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ESSAI 1 ACTIONS, RAISONS ET CAUSES Q la relation entre une raison et une action quand la raison expliq donnant la raison qu’avait Vagent de faire ce qu’il a fait? Nous pouvons appeler rationalisations les explications de ce on rationalise V'action. eux défendre la thése traditionnelle — qui est ymmun — selon laquelle une rationalisation ext tion, doute la reformuler, mais il ne parait pas nécessaire, contrairement a ce qu’ont récemment proposé de nombreux auteurs', de 'abandonner plus ou moins complétement. Une raison ne rationalise une action que si elle ows conduit & voir quelque chose que agent a vu ow era voir dans son action 4 excmples: Gilbert Ryle, Th Cone of Mind GEM Aw Fh cd an HL 8 He ata Dea, Lan and Esplin s Sg pr a, in Pn ‘a1 Pheu, y comes vee Aathony Kenny, ct Een eee rarer tan, Us dtrence nee pareihecenwoia 8 SY fabs INTENTION BT ACTION Doaner Ic raison pour laquelle un agent a fait quelque chose revient event 2 sommer la pro-attitude a) ou la croyance associée b) ou les ppelons ce couple la raison primaire pour laquelle agent a ac- action. On peut alors reformuler la thése selon laquelle les Fa- Sonalisations sont des explications causales et donner une structure a cene argumentation en énongant les deux théses suivantes concernant les raisons primaires : ACTIONS, RAISONS ET CAUSES Je tourne Vinterrupteur, j'allume la lumigre ct jillumine la piéce Amon Falerte aussi un rédeur de ma présence 4 la maison. Ici, je nai pas eu a faire quatre choses, mais une seule, dont on a donne | quatre descriptions’. J’ai toumé Pinterrupreur parce que je voulis al lumer la lumiére et, en disant que je voulais allumer la lamigre, fex- plique (donne la raison de, rationalise) action de tourer Fintesrap- ‘eur. Mais en donnant la raison, je ne rationalise pas le fit Pavair alerté le rédeur, ni le fait avoir illuminé la pitce. Comme les risoas peuvent rationaliser ce que fait une personne sous une cerine des fous ne acta fae aioe tee le shoes ack on ms po cee gh diffrent du fait de tourner le commurreur, Ceti sclemeat congue oes asia AP quis pn oS SE ES ek oe {ique & un mouvement du comps (+e Beas se Eve INTENTION ET ACTION 18 cription et pas sous une autre, on plement comme un ferme figun s de conclure, du fait que tourner le fait dalerver le rddeur, que la rai descriptions P'actions dan ius precsement une condition nécessaire des raisons premieres: Ci: Roavest une raison primaire pour laquelle un agent a accompli Pac- wgent que A, sous la description d, a cette propri Comment ma volonté qallumer la lumire peut-elle ét son primaire ou faire partie d’une raison primaire, puisque élément de généralité requis semble en étre absent ? Le parallélisme qui existe centre les expressions « J'ai allumé la lumiére » et « la lumiére » peut nous induire en erreur. La premiére tement ua événement particulier, ce qui nous conde renvoie au méme événement. Bien sit de non par la vérité de « J'ai voulu allumer la lumiére ». Gait la méme dans les deux cas, la seconde phrase impliquerait la pre- mire ; mais en fait ces deux phrases sont logiquement indépendantes. Ce qui est moins évident, tout du moins tant que nous n’y regardons pas de plus prés, c’est que Pévénement dont occurrence rend la “énement est requise par la vérité de « J’ai allumé jane!» parce que, outre son aspect intentionnel, la description «terence 4 une rationalisation, ear autrement of pout ite pour une certaine raison tout en n’ayant pas été accom: plic. Compares avec « auteur de Waverly » dans « George IV savait que auteur de Weperey ecrvie Waverley ». Yanalyse cette caractérstique des descriptions d'action dans les essai 3 et 6, |ACTIONS, RAISONS BT CAUSES - « Sai allumé se tenon 0 Voulu allumer la lumiére, alors je doi fait A un moment précis, ‘Pune maniére particuliére — chaque détail est en place. Mais cela n’a pas de sens de demander que ma volonté soit dirigée vers une action Accomplie 4 un moment quelconque ou d'une maniére particuliére. L'une quelconque parmi un nombre infiniment grand d’actions satis- ferait la volonté en question et pourrait étre tout aussi bien élue comme étant son objet. Les volontés et les désirs sont souvent pensés sur le modele des objets physiques. Cependant, la phrase « Je veux cette montre en of qui est dans la vitrine » n’est pas une saison pri- maire, et a’explique que je sois entré dans la boutique que parce qu'elle suggére une raison primaire — par exemple que je voulais acheter la montre. Parce que les