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Prof. THEOUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit RODUCTION A LETUDE D' IT INTRODUCTION ss Le droit est une notion polysémique qui peut recevoir plusieurs définitions, En régle générale, on définit le droit sous langle de son objet a savoir Morganisation de la vie en Le droit est ainsi ensemble des régles définies pour régir les rapports sociaux et sanetionnées, par I'intervention de la puissance publique, c'est-a-dire par I'Btat. L’ensemble de ces régles constitue le droit objectif. Lorsqu’on fait référence au Droit, on s’inserit done dans la conception objective du mot droit. Ces régles sont répertoriées selon des domaines spécifiques : droit civil, droit commercial, droit de travail, droit pénal, droit des sociétés Toutefois, le mot droit a une seconde signification qui est rattachée au sujet du droit et non a la régle de droit elle-méme. En effet, le droit objectif reconnait aux personnes, qui sont des sujets de droit, des prérogatives A l’égard d'autres personnes ou sur certains biens : c'est le droit subjectif. Le droit dans son sens subjectif désigne alors une prérogative accordée & une personne par le droit objectif. (Ex : le droit de propriété, le droit de vote...) Au total, le mot droit peut avoir deux définitions distinetes selon la référence & son objet ou A son sujet. Dans l'un ou l’autre cas, pour veiller au respect du droit, une organisation juridictionnelle est mise en place. L’examen de ces deux aspects du mot droit et de Vorganisation juridictionnel ivoirienne fera successivement objet des trois chapitres de ce cours. Prof. THEOUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit CHAPITRE I: LE DROIT OBJECTIF Le droit objectif est l'ensemble des régles de conduite sociale qui régissent les rapports entre les personnes et qui bénéficient de Ia contrainte étatique, c'est-a-dire que PEtat on garantie le respect. Il sarticule autour de la notion de régle de droit qu'il convient de saisir avant d'envisager ses sources et sa classification. SECTION I: LA NOTION DE REGLE DE DROIT La régle de droit est une régle de conduite qui régit les rapports entre les personnes. Toutefois, la vie en société est encadrée également par d’autres régles qui ne sont pas juridiques ou ne sont pas considérées comme telles, mais qui ont vocation a régir les rapports entre les saire de dégager les caractéres de la régle de droit avant de la distinguer des autres régles sociales. PARAGRAPHE 1- LES CARACTERES DE LA REGLE DE DROIT La régle de droit constitue une catégorie spécifique parmi les régles qui gouvernent les hommes. Elle présente généralement 3 caractéres. Elle est étatique, générale et impersonnelle et obligatoire. A- LA REGLE DE DROIT, UNE REGLE ETATIQUE Parmi les différentes régles de conduite, seule sont des régle de droit celles qui sont mise en cuvre et sanctionnées par I'Etat. L”Etat détient done théoriquement le monopole de Pélaboration des régles juridiques. Ces régles qui soit impose un devoir, soit formule une interdiction sont assorties de sanctions. Les unes sont des peines pécuniaires, o’est-i-dire évaluables en argent, les autres sont des peines privatives de liberté (prison). Les tribunaux sont chargés de prononcer les sanctions et les agents de Etat (police....) de les appliquer. B- LA REGLE DE DROIT, UNE REGLE GENERALE ET IMPERSONNELLE La régle de droit est dite générale parce qu’elle s‘applique, sans distinction, a toutes les personnes (Droit pénal) ou une catégorie spécifique de personnes (le droit commercial ‘applique aux commercants, le droit de travail s‘applique aux employeurs et salariés) et non & une personne nommément désignée. La régle de droit est done toujours formulée de maniére 2 Prof. THEOUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit générale et impersonnelle. Ce caractére découle du principe de I’égalité de tous devant‘ loi en vertu duquel tous ceux qui se trouvent dans la méme situation juridique doivent étre régis par les mémes régles juridiques. C-LAREGLE DE DROIT, UNE REGLE OBLIGATOIRE Si toute régle, en tant que telle, est obligatoire, la régle de droit occupe a cet égard une place a part en ce que l’obligation qu'elle impose est sanctionnée par l’autorité publique contrairement aux autres régles. Cela se justifie par la finalité sociale assignée a la régle de droit. Elle doit assurer la sécurité et l'ordre social, elle se doit done d’étre obligatoire, coercitive et siimposer sous peine de sanctions. On dit que toute régle de droit est revetue d’effet exécutoire. La régle de droit telle que présentée différe des antres régles sociales. PARAGRAPHE II- LA REGLE DE DROIT ET LES AUTRES REGLES SOCIALES Certaines régles de conduites, qu’il s'agisse des régles de justice, de la morale, des regles religieuses ou de convenances sociales contribuent au fonctionnement de la société. Cependant, il faut les distinguer de la régle de droit. A- LA REGLE DE DROIT ET LA JUSTICE Ces deux notions sont étroitement liges. C’est pourquoi le droit est considéré comme art du «juste ». Mais, s'il y a, en théorie, des interférences entre le droit et la justice, dans la pratique, il peut y avoir conflit entre les deux notions. Il existe, en effet, deux types de justice: Ia justice distributive et la justice commutative. La justice distributive vise 4 la répartition des biens et des richesses proportionnellement aux capacités et aux besoins de chacun, Cela correspond & une égalité géométrique destinge A corriger les inégalités sociales. Ce devoir de moral n'est pas sanctionné par le droit. Quant A la justice commutative, elle vise 4 un réglement des échanges non pas selon les besoins de chacun, mais selon leur dd; c’est-a-dire conformément A une égalité simple et arithmétique. C’est cette justice qui est sanctionnée par le droit. En definitive, tout ce qui est juste n'est pas du droit. B- LA REGLE DE DROIT ET LA MORALE La Morale peut étre définie comme "la maitrise des entrainements instinctifs et passionnels et la poursuite d'un idéal de perfection individvel plus ou moins élevé". Unis par 3 Prof. THEQUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit leur origine sociale, le droit et la morale s*opposent du point de vue de leur source, de” leur contenu et de leur sanction, Relativement a leur source, la morale se confond avec la conscience ou la morale sociale de laquelle elle tire sa source. Tandis que la régle de droit découle de la volonté d’un, gouvernement. Toutefois, il faut relever que le gouvernement s’inspire souvent de la morale, méme si les techniques de formulation changent. Concernant leur contenu, la régle morale se pre coupe des devoirs de homme a I'égard des autres hommes et de lui-méme. En outre, elle a pour but le perfectionnement de la personne et I'épanouissement de la conscience de chacun. Au contraire, le Droit vise avant tout a faire respecter un ceriain ordre collectif. Quant A la sanction, elle a une origine inteme en ce qui conceme la morale. Elle provient de la conscience alors que la violation de la régle de droit a une origine externe, étant otganisée par les pouvoirs publics. C- LA REGLE DE DROIT ET LA REGLE RELIGIEUSE Les commandements religieux, tant6t se rapprochent des régles juridiques et Vimprégnent, tant6t s’en distinguent au niveau de leur source, de leur contenu et de leur sanction, Au niveau de leur souree, la régle religieuse, dlessence divine, se démarque par rapport a la regle de droit qui est une ceuvre humaine, Au niveau de leur contenu, tandis que la régle religieuse organise principalement les rapports de Vhomme avec Dieu et veille au salut étemel de l'fme de 'étre