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Chapitre 1

Éléments de logique - Vocabulaire de la théorie des ensembles.


I. Notions de logique
Assertion :
On appelle assertion tout énoncé dont on peut affirmer sans ambiguïté s’il est vrai ou s’il est faux.
Exemples :
″ 3  8 ″ est une assertion vraie. ″ 2 est un entier naturel″ est une assertion fausse.
Proposition :
Les énoncés que nous rencontrerons le plus souvent sont d’une nature plus générale : ils contiendront des variables,
ils seront vrais pour certaines valeurs attribuées aux variables, faux pour toutes les autres valeurs.
Un tel énoncé s’appelle une proposition.
Nous représenterons une proposition par une lettre P, Q, R…
Exemples :
″ x  10 ″ est une proposition, elle est vraie pour les nombres x strictement supérieurs à 10, fausse dans tous les
autres cas.
″ Une hauteur du triangle T est médiane du triangle T ″ est une proposition vraie pour les triangles T isocèles,
fausse dans tous les autres cas.
Remarque
Une proposition toujours vraie ou toujours fausse est une assertion.
Valeur de vérité :
Déterminer la valeur de vérité d’une proposition signifie : indiquer si elle est vraie ou si elle est fausse.
On attribue la lettre V ou le chiffre 1 à une proposition vraie et la lettre F ou le chiffre 0 à une proposition fausse.
Négation d’une proposition :
La négation d’une proposition P est la proposition, notée non(P) ou  P ou P , qui est vraie lorsque P est fausse et
fausse lorsque P est vraie.
La négation d’une proposition P peut être schématisée par le tableau suivant qui s’appelle une table de vérité.

P Non(P)
0 1
1 0

Connecteurs logiques
a. Conjonction logique
À partir de deux propositions P et Q on définit la proposition, notée P et Q ou P  Q , appelée conjonction
logique des propositions P et Q et qui est vraie si, et seulement si, les propositions P et Q sont vraies en même
temps.
Table de vérité de la conjonction
P Q P et Q
0 0 0
0 1 0
1 0 0
1 1 1
-1-
b. Disjonction logique
À partir de deux propositions P et Q on définit la proposition, notée P ou Q ou P  Q , appelée disjonction
logique des propositions P et Q et qui est fausse si, et seulement si, les propositions P et Q sont fausses en même
temps.
Table de vérité de la disjonction
P Q P ou Q
0 0 0
0 1 1
1 0 1
1 1 1

c. Disjonction logique exclusive


À partir de deux propositions P et Q on définit la proposition, notée P ou bien Q ou P  Q , appelée disjonction
logique exclusive des propositions P et Q et qui est vraie seulement dans les deux cas suivants :
1er cas : P vraie et Q fausse, 2ème cas : P fausse et Q vraie.
Table de vérité de la disjonction exclusive
P Q P ou bien Q
0 0 0
0 1 1
1 0 1
1 1 0
d. Implication logique
À partir de deux propositions P et Q on définit la proposition, notée P  Q , appelée implication logique des
propositions P et Q et qui est fausse dans le seul cas suivant : P vraie et Q fausse.
Table de vérité de l’implication logique
P Q PQ
0 0 1
0 1 1
1 0 0
1 1 1
e. Équivalence logique
À partir de deux propositions P et Q on définit la proposition, notée P  Q , appelée équivalence logique des
propositions P et Q et qui est vraie si, et seulement si, P et Q ont la même valeur de vérité.
Table de vérité de l’équivalence logique
P Q PQ
0 0 1
0 1 0
1 0 0
1 1 1
-2-
Remarques
i. Une assertion est soit vraie soit fausse ″ principe du tiers exclu″.
ii. Une proposition ne peut pas être à la fois vraie et fausse ″ principe de non contradiction″.
Propriétés
Soient P, Q et R des propositions, on a :
1. non(non(P))  P .

2.  P et Q    Q et P  [commutativité de la conjonction logique].

3.  P ou Q    Q ou P  [commutativité de la disjonction logique].

4.  P et Q  et R  P et  Q et R  [associativité de la conjonction logique].

5.  P ou Q ou R  P ou  Q ou R  [associativité de la disjonction logique].

6. P et  Q ou R   (P et Q) ou (P et R) [distributivité de et par rapport à ou].

7. P ou  Q et R   (P ou Q) et (P ou R) [distributivité de ou par rapport à et].

8. P  Q  non(P) ou Q [deuxième définition de l’implication].

9.  P  Q    non(Q)  non(P)  [l’implication est équivalente à sa contraposée].

10.  P  Q    P  Q et Q  P  [deuxième définition de l’équivalence logique].

11.  P  Q et Q  R    P  R  .

12.  P  Q et Q  R    P  R  .

13. Lois de DEMORGAN :


i. non(P et Q)  non(P) ou non(Q) ;

ii. non(P ou Q)  non(P) et non(Q) .

