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CHAPITRE 1 GENERALITES 4.4 PRINCIPE DU BETON ARME Le béton est un matériau obtenu en mélangeant en proportions convenables et de ma- niére homogene : . —du ciment ; —un « granulat » composé de sable et de matériaux pierreux (gravillons, cailloux) ; —de l'eau. Le mélange fait prise puis « durcit »', ce qui se traduit par un accroissement de ses ré tances a Ja compression et A la traction. La premiere atteint des valeurs élevées (cou- ramment”, en moyenne, 25 4 35 MPa), mais la seconde reste relativement incertaine et faible (de l'ordre du douziéme de la résistance & la compression, c’est-a-dire de 24 3 MPa). Le béton est done un matériau fragile. Pour pallier les inconvénients résultant de cette fragilité, on associe au béton des armatures en acier : le matériau ainsi obtenu est le béton armé, La présence d’armatures dans le béton ne sufft pas & faire de celui-ci un béton armé, 1 faut en plus une organisation structurale spécifique portant sur les formes des pieces, ainsi que sur la quantité et ’agencement des armatures. * Principe n° I Tout élément doit étre armé suivant trois directions non coplanaires, généralement orthogonales. Toutefois, les éléments de faible épaisseur (comme les dalles) ne sont généralement armés que dans deux directions, paralléles A leur feuillet moyen (voir exemples de fer- raillage, figures 1.1 et 1.2). 1. Contrairement & ce que l'on entend souvent, le béton ne « séche » pas. Le durcissement n’est pas dt a une perte d'eau, mais & une réaction chimique d’hydratation du ciment. Si le béton devait sécher, comment aursit-on pu utiliser dans des ouvrages maritimes, ol il est souvent coulé sous eau? Les bétons a hautes performances (BHP) permettent d’obtenir des résistances bien supérieures, pouvant atteindre 100 MPa, et méme davantage. 22_Traité de béton armé * Principe n° 2 Seuls peuvent éire considérés comme « éléments en béton armé » ceux qui sont encore aptes & jouer leur réle dans la structure dont ils font partie lorsque la résistance a la traction de leur béton constitutif est supposée nulle. L’application de ce second principe conduit 1. A toujours mener les calculs comme si le béton avait effectivement une résistance nulle & la traction, done & déterminer les armatures des zones tendues pour qu’elles soient capables d’équilibrer la totalité des efforts de traction développés par le fonction- nement mécanique de la structure 2. A toujours prévoir une quantité d’armatures tendues au moins égale 4 celle nécessaire pour équilibrer Ia force de rupture par traction du béton tendu, supposé non armé (con- dition de non-fragilité, définissant le pourcentage minimal d’armatures tendues) # Exemple I (figure 1.1) : poutre encastrée & une extrémité, reposant librement sur un appui intermédiaire, avec porte-d-faux, uniformément chargée. ‘Schémas de la Résistance des Matériaux (RdM) Diagramme de Teor trenchant @ ° ‘Armatures longitudinales supérieures ‘sur appui « chapeaux » Barres de montage (ou armatures longitudinales supérieures) en travée cat y he ee Sater i A 7 Eas Crochet ‘Armatures d’&me Barres de montage Armatures longitudinales (cadres, étriers) Role des armatures dame ‘équilibrer les tractons obliques dues a effort tranchant Figure 1.1. Exemple de ferralllage d'une poutre Chapitre 1+ Généralités 23 Certains des crochets représentés pour figurer des « ancrages » peuvent ne pas étre indispen- sables. L'ancrage d'une armature n’exige pas obligatoirement un crochet (voir § 4.3). + Exemple 2 (figure 1.2) : dalle encastrée sur son contour, uniformément chargée Chapeau A sur puis “ Coupe ka “Fe Coupe 88 ina Armature longitudinale inférieure Figure 4.2. Dalle encastrée sur son contour 1.2__ FORMES USUELLES DES ELEMENTS En béton armé, on retrouve constamment : ~le poteau, élément vertical porteur ; =la dalle ou hourdis, plaque plane horizontale de faible épaisseur par rapport & ses dimensions en plan ; ~ la nervure, élément prismatique, a section généralement rectangulaire ; ~Ie voile plan ou courbe délimité par deux surfaces planes ou courbes, I’épaisseur étant faible vis-a-vis des dimensions de sa surface, L’association hourdis-nervure constitue une poutre en T ou a table de compression (figure 1.3) Figure 1.3. Association hourdis-nervure La combinaison poteau-hourdis-nervure donne la solution classique pour réaliser des, planchers, 24 Traité de béton armé La combinaison voiles plans-hourdis aboutit aux poutres-caissons (figure 1.4) Figure 1.4. Association voiles plans-hourdis Des voiles simple ou double courbure permettent de réaliser des couvertures, des réservoirs, des réfrigérants, ete 1.3 EVOLUTION DES METHODES DE CALCUL DU BETON ARME Aprés une période de relative stabilité, jusqu’aux environs de 1945, les méthodes de calcul des constructions en béton armé ont subi une évolution continue qui a abouti, & la suite de concepts qui se sont développés dans la seconde moitié du siécle dernier, & une modification profonde des principes mémes sur lesquels reposaient ces méthodes, Les changements successifs ont résulté : ~d'une part, d’une connaissance plus précise du comportement du matériau « béton armé », acquise a Ja suite de nombreux essais effectués dans différents pays ; ~d'autre part, d'une évolution de la notion méme de Ia sécurité des constructions oit ’on est passé d'une conception de caractére déterministe & une conception de carac- tére probabiliste ou plutdt semi-probabiliste (§ 1.34). Un rappel de cette évolution est nécessaire pour en mieux comprendre les raisons et la portée. Auparavant, nous devons nous livrer 4 un certain nombre de considérations a caractére général, 1.31 Considérations générales ‘Un ouvrage doit étre congu et calculé de maniére a présenter durant toute sa durée exploitation des sécurités appropriées vis-a-vis : ~ de sa ruine ou de celle de I’un quelconque de ses éléments ; ~d'un comportement en service susceptible d’affecter gravement sa durabilité, son aspect ou encore le confort de ses usagers, Chaplire 1 + Généralités 25 Or un certain nombre de facteurs sont susceptibles, par leur intervention isolée ou com- binge, d'influer sur la sécurité d’une structure et éventuellement de la compromettre. Parmi ces facteurs, on peut citer + la définition des actions appliquées & ouvrage ; « les propriétés des matériaux constitutifs ; la détermination des « effets des actions »' ; + les méthodes de calcul des sections ; + les régles de détail (disposition des armatures, enrobages, recouvrements, ete.) ; ‘1a qualité de l’exécution qui dépend elle-méme : ~ des régles de controle, - de la qualification du personnel, ete. Etant donné les incertitudes qui entachent ces différents facteurs, il est nécessaire de prendre des marges de sécurité, sous la forme de « coefficients » a introduire dans les calculs. 1°) Selon le mode d’introduction des coefficients relatifs & la sécurité, on distingue : a. Les méthodes de calcul aux « contraintes admissibles » (coefficients appliqués uni- quement aux «résistances » des matériaux — voir § 1.32) b. Les méthodes de calcul a la rupture (coefficients appliqués uniquement aux « ac- tions » qui, le plus souvent, sont des charges — voir § 1.33) c. Les méthodes de calcul avec coefficients partiels (appliqués d’une part aux résis- tances, d’autre part aux actions et éventuellement, aux solicitations, voir § 1.34) 2°) Selon la conception méme de la sécurité, suivant la maniére dont on considére les paramétres de base, on distingue : a. Les méthodes déterministes (paramétres de base considérés comme non-aléatoires) b, Les méthodes probabilistes (paramétres de base considérés comme aléatoires) Toute méthode de calcul devrait donc normalement apparaitre comme une combinaison des méthodes la, ot 1b, ou Ic, avec une des deux méthodes 2a ou 2b ci-avant, En fait, il artive souvent que ces différentes méthodes s’interpénétrent plus ou moins. Dans les Regles BAEL, les lettres « EL » signifiaient « états-limites », Il faut bien com- prendre que ce mot, la mode depuis les années soixante’, ne recouvre en fait que des 1, Le lecteur devra se garder d'utiliser dans les communications écrtes ou orales en angles le faux ami sollicitaion, qui signifie racolage. Il emploiera a la place, comme dans le texte anglais de I'EC2, expression actions effects avec un sens plus général que celui réservé habituellement au terme « sol- Tictation », II peut s'agir d'un effort interne, d'une contrainte, d'un moment, dune déformation uni ‘aire, d'une fléche, ete, Nous continuerons en revanche de I'utilser comme terme générique pour dési- gner les « éléments de réduetion » de la RdM (moment de flexion M, effort normal N, effort tranchant 'V, moment de torsion T). 