humain dans 'au-deld, la régle de droit se préoccupe plus modestement d’assurer I'ordre social dans ce monde (ici-bas). Ainsi, le droit ne réprime pas le péché en tant que tel (ex le mensonge) du moins tant qu'il ne trouble pas ordre social. Au niveau de Ia sanction, le croyant rend compte @ Dieu ou la divinité et non a "Etat. La violation de la régle de droit fait objet d’une sanction exereée par I’Etat ou le groupe social, alors que cest Dieu ou la divinité qui sanctionne le croyant. D- LA REGLE DE DROIT ET LES REGLES DE CONVENANCE SOCIALE On range dans cette catégorie, les régles de bienséance, de politesse, de courtoisie, de savoir vivre, les modes et les certains usages. On les respecte bien qu’elles ne soient assorties de sanction. Ces régles de conduites recommandent, la régle de droit commande. Il découle de ces développements que la régle de droit a ses caractéres spécifiques qui sont renforeées par ses la particularité de ses sources. Prof. THEOUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit SECTION 2 : LES SOURCES DE LA REGLE DE DROIT Par sources de droit on entend les sources formelles. Ces sources différent selon les systémes juridiques (anglo-saxon, romano germanique, musulman) et selon chaque régime étatique. Pour le droit du systme romano germanique caractérisé par le droit écrit et auquel appartient la Céte d'Ivoire, on distingue ente les sources directes (la constitution, la loi, les réglements et la coutume) et les sources indirectes dites interprétatives (la jurisprudence et la doctrine). PARAGRAPHE 1- LES SOURCES DIRECTES II s'agit de la constitution, de la loi, des réglements et de la coutume. A- LA CONSTITUTION La constitution est le texte fondamental qui fixe l'ossature organisationnelle et fonctionnelle de Etat. Elle constitue le fondement juridique de I'Etat. Elle détermine la forme de Etat, la forme du régime politique (le régime présidentiel ou régime parlementaire...) et les droits fondamentaux (droit au travail, liberté d'opinion, droits politiques...). L’actuelle Constitution ivoirienne est la loi n°2016-886 du 8 novembre 2016 portant Constitution de la République de Céte d'Ivoire paru au Journal Officiel numéro 16 du mereredi 9 novembre 2016. La Constitution comprend 2 parties : le préambule et le dispositif. Le préambule est un préliminaire qui exprime la philosophie politique et sociale de Etat. Le dispositif est le corps de la constitution qui est subdi é en plusieurs articles. Dans la higrarchie des normes juridiques, la Constitution est la norme fondamentale, la norme supréme. Elle est la norme de référence A laquelle toutes les régles en vigueur dans l’Etat doivent se conformer, sous peine d’encourir |annulation pour inconstitutionnalité. 11 faut néanmoins souligner que les régles constitutionnelles ne se limitent pas au texte de 1a Constitution. Celle-ci forme avec les principes valeur constitutionnelle et les lois organiques « le bloc de constitutionnalité ». B- LE TRAITE Le traité ou accord international est un accord international conclu entre les sujets de droits international et régi par le droit international. Les sujets de droit international sont notamment les Etats et les Organisations intemationales. Le traité a une valeur juridique 5 Prof. THEOUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit supérieure a celle de la loi ordinaire, mais il a une a une valeur infra-constitutionnelle puisque c'est Ia Constitution qui le prévoit, En outre, il ne peut étre appliqué lorsqu’il viole la Constitution tant que celle-ci n'est pas modifiée C- LALOI is Au sens strict . la Joi est le texte voté par le parlement. Elle s*entend done de la loi ordinaire, différente de la loi organique. Il en découle qu’au sens large le terme « loi » renvoie 4 plusicurs catégories de textes. On parle ainsi : ~ de loi constitutionnelle pour faire référence a la Constitution. ~ de loi organique. Ce sont des lois adoptées selon une procédure spécifique qui ont vocation & préciser les modalités d'organisation et de fonctionnement des pouvoirs publics dans les.cas spécialement prévus par la Constitution, ~ de loi référendaire pour désigner la loi adoptée directement par le peuple par référendum, ~ de loi ordinaire pour désigner a loi au sens strict, acte du Parlement, adoptée a la majorité simple. ~ des ordonnances. Ce sont des actes pris par le détenteur du pouvoir exécutif, c'est-a-dire le Président de la République et ayant valeur Iégislative. En Cote d'Ivoire la Président de la République (PR) et les membres du Parlement ont concurremment le pouvoir de prendre l'initiative des lois (article 74 de la C.). Lorsque initiative de la loi provient du PR, on parle de projet de loi. Lorsqu’au contraire elle est Pceuvre du parlement, on parle de proposition de loi Aprés les lois suivent les réglements, D- LES REGLEMENTS Les réglements englobent l'ensemble des décisions du pouvoir exécutif et des autorités administratives. En principe, le pouvoir réglementaire appartient au PR qui lexerce par décret. II peut également déléguer ce pouvoir un ou plusieurs ministres qui V'exercent par le biais des arrétés. Toutes les autres matiéres autres que celles qui sont du domaine de la loi appartiennent au domaine réglementaire. Les reglements se répartissent done en deux catégories : les réglements autonomes qui sont des décrets et arrétés pris dans les matiéres qui ne sont pas du domaine de la loi, et les réglements pris pour l'exécution des lois qui interviennent pour la mise en application de la loi. Prof. THEOUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit E- LA COUTUME . La Coutume s’établie avec le temps, par la pratique et la répétition qui finit par devenir obligatoire. Pour quil y ait coutume, il faut done la réunion de deux éléments. Un élément matériel appelé consuetudo : L'usage doit étre continu (constant et uniforme) et général (répétition dans I'espace), Un élément psychologique dénommé opinio juris ; L'usage habituel doit étre ressenti comme étant obligatoire et les individus doivent s'y conformer en ayant la conviction que s'ils ne le font pas ils encourent une sanction, Toutefois, lorsque la coutume est contraire a une loi formelle elle ne peut étre appliquée. Premigrement, la coutume s’applique lorsque la loi renvoie expressément ou implicitement a elle. On parle alors de coutume secundum legem. Deuxigmement, elle s’applique dans le silence de la loi pour jouer un role de suppléance. C’est la coutume praeter legem ou coutume supplétive. Troisiémement, la coutume peut étre contraire 4 la loi. Dans ce cas son application est interdite, C’est la coutume contra legem, Hormis les sources directes du droit, un réle non négligeable est tenu par les sources indirectes PARAGRAPHE 2- LES SOURCES INDIRECTES OU INTERPRETATIVES A coté des sources directes, deux autres sources dites indirectes ou interprétatives du droit existent : la jurisprudence et la doctrine. A- LAJURISPRUDENCE La jurisprudence peut avoir deux definitions. Dans un sens formel, Ia jurisprudence désigne l'ensemble des décisions de la justice rendues pendant un temps déierminé. Dans une acception restrictive, la jurisprudence désigne la solution habituellement donnée par les tribunaux a une question de droit. Clest Vinterprétation admise par les tribunaux concernant une disposition de la loi. En principe elle n’est pas une source du droit. Mais, aujourd’hui son réle dans la production du droit est admis. En effet, conformément au principe de la séparation des pouvoirs, il existe trois pouvoirs dans I’Etat : le pouvoir exécutif, le pouvoir Iégislatif et le pouvoir judiciaire. Le pouvoir judiciaire qui appartient au juge