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él autres procsdés non conventionnels d’approvisionnement en eau couce Alain Maurel re Titel) Dessalement de l’eau de mer et des eaux saumatres et autres procédés non conventionnels d’ approvisionnement en eau douce 2° édition Alain Maurel Ancien ingénieur au Commissariat & I’ énergie atomique Consultant TEC 11, rue Lavoisier F 75008 Paris Chez le méme éditeur Les stations de pompage d'eau ASTEE, Travaux de la commission Distribution de l'eau, 6° éd., 2005 Chimie et pollution des eaux souterraines O. Atteia, 2005 Gestion patrimoniale des réseaux d'assainissements urbains — Guide méthodologique RERAU, 2005 La mesure de la conductivit J.-C. Chossat, 2004 hydraulique dans les sols - Choix des méthodes Etudes sur Venvironnement — De V’échelle du territoire a celle du continent Académie des sciences, rapport sur la technologie n° 15, 2003 Eau, environnement et santé publique — Introduction a Uhydrologie R. Vilagin’s, 2003 La pluridisciplinarité dans les problémes de l'environnement : les interactions air sol eau Numéro spécial de la Revue des sciences de Veau, vol. 15 B. Bobée, P. Florent, D. Ballay, JP. Villeneuve, coord., 2002 DANGER Le PHOTOCPLLGE TIELELME © LAVOISIER, 2006 ISBN 13 : 978-2-7430-0890-1 ISBN 10 : 2-7430-0890-3 (2° édition 2006) ISBN 10 : 2-7430-0498-3 (1"* édition 2001) Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans 1 ouvrage, faite sans l'autorisation de Véditeur ou du Centre Frangais d'Exploitation du droit de copie (20, rue rands-Augustins - 75006 Paris), est illicite et constitue une contrefagon. 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Mais c’est durant la seconde moitié du Xx* siécle et plus particuliérement entre 1975 et 2000 que le dessalement de l’eau de mer et des eaux salines est devenu un moyen industriel fiable de production d’eau douce. Ce développement résulte principalement de I’effort de recherche trés important initié par les Etats-Unis a partir des années 1950 et suivi par de nombreux pays, prin- cipalement la France, l’ex-URSS, la Grande-Bretagne, le Japon et Israél. Aux Etats-Unis, un organisme spécifique a été créé en 1952 sous tutelle du Dépar- tement de I’Intérieur : 1’ Office of Saline Water. Le dessalement de l'eau de mer est méme devenu un enjeu politique de premier plan sur le thtme de « Water for Peace : eau pour la paix ». De 1952 1983, le programme dessalement américain a béné- ficié de crédits importants qui ont permis de financer des études fondamentales dans les universités et des opérations de démonstration dans des centres d’essais construits cet effet (Freeport au Texas, Roswell au Nouveau Mexique, Wrightsville Beach en Caroline du Nord, Webster au Sud Dakota, et San Diego en Californie). En France, le 13 juin 1966, un arrété ministériel a créé, sous la présidence du ministére d’Etat chargé de la Recherche scientifique et des Questions atomiques et spatiales, un comité chargé des problémes de dessalement, qui réunissait des repré- sentants de la DGRST (Délégation générale a la recherche scientifique et technique), du CEA (Commissariat a I’énergie atomique), d’Electricité de France, du ministére de I'Industrie, du ministre des Armées (direction des Recherches et Moyens d’es- sais), ainsi que le secrétaire permanent pour I’étude des problémes de I’eau et le directeur du CNEXO (Exploitation des océans). Le CEA, en collaboration avec la DGRST, était chargé de l’exécution des décisions prises par ce comité pour promou- voir et coordonner I’effort de recherche et de développement des secteurs privés et publics dans le domaine du dessalement. Iv Dessalement de I’eau de mer et des eaux saumitres A partir des années 1975, suite aux différents chocs pétroliers de 1973 puis de 1979, les industriels ont pu prendre le relais et valoriser ainsi l’effort de prés de 25 ans de recherche. En effet, les pays du Moyen-Orient (Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Qatar, Libye...) ont disposé de moyens financiers colossaux et compte tenu de leurs besoins en eau douce, ont investi massivement dans des installations de dessalement et permis ainsi aux technologies de progresser a la fois du point de vue technique et économique. Actuellement, quatre technologies seulement sont présentes sur le marché du des- salement de |’eau de mer : — la distillation Flash ; — la distillation 4 multiples effets ; — Ia distillation & compression de vapeur ; — Posmose inverse ; T’électrodialyse n’étant utilisée que pour le dessalement des eaux saumatres. Ces technologies ont fait leur preuve puisqu’au 1° janvier 2004, 17 348 _usines de dessalement fonctionnaient dans plus de 120 pays et totalisaient une capacité installée au niveau mondial d’environ 37,75 millions de m*/jour. Des ensembles de plusieurs centaines de milliers de m*/jour ont été implantés sur un site donné : nous citerons comme exemple le complexe de Shuaiba II en Arabie Saoudite mis en ser- vice en 1998 et qui produit 454 000 m3/jour avec 10 unités Flash de 45 400 m3/jour. Certains pays méme, tels que le Koweit ou le Qatar, dépendent presque entigrement du dessalement de 1’eau de mer pour leur alimentation en eau douce. Toutefois, le marché de dessalement concerne actuellement presque exclusive- ment : — du point de vue géographique, les pays riches : Moyen-Orient, Ftats-Unis, Espa gne, Japon, Libye... — du point de vue usage, les applications domestiques et industrielles. Ceci est di au cotit de eau dessalée qui limite le développement du dessalement pour : — les pays ne disposant pas de moyens financiers suffisants (Egypte, Tunisie, Maroc...) ; — les usages agricoles sauf cas trés particuliers (Koweit, Emirats Arabes Unis...). En effet, le cofit de eau de mer dessalée, pour de trés grandes installations (© 100 000 m?