You are on page 1of 44
Chapitre 8 Fonctions bipériodiques Jusqu’a présent, on a étudié les fonctions holomorphes sur un ouvert de € ou de la “sphere de Riemann. On peut aussi considérer des fonctions définies sur un quotient dun ouvert de C. Par exemple, si l’on considére les fonctions f de € dans C qui sont périodiques, Cest-d-dire qui vérifient par exemple : Wee F(z +2n) = f(z), ‘es fonctions ne dépendent que de la valeur de la variable 2 modulo 27. En un ‘certain sens, ces fonctions sont définies sur le quotient de C par la relation de congruence modulo 2x. L’étude d’un tel quotient n‘est cependant pas trés intéres- ‘ante car application z ++ ¢’* induit une bijection du quotient sur ensemble C* des complexes non nuls, De fagon plus précise, pour toute fonction holomorphe 2n-périodique f de © dans G, il existe une unique fonction holomorphe g de C* dans € telle que l'on ait : f(z) = g(e*) pour tout complexe 2. situation est tres différente si I'on considére les fonctions bipériodiques, “est-A- les fonctions qui sont a Ia fois u- et v-périodiques, u et v étant des complexes proportionnels, Si Yon note P’ le sous-groupe de © engendré par wu et v, une tion bipériodique f est w-périodique pour tout élément uw de T et le nombre (2) ne dépend que de la classe de congruence de z modulo TP’. Le quotient de C P est un objet géométrique appelé courbe elliptique ou tore qui ne s‘identifie a un ouvert de GC. On peut, cependant, appeler fonction holomorphe définie ce tore, une fonction holomorphe bipériodique définie sur C peut aussi considérer une situation plus générale : on prend un ouvert connexe U la sphére de Riemann et un groupe [ d'automorphismes de U qui agit librement U et pour lequel toutes les orbites soient des parties diserétes de U. On appelle jon P'-périodique définie sur U, une fonction f de U dans © qui vérifie : vz €U,¥7 eT FOr) = £2) Cuap. 8 - FONCTIONS BIPERIGDIQUES 195 1. Soit SI le quotient de U par P, cest-ddire le quotient de U par la re d'équivalence suivante : zeser: Soit application quotient de U' dans 5. On dit qu‘une fonction g de 3 dans est holomorphe si gor I'est. Ainsi, I’étude des fonctions holomorphes I'-périodic définies sur U se raméne a I’étude des fonctions holomorphes définies sur ce objet ©. Un tel quotient © est appelé surface de Riemann. Le tore considéré ph haut est une surface de Riemann particuliére. Réseaux et tores Définitions On appelle réseau de C un sous-groupe additif de C engendré par une base C sur R. Une base de C sur R qui engendre un réseau Test appelée une base de I Si Pest un réseau de C, on appelle fonction P-périodique une fonction f a sur C qui vérifie : f(e+u) = F(z) pour tout 2 €C et tout wel Proposition. Soit [' un sous-groupe discret de C. Alors Pest wit réseau si et seulemt si il nest engendré par aucun élément de C. Démonstration. Il est clair qu'un réseau vérifie la propriété. [I faut montrer réciproque. Soit P un sous-groupe discret de C tel que I’ ne soit engendré par au élément de C. Le groupe T est donc non nul et contient un complexe non nul w’. Soit Vensemble des réels x tels que wu’ appartienne a I’. L'ensemble @ est un sous-group discret non nul de R. Il est engendré par un réel xy. Posons u=age’. Ona Zu=T0i Comme I’ n’est pas engendré par u, il existe un élément » de P qui rest pas multiple entier de u. L’élément v n’appartient pas 4 Ru car sinon il appartiendrait Zu. len résulte que (u,v) est une base de € sur R et P contient le réseau DuP Zu Soit X Yensemble des complexes de I’ de la forme xu+yv, avec O<@<1 et 0 =|al>1 = dn(a) > 