2. Mais dés 1926, en Allemagne, Max Meyer avait proposé de justifier la bonne tenue des ouvrages en béton armé non pat fe calcul des contraintes, mais parle calcul aux états-limites. Cette nouvelle fa- 26 Traité de béton armé concepts connus et appliqués depuis fort longtemps. En effet par le terme « état-limite », on désigne tout état au-deld duquel une structure ou une partie de cette structure devien- drait inapte a remplir les fonctions pour lesquelles elle a été congue. Lorsqu’un état- limite est atteint, 'une des conditions requises de la structure ou de ’un de ses éléments pour remplir son objet, et qui ont été fixées lors du projet, est done strictement satisfaite, mais cesserait de I’étre une fois franchi cet état. Envisagées sous cet aspect, les méthodes « aux contraintes admissibles » (§ 1.32) par exemple, sous la forme oi elles étaient utilisées autrefois, étaient elles-mémes des mé- thodes d’états-limites. On les retrouve ¢ailleurs maintenant, avec leurs hypothéses propres, pour justifier les « états-limites de service », Toutefois I'habitude s’est prise (et nous ferons donc de méme) de réserver le nom de « méthode de calcul aux états-limites » & la méthode de calcul semi-probabiliste avec coefficients partiels (combinaison 1c-2b selon la classification précédente). 1.32 Méthodes aux contraintes admissibles 1.321 Méthode « classique » Cette méthode de calcul, longtemps considérée comme la seule scientifiquement va- lable, était la base des prescriptions des premiers réglements : Circulaires ministérielles de 1906 et de 1934 et, dans une large mesure, Régles BA 1945. Dans cette méthode, le modéle de calcul est le modéle élastique. En particulier, les ma- tériaux acier et béton sont supposés obéir & la loi Hooke (o = £ e). Pour chacun d’eux, la contrainte maximale c sous sollicitations de service, calculée par les méthodes de la Résistance des Matériaux classique, étendue aux pices hétérogénes par introduction d'un «coefficient d’équivalence » et en négligeant le béton tendu, est bornée & une 1 fraction — jugée convenable dela contrsinte au-deld de laquelle le matériau se rompt (béton) ou Subit des déformations importantes (acier). Cette contrainte — ou «résis- tance » f— peut étre évaluée en tenant compte (probabilisme) ou non (déterminisme) de la dispersion des résultats d’essais. i = et la condition F La contrainte maximale admissible oja est ainsi définie par otjm vérifier est done : (1) out y (> 1) est un coefficient global tenant compte de toutes les causes d’incertitude. son de considerer le probleme des calculs avait éé étudiée par les spécialistes russes, et notamment par le Professeur A. F. Loleit qui, en juin 1932, avait fait a ce sujet une conférence & Leningrad. Les travaux, discussions et expériences qui suivirent cette conférence aboutirent aux réglements de 1939 rendant en URSS le calcul aux étas-limites obligatoire pour toutes les constructions en béton armé. Chapitre 1+ Généralités 27 a z per Sila fraction — est fixée une fois pour toutes indépendamment du mode de sollicitation Y des pigces (méthode « classique »), on aboutit & des coefficients de sécurité non homo- genes, car variant selon ce mode de sollicitation, et par voie de conséquence, & un di- mensionnement parfois surabondant. 1.322 Méthode classique « aménagée » L’un des moyens de pallier 'inconvénient mentionné au paragraphe précédent consiste 1 “ apporter des correctifs & la méthode, en adoptant une fraction — variable en fonction de la nature de la solicitation (par exemple, en tenant compte des phénoménes adaptation plastique qui se manifestent dans les poutres fléchies) de maniére obtenir, sans complications excessives, des coefficients de sécurité homogénes (Régles BA 1960, Circulaire ministérielle de 1964, Régles CCBA 68), Un premier pas dans cette voie avait été fait dans les Régles BA 1945, qui admettaient une légére augmentation des contraintes sur appuis des poutres continues. Mais les Régles BA 1960 allaient beaucoup plus loin : c’est ainsi que, dans une poutre fléchie de section rectangulaire, la contrainte admissible de compression du béton était double de celle d’un poteau soumis & la compression simple. De méme, les valeurs des contraintes admissibles des armatures d’ame sous I'effet de effort tranchant variaient en fonction de la valeur de Ja contrainte tangente, afin de tenir compte des résultats de nombreux essais. Les Régles CCBA 1968 avaient repris pour l’essentie! les prescriptions fixées par les Régles BA 1960. La méthode de vérification des sections par application de ces diffé- rents textes avait constitué un progrés notable par rapport a la méthode classique. 1.323 Critique des méthodes aux contraintes admissibles Toute méthode de vérification en phase élastique, en limitant les contraintes a des va- leurs fixées par avance, risque de présenter des inconvénients graves dans tous les cas, ii les contraintes ne sont plus proportionnelles aux sollicitations (M, N, V ou 7) et done aux forces appliquées, ce qui est notamment le cas de la flexion composée! La relation [1.1] revient a s*assurer que la sollicitation 5, c’est--dire M, N, V ou 7, obtenue pour une combinaison EF; d’actions de service (par exemple de charges), de- ‘meure inférieure 4 la sollicitation résistante R(Gnax) qui aménerait le dépassement de la contrainte limite ojm. Le principe de superposition étant ici applicable, S(ZF;)=ZS(F;) et linégalité a vérifier peut done s°écrire, sous forme symbolique xatasa() 1.2) 7 1, Attention aux notations : V désigne effort tranchant, Tle moment de torsion. 28 Traité de béton armé a) Considérons d’abord le cas oi I’élément que I’on calcule n’est soumis qu’a une seule action Q et oi les sollicitations sont proportionnelles aux actions appliquées. Si, con- formément a la méthode des coefficients partiels, on met en évidence les différentes causes d'incertitude (voir chap. 3), chacun des termes S, O et f doit étre affecté d'un coefficient partiel et la condition a vérifier est : reels 13} ner Yo coefficient partiel applicable a action Q considérée Ss sollicitation (M, N, V ou 7) due a l’action 02 o contrainte du matériau calculée élastiquement sous la sollicitation $ fonction elle-méme de yp Q ‘Yes Ym Coefficients tenant compte des écarts possibles des sollicitations et résistances par rapport & leurs valeurs moyennes Les sollicitations étant supposées proportionnelles aux actions (forces) appliquées, dans V'hypothése d’un modéle de calcul élastique, on a : Slio2)= YoS(0) 1.4} et 1830 [Sto0)!= ¥0[5(0)] (15) avec YF =Ypx¥9 Les relations [1.1] et [1.3] sont done équivalentes, car la relation [1.3] peut s'écrire, compte tenu de [1.5] : trals(o)ls 1.6) c’est-a-dire o[s(os 2-=£ 0.7] YFYm ¥ b) Considérons maintenant le cas oit les sollicitations ne sont plus proportionnelles aux actions appliquées. Ce cas est par exemple celui d’une cheminége en magonnerie! (fi- gure 1.5). 1. Nous citons cet exemple car il est caractérstique. Vers la fin des années vingt en effet, un certain nombre de cheminées en magonnerie, qui avaient été calculées uniquement en vue de résister a un ‘ent conventionnellement considéré comme « normal » se sont rompues @ mi-hauteur sous V'effet de bourrasques. Chapitre 1 + Généralités 29 Une section droite quelconque d’aire A, est en effet soumise : —A un effort normal NV (dit au poids propre G de la partie située au-dessus de la section considérée), — aun moment M di a laction Q (ici, le vent). (a) Vent Figure 1.5 Les contraintes extrémes Opin €t Ona SUF cette section droite se calculent par les for- mules classiques de la Résistance des Matériaux one N Mv (1.8) Te NM == 19 Snin= (19) Ces formules comportent une partie fixe og(N)=—\- due au poids propre et une partie variable Gp(M) due au moment de flexion (évalué au centre de gravité G de la section). Le poids propre et le vent constituant deux actions ne donnant pas liew aux mémes in- certitudes, il faudrait écrire, au lieu de (1.3), en appliquant toujours la méthode des coefficients partiels : trssalNtreO)# resco boo) + 1.10) Cette demiére formule n’est plus équivalente a [1.1]. En effet la méthode des con- traintes admissibles reviendrait a écrire (voir [1.7]) : oal(@)ioglM(a)is~ 30. Traité de béton armé avec Y=1F Ym (ly ou encore Yeleg +09): (1.12) c’est-i-dire & affecter d’un méme coefficient de sécurité « global »y- les contraintes og et Gg dont les dispersions sont nécessairement trés différentes puisque les causes d’incertitude sur le poids propre et sur le vent ne sont pas les mémes. Aisi, pour ne parler que du béton, la limitation de la contrainte une valeur admissible © ne permet pas d’assurer que la construction ne se rompra pas tant que 'action Q ne 7 sera pas multipliée par y. On est au contraire certain que le coefficient de sécurité est inférieur a y. Si done les actions extérieures viennent pour une cause quelconque & dépasser la valeur maximale théorique Q prise en compte dans le calcul (et en particulier pour le vent comme pour toute autre action «naturelle », cette éventualité ne peut étre écartée a prior’), la contrainte maximale du béton risque de crottre beaucoup plus vite que Q et méme d’atteindre la valeur de la résistance a la compression, Ou bien encore, comme le monte la relation [1.9], dans le cas oi Gpin est positif mais voisin de zéro, ce dépasse- ment de la valeur maximale théorique Q peut rendre Gnix négatif, et done entrainer un renversement d'effort puisque des tractions apparaitront 1a ot 'on avait auparavant des compressions. Pour se préserver contre un risque de rupture prématurée, il faut vérifier que la section présente une sécurité suffisante vis-d-vis de la rupture, On trouve la l’origine de la « vé- rification complémentaire de la sécurité a l’égard des charges variables » (charges exploitation ou charges climatiques), introduite par Albert Caquot dans les Régles BA 45 et reprise dans les textes suivants (BA 1960, CCBA 68), et dans laquelle des limites de contraintes étaient prises en compte aprés majoration des actions. 