/jour) et avec des hypothases techniques et économiques favorables, se situe aux environs de 0,60-0,80 $ par m3, Dans le cas des eaux saumitres, le cofit de Peau dessalée est égal & environ 0,2-0,40 $ par m°, soit 40 % du coat de dessalement de l'eau de mer, Ces colits se rapprochent des cofits de traitement d’eau par des tech- niques conventionnelles (chloration, coagulation, floculation, filtration), mais ils sont et resteront toujours supérieurs, compte tenu des investissements nécessaires et des frais de fonctionnement (consommation d’énergie en particulier). Du point de vue Recherche-Développement, les grands programmes financés par des organismes publics ont peu peu disparu. II faut toutefois mentionner 1’ effort du ‘© Lavoisier La photocople non autorsée est un dit {© Lawisior— La photocopie non autorisée eat un dai ‘Table des matiéres v Middle East Desalination Research Center (MEDRC)!, organisme international & but non lucratif basé 4 Muscat (Sultanat d’Oman) depuis 1996 et qui finance des pro- grammes de Recherche-Développement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Des progrés importants ont été obtenus ces derniéres années. Ils proviennent prin- cipalement des industriels concernés qui continuent améliorer les performances des technologies existantes et permettent ainsi une diminution des cofits, coats qui sont acceptables pour les besoins humains et pour l'industrie mais qui restent trop élevés pour I’agriculture. Ce document est destiné a faire le point sur I’état de I’art du dessalement de l'eau de mer et des eaux saumatres et d’autres procédés non conventionnels d’approvision- nement en eau douce de zones arides. Il retrace en particulier les études, travaux de recherches et expertises effectuées par I’auteur et d’une maniére plus générale par le Commissariat a l’énergie atomique de 1965 aux environs de 2000 qui vont du déve- loppement de technologies de dessalement (électrodialyse, osmose inverse, distilla~ tion) 4 l'utilisation des énergies renouvelables (solaire, éolien), aux études concernant Tutilisation de I’énergie nucléaire pour la production d’eau douce ou au recyclage des eaux usées en vue de la production d’eau potable. 1. www.medre.ong ‘© Lavoisier La photocopie non autorsée est un dit 2 CYST Clerics os werner sa vanenes « . Répartition de I’eau sur la planete. ... : |. Adéquation entre ressources et esos Gives, | Indicateurs de ressources : seuil de tension, seuil de pénutie . . Cas particulier de la France métropolitaine Table des matiéres Chapitre 1 Cycle de Peau ~ Répartition de eau sur la planéte - Adéquation entre ressources et besoins 3.1. Usages domestiques 3.2. Usages agricoles . 3.3. Usages industriels Chapitre 2 Normes de qualité d’une eau en fonction de son usage . Critres de potabilité d'une eau destinge la consommation............0.020.0005 WL Normes pour les usages industriels. ... 215 . Critéres de qualité dune eau d’ irrigation 3.1. Salinité totale. 216 3.2. Teneur en sodium . s1 3.3. Cas particulier de plantes ré 18 . Différentes eaux salines . Chapitre 3 Différentes eaux salines — Généralités sur le dessalement 1.1. Composition et salinité de Peau de mer . 1.2. Salinité des eaux saumatres. . Dessalement — Généralités 2.1. Schéma général d’une installation de dessalement.. 2.2. Prise d’eau de mer...... a 2.3. Probleme des rejets de saumure 2.4, Diffférents procédés de dessalement 2.4.1. Procédés de distillation membranes Vill Dessalement de l’eau de mer et des eaux saumiatres Chapitre 4 Procédés de distillation 1. Distillation & simple effet . . Consommation d’énergie . 1.2. Application numérique 2. Distillation & multiples effets 7 2.1. Consommation d’ énergie d’une unité de distillation & multiples effets 2.2. Application numérique 2.3. Détermination du nombre d’effets. . 2.4. Dififérents types d’évaporateurs & multiples effets . 3. Procédé par détentes successives ou procédé Flash 3.1. Principe d’une installation de distillation Flash a cycle direct 3.1.1. Description du procédé . . 3.1.2. Production d'eau douce 3.1.3. Rendement thermique. 3.1.4. Surface des condenseurs 3.2. Procédé Flash & recirculation . .. 3.3. Disposition des tubes des condenseurs dans 3.4. Température de téte de l'installation . 3.5. Evolution de la taille des installations de distillation Flash 3.6. — Comparaison des procédés de distillation Flash, et multiples effets A tubes horizontaux arrosés (HTME) . 4, Distillation par compression de vapeur. 4.1. Principe 4.2. Thermocompression et compression mécanique. 4.3. Consommation d’ énergie de la compression de vapeur 5. Compression de vapeur et multiples effets . 5.1. Thermocompression et multiples effets. . 5.2. Compression mécanique et multiples effets . 6. Problemes spécifiques aux procédés de dessalement par distillation 6.1. Le probléme des gaz incondensables . 6.2. Problémes des mousses.... 6.3. Problémes d’encrassement 7. Perspectives de la distillation s chambres de détente ... . Chapitre 5 Flectrodialyse 1. Principe .. 2. Membranes d’électrodialyse 2.1. Caractéristiques générales. 2.2, Sélectivité ...... 2.3. Résistance électrique 3. Technologie d’un électrodialyseur . 3.1, Description générale 3.2. Electrodes .. 3.3. Compartiments ‘© Lawisior— La photocopie non autorisée est un dak ‘© Lawisior ~La photocopie non autorieée est un dit ‘Table des matiéres IX 3.3.1. Ecoulement labyrinthe (tortuous path). 3.3.2. Ecoulement en nappe (sheet flow) . .. 4, Economie du procédé 4.1, Consommation d’énergic . 4.1.1. Application numérique . 4.2. Surface de membrane . 5. Phénoméne de polarisation . 6. Problémes de prétraitement. 6.1, Elimination des matigres en suspension 6.2. Elimination des matigres organiques, 6.3. Empoisonnement des membranes . . 6.4. Eléments entartrants (Ca, Mg). 7. Perspectives de I'électrodialyse .. 8. Application spécifiques de I’électrodialyse en traitement des eaux 8.1. Dénitration des eaux potables . 8.2. Défluoration des eaux potables 8.3. Production d’eau ultrapure ..........., 8.4. Concentration de l'eau de mer pour la produc Chapitre 6 Osmose inverse Principe... Pression osmotique Schéma général d’une installation d’osmose inverse . . Caractéristiques principales dune unité d’osmose inverse : taux de conversion, taux de rejet, débit spécifique 4.1, Taux de conversion . 4.2, Sélectivité ..... 4.3, Débit spécifique ou densité du flux volumique 5. Mécanismes de transfert... 5.1. Influence de la pression sur le taux de rejet . 5.2. Sélectivité entre différents ions 5.3. Influence de la température 6. Phénomene de polarisation . 6.1, Nature du phénoméne . ... 