phrases « Je voulais allumer la lumiére » et « J'ai al lumé la lumiere » sont logiquement indépendantes, on ne peut pas uti- liser la premiére pour donner une raison de la vérité de la seconde. Une raison de ce genre fournit une information minimale : elle im- plique que l'action était intentionnelle et le vouloir tend exclure cer- taines autres pro-attitudes, telles que le sens du devoir ou Vobligation. Mais le fait d’en exclure d’autres dépend beaucoup de Paction considé- t€e et du contexte de explication. Le vouloir apparait bien pale au re- gard de la concupiscence, mais il serait bizarre de nier que quelqu’un qui regarde une femme ou une tasse de café avec concupiscence veuille la femme ou la tasse. En fait, il est assez naturel de traiter le vouloir comme un genre incluant toutes les pro-attitudes comme es- Péces, Quand nous faisons cela, et que nous savons qu'une action donnée est intentionnelle, facile de répondre a la question : « Pourquoi ’avez-vous fait ? » en disant « Pour aucune raison particu- voulant pas dire par la qu’ n'y avait pas de raison, mais, 'y avait pas daxére raison, qu'il n’y avait aucune raison qui ne Puisse étee inférée du fait que Paction ft accomplie intentionnelle- Ment aucune raison particuliére, en d'autres termes, sinon celle) consistant & vouloir faire la chose en question. Cette remarque n’ést 4 ce que jfentends montrer ici, mais elle a un certain in- 2» INTENTION EP Action rérét, parce qu’elle défend Ia possil tionnelle comme une action accomy de définir une action inten. ie pour une certaine Une raison primaire consiste en une croyance et ne at esten général vain de met on, rude, mais il miner les deus. Si vous me dites que vous re- lichez le foe parce que vous voulez empécher la grand-voile de revenig ie ’ai pas besoin qu’on me dise que vous voulez empécher la grand-voile de evenir en arigre et si vous dites que vous me faites un pied de nez parce que vous voulez m’ iter, il ne sere a aque vous pensez qu’en me faisant un pied de nez, vous m’ méme, de nombreuses explications @’actions en termes de sont pas primaires ne tequiérent pas qu'on mentionne la raison primaire pour que ’histoire soit compléte. Si je dis que j’arrache les mauvaises herbes parce que je veux un beau gazon, il serait stupide @allonger la sauce en disant : « Et Cest pourquoi je vois quelque chose de désitable dans toute action, qui rend, ou a des chances de rendre beau mor gazon. » Pourquoi insister pour voir un infermédiaire quelconque, qu’ soit logique ou psychologique, dans le passage du désir dune fin qui s'est pas une action aux actions que 'on considére comme des moyens ? On sen tire aussi bien en disant que la fin désisée n’explique Paction que sice que 'agent croit étre un moyen en vue de cette fin est désiré. Heureusement, il n'est pas nécessaire de classer et d’analyser les nombreuses variétés d’émotions, de sentiments, d’humeurs, de moti de passions et d’appétits que I’ question yn. peut mentionner pour répondre a la « Pourquoi avez-vous fait cela? » pour voir comment, quand la mention de ces états rationalise Paction, une raison primaire est présente. La claustrophobie nous donne la raison pour laquelle un. individu a quitté une réception parce que nous savons que les gens veulent éviter, échapper a, se préserver de, ou mettre a distance d’eux- mémes, ce dont ils ont peur. La jalousie est un mobjle dans un empoi- sonnement parce qu’entre autres choses, l'empoisonneur croit que son action nuira a son rival, supprimera la cause de son supplice, ou fe- dressera une injustice : c'est le genre de choses qu’un homme jaloux ‘veut faire. Quand nous apprenons qu’un homme a escroqué son fils par cupidité, nous ne savons pas nécessairement ce qu’était la raison primaire, mais nous savons qu’il y en avait une, et quelle était en gFO5 ACTIONS, RAISONS BT CAUSES a sa nat Ryle analyse « Il se rengorgeait par vanité » par « Il se ren- porgeait en tencontrant un étranger et son acte fuivante qui a la forme dune loi fat la proposition chaque fois qu’il trouve une occa- sion de Sattirer admiration et Venvie des autres, i fait tout ce qui peut lui procurer cette admiration et cette envie » (p. 89). On critique souvent, et peut-etre & juste titre, cette analyse, en faisant remarquer aque la vanité peut conduire un homme 4 se rengorger juste une fois. Mais si le vantard de Ryle fasait ce qu’l fasait par vanité, alors ily a quelque chose de vrai dans l'analyse de Ryle : le vantard voulait 'at- tirer admiration et 'envie des autres et il