1.33 Méthodes de calcul a la rupture Le but idéal de toute analyse de résistance est 1a prévision, par le calcul, du danger de rupture. Dans le cours qu’il professait a I'Ecole polytechnique fédérale de Zurich, E. Mérsch disait en 1912: «Le but de tout calcul statique est moins de déterminer exactement les fatigues causées dans un ouvrage par des forces extérieures quelconques que de prouver que la sécurité de cet ouvrage contre la rupture est suffisante. On de- vrait done évaluer la résistance a Ia flexion des constructions en béton armé en se ba- sant sur la phase de rupture». De méme A.-G. Considére, dans les commentaires de Varticle 3 de la Circulaire Ministérielle du 20 octobre 1906, avait émis I’idée d’un cal- cul a la rupture ot le coefficient de sécurité serait défini comme le coefficient amplification par lequel il faudrait multiplier les charges pour provoquer la rupture. Chapitre 1+ Généralités 34 L'idée de déterminer les sollicitations probables de rupture d’une piéce (par exemple, le moment fléchissant probable de rupture d’une poutre) en fonction des caractéres géomé- triques de la pice (dimensions du béton, position et section des armatures) et des carac- téres mécaniques du béton et de l’acier, puis, par comparaison de la sollicitation de service et de la sollicitation probable de rupture, d’apprécier si le coefficient de sécurité est suffisant, n’est donc pas nouvelle. A Vinverse d’ailleurs, a partir d'une sollicitation de service donnée et d’un coefficient de sécurité fixé, on peut déterminer une sollicitation de rupture et en déduire le dimen- sionnement des sections. De telles méthodes sont dites « méthodes de calcul & la rupture ». Dans ces méthodes, le modéle de caleul est élastique pour les sollicitations. Pour les matériaux, on adopte les lois o~¢ réelles. La vérification consiste 4 s’assurer que la sollicitation S (M,N, V, 7) obtenue pour une combinaison Yy,F; d’actions de calcul F; majorées par yn (/2 1) demeure inférieure & celle, R(/), qui aménerait le dépassement de la résistance f. Sous forme symbolique, I'inégalité a vérifier est: S(CraFlsR/) [1.13] Les fonctions S(yqF), R (f) n’étant pas linéaires, les inégalités [1.2] et [1.13] ne sont pas identiques, et il ne revient done nullement au méme de minorer les résistances ou de majorer les actions. Dans les années cinquante, il a existé en France une méthode de calcul a la rupture, qui avait été mise au point par R. Chambaud & la suite d’essais sur des poutres en béton armé, qu'il avait conduits en 1948, sous I’égide de la Chambre syndicale des construc- teurs en ciment armé. L’application de cette méthode était, dans certains cas, plutét laborieuse, mais elle a permis de conserver, sans renforcement, certains éléments douvrages non conformes aux prescriptions des réglements alors en vigueur. Toutefois, la méthode de R. Chambaud n’a jamais été officialisée et les Régles de calcul du béton armé (Régles BA 1945, Régles BA 1960, Circulaire Ministérielle de 1934 et Régles CCBA 1968), en imposant la vérification complémentaire de la sécurité, dont il a déjd été question ci-avant, sous des charges variables majorées (solicitations du 2 genre), tout en conservant les principes généraux et les hypothéses de base du caleul élastique, se bornaient done & ne demander qu’un « pseudo-calcul a la rupture ». 1.34 Méthode de calcul semi-probabiliste avec coefficients partiels (états-limites) Les méthodes de calcul a la rupture permettent d’estimer d'une fagon assez précise la sécurité des pices en béton armé et, par conséquent, d’avoir des coefficients de sécurité sensiblement homogenes. Toutefois, comme les méthodes élastiques le sont elles-mémes vis-d-vis de la rupture, ces méthodes s’avérent incomplétes car elles ne dispensent pas de procéder & d’autres 32_Traité de béton armé vérifications, dont on avait tout d’abord cru que l’on pourrait se dispenser, effectuées suivant les méthodes élastiques sous les charges de service. En effet, une structure qui présente une sécurité suffisante vis-a-vis de la rupture n’a pas nécessairement un comportement convenable en service (notamment en ce qui conceme les déformations et la fissuration) car les critéres sont absolument indépendants. Et, ainsi qu'on I’a vu, la réciproque peut aussi étre vraie dans certains cas. Il convenait done d’imaginer et de mettre au point une extension et une généralisation des méthodes de calcul : les méthodes dites « aux états-limites » répondent a cet objet. 1.341 Definition des états-limites Liarticle A-1.2 des Régles BAEL 91 donnait d’un état-limite la définition suivante, plus précise que celle que nous avons donnée au § 1.31: Un « état-limite » est un état particulier dans lequel une condition requise d'une cons- truction (ou d'un de ses éléments) est strictement satisfaite et cesserait de I'étre en cas de modification défavorable d'une action. Les divers états-limites que l’on peut envisager peuvent étre classés en deux catégories selon le tableau 1.1 ci-dessous (dd 4 R. Favre, EPFL, Lausanne [1.1]). Tableau 1.1. Les états-limites Etats-limites ultimes Etats-limites de service Mettent en jeu la sécurité des biens et des personnes (droit pénal) Sont lis aux conditions normales exploitation et de durabilité (droit civil) Correspondent au maximum de la capacité por- tante de l'ouvrage ou d’un de ses éléments par : ~ perte d’équilibre statique — rupture de sections non ductiles ou déformations plastiques excessives ~ instabilité de forme (flambement) ~ transformation de la structure en un mécanisme ~— ouverture excessive des fissures — compression excessive du béton ~ déformations excessives des éléments porteurs = vibrations inconfortables pour les usagers, ou rendant la structure impropre & remplir sa fonction — étanchéité, isolation, etc. Critéres de caleu! : — déformations relatives limites (ou courbure limite) ~calouls de type « rupture » : lois réelles (idéatisées) o—¢ Critéres de calcul : ~contraintes admissibles (ou déformations admissibles) —calouls de type « élastique » : loi de Hooke, coefficient Equivalence... Chapitre 1 + Généralités 33 1.342 Origine des méthodes de calcul aux états-limites Les méthodes de calcul aux états-limites ont leur origine = d'une part, dans les recherches théoriques dans le domaine du probabilisme concer- nant Ia sécurité des constructions ; —d'autre part, dans le développement continu des recherches théoriques et expérimen- tales sur le comportement des matériaux et des structures. C'est a Marcel Prot et Robert Levi que revient, en France, le mérite d’avoir montré dés 1936 qu’il ne peut exister de sécurité totale en matiére de construction et d’avoir proposé des méthodes d’analyse statistique tenant compte de la variabilité des divers parametres influant sur la sécurité, Une telle approche repose principalement sur la probabilité de ruine ou de dommages, définissant un risque « caleulé » qui puisse étre accepté a priori. Ces idées se sont développées sur le plan international et ont donné naissance & des principes de sécurité qui ont été exposés pour la premire fois en 1957 dans un rapport du Conseil international du batiment, et adoptés par la suite par le Comité européen du béton (1964), la Fédération internationale de la précontrainte (1966), |’Organisation internationale de normalisation (norme intemationale ISO 2394, 1972) et par la Conven- tion européenne de la construction métallique. Ces principes de sécurité ont également constitué la base de la deuxiéme édition des Recommandations internationales CEB-FIP pour le calcul et l'exécution des ouvrages en béton (armé ou précontraint) publiées en 1970. Depuis 1970, le Comité Euro-international du Béton (CEB) a décidé que les éditions futures de ses Recommandations internationales devraient s’insérer dans un vaste « Sys- téme intemational de réglementation technique unifige des structures », a établir par ensemble des associations techniques internationales, agissant en étroite collaboration, Les travaux, commencés en 1974, ont abouti a la publication en 1978! des deux pre- miers volumes de ce grand ensemble, savoir —le volume I, Régles unifiges communes aux différents types d’ouvrages et de maté- riaux, issu des travaux du Comité mixte Inter-associations sur la sécurité des struc- tures (JCSS) ; —le volume Il, Code-Modéle CEB-FIP pour les structures en béton, issu des travaux du Comité Euro-international du Béton, Ces deux documents tenaient compte de I’évolution scientifique et technique qui a pro- fondément modifié, au cours de la deuxiéme moitié du siécle demier, les concepts rela- tifs & la sécurité des structures et & l’analyse de leur comportement. ls constituaient une synthése des idées les plus évoluées I’époque en matigre de sécu- Tité, conception et exécution des structures. Les régles des volumes I et II étaient le 1. Le CEB @ procédé en 1990 & une quatriéme édition des Recommandations internationales, sous le nom de «Code Modéle 1990», qui a été suivie, en 2010, par une S* édition, le « Code Modéle 2010», publié par la fb. Ce texte comporte, comme celui qui I’a précédé, de nombreuses innova- tions, mais son usage courant demandera probablement une assez longue période d'adaptation. 