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ISET GABES 2022 – 2023 Finance à court terme

SUPPORT DE COURS
FINANCE A COURT TERME
2ème année licence appliquée « Comptabilité et Finance »

Enseignant responsable : Yangui Mohamed Thameur

Année universitaire : 2022 / 2023

Parcours Licence en Comptabilité et Finance

Unité d’enseignement UEF 320 Techniques comptables et financières

ECUEF ECUEF 321 Finance à court terme

Semestre 3

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Compétences
A la suite de cet apprentissage, l’étudiant doit être capable de développer des outils de gestion
aidant à la prise de décision.

Objectifs généraux
 Analyser et diagnostiquer la situation financière à court terme de l’entreprise
 Appliquer les différentes techniques d’analyse financière à court terme
 Identifier et évaluer les indicateurs de risque financier d’exploitation et de rentabilité
 Retraiter l’information comptable pour répondre aux besoins du financier
 Maîtriser les mécanismes d’équilibre d’une trésorerie à court terme

Objectifs spécifiques
 Distinguer les objectifs et les différentes décisions financières dans l’entreprise
 Savoir calculer les différents soldes intermédiaires de gestion
 Retraiter le bilan comptable pour passer au bilan financier
 Comprendre l’équilibre financier et saisir son impact de point de vue de liquidité et de
solvabilité
 Comprendre l’utilité de la méthode d’analyse par les ratios
 Calculer le BFR normatif
 Elaborer le tableau de financement

Contenu du module
CHAPITRE 1 : LA GESTION FINANCIERE DANS L’ENTREPRISE
I. Concepts de base de l’analyse financière
II. La démarche de l’analyse et du diagnostic financier
CHAPITRE 2 : L’ANALYSE FINANCIERE DE L’ETAT DE RESULTAT
I. Elaboration de l’état de résultat
II. Calcul et interprétation des soldes intermédiaires de gestion
III. Le surplus monétaire et l’autofinancement
CHAPITRE 3 : L’ANALYSE FINANCIERE DU BILAN
I. Elaboration du bilan comptable fonctionnel
II. L’analyse de l’équilibre financier à partir du bilan fonctionnel
III. Elaboration du bilan financier
CHAPITRE 4 : L’ANALYSE FINANCIERE PAR LES RATIOS
I. Les ratios de structure financière
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II. Les ratios de liquidité et de gestion


III. Les ratios de rentabilité
IV. Interprétation financière vers un diagnostic financier

CHAPITRE 5 : LE TABLEAU DE FINANCEMENT


I. Définition du tableau de financement
II. Détermination des variations des postes du bilan
III. Récapitulation des masses du bilan
IV. Elaboration du tableau Emplois-Ressources

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CHAPITRE 1 : LA GESTION FINANCIERE DANS L’ENTREPRISE


La définition de la fonction financière a évolué dans le temps.
 Selon la pensée traditionnelle, la fonction financière s’intéressait exclusivement aux problèmes
de financement des entreprises. En d’autres termes, elle cherche à trouver la meilleure façon
pour se procurer des ressources dont l’entreprise a besoin.
 La fonction financière doit répondre à deux questions essentielles. La 1ère concerne l’allocation
optimale des ressources disponibles entre les différents emplois. La 2ème concerne la structure
optimale de l’endettement.