eroyait que son action pro- duicait cette admiration et cette envie ; vraie ou fausse, Panalyse de Ryle ne fait pas l'économie des raisons primaires : elle en dépend. Connaitre la raison primaire pour laquelle quelqu'un a agi @une cer- taine fagon n’est pas connaitre une intention qu'il avait en agissant ainsi, je tourne a gauche au croisement parce que je veux aller a Katman- dou, mon intention en tournant gauche est @’aller i Katmandou. Mais it ion n’est pas nécessairement connaitre la raison pri- maite dans le détail. Si Jacques va a Péglise avec Pinteation de a sa mére, alors il doit avoir une quelconque pro-attitude dirigée vers te, mais nous avons besoin d’une informa- tion supplémentaire pour dire sisa raison est qu’l aime bien faire plaisir isa méte, ou bien qu'il pense que Cest une bonne chose, ou quec’estson devoir, ou une obligation. L’expression « intention qu’avait Jacques enall i lise » a la forme externe d’une description, mais est en fait syneatégorématique et ne peut étre considérée comme désignant une en- Uité, un état, une disposition, ou un événement. Sa fonction dans le contexte est d’engendrer de nouvelles descriptions des actions en termes de leurs raisons ; ainsi « Jacques alla a Péglise avec intention de faire Plaisir a sa mére » engendre une nouvelle description, plus complete, de Vaction que 'on décrit en disant « Jacques alla & léglise », Crest essen- tellement la méme chose qui se passe quand je réponds & la question « Pourquoi vous agitez-vous ainsi ?» avec « Je suis en train de tricoter, de tisser, de faire de Vexercice, de faire de Paviron, de faire des cilins, de dresser des puces ». ‘La simple description d'un résultat voulu explique souvent une ae- INTENTION BT ACTION faire une action ea avancant une pro. sc. surait aust pour effet de vérifien, de ls crorance ou Vartimade pertinente de expecsson: explorées dans des conmemes appropriés of il sagit de dean de raisons, oxt bahitucllement cee double fonction, m Ces i & lemite C'une stison primaire qu'une action se révéle que nous pourons toujours cons- ons preuve d’un peu d’ingéniosité. 2B. jcrions, RABONS HT CAUSES Sle justificateur en un certain sens — méme si c’est en faible : du point de vue de Pagent, il y avait, quand il a ‘ose qui parlait en faveur de son action. floc ment de justification fe ailleurs ne peut s'appliq et que le schéme de la justification produit, quand on a af- ‘aisons, Pesplication requise. Mais admetrons que seules les s'appliqns Sic a premiére condition que nous avons posée au sujet des raisons premigres (C1) est destinge 4 séparer les rationalisations des autres frpes d’explication. Si une rationalisation est, comme je Feus le soute- fir, une espéce d'explication causale, alors la justification, au sens donné par Cl, est au moins une différence spécifique. Que frur-il pen- ser de Pautre thése, celle qui veut que la justification soit un type d’ex- plication, en sorte que l'on a’a pas besoin d'introduire la notion ordi- aire de cause? Ici, il nous faut décider ce que nous devons ranger sous le terme de « justification ». On pourrait considérer qu’il ne re- courre que ce que requiert Cl, 4 savoir que T'agent a certaines croyances et atticudes 4 la Iumiére desquelles Vaction apparait comme raisonnable. Mais alors il ne fait pas de doute que nous avons laissé de ‘été quelque chose d’essentiel, car une personne peut avoir une raison de faire une action, et accomplir cette action bien que la raison ne soit as la raison pour laquelle elle a accompli l'action. Il y a une idée qui est indissociable de la relation entre une action et la raison qui l'ex- plique : c’est Pidée que 'agent a accompli action parce ga'll avait une certaine raison. Bien sir, nous pouvons inclure cette idée dans la no- tion de justification ; mais alors la notion de justification devient aussi ‘obscure que la notion de raison tant que nous ne pouvons pas rendre ‘compte de la force de ce « parce que ». Quand nous demandons pourquoi quelqu’un a agi d’une certaine maniére, nous voulons qu'on nous donne une interpretation. Son ‘comportement parait étrange, étonnant, outré, absurde, déconcertant, INTENTION ET ACTION ‘crit dans un cadre apprenant ; e ion comm. seasons comme I emboursement d'une dette, comme ne ule comme lobéissence a une obligation avunculaire, ou oe bit do cava, cst sisi I raison dete de Faction some s0- ‘ain disposi de régles, de pratiques, de conventions et Patten, Nombre de ghilosophes ont proposé, non sans subsilité et ress des remarques de ce