34. Traité de béton armé résultat de compromis entre plusieurs tendances nationales, mais un accord international avait néanmoins pu étre obtenu', Ces deux textes ont eu un retentissement considérable sur les différents codes natio- naux. En France, les Directives communes de 1979 et les Régles BAEL 80 et 91 s’en sont largement inspirées ; il en est de méme en ce qui conceme I’Eurocode 2, mainte- nant en vigueur dans tous les pays de 'UE. 1.343 Idée de base du probabilisme Un état-limite pourrait étre atteint par intervention combinée de multiples facteurs aléa- toires d’insécurité. L’idée de base du probabilisme est de limiter la probabilité d'atteindre 'un quelconque des états-limites a une valeur acceptable, en tenant compte du caractére aléatoire ~ des propriétés (en particulier la résistance) des matériaux constitutifs de la structure : incertitudes dues & la dispersion des mesures en laboratoire sur éprouvettes, ou dues aux défauts locaux, conditions climatiques, etc., affectant la résistance effective du ‘matériau en oeuvre ; —des actions (charges d’exploitation, charges climatiques, etc.) ; incertitudes sur les valeurs normalement prévisibles, les valeurs anormales ou imprévues et des combi- naisons entre elles des différentes actions ; — des hypothéses de calcul faites pour déduire des actions les sollicitations (c’est-8-dire les efforts [normaux ou tranchants) ou les moments [de flexion ou de torsion]), de la convenance des modéles de calcul utilisés pour représenter le comportement de la structure, des conditions d’exécution et de contréle sur le chantier : incertitudes dues ‘aux approximations ingvitables adoptées dans les modéles de calcul utilisés et aux im- perfections de l’exécution, 1.344 Recours au « semi-probabilisme » Malheureusement, si le probléme exposé ci-avant est théoriquement résolu, il est loin de 'étre pratiquement car toutes les données statistiques ne sont pas disponibles. En effet, certains facteurs d’insécurité ne sont pas « probabilisables » ; pour ceux qui le sont, les lois de probabilité & prendre en compte ne sont pas toujours connues. En pratique, on est obligé de s’en tenir au « semi-probabilisme », qui permet une ap- proche suffisamment correcte des problémes, sans complication excessive des calculs. Dans le procédé de calcul semi-probabiliste dit « de niveau 1 >? tel qu’il a été préconisé par le Comité Euro-international du Béton et la Fédération Intemationale de la Précon- trainte et adopté par I'EC2, ’établissement du projet passe par deux séries d’opérations : a) processus destiné a couvrir la divergence statistique, ou variabilité, des résultats d’essais des matériaux et des observations d’actions au cours du temps : 1, Pour le volume I& Paris en novembre 1976 et pour le volume II & Grenade en septembre 1977. 2. Terminologie maintenant abandonnée, Chapitre 1 + Généralités 35. — la variabilité de la résistance et des autres propriétés du béton et de I’acier est prise en compte en définissant, sur une base statistique, partir des mesures effectuées en la- boratoire sur éprouveties, des résistances caractéristiques associées a des propriétés caractéristiques ; — la variabilité des actions sur la structure est prise en compte en définissant pour celles- ci des valeurs caractéristiques, déterminées soit par l'exploitation statistique des données nécessaires, lorsqu’elles existent, soit par une estimation basée sur Vexpérience dans le cas contraire. b) processus destin a couvrir les incertitudes résultant de la connaissance imparfaite des données de base, de I'imprécision des calculs et des imperfections de l’exécution au moyen de coefficients partiels y transformant les valeurs caractéristiques en valeurs de calcul, Les valeurs numériques de ces coefficients (coefficients y_ diviseurs pour les résis- tances ; coefficients 7g (ou ye) ou ys multiplicateurs pour les actions ou les sollicita- tions), ainsi que d’autres coefficients (y) qui interviennent dans les combinaisons dactions, ont é1é fixées en fonction de I’état-limite considéré, sur la base de considéra- tions probabilistes. Ces valeurs numériques sont évidemment plus élevées pour les états-limites ultimes (qui mettent en jeu de fagon immédiate la sécurité des personnes et des biens) que pour les états-limites de service Remarques 1. Du fait de l'introduction des coefficients partiels, un état-limite ultime est un état de ruine conventionnel normalement trés éloigné de I’état physique de ruine tel qu’on peut l’observer au cours d’un essai en laboratoire. I doit étre bien compris que la charge de rupture observée au cours d'un essai en labo- ratoire, qui résulte d’une constatation sans intervention de la statistique et sans la prise en compte de coefficients partiels, différe de la charge ultime ; celle-ci ne serait atteinte que si un certain nombre de circonstances défavorables se trouvaient réalisées en méme temps, et n’a qu’une faible probabilité —c’est ainsi qu’elle est définie ~ d’étre atteinte, 2. IL est possible d’envisager des simplifications. A contrario, on trouve dans le vo- lume I du Code-Modéle 78 1a description d’un procédé dit « de niveau 2 », dans le- quel les résistances et les actions sont représentées par leurs distributions connues ou supposées, et dans lequel une certaine probabilité de ruine est acceptée. Il s'agit done 1a d’un procédé de calcul vraiment probabiliste, dont les applications, aussi bien théoriques que pratiques, sont restées trés limitées. 1.345 Vérifications La vérification d'une structure ou de l'un de ses éléments doit étre effectuée en deux drapes —la premigre tape consiste en général 4 déterminer les effets des actions de calcul ‘Ym, Fix correspondant au cas étudié (par exemple, dans le cas des états-limites de ré- 36 Traité de béton armé sistance a déterminer des « sollicitations agissantes » de calcul! (S,), les actions %o,Q, ayant leurs positions et configurations les plus défavorables et étant prises dans leurs combinaisons appropriées ; ~ la seconde étape différe selon la nature de I’état-limite a vérifier. 1.345-1 Cas des états-limites ultimes de résistance (par ex. vis-a-vis de la flexion ou de l’effort tranchant) Pour chaque état-limite et pour différentes sections de la structure étudiée, il faut mon- ‘rer que pour le cas de charge le plus défavorable sous la combinaison d’actions consi- dérée, la sollicitation agissante de calcul S, correspondante ne dépasse pas la sollicita- tion résistante de calcul Ry. 4) Sollicitation agissante de calcul Une structure est soumise a des combinaisons d’actions complexes et variées. La sollici- tation de calcul (effort normal N, moment de flexion M, effort tranchant V, moment de torsion 7) correspondant a une combinaison et a un état-limite donnés est dite « sollici tation agissante de caleul » et désignée symboliquement par la lettre Sy, Pour déterminer S,, on est amen a faire un choix parmi toutes les combinaisons @'actions qui peuvent agir simultanément et ne retenir que celles qui sont physique- ment possibles et hautement probables. On définit ainsi, & partir de certaines combinaisons d’actions de caleul (C'7p, Fj) et par lune méthode de calcul approprige, des sollicitations agissantes de calcul ys3S(Zm Fiz) que Von peut simplifier en S(Syq Fy) avec yy =Ys3YR, - Selon Vétat-limite considéré et les valeurs de 7 prises en compte, ces sollicitations peuvent Gtre des sollicitations agissantes ultimes S.,, ou des sollicitations agissantes de service Sutser Lorsque plusieurs actions individuelles interviennent dans une méme combinaison, la valeur du produit 5; Fi; peut d’ailleurs, pour certaines actions, étre réduite (par rapport 4 la valeur prise en compte pour la méme action supposée isolée) pour tenir compte du fait que la probabilité que toutes les actions de la combinaison atteignent simultanément leur valeur caractéristique est faible. Ce résultat est obtenu en introduisant selon le cas, pour une méme action variable Q,, des « valeurs représentatives » différentes : ~ valeur de combinaison y, Q; 4 l’état-limite ultime, ~ valeurs fiéquente ou quasi permanente y; Oi, y2 Ot a l’état-limite de service (voir le chapitre 3). 1, Voir la note 1 en bas de la page 25. Chapitre 1 + Généralités 37 b) Solicitation résistante de calcul Pour chaque état-limite ultime de résistance, il existe une « sollicitation résistante de caleul » de chaque élément constitutif de la structure, qui est celle pour laquelle l'un des matériaux constitutifs a atteint soit une certaine déformation limite, soit une certaine contrainte limite, Cette sollicitation résistante de calcul, désignée symboliquement par Ry, est normale- ment déterminge dans lhypothése d'un comportement plastique des matériaux en pre- nant en compte leurs résistances de calcul (c’est-A-dire leurs résistances caractéristiques divisées par les coefficients Yq). c) Equation de vérification de la sécurité L’équation de vérification de la sécurité est de la forme symbolique et vectorielle (f) avec! fy=L et Fy =E7i0; Elle doit étre satisfaite pour un certain nombre de sections et d’éléments. ‘On se borne done a verifier que la probabilité pour qu’un état-limite ultime de résistance soit atteint cans les différentes sections étudiges n’excéde pas celle que l'on a acceptée apriori sans pouvoir corclure en ce qui concerne la probabilité d'atteindre ce méme état-limite ultime pour ensemble de la structure. De fagon plus précise, on peut écrire ’équation de vérification de la sécurité : — sous forme gén tok 189 Ss fa aq) Ys Ye Ye ov, sous forme simplifie 54 1r, Fa) A fa. fa) (1.15) Ys Ye Ye limite d°élasticité (consi rée comme « résistance caractéristique ») de V'acier ; résistances caractéristiques du béton a la compression et a la traction, respecti- ‘vement 5 Yo te Coefficients partic!s au moins égaux a l’unité relatifs respectivement 4 l’acier et au béton, Le processus de vérification est résumé de fagon schématique figure 1.6. 