1) Définition
La gestion financière est l’ensemble des activités de planification, de prise de décision et de
contrôle pour l’utilisation des ressources monétaires limitées à fin d’atteindre les objectifs de
l’entreprise.
2) Les objectifs de la gestion financière
 Certains auteurs présentent un seul objectif de la gestion financière : maximiser la valeur de
l’entreprise c’est-à-dire maximiser la richesse de ces actionnaires. Pour ce, il faut saisir les
opportunités d’investissements les plus rentables, minimiser les risques associés à ces
opportunités, ensuite assurer à l’activité de l’entreprise les fonds nécessaires au coût minimum
et enfin tenir compte de la valeur temporelle de l’argent.
 D’autres auteurs proposent plusieurs objectifs de la gestion financière :
1er objectif : l’équilibre financier : cet objectif permet d’atteindre d’autres objectifs tels que la
solvabilité, la liquidité et l’indépendance.
2ème objectif : le développement de l’entreprise : la gestion financière doit se soumettre aux
objectifs généraux de l’entreprise. Elle doit par exemple assurer un certain degré de mobilité
des actifs de façon à pouvoir s’adapter à l’évolution du marché ou encore définir les rythmes et
les modalités de la croissance (croissance interne par autofinancement ou croissance externe
par prise de contrôle)
3ème objectif : la rentabilité : elle se mesure par le rapprochement entre les résultats et les
moyens mis en œuvre pour aboutir à ces résultats. La gestion financière doit assurer la collecte
des ressources nécessaires à la firme, choisir et contrôler l’affectation des fonds et définir une
politique des résultats.

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CHAPITRE 2 : L’ANALYSE FINANCIERE DE L’ETAT DE RESULTAT


ANALYSE DE LE PERFORMANCE
LES SOLDES INTERMEDIAIRES DE GESTION
Introduction :
Observons les états de résultat des trois sociétés A, B et C.
Nous remarquons que les trois sociétés ont le même chiffre d’affaires et le même résultat.
Pouvons-nous dire que les trois sociétés ont la même performance ?

DES IGNATIONS Notes S té A S té B S té C

REVENUS
Produits d'exploitation (chiffre d'affaires HT) 700 000 700 000 700 000
Autres produits d'exploitation 0 0 0
TOTAL DES PRODUITS D'EXPLOITATION A 700 000 700 000 700 000

CHARGES D'EXPLOITATION
Achats de marchandises consommés (1) 300 000 250 000 350 000
Charges du personnel (2) 100 000 70 000 130 000
Dotations aux amortissements & provisions (3) 50 000 80 000 20 000
Autres charges d'exploitation (4) 20 000 20 000 20 000
B=
TOTAL DES CHARGES D'EXPLOITATION II 470 000 420 000 520 000
(1)+(2)+(3)+(4)
1 - RESULTAT D'EXPLOITATION (I-II) (C) = (A) - (B) 230 000 280 000 180 000
Charges financières nettes (5) 50 000 100 000 0
Produits des placements (6) 0 0 0
Autres gains ordinaires (7) 0 0 0
Autres pertes ordinaires (8) 0 0 0
(D) = (C ) -
2-RES ULTAT DES ACTIVITES ORDINAIRES AVANT IMPOT 180 000 180 000 180 000
(5)+(6)+(7)-(8)
IMPOTS SUR LES BENEFICES 27 000 27 000 27 000
3-RESULTAT DES ACTIVITES ORDINAIRES APRES IMPOT 153 000 153 000 153 000
ELEMENTS EXTRAORDINAIRES (Gains & Pertes) 0 0

RESULTAT NET DE L'EXERCICE 153 000 153 000 153 000

L’Etat de résultat qui permet de suivre le résultat net de l’entreprise doit être examiné et analysé.
Le résultat net comptable n’a pas une grande signification si on ne connaît pas s’il provient
d’opérations courantes ou d’opérations exceptionnelles (par exemple une plus-value suite à une
cession d’une immobilisation).

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Un résultat négatif peut être dû à un paiement exagéré des frais financiers, et donc une mauvaise
structure financière, et non pas à une activité d’exploitation défaillante.

Le tableau des soldes intermédiaires de gestion a pour objectif de faciliter l’analyse du


résultat. Il analyse les charges et produits par type d’opération et met en évidence un résultat sur
opérations courantes par opposition aux opérations exceptionnelles.

Section 1 – Le compte de résultat

Le classement des charges et des produits a pour but de distinguer les résultats liés aux opérations
d’exploitation, de financement et exceptionnelles. La formation du résultat qui apparait au bilan est
donc expliqué par ce compte de résultat.