genre, inspirées par le second Wittgenstein, Beal ss indéniable que quand nous expliquons une action en donnant ug raison, nous redécrivons l'action ; que cette redescription de Vaction Iai donne une place dans une certaine tame, et que de cette manitre action se trouve expliquée. Ici, il est tentant de tirer deux conclusions qui ne s’ensuivent pas. En premier lieu, nous ne pouvons pas inférer, du fait que donner des raisons redécrit simplement Paction et que les causes sont séparées de leurs effets, qu'il s'ensuit que les raisons ne sont pas des causes. Les raisons, étant des croyances et des attitudes, Re sont certainement pas identiques a des actions ; mais — et cest plus important — les événements sont souvent redécrits en termes de leurs causes. (Supposez que quelqu’un soit blessé. Nous pouttions re- décrire cet événement « en termes de sa cause » en disant qu’il a été brilé.) En second lieu, c’est une erreur de penser que, parce que le fait de placer une action au sein d’une trame plus large l'explique, nous comprenons des lors quel type d’explication est en jeu, Parler de trames et de contextes ne répond pas 4 la question de savoir comment les raisons expliquent les actions, parce que la trame ou le contexte vertinent contiennent 4 Ja fois la raison et action. L’une des fagons dont on peut expliquer un événement consiste 4 le placer dans le ‘ontexte de sa cause ; cause et effet forment le type de trame qui ex 25 cons, RAISONS BT CAUSES free, en un sens de « explique » que nous pouvons com- ce bien qu'un autre. Si raison et action illustrent une trame explication, il fut identifier Ia trame en question. to i illuszee ce point sur un exemple de Melden. Un homme rai tune automobile leve le bras pour faire signe qu'il va tourner. qeiencion, celle de faire signe qu’ va touener, explique son action, sone bras, en la redécrivant comme laction de faire signe qu'l va vey er. Quelle esta trame qui explique I'action ? Est-ce la trame fami- coor psccomplissement d'une action pour une certaine raison ? Dans dr te liceaplique effectivement V'action, mais seulement parce qu'elle présappose la relation entre la raison et 'action que nous voulons analy- ee Ou la trame a’est-elle pas plucét la suivante : 'homme conduit, il approche d’un croisement 5 il sat qu'il doit fare signe qu’ va tourner, jl sait comment faire signe qu’il va tourner, en levant le bras. Et voici que, dans ce contexte, il eve le bras. Peut-étre, comme Melden le sug- ‘ere, sitout ceci arrive, fait-il signe effectivement qu’il va tourner. L’ex- plication serait alors la suivante : si, dans ces conditions, un homme léve le bras, alors il fait signe qu’il va tourner, La difficulté est, de toute évi- dence, que cette explication ne nous dit pas pourquoi ila levé le bras. I avait une raison de lever le bras, mais on a’a pas montsé que ’était =f re pig prendre auss tiférente @’ son pour laquelle il Va fait. Sila description « faire signe qu'il va tour ‘net » explique son action en donnant sa raison, alors ’acte de faire si qu'on va tourner doit étre intentionnel ; mais selon analyse qui vient Etre donnée, il ne peut pas l’ére. Si, comme le soutient Melden, les explications causales n’ont « au- cune pertinence pour la compréhension de action humaine que nous recherchons » (p. 184), alors nous ne pouvons pas rendre compte de la présence de « parce que » dans des explications comme « Il Ia fait Patce que...» oii nous nommons une raison. Hampshire rejette la ten- tative d’Aristote pour résoudre ce mystére en introduisant le concept de vouloir comme facteur causal, parce que, selon lui, la théorie qui en. résulte est trop claire et trop définie pour s'appliquer & tous les cas et Parce qu’ « on ne voit toujours pas bien pourquoi il faudrait insister Sur le fait que le mot “vouloie” doit faite partie de tout énoncé com- plet des raisons qu'un agent peut avoir pour agir » (p. 168). Je suis sourenu que, au moins dans un grand nombre de eas typing yt Hampshire ne voit pas comment le schéme aristordlicn butions de raisons, ni guelles sortes de 7 t trop étroit, ait nos attri : 8 attri données pouraient plutot, pour ma part, qu’s Iv Pour transformer le premier « et » en > en un « parce que » dans la phrase « Il faisait de Vexercice ef il voulait maigrir et penal dad Rexercice le ferait maigrir », nous devons, en tout premier lee = forcer la condition C1 par : , 2 = Une raison primaire dune action est sa cause, Ce qui milite en faveur de C2 est a présent, je Pespére, évident Dans ce qui suit, je voudrais