6.2. Modélisation de la polarisation : théorie du film 7. Membranes d’osmose inverse... . : 7.1. Généralités — Membranes asymétriques . . 2 3 m4 ws 7.2. Méthode de fabrication des membranes asymétriques bec eeee sence se 89 7.3. Membranes en acétate de cellulose. 7.3.1. Avantages de l’acétate de cellulose 7.3.2. Inconvénients de l’acétate de cellulose. 7.4. Membranes en polyamide . 7.5. Membranes en polysulfone 7.6. Membranes composites 7.7. Membranes dynamiques 7.8. Performances des membranes commerciales .... 7.9. Résistance au pH, 3 la température, & la pression et au chlore ayy . 100 - 101 x Dessalement de l’eau de mer et des eaux saumiatres - 102 - 103 - 104 7.10 Durée de vie des membranes. 8. Modules d’osmose inverse . 8.1. Modules tubulaires . 8.1.1. vantages . 104 8.1.2. Inconvénients . . . 104 8.2. Modules fibres creuses -- 106 8.2.1. Avantages ... . 107 8.2.2. Inconvénients . 107 8.3. Modules plans .. - 108 8.3.1. Avantages . - 108 8.3.2. Inconvénients - 108 8.4. Modules spirales - 109 8.4.1. vantages - 109 . 109 lil 113 8.4.2. Inconvénients 9. Phénomne de compactage . 10, Mise en ceuvre de la technologie - Conditions de fonctionnement 10.1. Choix du type de procédé. o veceeveeeeeteeeeeeees HIB 10.2. Choix de la pression de fonctionnement é é ‘i am 114 10.2.1. Considérations techniques. ¥ a ow ee: mene tld 10:2:2. Considérations Goonomigques. ...6.. 65 css see ees os cantons cs ervewes 115 10.3. Choix de la température. . - 116 10.4, Choix du taux de conversion . = 116 11. Consommation d’énergie. . 118 11.1. Energie consommeée en osmose inverse en absence de systéme de récupération........... 11.2, Récupération d’énergie . 11.3, Différents systmes de récupération d’énergie . 11.3.1, Les turbopompes intégrées 11.3.2, Les turbines Pelton . . : 11.3.3. Les systémes dits « échangeurs de pression » 2124 12, Prétraitement de l'eau avant osmose inverse... ‘ ns sare HB) 12.1. Chloration. ....... : ce ceee eens 128 12.2. Clarification de eau brute 129 12.2.1, Procédés classiques : coagulation, floculation, décabtation, filtration .... 129 12.2.2. Procédés membranaires : ultrafiltration, microfiltration ou méme nanofiltration .. 12.3, Prévention de l’entartrage . . 12.4, Déchloration. .. 12.5, Filtration de sécurité sur cartouches 13. Moyens d’élimination des dépéts : nettoyage chimique . 13.1, Fréquence de nettoyage 13.2. Solutions de nettoyage 14, Post-traitement... 14.1. Correction de agressivité de Peau 14.2. Correction de la corrosivité . 14.3, Désinfection finale. 144, Le problame du bore . 15, Développement industriel de Posmose inverse 18 - 120 121 «AL - 123 =. 129 130 131 - 131 ed #132 . 132 -- 133 +133 . 133 - 134 134 135 ‘© Lawisior— La photocopie non autorisée est un dak ‘© Lavoisier — La photocopie non autoriede est un dit Table des matiéres XI Chapitre 7 Problémes techniques rencontrés en dessalement : entartrage, colmatage, corrosion 1. Problémes d’entartrage = 139 1.1, Généralités sur la théorie de lentartrage : - 139 1.1.1. Aspect thermodynamique : la sursaturation......... - 139 1.1.2. Aspect cinétique : nucléation et croissance cristalline . 140 1.2. Principaux dép6ts de tartre rencontrés en dessalement. = 143 1.2.1. Le carbonate de calcium. . 143 1.2.2. Le sulfate de calcium . . 145 1.3. Différents moyens de lutte contre ’entartrage 2. 149 . Précipitation & la chaux. 149 Décarbonatation a acide. - 150 Germination ou ensemencement . . . 150 Inhibiteurs d'entartrage. a wae . 150 1.3.5. Adoucissement sur résines de l'eau de mer * . ae «152 2. Problémes de colmatage ou fouling = 153 2.1. Matidre organique dans les eaux . 154 2.2. Biofouling . 2154 Chloration, fouling et biofouling . = 155 2.4, Electrochloration de l'eau de mer... - 156 2.5. Encrassement dans les procédés de distillation. . = 156 2.6. Encrassement dans le procédé d’osmose inverse... sonny 01S 3. Problémes de corrosion. 3.1. Rappels sur la corrosion en milieu marin . e 3.2. Corrosion galvanique. = 161 3.3. Corrosion générali - 161 3.4. Corrosion par piqires - 162 3.5. Corrosion par crevass = 163 3.6. Corrosion intergranulaire .... shai St Gactae Sp chaste st St tide ses 183 3.7. Matériaux envisageables pour le dessalement de l'eau de mer par osmose inverse . . - 163 3.7.1, Aciers austénitiques . ... zi = 164 3.7.2. Les alliages super-austénitiques .. . = 165 3.8. . Aciers austéno-ferritiques (duplex) . 165 . Aciers ferritiques Alliages non ferreux ou 4 faible teneur en fer - 165 Coaparaisons des différents matérianx du point de vue résistance a la piqare. = 165 Matériaux envisageables pour le dessalement de I’eau de mer par distillation . 3.8.1. Alliages cuivreux ........... wees cece nett seen - 166 ‘Titane . . 168 Alliages d’aluminium . . 168 . Aciers faiblement alliés . 169 . Exemple de matériaux utili ’s unités de distillation Flash . - 169 XIL Dessalement de I’eau de mer et des eaux saumitres B au pe + Qualité de I’eau obtenue par les différents procédés, . Energie de dessalement. . }. Cofits du dessalement ...... . Coat de I’eau dessalée et agriculture Chapitre 8 Comparaison technique et économique des différents procédés de dessalement 171 1.1. Qualité de l'eau obtenue par distillation... 1.2. Qualité de l'eau obtenue par les procédés & membranes. 1.2.1. Electrodialyse . 1.2.2. Osmose inverse. 172 174 174 175 176 2.1, Energie minimale de dessalement.. 2.2. Quantité pratique d’énergie nécessaire . 2.3. Cas général du Flash ........2... 2.4. Installations autonomes et installations & double fin 2.4.1. Couplage avec un moteur diesel . 2.4.2. Couplage avec une turbine & gaz 2.4.3. Couplage avec une turbine & vapeur 77 2.4.4, Coit & attribuer a la vapeur BP dans une usine double fin.............. 177 Ordre de grandeur des consommations d’ énergie é re a iH axel ® : 178 180 181 2. 3.1. Coiits des investissements .... . 3.2. Coiit de l'eau dessalée 3.3. Influence de la salinité de I’eau a traiter sur les cofits. 4.1, Cas de la culture de céréales telles que le blé 184 4.2. Cas de cultures & fort rapport économique 185 . Dessalement de l'eau de mer : osmose inverse ou distillation ?..... . 185 Tinatallitions hytiides cos: a: cama o EY EE @ AER aK 187 Chapitre 9 Dessalement nucléaire - Généralités. 