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Distillations
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1; Palimentation est un liquide froid. Pour élever sa température & celle du plateau, il faut condenser une partie de la vapeur. @ Influence du taux de reflux Le taux de reflux est un des facteurs essentiels de la rectification; en par ticulier, il est possible d’améliorer le pouvoir de s¢paration d'une colonne donnée en augmentant le taux de reflux, Ja valeur limite étant le taux de reflux infini qui correspond au nombre de plateaux minimum nécessaire pour réaliser la séparation désirée. Si l'on diminue le taux de reflux, le nombre de plateaux nécessaires va augmenter; le cas limite correspond au taux de reflux minimum qui nécessite un nombre de plateaux infini. Dans le cas of q = 1, on peut déterminer le taux de reflux minimum par le calcul. La courbe du nombre de plateaux en fonction du taux de reflux est une courbe hyperbolique dont précisément Ies asymptotes correspondent au nombre minimal de plateaux et au taux de reflux minimal. C'est a partir de cette courbe que P’ingénieur devra choisir la colonne (le reflux optimal) : ~soit avec un nombre de plateaux important et un fa donc une faible dépense de vapeur unitaire, le taux de reflux — soit une colonne plus courte, mais un chauffage plus important.19.4 Rectification ion avec reflux) 19.4.6 Rectification des mélanges multiples Un mélange multiple est défini par la nature, le nombre et la concentration de ses constituants. Puisqu’une colonne de rectification sépare un mélange ABC AB ABCD 1 2 3 Alimentation c 8 Tm _ cH AB A c Cc Cc ABCD ——| 2 3 Alimentation B D © 8B c CT Cc ABCD —1 2 3 Alimentation BCD © D a Figure 19.12 - Rectification d’un systéme & quatre constituants; différents schemas possibles. 397398 195 Appareillage uniquement en deux fractions, afin de séparer les n constituants formant le mélange 4 rectifier, il est nécessaire d’effectuer n — 1 rectifications (colonnes) pour obtenir une séparation totale. Dans la figure 19.12, on peut voir quelques exemples de structures pour la séparation de 4 cons- tituants ABCD (en ordre décroissant des volatilités) d’un mélange. Indif- féremment de ordre des rectifications, 3 colonnes sont nécessaires (4— 1). Le choix de la structure optimale se fait du point de vue économique (investissement) ott énergétique (coat d’exploitation). Si la séparation se fait en deux groupes de composants, il est nécessaire de définir les composants clés du mélange : =a dé légére est recueillic dans presque sa totalité au condenseur, tout comme tous les constituants plus volatils qu'elle; — la clé lourde est recueillie pour l’essentiel au bouilleur, ainsi que tous les constituants moins volatils qu'elle. 19.5 Appareillage Les principaux appareils constituant une installation de distillation sont la colonne, le bouilleur et le condenseur, auxquels il convient d’ajouter, pour les installations travaillant sous vide, un groupe de pompe a vide. 19.5.1 Colonnes de rectification Les colonnes & distiller industrielles sont constituées par un grand cylin- dre d’acier vertical (figure 19.13) a ’intéricur duquel sont disposés les dispositifs qui assurent le contact entre les vapeurs ascendantes et le liquide descendant. Ces colonnes sont le plus souvent : — soit 4 plateaux : perforés, a calottes ou a soupapes; — soit 4 garnissage en vrac ou a garnissage structuré, 3 faible perte de charge et de grande efficacité. I n’est pas exclu Pemploi d’autres types d’équipements mieux adaptés dans des cas particuliers, par exemple a jet directionnel. En absence de toute contrainte opératoire, il est conscilié l'emploi de plateaux perforés.19.5 Appareillage Vapeur vers condenseur Reflux du condenseur Alimentation 7 en solution Vapeur du rebouilleur Liquide vers rebouilleur Figure 19.13 - Section d’une colonne a plateaux perforés : a) trop-plein; b) support de plateaux; c) plateau perforé; d) trou d’homme; e) barrage de sortie; f) barrage d'entrée; g) paroi du trop-plein; h) obturateur de liquide. 