défendre C2 contre diverses eritiques et ar la clarifier la notion d’explication causale ici en présence, A4/La premiére critique est la suivante. Les raisons primaires Consistent en des attitudes et en des croyances qui sont des états ou des dispositions, et pas des événements ; par conséquent, elles ne peu- vent pas étre des causes. I est facile de répondre que les états, les dispositions et les condi- tions sont souvent nommés en tant que causes d’événements : le pont s’est effondré a cause d’un vice de construction ; Vavion s'est écrasé au } et C2 se- 1. Je dis « en tout premier lieu » pour annuler toute suggestion que C) et C2 se. raient ensemble suffisants pour définir la relation des raisons aux actions qu'elle 6 pliquent. Pour plus de détails, voir I'Introduction et Vessai 4, ons RAISONS BF CAUSES a aque la températute de Ite était anormalement élevée 5 Pai ge parce quelle était fendue. Cette réponse, toute- te Sest cassht Pim Pun fait qui est étroitement lié au précédent, pe rend Pixionne une condition eausale pour un événement, on Quand oe cause que sous Vbypothése qu'il y avait aussi un événe- co précedait le premier. Mais quel est ui cause une action ? ~ veiesans bien des cas, on n’a aucun mal 4 trouver des événements qui Jans bien des cas, jent étroitement associés a la raison primaire. Les états et les dispo- une disposition, est un événement. Un désic de vous blesser peut Surgir en moi au. moment o8 vous Vous mettez en colére contre moi ; je peux commencer 4 vouloir manger du melon seulement au moment st vois un; et les croyances peuvent se former au moment of fous remarquons, percevons, apprenons ou nous rappelons quelque chose. Ceux qui ont soutenu qu'il n'y avait pas d’événements mentaux qu'on puisse considérer comme des causes des actions se sont souvent fourvoyés parce qu’ils ont insisté sur le fait qu’un événement mental devait étre observé ou remarqué (plutét qu’étre une observation ou une remarque) ou qu’il devait étre ponctuel comme un coup de cou- teau, un haut-le-ceur, une pigire ou un frisson, une mystérieuse pointe de conscience ou un acte de la volonté. Quand il analyse le cas du conducteur qui fait signe qu’il va tourner en levant le bras, Melden met au défi ceux qui veulent expliquer les actions en termes causaux identifier « un événement qui soit commun et particulier a tous les «as de ce genre » (p. 87), qu’ s’agisse d'un motif ou d'une intention, ou en tout cas, « d'un certain sentiment ou d'une certaine expérience éprouvée » (p. 95). Mais il va de soi qu’un événement mental est pré- Sent ;4.un moment donné, le conducteur a remarqué (ou a pensé qu’il allait devoir s‘appréter a tourner, et c’est ce mo- décollage parce fats, ne rend pas comp -vénement qui précéde la fait signe. Durant toute activité continue, telle que conduire une auto, ou toute performance difficile a réaliser, comme traverser 'Hellespont a la nage, il y a des objectifs a réaliser, des cri- [ies des désirs et des habitudes plus ou moins fixes qui donnent forme et direction & Ventreprise tout entiére, et il y a une entrée INTENTION ET AcTio : N ontinue d'information sur ce que nous faisons, sur les changements Sans Fenvironnement, en termes desquels nous réglons et ajustons nos lever la conscience qu'un conducteur a de devoir bientét 1 expérience vécue ou méme d'un seni mieux que ce précis, et dans la plupart des ca: y avoir quoi que ce soit que ‘nous puissions appeler un motif, mais si nous mentionnons un objectif général, comme vouloir parvenir a destination sain et sauf, il est clair que le motif n’est pas un événement. L’intention qu’avait tear quand il a levé Ie bras n’est pas, elle non plus, un événement, parce qu’elle n'est pas une chose : ni événement, sition, ni objet. Enfin, Melden demande au partisan de la thé sale de trouver un événement qui soit commun et particulier & tous les as of un homme léve intentionnellement le bras, et on doit admettre qu'il ext impossible de produire un tel événement. Mais si Cest vai, on ne peut pas son plus produire une cause commune et unique des cffondrements de ponts, des accidents d’avions ou des bris d’assiettes. Le conducteur qui fait signe qu’il va tourner peut répondre 4 la question ; « Pourquoi avez-vous levé le bras quand vous avez levé le bras? », et en obtenant la réponse nous apprenons la raison qui a causé l'action, Mais Pauteur d’une action peut-il toujours répondre a tune question de ce genre? Quelquefois la réponse mentionnera un événement mental qui me donne pas de raison : « Je me suis finale- ment décidé. » Mais il parait aussi y avoir des cas d’action intention- nelle ob nous ne pouvons pas expliquer pourquoi nous avons agi quand nous avons fait. Dans de tels cas, explication en termes de raisons premiéres peut étre mise en paralléle avec l’explication de Vef- fondrement d’un pont di a un défaut de construction : nous ignorons quel est "événement ou la suite d’vénements qui ont produi causé) leffondrement, mais nous sommes stirs qu’il y avait un tel évé- nement ou une telle suite d’evénements. 