Résolution 

:
Les faits qualificatifs :
De nationalité suisse mr. Mélin passait ses vacances à Vénice lorsqu’il a subi un
préjudice sur son épaule droite suite à une charpente survenant d’un immeuble en
construction. De retour à Lyon, après des consultations médicales il s’est avéré qu’il
ne pourrait plus poursuivre son activité professionnel et décide de poursuivre la
société chargée de la construction dont le siège social se situe en Belgique.

Problème de droit :
Quelle serait la loi applicable dans ce cas et quelle serait le tribunal saisi compétent ?

La majeur :
Il est indispensable d’avoir un élément d’extranéité pour discuter du droit
internationale privé et que ce dernier répond à quatre questions principales, tout
d’abord le conflit de juridiction, ensuite le conflit de lois, après la nationalité et enfin
la condition des étrangers.
Pour parler de conflit de lois, il faut la présence deux lois ou plus applicables au
même litige internationale et qui peuvent présenter soit la même solution ou une
solution différente.
Cette question se résout, par l’application de la méthode de la règle conflictuelle qui
doit passer par trois étapes à savoir : La qualification juridique ; le
rattachement ;l’identification de la loi applicable.
Dans la qualification le juge cherche la nature du problème juridique qui peut être
soit simple ou complexe, ensuite il doit classer la question dans une catégorie pour
déterminer quelle serait la loi applicable ; soit par l’application de la loi étrangère,
ou en se référant aux concepts universels ou par l’application de la loi du for.
Dans le rattachement, le juge doit rattacher la question soulevée dans l’étape
précédente à un ordre juridique pour pouvoir sélectionner la règle de conflit
applicable. Le rattachement est fondé soit sur le sujet (attribution de la personnalité
juridique) en applique alors soit la loi de la nationalité ou la loi du domicile, ou
fondé sur l’objet (litige portant sur un bien mobilier ou immobilier ) en applique
alors la loi ou se trouve la situation du lieu du bien ou fondé sur la source qui peut
être soit contractuelle ( la loi d’autonomie sera applicable) ou extracontractuelle et
dans ce cas il faut distinguer les actes juridiques ( la loi applicable sera celle du lieu
de la rédaction du contrat ou de son exécution), des faits juridiques ( la loi applicable
sera le lieu où s’est produit le fait dommageable) .
Dans l’identification, trois éléments désignent la loi applicable, tout d’abord la
personne dont le critère de rattachement pour désigner la loi applicable est la
nationalité ou le domicile. Ensuite le deuxième élément qui est la chose, où le
critère de rattachement pour désigner la loi applicable est le lieu de la situation du
bien (ici il faut distinguer entre la situation matérielle lorsqu’il s’agit d’un bien
immobilier, et la situation juridique lorsqu’il s’agit d’un bien mobilier et dans ce cas
on se réfère au lieu de son immatriculation ou inscription). Enfin le dernier élément
qui est l’évènement, où nous avons ici le cas des actes juridiques où c’est
l’autonomie de la volonté qui est le critère de rattachement de l’identification de la
loi applicable, c’est-à-dire que c’est les parties qui vont choisir la loi applicable au
litige, et le cas des faits juridiques où l’identification de la loi applicable sera celle du
lieu où s’est produit le dommage.

La mineur :
En l’espèce, nous avons plusieurs ordres juridiques différents qui sont ; la
nationalité Suisse de monsieur Mélin, le lieu de son domicile en France, l’immeuble
objet du dommage à Venise et en enfin le siège social en Belgique de la société
chargée de la construction de l’immeuble.
Pour l’essentiel en ce qui concerne la question de droit, monsieur Mélin a reçu la
charpente sur son épaule qui provient de l’immeuble en construction à Venice et qui
lui a causé un préjudice.
Il s’agit donc d’un fait juridique, autrement dit un problème juridique quasi-
délictuel.
Le critère de rattachement sera donc sur l’objet (la chose) qui est l’immeuble en
construction à Vénice et la loi applicable sera le lieu où s’est produit le fait
dommageable.
Il faut dire qu’en application de la règle conflictuelle, même si le siège social de la
société chargée de la construction se situe en Belgique et même si la victime est
rentrée chez elle en France après les vacances, la loi applicable sera la loi italienne
( loi étrangère) soit le lieu où s’est produit le dommage.
Quant au tribunal compétant, conformément au CPC le défendeur suit le demandeur,
cela veut dire que monsieur Mélin devra se rendre au lieu du siège social de la
société chargée de la construction de l’immeuble et donc le tribunal compétent
sera le tribunal belge.
Solution :
Pour éviter l’irrecevabilité de sa demande pour un motif de non- compétence,
monsieur Mélin devra saisir le tribunal belge et la loi applicable sera la loi italienne.