Autres propriétés

14. Si P est une proposition et Q une assertion vraie alors :  P et Q  P.

15. Si P est une proposition et Q une assertion fausse alors :  P ou Q  P.

Pour prouver les propriétés ci-dessus on utilise la table de vérité.

Prouvons par exemple que  P  Q    non(Q)  non(P)  , on procède comme suit :


P Q non(P) non(Q) P Q non(Q)  non(P)
0 0 1 1 1 1
0 1 1 0 1 1
1 0 0 1 0 0
1 1 0 0 1 1
Sur cette table de vérité on remarque que les propositions P  Q et non(Q)  non(P) sont vraies en même temps
ou fausses en même temps, elles sont alors équivalentes.
Exemple d’application : (on suppose connue la notion de couple)
( x -1)( y - 2)  0
Résolvons le système suivant où x et y sont les nombres réels inconnus :  .
( x - 2)( y - 3)  0
-3-
( x -1)( y - 2)  0
Nous avons :   ( x -1)( y - 2)  0 et  (x - 2)(y - 3)  0   x  1 ou y  2 et  x  2 ou y  3 .
( x - 2)( y - 3)  0
En utilisant la distributivité de et par rapport à ou, le système équivaut :
 x  1 et x  2 ou  x  1 et y  3 ou  y  2 et x  2 ou  y  2 et y  3 .
Nous avons la disjonction de 4 propositions.  x  1 et x  2  et  y  2 et y  3 sont des assertions fausses donc,
d’après la propriété 15. ci-dessus, le système équivaut :  x  1 et y  3 ou  y  2 et x  2 .
Le système admet alors pour solutions les deux couples suivants : ( x1 , y1 )  (1,3) et ( x2 , y2 )  (2,2) .

II. Vocabulaire de la théorie des ensembles


Ensemble- Élément :
Un ensemble est constitué d’éléments, ces deux mots étant précisés par les règles suivantes :
i. Un ensemble E est bien défini lorsqu’on possède un critère permettant d’affirmer pour tout objet a, s’il appartient
à l’ensemble E ou n’appartient pas à l’ensemble E, on écrit et on lit respectivement :
a  E ″ a appartient à E ″ a  E ″a n’appartient pas à E″.
ii. Un même objet ne peut être à la fois un ensemble et un élément de cet ensemble, c'est-à-dire nous interdisons
l’écriture E  E .
iii. La collection de tous les ensembles qu’on puisse imaginer n’est pas un ensemble.
Égalité de deux ensembles
Deux ensembles E et F sont identiques ( ou égaux) s’ils sont constitués des mêmes éléments, sinon ils sont dits
distincts (ou inégaux) on écrit respectivement : E  F , E  F .
Autrement dit, E  F  pour tout objet a, a  E  a  F .
Remarque
En général, un ensemble est défini par extension ou par compréhension.
Par extension, signifie : énumérer un après l’autre les éléments de cet ensemble.
Par compréhension, signifie : donner un critère définissant l’ensemble.
Exemples
●   0,1, 2,... est une définition par extension de l’ensemble  .

● A étant l’ensemble des entiers dont les carrés sont inférieurs ou égaux à 25 .
Définition par compréhension : A   x / x   et x2  25 .
Définition par extension : A  5, 4, 3, 2, 1,0,1,2,3,4,5 .

► Si un ensemble est défini par extension, l’ordre dans lequel on range les éléments est sans importance.
Ainsi, par exemple, a, b  b, a .

►Il est commode de considérer comme ensemble un ensemble n’ayant aucun élément, on l’appelle ensemble vide
et on le note  ; ainsi pour tout objet a : ″ a  ″ est une assertion fausse , ″ a  ″ est une assertion vraie.
Inclusion- Partie- Union et intersection
Inclusion-Partie
Nous disons qu’un ensemble E est inclus dans un ensemble F et on écrit : E  F ou F  E lorsque tout élément de
E appartient à F.
E  F se lit ″E est inclus dans F″ ou ″ E est une partie de F″ ou ″E est un sous ensemble de F″.
F  E se lit ″F contient E″.
► E  F  [pour tout objet x, x  E  x  F ].
-4-
Complémentaire d’une partie
E étant un ensemble, A une partie de E ( A  E ) le complémentaire de A par rapport à E est la partie de E notée
C AE ou A et définie par : CAE  x / x  E et x  A .