confine ce demier dans un réle interprétation de la loi. En effet, il revient au juge de dire le droit et non de eréer le droit. Prof. THEOUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit Les fonctions dévolues au juge lui confére 4 I’épreuve des faits un role clé dans la production du droit. Dans sa fonetion d’interprétation, i peut étre contraint a eréer le droit dans la mesure oit les lois et les réglements sont généraux et parfois utilisent des termes dont Je sens n’est pas précis, En outre, dans sa fonetion de suppléance, il crée le droit quand la loi ne prévoit rien. La fonction d’adaptation du juge le conduit aussi a adapter la loi aux exigences nouvelles de la vie en société, au point od sous ce prétexte, il lui arrive de rendre des décisions contraires a la loi. Par ailleurs, contrairement au droit interne, en matigre de droit intemational, la jurisprudence est formellement reconnue comme une source de droit. B- LA DOCTRINE La doctrine désigne ensemble des "opinions" émises par les auteurs (professeurs, magistrats, avocats et autres praticiens du droit) qui traitent des matiéres juridiques. Formellement c'est l'ensemble de travaux juridiques écrits : ouvrages, notes, commentaires ... Ces positions doctrinales ne constituent pas une source formelle et directe du droit et le juge n'est pas lié par une opinion partagée par plusieurs auteurs sur une question de droit. Toutefois, 1a doctrine contribue mettre en lumidre les lacunes de la loi et des positions jurisprudentielles et peut ainsi amorcer une modification de la loi ou inspirer une révision de l'interprétation qui en est faite par les juges (revirement jurisprudentiel).. Cependant, il faut souligner qu’en droit intemational, la doctrine est formellement reconnue comme une source de droit (article 38 du statut de la Cour Intemationale de Justice ; article 61 de la Charte afticaine des droits de I’homme et des peuples). La régle de droit, telle qu’étudi¢e fait l'objet de classification Prof. THEOUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit SECTION 3 : LES CLASSIFICATIONS DES REGLES DE DROIT Evoquer la classification des régles de droit, renvoie de maniére stricte a traiter des grandes subdivisions opérées entre les différentes disciplines du droit, PARAGRAPHE 1 : LA DISTINCTION DROIT PUBLIC ET DROIT PRIVE Le droit se divise en de multiples disciplines qui sont généralement regroupé uu sein une distinction binaire entre le droit privé et le droit public, Toutefois, cette distinction connait des limites. A- LE CONTENU DE DISTINCTION La classification droit public et droit privé est la di ion fondamentale ou summa divisio du droit, Elle obéit & la volonté de faire la différence entre les domaines ot agissent les gouvemants et les domaines abandonnés aux gouvemés, Des critéres de distinctions sont alors utilisés pour fonder cette classification. A cet effet, chaque branche du droit comporte plusieurs disciplines. 1- La diversité des critéres Quatre criteres sont utilisés pour distinguer le droit public du droit privé. Ce sont les critéres organique, formel, fonctionnel et matériel. - Les critéres organique et formel Le critére organique prend en compte les organes qui interviennent dans les rapports Juridiques considérés. Le droit privé a pour objet de réglementer les rapports entre les particuliers (mariage, héritage, contrats) alors que le droit public organise Etat et les collectivités publiques et leurs relations avec les personnes privées. Ce critdre est imprécis car Etat intervient dans I’édiction de toutes les régles de droit. Le critére formel raméne & la forme de l’acte, c’est-a-dire a la technique utilisée. On parle de droit public quand on utilise des prérogatives de puissance publique (ex : acte unilatéral). II y a droit privé quand on utilise des techniques basées sur un accord mutuel (ex le contrat, Cependant, la technique du contrat est aussi utilisée en droit public. ~ Les critéres fonctionnel et matériel Prof. THEOUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit Le critére fonctionnel repose sur le but des régles élaborées. Le droit privé rechérche autant que possible la satisfaction individuelle, Lintérét particulier. Le droit public recherche la satisfaction de lintérét général et organise le gouvernement de I'Etat et ses services. Il est essentiellement impératif ct les particuliers ne peuvent y déroger. Toutefois, la notion dint t générale est vague et revét une connotation politique et subjective. Le critére matériel se référe au contenu des régles édictées, Les régles de droit public sont des régles générales et impersonnelles. Ce sont des droits objectif’. Quant aux régles de droit privé, elles régissent des relations juridiques individuelles. Ce sont des droits subjectifs. 2- Le contenu des différentes branches varie selon qu’il s*agit du droit privé ou du droit public. Les branches du droit privé Le droit privé pergu comme l'ensemble des rigles juridiques qui gouvement les rapports entre personnes privées, une multitude de disciplines au centre desquelles figurent particuliérement le droit civil et le droit commercial ~ Le droit civil, c’est le droit applicable tous les rapports entre particuliers. Il comprend le droit des personnes (état et capacité), le droit des biens (propriété et droits réels principaux), le droit de la famille (couple et enfants), le droit des obligations, le droit des contrats spéciaux, Ie droit des régimes matrimoniaux, le droit des successions, Ie droit des libéralités et le droit des siiretés. - Le droit commercial, c’est ensemble des régles de droit privé applicables aux commergants et aux actes de commerce, Outre ces 2 grandes disciplines on peut citer : Le droit pénal, Le droit des sociétés, Le droit de la concurrence. Les branches du droit public Le droit public regroupe ensemble des dispositions réglementant dune part la constitution, le fonctionnement et |"organisation des institutions publiques et, d’autre part, les rapports entre la puissance publique et les personnes privées. Ses principales branches sont : Le droit constitutionnel. I! regroupe l'ensemble des régles qui président & organisation politique de Etat et son fonctionnement ainsi que celui de l’ensemble des institutions publiques, 10 Prof. THEOUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit Le droit administratif. Il a pour objet principal dorganiser les rapports que les autorités administratives (Etat, régions, collectivités et communes) entretiennent avec les particuliers. I établit les régles applicables aux rapports entre l’administration et les personnes privées. Le droit international public. II étudie les rapports entre les Etats et les organisations intemationales. Elle inclut notamment le droit des traités (conventions intemationales, accord internationaux...). Au-dela de ces développements, il faut noter que la distinction entre le droit public et le droit privé a des limites, LA RELATIVITE DE LA DISTINCTION La classification droit public et droit privé est en réalité mouvante. En conséquence elle se révele incertaine, La distinction faite entre le droit public et le droit privé est intervenue & une époque ot les activités de IBtat et celles des particuliers étaient séparées par leurs buts, leurs domaines et leurs modalités. Aujourd’hui, cette différenciation est difficilement soutenable. Il existe une imbrication réciproque des différentes branches du droit entre elles. En effet, alors que activité économique était traditionnellement abandonnée a Vinitiative privée, l'interventionnisme économique des pouvoirs publics s’est, dans le courant du XXe siecle, traduit par une intrusion du droit public dans le domaine du droit privé. En outre, on assiste A une constitutionnalisation de toutes les branches du droit et & l'émergence de droits mixtes. Ce sont les droits qui laissent apparaitre un mélange de droit public et de droit privé avee souvent une domination de I’un sur ’autre, Au rang des droits mixtes avec prédominance du droit public, on peut citer le droit des finances publiques et les libertés publiques ; le droit du travail et le droit de la sécurité sociale. En effet 'Etat intervient dans ces rapports professionnels entre particuliers pour poser les régles juridiques applicables et pour les sanctionner. Ensuite, il reléve du droit privé parce qu'il est un droit qui protége les prérogatives individuelles En fait, celles-ci appartiennent indiscutablement au grand ensemble des droit subjectifs quil revie a présent, d’étudier. 