1. Liindice d (de l'anglais design), désigne une valeur de caloul, c"est-A-dire dans laquelle les coeffi- cients partels ont été introduis. Dans I"Eurocode 0 (EN 1990), la valeur de calcul de leffet des ac- tions est désignée par By, et cette inégaité est donnée sous la forme Ey Re. 38. Traité de béton armé Analyse (calcul des solictations) Solltatiois ‘acissantes ultimes Verification quien chaque, section 84 sRy Sollictatons résistantesutimes IP “(Go béton ame) Calcul des sections. Figure 1.6. Processus de verification Remarque L’équation de verification écrite sous la forme vesSlreFa)S mf i] est trés générale. On peut en dériver toutes les méthodes de calcul possibles : 1. Contraintes admissibles Pour retrouyer la méthode aux contraintes admissibles, il suffit de faire YRS Fis ctf étant évalués de fagon déterministe. Chapitre 1+ Généralités 39 2. Calcul a la rupture Le calcul & la rupture correspond & : YF Fy etf étant toujours évalués de fagon déterministe, Yo 3. Caleul aux états-limites Dans ce cas, plusieurs voies sont possibles' + A. Méthode des coeficients partiels (CEB, BAEL 91, Code britannique BS 8110, Eurocode 2) La formule compléte est applicable, mais yj est éventuellement pris égal & 1 ; Fi et / sont évalués (en principe) de fagon probabiliste, et plusieurs valeurs repré- siives sont & considérer pour les actions variables contenues dans Fy. sen B. Méthode « load and resistance factor » (Code américain ACI 318) L’équation de ia sécurité [1.14] peut aussi s’écrire = sean ndea(£) YF3 Ym Le Code ACI adopte? 7,, =1 et pose (4) =o diant différent pour chaque type de sollicitation (par exemple @ = 0,9 pour la trac- tion simple ou la flexion simple ; ¢=0,85 pour leffort tranchant et la torsion ; =0,70 pour la compression avec ou sans flexion) ‘fest évaluée de facon probabilist. C. Méthode cht « coefficient global » (ancienne norme allemande DIN 1045) Dans |’équation ci-avant, la norme DIN adoptait : La valeur du coefficient yp (=7) n’intervenait que dans ies calculs en flexion. Elle gpendait du type de rupture, soit par Pacier (y = 1,75), soit par le béton (y= 2,1). Les codes ciés ii sont ceux qui étaient en vigueur avant I'adoption de I Eurocode 2 Entre autres arguments d’ingénieors américains pour 'adoption de cette valeur unité 1. les coefficients pariels appliqués au béton et a I'acierrisquent d’étre mal interprétés par les cons- trueteurs en donnant "impression & ceux-ci qu’ils doivent viser, comme résistance réele, la valeur ‘f1¥m prise en compte dans les calculs 2. le coefficient appliqué au béton, nettement plus grand que celui appliqué a acer, risque d’étre exploité dans la concurrence entre 'acier et le béton comme traduisant le fait que le ton est un ma- (ériaw moins fiable que l'acier. 40 Traité de béton armé 1.345-2 Cas des états-limites ultimes de stabilité de forme Dans ce cas, il faut montrer qu’il existe dans ensemble de la structure une distribution de contraintes qui équilibre dans chaque section les sollicitations de calcul & considérer, y compris celles du second ordre. IL n'y a pas toujours en ce cas de sollicitation résistante, et I’équation de vérification peut ne s’appliquer qu’aux actions, c’est-d-dire prendre la forme : Fug SF, esd 1.345-3 Cas des états-limites de service Dans ce cas, il faut montrer que les sollicitations agissantes de calcul ne provoquent pas Ie dépassement des limites qui résultent des exigences fonctionnelles en ce qui concerne une contrainte ¢ ou 1, une fléche a, une ouverture de fissure w , etc. L’équation de vérification prend alors I’une des formes! G(M, eVouN,g)< Oim UV, eUOUT,) $ tin w(M, etlou Nz) S Whi, a(My)S diy Ces comparaisons ne sont pas toujours nécessaires si l’on a pris soin de respecter cer- taines dispositions constructives. Par exemple, il n’est pas utile de vérifier la condition 4S dm si l'on a pris soin de choisir judicieusement « I’élancement » {/d d’une poutre de portée /et de hauteur utile d (voir par exemple le tableau 15.3 du chapitre 15). Remarques importantes 1, Dans un ouvrage réel, on ne peut mesurer que des déformations et non des con- traintes. II n'est donc généralement pas possible de s’assurer directement par voie expérimentale que 6 < Oj, OU TS Ty 2. Pour les fissures, l’expérience montre que leur « ouverture » est en fait une no- tion indéterminée. D'une part, le choix de la direction de mesure n’est pas évident (paralléle a la ligne moyenne, perpendiculaire a la fissure, paralléle a la direction principale des armatures par lesquelles elle est traversée...). D’autre part, cette ou- verture varie considérablement aussi bien en parement, le long d’une méme fissure et dune fissure a l'autre qu’en profondeur. II en résulte que la mesure d’une ouver- ture de fissure est trés mal définie, Aucun projeteur ne doit tomber dans le piége qui consisterait 4 garantir par contrat” que les ouvertures des fissures resteront infé- rieures & une valeur donnée*. Pour éviter ce piége, il est d’usage de parler douvertures caleulées, comme le fait I’Eurocode 2. 1. Forme générale de I'Eurocode 0 (EN 1990): Ey Cs avec Cj valeur de calcul limite correspondant au crtére d’aptitude au service considéré. 2. Ce que voudraient obtenir les poseurs d’éianchéité par exemple, qui ont eux-mémes & garantir Ia tenue de leur produit, 3. Un expert n’aurait en effet aucun mal a trouver au moins une zone oit es ouvertures des fissures <égpasseraient les valeurs garanties Chapitre 1+ Généralités 44 De méme, pour les batiments courants, il n'est généralement pas possible de mesu- rerles fléches a long terme. Aussi bien les ouvertures des fissures que les fléches dépendent d’ailleurs d’un grand nombre de param@tres, dont certains sont totalement inconnus lors de Pélaboration du projet (conditions thermo-hygrométriques, durée de 1°étaiement, ete.). Pour toutes ces raisons il serait vain de rechercher une identité entre la valeur caleu- Iée (ouverture de fissure ou fléche) et Ia valeur constatée en ceuvre. Aussi, plus que pour tout autre calcul, les vérifications vis-a-vis des états-limites de service doivent-elles étre considérées comme des vérifications conventionnelles permettant seulement d’assurer que la structure devrait avoir, avec une forte proba- bilité, un comportement setisfaisant en service. 1345-4 Cas des états-limites ultimes d’équilibre statique Pour les états-limites ultimes d’équilibre statique, il faut montrer que les combinaisons d'actions de calcul a considérer n'entrainent pas la perte d’équilibre de la construction ou de I’élément étudié, Dans ce cas, on compare done les valeurs de calcul Ezy des actions déstabilisantes (dst) et celles Ey. des actions stabilisantes (sf). II faut avoir ast S Ean 1.4 REGLEMENTATION FRANGAISE 1.41 Distinction entre maitre d’ouvrage et maitre d’ceuvre Dans le cadre d'un marché : — le maitre d*ouvrage est la personne physique ou morale pour laquelle les travaux ou ouvrages sont réalisés (en quelque sorte, le « client »). Son r6le est d’abord de définir Vouvrage sous la forme d’un programme précis indiquant les données sur le site, les contraintes réglementaires et d’environnement auguel il est soumis, Jes exigences de qualité, de prix, de délais, etc. Il est ensuite chargé de passer le marché et d’assurer la réception. —le maitre d°quvre est la personne physique ou morale reconnue compétente, et char- g6e par le maitre d’ouvrage de concevoir et de contrdler la bonne exécution du mar- ché, de diriger et de surveiller les travaux et de veiller au respect des « régles de l'art » et de la réglementation (un architecte, par exemple, est un maitre d’ceuvre), 42 Traité de béton armé 1.42 Portée juridique des différents textes réglementaires Les textes réglementaires frangais se composent de : ~ Cahiers des clauses techniques générales (CCTG) ; ~ Documents techniques unifigs (DTU) ; —Normes AFNOR ; — Régles professionnelles, Guides, etc. Tous ont des portées juridiques différentes. Cependant la plupart des DTU constituent aussi des fascicules CCTG (voir § 1.422b) ou des normes (voir remarque au § 1.423). 