0. +} < Ste(a) < = => Mola) >0 = lal = Démonstration. Soit 1 un complexe non nul de P. Comme I’ est un sous-groupe discret de C, il rencontre le disque fermé D(0,{uy|) en un compact discret. Il n’y a ‘donc qu’un nombre fini de complexes non nuls véT tels que |v| < |uo| et il existe un dément non nul u de T’ tel que : |»|2|u| pour tout » non nul de I’. On reprend alors ‘a démonstration de la proposition précédente pour obtenir une base (1,11) de I, 4 appartenant a Ru. Dans ce cas, w appartient & Za, et il existe un entier & tel que “u=ht,. Vu le choix de w, on a: [uj "|u| >|ul, ce qui implique que k est égal a +1 et (1r,11) est une base de I. Posons vju~!=2-+iy. Comme (u,v1) est une base, y est nul, Quitte a remplacer v1 par —v1, on peut supposer que y est strictement positif. existe un entier n€Z tel que: n—3<20 Comme, de plus, |v| est par hypothese supérieur ou égal a |r|, on a bien = |al > 1. Si [a] = 1 et Me{a) <0, on peut remplacer a par —a~! = —a. En effet, si (u,au) esi une base de I’, il en est de méme de (au, —a au). . Proposition. Soi! T un réseau de ©. Alors le quotient de C par I, muni de la topologie ‘quotient, est un espace lopologéque compact homéomorphe au produit cartésien de deux corces, Lin tel quotiont est appelé an tore. Car. 8 - FONCTIONS BIPERIODIQUES 197 Démonstration. Notons J" le quotient de C par T° et 7 l'application quotient: C sur T. Cette fonction associe & tout complexe z sa classe d’équivalence mod Je réseau ['. On rappelle que la topologie quotient est définie de la fagon suivante Une partie U de T est dite ouverte si 7 !(U) est ouverte, Ceci implique qui fonction ¢y de T dans un espace topologique quelconque est continue si et seulemi si gor est continue, Le réseau T’ est engendré par deux complexes u et v non proportionnels. Alors complexe = s‘€crit de fagon unique sous la forme : 2 = ru+ yo, avec 2 et y 16 Soit C le cerele unité de C. Soit f la fonction de C dans Cx C qui a crubyv asso J(2w-+yv)=(expQirx) exp(2imy)). Hest dair que f(z) est égala f(2') si et seule si !—s appartient a I’. La fonetion f induit alors une bijection y du tore quotient de € par P sur CxC et ona: f=yor. Comme f est continue, g l’est aussi. Com de plus, f est ouverte, il en est de méme de g et g est un homéomorphisme. Soient T’ un tore quotient de C par un réseau Tet r:C—+T application quoti Soit f une fonction d'un ouvert I de T° dans la sphére de Riemann. On dit q f est holomorphe si la fonction induite fo est holomorphe sur Vouvert + (Uh. Soient U un ouvert de © et g une fonction de U dans T. On dit que g holomorphe si, pour tout point 2 de U, il existe un voisinage V de 2 dans U7 une fonction holomorphe g de V dans C telle que g soit égale & 70g sur V, Soient 7’ un autre tore quotient de © par un réseau I” et! application quoti de C sur 7", Soit une fonction d’un ouvert U de T dans 7”, On dit que ¢ est hol morphe si, pour tout point 2 de 7”!(U/), il existe un voisinage V de 2 dans 7 \(U} at une fonction holomorphe @ de V dans € telle que Von ait: pom=n' of sur Remarque On peut verifier que, dans tous les cas de figure, la composée de deux fonetions holomorphes est holomerphe. On peut aussi définit des isomorphismes ou dey antomorphismes comme dans le cas d’ouverts de la sphére de Riemann, Proposition. Soien! T wr tore quotient de C par um réseau TP et G(T) som groupe daulomorphisntes. Soit x application quotient de C dans T. Alors T possdde une wnique loi de composition, notée +, qui induit sur T une structure de groupe et telle que x sol unt homomorphisme de groupes. Pour tout v7’, application w+> w+ v est sr audonor phisme de T. De plus, Vapplication qui a v © T’ associe I‘attomorphisme we u +9 oF un isomorphisme de groupes de T sur un sous-groupe Gy(T) de G(T). 