189 . Les complexes agro-industriels. 190 . installation de dessalement nucléaire de Chevtchenko 192 & . Situation actuelle et perspectives .. . Généralités. . Historique . whens 5. Réalisations pratiques . 3.1. Réacteur nucléaire BN 350... . Unités de dessalement . Chapitre 10 Distillation solaire directe 199 200 200 201 202 Principe . . Performances des apparels. 5.1. Technologie de la couverture. ‘© Lavoisier La photocopie non autorsée est un dit © Lavoisier La photocopie non autorisée eat un dit ‘Table des matigres XI . Variante du distillateur serre . . }. Serre a distillation solaire 5.2. Technologie du bassin. . . .. Exploitation des distillateurs solaires es scesiscsarsinn oc stecis: -- 204 6.1. Alimentation en eau saline du distillateur. . . . = + 204 6.2. Problémes d’exploitation. + 205 = + 205 206 206 206 ++ 207 207 ++ 208 ++ 209 7.1, Emploi des surfaces réfléchissantes 7.2. Distillateur solaire incliné & cascades 7.3. Distillateur solaire incliné & méche 8.1. Principe . 8.2. Performances. . 8.3. Perspectives... . Perspectives dela distillation solaire directe..........sc.scsscssssseeeeseeeees 209 Chapitre 11 Association des énergies renouvelables avec des procédés de dessalement conventionnels Généralités. . on BE Procédés de distillation ¢ et ocngic ‘sclaire, os +212 2.1. Un distillateur & effets multiples adapté & I’énergie solaire 212 naw AE 2.2. Description dune installation de dessalement solaire . Osmose inverse et énergie solaire . Association de I’ osmose inverse avec des photopiles. 4.1. Unité d’E] Hamrawin (Egypte)... . 4.2. Unité d’Hassi-Khebi (Algérie) ... . 222 . Association de I’ osmose inverse avec I’énergie éolienne . Station expérimentale de Borj-Cédria (Tunisie) 2.225 . Conclusions sur le dessalement par énergies renouvelables . e227 Chapitre 12 Autres procédés de dessalement - Congélation....... 0.0 ce eeee ee 2.231 1.1. Dessalement par congélation naturelle . =. 232 1.2. Congélation directe sous vide. at032 1.3. Congélation avec fluide caloporteur intermédiaire . 2.234 . Dessalement par résines échangeuses d’ ions . 235 2.1. Généralités. . 2.235 2.2. Limites du procédé 53235 2.3. Procédé Sirotherm..... » 236 . Dessalement par thermo-osmose. - 236 Dessalement par piézodialyse 2.237 Dessalement par déionisation capacitive. 2-238 XIV Dessalement de l’eau de mer et des eaux saumiatres wens p - » we a aeNo x NAVAL . Recyclage des eaux usées en irrigation . Recyclage des eaux grises et/ou des eaux usées en immeuble: . Transport d’eau sur longues distances .. . Couplage eau ~ énergie Chapitre 13 Recyclage des eaux usées Recyclage des eaux usées dans l'industrie... 2... 2.2 ceeeeeeeeeeeeeeeeeee= 242 Production directe et indirecte d’eau potable . . Aspects économiques du recyclage des eaux usée Chapitre 14 Autres procédés non conventionnels d’approvisionnement en eau douce de zones arides L.L. Le projet franco-espagnol d’aquedue Rhdne-Catalogne. 1.2. Le projet libyen The great man-made river project . 1.3. Transport d’eau par voie maritime La pluie provoquée Récupération de la vapeur d?eau atmosphériqu 3.1, Les filets & brouillard. . 3.2. Les condenseurs de rosée Le captage d'eau douce en mer 250 255 Chapitre 15 Situation et évolution du marché du dessalement Capacité installée 2.287 Répartition géographique 2.287 Procédés utilisés ....... = 260 Usages de l'eau dessalée. + 262 Chapitre 16 Conclusion Leau un défi pour le xxi° siécle ne e awsies r 265 Techniques dessalement de Peau de met et des eaux saumatres . . 2.1. Procédés de distillation 2.2. Procédés A membranes * 2.3. Consommation d’énergie des différents procédés. . 2.4. Dessalement de l’eau de mer : osmose inverse ou distillation ? ? Coiit de I’eau dessalée. . Un marché en expansion... Dessalement et énergies renouvelables. ‘Autres procédés non conventionnels d’approvisionnement en eau douce 7.1. Recyclage des eaux usées . : 7.2. Captage d’eau douce en mer am © Lavisior~ La photocopie non autorisée est un dit : : i g i 3 Table des matiéres XV 7.3. Exploitation de réserves « fossiles » . . : 272 7.4. Transport d’eau sur longues distances 272 8. Perspectives...... 00sec ceeeeeeeeeeee 272 Chapitre 17 Pour en savoir plus 1. Publications de auteur. 2... 000.0eeeeceeeeeeeeees 275 2. Autres publications du CEA 278 3. Ouvrages généraux sur le dessalement . 282 4. 5 . Actes de congrés spécialisés et revue . 283 . Quelques sites Internet 284 5.1, Sites généraux sur le dessalement . 284 5.2. Site de sociétés 284 © Laveisior La photocopie non autorisée est un dit 1 Cycle de l’eau Répartition de l'eau sur la planéte Adéquation entre ressources et besoins 1. Cycle de Veau La masse d'eau totale de I’hydrosphére n’évolue pas au cours des années, elle reste toujours constante : l'eau s’évapore, forme la vapeur d’eau qui, en se transformant en pluie, va alimenter les mers, les cours d’eau et les nappes souterraines. On peut appliquer au cycle de l’eau la fameuse phrase de Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». eau change d’état au cours de son cycle, passant de l'état gazeux a état liquide ou a Pétat solide. Cependant, sa quantité globale est restée inchangée depuis trois milliards d’années, date de son apparition sur terre (figure 1). - Vapeur d'eau Précipitations atmosphérique 110 000 km®an 43.000 km®/an om (nil Précipitations 390 000 km?/an Evaporations 430 000 km%/an # ,, Evaporations 70.000 km@an Glace / 80 millions km3 Lacs et riviéres as Eau piégée dans le sol 8,4 millions km? _ Figure 1 Cycle hydrologique : Evaporation — Précipitation — Ruissellement. 