La norme comptable générale du système comptable tunisien dispose : « Pour les besoins
d'agrégation à l'échelle sectorielle ou nationale, les entreprises publient leurs soldes intermédiaires
dans les notes aux états financiers conformément au modèle figurant à l'annexe 8 de la présente
norme.

La publication de ces soldes est utile pour les utilisateurs des états pour situer les données relatives à
l'entreprise et leur évolution par rapport aux données agrégées du même secteur ou à l'échelle
nationale.

La détermination de ces soldes est requise pour les entreprises qui présentent leurs résultats selon le
modèle de référence ainsi que celles qui utilisent le modèle autorisé. »

Section 2 – Les différents soldes

A- Les sociétés commerciales :

1- La marge commerciale :

C’est l’indicateur de gestion indispensable pour les entreprises commerciales.

Marge commerciale = Chiffre d’affaires (CA HT) – coût d’achat des marchandises vendues

Coût d’achat des marchandises vendues = prix d’achat + frais d’achat +/- variation de stock de
marchandises

On peut calculer le taux de marge commerciale : marge commerciale / CA HT

2- La valeur ajoutée brute :

La valeur ajoutée est un concept emprunté de la comptabilité nationale et représente l’apport


réel à l’économie.
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La valeur ajoutée est la somme des rémunérations aux divers facteurs de production.

Valeur ajoutée = Marge commerciale + subvention d’exploitation – autres charges externes

Les autres charges externes ou les consommations externes : consommation intermédiaire en


provenance des tiers concernant l’achat de matière consommable, achat de sous-traitance et
services extérieurs.

3- L’excédent brut d’exploitation (EBE) :

EBE = Valeur ajoutée brute – impôts et taxes (autres que l’impôt sur le bénéfice) – charges de
personnel

 L’EBE ne tient pas compte de :


 Mode de financement

 Les charges non décaissables ou produits non encaissables (amortissement, provision, reprise
sur provision …)

 Les éléments exceptionnels (autres pertes et/ou gains ordinaires …)

 L’EBE permet des comparaisons significatives.


4- Le résultat d’exploitation :

Résultat d’exploitation = EBE + autres produits ordinaires + transfert et reprise de charges

‘- autres charges ordinaires - Dotations aux Amortissements et

aux provisions – Impôt sur le résultat

5- Le résultat des activités ordinaires :

RAO = Résultat d’exploitation + produits financiers - charges financières.

Remarque : L’annexe 8 fourni par la norme comptable générale fusionne les deux soldes
intermédiaires de gestion « Résultat d’exploitation » et « Résultat des activités ordinaires ».

6- Le résultat net :

RN = RAO +/- éléments extraordinaires +/- effets des modifications comptables

B- Les sociétés industrielles :

1- Production :

Pour une société industrielle, on parle de la production et non pas de la marge


commerciale.

Production = Chiffre d’affaires + production stockée + production immobilisée


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2- Les autres soldes intermédiaires de gestion :

Les autres SIG sont les mêmes que pour une société commerciale.

C- : Conclusion :

le compte de résultat reprend l’ensemble des produits et charges de l’exercice, classés en trois
niveaux : - l’exploitation, - le financier, - l’exceptionnel. Cette présentation dite “ en liste ”
dégage un résultat pour chaque niveau d’opérations.

Cependant ces chiffres, à eux seuls, sont insuffisants pour analyser la performance du client et
la situer dans son environnement. C’est pourquoi le tableau des Soldes Intermédiaires de
Gestion (SIG) permet d’opérer un retraitement visant à expliquer la formation économique du
résultat. Ces soldes sont assez nombreux car ils visent à une synthèse entre des critères
fonctionnels (opérations courantes, opérations financières, opérations exceptionnelles) et
économiques (production, répartition). Dans une première approche et afin d’avoir une vue
synthétique, le compte de résultat sera découpé en trois parties : - l’entreprise sur son marché :
activité et marge commerciale, - l’entreprise selon ses modalités de fonctionnement : formation
et répartition de la valeur ajoutée, - l’entreprise et sa rentabilité : différents angles d’approche
du résultat.

