents des conseils
que les entreprises dites « polluantes » divulguent davantage d’administration (65,38 % contre 50,15 % pour les entreprises
d’informations environnementales. Les données du Tableau 3 « non-polluantes »).
montrent également que les entreprises qui n’opèrent pas à des En ce qui concerne la structure de la propriété, nos résultats
secteurs « polluants » ont une meilleure performance financière, montrent que les familles détiennent moins de capital (FAM)
mesurée par le Q de Tobin, que les entreprises « polluantes » dans les entreprises dites « polluantes » (12,09 %) que dans
(1,241 et 0,848, respectivement). Ce résultat est conforme à la les entreprises « non-polluantes ». À l’inverse, les investisseurs
conclusion de K.-H. Lee et al. (2015) selon laquelle le fait d’opérer institutionnels (INST) détiennent plus de capital dans les entre-
dans un secteur « polluant » détruit la valeur de l’entreprise. prises « polluantes » que dans les entreprises « non-polluantes »
Tableau 4. Test de différence de moyenne (12,58 %). Pour les autres variables de contrôle, nous avons
observé des différences statistiques significatives concernant
Secteur Secteur « non Test de le taux d’endettement, le niveau de risque mesuré par le bêta,
Variables
« polluant » polluant » Student l’intensité de R&D et la taille de l’entreprise. Dans notre échan-
DIV_ENV 52,93 % 34,33 % 8,228*** tillon, les entreprises dites « polluantes » sont plus endettées,
TOBIN 0,848 1,241 5,133*** dépensent moins en R&D et présentent un risque systémique
COM_RSE 34,97 % 23,24 % 2,948*** (BETA) moins élevé que les entreprises « non-polluantes ». Enfin,
TAILLE_CA (nombre d’admi- 13,554 11,037 7,469*** a il n’existe pas de différences significatives entre les entreprises
nistrateurs)
« polluantes » et les entreprises « non-polluantes » en termes de
IND_CA 47,30 % 40,43 % 3,499***
degré d’internationalisation (INTERN).
DIL_CA (nombre de 6,802 7,270 1,067 a
réunions)
FEM_CA
DUAL
6,17 %
65,38 %
8,62 %
50,15 %
3,305***
3,682***
3.2. Analyse multivariée
LONG (nombre d’années) 10,381 8,267 2,552** a
Avant d’effectuer les analyses multivariées, nous avons examiné
FAM 12,09 % 30,42 % 8,680***
les corrélations entre les variables indépendantes pour détecter
INST 20,07 % 13,73 % 3,418***
la colinéarité. L’examen de la matrice des corrélations indique
Dette 28,24 % 25,13 % 2,660***
qu’il n’y a pas de colinéarités existantes entre les variables expli-
INTERN 37,04 % 39,25 % 0,901
catives de notre modèle. Les résultats du Tableau 5 soulignent
BETA 0,844 0,901 2,468**
un impact positif et significatif (0,870 ; z = 13,81) de la divul-
R&D 0,35 % 2,33 % 5,343***
gation d’informations environnementales sur la performance
TAILLE (en milliards d’euros) 37,042 11,003 8,972*** a
des entreprises, mesurée par le Q de Tobin. En effet, les infor-
Nombre d’observations 182 677
mations environnementales divulguées volontairement par les
**, *** Statistiquement significatif à 5 % et à 1 %, respectivement.
entreprises sont susceptibles d’améliorer la valeur de l’entre-
a
Les tests sont réalisés sur les valeurs logarithmiques. Les prise. Les résultats semblent indiquer que, du point de vue des
variables sont comme définies dans le Tableau 1. actionnaires, les avantages de la divulgation environnementale
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peuvent dépasser les coûts directs ou indirects d’une telle la performance financière mesurée par le Q de Tobin. Pour le
divulgation. Ils nous conduisent ainsi à accepter l’Hypothèse reste des variables de contrôle, nous constatons que le taux
H1a et à rejeter l’Hypothèse H1b. d’endettement (DETTE) est négativement associé au Q de Tobin.
Tableau 5. Régression de la performance financière sur le niveau de divulgation L’intensité de R&D et le niveau de risque systématique (BETA)
environnementale sont positivement liés à la performance financière des entre-
prises (Q de Tobin). Enfin, nous observons une relation négative
TOBIN et significative entre la taille de l’entreprise et le Q de Tobin.
