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Aliette DUPRE LA TOUR-LAUGINIE. Montpellier TRAVAUX DE DIDACTIQUE DU FLE N° 31 (1993) L'IMAGE DANS LES METHODES DE FRANCAIS - LANGUE - ETRANGERE Lorsqu’on veut parler de l'image au sein de livres d’enseignement des langues, on se rend compte que celle-ci a eu trés t6t la faveur des pédagogues : dés 1658, Comensky dans Orbus Pictus en préconise l'utilisation. Comme illustration, comme guide pour situer l'histoire racontée, comme touche de couleur a cété du texte ou comme explication de ce dernier, l'image prend au cours du temps une importance croissante en pédagogie. Si nous nous limitons a la deuxiéme moitié du XXéme siécle et aux seules méthodes de frangais-langue-étrangére, cette constatation reste pertinente : il y a de plus en plus d'images, et celles-ci sont de plus en plus diverses : - Dans une méthode traditionnelle comme le Mauger bleu, on remarque une dominance du texte par rapport aux images noires et blanches. - Dans une méthode SGAV de la lére génération, comme Voix et Images de France, le visuel a conquis tout I'espace : nous nous trouvons en fait en face d'un livre d'images oii le noir et blanc domine. - Dans une méthode SGAV de 2éme génération, comme De Vive Voix, nous retrouvons 68 cette hégémonie visuelle, puisqu'ici encore il s‘agit encore d'un livre d'images, mais agrémenté de couleurs. - Dans une méthode actuelle enfin, comme En Avani la Musique, on remarque une réconciliation du texte et de l'image puisque écrit y est assez important. Quant aux images, elles sont trés variées et trés colorées. Ce premier descriptif ne vise qu’ nous faire percevoir que limage a €volué dans son rapport au texte. Cette évolution de la relation de l'iconique et du linguistique n'est pas un hasard : elle a été motivée par un renouvellement des conceptions pédagogiques et méthodologiques du francais langue étrangére. Il est intéressant de saisir & partir des images limportance de ces changements d'orientation, d'en remarquer l'intérét et d'en souligner les limites, Les quatre types de méthodes cités plus haut serviront de base & notre travail. Nous y ajouterons les méthodes directes, et nous ferons une distinction - a l'intérieur des méthodes SGAV de Lére génération - entre les images codées et les images non codées. Ce matériel permet une étude chronologique qui tentera de dégager quelques grandes lignes d'évolution dans la conception des images, a travers ce qu’elles montrent, le role qui leur est conféré, ainsi que leur relation au linguistique. Nous nous arréterons plus longuement sur les images des méthodes audio-visuelles parce que c'est A cette période que la réflexion pédagogique s'est le plus intéressée & l'utilisation des icones. En annexe, une planche met en paralléle des images des différentes méthodes €tudiées, d'od nous tirerons les exemples de cet article. I. LES METHODES TRADITIONNELLE : L'IMAGE COMME ILLUSTRATION A. NATURE DE L'IMAGE : Dans le Mauger bleu, les images n’ont pas u importante. dessins oe es phstns ee area Je texte. A la te eer ee on oF a exe in "En France”, consti i représentant des paysages, des individus, des faits collectifs, Tee oe gnées d'une légende explicative assez courte. a B. FONCTION DE L'IMAGE Le but de image est de permettre tout d'abord une identification : a une image correspond un mot. En voyant une image, l'apprenant lui associe directement le ‘mot sans passer par la traduction linguistique. Tel est bien Je fondement de la méthode directe = “La méthode directe est celle qui enseigne les langues sans l'intermédiaire d'une autre langue antérieurement acquise. Elle n'a recours & la traduction ni pour transmettre la langue a I’éléve, ni pour exercer l'éléve & manier la langue 4 son tour, Elle supprime la version aussi bien que le theme. En effet, pour interpréter les mots, elle les associe a la vue des choses