4 B/ Selon Melden, une cause doit étre « logiquement dist son effet supposé » (p. 52) ; or une raison d’agir n’étant pas logique- ment distincte de action, les raisons ne sont pas des cavses de ACTIONS, RAISONS ET CAUSES ¥ Taction!. On a déja suggéré une forme que pouvatprende ett ag. iment. Puisqu’une raison rend une action intelligible en l eee con 1’a pas affaire & deux événements, mais i un seul sous des dee” tions différentes. Or les relations causales présupposem des Seeks it étre tenté de faire erreur de supposer que mon action de errupteur a causé mon action d’ a elle a causé le fait que la lumire s'est allumée). Mais il ne sensuit pas faux de considérer que « ma raison pour tournerVinterap- que je voulais allumer la lumigre » impliq comme ayant été causée par ma volonté d’ ctire un événement en termes de sa cause, ce n'est pas confondre rnement avec sa cause, pas plus qu’expliquer un événement en le redé- crivant n’exclut qu’on fournisse par li une explication causale Cet exemple nous permet aussi de réfuter la thése selon laquelle nous ne pouvons pas décrire 'action sans utiliser des mots qui la rattachent & sa cause supposée. Ici on doit expliquer action sous la description : 1a de tourner Vinterrupteur », et la cause supposée est « ma le ica se révéle éxe, si Yon y regarde de plus prés, grammatical plut6e que logiq En tout cas, il y a quelque chose de trés bizarre dans Vidée que les relations causales sont empiriques plurét que logiques. Qu’est-ce que cela peut vouloir dire ? Sirement pas que tout énoncé causal vrai soit tun énoncé empirique. Car supposez que « A a causé B » soit vrai, alors la cause de B = A ; et donc, en substituant les identiques, aous obtenons « la cause de Ba causé B» qui est un énoncé analytique. La vérité d’un énoncé causal dépend de Ia réponse a la question : Qsels sont les événements qui sont décrits ? Le statu analytique ou synthé- tique de Pénoncé dépend de la réponse i la question : Comment les evé- over cet argument os cranes de es venons cher Kenny den, ans que chee P. Winch, The feof Sate Sics he Con of Metatin Sous Pune de es foes, argent Seite le Tanase des mots de Rye dan le Cop of Mind 30 INTENTION EY Acro n ements sont ils déerits? Et pourtant, on peut soutenir qu’ ne rationalise une action que quand les descriptions sone fe ton fagon approprice et les descriptions appropriges ne sont pas pe ment indépendantes. Bique- Supposons que dire qu’un individu voulait allume la Lumigte ai vait qu’elle réaliserait ae speieouren alert pliquerait qu'il a roumé linterrupteur — « il agit aussitd 4 dit Aristote. Dans ce cas luble dans l'eau et cela a été mis dans eau » et « cela oad 'sque implication va de la description de la cause Ala descrip. fet, mais non inverse, le fait de nommer la cause nous donre ‘oujours une information. Er bien que 'on néglige souvent ce point secre dans cau 2 éxé cause qu'il s'est dissous » aimplique pas « est soluble dans Peau » ; par conséquent ce dernier énonee a une force expli ative addicionnelle. Néanmoins, lexplication serait bien plus interes. sante si, au lieu de la solubilité, avec son lien définitionnel évident avec evénement & expliquer, on pouvait faire référence a une certaine pro- Priécé, par exemple une cercaine structure cristalline, dont le lien avec la dissolution dans l'eau n'est connu qu’expérimentalement, clairement pourquoi des raisons premiéres telles que des désirs et des volontés n’expliquent pas les actions de la méme maniére que la solubi- dissolutions. dispositionnelle : lité explique — d'une maniére relativement tri La solubilité est, par hypothése, une pure propri elle est définie en termes d'une épreuve unique. Mais les dési aicat étre définis en termes des actions qu’ils peuvent rat méme si la relation entre le désir et laction n’est pas simplement empi- rique il ya d'autres critéres, également essentiels, pour les désirs — pat ‘exemple le fait qu’ ils s’expriment dans des sentiments et dans des actions qu’ils ne rationalisent