1.421 Cahiers des clauses techniques générales (CCTG) Les fascicules des CCTG sont des documents d’application obligatoire pour tous les marchés de l’Etat (marchés de travaux publics et marchés de batiment). Ils sont publiés dans les bulletins officiels du ministére en charge de I'Urbanisme et du Logement. La liste & jour de tous les CCTG est publiée chaque année au Journal officiel 1.422 Normes et Documents techniques unifiés (DTU)* Normes francaises AFNOR Les normes frangaises sont constituées par trois types de documents : —des normes homologuées, ayant regu une sanction officielle des pouvoirs publics parce que leur valeur technique est reconnue, et qu’elles jouent un rdle important. dans le systéme de construction ; ~ des normes expérimentales soumises & une période de mise 4 ’épreuve avant, moyen- nant des amendements éventuels, de devenir normes frangaises homologuées ; — des fascicules de documentation, a caractére essentiellement informatif. Ces documents sont établis par les bureaux de normalisation et des représentants des divers acteurs de la construction (Centres techniques, entrepreneurs, industriels, archi- tectes, bureaux de contréle, ete. et, bien entendu, I’Association Frangaise de Normalisa- tion AFNOR). Normes européennes EN Ces normes sont établies par le Comité Européen de Normalisation (CEN). Aprés une période de mise a essai, une norme expérimentale (ENV) est soumise au vote des Etats-membres. Si, selon les régles qui ont été fixées par I’UE, le résultat de ce vote est positif, cette norme (EN) devient ipso facto applicable dans tous les Etats, méme ceux qui ont voté contre, et se substitue done & toute norme nationale traitant du méme sujet, 1. Paragraphe rédigé avec I’aimable concours de Charles Baloche, du CSTB. Chapiire 1+ Généralités 43 ngaises sont progressive- s‘il en existe une, If en résulte que de nombreuses normes fra ment remplacées par des normes EN'. jis alors que dens le conception frangaise, qu’il s’agisse de produits, d’essais, ou autres, une norme contient des spécifications trés strictes, dont les conditions de mise en application sont du ressort des fascicules du CCTG et des DTU, dans la conception européenne, une norme peut étre une simple convention technique, parfois un peu floue ou incompléte et méme, parfois aussi, de peu d’utilité Ceci ne va pas sans inconvénients : Ie catalogue AFNOR contient maintenant des textes au contenu tr8s varig, qui tous s’eppellent « normes » : certains traitent de produits, d'autres de travaux, @auires encore de calcul, voire des trois & la fois. Les mécanismes de mise en application (voir ci-aprés application des DTU aux travaux de batiment) sont devenus beaucoup moins sis et exigent maintenant de sélectionner, au cas par cas, Jes textes qui auront un caractére contractuel pour un chantier déterminé, DTU Les DTU sont des Gocuments établis par le Groupe de coordination des textes tech- niques, autrefois appelé Groupe DTU, mais qui, en 1990, a pris le nom de « Commis- sion générale de normalisation du batiment/DTU », Les DTU sont principalement — des Cahiers des clauses techniques (CCT), qui indiquent les conditions techniques que doivent respecter les entrepreneurs pour le choix et la mise en ceuvre des matériaux dans I'exécution des travaux des différents corps d'état ; = des Régles de catcul, qui permettent de dimensionner les ouvrages en fonction des conditions ¢°exploitation ; ~des Cahiers des clauses spéciales (CCS), qui accompagnent les Cahiers des clauses techniques, et qui précisent la nature des travaux du corps d’état considéré et les obli- gations de I’entrepreneur par rapport aux corps d’état voisins. Ces trois types de documents sont ’application contractuelle. existe aussi des mémentos et des guides de choix qui ne sont pas destinés & étre impo- sés a l’entrepreneur. Evolution du statut des DTU L’harmonisation européenne a conduit transformer progressivement les DTU en rnormes. De ce fet, ls DTU ont maintenant "un des statuts suivants : ~ norme francaise homologuée ; ~norme expérimentale ; ~ fascicule cle documentation ; 1. Il existe des normes EN «non harmonisées ». C'est le cas de la norme EN 10080, Aciers pour armature du béton. 44 Traité de béton armé ~DTU, statut origine! provisoirement conservé ; ne fait pas partie du systéme normatif officiel. Application des DTU aux marchés de travaux de bétiment a) Marchés privés de travaux Quels que soient leur statut et leur nature, l'application des DTU résulte d’un accord passé entre le maitre d’ceuvre et I'entrepreneur. Un DTU n’engage donc que les signa- taires d’un marché de travaux de bétiment qui ont introduit comme pitce du marché, Jui donnant ainsi une valeur contractuelle, La norme NF P 03-001 (Cahier des clauses administratives générales applicables aux travaux de batiment faisant I’objet d’un marché privé) rend contractuelle l’application des normes frangaises homologuées, des DTU Cahiers des clauses techniques et DTU Régles de calcul pour le marché visé, sous réserve de mentions faites aux clauses parti- culiéres du marché. Les documents qui concernent les travaux visés par ces marchés acquiérent alors un caractére d’ obligation contractuelle. Certaines normes frangaises homologuées et certains DTU peuvent étre rendus application obligatoire par décret ou arrété. Sauf indication contraire d'une norme ou d'un DTU, son application s'impose dans les consultations lancées plus de trois mois aprés sa date d’effet, mentionnée dans le document. b) Marchés publics de travaux Normes Selon le décret du 16 juin 2009 les normes homologuées et publiées par l'AFNOR sont en principe d’application volontaire, mais elles peuvent étre rendues obligatoires par un arrété signé du ministére chargé de l’industrie et du ou des ministres intéressés. DTU Cahiers des clauses techniques et DTU Régles de calcul Un Cahier des clauses techniques générales (CCTG) applicables aux marchés publics de travaux de batiment a été institué par décret. Ce CCTG est constitué principalement par les DTU Cahiers des clauses techniques et les DTU Régles de calcul, dont une liste est publiée périodiquement au Journal officiel 1.423 Régles professionnelles, guides, etc. Ces textes, dont le domaine d’application n’est convert ni par des CCTG, ni par des DTU, ni par des normes (exemples : cheminées, tours, silos, cofftages et étaiements, etc.) ne peuvent étre éventuellement imposés que par voie contractuelle, 1.43 Régles applicables au béton armé Les régles applicables au béton armé (ou précontraint) sont celles définies par la norme EN 1992, Calcul des structures en béton. Chapitre 1+ Généralités 45 Depuis le 10 novembre 2010, la partie 1-1 « Régles générales et Régles pour les bati- ments » de cette norme, objet du présent traité, appelée dans ce qui suit « Eurocode 2 » pour simplifier (bien qu’elle n’en constitue que l'une des quatte parties), est application obligatoire dans tous les Etats membres de I"UE. Ce texte remplace done désormais les Régles BAEL 91 / 99 (DTU P 18-702). 4.5 _L’EUROCODE 2 Pour plus de détails, se reporter aux ouvrages [1.2] et [1.3] de la bibliographie du pré- sent chapitre (§ 1.7). 4.51 Historique Les travaux relatifs A I’Eurocode 2 (désigné en abrégé par EC2 dans ce qui suit) ont comimencé le 14 février 1980, Le document de base était le Code-Modéle CEB/FIP pour es structures en béton, qui avait é&é approuvé par I’Assemblée générale du Comité Euro-international du Béton (CEB) 4 Grenade en septembre 1977 et présenté au 8° congrés de la Fédération internationale de la précontrainte (FIP) 4 Londres en 1978. Aprés une enquéte restreinte au cours de l'année 1981, le texte initial a été révisé en 1982-1983 pour aboutir au printemps 1984 A la publication officielle par la Commission des Communautés evropéennes, dans les trois langues (DE, EN, FR), du Rapport EUR 8848 Eurocode n°2 Régles unifiées communes pour les constructions en béton Bruxelles a mis officiellement ce texte & l’enquéte dans les différents Etats-membres & Mautomne 1984, Cette enquéte a donné lieu & un nombre trés volumineux d’observations (1 200 pages dont prés du tiers pour les seules observations anglaises). Le texte a done &té de nouveeu révisé par un groupe de rédaction étendu, comportant un représentant de chaque Etat-membre (sauf le Luxembourg, représenté par la Belgique), et publié en 1992 comme norme expérimentale (ENV). Celle-ci a été mise a !'enquéte pendant six ans, puis revue de nouveau par un groupe de rédaction (project team). La version finale a été rati- fige par le CEN le 16 avril 2004 sous la dénomination EN 1992-1-1 et mise & disposition le 15 décembre 2004. 1.52 Présentation de l’Eurocode 2 (EC2) 4.524 Contenu de 'EC2 L’Evrocode 2 (partie 1-1, en France, norme NF P 18-711-1) s’applique au calcul des batiments et des ouvrages de Génie Civil en béton non armé, en béton armé ou en béton précontraint. La partie 1-1 donne les régles générales et les régles pour les batiments', 1. Letexte de référence (master copy) est le texte en anglais. La présente analyse ayant été faite avant la parution de la traduction officielle frangaise, on y décélera nécessairement quelques différences dans 46 Traité de béton armé Ne sont pas concernés par cette premiére partie les armatures en ronds lisses, les im- meubles de grande hauteur (IGH), les viaducs, les ponts, les barrages, les enceintes sous pression, les plates-formes en mer ou les réservoirs, ni les éléments en béton caverneux ow en béton de granulats lourds. En complément a cette premigre partie existent : une partie 1-2: Calcul du comportement au feu des ouvrages en béton (NF P18-712-1), ~une partie 2 : Ponts en béton — Calcul et dispositions constructives (NF P18-720-1) — une partie 3 : Silos et réservoirs (NF P18-730-1). —un complément national concernant les bétons fibrés a ultra-hautes performances (BFUP), (NF P18-710). I existe également deux fascicules de documentation : ~ le guide d’application des normes NF EN 1992 (FD P18-717). Ce guide se substitue “aux «Recommandations professionnelles pour I’application de la norme NF EN 1992-1-1 et de son Annexe nationale » qui avaient été publiées en 2007, ~ le guide de calcul des prédalles suspendues avec boites d’attente et