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Section 3 : La capacité d’autofinancement CAF :

Le concept de la capacité d’autofinancement est très important car, pour diverses raisons, une
entreprise peut avoir un résultat net assez faible (ce qui à première vue est peu satisfaisant) et, en
même temps, une CAF largement positive (ce qui est un facteur de souplesse pour son
financement).

 Une entreprise qui investit beaucoup génère un flux d’amortissements très important, qui peut
susciter un affaissement du compte de résultat. Mais ces amortissements donnent une sécurité
pour financer les investissements à venir.

En outre, en cas de difficulté, cette entreprise peut différer pendant un temps certains
renouvellements de matériels, et par là même préserver ou reconstituer sa trésorerie.

 Une entreprise qui constitue d’importantes provisions met également de “ l’argent de côté ”
pour faire face aux aléas futurs. Là encore, les charges auxquelles correspondent les provisions
sont un jeu d’écriture (dépréciation, risque…), ce qui fait que la trésorerie de l’entreprise,
toutes choses égales par ailleurs, n’est pas affectée : l’abondance des provisions permet de
couvrir significativement des risques et, comme on l’a vu, va au-delà de la couverture des
risques (politique de prudence, voire provisions à caractère de réserve).

 La CAF correspond à une notion d’activité courante et n’incorpore pas les plus ou moins-
values de cession.

1. Méthodes de calcul de la CAF

1.1 Méthode soustractive

Résultat net comptable

+ Dotations aux amortissements et provisions nettes de reprises (d’exploitation, financiers,


exceptionnels)

- Plus-values de cession

+ Moins-values de cession

1.2 Méthode additive

Excédent Brut d’Exploitation

+ autres produits

- autres charges

+ produits financiers encaissables

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- charges financières décaissables

+ produits exceptionnels encaissables

- charges exceptionnelles décaissables

- impôt sur les bénéfices

= CAF

1.3 Remarques

Le ratio CAF / Chiffre d’affaires HT mesure la profitabilité de l’entreprise. Le niveau


souhaité dépend

du secteur d’activité et des besoins d’investissement :

● négoce : satisfaisant autour de 4 à 5 % et + (à titre indicatif),

● production : satisfaisant autour de 8 à 10 % et + (à titre indicatif).

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CHAPITRE 3 : L’ANALYSE FINANCIERE DU BILAN


Application : A partir de la balance qui vous est communiquée, élaborez le bilan comptable de la
société ABC.
Distinguer entre les éléments « non courants » et « courants ».
Introduction :
Avant de procéder à une analyse financière du bilan comptable d’une entreprise, une préparation
méthodique de celui-ci s’impose. Cette dernière est nécessaire parce que le bilan est établi dans une
optique comptable et fiscale qui ne converge pas totalement avec la perspective analytique de
l’analyse financière. Il appartient donc aux analystes financiers de retraiter les informations
comptables pour corriger le bilan comptable afin de parvenir à un bilan retraité plus proche de la
réalité économique et financière de l’entreprise. Ce bilan retraité peut prendre deux formes :
 Un bilan financier reconstruit et réévalué selon une approche ou conception patrimoniale
(appelée aussi analyse liquidité/exigibilité) qui se base sur le classement des actifs selon leur
degré de liquidité et les passifs selon leur degré d’exigibilité. Cette approche accorde la priorité
à la liquidité et la solvabilité de l’entreprise. En effet :
 La liquidité du bilan mesure la capacité des actifs à moins d’un an à faire face à ses dettes à
moins d’un an (les passifs courants) ;
 La solvabilité de l’entreprise mesure la capacité de la totalité des actifs (à plus d’un an et à
moins d’un an) à faire face à la totalité de ses dettes, c’est-à-dire honorer à ses
engagements vis-à-vis des tiers.
 Un bilan fonctionnel ou économique élaboré selon une approche fonctionnelle qui consiste
essentiellement à classer les éléments du bilan en fonction de leur fonction respective : cycle
d’investissement, cycle de financement et cycle d’exploitation. L’objectif d’une telle
conception est de recenser les ressources et les emplois de l’entreprise en fonction de leur
participation aux différents cycles économiques.
 Dans le cadre de ce cours, nous allons se baser principalement sur l’approche patrimoniale
pour élaborer le bilan financier qui va constituer le noyau classique du diagnostic financier.