39919.5 Appareillage alice) @ Colonnes a plateaux Le plateau, qui est la partie active de la colonne et sur lequel sont dispo- sés les éléments de barbotage, les barrages et les trop-pleins, a pour rdle la mise en contact de deux phases en mouvement, de maniére 4 les rap- procher le plus possible de l'état d’équilibre. Le mouvement des phases peut se faire de deux facons : —4 contre-courant, sur un plateau constitué exclusivement par des trous ou des fentes ct oi Ie liquide ct la vapeur s’écoulent par ces orifices; 4 courants croisés, sur un plateau ott la phase vapeur traverse une couche de liquide (déterminée par un barrage) se déplagant horizontalement avant de déboucher par le trop-plein sur le plateau inférieur. La disposition des éléments de barbotage peut se faire en réseau carré, réseau triangulaire ou en réseau en losange. Ilexiste 3 types principaux de plateaux aux multiples variantes de détail sui- vant les constructeurs ainsi que la disposition des éléments de barbotage : — plateau a calottes; — plateau perforé; ~ plateau &clapets. Le diamétre du plateau et le nombre d’éléments de barbotage dépendent des débits de vapeug et de liquide. Le plateatt 4 claets; de conception plus récente, est un plateau perforé; les trous, dont fe diamétre est compris entre 40 4 50 mm, sont équipés de clapets qui se‘sdulévent au passage de la vapeur. De fonctionnement trés souple, ce-diSpositif admet des vitesses de vapeur et des débits de liquide €levés, thais sa perte de charge est plus importante. Les pertes de charge totales de la colonne, dues au fait que la vapeur tra~ verse une couche de liquide a chaque étage, ne doivent pas dépasser une valeur maximale fixée soit par le calcul du rebouilleur, soit par une tem- pérature 4 respecter en pied de colonne, dictée par le type de produit (thermosensible). Au-dela d’une certaine valeur de la vitesse de la vapeur donc du débit, la perte de charge augmente extrémement vite. On constate alors que le liquide n’arrive plus a descendre dans la colonne. On atteint Pengorge-Appareillage ment qui se produit lorsque la résistance qu’ofire la phase continue au mouvement d'une goutte de fluide en phase disperséc équilibre la force de pesanteur, ™@ Colonne a garnissage C1 Principe de fonctionnement Les colonnes garnies different nettement des colonnes a plateaux, tant par leur construction que par leur fonctionnement. Les fluides y circulent 3 contre-courant et non plus a courants croisés. Léquilibre entre liquide ct vapeur n’est réalisé en aucun niveau d’une section garnic, méme si on la considére comme fonctionnant de fagon idéale. Les transferts de matiére entre liquide et vapeur ont lieu de fagon conti- nue sur toute la hauteur de la colonne. Les colonnes 2 garnissage ont une faible retenue de liquide ct une faible perte de charge, mais, en revanche, elles sont peu souples, c’est-a-dire qu’on ne doit pas trop s’écarter des conditions opératoires pour lesquels elles ont été choisies et dimensionnées afin de ne pas voir baisser leurs performances. Les constructeurs se sont attachés a corriger ce défaut tout en réduisant encore la résistance au passage des vapeurs; on peut citer notamment le _gamissage structuré constitué de toiles métalliques ou de certains plastiques juxtaposées et disposées en bandes sur chant; celles-ci sont pliées en accordéon dont les ondes sont inclinées en sens opposé d’une bande a Pautre. Dans ce garnissage, la section de passage libre est trés importante ainsi que la surface de contact liquide-vapeur; il est, de ce fait, utilisé pour des distillations sous vide poussé (14 5 mm Hg de pression absolue) méme s’il nécessite un nombre d’étages théoriques un peu important. Le remplacement de plateaux par le garnissage structuré a pour effet : —d’augmenter le nombre des plateaux théoriques; ~ de réduire d’environ 10 fois la perte de charge; ~de multiplier les usages possibles de la colonne, qui peut aussi travailler sous vide. On mesure le rendement de la colonne garnie en déterminant le nom- bre de plateaux d’une colonne idéale qui aurait la méme efficacité que la colonne considérée. On obtient la hauteur s¢paratrice ou HEPT, ou hau- 401402 Rees cs aate ly teur équivalente a un plateau théorique, en divisant la hauteur de la colonne garnie par le nombre de plateaux théoriques