198 RESEAUX BT TORES Démonstration. Le réseau T est un sous-groupe du groupe additif C. Le tore T’ est donc le quotient d’un groupe commutatif par un sous-groupe : c'est un groupe commutatif La loi de groupe associe & la classe (2) d’un complexe 2 et la classe x{2") dun complexe 2! la classe de 2+ 2'. On vérifie que cette loi est bien définie et que @ est un homomorphisme de groupes. $i a est un complexe, la fonction z+ f(z) = % + 2 est un automorphisme de C Soit ¢ Vapplication de T dans T qui a tout point u de T associe I’élement u+m(z0). Comme f est continue et holomorphe, il en est de méme de g. La fonction g est done un automorphisme de T. Soient u et v deux éléments de T. On a, pour tout wef : (w+u)+v=w+(u tv). Vapplication qui a u € 7 associe la trans- lation w+ w +w est done un homomorphisme de groupes de T dans G(T). Cet homomorphisme est clairement injectif. I est done bijectif sur son image Go(T). = Les automorphismes de G(T’) sont appelés les translations de T Proposition. Soient T et T" deux fores quotients de C par deux réseaux Tot I". Alors, T et T" sont isomorphes sf et seulement si il existe un complexe a #0 tel que : TY =aP _ Démonstration. Soient 7 et 7’ les applications quotients de C dans T et 7’ “Soit f un isomorphisme de T sur T’. Soit 2 un point de C, Vu les définitions _ précédentes, il existe un voisinage V et une application holomorphe g de V dans C tele que ; n'o.g = fo. Si g) est une autre application holomorphe qui vérifie cette formule, g(x) — gw) appartient a 1” pour tout x V et g~g; est a valeurs dans T’ qui est discret. Elle est donc localement constante et sa dérivée est nulle. Ainsi g! ne dépend pas du choix de g et définit une fonction y de C dans C qui est localement holomorphe done holomorphe. Soit ¢} une primitive de y. Par construction, pour tout point z de , il existe un voisinage connexe V de = dans C et une constante © etels que Von ait: /(y)(u) +e) = f(x(u)), pour tout w de V. I en résulte que la "fonction fom —x'o¥) est constante au voisinage de chaque point de €. Elle est donc Gale A une constante de la forme #'(C). On pose: F=y+C etYona: oF = for. Tn procédant de méme avec l'application réciproque de f, on construit une fonetion holomorphe Gi de C dans C qui vérifie : mo@ = f-1 07’, On en déduit = noGoF=ftomwoF=f'ofon=aT et: noFoG=fonoG=fofiton' @ qui implique que Go F est de la forme 2+ z+¢, avec cE, et GoF est ‘un isomorphisme de C sur C. En échangeant les réles de F et G, on montre que FoG est également un isomorphisme. Il en résulte que F est un automorphisme Chap. 8 RONCTIONS BIPERIODIQUES 199 de € et il existe deux complexes a et 6 avec a #0) tels que F soit Vapplicat 2 F(z) =a2 +b (voir page 94). Soit 7 un élément de TP. On a: w(F(y)) = £9) = Fr) = 1 FO) = aytb-ber. On a ainsi montré que al” est inclus dans I’. En procédant de méme avec l'appli cation réciproque de F, on trouve que a” 'T est inclus dans TP’, ce qui termine démonstration. Théoréme. Soif T un tore quotient de C par un réseau T. Soit f un antomorphisme de T. Alors il existe deux complexes a et b, avec a7£0, tels que f envoie la classe de tout complexe en la classe de a+b. De plus, toute fonction de cette forme est un automorphisme de T si seulement si a est égal a +1 ou ++i dans te cas ait T’ possede une base de Ia forme (u.iu), 41 bj ow £7? dans le cas of T posstde une base de Ia forme (v,jv) et a £1 dans les autres cs. Démonstration. Ici, j désigne la racine troisitme de V'unité ——5"~. Soit un automorphisme de T’. En reprenant Ja démonstration précédente, on voit quii existe deux complexes a et b avec a #0, tels que al’=T et f envoie la cl dun complexe z en la classe de az +. Réciproquement, une telle application est un automorphisme si et seulement si al =I. SiT posséde une base (u,it), aT’ est égal aT’ si et seulement si a et a! appartiennent tous les deux a Z@ iZ, cest-a-dire si et seulement si a est égal a +1 ou a ti. Si T possdde une base (12,2), al’ est 6gal a I’ si et seulement si a et a ' appartiennent tous les deux a Z@ JZ, cest-a-dire si et seulement si a est égal a $1 oua +j oua tj". Supposons maintenant que I’on ne soit pas dans les deux cas précédents. D’apres la proposition page 197, P est engendré par une base de la forme (u,a1) avec [a >1, Im(a) > 0 et | ®e(a)| < 5. De plus a est différent de # et de —j?. Soit f Vapplication z-+az considérée comme une application linéaire de I'espace vee toriel C sur IR dans lui-méme. Comme f et f~' envoient une base de T en une base de T, elles sont définies par des matrices coefficients entiers et les trois nombres : - sont entiers. On en déduit que a est sur le cercle unité et que sa partie réelle appartient & {+1,£3,0}. Le nombre a est donc égal a +1, ti, +7 ou 4). L det f=aa det f-! = (aa tf sata Si a était égal A +i, T contiendrait iu et il existerait deux entiers p et g avec: i = p-+ag. Les contraintes sur @ donnent les inégalités 200 RESEAUX ET TORES G24 lt+p>¢. trouve alors que p est nul et que @ est égal a i, cas qui est supposé exclus. a est égal a +j ou +7?, I contient ju et il existe deux entiers p et g avec : j=p+ag. Les contraintes sur a donnent alors : P2QP+1P 1t+ptP ae. On trouve, dans ce cas, que a est égal a j ou —j?, ce qui est encore exclus. définitive, a ne peut étre égal qu’a +1, ce qui termine la démonstration. Haire. Soit T un tore quotient de C par un réseau P. Alors il existe un homomor- Phisme de groupes ip du groupe G(T) des automorphismes de T dans le groupe multiplicatif C*, dont le noyau est le sous-groupe des translations de T et l'image Imn(g) le groupe suivant : SIT posséde une base de la forme (u,éu), m(y) est le groupe des racines quatriémes de units, =SiT posstde une base de la forme (u, ju), Im(p) est te groupe des racines sixiémes de unite = Dans les autres cas, Im(p) est le groupe des racines carrées de i'unité. monstration. Soient a, a’, b et #' quatre complexes tels que al = a'T =I. it f et g les automorphismes de P qui envoient la dlasse d'un complexe z en Tes classes de az +b et a’: +B. Supposons que f et g sont égaux. Il en résulte ie a2 + 6 — (a’2 +5’) appartient A T pour tout complexe z. Comme T est discret, Ja fonction continue 2+ az +b—(a'z +b’) de C dans Test constante et a—a' est wl. Ilen résulte que le complexe a ne dépend que de l'application f. On a done ‘une application yp de G(T) dans C* associant le complexe a a Vapplication f. Il t facile de wérifier que ~ est un homomorphisme de groupes. Te noyau de — est le sous-groupe des translations et, d’aprds le théorme page 200, ‘son image est, selon les cas, le groupe des racines carrées, quatrimes ou sixitmes de Vunité. . Tes éléments de G(T) ont les propriétés suivantes : ition, Soit f un automorphisme d'un tore T différent de Videntité. Alors : = Si f est une translation, f n'a aucun point fixe. = Si y(f)=—1, f a exactoment quatre points fixes et est une involution, c'est-it dire que of est Videntité ‘Guar. 8 FONCTIONS BIPERIODIQUES 201 