Exemple
E  1,2,3,4,5,6,7,8,9 , A  x / x  E et x pair , CAE  1,3,5,7,9 .

Ensemble des parties d’un ensemble


Soit E un ensemble, toutes les parties de E forment un ensemble noté P ( E ) et appelé ensemble des parties de E.

Proposition
Si E est un ensemble fini alors P ( E ) est aussi fini et card(P ( E ))  2card(E ) .

Preuve
Voir le chapitre du dénombrement.
Exemple
E  a, b, c , on a : P ( E)  ,a, b, c, a, b, a, c, b, c, a, b, c .

Union et intersection
E et F deux ensembles.
● L’union des ensembles E et F est l’ensemble noté E  F et constitué des éléments qui appartiennent à l’un
au moins des ensembles E et F. Autrement dit, pour tout objet x, x  E  F   x  E ou x  F .

● L’intersection des ensembles E et F est l’ensemble noté E  F et constitué des éléments communs à E et F.
Autrement dit, pour tout objet x, x  E  F   x  E et x  F .

► Si E  F   on dit que E et F sont disjoints.


Quelques propriétés
A, B et C trois ensembles.
■ A A  A ■ A A  A ■ A   ■ A  A ■ Si A  B alors A  B  A et A  B  B .
■ A  B  B  A [commutativité de  ].
■ A  B  B  A [commutativité de  ].
■ ( A  B)  C  A  (B  C ) [associativité de  ].
■ ( A  B)  C  A  (B  C ) [associativité de  ].
■ A  (B  C )  ( A  B)  ( A  C ) [distributivité de  % à  ].
■ A  (B  C )  ( A  B)  ( A  C ) [distributivité de  % à  ].
Si A et B sont deux parties d’un même ensemble E, on a :

■ CCEE  A (ou A  A ) ■ CEAB  CEA  CEB (ou A  B  A  B ) ■ CEAB  CEA  CEB (ou A  B  A  B ).
A

■ A  B  CBE  CEA (ou A  B  B  A ).

Différence et différence symétrique de deux ensembles


E et F deux ensembles.
● La différence des ensembles E et F, dans cet ordre, est l’ensemble noté E-F ou E\F et constitué des éléments qui
appartiennent à E et qui n’appartiennent pas à F.
Autrement dit, E-F  x / x  E et x  F .

● La différence symétrique des ensembles E et F est l’ensemble noté EF tel que : EF   E-F   F-E .

-5-
Quelques propriétés
A et B deux ensembles.

■ AB   A  B    A  B  ■ AB  x / x  A ou bien x  B ■ A  B  A   A  B ■ AB  BA .

■ Si A et B sont deux parties d’un même ensemble E alors A  B  A  CBE (ou A  B  A  B ).

► En général : A  B  B  A .
Propriété définie sur un ensemble- Quantificateurs
E un ensemble non vide, A une partie de E, nous appellerons propriété caractéristique de A tout critère
permettant de décider, pour tout élément x de E, entre les deux propositions :
xA ; x  A  x  CAE .
Si p est une propriété caractéristique des éléments de A, non(p) est une propriété caractéristique des éléments
de C AE . Nous dirons que p est une propriété définie sur E. Nous écrirons :
A   x  E / p( x) et CAE  x  E / non( p)( x) .
► p( x) se lit ″ x vérifie la propriété p″ et non( p)( x) se lit ″ x ne vérifie pas la propriété p″.
Avec les notations ci-dessus, deux cas sont envisageables.
1er cas A  
Dans ce cas aucun élément de E ne vérifie la propriété p.
On écrit : x  E, non( p )(x ) et on lit : ″quelque soit x  E , x ne vérifie pas la propriété p″.

2ème cas A  
Dans ce cas il existe au moins un élément de E vérifiant la propriété p.
On écrit : x  E, p( x) et on lit : ″ il existe au moins un élément x  E vérifiant la propriété p″.
En particulier, si A  E alors tout élément de E vérifie la propriété p , on écrit : x  E, p( x) .

Exemples
x  , ( x  1)2  x2  2 x  1 . x  , 3x  1  0 .

Terminologie
 et  sont appelés quantificateurs.
■  s’appelle quantificateur universel ■  s’appelle quantificateur existentiel.
► ! signifie : il existe un et un seul.
Relations entre les quantificateurs

● non x  E, p( x)   x  E, non( p )( x ) ;

● non x  E, p( x)  x  E, non( p )( x ) .