régles magnétiques ou équivalentes (LPPVE), (FD P18-720), 1.522 Documents d’accompagnement L’EC2 se référe 4 des normes internationales lorsqu’elles existent et & des normes éla- borées par le Comité européen de normalisation (CEN). L’EC2 doit, dans chaque pays, étre normalement utilisé avec une Annexe nationale (EN 1992-1-1/NA, en France, norme NF P 18-711-1/NA) précisant soit l'interprétation donner a certains articles, soit leurs conditions d’application, soit encore certaines va~ leurs numériques présentées seulement comme « valeurs recommandées » dans I"EC2. Les autres documents qui accompagnent I’Eurocode 2 sont les suivants : Eurocode 0 NF EN 1990 (NF P 06 100-1) : Eurocodes structurawx — Bases de calcul des structures NF EN 1990/A1 (NF P 06 100-1/A) : Application aux ponts Eurocode 1 : Actions sur les structures NFEN 1991-1-1 (NF P 06 111-1): Actions générales ~ Poids volumiques, poids propres, charges d'exploitation des batiments NF EN 1991-1-2 (NF P 06 112-1) : Actions générales — Actions sur les structures expo- sées au feu ‘NF EN 1991-1-3 (NF P 06 113-1) : Actions générales ~ Charges de neige Ja terminologie utilis (par exemple « calcu » au lieu de « projet») sans que cela n'ai de répercus- sions sur le sens général ou Iinterpétation. apitre 1+ Généraltés 47 1-4 (NF P06 114-1) “1-5 (NEP 06 115-1): 4 JF EN 1991-1-6 (NF P 06 116-1) WF EN i Actions générales ~ Actions du vent oins générales ~ Actions thermiques : Actions générales — Actions en cours d'exécution -I-7 (NF P06 117-1) : Actions générales — Actions accidentelles NF EN 1991-2 (NF P 06 120-1) : Actions sur les ponts dues au trafic NF EN 1991-3 (NF P 06 130-1) : Actions induites par les grues et les ponts roulants NF EN 1991-4 (NF P06 140-1): Silos et réservoirs 4.523 Distinction entre Principes et Régles d’application LE °2 établit une distinction entre Principes et Régles d’ application : les Principes (signalés par le symbole (P) & la suite du numéro de leur paragraphe) i nt: — soit des définitions, ~ soit des prescriptions générales, ~ soit des exigences, ~ soit des modéles analytiques, pour lesquels aucune alternative n’est possible. eles Régles d’application sont constituées par des régles généralement admises, qui respectent les prineipes et en satisfont les exigences. 4.53 Sommaire détaillé de l’EC2, partie 1 L’EC2 1-1 comporte douze grands chapitres et dix annexes : 1. GENERALITES 1.1. Domaine d'application 1.2, Réffrences normatives 13. Hypothéses 1.4. Distinction entre Principes et Régles d’application 1.5. Définitions 1.6. Symboles 2. BASES DU CALCUL 2.1, Exigences 2.2. Principes du calcul aux états-limites 48 Traité de béton armé 23 2.4, 25. 2.6. an 3. 3.2, 33. 34. 4. 42. 43. 44, 5.1 5.2 53. 54. 55. 56. st 5.8. 59. 5.10, SAL. Variables de base Verification par la méthode des coefficients partiels Dimensionnement assisté par l'expérimentation, Exigences complémentaires pour les fondations Exigences relatives aux fixations MATERIAUX Béton Acier de béton armé Acier de précontrainte Dispositifs de précontrainte DURABILITE ET ENROBAGE DES ARMATURES Généralités Conditions d’environnement Exigences de durabilité (enrobage) Méthodes de vérification ANALYSE STRUCTURALE Généralités Imperfections géométriques Modélisation de la structure Analyse élastique-linéaire Analyse ¢lastique-linéaire avec redistribution limitée des moments Analyse plastique Analyse non-linéaire Analyse des effets du second ordre en présence d’une charge axiale Instabilité latérale des poutres élancées Eléments et structures précontraints Analyse pour certains éléments structuraux particuliers ETATS-LIMITES ULTIMES (ELU) Flexion simple et flexion composée 62. 63. 6.4. 65. 6.6. 67, 68. 1 72. 73. 74. 81 8.2. 83 84. 85. 8.6. 87. 8.8. 8.9. 8.10. 9.1. 9.2. 93. 9.4. Chapitre 1+ Généralités 49 Effort tranchant Torsion Poingonnement Dimensionnement 4 l'aide de modéles bielles-tirants Ancrages et recouvrements Pressions localisées Fatigue ETATS-LIMITES DE SERVICE (ELS) Généralités Limitation des contraintes Maitrise de la fissuration Limitation des fléches DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES RELATIVES AUX ARMATURES DE BETON ARME ET DE PRECONTRAINTE Généralités Espacement des armatures de béton armé Diamétres admissibles des mandrins de cintrage pour les barres pliges Ancrage des armatures longitudinales Ancrage des armatures d’effort tranchant et autres armatures transversales Ancrage au moyen de barres soudées Recouvrements et coupleurs Régles supplémentaires pour les barres de gros diamétre Paquets de barres Armatures de précontrainte DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES RELATIVES AUX ELEMENTS ET REGLES PARTICULIERES Généralités Poutres Dalles pleines Planchers-dalles 50 Traité de béton armé 9.5 9.6. 9.7. 9.8. 9.9. 9.10. 10. 10.1. 10.2 10.3. 10.5. 10.9. 11. 1. 11.2. 113. 114, 115 116. 17. 11.8. 119. 11.10. 11.12, 12. 12.1. 12.3. 12.5. Poteaux Voiles Poutres-cloisons Fondations Régions de discontinuité de géométrie ou d’action Chainages REGLES ADDITIONNELLES POUR LES ELEMENTS ET LES STRUCTURES PREFABRIQUES EN BETON (POUR LES CHAPITRES 1, 2, 3, 5 ET 9) Généralités Bases du calcul, exigences fondamentales Matériaux Analyse structurale Dispositions constructives relatives aux éléments et régles particuligres STRUCTURES EN BETON DE GRANULATS LEGERS Généralités Bases du calcul Matériaux Durabilité et enrobage des armatures Analyse structurale Etats-limites ultimes (ELU) Etats-limites de service (ELS) Disposition des armatures ~ Généralités Dispositions constructives et régles particuliéres Régles additionnelles pour les éléments et les structures préfabriqués en béton Structures en béton (léger) non armé ou faiblement armé STRUCTURES EN BETON NON ARME OU FAIBLEMENT ARME Généralités Matériaux Analyse structurale : états-limites ultimes Chapitre 1+ Généralités 54 12.6. Etats-limites ultimes (ELU) 12.7, Etats-limites de service (ELS) 12.9. Dispositions constructives relatives aux éléments et régles particuligres ANNEXES ‘A (Informative). Modification des coefficients partiels relatifs aux matériaux B (Informative). Déformations dues au fluage et au retrait C (Normative). Propriétés des matériaux compatibles avec utilisation de cet Eurocode D (Normative). Méthode de calcul détaillée des pertes de précontrainte par relaxation E (Informative). Classes indicatives de résistance pour la durabilité F (Informative). Expressions pour le calcul des armatures tendues dans les situations de contraintes planes G (Informative). Interaction sol-structure H (Informative). Effets globaux du second ordre sur les structures I (Informative). Analyse des planchers-dalles et des voiles de contreventement J (Informative). Dispositions constructives pour des cas particuliers 1.54 Concept de sécurité structurale de I’Eurocode 2 Le concept de sécurité structurale, développé dans le chapitre 2 (2.1 42.4), ne différe pas de celui exposé au § 1.344 (méthode semi-probabiliste aux états-limites). 1.55 Notations et unités Les notations sont en principe conformes & la norme ISO 3898 ~ Bases du calcul des constructions — Notations - Symboles généraux. Cependant, V'EC2 s’accorde parfois quelques libertés (par exemple, minuscules ou majuscules romaines pour désigner des quantités sans dimension au lieu de minuscules grecques), « (lettre bannie) au lieu de p pour désigner un pourcentage d’acier, ete. Les unités sont celles du systéme international SI (ISO/DP 4357 - Régles pour l'utilisation du systéme d'unités S.J. dans les constructions), 52. Traité de béton armé 1.6 DISPOSITIONS DU PRESENT TRAITE Notations Les notations utilisées sont, sauf quelques exceptions, celles de 'EC2, Bien entendu, pour un cours comportant des développements, des explications ou des démonstrations mathématiques, IEC2 ne fournit pas la liste de tous les symboles nécessaires. Pour combler cette lacune, le présent Traité de béton armé a d’abord recours a des symboles couramment utilisés en France (par exemple t pour la contrainte tangente due. l’effort ‘ranchant). La signification de ces symboles particuliers est donnée dans le texte au moment de leur apparition. Les lettres grecques éta (n) et oméga («) dont l'emploi est généralement déconseillé en raison du risque de confusion avec les minuscules ro- maines n et w ne sont utilisées que rarement, et précisément lorsque ce risque est inexis- tant. Notations pour les valeurs agissantes et résistantes aux états-limites Les notations particuliéres, déja utilisées dans le présent chapitre, sont les suivantes : Tableau 1.2. Notations particuliéres Frangais Anglais Notations Sollicitation (agissante) Action effect S (ou) Résistance (ou solicitation Resistance R résistante) Résistance dun matériau Strength f Valeur de calcul (ou de Design value Indice d dimensionnement) Etat-limite ultime Ultimate limit state Indice « Etat limite de service Serviceability limit state Indice ser Dans 'EC2, une combinaison des indices permet de couvrir tous les besoins, par exemple : ‘Mra, moment agissant de calcul a I’état-limite ultime, donc évalué avec application des coefficients partiels aux actions (indice a), Cependant, dans une démonstration ou dans une note de calculs, la répétition de tous les indices frappant un méme symbole est fastidieuse. C’est pourquoi, lorsqu’aucune con- Chapitre 1» Généralités 53 ‘fusion n°est possible, on a appliqué