1 Prof. THEOUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit CHAPITRE 2: LES DROITS SUBJECTIFS Les droits subjectifs sont l'ensemble des prérogatives et pouvoirs que le droit objectif reconnait aux personnes et dont ils peuvent se prévaloir dans leurs rapports avec les autres sous la protection de l'autorité publique. Il convient, en premier lieu d’identifier les titulaires des droits subjectifs et de déterminer leurs sources avant de présenter les différentes catégories des droits subjectifs. SECTION 1 : LES TITULAIRES DES DROITS SUBJECTIFS Ce sont les personnes qui sont des sujets de droit et jouissent de droits et d'obligations par opposition aux choses. On distingue les personnes physiques et les personnes morales. La personne physique est un individu, un étre humain, alors que la personne morale est un regroupement de personnes (société, association...) ou de biens (fondation) auquel la loi confére une existence juridique autonome distincte de ses membres. PARAGRAPHE 1- LA PERSONNE PHYSIQUE Depuis l'abolition de l'esclavage, tout étre humain jouit de la personnalité juridique, Crest a dire l'aptitude @ étre titulaire de droits et assumer des obligations, La personne physique ainsi identifige jouit de la capacité juridique. A- L'ACQUISITION DE LA PERSONNALITE JURIDIQUE existe un principe assorti d’exceptions. 1- Le principe Le principe est que la personne physique acquiert la personnalité juridique dés la naissance et la perd a la mort. Lorsqu’ll est établi que enfant est né vivant et viable, il acquiert la personnalité juridique. (Article 331 du code’ de la famille.) En conséquence, Tenfant mort-né, ou celui qui déede au cours de l'accouchement (sans avoir donné aucun signe de vie) est considéré comme niayant jamais eu une personnalité juridique. Parallélement, la personnalité juridique se perd avec les demniers signes de vie clest- &-dire & la mort, Cependant ce principe n'est pas absolu et connait des exceptions, 12 Prof. THEOUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit 2- Les exceptions Le principe de l'acquisition de la personnalité juridique a la naissance et sa perte a la ‘mort connait deux exceptions liges & des situations particuliéres. - L'attribution de la personnalité avant la ni: ance 7 Lorsqu'il y va de son intérét, la personnalité juridique d'un enfant rétroagit 4 la date de sa conception, I] sera considéré comme ayant la faculté d'acquérir des droits dés la date de sa conception et non la naissance. Cette attribution anticipée de la Ppersonnalité juridique 4 enfant a partir de la date de sa conception n'est effective que s°il est né vivant. Ainsi, T'enfant non encore né peut recevoir un legs et acquiert le droit a Théritage de son pére décédé a condition de naitre vivant. - La présomption de décés Dans certaines situations, le doute persiste sur le décés ou la survie d'un individu qui a disparu et dont on a plus de nouvelles. Doit-il étre considéré comme vivant et jusqu'a quelle date ou doit-il étre considéré comme décédé et en conséquence ouvrir sa succession ? La procédure de déclaration du déces différe selon les circonstances de la disparition : ~ Lorsqu’une personne a disparu dans des circonstances exceptionnelles rendant sa mort probable (crash d’avion, nauftage, incendi ..) un jugement déclaratif de décés est rendu expiration d°un délai d’une année courant & compter de la date a laquelle tout espoir a &é perdu de savoir si elle est morte ou vivante. ~ Dans les autres cas, il appartient au tribunal de fixer la période au terme de laquelle il rendra le jugement déclaratif de décés et ce, apres enquéte et investigation, par tous les moyens possibles, des autorités compétentes pour la recherche de la personne disparue. Les effets de 1a déclaration du décés sont les méme que le décés réel tant sur Ie plan patrimonial (ouverture de sa succession) que matrimonial (sa femme est une veuve qui peut se remarier). Siil stavére par la suite que la personne est toujours en vie, le tribunal doit rendre une décision qui annule le jugement déclaratif du décés avec tous ses effets, 4 l'exception du remariage de Pépouse du disparu qui demeure valable s*il a été consomnié. B- L'IDENTIFICATION DE LA PERSONNE PHYSIQUE La personne physique est identifiée par plusieurs éléments dont principalement le nom et le prénom, fe domicile. Ces éléments d'identification sont constatés dans les actes de l'état civil. 2B Prof. THEOUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit 1-Le nom et le prénom Le nom est une institution de police civile née de le nécessité d'individualisation des personnes physiques dans un intérét public, C'est un embléme de rattachement familial auquel est associé un prénom en vue d'une véritable individualisation : - Le nom de famille Toute personne doit avoir un nom de famille qu'elle choisit lors de la premitre inscription a l'état civil. Le nom choisi ne doit pas étre différent de celui du pére ni porter atteinte aux bonnes meeurs ou a l'ordre public ni étre un nom ridicule. ~ Le prénom Le prénom est choisi par la personne faisant la déclaration de naissance & ‘état civil. Toute personne peut introduire une demande de changement de son prénom auprés du tribunal de premiére instance en justifiant sa demande d'un motif valable. 2- Le domicile Le domicile équivaut & une localisation géographique stable et permanente de la personne. C'est le lieu od la personne est située pour les actes juridiques la concernant, Le domicile est différent de la résidence : le domicile est lendroit ot la personne est rattachée Juridiquement peu importe si elle ne s’y trouve pas, alors que la résidence est le lieu ott la personne se trouve effectivement 4 un moment déterminé sans que I’on se préoccupe de 'y rattacher juridiquement. 3- L'état ci Létat civil est le régime consistant 4 consigner et a authentifier les faits civils fondamentaux relatifs aux personnes. Les personnes investies des fonctions dofficier de l'état civil sont les présidents des conseils communaux, et en cas dabsence ou d'empéchement, ils sont remplacés par leurs adjoints. Les actes de |’état civil sont relatif entre autres aux : déclarations de naissance et de décés, déclarations de mariage et de dissolution du mariage... C- LES PREROGATIVES DE LA CAPACITE JURIDIQUE La capacité juridique est aptitude de la personne a jouir des droits et des obligations (capacité de jouissance) d'une part, et dexercer ses droits et assumer les obligations résultant de ses actes (capacité d'exercice) d'autre part. Ainsi, il y a deux sortes de capacités : - La capacité de jouissance - La capacité dexercice 14 Prof. THEOUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit 1- La capacité de jouissance Crest la faculté d'acquérir des droits et d’assumer des devoirs et qui est attachée a la personne des sa naissance et jusqu’ sa mort. Certaines personnes peuvent en étre privées. La loi prévoit, généralement, des cas d’incapacité de jouissance pour protéger la société contre la personne physique visée. C’est l'exemple du tuteur en droit civil qui ne peut pas acheter les biens du mineur dont il est le tuteur. 