Produit cartésien
A et B deux ensembles décrits respectivement par x et y.

On appelle couple ( x, y) un objet tel que : ( x, y)  ( x ', y ')   x  x ' et y  y' , d’où par négation :
( x, y)  ( x ', y ')   x  x ' ou y  y' .

x s’appelle première coordonnée du couple ( x, y) , y s’appelle deuxième coordonnée du couple ( x, y) .

Les couples ( x, y) forment un nouvel ensemble noté A  B et appelé produit cartésien de A et B.

Ainsi, A  B  ( x, y) / x  A et y  B .

-6-
Familles d’ensembles
Définition
Soit I un ensemble (ensemble d’indices), à chaque i  I on associe un ensemble noté Ei .

 Ei iI est appelée famille d’ensembles indexée par I.

Exemples :
♦  n, n  1n est une famille d’intervalles de  .
P désigne le plan usuel.
♦ Soit O P ,  C (O, r ) r* est la famille des cercles de centre O.

♦  C ( A, r ) ( r , A)* P est la famille des cercles du plan.


Union, intersection et produit cartésien d’une famille d’ensembles


Soit  Ei iI une famille d’ensembles.

● La réunion de la famille  Ei iI est l’ensemble noté E i tel que  E  x / i  I , x  E  .


i i
iI iI

Exemple :   p, p  1  
p
[prouver à titre d’exercice : établir la double inclusion].

● L’intersection de la famille  Ei iI est l’ensemble noté E i tel que  E  x / i  I , x  E  .


i i
iI iI

 1
Exemple :  0,1  p   0,1 [prouver à titre d’exercice : établir la double inclusion].
p*  

● Le produit cartésien de la famille  Ei iI est l’ensemble noté E


iI
i tel que  E  ( x )
iI
i i iI / i  I , xi  Ei  .

► ( xi )iI s’écrit aussi ( xi ) , c’est une″ liste″ comportant autant d’objets xi que d’indices i (i parcourt I).

Cas particulier :

Si I  1,2,..., n où n* , on écrit : E i  E1  ...  En .


iI

On écrit aussi : E1  ...  En  ( x1 ,..., xn ) / x1  E1 ,..., xn  En  .

( x1 ,..., xn ) s’appelle un n-uplet ; E1  E2 ...  En s’appelle produit cartésien des ensembles E1 , E2 ,..., En .

( x1 ,.x2 ) est appelé couple ; ( x1 ,.x2 , x3 ) est appelé triplet ; ( x1 ,.x2 , x3 , x4 ) est appelé quadruplet.

Si E1  E2  ...  En  E on écrit : E1  E2  ...  En  E n .

►  Ei    i  I / Ei   .
iI

Partition d’un ensemble


Définition
E un ensemble non vide, ( X i )iI une famille de parties de E, on dit que cette famille est une partition de E lorsque
les propriétés suivantes sont satisfaites :
i. i  I , X i   .
ii. (i, j )  I 2 , i  j  X i  X j   .
iii. E   X i .
iI

-7-
Proposition

Si E est un ensemble fini et ( X i )iI une partition de E alors card( E )   card( X i ) .


iI

Relation binaire sur un ensemble


Définition
Soit E un ensemble non vide.
On appelle relation binaire sur E toute ″correspondance″ R entre les éléments de E définie par la donnée d’une

partie R de E  E telle que, pour tout ( x, y)  E  E , xR y  ( x, y)  R . La partie R est appelée graphe de R .

Exemple

E   , R la relation binaire définie sur  par : aR b  a  b  3 .Le graphe de R est R  (0,3),(1,2),(2,1),(3,0) .

Propriétés d’une relation binaire


Soit R une relation binaire définie sur un ensemble E.

● On dit que R est réflexive lorsqu’on a : x  E , xR x .

● On dit que R est symétrique lorsqu’on a : ( x, y )  E2 , xR y  yR x .

● On dit que R est antisymétrique lorsqu’on a : ( x, y )  E2 ,  xR y et yR x  x  y .

● On dit que R est transitive lorsqu’on a : ( x, y, z )  E3 ,  xR y et yR z   xR z .

Relation d’équivalence
Définition
On dit qu’une relation binaire définie sur un ensemble E est une relation d’équivalence lorsqu’elle est à la fois
réflexive, symétrique et transitive.