et des étres.. Ainsi le discours icénographique vient se substituer au discours linguistique dans la langue maternelle. Liimage est aussi utilisée pour vérifier la bonne acquisition du vocabulaire. Dans Vextrait proposé en annexe, les objets ont déja été mis en scéne et identifiés dans les legons précédentes. Quant le professeur demande : "Qu'est-ce que c'est ?” en montrant une image, iéve doit répondre : "C'est un sac" ou "Voici des mouchoirs", de la méme facon que cela a &1é émdié pendant les legons. Le professeur vérifie ainsi la compréhension des éléves. C. CRITIQUES Plusieurs principes viennent critiquer cette utilisation de l'image : *Le genre de questions-réponses engendrées par ces exercices de vérificati 2 qu ¢ ication apparait wale artificiel dans un contexte frangais. Lorsque nous disons "Voila une chniiel cette phrase n'a jamais le sens d'une identification mais est une invitation A s'asseol 'slagi donc pas d'une acquisition en situation. emery: * Si la vue de l'objet implique une identification directe, i ‘it d'abord maternelle. Ainsi, l'image qui se voulait un m ay ae pour aller directement’ la langue cible manque son bots oon” TeeouTs 2 Langue marernelle * De plus, en faisant référence & des images qui ont réalité beaucoup lana méthodes directes laissent croire que les ae SEieeee des cae i ae a ve A. NATURE DE L'IMAGE ulement de la lecon est trés important car chaque ion, Ainsi, l'image, sur film fixe, est projetée correspond, afin que l’éléve se Dans les méthodes SGAV, le dé élément a sa place dans la stratégie d'acquis I quelques instants avant que ne débute le message sonore qui lui ¢ situe d'abord dans l'image "Ja Jangue avant de entendre et surtout Par conséquent, l'apprenant débutant "voit' ec zits lui une "image" de la langue qui sera de la comprendre. De cette premitre perception nait pour déterminante pour la suite de son apprentissage. Or, a quoi ressemble cette image de la langue, du monde de cette langue ? Ce sont des dessins sans aucune recherche stylistique, sens expressivité et qui se ressemblent du début & Ja fin du manuel, ce qui entraine une certaine monotonic. Les personnages sont représentés avec une extréme simplicité : ce ne sont que des silhouettes, a peine marquées sexuellement, trés stéréotypées et sans aucun défaut physique : ni strabisme, ni obésité, ni handicap. Souvent le seul intérét consiste & egarder la bouche, pour reconnaitre qui est en train de parler. ____Les types d'age sont & peine marqués ; les enfants ressemblent aux parents, et sont aussi "parfaits" qu'eux. Il s'agit en fait de la représentation d'une humanité idéale ov n'existe aucun conflit, auenne souffrance morale, aucune lourdeur admnistrative, aucun divorce, aucun choix politique. i Les décors sont presque inexistants. Certains éléments n'apparaissent que parce ‘ils sont util él i i i ual 2 ern unless la compréhension du dialogue, comme le tableau dans I'extrait de VIF Le cadrage des images témoigne d'une grande En aras 5 tem Mauve rencontre une majorité de plans américains ou moyens qui oa les iene et ce expressifs dans le langage visuel, et qui s'accommodent bien au ton uniforme des ssatbae a3 Cest la une rey présentation partia : temporelle mest apportée. Creat aon bamtiale sans aucune réalité. Diailleurs, aucune précision mp onire res aa ae onde hors du monde oii rien ne pose probléme ; est-ce ice est un ee te = Fhe Te frangais st pas si difielle& ge ey eteux ou bien pour persuader les apprenants B. ROLE DE L'IMAGE Cette image est done trés simplificatrice et peu impliquante en elle-méme. Mais cela s'explique par le réle conféré A limage dans la méthodologie SGAV, qui sinspire largement du structuralisme la démarche neadeogiae consiste & partir Géléments ae remonter progressivement 2 la structure globale de la phrase. Il est donc nécessaire que l'image, qui doit suivre ce découpage en unités