un critére de simplicité, et remplacé Mequ par Mayo parfois méme M,, De méme pour les autres sollicitations, Unités pratiques Les unités utilisées en pratique sont : ~ pour les longueurs, le metre : m; pour Jes charges et les forces, localisées ou réparties, indifféremment : kN, kN/m, JaWn? ou MN (10° KIN), MN/m, MN/m? (N = newton, M = méga) ; ar les moments : kNm ou MNm ; ~ pour les masses volumiques : kg/m’ ; — pour les poids volumiques : KN/m’ ; ’ — pour les contraintes et les résistances : MPa (mégapascal). Le méganewton est une unité un peu grande pour les charges des batiments, Mais Vavantage de l'emploi d’un systéme d’unités homogenes [m, MN, MPa (IMPa = IMN/m*)] est qu’il ne nécessite pas de coefficients de conversion. Son incon- vénient est que les calculs menés en utilisant ce syst?me conduisent @ des sections @aciers exprimées en m°. Dans les notes de calcul, ces sections sont habituellement données en cm* ou, parfois, en mm’. Les résultats doivent done étre présentés en multi- pliant les valeurs numériques en m? par 10 ou 10° selon le cas. Précision des calculs Les outils informatiques sortent des résultats avec autant de décimales que I’on veut. Mais, étant donné les approximations faites dais les hypothéses de calcul, un excés de précision est illusoire. II est done inutile, dans la plupart des cas, de rentrer des données ou d’exprimer des résultats, finaux ou intermédiaires, avec plus de trois chifires signifi- catifs (mais il faut les avoir, et exacts !)! qu’il s’agisse de forces, de moments, de con- icaintes, etc., exprimés en MN, MNm, MPa ou, plus généralement, de n’importe quelle valeur numérique (par exemple: 254; 14,2; 2,35 ; 0,278 ;0,0125; etc.), le dernier chiffre étant déterming selon les régles d’arrondi habituelies. Lorsque le présent texte transgresse cette recommendation, c’est généralement dans des tableaux de valeurs numériques pour éviter d’entacher de trop d’erreur les interpolations. Informatique Dans ce qui suit, le calcul automatique n’apparait qu’en filigrane. Ceci est volontaire : il s'agit en effet d'un taité de béton armé et non dun trait颔 informatique ! De nos jours, on a trop tendance & faire aveuglément confiance a informatique’, qui n'est et ne 1. Un ingénicur ou un projeteur ne sont pas payés pour faire des erreurs de calcul ! 2. Ils'agit bien d’une cécité oi 'on sen remet, sans aucun examen préalable, &l'ordinateur tout puis- sant pour résoudte n’importe quel probleme. Tel cet éléve qui, ayant & diviser 1 000 par 10 lors d'une. 54 Traité de béton armé demeurera jamais qu’un outil au méme titre que la simple table de multiplication, Avant toute chose, il est important de bien comprendre les phénoménes physiques. Le proces- sus logique de leur mise en équations, lorsqu’il est possible et qu’il ne comporte pas de lacunes, est suffisamment explicité dans cet ouvrage pour que la mise sur ordinateur ne présente pas de difficultés particuliéres. Il existe par ailleurs des éditeurs de logiciels de calcul de béton armé qui se sont fait une spécialité dans la commercialisation de pro- grammes complets et performants. 1.7 BIBLIOGRAPHIE SELECTIONNEE DU CHAPITRE 1 1.71 Ouvrages ou articles cités dans le présent chapitre {1.1] Favre (R), Kopma (M.), Radojicic (A.), Effets différés — Fissuration et deformations des structures en béton. Georgi (Suisse), 1980. [1.2] Bisch (P.), Calgaro (J.-A.). Eurocodes ~ Codes européens de conception des constructions, Techniques de I’Ingénieur. 1.3] Calgaro (J.-A.), Moreau de Saint-Martin (J.), Les Eurocodes. Conception des batiments et des ouvrages de génie civil, éd. du Moniteur, 2005. 1.72 Ouvrages ou articles traitant des mémes sujets 1.721 Traités généraux [1.4] Robinson (J.-R.), Béton armé, Cours CHEBAP (non édité en librairie), [1.5] Fauchart (J.), Initiation au calcul des structures, béton et acier, 1981, éd. Eyrolles. [1.6] Montoya (P.-J.), Meseguer (A.-G.), Moran Cabre (F.), Hormigén armado, 1982, Gustavo Gili, Barcelone, 1.722 Formulaires et guides d’emploi (1.7] Chambaud (R.), Lebelle (P.), Formulaire du béton armé, Tome, 1967, éd. Eyrolles interrogation orale, s’était immédiatement saisi, tel un naufragé s’accrochant a un espar flottant sur la mer, de sa calculette. Aprés un long, trés long, moment de perplexité devant le résultat affiché (qui devait étre 99,9999...) il avait fini par s°exclamer : « Mais cela fait 100 1», Chapitre 1+ Généralités 55 (ML), Lebelle (P.), Formulaire du béton armé, Tome Il « Application de In Résistance des Matériaux au calcul des structures en béton armé » (2° écition complétée et refondue par W. Jalil), 1976, éd. Eyrolles. Peton Kalender, édition annuelle, Verlag W. Ernst und Sohn. (E), Davidoviei (V.), Guide pratique d'utilisation des Régles BAEL 80,1981, éd. Eyrolles. [1.11] Artopoeus (J.), Fouré (B.), Hueber (J.), Perchat (J.), Manuel d'application des -s BAEL, 1981, Syndicat national du béton armé et des techniques indus- twialisées. [1.12] Perchat (1.), Roux (1.), Pratique du BAEL 91, 4. Eyrolies. [1.13] Perchat (J.), Roux (J.), Mattrise du BAEL 91, éd. Eyrolles. 4.723 Miéthodes de calcul. Réglements et Recommandations 41.7231 Méthode aux contraintes admissibles [1.14] Instructions relatives a l'emploi du béton armé, circulaire du 20 octobre 1906. Imprimerie centrale administrative, [1.15] Réglement sur les constructions en béton armé établi par la Commission études techniques de la Chambre syndicale des constructeurs en eiment armé de France, 1932, Gauthier-Villars. [1.16] Insiructions retetives a l'emploi du béton armé dans les ouvrages dépendant du Ministére des Travaux Publics et commentaires explicatifs, circulaire du 19 juillet 1934, Imprimerie centrale administrative. [L17] Régles d'utilisation du béton armé applicables aux travaux dépendant du Mi- nisiére de la Reconstruction et de I'Urbanisme et aux travaux privés, Regles BA 1945, modifiées en mars 1948, Documentation technique du batiment. [1.18] Régles'd utitisarion cles ronds crénelés et lisses pour béton armé de limite élas- tique supérieure ou égale a 40 kg/mm’, Régles 1948 ronds n’, 40-60, Institut technique du batiment et des travaux publics et Centre scientifique et technique du batiment, [1.19] Regles pour ie calcul et U'exécution des constructions en béton armé (DTU), Régles BA 1960, Documentation technique du bétiment, mars 1961. [1.20] Regles techniques de conception et de cal béton armeé (dites « Régles CCBA 1968, ré des ouvrages et constructions en es 1970 »), 1975, éd, Eyrolles. 1.723-2 Méthodes de calcul a la rupture Ces méthodes n’ont jamais fait, en France, l’objet de textes réglementaires. [1.21] Chambavd (R.), Le calcul du béton armé a ta rupture, 1965, éd. Eyrolles. 56 Traité de béton armé 1.723-3 Méthodes de calcul aux états-limites et Eurocode 2 {1.22} (1.23) [1.24] [1.25] [1.26] 1.27] [1.28] (1.29) [1.30] (131) [1.32] [1.33] (1.34) (1.35) De mi Recommandations internationales pour le calcul et l'exécution des ouvrages en béton, Congrés de la FIP, Prague 1970 par le Comité Européen du Béton et la Fédération Internationale de la Précontrainte, Tome I : Principes et Recomman- dations, 1970. Tome II : Fascicules annexes, propositions, 1970, éd. Eyrolles. Systéme international de réglementation technique unifiée des structures, Volume 1. Régles unifiées communes aux différents types d’ouvrages et de ma- tériaux. Volume II. Code-Modéle CEB-FIP pour les structures en béton, Bulle- tin d'information CEB n° 124/125 - F, avril 1978, Régles techniques de conception et de calcul des ouvrages en béton armé sui- vant la méthode des états-limites (dites «Régles BAEL 91 modifiées 99 »), CCTG ~ fascicule 62 - titre I- section I. Blévot (J.), Les annexes F des Régles BAEL 80, Annales 1TBTP, mars 1981. Perchat (J.), Réglements étrangers du béton armé, Etude comparative des Codes CEB, BSI, DIN, ACI, 1982, éd. Eyrolles. Régles techniques de conception et de calcul des ouvrages en béton précon- traint suivant la méthode des états-limites (dites « Régles BPEL 91 »), CCTG fascicule 62 — titre I - section Il. CEB-FIP Model Code 90 - Thomas Telford (Londres). 2010 fib Model Code for Concrete Structures. Selected Justification Notes - Bulletin d’information du CEB n° 217, 1993 Structural Concrete Textbook on Behaviour, Design and Performance, Update knowledge of the CEB-FIP Model Code 1990 (3 tomes), fib, 1999. ENV 1992-1-1 : 2004 Eurocode 2 : Design of concrete structures ~ Part 1-1 ~ General rules for buildings, Thomas Telford (Londres), 20047, Calgaro (J.-A.), Cortade (1), Application de I'Eurocode 2 au calcul des béti- ‘ments, Presses des Ponts et Chaussées, 2° édition, avril 2008. Beeby (A.W.), Naranayan (R.S.), Designer's Guide to EN 1992-1-1 Euro- code 2: Design of concrete structures - General rules and rules for buildings, ‘Thomas Telford, aot 2005. Perchat (J.), Eurocode 2. Béton armé, Techniques de I’ingénieur, 2006 (certains tableaux et figures du présent ouvrage sont extraits de ce document). re générale, le lecteur peut consulter : ~pour les publications de la fib et les bulletins du CEB : www.fib-international.org/ publications ; ~ pour les publications en anglais relatives aux Eurocodes : ‘www.thomastelford.com/books. 1, Les Régles BAEL 91 constituaient une version révisée des Ragles BAEL 80 et 83. 2. EnFrance, normes NF P 18-711-1 et-2

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