Exemples
a. La relation ″ / / ″ est une relation d’équivalence sur l’ensemble E des droites du plan usuel P .

b. E =  , la relation binaire R définie sur  par , x et y étant deux entiers, xR y  k   / y  x  3k 


est une relation d’équivalence.
Classe d’équivalence
Définition
Soit R une relation d’équivalence définie sur un ensemble E, soit a  E , on appelle classe d’équivalence de
l’élément a la partie de E notée C (a) telle que C (a)  x  E/xR a .

Propriétés
Soit R une relation d’équivalence définie sur E.
i. Pour tout (a, b)  E 2 , aR b  C (a)  C(b) .
ii. Les classes d’équivalences de R forment une partition de E.

Relation d’ordre
Définition
On dit qu’une relation binaire définie sur un ensemble E est une relation d’ordre lorsqu’elle est à la fois réflexive,
antisymétrique et transitive.

-8-
Exemples
a. La relation ″  ″est une relation d’ordre sur  .
b. E un ensemble, la relation ″  ″est une relation d’ordre sur P (E) [ P (E) désigne l’ensemble des parties de E].

c. E  * , R définie sur * par, ( x, y)  *  * , xR y  x divise y . R est une relation d’ordre sur * .

►Lorsqu’un ensemble E est muni d’une relation d’ordre R , on dit que (E,R ) est un ensemble ordonné.

Ordre total - Ordre partiel


Définition
Soit (E,R ) un ensemble ordonné. On dit que la relation R est une relation d’ordre total lorsqu’on a :
( x, y)  E  E , xR y ou yR x .
R est dite relation d’ordre partiel lorsqu’elle n’est pas une relation d’ordre total.

Exemples
Dans l’exemple a. la relation ″  ″est une relation d’ordre total.
Dans l’exemple b. la relation ″  ″est une relation d’ordre partiel en général.
Dans l’exemple c. la relation R est une relation d’ordre partiel.
►On utilise souvent le symbole″  ″ pour désigner une relation d’ordre.
Quelques définitions
Soit ( E, ) un ensemble ordonné et soit A une partie non vide de E.

Majorant- Minorant
● Soit M  E , M est appelé un majorant de la partie A lorsqu’on a : x  A , x  M .
● Soit m  E , m est appelé un minorant de la partie A lorsqu’on a : x  A , m  x .

Plus petit élément – Plus grand élément

● Un élément a  A est dit plus petit élément de A lorsqu’on a : x  A , a  x .


Le plus petit élément, lorsqu’il existe, est unique.
Le plus petit élément a de A est aussi appelé l’élément minimum de A, on écrit : a  Min( A) .

● Un élément a  A est dit plus grand élément de A lorsqu’on a : x  A , x  a .


Le plus grand élément, lorsqu’il existe, est unique.
Le plus grand élément a de A est aussi appelé l’élément maximum de A, on écrit : a  Max( A) .

Borne supérieure- Borne inférieure


● Soit   E , on dit que  est la borne supérieure de A et on écrit :   Sup( A) lorsqu’on a :
i.  est un majorant de A.
ii. Pour tout M  E , si M est un majorant de A alors   M .
On exprime ceci en disant  est le plus petit des majorants.
La borne supérieure, lorsqu’elle existe, est unique.
● Soit   E , on dit que  est la borne inférieure de A et on écrit :   Inf ( A) lorsqu’on a :
i.  est un minorant de A.
ii. Pour tout m  E , si m est un minorant de A alors m   .
On exprime ce ci en disant  est le plus grand des minorants.
La borne inférieure, lorsqu’elle existe, est unique.

-9-
Remarques
♦   Max( A)    Sup( A) , l’implication inverse n’est pas vraie en général.
♦   Min( A)    Inf ( A) , l’implication inverse n’est pas vraie en général.

Applications
Définition
Étant donnés deux ensembles non vides A et B, une application f est une correspondance entre un élément de A et
un élément de B, telle que : quelque soit l’élément x de A, l’application f fait correspondre à x un élément unique y
de B. On dit que f applique A dans B ou encore f est une application de A dans B.

Notations
f une application de A dans B.
A s’appelle ensemble de départ de f. B s’appelle ensemble d’arrivée de f.
L’unique élément y  B qui correspond à x  A par l’application f s’écrit : y  f ( x) ; y s’appelle image de x par f.
x s’appelle un antécédent de y par f.
On représente l’application f par :
f :A  B
f

ou A B .
x  f ( x) x  f ( x)

Exemples
f :  g :  1,1   h:  
a. b. c.
x  2x  3 x  1  x2 x  x2

Graphe
f une application de A dans B.
Le graphe G de l’application f est la partie de A  B définie par : G  ( x, y)  A  B / y  f ( x) .