minimales, soit facilemen: décomposable. Ce n'est pas Timage qui est premiére, mais le texte qui est lui-méme fondé sur un certain nombre de structures 4 acquérir. Si l'image est aussi dépouillée, cela correspond aussi aux principes de la théorie structurale tels que les définit Dubois dans la préface de sa Grammaire structurale : “le linguiste limite volontairement son objet 4 l'étude des Enoncés réalisés, dont il définit la structure par l'architecture, Vinterdépendance des éléments internes et sans faire appel aux facteurs de réalisation que constituent le sujet et la situation.” Les personnages et la situation dénonciation sont donc véritablement secondaires et ce n'est pas sur eux que l'apprenant doit s'appesantir. C. CRITIQUES + Plus que les dessins, dont la carence esthétique est due aux onentatons pédagogiques de ces mead c'est le choix méthodologique, rapporté par Dubois, qui semble een ay énoncé ne peut en effet étre extrait de son énonciafion, sans perdre du sens : de salts oo phrases ne peuvent étre comprises que par lpamilienyaslessttaanon ce ieee i ae personages. Cette orientation pragmatique de a aie Seca See pris didactique étant essentiellement al. Une image qui 01 ‘pématique, "dé-naturée”. fa “structure” des éléments linguistiques entre eux, ne peut Se ‘ 74 * Cette fonction conférée & l'image parait, de plus, beaucoup trop ambiticuse. Comment un descin peutsl "traduire" des structures grammaticales, en permettant, par exemple, de saisirla différence entre verbes transitifs et intransitifs ? c'est de "aduire” ie@nographiquement le dialogue, den a ‘renee seucture par structure. Or, si l'on peut, @ la rigueur, représenter des structures Cinsase Saas un ond puis le nez au milieu" parce qu’ il s‘agit de référence concréte, certains messages n'ont pas de représentation concréte aussi evidente. Comment illustrer par exemple la structure : "je meurs d'envie de partir en voyage” ? Aucune attitude particuliére, aucun geste ne peut traduire explicitement cette structure. Et cette impossibilité se retrouve dés quill s'agit de "transcoder" un message abstrait. * Le réle de l'image, nous J'avons vu, La solution préconisée par les MAV fut de recourir aux IMAGES CODEES. Comme on peut le voir sur le document en annexe (Le francais et la vie ), les images mettent toujours en scéne deux personages qui dialoguent, mais leurs propos sont eux-mémes. visualisés a l'intérieur de bulles. Ces bulles tiennent une grande place dans le cadre de l'image, puisque ce sont elles qui doivent permettre la visualisation des structures tudiées. Comme il s'agit souvent de messages abstraits, les concepteurs ont imaginé de les “traduire” avec des symboles ou des codes plus ou moins motivés par ce qu’ils représentent. La présence de ces images codées pose cependant différents problémes. * D'abord la grande place occu les bulles rend le décor, et les personnages encore | poems pe af 7 Pla a visualisation des énoncés linguistiques par l'intermédiaire des codes correspond en fi une nouvelle écriture plus imagée. L's nascmeee done dams Toigaton a ces codes, de la méme fagon qui doit retenr les mots de la langue eran apprentissage supplémentaire qui lui est, par messages aux allures de hiéroglyphes * Si a un mot correspond un par un ou plusieurs codes le verbe "prendre’ dif pommme, Une donches/a site iaenaaad aS le pose aussi parfois problémes réalités non figuratives, les = 73 Iv LES METHODES SG. 2 EN SITUATION DU DLA Gee GENERATION : L'IMAGE COMME MISE De ; fimaged’l tte ae iene ee par le décryptage des codes et par l'inadéquation de fonction de (mage Gn eiaimeree otal an les didacticiens ont réfléchi 4 une nouvelle a évolué, comme l'écrit Dubois : Pe le, la conception linguistique attachée au structuralisme roan ual Structuraliste opére en considérant toujours un texte comme émis sur la (le texte) ot Ténonee geal analyse pas