2- La capacité d’exercice C'est la faculté ou l'aptitude qu'a une personne de mettre en ceuvre elle-méme ses droits personnels et patrimoniaux et ses obligations. La pleine capaci dexercice s'acquiert par toute personne ayant atteint lige de la majorité, II s'ensuit que certaines personnes sont frappées d’incapacité d’exercice. Il s’agit des mineurs et des majeurs incapables En effet, le mineur quoique titulaire de droits n’est pas apte & les exercer lui-méme. Toutefois, le mineur peut bénéficier d'une déclaration d’émancipation ou d'une autorisation d'administration d'une partie de ses biens, L’émancipation est une reconnaissance anticipée de la pleine capacité d'exercice au mineur qui montre des signes de maturité, L'émancipation est conférée par le tribunal & la demande de l'intéressé ou de son représentant légal, Le mineur émancipé entre en possession de tous ses biens et acquiert la pleine capacité de les gérer et den disposer. Parmi les majeurs incapables, il faut citer entres autres : - Le dément, c'est & dire la personne majeure qui a perdu Ja raison. Par contre, la personne qui perd la raison de maniére discontinue a la pleine capacité durant ses moments de lucidité, - Le prodigue : le prodigue est la personne qui dilapide ses biens par des dépenses sans utilité ou futiles, d’une maniére qui porte préjudice A lui-méme ou a sa famille. + Le faible d’esprit : le faible desprit est celui qui est atteint d’un handicap mental Fempéchant de maitriser sa pensée et ses actes. A c6té des personnes physiques, les personnes morales sont également des sujets de droit. 15 Prof. THEOUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit PARAGRAPHE 2- LA PERSONNE MORALE e La personne morale est un groupement de personnes ou de biens (fondation) constitué en vue de réaliser un but déterming, Il en existe plusieurs. En outre, a ’image de la personne physique, la personne morale a des droit et des obligations et un patrimoine distinct de ceux de ses membres. ‘A- LES CATEGORIES DE PERSONNES MORALES On regroupe les personnes morales selon deux grandes catégories : Les personnes morales de droit public et les personnes morales de droit privé. Les personnes morales de droit public sont des organismes publics régis par les régles du droit constitutionnel et du droit administratif. I s*agit de I'Etat, les collectivités locales, les établissements publics, I'université... Mais les ministéres ne sont pas des personnes morales. Ce sont des services dépourvus de la personnalité juridique. Ce sont des services en régie. Les personnes morales de droit privé Les personnes morales de droit privé sont principalement les sociétés civiles, les sociétés commerciales et les syndicats. De maniére générale, on fait des classifications basées sur plusieurs critéres - Les sociétés civiles et les sociétés commerciales La distinction entre les sociétés civiles et commerciales est primordiale car elle détermine la loi applicable. Les sociétés civiles sont soumises a la loi sur les associations, alors que les sociétés commerciales sont soumises au droit commercial. Ce sont : la société anonyme, la société en nom collectif, la société en commandite simple, la société en commandite par actions, la société & responsabilité limitée et la société en participation. ~ Les sociétés de personnes et les sociétés de capitaux Les sociétés de personnes sont des sociétés dans lesquelles les associés se regroupent parce qu’ils se connaissent et se font confiance et sont solidairement et indéfiniment responsables. Dans les sociétés de capitaux la personne des associ est indifférente, Ce qui importe c'est le capital. Ainsi, les actions de la société sont, en principe, librement négociables, la mort ou lincapacité d'un actionnaire n'a pas diimpact sur la société et la responsabilité des actionnaires est limitée & leurs apports, La société responsabilité limitée est une société mixte ou hybride a la lisiére entre Ja societé de personnes et la société de capitaux. Quelles que soit leurs formes les personnes morales ont la personnalité juridique 16 Prof. THEOUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit B- L'ACQUISITION DE LA PERSONNALITE MORALE Les personnes morales conservent la personnalité morale jusqu’a leur dissolution (Ex en cas de fusion ou scission). Toutefois, lorsque la dissolution est suivie de la liquidation de fa société, la personnalité morale survie pour les besoins de liquidation. C- LES EFFETS DE LA PERSONNALITE MORALE Avec la personnalité morale, la société acquiert une individualité propre et une capacité juridique. 1- ‘identification de la personne morale. Comme toute personne physique, la société a un nom, un domicile et une nationalité. La dénomination sociale : c'est un signe d'individualisation de la société qui doit étre determing dans les statuts, C'est le nom sous lequel la société est connue. Cette dénomination sociale est toujours suivie de l’indication de la forme de la société (S.A, SARL, SNC ...). social : c'est le domicile de la société et qui doit étre indiqué dans les statuts. Le siége social détermine la nationalité de la société, la compétence territoriale du tribunal de commerce et le lieu ott doivent étre faites les formalités d’immatriculation, La nationalité : la nationalité de la société est déterminée selon le critére du si¢ge social : les sociétés dont le siége social est situé en Céte d'Ivoire sont ivoiriennes et soumises au droit ivoirien. 2- La capacité de la personne morale La capacité juridique de la société est limitée par le principe de la spécialité des personnes morales. Alors que les personnes physiques vont organiser leur vie juridique comme elles I'entendent, les sociétés sont eréées pour l’exercice d’une activité déterminée. La personnalité juridique ne leur est reconnue que dans ce but particulier. En conséquence, une société commerciale ne peut effectuer des actes juridiques qui nfont aucun rapport avec son objet prévu dans les statuts, Les droits subjectifs reconnus aux personnes sus-exposées proviennent de plusieurs sources, 17 Prof. THEOUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit SECTION 2 : LES SOURCES DES DROITS SUBJECTIFS Les sources des droits subjectifs sont les actes juridiques et les faits juridiques. PARAGRAPHE 1- LES ACTES JURIDIQUES Liacte juridique est une manifestation de volonté émise en vue de créer des effets de droit. est lacte accompli volontairement par une personne dans le but direct de produire des effets juridiques (conclure un contrat de vent, de location, faire une donation, un testament....). On distingue plusieurs catégories d'actes juridiques. ‘A- L'ACTE UNILATERAL ET LA CONVENTION Lacte unilatéral procéde d'une seule volonté. C’est l’acte par lequel une personne par sa seule volonté va créer une situation juridique et en prévoir les effets. Par exemple le testament est un acte juridique unilatéral par lequel une personne décide de la répartition de ses biens aprés son déees, La convention est un acte juridique reposant sur un accord de volonté de deux ou plusieurs personnes et qui est destiné & produire des effets de droits & 'égard de ces personnes. Le résultat juridique recherché dépend de plusieurs volontés Lorsqu’elle résulte de l'accord de volonté de deux personnes elle est qualifige d’acte bilatéral (contrat de location). En revanche, lorsqu’elle résulte de la volonté de plus de deux personnes elle est qualifiée d’acte multilatéral (contrat de société). B- L’ ACTE A TITRE GRATUIT ET L’ACTE A TITRE ONEREUX L’acte a titre gratuit est l'acte par lequel une personne consentie volontairement un avantage a une autre personne sans aucune contrepartie en échange. Il repose sur l'idée de bienfaisance et de libéralité tel le contrat de donation, L’acte a titre onéreux est celui qui va comporter des avantages réciproques pour chaque partie contractante. Il repose sur l'idée échange, Chaque partie agit dans son intérét personnel et accepte de fournir quelque chose uniquement dans la perspective de recevoir quelque chose: idée d'échange. Ex : contrat de vente d'un immeuble, lacheteur paye le prix au vendeur qui lui transfert la propriété de Vimmeuble. 