2 Dessalement de l’eau de mer et des eaux saumiatres Dans I’atmosphére, l’eau est surtout présente a ]’état de vapeur. Puis sous l’effet du refroidissement, I’eau passe de I’état de vapeur & I’état liquide. Cette eau liquide est concentrée dans les nuages puis dans les précipitations. ‘Une fois que l’eau a atteint le sol, son cycle va se dérouler de fagon essentielle- ment liquide. Seule, une toute petite partie de cette eau est en mouvement, la grande majorité étant stockée dans les nappes souterraines. Une partie de I’eau est utilisée par les plantes, le reste est drainé vers les riviéres ou dans les nappes. Les racines des plantes vont capter I’eau, qui s’évaporera ensuite par le systtme de transpiration des feuilles. Cette transpiration constitue de la vapeur d’eau. De la méme fagon, les lacs, les océans, vont évaporer une partie de leur eau. La somme des évaporations, soit 500 000 km/an, est toujours égale & la somme des précipitations. Or, sur les continents, les précipitations sont supérieures de 40 000 km3an & I’évaporation. Sur les océans, en revanche, on observe le phéno- méne inverse pour la quantité d’eau. Les continents vont done renvoyer chaque année une masse d’eau de 40 000 km} aux océans, de facon A ce que le cycle de I’eau soit équilibré. Le moteur de ce cycle est le soleil, ou plus exactement I’énergie solaire qu’il dégage. En effet, c’est cette derniére qui entraine les changements d’état de I’eau : la formation et la fonte des glaces, ou encore I’évaporation de l'eau et son élévation dans I’atmosphére. 2. Répartition de Veau sur la planéte Dans optique de son utilisation par Homme, les aspects quantitatifs et qualita- tifs de l’eau sont étroitement liés —97 % de l'eau se trouve dans I’ océan... mais elle est salée ; —l’atmosphére, qui retient seulement un cent milliéme de I’eau douce, joue cepen- dant un rdle clé dans le cycle hydrologique par le recyclage rapide qu’ elle assure (tableau 1) ; —les calottes polaires, notamment celle de I’ Antarctique, stockent les trois quarts de l'eau douce de la planéte, cette réserve étant malheureusement inaccessible ; —T’eau que nous utilisons provient essentiellement des lacs, des cours d’eau et des nappes d’eau souterraine. Si pour Iessentiel ces ressources sont renouvelables, il existe des gisements d’eaux souterraines dites « fossiles » peu impliqués dans le cycle de l’eau compte tenu de leur profondeur (jusqu’a 1 000 m), qui constituent des stocks quasi non renouvelables a I’ échelle humaine : le renouvellement n’est jamais nul mais il est tres lent, de l’ordre de plusieurs millénaires ou dizaine de ‘millénaires. Accessoires a I’échelle mondiale, mais capitaux pour quelques pays, ces gisements d’eaux souterraines « fossiles » constituent par exemple d’impor- tantes réserves d’eau de bonne qualité dans les grands bassins du Sahara et de la Péninsule arabique : Arabie Saoudite : 500 milliards de m? ; Jordanie +30 milliards de m? ; {© Lavisir La photocopia non autoriée est un dai : : i § | 3 Cycle de l'eau — Répartition de l’eau sur la planéte — Adéquation entre ressources et besoins 3 Libye (nappe de Kuffra) 3 400 milliards de m? ; Libye (nape de Murzuk) : 4 800 milliards de m?, Leexploitation de ces eaux souterraines « fossiles » n’est pas seulement « miniére » par les techniques de recherches et de production, mais aussi parce que ces gisements eau s’épuisent comme des gisements de pétrole ou de minerai. Enfin, des nappes aquiféres, réparties sur plusieurs pays, peuvent provoquer des situations conflictuelles. En comparant les flux des différentes parties de hydrosphére aux volumes de chacun des réservoirs, on peut estimer la durée de renouvellement moyen de chacun deux, soit: 2.500 ans pour les océans ; —de 1 000 & 10 000 ans pour les glaciers et les calottes glaciéres ; ~ 1500 ans pour l'ensemble des eaux souterraines ; — 17 ans pour les lacs d’eau douce ; — 1 an pour ’humidité des sols ; 8 jours pour l’atmosphére ; — 16 jours pour les cours d’eau. Tableau J Wi Réserves d'eau de la planéte. Volume % ‘Temps meer (05m) total de résidence Océans 1350 97 2500 ans Glaciers (calotte glacitre) B=} 24 1000 & 10 000 ans Eaux souterraines g 0,6 1500 ans Lacs 0,1 <0,01 17 ans Eau dans le sol 0,07 <0,01 lan Eau dans |’atmosphére 0,013 < 0,001 8 jours Riviéres 0,0017 0,0001 16 jours Eau dans la matiére vivante 0,0011 0,0001 Quelques heures Total 1391 100 a, Ou 10° kin? (océans : 1 350 000 000 km). Ainsi, s’opposent deux types de réservoirs : ceux qui font office de conducteurs (cours d’eau et atmosphére), et ceux qui jouent le réle d’accumulateurs (glaciers, nappes et océans) (d’aprés World Ressources 1990-1991). 3. Adéquation entre ressources et besoins en eau Les ressources en eaux renouvelables offertes par la nature peuvent étre estimées a partir des flux du cycle de l'eau et plus particuligrement des flux de circulation des eaux continentales aux environs de 40 000 km?/an. Compte tenu de la population actuelle de la planéte qui est d’environ 6 milliards d’habitants, la quantité moyenne d’eau renouvelable disponible est de l’ordre de 7.000 m*/an/habitant soit 20 m3/jour/habitant, ce qui est trés largement supérieur aux besoins. 4 Dessalement de l’eau de mer et des eaux saumiatres En fait, les problémes actuels et futurs sont multiples : —la population de la planéte ne cesse d’augmenter alors que la ressource reste constante (figure 2). Dans certains cas mémes, cette resource diminue par suite des problémes de pollution ; —les ressources en eau sont tres inégalement réparties sur la planéte. Il y a les déserts et les zones subarides (30 % des terres émergées) qui n’ont que peu ou pas d'eau (figure 3). Il y a aussi certaines zones équatoriales ou tropicales sur lesquel- les tombent chaque année plusieurs métres de pluie. 20000 3 3 ssoco = Monde © Afrique ii 3 Asie i = ow © Moyen Orient + Afrique du Nord g% bm ° 1950 2000 202s Figure 2 i Diminution au cours du temps des ressources en eaux renouvelables et varia~ tion en fonction des régions compte tenu de l’augmentation de la population. byperaide sertaride sbomide qj q Figure 3 Wi Terres arides (d’aprés document Unesco). © Laveisior La photocopie non autorisée est un dt {© Lawisior— La photocopie non autorisée eat un dit Cycle de l’eau — Répartition de l’eau sur la planéte — Adéquation entre ressources et besoins 5 Ainsi, neuf pays se partagent 60 % des ressources en eau (40 000 km?