Variables
Coefficient Test z
Tableau 6. Régression de la performance sur le niveau élevé de divulgation
Lag TOBIN 0,639*** 117,79
environnementale et l’appartenance à un secteur « polluant »
DIV_ENV 0,870*** 13,81
SEC_POL 0,172*** 2,93 Modèle 1 Modèle 2
Variables
COM_RSE –0,101*** –3,35 Coefficient Test z Coefficient Test z
TAILLE_CA –0,116*** –2,64 Lag TOBIN 0,638*** 137,80 0,666*** 47,28
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IND_CA –0,114** –2,03 HDIV_ENV 0,305*** 12,84 0,394*** 5,03
DIL_CA –0,032 –1,30 SEC_POL 0,159*** 4,93 0,901*** 5,06
FEM_CA 0,045 0,37 HDIV_ENV*SEC_POL –1,054*** –4,96
DUAL –0,117*** –4,67 COM_RSE –0,029 –1,38 0,026 0,77
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niveau élevé de divulgation et l’appartenance à un secteur dit national perspective », Ecological Economics, Vol. 64, n° 3, pp.
« polluant » (HDIV_ENV*SEC_POL) interagissent sur la performance 643-659.
financière. Nous réalisons par la suite le test de l’effet de joint Blundell, R., & Bond, S. (2000), « GMM estimation with persistent
de « HDIV_ENV » et de « HDIV_ENV*SEC_POL ». Les résultats panel data : an application to production functions », Econometric
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du Modèle 2 dans le Tableau 6 indiquent un effet joint négatif Review, Vol. 19, n° 3, pp. 321-340.
(–0,660) et significatif (z = 3,35) sur le Q de Tobin. Conformément Brammer, S., & Pavelin, S. (2006). « Voluntary environmental
à notre Hypothèse H2, un niveau élevé de divulgation environ- disclosures by large UK companies », Journal of Business Finance
nementale est destructeur de valeur pour les entreprises dites & Accounting, Vol. 33, n° 7-8, pp. 1168-1188.
« polluantes ». Chelli, M., Durocher, S., & Fortin, A. (2016), « Normativity in
environmental reporting : a comparison of three regimes »,
Journal of Business Ethics, pp. 1-27.
Conclusion Cho, C., Roberts, R., & Patten, D. (2010), « The language of US
corporate environmental disclosure », Accounting, Organizations
L’objectif de l’article était de mieux comprendre les avantages en & Society, Vol. 35, n° 4, pp. 431-443.
termes de performance financière que les entreprises peuvent Cormier, D., & Magnan, M. (1996), « L’attitude des investisseurs
tirer en communiquant sur leur engagement environnemental. La boursiers face au bilan environnemental de l’entreprise : une
nécessité de réduire désormais l’impact néfaste des activités étude canadienne », Comptabilité Contrôle Audit, Vol. 2, n° 2,
de l’entreprise sur l’environnement est devenu un enjeu majeur pp. 25-49.
pour une entreprise qui se veut socialement responsable. Face Cormier, D., & Magnan, M. (2007), « The revisited contribution
aux pressions exercées par les différents groupes de parties of environmental reporting to investors’ valuation of a firm’s
prenantes (associations de protection de l’environnement, inves- earnings : an international perspective », Ecological Economics,
tisseurs, gouvernement, clients, etc.), les entreprises se sont Vol. 62, n° 3-4, pp. 613-626.
très vite saisies de l’intérêt que représente la communication Damak-Ayadi, S. (2006), « Analyse des facteurs explicatifs de
sur leur engagement environnemental. Toutefois, le lien entre la la publication des rapports sociétaux en France », Comptabilité
communication environnementale et la performance financière Contrôle Audit, Vol. 12, n° 2, pp. 93-116.
des entreprises est loin de faire l’unanimité. Outre le fait qu’ils Déjean, F., & Martinez, I. (2009), « Communication environnemen-
sont les premiers destinataires des informations environnemen- tale des entreprises du SBF120 : déterminants et conséquences
tales publiées dans les rapports annuels ou de développement sur le coût du capital-actions », Comptabilité Contrôle Audit, Vol.
durable, les actionnaires se distinguent particulièrement des 15, n° 1, pp. 55-77.
autres parties prenantes par le fait qu’ils supportent à eux seuls Depoers, F. (2010), « Gouvernance et qualité de l’information
les coûts de toute politique de divulgation. Leur évaluation des sur les gaz à effet de serre publiée par les sociétés cotées »,
informations ainsi divulguées se fait dans une optique d’analyse Comptabilité Contrôle Audit, Vol. 16, n° 3, pp. 127-151.
coûts/bénéfices. De Villiers, C., & Van Staden, C. (2011), « Where firms choose
Étudiant le cas spécifique des grandes entreprises françaises to disclose voluntary environmental information », Journal of
du SBF 120 entre 2001 et 2010, nos résultats indiquent que les Accounting & Public Policy, Vol. 30, n° 6, pp. 504-525.
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