Section 1 : Les insuffisances des états comptables :


Le diagnostic financier repose essentiellement sur des informations fournies par les états financiers de
l’entreprise (bilan, état de résultat, état de flux de trésorerie, notes aux états financiers).
Le bilan comptable est, à une date donnée, l’inventaire de l’ensemble des actifs, des capitaux propres
et des passifs de l’entreprise.
Ces états financiers sont établis sur la base des règles, des conventions et de principes comptables au
détriment de l’image réelle de l’entreprise selon l’optique financière.
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 Il faut procéder à des retraitements, des reclassements et des réintégrations au niveau du bilan
comptable pour aboutir au bilan financier.

Section 2 : Les retraitements des informations comptables :

Les retraitements des informations comptables effectués par l’analyste financier pour élaborer le
bilan financier à partir du bilan comptable correspondent à des recommandations issues de
l’expérience et ne sont pas des règles impératives.

Les principaux retraitements à effectuer sont les suivants :

 Les opérations de réévaluations ;


 Les opérations de reclassement ;
 Les opérations de réintégration.
2.1. Les opérations de réévaluation :

L’établissement du bilan financier repose sur une évaluation des postes de l’actif composé par les
actifs non courants (ANC) et les actifs courants (AC) en vue de déterminer le patrimoine réel de
l’entreprise.

En effet les actifs de l’entreprise doivent être évalués à leur valeur réelle (VR) et non pas à leur valeur
comptable nette (VCN). Il y a donc abandon du principe du coût historique. La différence entre ces
deux valeurs (VR – VCN) est enregistrée dans le compte « Réserves Spéciales de Réévaluation »
(RSR). La + ou – value globale de réévaluation est considérée comme une réserve latente qui figure
parmi les capitaux propres.

Le tableau de réévaluation peut prendre la forme suivante :

Libellé VCN VR + Value  Value

Totaux Total 1 Total 2


RSR = T1 – T2

2.1.1. Les actifs non courants :


 Les immobilisations incorporelles
 Les immobilisations corporelles

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 Les immobilisations financières


 Les autres actifs non courants (AANC) : ils regroupent notamment :
 Les frais préliminaires,
 Les charges à répartir sur plusieurs exercices,
 Les frais d’émission et primes de remboursement des emprunts obligataires,
 Les écarts de conversion actifs suite à des variations des taux de change (perte latente)

Ces AANC sont considérés sur le plan financier comme des actifs fictifs ou des non valeurs
qu’il convient de les éliminer de l’actif tout en retranchant le même montant des capitaux
propres en les considérant comme des moins-values de réévaluation.

Un actif fictif est tout actif qui n’a pas de valeur sur le marché. En termes de liquidité, il ne
peut pas donner lieu à une rentrée de fonds puisqu’il est créé pour les besoins d’une pocédure
comptable. De ce fait, la valeur réelle de ce poste est nulle.

2.1.2. Les actifs courants :

Ces actifs regroupent les stocks, les clients et comptes rattachés, les autres actifs courants, les
placements et autres actifs financiers et les liquidités et équivalents de liquidités.

Le financier doit procéder également à la réévaluation des différentes postes des actifs
courants.