/an) : Bré- sil, Russie, Chine, Canada, Indonésie, Etats-Unis, Inde, Colombie, Zaire. Tres souvent, des inégalités peuvent exister au niveau d’un pays. En Algérie, par exem- ple, 75 % des ressources renouvelables sont concentrées sur 6 % du territoire ; —les besoins en eau sont trés variables suivant les pays. Il y a les pays en voie de développement peu industrialisés od a consommation par tée n’excéde guére une quarantaine de litres par jour, tous usages compris. Mais, il y a des Etats industrialisés o8 la consommation journaliére atteint plusieurs milliers de litres par personne si on additionne les besoins domestiques, agricoles et industriels. Ici, les populations — femmes et enfants surtout — sont astreintes a porter sur des kilometres les quelques litres d’eau indispensables a la boisson et aux usages domestiques. Ailleurs, des installations industrielles gaspillent des milliers de tonnes d’eau alors qu’il existe des procédés permettant des économies énormes. 3.1. Usages domestiques Les usages domestiques concernent V’alimentation (environ 3 litres par jour pour une personne), les diverses activités de lavage, d’évacuation des déchets, I'hygigne personnelle, I’arrosage des jardins. A travers le monde, la consommation journa- Tigre pour les besoins domestiques est trés variable suivant les pays. Elle est de 6001 aux Etats-Unis, 250 & 3001 en Europe, 301 en Afrique et 51 A Madagascar. D’une maniére générale, la consommation d'eau potable par habitant est en augmentation dans la plupart des pays, & l'exception notoire de I’Egypte et I'Israél ot la rareté phy- sique de l’eau est dgja un probléme préoccupant. 3.2. Usages agricoles A échelle de la planéte, les usages agricoles représentent prés des trois quarts des consommations d’eau. L’eau constitue en effet un facteur limitant de la production végétale. L’eau est présente en abondance dans les tissus végétaux (jusqu’a 95 % de leur poids). Elle maintient leur turgescence et assure le transport et les échanges de matié- res dissoutes & l’intérieur des plantes. L’eau est également partiellement métabolisée puisqu’elle est, avec le gaz carbonique, l’une des matiéres premiéres des réactions de photosynthése : 6 CO, +6 H,0 > C,H, 0, +6 05 Enfin, les plantes transpirent c’est-i-dire qu’elles c&dent & I'atmosphére de eau sous forme de vapeur : c’est l’évapotranspiration qui est d’autant plus importante que Je pouvoir évaporant de I’ atmosphire sera plus élevé. Le tableau 2 qui donne le bilan en eau d’une culture de mais sous un climat tem- péré montre la part prépondérante de I’ évapotranspiration. 6 Dessalement de I’eau de mer et des eaux saumitres Tableau 2 Bilan en eau d’une culture de mais en pays tempéré!, Eau métabolisée | Eau de constitution | Eau transpirée m' d’cau/ha 20 55 5300 Hauteur d’eau (mm) 2 55. 530 Kg d’eau/kg de matitre séche 12 3,2 31 L’évapotranspiration des plantes dépend essentiellement du type de plante, des conditions climatiques et bien évidemment des disponibilités en eau. C’est ainsi qu’une culture de luzeme évapore 6 000 m°/ha/an en Hollande, 6 200 m3/ha/an en Champagne et 15 000 m2/ha/an en Basse Egypte?. On admet que la « fabrication » d’un kg de matiere séche végétale nécessite envi- ron entre 300 | d’eau en climat humide et 1 000 | d’eau en climat semi-aride. La notion d’eau virtuelle a été introduite afin de quantifier importance du role de l’eau dans la production agricole. L’eau virtuelle associée a un bien de consomma- tion (produit alimentaire principalement) représente la quantité d’eau consommée au cours de son processus de fabrication, L’intérét de l'eau virtuelle tient au fait de l’ex- tréme importance quantitative de l'eau dans la production agricole : —besoins physiologiques 4 V/jour/personne ; —besoins domestiques: 408 400 Vjour/personne ; —besoins alimentaires : 2.000 4 4.000 Vjour/personne. La figure 4 donne les valeurs d’eau virtuelle de quelques produits alimentaires dans le cas de la Californie’, 3.3. Usages industriels Dans l'industrie, I’eau est employée comme réfrigérant, comme solvant, comme diluant ou comme vecteur de dispersion des polluants les plus divers. Les indus- tries de transformation sont de grosses consommatrices d’eau comme le montre le tableau 3. Tableau 3 Wi Ordres de grandeur des quantités d’eau utilisées dans certaines industries*. Industrie Eau nécessaire Raffinage d’1 t de pétrole 10td’eau Distillation d’1 t d’alcool 100 td’eau Fabrication d’I t de pate & papier 250 t d'eau Fabrication d’1 t d’acier 270 td’eau Fabrication d’1 t de fibres synthétiques 5.000 td’eau 1. P. Hubert (1984). Eaupuscule. Ed. Ellipses. 2. J. Deléage (1999). Dictionnaire de l'Ecologie. Encyclopaedia Universalis et Albin Michel. 3. Daniel Renault (2003). La valeur de l'eau virtuelle dans la getion de Ialimentation, La Houille Blanche, Revue internationale de 1’Eau, 1, 80-85. ‘© Lavoisier ~ La photocopie non autorsée est un dit {© Lawisior— La photocopie non autorisée eat un dit Cycle de l’eau — Répartition de l’eau sur la planéte — Adéquation entre ressources et besoins £ boeuf kg produit final . nox re m' d'eau virtu & i eAgcdes U [| 4 Figure 4 Eau virtuelle de quelques produits alimentaires (production Californie). mais (Jorange {Jbanane Jdatte (= TWelaite [tomate (earache [Eibetterave a sucre Jpomme de terre 4. Indicateurs de ressources : seuil de tension, seuil de pénurie Rapportées aux populations, les ressources en eau par habitant sont révélatrices des niveaux de richesse ou de pauvreté d’un pays. On distingue en général deux seuils : le seuil de pauvreté ou de tension et le seuil de pénurie avec comme valeurs limites les valeurs suivantes : Ressource en m*/an/habitant Seuil de tension 1000 Seuil de pénurie <_ 500 La figure 5 donne une prévision de diminution des ressources en eau par habitant de quelques pays méditerranéens. Liindice d’exploitation I, est, aussi, un indicateur intéressant & connaitre, pour un pays donné, car il permet de quantifier les marges disponibles : Quantités d'eau prélevées Ressources renouvelables disponibles exp Actuellement, des pays tels que la Libye, Gaza ou Israél ont des indices d’ex- ploitation supérieurs 4 100%, ce qui veut dire qu’ils font appel A des ressources non renouvelables : eaux fossiles, dessalement.,. Les indices d’exploitation sont de Pordre de 100 % pour I’Egypte et la Jordanie et supéricurs & 50 % pour Malte et la Tunisie. Il est généralement admis que les indices d’ exploitation égaux ou supérieurs a 25 % sont révélateurs de tensions locales. Au-dessus de 50 %, ils annoncent des pénuries conjoncturelles plus fréquentes et plus régionales. Aux approches de 100 % et a fortiori au-dessus, ils indiquent des pénuries structurelles généralisées. 