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Document 1 : Ezéchiel Spanheim, envoyé de I'électeur de Brandebourg ala cour de France ‘en 1680. Il observe tousles usages de la cour qu’ll fréquente de 1680 41689. ‘«[..] lo cour de France, sur le pied ou elle est sous ce régne, est dans une grande soumission pour son rol, en sorte qu'on ne saurcit voir ni plus d’empressement o lui marquer son zéle et @ lui faire sa cour, ni plus d’attachement a s'y acquitter, avec une régularité entiére et exacte, des fonctions ol: chacun est appelé. Ce qu’on nfavait pas vu sous les régnes précédents, ni méme sous celuisci durant sa ‘minorité et lorsque le pouvoir absolu du gouvernement était entre les mains d'un Premier ministre, ‘comme du cardinal Mazarin, et du cardinal de Richelieu sous le régne passé. En sorte que tous les ‘courtisans, jusque aux moindres, se font une application particuliére de voir le roi et den étre vu dans toutes les occasions qui s’en présentent, comme & son lever, quand il sort du Conseil et va 6 Iéglise, ‘ou quand il prend ses repos, et ce qu'il fait ordinairement en public. Et ce qui, outre le génie de la notion, assez portée naturellement, ou par devoir, ou par intérét, ou par curiosité, & voir le roi, ce qui, ‘outre cela, dis-e, ne peut venir que de ce qu'il s‘est rendu mattre de toutes les grdces, et ainsi de tout ce quia du rapport a état politique, ou militaire, ou ecclésiastique. » Document 2 : marquise de Sévigné, lettre du 12 février 1683. Je reviens de Versailles. Yai vu ces beaux appartements ; j’en suis charmée. Tout est grand, tout est ‘magnifique, et la musique et la danse atteignent la perfection. Mais ce qui me platt plus que tout, est de vivre quatre heures entiéres avec le roi; c’est assez pour contenter tout un royaume qui aime passionnément a voir son maitre, Document 3 : témoignage de Jean De La Bruyére. Il a fréquenté la cour de Louis XIV pendant plusieurs années. «Les courtisans s'épiaient et se bousculaient pour obtenir du roi les honneurs, les dons et les rentes, ‘ou seulement la gréce d'avoir été remarqué. Un homme qui sait la cour est maitre de son geste, de ses yeux et de son visage; il est profond, impénétrable, il dissimule les mauvais offices, sourit & ses fennemis, contraint son humeur, déguise ses passions, dément son coeur, parle, agit contre ses sentiments. » Document 4 : témoignage de Saint-Simon (Mémoires). Ila fréquenté la cour de Louis XIV pendant de longues années, « Les fétes fréquentes, les promenades particuliéres & Versailles, furent les moyens que le roi saisit pour tenir chacun assidu et attentif @ lui plaire. Le roi regardait & droite et & gauche a son lever, & son coucher, @ ses repas, en passant dans les appartements, dans ses jardins de Versailles ot seulement les courtisans avaient la liberté de le suivre; il voyait et remarquait tout le monde, aucun ne lui échappait. 1! distinguait trés bien en lui-méme les absences. C'était un démérite aux uns de ne pas faire de la Cour son séjour ordinaire, aux autres d'y venir rarement, et une disgréce s(re pour ceux qui nly venaient jamais. « Je ne le connais point », disait-il figrement de ces derniers. Sur ceux qui se présentaient rarement : « Cest un homme que je ne vois jamais »; et ces arréts-la étaient Inrévocables.» a 'BH/LCC/HISTO2/CHAPITRE I LABSOLUTISME FRANCAIS [3] Page2

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