Démonstration. On suppose que T' est le tore quotient de C par un réseau P, Si f est une translation, elle est de la forme u+> w+ v0, od v est un point de T. Si f n'est pas Videntité, » n'est pas nul et f n'a aucun point fixe, Si yf) est égal & —1, f est de la forme u++v—u, o& v est un point de représenté par un complexe 2) et l'on a YueT fo f(u)= ~Ww-w=u et f est une involution. Un point u de 7’ est un point fixe de f sion a: w= 0-1 Cest-a-dire Qu =v. Si u est représenté par le complexe 2, cette condition s'éerit ote 2z — 2 € 1’. Les solutions sont de la forme , ott 2 est un élément de T défini modulo 21. Comme le quotient 1/21 est isomorphe a 2/22 x 2/22, ila éléments et f a 4 points fixes. . Proposition. Soit T un tore. Alors toute fonction holomorphe de T’ dans C est constante, Démonstration. On suppose que T est le tore quotient de C par un réseau [. Soit 7 l'application quotient de C sur T. La fonction 7 o f est holomorphe de © dans C et son image est égale a l'image de f qui est compacte car T' est compact. Limage de x9 f est donc bornée et la fonction ro f est une fonction holomorphe bornée de C dans C : elle est constante ainsi que /. : Remarque Il se passe le méme phénoméne que dans le cas de a sphére de Riemann. Ceci est conséquence du fait que la sphere de Riemann et les tores sont compacts. Fenctions méromorphes bipériodiques Si toute fonction holomorphe sur © est constante, il n’en est pas de méme pour les fonctions méromorphes. On sait que Vensemble des fonctions méromorphes sur & est le corps des fractions rationnelles @ une variable 2. On va maintenant étudlier la situation des fonctions méromorphes sur un tore, Définition Soit T un tore. Soit f une fonction de T dans la sphére de Riemann. On dit que f est méromorphe si elle est holomorphe mais n’est pas la fonction constante infinie. Proposition. L’ensemble Al(T) des fonctions méromorphes sur un tore T' est wn corps. 202 FONCTIONS MEROMORPHES MIPERIODIQUES 'Démonstration. En fait, si T est le quotient de C par un réseau I et si 7 est application quotient, application qui A toute fonction méromorphe f définie sur T associe la fonction méromorphe induite f om permet d'identifier (7) avec le sous-corps de .AU(C) des fonctions méromorphes sur C qui sont P-périodiques. = Remarque “Il est pas clair, a ce stade de Ia théorie, que le corps .AU(C) des fonctions méro- ‘morphes sur le tore 7’ soit plus grand que le sous-corps des fonctions constantes. La premiére fonction méromorphe non constante définie sur T sera construite dans le prochain paragraphe. Remarque Les fonctions méromorphes bipériodiques sont aussi appelées fonctions elliptiques dans la littérature. Historiquement, les fonctions elliptiques étaient les fonctions intervenant dans Ie calcul de Ia longueur des arcs d’ellipses. Comme ce calcul peut se faire a aide de certaines fonctions bipériodiques particuliéres appelées fonctions de Weierstrass, ce nom a été étendu aux fonctions de Weierstrass puis & toutes les fonctions bipériodiques. Les fonctions de Weierstrass seront étudiées dans le prochain paragraphe. Soient U' un ouvert de © et f une fonction holomorphe de U dans ©. Soient zo un point de U et 2: son image par f. Si f n'est pas constante au voisinage de zy, ilexiste un entier n et un isomorphisme y d'un voisinage de 0 dans un voisinage de 0 tels que Von ait, pour tout 2 voisin de 25 : i@=9e')" a a= f@) f@) = 9-2)" si #00,%1 He)=ele—a)"+a si 2% F 00,21 # 00. 