Égalité de deux applications


f une application de A dans B, g une application de C dans D.

f et g sont égales et on écrit f  g si, et seulement si, A  C , B  D et x  A , f ( x)  g ( x) .

Restriction -Prolongement-Application induite


f une application de E dans F. A une partie de E, B une partie de F.

● On considère l’application : g : A  F , x  g ( x)  f ( x) .
L’application g s’appelle la restriction de f sur la partie A.
L’application f s’appelle un prolongement de g sur E.
● Si on a : x  A , f ( x)  B , l’application : h : A  B , x  h( x)  f ( x) s’appelle l’application induite de f aux
parties A et B.
Images et images réciproques de sous-ensembles
Soit f une application de A dans B.
X une partie de A, l’image de X par l’application f est le sous-ensemble de B noté f ( X ) tel que
f ( X )   f ( x) / x  X  ; autrement dit, f ( X ) est décrit par f ( x) lorsque x décrit X.
Y une partie de B, l’image réciproque de Y par l’application f est le sous-ensemble de A noté f 1 (Y ) tel que
f 1 (Y )  x  A / f ( x) Y  .

-10-
f :  
Exemple .
x  sin( x)

     1      5 
On a : f ()   1,1 ; f  0,     0,1 ; f 1 2   ; f 1        2k / k       2k / k    .
 2     
2 6   6 

Propriétés
f une application de A dans B. X1 , X 2 deux parties de A ; Y1 , Y2 deux parties de B, nous avons :

(1) X1  X 2  f ( X1 )  f ( X 2 ) (1’) Y1  Y2  f 1 (Y1 )  f 1 (Y2 ) .

(2) f ( X1  X 2 )  f ( X1 )  f ( X 2 ) (2’) f 1 (Y1  Y2 )  f 1 (Y1 )  f 1 (Y2 ) .

(3) f ( X1  X 2 )  f ( X1 )  f ( X 2 ) (3’) f 1 (Y1  Y2 )  f 1 (Y1 )  f 1 (Y2 ) .

(4) f 1  f ( X1 )   X1 (4’) f ( f 1 (Y1 ))  Y1 .

Injection- Surjection- Bijection


Injection
Une application f de A dans B est injective ou est une injection lorsqu’on a :

( x, x ')  A2 ,  f ( x)  f ( x ')  x  x ' .

Ou encore lorsque : ( x, x ')  A2 ,  x  x '  f ( x)  f ( x ') .

Exemple

f :   , x  2 x est injective, en effet, soit ( x, x ') 2 , nous avons :

1 1
f ( x)  f ( x ')  2 x  2 x '  .2 x  .2 x '  x  x ' .
2 2
Surjection
Une application f de A dans B est surjective ou est une surjection lorsqu’on a :
f ( A)  B .

Ou encore lorsque : (y  B)(x  A) : f ( x)  y .

Autrement dit, une application est surjective si, et seulement si, tout élément de l’ensemble d’arrivée admet au
moins un antécédent dans l’ensemble de départ.
Exemple

f :    , x  x2 est surjective, en effet, soit y   , nous avons : x  y   et f ( x)  y .

Bijection
Une application f de A dans B est bijective ou est une bijection lorsqu’elle est injective et surjective.
Ou encore lorsque : (y  B)(x  A, x unique) : f ( x)  y .

Autrement dit, une application est bijective si, et seulement si, tout élément de l’ensemble d’arrivée admet un
antécédent unique dans l’ensemble de départ.
Exemple
f :   0,  , x  e x est bijective.
-11-
Bijection réciproque
Théorème et définition
Soit f une application bijective de A dans B. La correspondance notée f 1 liant chaque élément y  B à son
unique antécédent x par f est une application bijective de B dans A, elle est appelée bijection réciproque de f.

Il en résulte que : f 1 : B  A, y  x  f 1 ( y) et on a : ( x, y)  A  B, x  f 1 ( y)  f ( x)  y .

Exemple
On reprend l’exemple ci-dessus f :   0,  , x  e x .
La bijection réciproque est : f 1 : 0,   , y  ln( y) .

►On peut aussi utiliser la variable x pour f 1 , on écrira : f 1 : 0,   , x  ln( x) .

Composition d’applications
Soient A,B et C trois ensembles non vides distincts ou non, et deux applications f de A dans B et g de B dans C
définies par : x  y  f ( x) , y  z  g ( y) .