la distance qui existe entre l'énoncé produit (2) Atiachégatn = ee (acte personnel de parler), alors que cette distance varie. Ea Onnaen x seules performances, il aboutit 4 une contradiction ou a un PP’ issement, car les phrases réalisées sont nécessairement liées a l'attitude du sujet parlant et a la situation. (...) Or, il est maintenant nécéssaire pour le linguiste de réintroduire le sujet et la situation comme des facteurs de son analyse." a En frangais langue étrangére, cela signifie qu'il faut rendre son contexte au texte pour qu'il soit véritablement compréhensible. L'image apparait dés lors comme le moyen idéal de “donner a voir" ce contexte. Voici un extrait de la préface de Vive Voix qui explique cette évolution dans le réle conféré a l'image : "On ne s’étonnera pas que le réle de l'image soit beaucoup moins de proposer une visualisation des éléments de la phrase que de mettre en scéne des personnages, Jesquels sont en rapport vivant de communication a I'cccasion d'un événement ou d'un fait de leur vie quotidienne. Le contenu des images, leur organisation en série qui tente de respecter au maximum la continuité de l'histoire, visent 4 cerner au plus prés la situation qui motive les répliques du dialogue et préciser les attitudes des personnages les uns vis-a-vis des autres dans I'action qui les met en présence. On ne trouvera donc pas de code graphique surajouté a limage pour signaler que la phrase est interrogative ou négative, ni de "ballon" pour présenter les objets ou les actions dont on parle. Actions et réactions des personnages sont interprétables grce 4 leurs attitudes et mimiques, grace aussi a la continuite et a la logique interne de la scéne... Quant au dialogue, il fait l'économie de tout ce qui est évidence situationnelle et ne paraphrase pas l'image : il laisse. dans l'ombre tous les implicites, comme cela est naturel dans une conversation entre interlocuteurs sents et également informés. . ¥ 5 ret est oe eadiaat ne fasse pas une traduction mot a mot du dialogue grace aux images, mais phrase en situation par phrase en situation, car c'est la seule bonne traduction. Il saisira que l'organisation du sens est spécifique 4 une langue et qu'il doit donc apprendre & penser la langue selon une organisation différente. 76 Limage n'est donc plus directement référentielle au contenu du texte, mais elle référe & sa situation d'énonciation. Nous sommes ici a mi-chemin entre les méthodes structuro~ globales et les méthodes communicatives, puisque l'image se détache de plus en plus du discours linguistique pour s’attacher aux situations de communication. Qu’en est-il de l'image elle-méme ? ande dessinée, mais les représentations se personnages ont tne épaisseur et laissent proposé en annexe (de Vive Voix), les scrétion. Elle se présente encore sous forme de b: veulent réalistes : en couleur, le décor est travaillé, les parfois transparaitre leur mauvais c6té. Dans l'extrait ao deux vieilles ne cachent pas leur curiosité qui s'apparente de l'indi A Viintérieur de cette image plus travaillée, l'apprenant va repérer tous les éléments importants de la situation, et il pourra les appréhender sous différents angles de vue. Pour présenter la situation en pseudo-réalit6, le film animé semblerait plus adéquat, cependant son maniement entraine des difficultés techniques : les concepteurs ont donc préféré s‘en tenir au film fixe. Ces méthodes SGAV semblent avoir enfin réconcilié l'conique et le linguistique : Vimage n'est plus une forme redondante de la parole, mais elle est chargée de dire le "non-dit", le con(circum) - texte ; bref, de compléter et non plus de traduire le texte. Cette Evolution méthodologique est essentielle et positive. Cependant, certaines critiques restent sensibles : * Une image est souvent le fruit d'une civilisation, d'un ensemble de paramétres dont la lecture est immédiatement et