pas. La personne qui a un désir (ou une volonté, u une croyance) n’a habituellement besoin d’aucun critére — elle salt en général, méme en l’absence d’indices que les autres auraient a leur dis- Position, ce qu’elle veut, désire, et c f rimaires montrent que ce n’est pas simplement par manque d’ingénl ACTIONS, RAISONS ET CAUSES 31 sité que nous pouvons les définir comme des dispositions’ agir pour ces 10us pouvons definir une cause comme un objet, tous les objets semblables au premier soient lables au second », mais Hartt Honoré nous |. Hare et Honoré admettent que Hume a raison de dire que les énoneés causaux singuliers impliquent des généralisations, mais qu’la tort pour cette méme raison de supposer que les désirs et les ‘motifs sont les causes ordinaires des actions. Bref, les explications eau sales ordinaires impliquent de facon essentielle Pexistence de lois, mais ce n'est pas le cas pour les rationalisations. (On essaie souvent de contrer cet argument en suggérant que nous avons en fait des lois rudimentaires reliant les raisons et les actions, et que celles-ci peuvent, en théorie, étre précisées. Il est vrai que les gens qu’on menace ne réagissent pas tous de la méme maniére ; mais nous Pouvons distinguer différentes sortes de menaces et différentes sortes dVagents, en termes de leurs croyances et de leurs attitudes. Cette suggestion est pourtant trompeuse, parce que les généralisa- tions qui relient des raisons et des actions ne sont pas —etne peuvent pas tre précisées de manigre 4 produire — le genre de lois sur la base des- quelles on peut faire des prédictions exactes. Si nous réfléchissons la maniére dont les raisons déterminent les choix, les décisions et le com- Portement, il est facile de voir pourquoi. Ce qui ressore, dans 'atmos- phere ex post facto de Vexplication et de la justification, comme érant de souvent, aux yeux de Pagent et au moment de action, une 1 parmi d’autres, ane raison. Toute théorie digne de ce nom t prédire 'action sur la base de raisons, doit trouver une ma~ décision ; elle ne peut pas prendre pour point de départune gé- ‘néralisation plus précise de ce que l'on peut attendee d'un scul désir. Le syllogisme pratique ne nous fournit ni un modéle pour une science pré- dictive de Paction ni une analyse normative du raisonnement évaluatif. INTENTION BT Action wppropriges ne nous interdit s, OU tout au moins quel. is certain que la vitee de Ia fenétre a été frappée par une pierre — j'ai vu tout ce pose pas (et quelqu’un en dispose-eit>) je peux prédi tion, comme nos généralisations au sujet du comportement, a une fonction différente : elle nous permet de savoir qu'il existe une loi causale qui couvre le cas en question’. ‘Nous sommes en général bien plus certai connexion causale que nous ne le sommes d de Vexistence d'une ‘existence dune loi cau- il que rt quand il soutenait que les énoncés causaux présuppo- Pas nécessairement, car la thése de Hume, citée ci-des- igué. Ou bien elle peut vouloir dire que « A a causé B» implique existence d'une loi particuliére mettant en jeu les prédicats urilisés dans les descriptions « A » et « B », ou bien elle peut vouloir dire que « A a causé B» implique existence d'une loi causale exem- plifige par certaines descriptions vraies de « A » et de « By, De toute evidence, chacune des deux versions de la doctrine de Hume permet (On discute les problémes posés dans ce paragraphe et le précédent dans les &- eis pourrait en gros décrite ainsi gérée ici: « A a causé B » est vrai si et B telles que la phrase obt «Aa cause B» de ya des des 1 « By par ces des ACTIONS, RAISONS ET CAUSES & dde donner un sens a la thése selon laquelle des énoncés causaux singu- liers impliquent des lois, et chacune de ces versions nous autorise & dire que les explications causales « impliquent l'existence de lois ». Mais la seconde version est bien plus faible, en ceci qu’aucune loi par- ticulire n'est impliquée par une affirmation causale singuliére, et on peut défendre unt sans défendre une doctrine de Hum mation causale singuliére — si besoin est — elconque. II n'y a que la seconde version de la Puisse s'accorder avec la plupart des explica- s'accorde aussi bien avec les rationalisations. Lrexplication la plus primitive d’un événement consiste a donner sa cause ; les explications plus élaborées peuvent nous en dire plus, ou reaforcer l'énoncé causal singulier en produisant une loi perti- nente ou en donnant des raisons de croire qu'il existe une telle loi. ‘Mais c'est une erreur de penser qu’on