de la colonne idéale corres- pondante. La colonne sera d’autant meilleure que la HEPT sera plus petite. Remarque Les pertes de charge étant d’autant plus réduites que le pourcentage de vacuité est grand, on choisira des garnissages trés peu compacts pour les rectifications sous vide. (1 Hauteur équivalente a un plateau théorique (HEPT) La volonté de couvrir Pensemble des opérations par des méthodes sim- ples de calcul a conduit a définir, pour les appareils 4 contact permanent, la notion de HEPT. Cette notion n’a pas de fondement scientifique. Contrairement aux différents plateaux, le garnissage assure le transfert de matiére et de chaleur de facon continue. Mais pour la commodité des calculs, on détermine quelle est la hauteur de garnissage capable d’effec- tuer le méme travail qu’un étage théorique (HEPT). HEPT dépend du type de garnissage (forme et dimensions), du gabarit de la colonne, de la vitesse des vapeurs, ainsi que du mélange a rectifier. Industriellement, les valeurs de HEPT sont de 100 4 600 mm mais elles peuvent étre dix fois plus faibles pour de fins garnissages tels ceux de Podbielniak ou Dixon utilisés dans les colonnes de laboratoire. @ Dimensionnement de I‘appareillage La détermination des dimensions principales d’une colonne est aussi importante que le calcul du nombre de plateaux théoriques. Elle permet de calculer la capacité de production, alors que le nombre de plateaux fixe le degré de séparation que la colonne peut atteindre. La section de la colonne résulte du rapport entre le débit volumique des vapeuts et la vitesse des vapeurs dans la colonne; elle est fonction par ailleurs de la pression et la température régnant au cours de la distillation. En posant V le nombre de kmol de vapeur a Pheure et w, la vitesse de la vapeur, ona pour la section A de la colonne : 5 22,4 | 1,013x10"_ (19.38) 3600| w,. aAppareillage avec : V=D(1+R) et D=P/My (19.39) avec : * P, la production de la colonne (débit du distillat); * Mp la masse molaire moyenne du distillat; x 1a température absolue de Ia vapeur; * pla pression de la vapeur. Les valeurs admissibles de la vitesse de vapeur dépendent d’une quantité de facteurs parmi lesquels on peut citer : le type de la colonne, la nature du mélange 4 distiller, la pression de distillation, la fraction molaire du liquide, le taux de reflux, les dimensions et proportions des plateaux ou du garnissage, etc. Le calcul d’une colonne a distiller cxige la résolution de plusieurs pro- blémes. II faut en particulier déterminer : —le nombre de plateaux théoriques; — la perte de charge par plateau; — la charge gazeuse; —la charge liquide minimum ou maximum admissible. Les méthodes de calcul d’une colonne se fondent essentiellement sur les bilans ct sur les lois d’équilibre entre phases et visent 3 calculer le nombre tages théoriques N,,, nécessaire pour réaliser une séparation donnée. Partant de ce résultat, on calculera le nombre d’étages réels et les dimen- sions de l'appareil en introduisant les notions, accessibles par expérience, d’efficacité et de hauteur équivalente a un étage (plateau théorique). La hauteur de la colonne de rectification 4 plateaux (distance entre les plateaux supérieur et inférieur) se détermine avec la relation : H,=(n~-1h, (19.40) ott h, est la distance entre plateaux. La distance entre plateaux peut aller de 150-200 mm jusqu’a 750 mm pour les colonnes fonctionnant Pextérieur des bitiments. 403404 19.5 Appareillage La hauteur du garnissage dans la colonne peut se déterminer de deux maniéres : —en utilisant la notion de HEPT et dans ce cas la hauteur de colonne svécrit : Z=Noin HEPT (19.41) au moyen des méthodes cinétiques qui impliquent une connaissance approfondie des coefficients d’échange ou de transfert entre phases. A la suite des travaux de Chilton et Colburn on peut utiliser la notion d'unité de transfert (NUT), grandeur statique adimensionnelle qui tra- duit la difficulté de séparation du mélange considéré, et celle de hauteur @unité de transfert (HUT), grandeur dynamique qui dépend de l'appareil utilisé et qui peut étre évaluée expérimentalement ou calculée au moyen de bilans différentiels. La longueur et/ou la hauteur