implicitement saisie par celui qui a baigné dans cette culture. Pour celui qui y est étranger, la lecture de ces images n'est pas aussi aisée. Or, les méthodes de francais langue éoaneg nu Congnes pou ces apprenants plus ou moins €loignés de cette culture. Une le ie sur ii mier li es Pp: 8 supports visuels pose en premier lieu ce probléme de Cependant, si cette difficulté est surmontée, l'icone permet une immersion dans le aie cel de la langue cible, de facon moins formelle que les photos panoramiques eT Ce genre de méthodes aurait le mer fui allaoomaee Gs méthodes aurait le mérite de ne pas se démoder puisqu'il n'est jamais wt critiquable sd) tai een A des événements réels de la vie frangaise. Cependant cela es e rendre a la parole son sujet et son contexte situationnel, mais | june langue se nourrit de l'histoire, des événements, des modes bien que ecla reste souvent implicte, Les histoires proposées dans les méthodes sont P . a reaité quotidienne mais n'ont aucun fondement spatio-temporel réel, et les personnages ne peuvent done avoii épaisse' fan i onnage oir moins actifs de l'Histoire. aucune épaisseur en tant que sujets plus ou Vv. LES METHODES MODERNES : L'IMAGE MULTI-FONCTIONNELLE f 9 Si l'on feuilléte une méthode moderne, comme En Avant la Musique , on constate demblée qu'il ne s'agit plus d'un livre d'images, comme dans les méthodes SGAY : le texte a repris possession de I'espace pédagogique. ’ Ce retour de 1 ‘écrit, aprés la longue primauté donnée, a Voral, correspond & une prise de conscience importante : Si l'oral reste un élément privilég:é de l'apprentissage, l'écrit ne lui est plus subordonné comme simple "transcription" du message parlé. L’écrit retrouve une réelle autonomie : il s'affirme comme un code de communication spécifique avec ses régles de composition et de rédaction propres qu'il est intéressant d’étudier, surtout dans le contexte culturel frangais oii le livre et la communication écrite sont trés importants. L’écrit se présente sous des formes trés différentes (journaux, publicités, nouvelles, romans...) et les méthodes communicatives en présentent quelques extraits pour inciter Tapprenant A les analyser et a étre aussi actif dans sa compréhension orale que dans sa compréhension écrite. Le texte revient, mais il est loin de tenir une aussi large place que dans les méthodes traditionnelles : les images couvrent presque la moitié des pages du manuel. Ces images sont tres variées tant dans leur nature que dans leur forme, ce qui empéche toute monotonie ; on Tencontre : * des photos de la France : paysages, personnes.. marq| i é usieurs photos, ce qui permet d'avoir On re: ue qu'un méme théme regroupe P une vision plus objective de la réalité : on la voit sous différents angles de vue. 78 * des documents authentiques comme des BD, des affiches publicitaires et cinématographiques, des reproductions de tableaux et de documents (comme en annexe)... _ * des dessins réalisés par différents dessinateurs pour situer le texte qui les accompagne. Les images de ces manuels sont variées car une legon n'est Plus congue autour d'un unique dialogue largement exploité (cf. méthodes SGA), mais plutot autour de themes par rapport auxquels différents supports sont réunis, icéniques et linguistiques (on peut noter que ces éléments ne seront pas forcément exploités dans leur totalit€ en classe : le cadre de l'espace- classe est élargi, dans la conception méme du manuel). Dans I'extrait proposé en annexe, le billet et les reproductions de tableaux illustrent le théme du "faux", dont est aussi inspirée l'histoire policiére qui précéde. Les deux dessins de gauche ont, eux, la fonction de mise en situation du texte. (on peut remarquer que deux images suffisent a situer ce texte, alors qu'il en aurait fallu vingt pour une méthode SGAV). Les images n'ont pas nécessairement de lien direct avec un texte, elles