 Les stocks
 Les clients et les comptes rattachés
 Les charges constatés d’avance : sont généralement considérées comme des non valeurs
 Les écarts de conversion
2.2. Les opérations de reclassement :
2.2.1. Reclassement de certains postes de l’actif :
 Le stock de sécurité : les stocks sont destinés à être vendus ou exploités à court terme.
Cependant, le stock de sécurité et le stock en dessous duquel il est impossible que l’entreprise
fonctionne dans des conditions normales. Il est destiné à rester durablement dans l’entreprise et
a donc le caractère permanent. Pour le financer, il devra donc figurer parmi les actifs non
courants.
 Les clients et comptes rattachés : les créances à moins d’un an doivent figurer au niveau de
l’actif courant et les créances à plus d’un an au niveau de l’actif non courant.

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 Les titres de placement : ils représentent des actions, des obligations, des bons de trésor et
autres placements courants qui sont acquises par l’entreprise pour en tirer un revenu direct ou
une plus-value à court terme. Ils sont classés :
 Dans les valeurs disponibles (VD) si ces titres sont quasi liquides et facilement négociables
sur le marché financier (transformables immédiatement en liquidité) ;
 Dans les Valeurs Réalisables Hors Exploitation (VRHE) s’ils sont considérés peu liquide
(non transformables immédiatement en liquidité)
2.2.2. Reclassement de certains postes du passif :
 Le résultat de l’exercice :
Dans le bilan comptable avant répartition du résultat, on trouve la totalité du résultat de
l’exercice au niveau des capitaux propres. L’analyse financière se fait souvent sur la base du
bilan après répartition du résultat, en vue de distinguer la part du résultat qui sera réinvestie
dans l’entreprise et celle qui sera distribuée aux actionnaires et qui est considérée comme des
dettes à court terme hors exploitation (PCHE).
Alors comment affecter le résultat d’un exercice ?
La répartition des bénéfices obéit à des considérations légales, statutaires ainsi qu’aux
décisions prises par l’assemblée générale ordinaire des actionnaires.
L’affectation du résultat consiste à :
 Augmenter les capitaux propres par le bénéfice mis en réserves (légales, statutaires ou
facultatives) et le résultat reporté,
 Augmenter le passif courant hors exploitation par le bénéfice distribué aux actionnaires et
aux administrateurs.
Le tableau de répartition du résultat peut être schématisé comme suit :
Eléments Montants
Bénéfice net de l’exercice (N)
+ Résultat reporté (N-1) (+gain –perte)
---------------------------------------------------------------------------------
= Bénéfice à affecter
 Réserve légale
 Réserve statutaire
 Réserves facultatives
---------------------------------------------------------------------------------
= Bénéfice à distribuer
 Premier dividende (ou intérêt statutaire)
 Deuxième dividende (ou super dividende)
 Droits des administrateurs (tantième)
---------------------------------------------------------------------------------
= Résultat reporté (N)

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 Réserve légale : La loi impose un prélèvement obligatoire de 5% du bénéfice net de