21)" pa si m= 00,4 4c oo Ceci a été vu dans le lemme page 85 lorsque % et =, sont tous les deux finis. Dans les autres cas, il suffit d’appliquer ce résultat a la fonction z+ f(z)" si 2 est fini et 21 infini, a la fonction z+ f(z!) si a est infini et fini et a la fonction z+ f(z!) si zo et = sont tous les deux infinis. Soit W CU un voisinage de 2 sur lequel y est injective. Alors, pour tout 2 proche de mais distinct, il existe exactement n solutions dans W de équation f{u) = 2. Par contre, léquation f(t) = a une unique solution dans W ‘Cuar, 8 - FONCTIONS BIPERIODIQUES 203, | Le nombre x. est donc indépendant du choix de y. On appelle degré de la fonction f en % le nombre 0 si f est constante au voisinage de 2p, et le nombre n défini Cisdessus sinon, Le degré est invariant par isomorphisme au sens suivant : Proposition. Soient U, U', V et WV" quatre ouverts de ©. Soit f une fonction hole morphe de U dans V. Soient g et h deux isomorphismes de U' sur U et de V sur V'. Alors, pour tout point 2 de U', le degré de ho fog en % est égal au degré de f en glza)- Démonstration. Ceci résulte immédiatement du fait que le degré compte le nombre de points proches de % ou g(%) qui ont une image donnée proche de F(29) ou ho F(z0), mais distincte . Définition Soient T’ un tore quotient de © par un réseau T° et 1 l'application quotient de sur T.. Soit J un ouvert de T’. Soit f une fonction de U dans ©. Soit z un point de T. On appelle degré de f en z, le degré de f om en un point de x "(2). Remarque Il est facile de vérifier que ce degré est indépendant du choix du point de 7 (z]. En effet, si 2 et 2 sont deux points de ~1(2), le complexe a = 2 — 24 appartient aT et fom est au voisinage de 2j, égal a la fonction fomar, oit r est la translation par u. Comme 7 est un isomorphisme, le degré de fom en x, est égal au degré de fomor=fom en (2) = 2 Ainsi la définition ci-dessus a bien un sens. Remarque On peut, en fait, généraliser le degré d’une fonction holomorphe en un point au cas oi la fonction est définie sur un ouvert de © ou d’un tore et prend ses valeurs dans € ou un tore. On obtient un entier qui est nul si et seulement si 1a fonction est constante au voisinage du point et égal 4 1 si et seulement si la fonction est un isomorphisme d’un voisinage du point sur un voisinage de son image. Définition Soit U un ouvert de © ou d’un tore. Soit f une fonction holomorphe de U dans € ou un tore. Soit = un point de U. On dit que = est un point critique de f sile degré de f en z est strictement supérieur 4 1. On appelle point de ramification ou valeur critique de f, image par f d’un point critique de f, On dit que f est ramifiée au-dessus de » si 2 est un point de ramification de f. 204 FONCTIONS MBROMORPHES BIPERIODIQUES Proposition et définition. Soi ©) un tore ou la sphére de Riemann. Soit également ¥ un tore ou ta sphere de Riemann. Soit f une fonction holomorphe de © dans D. Soient 2 un point de S* et {uj} Vensemble f-'(2'). Alors la somme des degrés de f en les points u, est um entier indépendant de ='. Ce nombre est appelé le degré de f. Demonstration. Notons d(z’) la somme des degrés de f en les points de f~!