18 Prof. THEOUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit C- ACTES SOUS SEING PRIVE ET ACTES AUTHENTIQUES . Lacte sous scing privé (dit aussi sous signature privée) est un acte juridique rédigé par les parties a I'acte ou par un tiers (comme I'écrivain public) et signé par eux sans Vintervention d'un officier public. Exemples : le contrat d'assurance et le contrat de travail, L’acte authentique est celui qui est regu par un officier public ayant le droit d’instrumenter dans le lieu ot Pacte a été rédigé et sous réserve de respecter les solennités (modalités) requises par la loi. Exemple : les actes notariés : actes rédigés par les notaires (vente immobiliére d'un appartement). PARAGRAPHE 2 - LES FAITS JURIDIQUES Un fait juridique est un événement, une action voulue ou non voulue par la personne mais qui va produire des conséquences juridiques de fagon automatique, sans que celles-ci n’aient 48 recherchées par ceux qui les subiront. Il s‘agit de faits ou circonstances auxquels la loi attache des conséquences juridiques qui n’ont pas été voulues par la personne. Quand bien méme, elles seraient volontaires, ils seraient qualifiés de faits juridiques car les effets quills produisent n’ont pas été recherchés par leurs auteurs. Les faits juridiques varient a lextréme qu'il est difficile d’en dresser une liste exhaustive, On distingue généralement entre les faits volontaires et involontaires. A- LES FAITS VOLONTAIRES Tl slagit de faits volontaires pour la personne mais dont les conséquences juridiques y attachées n'ont pas été recherchées. Comme illustration, le vol (acte volontaire) entraine des conséquences juridiques (des sanctions) qui n’ont pas été voulues par I'auteur de infraction B- LES FAITS NATURELS ET INVOLONTAIRES Il siagit de fait indépendant de la volonté de la personne, c'est--dire un fait naturel, ceuvre de la nature et qui produit des effets juridiques automatiques que la personne n'a pas recherché, Exempl Une fois que l'enfant est né, le droit Iui reconnait automatiquement la personnalité juridique c'est-4-dire des droits et des obligations. Une fois la personne a atteint lage de la majorité fixé a 18 ans, Ia loi lui confére la capacité d’exercice. La mort du pére confére a son fils le droit a 'héritage. 19 Prof. THEQUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit SECTION 3 : LA CLASSIFICATION DES DROITS SUBJECTIFS Les droits subjectifs se caractérisent par opposition entre les droits patrimoniaux et les droits extrapatrimoniaux. Les droits patrimoniaux sont ceux qui représentent un élément de tichesse pour leurs titulaires, c'est-d-dire qu'ils ont une valeur estimable en argent, alors que les droits extrapatrimoniaux ne sont pas susceptibles d'une valeur pécuniaire. PARAGRAPHE 1- LES DROITS EXTRAPATRIMONIAUX Les droits extrapatrimoniaux sont des droits non susceptibles d'une évaluation pécuniaire et restent hors du patrimoine du titulaire, ‘A- LES CATEGORIES DES DROITSEXTRAPATRIMONIAUX Les droits extrapatrimoniaux peuvent tre regroupés en quatre catégories : ~ Les droits politiques : le droit de vote, droit d’association. ~ Les droits de l'homme, particuli¢rement le droit a la vie et 4 Ja justice. ~ Les droits de la famille, c'est-a-dire l'ensemble des droits résultant de lorganisation juridique de la famille : mariage, pension alimentaire, autorité parentale ... ~ Les droits de la personnalité : le droit a l'intégrité corporelle, le droit 4 I'honneur, le droit au respect de sa vie privée... B- LE REGIME DES DROITS EXTRAPATRIMONIAUX Le régime juridique des droits extrapatrimoniaux s‘affirme a travers quatre principales caractéristiques. Hs sont : -incessibles : on ne peut pas les eéder ni y renoncer. (Exemple : le droit de vote) - intransmissible : on ne peut pas les transmettre a ses héritiers. Ils sont attachés a la personne et s'éteignent avec son décds, Toutefvis, les héritiers conservent le droit de protéger Ja mémoire et la réputation du défunt, car toute atteinte qui est faite au défunt peut rejaillir sur les héritiers. - imprescriptibles : clest 4 dire 'écoulement du temps est sans effet sur les droits, Ils ne s'éteignent pas par le non usage (Ex le droit au nom). -non évaluables en argent, mais ils peuvent produire des conséquences pécuniaires. Les atteintes qui sont faites A un droit extrapatrimonial peuvent donner droit A un dédommagement (Ex I'atteinte a l'image). 20 Prof. THEOUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit PARAGRAPHE 2- LES DROITS PATRIMONIAUX. 7 Les droits patrimoniaux sont les droits qui ont eux-mémes une valeur pécuniaire et sont directement appréciables en argent. Les droits patrimoniaux ont une valeur d'échange et sont cessibles, transmissibles aux héritiers et saisissables par Ies créanciers. Les droits patrimoniaux peuvent étre classés selon l'objet sur lequel porte ce droit, c'est-a-dire la chose, ou selon la nature du rapport juridique quills engagent (droits réels, droits personnels et droits imtellectuels). A- LES CATEGORIES DE BIENS Les biens varient 4 'infini et on ne peut les appréhender qu’a travers leurs diverses classifications. Chaque catégorie ayant ses caractéristiques particulitres et par voie de conséquence son régime juridique spécifique. 1- La distinction entre meuble et immeuble Au sens courant on définit les immeubles par référence au critére physique de fi Cest-i-dire les immeubles sont les bines qui ne sont pas susceptibles d’étre déplacées sans détérioration. Quant aux immeubles, ils sont définis par rapport au critére physique comme étant toute chose qui peut se déplacer d'un lieu a Vautre sans détérioration. Toutefois, cette on distingue entre: Les meubles par nature ( susceptibles de se déplacer par leurs propres moyens (animaux) ou d'étre déplacées par une intervention extérieure tels la table, le livre, Pavion, I’éleotricité et le gaz) ; les meubles par anticipation ( biens immeubles, mais qui ont vocation 4 devenir meubles : récoltes, arbres destinés étre abattus); les meubles par détermination de Ia loi : sont tous les droits et actions qui ne portent pas sur des immeubles. Ces droits incorporels sont qualifiés de meubles par la loi tels les fonds de commerce, les parts sociales et les actions d'une société. 2- Les choses fongibles et non fongibles Les choses fongibles sont celles qui existent en multiples exemplaires et qui peuvent se substituer les unes aux autres. Elles sont indistinctes et nfont pas d'individualité propre ‘comme les piéces de monnaies, le blé et les journaux. En revanche, les choses non fongibles dits également choses déterminges) se caractérisent par leur individualité et ne se confondent pas dans les autres choses mémes les plus proches tels le fonds de terre, les animaux et les tableaux de maitre (la Joconde). 