On peut définir une application h de A dans C par : (x  A) z  h( x)  g ( f ( x)) ; h s’appelle l’application

composée de f et g et se note g  f , donc : (x  A), g  f ( x)  g ( f ( x)) . Nous avons le diagramme suivant :

f g f g
A B C x  f ( x)  g ( f ( x))
,  .
 x      h( x)
h g  f
h

Exemple
f :   g :   g  f : 
; , l’application composée de f et g est .
x  sin( x) x  ex x  esin( x )
Quelques propriétés
Notation usuelle
E et F deux ensembles non vides, l’ensemble des applications de E dans F se note F E .

A,B et C trois ensembles non vides. f  BA , g C B .

● f et g injectives  g  f injective.

● f et g surjectives  g  f surjective.

● f et g bijectives  g  f bijective.

Associativité
A, B, C et D quatre ensembles non vides. f  B A , g  C B et h  DC .
On a : ( g  f )  h  g  ( f  h) .

L’application identique d’un ensemble


Définition

Soit E un ensemble non vide. L’application notée id E définie par : id E : E  E, x  id E ( x)  x s’appelle


l’application identique de E.

►Il est clair que id E est bijective.

-12-
Proposition
E et F deux ensembles non vides. f : E  F une bijection, f 1 : F  E sa bijection réciproque.

On a : f 1  f  id E et f  f 1  id F .

Bijection réciproque de g  f .

Proposition
E, F et G trois ensembles non vides. f : E  F une bijection, g : F  G une bijection.

On a : ( g  f )1  f 1  g 1 .

Compléments du cours
A. Raisonnements Mathématiques
À partir de l’hypothèse P on veut établir la conclusion Q.
1. Raisonnement par déduction
Il consiste à montrer que P  Q ; à l’aide d’implications successives intermédiaires en général.

► Si on a : P  Q , on dit que P est condition suffisante de réalisation de Q et on dit que Q est une condition
nécessaire de réalisation de P.
2. Raisonnement par la contraposée
Il consiste à prouver que non(Q)  non( P) .

3. Raisonnement par l’absurde


Il consiste à supposer Q fausse et aboutir à une contradiction.
4. Raisonnement par le contre exemple
Il est utilisé pour établir qu’une proposition contenant le quantificateur universel  est fausse.
5. Raisonnement par disjonction des cas

On a P   P1 ou ...ou Pn  et on prouve que : P1  Q et ...et Pn  Q .

B. Principe de récurrence- Raisonnement par récurrence


L’ensemble 
Il existe un ensemble noté  muni d’une relation d’ordre total notée  vérifiant les propriétés suivantes :
A1 Toute partie non vide de  admet un plus petit élément.

A 2 Toute partie non vide et majorée de  admet un plus grand élément.

A 3 L’ensemble  n’admet pas de plus grand élément.

Notations : (a, b) 2 , a  b   a  b et a  b , a  b  b  a , a  b   a  b et a  b .

Conséquences
●L’ensemble  admet un plus petit élément noté 0.
●   0 admet un plus petit élément noté 1, on écrit *    0 .

●Pour tout n , l’ensemble A   p   / n  p admet un plus petit élément noté n+1 et appelé successeur de n.

●Pour tout n* , B   p   / p  n admet un plus grand élément noté n-1 et appelé prédécesseur de n.
-13-
Intervalles de 
Soit (a, b) 2 tel que a  b la partie de  notée a, b telle que a, b   x   / a  x et x  b s’appelle un
intervalle de  .
L’ensemble  est appelé ensemble des entiers naturels.
Principe de récurrence
Soit P une propriété concernant les entiers naturels.
S’il existe n0   tel que
(i) P(n0 ) est vraie ;
(ii) pour tout entier naturel n  n0 , on a : P(n)  P(n  1) .
Alors P(n) est vraie pour tout entier naturel n  n0 .

(i) s’appelle l’initialisation, (ii) s’appelle l’hérédité.


Preuve
Posons A  n   / n  n0 et P(n) fausse et montrons que A   .

Supposons que A   , A est ainsi une partie de  non vide , elle admet alors un plus petit élément n1 .
On a n1  A donc n1  n0 et P(n1 ) est fausse.
●Si n1  n0 alors P(n1 ) est vraie ce qui est absurde.
●Si n1  n0 alors n1  1  n0 ; en outre, n1  1 A [ car n1 est le plus petit élément de A] donc P(n1  1) est vraie.
On a : n1  1  n0 et P(n1  1) est vraie, d’après (ii), on peut affirmer que P(n1 ) est vraie ce qui est absurde.
Dans chacun des deux cas ci- dessus on a obtenu une absurdité ; on conclut alors que A   .
►Le raisonnement utilisant le principe de récurrence s’appelle raisonnement par récurrence.
Exemple
Montrons par récurrence que : n  , n2  n est pair.
♦ Pour n = 0, on a 02  0  0 et 0 est pair, la propriété est satisfaite pour n=0.
♦Soit n , supposons que la propriété est satisfaite au rang n, c'est-à-dire n2  n est pair, donc
(n  1)2  n  1  n

2
 n  2
n est pair ; la propriété est ainsi satisfaite au rang n  1 .
pair pair

D’après le principe de récurrence : n  , n2  n est pair.