sont indépendantes, et cela leur permet de s'ouvrir a un nouveau réle : celui de faire parler librement l'apprenant, sans qu'il se sente prisonnier d'une histoire inventée par d'autres et qu'il lui faut restituer. En regardant avec attention ces images, on s'apergoit que l'on y retrouve toutes les formes d'images des méthodes précédentes. On peut voir dans En avant la Musique 3 des images-illustration (p. 86, 36), des images-traduction de mots (p. 114), des images codées (p. 77), des images situationnelles (p. 88). Ainsi, les méthodes nouvelles semblent bien étre le confluent de toutes les tentatives passées d'exploitation pédagogique des images. D'ailleurs un extrait de la préface de cette méthode (qui ne conceme pas exclusivement les images), le dit explicitement : "Ce parcours (de recherche) nous a fait rencontrer et expérimenter aussi bien des méthodes_ grammaticales", "structuro-globales-audio-visuelles", que des approches "communicatives”. Et ce qui nous a le Plus souvent géné, ce n'est pas la ms proposées pour un méme probléme, mais variété des différentes solutio: Yanathéme lancé par chaque nouveau phophéte sur tout ce qui l'avait précédé. Nous Pensons, au contraire, que les chemins peuvent étre multiples pourvu qu'ils ménent au bon endroit. Nous avons tenté dans notre ouvrage une réconciliation sur le terrain des différents points de vue sur Tenseignement des langues." a Zo: Certaines critiques restent c: efforts didactiques entrepris : a pendant pertinentes malgré le chemin parcouru et les : l'image ti i eles Lee daa pande place dans les méthodes — témoin en cela de importance Gu temps omis. Les images he sort alice o eonseus pour son utilisation sont pour la plupart Gioutée ou bien sont-elles un clereen eae teen supplément sans importance, qu'une couleur sans aucun conseil ? ‘ment connu du professeur qu'il doit savoir les utiliser Limes dessinte Gh Photographiée, n'est jamais une copie fidéle de la réalité. Il y a toujours le oo a0 angle de vue particuligrement avantageux pour une photo, ou le choix d'un auteur de B.D. plus ou moins virulent dans ses critiques. En fait, toutes les images d'une méthode (plus ae Roe les textes, parce qu'elles sont directement saisies par l'oeil) témoignent d'une fagon singulié ae ou peut-€tre "frangaise" de regarder le monde et notre pays. Elles sont loin déwe impartiales et cherchent plus ou moins consciemment a transmettre aux apprenants éuangers ce regard -- le plus souvent valorisant -- sur la France (sinon pourquoi une méthode telle que C'est le Printemps aurait-elle connu un tel rejet ?. Ce manuel a eu le "tort" de présenter une image de Ja France d'aprés 68 assez réaliste, sans complaisance pour les caractéres des frangais, avec le choix d'un niveau de langue familier). Il est donc nécessaire d'avoir une approche critique des images proposées, car leur contenu civilisationnel peut manquer de partialité. Mais il peut étre intéressant d'apprendre & déchiffrer une image, comme on commence 8 le faire avec les images publicitaires. CONCLUSION F dans le réle L'image se transforme au fil du temps, tant dans son apparence que qu'on lui assigne. laenariog d'un texte, traduction visuelle de mots concrets, transcodage de structures linguistiques, contexte visualisé de l’énonciation ou documents authentiques a visée civilisationnelle, l'image est le témoin muet ‘d'une évolution dans la conception didactique du Francais langue étrangere. é demi-si ution compléte sur elle-méme dans son Elleis cree gee aD el elle a ensuite tenté une symbiose SUC 8. OPS ei: ree Tapport au linguistique : Bien séparee de | Profonde. Celle-ci n’étant pas fructueuse, I He a que lui-méme ne disait pas. Aujourd’hui, l'image Tapport au discours linguistique. voulu alors dire parallélement au texte ce prend de plus en plus ses distances par

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