21 Prof. THEOUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit 3- Les choses consomptibles et non consomptibles Les choses consomptibles sont celles qui se consomment ou se transforment par Ie premier usage tels les fruits, I¢gumes et le blé. Les choses non consomptibles sont celles qui ne s‘altérent pas par le premier usage tel Je fonds de terre, les vetements et les voitures. B- LES CATEGORIES DE DROITS La distinction fondamentale qui gouverne les droits patrimoniaux est la distinction entre droit réel et droit personnel (ou de créance). Mais a oté de ces deux grandes catégories on assiste & Pémergence dune catégorie relative aux droits intellectuels. 1- Les droits réels Le droit réel confére & une personne un pouvoir direct et immédiat sur une chose sans ‘'intermédiaire d'une autre personne et qui s"impose au respect de tous. Le plus complet de ces droits et le droit de propriété auquel s’ajoutent les démembrements de la propriété et les sfiretés réelles. On distingue entre les droits récls principaux et accessoires. ~ Les droits réels principaux Ce sont des droits réels qui existent indépendamment de tout droit de eréance. Ils donnent & leur titulaire le pouvoir de tirer directement d'une chose tout ou partie de son utilité économique. La propriété est le droit réel principal le plus complet. Mais a coté du droit de propriété, figurent parmi les droits récls principaux : lusuftuit, droits d’usage et habitation, la superficie (propriété sur les plantations ct constructions), les servitudes (charge exploitation d’un fond par un autre), emphytéose (droit de jouissance de longue durée) ~ Les droits réels accessoires sont des droits liés & lexistence d'une eréance dont ils garantissent Je recouvrement. Ce sont essentiellement les stiretés. (Ex lhypothéque, le gage). 2- Les droits personnels Le droit personnel ou droit de eréance est une relation personnelle entre deux personnes dont l'une peut exiger de l'autre 'exécution d'une prestation. Celui qui peut exiger Texécution d'une prestation est le oréancier, et celui qui est tenu de 'exécution de la prestation est le débiteur. La prestation constitue l'objet de ce qu'on appelle 'obligation. Il y a trois types obligations : obligation de donner, l’obligation de faire et obligation de ne pas faire. 22 Prof. THEOUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit 3- Les droits intellectuels Le droit intellectuel est Ie droit reconnu aux personnes sur leurs eréations {intellectuelles. 11 s‘agit, d’une part, des créations littéraires ou artistiques sur lesquelies Pauteur jouit d'un droit moral exclusif et un monopole d’exploitation dont les héritiers peuvent bénéficier méme aprés son décés, et, d’autre part, les créations industrielles tels, les brevets, marques, dessins, modéles et logiciels informatiques. Par ailleurs, pour garantir le respect de ces droits, un systéme judiciaire est mis en place. 23 Prof. THEQUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit CHAPITRE 3: LORGANISATION JURIDICTIONNELLE Une institution juridictionnelle est une juridiction en place par I’Etat fonctionnant sous une autorité et rendant la justice en son nom. L’étude des institutions juridictionnelles nécessite une commission préalable du systéme juridictionnelle ivoirien. SECTION 1: LE SYSTEME JURIDICTIONNEL IVOIRIEN Il importe de rappeler Vorgane juridique frangais avant de présenter celui de la Cote d'Ivoire, L’organe juridique frangais repose sur le principe de, séparation des autorités administratives et judiciaires. Il en résulte deux sortes de juridiction paralléle : la juridiction administrative et la juridiction judiciaire. La juridietion administrative qui applique les régles de droit public est compétente pour statuer sur les litiges de Padministration.a juridietion judiciaire applique les rd_privées intervient pour résoudre les litiges des particuliers. Ces deux ordres juridictionnels sont indépendants un de l'autre. Ils ont leur compétence propre, des personnels distincts, des régles de procédure spécifique. Pour régler les conffits de compétence entre ces deux juridictions, il existe un tribunal des conflits composés de juges, des deux ordres de juridiction et présidé par le garde des sceaux. La Cote d'Ivoire indépendante n’a pas adopté ce systéme, elle va opter pour le principe de Vunité juridictionnelle et conserver la dual du droit applicable. PARAGRAPHE-LE PRINCIPE DE L’UNITE JURIDICTIONNELLE Le souci de simplifier administration de la justice et de la rapprocher le plus possible des tribunaux traditionnels a poussé le législateur a opter pour le systéme du juge unique. Dans son article, la loi du 14 juin 1964, portant organisation judiciaire modifient celle du 18 mai 1961 dispose que « dans la république de Cote d'Ivoire, la justice est rendue en matiére civile, commerciale, pénale et administrative par la cour supréme, des cours d’appel, des tribunaux de premiére instance et des sections détachées de ces tribunaux. » Is’en suit que les mémes magistrats sont compétents de tous les procés sont-ils civils, administratifs, pénaux ou commerciaux. Cette formule est reprise par le code de procédure civil et adminiistratif en date du 21 décembre 1972 et modifié en 1978 en son article 5 «les tribunaux de premigre instance et leurs sections détachées connaissent de toutes les affaires 24 Prof. THEOUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit civiles, commerciales, administrative et fiscale pour lesquels la compétence n’ est pas attribuée expressément & une autre juridiction en raison de la nature de l'affaire. » Ainsi, les mémes juges connaissent de toutes les affaires. Il existe un seul juge de cassation (la cour supréme), un seul juge d’appel (la cour d’appel) et un seule cat de juridiction de premier degré (les tribunaux de premigre instance). I1n’y a pas de juridiction administrative autonome. Le juge ivoirien ’a confirmé dans un arrét de la chambre administrative de la cour supréme (CACS) du 31 mai 1967, centaures routiers BLEOU et WODIE (page 149), Cependant, en cassation, il y’a une limite & ce sysitme en ce sens qu’a ce niveau quatre sessions connaissent des différentes affaire, Ce sont : la chambre judiciaire, la chambre administrative, a chambre des comptes, la chambre constitutionnelle quoi sont des juridictions fonctionnelles et non des juridictions spéciales. Actuellement il ne reste plus que trois chambres car la chambre constitutionnelle a été transformée en conseil constitutionnel. Enfin, il y’a une seconde limite, c’est 1a dualité du droit applicable. PARAGRAPHE 2-LA DUALITE DU DROIT APPLICABLE Le Iégislateur ivoirien a abandonné le double degré de juridiction mais pas la dualité du droit. Conformément a la tradition frangaise, |’administration pénale publique chargé de Vintérét général, bénéficiant a ce titre de privilége, est régit par un droit spécial autonome : le droit administratif. Aussi, le juge de premiére instance en matiére administrative devra appliquer ce droit spécial. Ce principe a été affirmé par la jurisprudence ivoirienne, dans V'arrét du 14 janvier 1970, CENTAURES ROUTIERS. Par conséquent, quand laflaire est privée, on applique le droit privé et quand laffaire est publique on applique le droit public, 25 Prof. THEOUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit SECTION 2 : LES DIFFERENTES CATEGORIES D’INSTITUTIONS JURIDITIONNELLES A c6té des juridictions de droit commun, il existe des juridictions spécialisées et des auxiliaires de justice, si PARAGRAPHE -LES JURIDICTIONS DE DROIT COMMUN Au bas de l’échelle de organisation judiciaire, se trouvent les tribunaux de premiere instance et leurs sections détachées. A un niveau intermédiaire, les cours d'appels et au niveau supérieur la cour supréme A- LES JURIDICTIONS DE BASE 1-les tribunaux de premiére instance et leurs sections détachées Ce sont des juridictions de droit commun c’est--dire compétentes en toute matiere. Les sections ont une compétence générale dans le cadre d’une circonscription territoriale déterminge, Elles sont alors dites détachées. Par exemple le tribunal civil comprenait 8 sections détachées. Il y’avait en 1995 sept tribunaux de premiére instance et 25 sections détachées La section joue le réle d’une justice de paix ou les fonctions de poursuite, d’institution et de jugement sont confondus et dévolus a un seul magistrat, Le tribunal de premiére instance est compétent dans tous les délits et contraventions. La décision rendu par ce tribunal est appelé un jugement. 