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On sent en tant que lecteur en lisant le poème et surtout la partie où il y’a l’évocation du sommeil

que Rimbaud joue sur les mots, on assiste donc à une double interprétation, celle du soldat endormi
(il recourt à la répétition pour insister sur le fait « dort ») et celle du soldat mort. Ainsi, la « bouche
ouverte », l’immobilité du dormeur, dont la même « narine » ne frémit pas ce qui donne une
impression d’absence de signes de vie. Sa pâleur et la comparaison avec « l’enfant malade », sont
autant d’indices qui convergent vers une seule interprétation possible. De même, certains détails sur
sa position laissent à penser qu’il n’a pas choisi d’être là car sa nuque « baignant dans le frais cresson
bleu » indique qu’elle est mouillée, ce qui n’est guère raisonnable, et par ailleurs, « il a froid ».

C’est au tout dernier vers que nous comprenons que le soldat est mort après avoir reçu deux balles
dans le cœur « du côté droit » c’est une métonymie avec laquelle Rimbaud vise à nous concentrer sur
une partie du corps. Ainsi que, tous les indices divergents nous mènent vers l’interprétation la plus
malheureuse celle dont le poète nous avait éloignés par la description d’une nature en fête.

Le « trou de verdure » prend la forme d’un tombeau parsemé de glaïeuls ; fleurs de deuil. D’ailleurs,
« trou de verdure » à la base renvoie au val, ce dernier n’est plus un endroit de paix et de sérénité
mais il se transforme tout simplement en un convoi (en comptant la rivière, la montagne, le soleil…)
qui accompagne le cortège funèbre d’un malheureux et brave martyr.

Pour bien accompagner sa description et pour masquer son jeu, Rimbaud a essayé d’atténuer toute
évocation de la mort, notamment par la litote dans « les parfums ne font pas frissonner sa narine ».
En plus, le contraste marqué par l’antithèse dans « nature berce le chaudement, il a froid » il y’a une
mise en relief de la froideur du soldat pour montrer qu’il est mort mais en même temps l’utilisation
du verbe bercer renvoie au sommeil, ce qui déconcerte le lecteur.

Enfin, dans le vers de chute, on peut clairement voir que l’utilisation de l’euphémisme a pour but
d’atténuer la vision de la mort finale, l’utilisation de l’adjectif « Tranquille » vient pour marquer
l’absence du mouvement et pour montrer qu’il y’a une impression générale de paix dans le milieu où
se trouve le soldat.

Rimbaud a bien su comment préparer le moment de révélation jusqu’au le vers de chute

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