totales s’obtien- nent avec : Z=(NUT)(HUT) (19.42) De la méme facon que dans lopération d’absorption, le transfert de masse dans la colonne de rectification est donné par les relations : Wo), gy yy (NTI Baz (19.43) (ry), Me (>), ay KA ( Sosy =(NTU) = 7 (19.44) xt ), avec * (NTU), le nombre d’unités de transfert dans la colonne rapporté a la phase vapeur; * (NTU), le nombre d’unités de transfert dans la colonne rapporté a la phase liquide; * K,A/Gy, dont la dimension est celle d’une longueur : K,A/Gy,, = (HUT), hauteur d’une unité de transfert (phase vapeur) ;SAAC ei) * K,A/GM, dont la dimension est celle d’une longueur : KA/Gyy = (HUT), hauteur d’une unité de transfert (phase liquide) ; +X" la fraction molaire du liquide en équilibre avec Y; * Y" la fraction molaire du vapeur en équilibre avec X; * Ala surface spécifique du garnissage; * Gus(Gan) le débit molaire par unité de section en phase vapeur (res- pectivement en phase liquide) (en mol/s); * K,(K)) le coefficient de transfert de masse en phase vapeur (respective- ment en phase liquide) (en mol/s).. Les indices 1 et 2 se rapportent aux extrémités de la colonne. Le calcul de NTU se fait par intégration graphique. Remarque La HEPT et la HUT ne sont pas rigoureusement identiques; elles le seraient si la courbe d’équilibre était une droite paralléle a la droite opératoire. Prati- quement, les HUT sont plus petites que les HEPT: 19.5.2. Les bouilleurs De par sa fonction qui permet au liquide de s’appauvrir en constituant volatil et a la vapeur de s’en enrichir, le bouilleur est done assimilable a un étage théorique qui assure la vaporisation partielle du liquide ruisselant du premier étage du troncon d’épuisement; le liquide est appauvri en cons- tituant volatil ct la vapeur enrichie. Les bouilleurs sont des échangeurs de chaleur dont le réle est de porter & ébullition le liquide 3 distiller. Ils sont, le plus souvent, du type faisceau tubulaire et le fluide chauffant le plus courant est la vapeur d’eau. Dans les petites unités le faisceau tubulaire est 4 Pintérieur de la colonne, dans. les installations plus importantes il est placé a Vextérieur. Selon la disposition dans espace de I’échangeur, on distingue les bouil- leurs horizontaux et les bouilleurs verticaux. Les bouilleurs du premier type sont souvent employés en discontinu, leur capacité doit étre suffi- sante pour recevoir la totalité de la charge. La vapeur de chauffage circule lintérieur des tubes du faisceau qui est situé le plus bas possible dans Penveloppe du bouilleur, afin d’étre toujours immergé dans le liquide.406 19.5 Appareillage Le chauffage des bouilleurs se fait avec de la vapeur d’eau, Phuile de chauffage ou autre fluide de chauffage. 19.5.3 Condenseurs La disposition des condenseurs 4 reflux dépend du type d'installation, Dans certaines installations plus anciennes, la disposition prévoit un déphiégmateur, c'est-2-dire un premier condenseur qui renvoie une partie des vapeurs sous forme de reflux liquide dans la colonne. Le reste des vapeurs constituant le distillat est condensé et refroidi dans un second échangeur. Le réglage du taux de reflux est réalisé en agissant sur le débit d'eau de refroidissement du déphlégmateur. Dans les installations modernes, on préfére un syst?me a condensation totale et répartition du liquide entre reflux et distillat. Dans un tel appa- reil, le liquide ne doit pas sortir du condenseur a une température infé- ricure & sa température d’ébullition sans quoi le reflux serait trop froid et déséquilibrerait la colonne. Les gaz permanents sortant du condenseur (Vair dissous dans Palimentation) sont donc chauds et contiennent une quantité importante de distillat. Un second échangeur pour le refroidis- sement du gaz sera donc installé avant la pope a vide. Les échangeurs tubulaires sont trés fréquemment utilisés comme conden- seurs, Leau circule 4 Pintérieur des tubes, tandis que la vapeur 4 conden- ser est envoyée 3 lextéricur de ceux-ci, dans la calandre, oi elle circule en suivant un trajet chicané destiné a éviter qu'il ne se crée un passage préférentiel. Si l'on cherche uniquement a condenser et a obtenir un distillat rés prés de son point d’ébullition (ce qui est le cas pour les conden- seurs placés en téte des colonnes de rectification), on dispose le conden- seur horizontalement (ou plus exactement avec une pente minime du cOté de la sortic du liquide condensé). Dans ces conditions, le film juide qui se forme autour des tubes se rassemble en une goutte qui, dés qu'elle est suffisamment grosse, tombe sur la calandre en présence d'un excés de vapeur. Ensuite, elle s’écoule vers la sortie sans avoir autre contact avec une paroi froide. Si l'on envoie dans le condenseur beaucoup moins de vapeur qu'il ne peut en condenser, toute une partie du condenseur est inutilisée, ou, plus exactement, sert a refroidir les gaz incondensables qui peuvent s’échapper par la respiration, et a réduireainsi leur tencur en distillat. On met également des obturations appro- priées dans les chicanes pour que ’échangeur fonctionne en double passe, voire en triple ou en quadruple. Si Pon désire 4 la fois condenser et refroidir le distillat (ce qui économise un appareil et peut étre intéressant dans des petites installations), on dis pose 'échangeur verticalement. Le condensat forme alors un film qui ruisselle tout le long du tube, et se rassemble sur la plaque tubulaire inférieure avant de s’écouler 4 l’extérieur. A condition bien entendu denvoyer un débit de vapeur inférieur 4 ce qui correspond 4 la capacité maximale de condensation de I’échangeur, le liquide se refroidit des qu'il est suffisamment descendu pour ne plus étre en contact avec la vapeur. Si l'on désire obtenir un liquide bien refroidi, on doit se contenter d’un échangeur 4 une seule passe puisque l'eau qui circule dans la partic infé- rieure des tubes doit étre froide. C’est pour cette raison, et surtout parce que lépaisseur moyenne du film de condensat est plus grande, que le coefficient d’échange thermique global est plus faible dans un conden- seur tubulaire disposé verticalement que dans le méme condenseur dis- posé horizontalement. Lorsque des performances accrues sont exigées, il est possible Wutiliser des échangeurs & lamelles ou a spirale. 19.6 Distillations particuliéres 19.6.1 Distillation extractive Le procédé de distillation extractive est utilisé dans le cas des mélanges binaires 4 faible volatilité relative donc difficiles 4 séparer. Cette technique consiste 4 modifier la volatilité relative de deux consti- tuants en additionnant un solvant qui forme avec I’un des constituants un binaire plus ou moins idéal et avec autre un binaire assez éloigné de Vidéalité. Le solvant, injecté 4 2 — 3 plateaux en dessous du sommet de la colonne dite colonne extractive (afin de pouvoir séparer les gouttelettes de solvant entrainées par la vapeur), doit avoir une température d’ébullition plus élevée que celle du constituant lourd (avec lequel il s’approche de Pidéalité) et, ainsi, rester dans la phase liquide. Distillations 407Poe 19.6 Distillations particuliéres En téte de colonne on récupére le constituant léger, alors que le résidu est constitué par le mélange constituant lourd — solvant. Une seconde colonne, appelée colonne de régénération, permet de séparer ce mélange et livre en téte le constituant lourd, tandis que le solvant (résidu) est recyclé vers la premitre colonne. Hest possible d’utiliser un échangeur de chaleur afin de récupérer de énergie en réchauffant Palimentation de la colonne de régénération par le solvant recyclé. Parmi les solvants utilisés avec cette méthode, on peut citer : — acide sulfurique pour les systtmes acide chlorhydrique — eau et acide azotique - eau, —phénol pour le systéme toluene — hydrocarbures paraffinés, ~acétone pour le systéme butadi¢nne — butylene, ~ glycérol pour le systéme éthanol — eau, —eau pour le systéme acétone ~ méthanol. 