l’exercice diminué le cas échéant des pertes antérieures. Cette réserve cesse d’être
obligatoire lorsque le montant elle atteint 10% du capital social. Cette réserve ne peut pas
être redistribuée.
 La réserve statutaire : les statuts d’une société peuvent prévoir la constitution d’une réserve
appelée réserve statutaire. Cette réserve ne peut être redistribuée que sur décisions de
l’assemblée générale extraordinaire des actionnaires.
 Les réserves facultatives : si les bénéfices sont jugés importants, l’assemblée générale
extraordinaire des actionnaires peut décider parfois de prélever une partie des bénéfices au
titre des réserves facultatives pour financer un projet d’investissement ou pour renforcer la
trésorerie de l’entreprise.
 Le premier dividende (intérêt statutaire) : il s’agit d’un dividende généralement fixe et
versé aux actionnaires. Il est exprimé en pourcentage du capital social libéré. Le taux est
fixé par les statuts. En cas de libération d’une fraction du capital social au cours de l’année,
ce dividende est calculé au prorata temporis en fonction du taux du capital libéré et du
temps qui sépare la date de libération du capital de la fin de l’exercice.
 Le deuxième dividende (super dividende) : il est fixé par action et le plus souvent versé
uniquement pour les actions libérées. Il résulte de la décision de l’assemblée générale des
actionnaires.
 La somme du premier dividende et du deuxième dividende constitue le dividende.
 Les parts des administrateurs (le tantième) : c’est la part du bénéfice destinée à la
rémunération des administrateurs (membres du conseil d’administration).
 Le résultat reporté : c’est la partie du bénéfice qui reste en instance d’affectation et qu’il
faut l’ajouter aux capitaux propres.
 Les subventions d’investissements :
Elles sont des fonds accordés par l’Etat dans le but d’aider les entreprises à l’acquisition des
biens d’équipement.
 Sur le plan comptable, une subvention d’investissement constitue des capitaux propres. Une
partie de la subvention sera annuellement incorporée dans le bénéfice imposable de chaque
exercice en fonction des amortissements effectivement appliqués sur les biens acquis par
l’intermédiaire de la subvention accordée. Cette opération est faite annuellement jusqu’à ce
que la subvention soit transférée en totalité au compte de résultat. Si la subvention est relative
à un bien non amortissable, le montant de cette subvention doit être réintégré au résultat de
l’exercice à concurrence de 10% chaque année (10 ans).

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 Sur le plan financier, la partie de la subvention transférée au résultat augmente les bénéfices
de l’entreprise et par la suite l’impôt qui est proportionnel au résultat. De cette manière, l’Etat
va récupérer une partie de la subvention qu’il a accordé sous forme d’impôt sur les bénéfices.
 Supposons les variables suivantes :
S : le montant de la subvention inscrit aux capitaux propres du bilan comptable ;
t : taux d’impôt sur les bénéfices ;
n : le nombre d’années d’amortissement linéaire restant à courir.
L’analyste financier décompose la subvention en deux parties :
 S (1-t) : elle constitue le montant net d’impôt de la subvention d’investissement. Cette
première partie représente la part acquise par l’entreprise et qui est définitive. Elle sera classée
au niveau des capitaux propres de l’entreprise (CP).
 St : le montant d’impôt relatif à la subvention. Il sera récupéré par l’Etat sous forme d’impôts
sur les bénéfices à payer durant les années à venir. Il s’agit donc d’une dette fiscale pour
l’entreprise qui sera décomposée en deux parties :
 (S/n) t = amortissement x t : c’est le montant de la dette fiscale annuelle relative à un
amortissement exigible à court terme. Il doit figurer au niveau des dettes à court termes
hors exploitation (PCHE) : la partie à moins d’un an.
 [St – (S/n) t] = St – amortissement x t : c’est le montant de la dette fiscale relative aux
amortissements à courir pour les prochains exercices. Il doit figurer au niveau des
dettes à long et moyen termes (PNC) : la partie à plus d’un an.
 Les provisions pour risques et charges :

 Sur le plan comptable, elles sont destinées à couvrir des risques et des charges prévisibles à la
clôture de l’exercice, précises quant à leurs objets mais dont la réalisation est incertaine. On peut
notamment citer les provisions pour risque (litiges, amendes, change…) et les provisions pour
charges à répartir sur plusieurs exercices (importants travaux ou grosses réparations)

 Sur le plan financier, ces provisions sont assimilées soit à

 Des capitaux propres si leur caractère est lointain et incertain, elles ont donc le caractère de
réserve ;
 Des dettes si leur caractère est certain. Il s’agit d’une charge à payer :
- Si la date prévue de réalisation du risque ou de décaissement de la charge est inférieur à
un an : classement dans les PCHE ;
- Si cette date est supérieure à un an : classement dans les PNC.