2+ Les cours d’appels La cour d’appel est une juridiction dont la vocation est de connaitre de tout appel dirigé contre une décision rendue en premier essor (jugement du tribunal de premiére instance) par un tribunal de premigre instance. Il existe 3 cours d’appel Abidjan, Bouaké, Daloa, Elle comprend un président, des présidents de chambres et des conseillers. Il est assisté de greffier. Auprés de lui, il existe un paquet général. Elle comprend plusieurs chambres, une chambre civile et commerciale douziéme chambre civiles (litige de travail) et une chambre correctionnelle (homicide....), une chambre d’accusation, La cour d’appel se prononce par voie d’arrét. 26 Prof. THEOUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit B- LES JURIDICTIONS SUPERIEURES 7 1- La cour supréme Elle se présente en réunissant sous une seule appellation une cour de cassation, un conseil état et une chambre des comptes. Elle comprend un président, des vices présidents, des conseillers, des auditeurs (cour de compte), un seerétaire général et son adjoint, des secrétaires de chambres. Classée au sommet de la higrarchie judiciaire ivoitienne. La cour supréme a son siége & Abidjan, La chambre judiciaire de la cour supréme comprend deux formations pénale et civile. La chambre administrative connait des pouvoirs en cassation dirigés contre les décisions rendues demier ressort dans les litiges oii une personne publique est partic, Elle connait diffrent a elle seule La cour supréme prend des arréts. Le conseil constitutionnel prend des décisions. PARAGRAPHE 2 ; LES JURIDICTIONS SPECIALISEES Elles ne siégent pas en permanence mais tiennent des sections, Ce sont la cour décisive, cour de sureté de l'état, la haute cour de justice A- LA COUR D’ASSISES C’est une juridiction itinérante qui tient assise en principe tous les trois mois en fait deux fois par an. Elle a compétence pour juger les indices mis en accusation les crimes par la cour d’appel. Elle comprend la cour (trois magistrats professionnels) proprement dite et des jurés (composant le jury). B- LA COUR DE SURETE DE L'ETAT C'est une juridiction d’exception. Elle connait des ciimes et des délits contre Ia sureté intérieure ou extérieure de I’état. (Y compris les membres du gouvernement) en temps de paix elle a été instituée par la loi le 15 Janvier 1963 et supprimé le 04 Aotit 1981. C- LA HAUTE COUR DE JUSTICE Elle connait des crimes de haute trahison du président de la république et des crises et délits des membres du gouvernement. Elle comprend des juges. Elle a fonctionné en 1963. (Instituée par la loi le 15 Janvier 1963), 27 Prof. THEQUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit Elle a été remplacée par la cour de justice de la république par la loi constitutionnelle tu 27 Juillet 1993. D-LES AUXILLIAIRES DE LA JUSTICE Ces sont tous ceux qui contribuent professionnellement a l’ordre de la justice mais n’ont pas la qualité de magistrat (avocat, officier ministériel, commissaire priseurs).. 1-Les avocats Is représentent les parties sous le réle de conseil de mandataire et de défenseur, les assistent, postulent, plaident en toute matiére. Ils ont aussi le pouvoir de signer les actes nec A Vexécution des jugements ou décision de justice. Il peut plaider devant toute la juridietion et tous les conseils disciplinaires mais en respectant le principe de territorialité 2-Les officiers ministériels Ce sont les greffiers, huissier de justice et notaires. Les charges d’huissier ou de notaire et les postes de greffier sont créés par I"état qui nomme certaine personne remplissant des conditions préétablies. Les huissiers sont chargés de I’accomplissement des actes publics. 3-Les commissaires-priseurs Sont chargés dans leur ressort de I’estimation et de la vente publique des biens, Ils prolongent par leur action les décisions judiciaires. 28 Prof. THEQUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit TABLE DES MATIERES INTRODUCTION A \’ETUDE DU DROIT... INTRODUCTION... CHAPITRE I : LE DROIT OBJECTIF. SECTION I: LA NOTION DE REGLE DE DROIT ween PARAGRAPHE 1- LES CARACTERES DE LA REGLE DE DROIT... ‘A LA REGLE DE DROIT, UNE REGLE ETATIQUE. B- LAREGLE DE DROIT, UNE REGLE GENERALE ET ABSTRAITE... C-LAREGLE DE DROIT, UNE REGLE OBLIGATOIRE. PARAGRAPHE ll- LA REGLE DE DROIT ET LES AUTRES REGLES SOCIALES... ALA REGLE DE DROIT ET LA JUSTICE sneer B+ LAREGLE DE DROIT ET LA MORALE... C- LAREGLE DE DROIT ET LA REGLE RELIGIEUSE .. D- LA REGLE DE DROIT ET LES REGLES DE CONVENANCE SOCIALE .... SECTION 2 : LES SOURCES DE LA REGLE DE DRO! PARAGRAPHE 1- LES SOURCES DIRECTES... A; LACONSTITUTION... BLE TRAITE naan c tALol.. eae D- LES REGLEMENTS.... 6 ELA COUTUME vases a 7 PARAGRAPHE 2- LES SOURCES INDIRECTES OU INTERPRETATIVES, ‘ 7 ‘A- LAJURISPRUDENCE.. wT B- LADOCTRINE.. Bi SECTION 3 : LES CLASSIFICATIONS DES REGLES DE DROIT 9 PARAGRAPHE 1 : LA DISTINCTION DROIT PUBLIC ET DROIT PRIVE «0 9 A- LE CONTENU DE DISTINCTION 1-La diversité des critéres... 2-Le contenu des différentes branches nnn 29 Prof. THEQUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit 8 LARELATIVITE DE LA DISTINCTION... CHAPITRE 2: LES DROITS SUBJECTIFS ... SECTION 1 : LES TITULAIRES DES DROITS SUBJECTIFS PARAGRAPHE 1- LA PERSONNE PHYSIQUE......cesn A ACQUISITION DE LA PERSONNALITE JURIDIQUE. B- L'IDENTIFICATION DE LA PERSONNE PHYSIQUE... seeennnnsesnie dB CLES PREROGATIVES DE LA CAPACITE JURIDIQU! PARAGRAPHE 2- LA PERSONNE MORALE...., A; LES CATEGORIES DE PERSONNES MORALES... B- L'ACQUISITION DE LA PERSONNALITE MORALE... LES EFFETS DE LA PERSONNALITE MORALE. SECTION 2 : LES SOURCES DES DROITS SUBJECTIFS ... PARAGRAPHE 1- LES ACTES JURIDIQUES.. A; U'ACTE UNILATERAL ET LA CONVENTION .. BU ACTE A TITRE GRATUIT ET L’ACTE A TITRE ONEREUX .. C- ACTES SOUS SEING PRIVE ET ACTES AUTHENTIQUES.. PARAGRAPHE 2 - LES FAITS JURIDIQUES A- LES FAITS VOLONTAIRES..... B. LES FAITS NATURELS ET INVOLONTAIRES...... SECTION 3 : LA CLASSIFICATION DES DROITS SUBIECTIFS.... PARAGRAPHE 1- LES DROITS EXTRAPATRIMONIAUX, A. LES CATEGORIES DES DROITSEXTRAPATRIMONIAUX, B- LE REGIME DES DROITS EXTRAPATRIMONIAUX...... 20 PARAGRAPHE 2- LES DROITS PATRIMONIAUX... 21 A- LES CATEGORIES DE BIENS 21 B- LES CATEGORIES DE DROITS... ‘ 222 CHAPITRE 3: L'ORGANISATION JURIDICTIONNELLE.. uD ‘SECTION 1: LE SYSTEMES JURIDICTIONNEL IVOIRIEN... PARAGRAPHE-LE PRINCIPE DE L’UNITE JURIDICTIONNELLE see nrneeee PARAGRAPHE 2-LA DUALITE DU DROIT APPLICABLE... SECTION 2 ; LES DIFFERENTES CATEGORIES D’INSTITUTION JURIDITIONNELLE 30 Prof. THEQUA Pélagie, Agrégée des facultés de droit PARAGRAPHE -LES JURIDICTIONS DE DROIT COMMUN .w ns ‘A- LES JURIDICTIONS DE BASE. B- LES JURIDICTIONS SUPERIEURES «se PARAGRAPHE 2 : LES JURIDICTIONS SPECIALISEE: ‘A> LACOUR DIASSISES.. B- LACOUR DE SURETE DE L'ETAT... C- LAHAUTE COUR DE JUSTICE... D-LES AUXILLIAIRES DE LA JUSTICE. 31

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