n’ait pas donne d’explication tant qu'on n’a pas produit de loi. Ces erreurs sont liges a T'idée que les énoncés causaux singuliers indiquent nécessairement, de par les concepts quills emploient, les concepts qui figurerone dans la loi quills impliquent. Supposons qu’un ouragan, rapporté A la page 5 du Times de mardi, cause une catastrophe, rapportée page 13 de la Tri- June da mercredi, Dans ce cas, 'événement rapporté page 5 du Times de mardi cause 'événement rapporté page 13 de la Tribune de mercredi. Devons-nous nous mettre en quéte d'une loi reliant des événements de ce type? Il est & peine moins ridicule de rechercher tune Joi reliant les ouragans et les catastrophes. Les lois dont on a besoin pour prédire la catastrophe avec précision n’auraient, bien en- tendu, pas besoin de recourir 4 des concepts tels que ceux d’ouragan et de catastrophe. Le probléme, quand il s'agit de prévisions météro- logiques, est que les descriptions sous lesquelles les événements nous intéressent — « une journée fraiche et quageuse avec de la pluie dans V’aprés-midi » — n’ont que des rapports lointains avec les concepts qui figurent dans les lois plus précises qu’on puisse connaitre. Les lois dont existence est requise si les raisons sont les causes de action ne reposent stirement pas sur les concepts sur lesquels doivent seposer les rationalisations. Si les causes d'une certaine classe d’événe- INTENTION ” N ET ACTION spears (Kes actions) apparticanent a une certaine classe (celle des rai ae et eil y 2 une loi derriére chaque énoncé causal singulier, il ne Ss pas quil exis une loi quelcongue reliant les événements cas. Se comme raisons aux Evénemeats classés comme actions — les clas SBascoce peovent méme étre de nature neurologique, physique, ou chimique. . ‘D. On diz que le type de connaissance que l'on a de ses propres sxicons quind on agit s'est pas compatible avec Vexistence d'une rela ‘Gon causele entre les raisons et les actions : une personne, quand elle Quelqu'un peut & se tromper sur la vérité d’un énoncé tel que: « Jfempoisoane parce que je veux lui épargner des souf- ACTIONS, RAISONS ET CAUSES cd ne recourt pas i Vobservation. La connaissance qu'on a de $€5 Propres taisons d'agir n'est donc pas en général inductive, puisque powr qu’ ¥ ait induction il faut qu'il y ait des données empiriques. Cela montre- il que cette connaissance a’est pas causale ? Je ne rots pas &= quot tiérement les actions du domaine de la causalité. Mais il vaut peur-éere la peine d’essayer d'indiquer quelle est la source du probléme. Pour- 6 INTENTION BY AcToy quoi done dirait-on qu’une caus ion en un simple eee a ante cate ce pane 2 mB gue nous avons tendaace & supposer, tout au moins dans la sphevert te de ae 3 Shander <1 mon action est causée, qu'es-ce qui Pa eausée? § est thoi la cause, on est confonté 3 une régression & Pinfii absurde jack en entendu il y a @autres — sil 'y a pas dapent Pak ces causes sans agents se trouvent les états et les changements des per sonnes qui, du fait qu’elles sont des raisons autant que des causes, font de certains évéacments des actions libres et intentionnelles, ESSAI 2 COMMENT LA FAIBLESSE DE LA VOLONTE EST-ELLE POSSIBLE ? La volonté d’un agent est faible s'il agit, et agit intentionnelle- ‘ment, contre son meilleur jugement ; dans les cas de ce genre nous di- sons parfois qu'il lui manque la force de vouloir faire ce dont il sait, ou de toute fagon croit, que ce serait, tout bien considéré, meilleur. 11 sera commode dappeler les actions de cette espéce des actions incon- tinentes, ou de dire qu’en les accomplissant Pagent agit de manize in- continente, En employant cette terminologie, je m’écarte de la tradi- 1u moins en élargissant la classe des actions incontinentes plus . Mais cest cette classe élargie que je veux examiner, et it toutes les actions que quelques philosophes ont ale que d/autres. On considére souvent comme tne condi- tion de Paction incontinente que celle-ci soit accomplie en dépit du fait que Pagent sache qu’une autre action est meilleure. Je compte de telles actions au nombre de celles qui sont incontinentes, mais le pro- blame dont je parlerai dépend seulement de attitude ou de la croyance de l'agent, en sorte qu’insister sur la notion de connaissance restreindrait inutilement notre domaine. La connaissance a aussi une tonalité cognitive superflue et, par conséquent, non soubaitée; je traite des jugements de valeur, qu’on les analyse sous un angle cogni-

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