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2.3. La réintégration de certains éléments des notes aux états financiers


 Les effets escomptés et non échus (EENE)
Les EENE correspondent à des créances qui ont été cédées à une banque pour se procurer en
contre partie des liquidités. Dun point de vue juridique, les EENE ne constituent plus des
créances et donc ils ne font pas partie du patrimoine de l’entreprise.
D’un point de vue financier, et étant donné que l’entreprise reste solidairement responsable en
cas de défaut de paiement de ces effets, les EENE constituent une modalité de financement à
court terme et doivent être réintégrés au bilan pour ne pas sous estimer les crédits
commerciaux accordés par l’entreprise à ses clients.
L’opération de réintégration des EENE consiste à :
- Ajouter le montant des EENE aux créances clients (valeurs réalisables d’exploitation
VRE),
- Ajouter le même montant aux dettes bancaires à court terme (DBCT)

Section 3 : Présentation du bilan financier :

Le bilan financier détaillé se présente comme suit :

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Bilan financier détaillé


ACTIFS CAPITAUX PROPRES ET PASSIFS
Actifs Non Courants (ANC) : actifs nets à plus d'un an Capitaux Propres (CP)
Immobilisations incorporelles réévaluées Capital social
Immobilisations corporelles réévaluées Réserves (RL, RS, RF)
Immobilisations financières réévaluées +/- Réserves Spéciales de Réévaluation (RSR)
Part de l'actif courant net à plus d'un an (stock sécurité, Résultat reporté (N)
créances à plus d'un an et autres) Provision à caractère deréserve
Subvention d'investissement nette : S(1-t)
Ecart de conversion passifs

Actifs Courants (AC) : actifs nets à moins d'un an Passifs Non Courants (PNC) : dettes à plus d'un an
Valeurs d'exploitation (VE) Crédits bancaires à plus d'un an
Stocks Emprunts obligataires à plus d'un an
Valeurs réalisables d'exploitation (VRE) Provisions pour risques et charges à plus d'un an
Clients Part subvention d'investissement à plus d'un an [St - (S/n) t]
Clients douteux
Effets à recevoir Passifs Courants (PC) : dettes à moins d'un an
Effets escomptés et non échus Passifs courants d'exploitation (PCE)
TVA à récupérer Fournisseurs
Fournisseurs, avances et acomptes Effets à payer
Personnel, avances et acomptes TVA à payer
Part de l'actif non courant à moins d'un an Clients avances et acomptes
Valeurs réalisables hors exploitation (VRHE) Personnel rémunérations dues
Débiteurs divers (créances diverses) Passifs courants hors exploitation (PCHE)
Prêt à moins d'un an Créditeurs divers (dettes diverses)
Titres de placement à échéance déterminée Emprunt à moins d'un an
Valeurs disponibles (VD) Charges à payer
Titres de placement transformables immédiatement en Dividendes à payer
liquidités Etat, impôts et taxes
Banque Provisions pour risques et charges à moins d'un an
Caisse Part subvention d'investissement à moins d'un an (S/n) t
Dettes bancaires à court terme (DBCT)
Concours bancaires courants (à moins d'un an)
Effets escomptés et non échus (EENE)
Total des actifs Total des capitaux propres et passifs

Bilan financier condensé


ACTIFS CAPITAUX PROPRES ET PASSIFS

Actifs Non Courants (ANC) Capitaux Propres (CP)

Actifs Courants (AC) Passifs Non Courants (PNC)

Valeurs d'exploitation (VE) Passifs Courants (PC)

Valeurs réalisables d'exploitation (VRE) Passifs courants d'exploitation (PCE)

Valeurs réalisables hors exploitation (VRHE) Passifs courants hors exploitation (PCHE)

Valeurs disponibles (VD) Dettes bancaires à court terme (DBCT)


Total des actifs Total des capitaux propres et passifs

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