8 Dessalement de I’eau de mer et des eaux saumitres U8 1970 1990 2010 2025 ‘Années: Figure 5 Wl Diminution des ressources en eau par habitant dans quelques pays médi- terranéens (d’aprés L’eau en région méditerranéenne. Plan Bleu pour la Méditerranée. Sophia-Antipolis, juillet 1997). 5. Cas particulier de la France métropolitaine Alors que les ressources internes de la France sont évaluées 4 170 milliards de m® par an en moyenne annuelle (pluie — évapotranspiration + apports par les fleuves des pays voisins), les prélévements totaux en 1994 sont estimés 41 milliards de m? et les consommations nettes (volumes d’eau non restitués immédiatement dans le milieu aquatique) & 6 milliards de m3, principalement I’agriculture (figure 6). En année moyenne, les ressources francaises en eau sont globalement suffisantes exceptées dans certains bassins. Les années séches, la concentration dans l’espace et dans le temps des prélévements conduisent a des mesures de restrictions. Depuis 1998, on observe que chaque année une vingtaine de départements con- naissent des limitations de consommation. Ce chiffre est doublé les années relative- ment séches (1998-2004), pour atteindre plus de soixante départements les années les plus séches (2003-2005). Méme une année humide (2001), environ six départements connaissent des limitations d’usage de l’eau. Ce constat et I’impact probable du changement climatique nécessitent une action & moyen terme pour restaurer l’équilibre entre l’offre et la demande en eau. Il s’agit de réduire durablement la vulnérabilité de |‘alimentation en eau potable a la sécheresse, en lui donnant une nouvelle marge de sécurité, et de concilier les différents usages tout en préservant la qualité des milieux aquatiques. Les pouvoirs publics ont proposé pour cela, en complément de la mise en ouvre de ensemble des instruments réglementaires disponibles pour sécuriser la ressource, de (© Lawisier— La photocopie non autorsée est un dit {© Lawisior— La photocopie non autorisée eat un dit Cycle de l’eau — Répartition de l’eau sur la planéte — Adéquation entre ressources et besoins 2g Bos acts 480” Prélevements® Figure 6 W Ressources et prélévements pour la France métropolitaine® (les flux sont en milliards de m? par an). (1) Moyenne annuelle & long terme. (2) Estimation 1994, * ~ Rhin non compté, +* Non compris le rejet hydroélectrique de la basse Durance dans l’étang de Berre. a. Source : IFEN-BRGM — Ministre de I’ Aménagement du territoire et de ' Environnement (www.iten.fr). mettre en oeuvre un plan qui s’articule autour de trois axes : priorité a l’eau potable ; partage de I’eau entre les différents usages et meilleure valorisation de I’eau‘. Axe 1 : priorité & l’eau potable : jusqu’a présent, les conséquences en matire d’alimentation en eau potable ont été limitées grace aux travaux de mobilisation de nouvelles ressources et surtout d’interconnexion des réseaux de distribution. Axe 2; une gestion économe de l’eau et un partage entres les différents usa- ges : l'eau consommée par I’agriculture représente en moyenne annuelle environ 50 % de l’eau consommée et 80 % en période estivale, avec de fortes variations selon les bassins. L’équilibre entre offre et demande en eau nécessite dans certains cas des mesures relatives & V’irrigation, les agriculteurs étant les principaux consommateurs eau en période d’étiage. Axe 3: une meilleure valorisation de l’eau : les techniques de valorisation des eaux de pluie, de recyclage des eaux usées ou de dessalement d’eau de mer sont con- nues mais peu utilisées. Il convient d’envisager l’acquisition d’une expérience plus large pour permettre si le changement climatique le nécessiter de développer effica- cement les politiques adéquates. 4. Communication en Conseil des ministres du 26 octobre 2005 sur le plan de gestion de la rareté de eau. © Laveisior La photocopie non autorisée est un dit 2 Normes de qualité d’une eau en fonction de son usage 1. Critéres de potabilité d’une eau destinée a la consommation Les normes s’appuient en général sur les travaux établissant les doses maximales admissibles (DMA), c’est-a-dire la quantité de telle ou telle substance qu’un indi- vidu peut absorber sans danger quotidiennement tout au long de sa vie. Sur cette base, on calcule quelle quantité maximale peut étre apportée par l’eau, en prenant une confortable marge de sécurité. Tout dépassement des normes ne comporte pas nécessairement un risque pour le consommateur. Elles ont été fixées avec beaucoup de prudence, de telle sorte qu’un individu de 70 kg peut consommer sans danger 2 Vjour d’eau contaminée a ces teneurs pendant 70 ans. Il n’en demeure pas moins souhaitable de maintenir au plus bas les concentrations de ces produits dans l’eau de boisson. Effets sur la santé wn * Cancérigenes Elements _ essentiels “Xcancérigénes Concentrations. Figure ] Ml Effets de la carence et excés d’ éléments essentiels et substances toxiques sur la santé (d’aprés G. Vettorazi, 1980). Dessalement de l’eau de mer et des eaux saumiatres 12 no sugTAmpuO[YoUY, ~ [Ti ¢ D ep sansoyyoeng, — 811 OL SUgPAt~PZIO[YORAD, NO SUEYPeOIE[YIICT Z'1 — (6861 HHI OT Np arEINoW) soypUEUIMAODIA s: gp un 9 epsuoine uou ejdoooioyd &7 —J61}0n=7 0 “Vt og aunosoxoyy SINDIEA "a ‘6861 JAILIN! $Z Np aureynauto ey sep anguTesed 29 1uBUIADHOD SHoREPURLIRLODIY “e 1 yeu ua SE 0s 1 au 998 NPIS LT 0s var asQuedumy pe os a OWLST 002 vii dee zo aw eo} winyuTMANyy C1 sproqyooursig 7f a vou uIMISSeIOd PI 0s 002 vant senbguorue swa8rovad TE ost Yau ‘umnIpos €T 2210 OF os vou unisgUuse A ZL 00T so var SlOUME 67 wang TT 0001 ol vari snossip samnqreaaiphH 82 0111S OL was iz| ose 0st au ‘os SORES 60 $N9PO,T AIGEOPP LON SH9| ose 4 au 0 axUort 80 aur LOO st ‘esuANANpUOD 10 ol s yeu. fo] Foun ne pugepaxo 97 i) Hd90 I van N amepPAA zy ET] Se 2. 