Récurrence double
Proposition
Soit P une propriété concernant les entiers naturels.
S’il existe n0   tel que
(i) P(n0 ) et P(n0  1) sont vraies ;

(ii) pour tout entier naturel n  n0 , on a :  P(n) et P(n  1)  P(n  2) .

Alors P(n) est vraie pour tout entier naturel n  n0 .

Preuve
Il suffit d’appliquer le principe de récurrence à la propriété Q définie par : Q(n)   P(n) et P(n  1) .

-14-
Exemple
n
5
Soit (un ) une suite définie par : u0  1, u1  1 et n  , un 2  un1  un . Montrons que : n  , un    .
3
♦ La propriété est satisfaite aux rangs n  0 et n  1 .
n n 1 n2
5 5 5
♦ Soit n , supposons que un    , un 1    et montrons que un  2    .
 
3 3 3
5
n 1
5
n
5
n2
 5 n 1  5 n   5 n  25 5  1  5  n
On a un  2  un 1  un       . En outre,                1  .   0 donc
 3  3 3  3   3    3   9 3  9  3 
n 1 n n2 n2
5 5 5 5
      et par conséquent, un  2    .
 3  3  3 3
n
5
En conclusion, n  , un    .
3
Généralisation
Proposition
Soit P une propriété concernant les entiers naturels.
S’il existe n0   tel que
(i) P(n0 ) , …., P(n0  k ) sont vraies ;

(ii) pour tout entier naturel n  n0 , on a :  P(n) et....et P (n  k )  P (n  k  1) .

Alors P(n) est vraie pour tout entier naturel n  n0 .

Récurrence forte
Proposition
Soit P une propriété concernant les entiers naturels.
S’il existe n0   tel que
(i) P(n0 ) est vraie ;

(ii) pour tout entier naturel n  n0 , on a : k n0 , n, P(k )  P(n  1) .

Alors P(n) est vraie pour tout entier naturel n  n0 .

Preuve
Il suffit d’appliquer le principe de récurrence à la propriété Q définie par : Q(n)  k n0 , n, P(k ) .

Exemple
Montrons que, pour tout n* , il existe deux entiers naturels p et q tels que n  2 p (2q  1) .

♦Pour n  1, la propriété est satisfaite, en effet, 1  20 (2.0  1) .

♦Soit n* , supposons que la propriété est satisfaite pour tout k 1, n et montrons la au rang n  1 .
1er cas n  1 est impair
Dans ce cas on aura n  1  2q  1 avec q  , donc n  1  20 (2q  1) , la propriété est alors satisfaite pour n  1 .
2ème cas n  1 est pair
n 1
Dans ce cas k  1, n et comme la propriété est satisfaite pour k alors il existe ( p, q) 2 tel que
2
k  2 p (2q  1) , il en découle que n  1  2 p 1 (2q  1) , la propriété est alors satisfaite pour n  1 .
-15-
Dans chacun des deux cas, la propriété est satisfaite pour n  1 .
En conclusion, pour tout n* , il existe deux entiers naturels p et q tels que n  2 p (2q  1) .
C. Fonction caractéristique d’une partie
Définition
Soit E un ensemble et soit A une partie de E , l’application notée  A et définie par :

 A : E  0,1
 ( x)  1 si x  A
x   A
 A ( x)  0 si x  A

s’appelle la fonction caractéristique de la partie A.


Autres notations
 A se note aussi  A ou 1A .
 A s’appelle aussi fonction indicatrice de la partie A.
Quelques propriétés
E un ensemble, A et B étant deux parties de E
■ E : E  0,1, x  1 . Ainsi, x  E, E ( x)  1.

■  : E  0,1, x  0 . Ainsi, x  E,  ( x)  0 .

■  A  B  A  B .
■  AB   A  B .

■ A A  A .
■ Si A  B   ,  AB   A  B

■  A  1   A . [on rappelle que A  C EA ].

■  A\ B   A   A  B .
■ A  B   A  B .
■  AB   A  B   A  B .

■  AB   A  B  2 A  B .

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