19.6.2. Distillation moléculaire Lorsque les produits sont soit trés sensibles a la chaleur, ce qui'ne per- met pas de les porter a leur température d’ébullition normale, soit facile- ment oxydables a chaud et au contact de air, on utilise le procédé de distillation moléculaire. Dans une distillation ordinaire les vapeurs passent de l'évaporateur au condenscur en raison de la différence de pression entre ces deux appareils. La perte de charge consécutive est, au minimum, de ordre du mm Hg. Pour les substances sensibles ou trés peu volatiles, les températures maxi- mum supportables correspondent a des pressions de distillation de 107 ou 10“ mm Hg et, dans ces conditions, il est impossible de réaliser une différence de pression notable entre ’évaporateur et le condenseur. Le libre parcours moyen des molécules devient par contre relativement grand (quelques centimétres). Il est ainsi possible de condenser la phase gazeuse en disposant une surface froide a proximité immeédiate de la sur- face du liquide distillant. Hest nécessaire que les molécules a distiller acquiérent une vitesse suffi- sante pour s’échapper de la surface du liquide et atteindre la surface de condensation, ainsi la distillation ne dépend plus de la tension de vapeurdu liquide, qui doit égaler la pression de Patmosphére environnante. Ce type d’appareil est constitué par un céne rotatif chauffé enfermé dans une enceinte et dans laquelle la pression est inférieure 4 0,001 mg Hg, La forcce centrifuge étale le mélange a distiller sur la surface chaude et les produits volatils s’évaporent rapidement et sont condensés dans le dome refroidi, pour étre ensuite acheminés vers un récipient de collecte. De cette maniére, le temps de contact des substances sensibles avec la sur- face chauffée est extrémement court. Ce type de distillation convient particuligrement pour les composés de masse moléculaire élevée (par exemple de 500 & 1.000), ce qui est le cas de nombreuses molécules organiques naturelles. 19.6.3 Distillation a soutirages latéraux Dans une colonne continue, il s’établit une répartition stable des compo- sants du haut vers le bas. On peut donc effectuer, en un point donné, un soutirage constant qui ne correspond pas 4 un produit pur mais, 2 un mélange bien défini, on dit une coupe; c'est le principe de la colonne de distillation atmosphérique des pétroliers qui sort, de téte en pied, du gaz, puis de l’essence légtre, lourde, du kéroséne, du gas-oil et un résidu. Ce principe est aussi utilisé dans les appareils de rectification des distille- ries d’alcool pour soutirer A un certain niveau oii elles se concentrent certaines impuretés comme I'alcool iso-amylique ou certains esters. 19.6.4 istillation azéotropique Cette technique trés répandue dans l'industrie chimique est employée lorsqu’on doit séparer un mélange formant un azéotrope, la colonne de distillation donne 4 une extrémité l'un des constituants et 4 l’autre, le mélange azéotropique qui se comporte comme un corps pur. Le mélange ne pouvant étre fractionné, on a cherché a rompre I’azéotropisme pour extraire les composants. Dans certains cas, il est possible de rompre Vazéotropisme en modifiant la pression de distillation, mais le moyen le plus utilisé est l'addition, dans le mélange, d’un tiers corps appelé entraineur. Ce corps doit se comporter différemment entre les deux constituants de Pazéotrope, pour en modifier profondément leur volatilité relative. 409410 19.6 Distillations particuliéres Généralement, 'entraineur forme un azéotrope avec I’un des deux com- posants du mélange initial et, par la suite, se sépare en deux couches aprés la condensation des vapeurs. Une colonne annexe permet ensuite de séparer le constituant de I'azéo- trope initial du corps tiers. 19.6.5 Distillation réactive Ce type de distillation se définit comme la combinaison d’une réaction chimique ct de la séparation par distillation. Elle se révéle particuligre- ment avantageuse pour les réactions incomplétes, Etant donné que les produits sont continuellement séparés du mélange de réaction, l’équili- bre chimique n’est pas atteint et une vitesse de réaction élevée peut étre maintenue. Le rendement réalisable est par conséquent plus élevé que pour les pro- cédés classiques, oii la réaction et la séparation des composants se dérou- lent successivement. Outre les catalyscurs hétérogénes, on peut également utiliser pour la dis- tillation réactive des catalyseurs homoggnes, c’est-a-dire liquides (par exemple : acide sulfurique). Un exemple de distillation réactive est la production d’acétate de méthyle a partir d’acide acétique et de méthanol.