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L’idéal serait que la concentration des éléments essen- tiels se situe au niveau de ’effet minimum et que celle des substances toxiques soit au-dessous du niveau de non-effet, ou nulle dans le cas de substances cancérigénes. Il est important que les normes soient revues et mises a jour périodiquement afin qu’elles puissent refléter les connaissances les plus récentes. Le 3 novembre 1998, le Conseil européen a adopté une nouvelle directive relative aux eaux destinées 4 la consommation humaine a l’exclusion des eaux minérales (directive 98/83). Ce texte entré en vigueur le 25 décembre 1998 laissait aux Etats deux ans pour le transposer dans leur législation nationale et cing ans pour se mettre en conformité. La transposition de cette directive a été réalisée en droit francais par I’ adoption du décret n° 2001-1220 du 20 décembre 2001 relatif aux eaux destinées & la consomma- tion humaine a exclusion des eaux minérales. Son application est effective depuis fin 2003. Ce texte, qui va remplacer le décret 89-3 du 3 janvier 1989 (tableau 1), int@gre dans le droit national les grandes innovations apportées par la directive de 1998. Parmi les nouvelles dispositions, on peut citer par exemple : — Vintroduction de limites et de références de qualité pour chaque paramétre (31 limites et 23 références) ; — le durcissement de certaines normes de qualité (notamment en ce qui concerne le plomb et l’arsenic) ; — la possibilité de réaliser des contréles de la qualité de I’eau au robinet du con- sommateur. 2. Normes pour les usages industriels Il n’existe pas de norme type pour les eaux a usages industriels. Mais, d’une maniére générale, la qualité de ces eaux doit étre la meilleure possible ; la présence de sels étant toujours néfaste pour la qualité des produits finis ainsi que pour la tenue des matériaux (problémes de corrosion...). A titre d’exemple, l'industrie électronique nécessite de l’eau de plus en plus pure chimiquement, physiquement et bactériologiquement compte tenu de la miniaturisa- tion tres poussée des composants et des circuits intégrés. Pour la partie chimique, les garanties exigées sont maintenant de 18,2 MQ.cm a 25 °C (limite théorique) pour la résistivité et 0,1 ppb pour SiO,. Les caractéristiques physiques et biologiques A res- pecter sont également trés sévéres et en particulier : — le COT (carbone organique total) doit étre inférieur a 1 ppb, il en est de méme pour l’oxygéne dissous ; — le nombre maximum de particules de taille supérieure 4 0,5 um ne doit pas dépasser 200 par litre ; — les bactéries doivent étre totalement éliminées. La photocopie non autorisée est un ait © Lavolsiar- La photocople non autorlade est un it Normes de qualité d'une eau en fonction de son usage 15 La figure 2 donne une classification approximative des eaux en fonction de leur conductivité (ou résistivité) et de leur salinité. Les qualités d’eau ASTM type 1 et 2 (American Society for Testing and Materials) sont aussi reportées sur cette figure. EAU OE MER 1 megohm (MAD : 108 ohmem eatepeets |40 000 ys-car 1 mictosiemens: 1076 obm™ Tom"? ae (0,055 S.cm~! | 240 pS.cm=1) a08 shen oree foo dil vei) Fil nig i we ott 70) 108 Résistivité & 25°C en Megohm j | Figure 2 @ Classification approximative des eaux en fonction de leur conductivité et de leur salinité. 3. Critéres de qualité d’une eau d’irrigation Il n’existe pas de norme de qualité pour les eaux irrigation. En effet, les teneurs limites en sels dépendent de nombreux facteurs : — nature du sol : — nature de la récolte ; — climat ; — conditions irrigation (drain, aspersion, canaux, goutte & goutte). Les plantes absorbent I’eau dans les sols par un mécanisme d’osmose (figure 3). En effet, au niveau des feuilles, il y a évaporation donc concentration a !’intérieur de la plante ; ’eau pénetre donc dans la plante par un phénoméne d’osmose du milieu dilué du sol vers le milieu concentré de la plante. De méme, si I’on arrose la plante avec de I’eau trop minéralisée (eau de mer ou eau saumatre), on inverse le phéno- méne d’osmose et la plante se desséche. On obtiendrait le méme résultat avec un trop fort excés d’engrais. Il existe toutefois certaines régles d'utilisation qui font intervenir la salinité totale, la composition ionique ainsi que la présence de traces. Irigation par eau douce Dessalement de I’eau de mer et des eaux saumitres - =6; bes Inrigation par eau saline Figure 3 @@ Pression osmotique et cultures végétales. 3.1. Salinité totale Normes américaines Salinité <02g/ 0,2-.0,5 gil 05-15 g/l 15-3 g/l Gl C2 C3 C4 Normes russes Salinité <0,2-0,5 gil 1,0-2,0 gl 3,0-7,0 gil Classement Eau de faible salinité, peut étre utilisée pour irrigation quel- les que soient les conditions (nature du sol, récolte, climat). Eau de salinité moyenne, peut étre utilisée pour ’irrigation de la plupart des plantes 4 condition d’assurer un certain les- sivage. Eau de salinité élevée ne peut étre utilisée que pour certaines conditions d’ irrigation (drainage suffisant). Eau de salinité trés élevée ne pouvant étre utilisée pour Tirrigation dans les conditions normales (dans certains cas spéciaux, cette eau peut toutefois étre utilisée : sol trés per- méable, plantes sélectionnées, certaines variétés d’ orges et de luzernes, eau fournie en excés), Classement Eau de trés bonne qualité Eau de qualité moyenne Eau ne pouvant étre utilisée que dans certaines conditions (drainage parfait, excés d’eau). ‘© Lavoisier ~ La photocopie non autorsée est un dit © Lavisior~ La photocopie non autorisée est un dt Normes de qualité d'une eau en fonction de son usage 17 3.2. Teneur en sodium Lion sodium peut étre considéré comme un des ions les plus importants pour Pévaluation des crittres de qualité d’une eau A usages agricoles. Il est d’usage d’éva- luer Ja teneur en sodium par le rapport : ; Ca" + Mg") SAR! =Na‘/ oli Nat, Ca“*, Mg** représentent les concentrations en meq/l de chacun des ions. Des teneurs élevées en sodium peuvent avoir des effets néfastes & la fois sur la plante et sur le sol. La figure 4 et le tableau 2 donnent un classement basé sur ce cri- tare en 4 catégories (S1 a $4), 30} +28} S26 24) ~ 22! fag 83 a4 C2Sa tN | er} g “Tose Bt gv 24, 2 3 los 24 | Cosy 2 C38, — 0) Of 025 O75 A 225 5 10 Conductivité| en miliinoms | & 25°C 5 Tres forte Figure 4 Classification des eaux irrigation suivant les normes US Salinity Labora- tory, 1954. 1. Sodium adsorption ratio.

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