(z'). On a ainsi une fonction d de 3" dans ensemble NU {+00}. Il faut montrer que cette fonction est 4 valeurs finies et qu’elle est constante. Comme ¥ est connexe il suffit pour cela de montrer que, pour tout 2’ € 5’, d{z’) est fini et que d est ‘constante au voisinage de 2. Soit donc =, un point de 8, Notons K Vensemble f~'(z:). C'est un fermé de Z et, comme B est compact, K est aussi compact. Soit < un point de K et n le degré de f en z. Sin est non nul, l’équation {(2) =~ a, pour 2’ proche de =, mais distinct, exactement n solutions proches de "% et une unique solution proche de zp si 2’ = 21. Il en résulte que zp est un point tsolé de K’, Si au contraire n est nul, f est constante au voisinage de z et = est ‘un point intérieur de i. Ainsi chaque point de K est soit isolé, soit intérieur 4K. ‘Tous les points frontitre de A sont donc isolés, ce qui implique que la frontiére de Tintérieur de K est vide. Cet intérieur est donc un ouvert fermé de © et comme ‘Y est connexe, il est soit vide, soit égal a . Dans le deuxitme cas, f est constante et la fonction d est identiquement nulle. Supposons donc f non constante, L/intérieur de K est alors vide et K est discret. ‘Cest done un ensemble fini car il est compact. Soit y un isomorphisme d’un voisinage de 2 sur un voisinage de 0 dans C. La fonction g = po f est définie sur un voisinage de f~'(zo) et, pour calculer d(z'), il suffit d’utiliser la fonction g a la place de f. Soit {u;} l'ensemble fini g~'(0). Par construction, il existe, pour tout i, un voisinage Vj; de u; dans ¥2 et un isomor- hisme hi; de Vj sur un voisinage de 0 dans © tels que Yon ait, pour tout u de je = a(t) = hj(w)". Quitte a remplacer les ouverts Vj par des ouverts plus petits, pourra les supposer disjoints. Soit L le complémentaire dans ©) de V'union des ‘ouverts V;. C'est un compact dont l'image par g est un compact H de C qui ne “contient pas 0. Alors, pour tout = #0 extérieur a H, ensemble g~!(2) est formé de Yn; points en chacun desquels le degré de g vaut 1. Il en résulte que la fonction dest finie et constante en dehors de H. Ainsi la fonction d est localement constante ef par conséquent constante, ce qui achéve la démonstration. 7 i le degré d'une fonction holomorphe d’un tore T dans est nul, la fonction [| ‘est constante. Que peut-on dire si le degré est non nul? Char. 8 PONCTIONS BIPERIODIQUES 205 Proposition. Soi f une fonction holomorphe d'un tore TP dans la sphere de Riemann, Alors le degré de f est différent de 1. Démenstration. Supposons qu’il existe une fonction holomorphe de degré 1 dun tore T dans ©. Alors, pour tout z de ©, f-!{2) est réduit a un point, ce qui signifie que f est bijective. Comme T’ et © sont compacts, f est un homéo- morphisme. D‘autre part, d’aprés la proposition page 197, T est homéomorphe a espace produit de deux cercles © x C. Ily a done contradiction car C x C n’est pas simplement connexe et ne peut étre homéomorphe a ©. Eneffet, si CxC était simplement connexe, le chemin “y:1€[0,1}+ (e?**,1) serait homa- tope A un chemin constant. On aurait donc une homotopie hh=(/),h2) dey a un che: min constant, Mais alors, fi serait une homotopie du chemin 7 :t++¢"™ & un chemin constant. Or, ceci est impossible car V'indice de 0 rapport a la courbe ~ est égal a1. En conséquence, il n’existe pas de fonction de T dans C de degré 1. . La fonction p de Weierstrass Pour construire une fonction méromorphe non constante f définie sur un tore C/P ou, ce qui est équivalent, construire une fonction méromorphe non constante T-périodique sur C, on ne peut se contenter dutiliser des fractions rationnelles, des exponentielles ou des fonctions logarithmes. La maniére la plus simple de faire est de prendre une fonction méromorphe particulitre g définie sur C et de poser : S(2)= ale-). ver Tl est facile de vérifier qu'une telle fonction est '-périodique. Le probleme avee cette méthode est que l'on considére ici un type de série qui n'est pas une série usuelle 08 le terme général est indexé par les entiers positifs ou, a la rigueur, les entiers supérieurs @ un entier relatif donné, Ici, Yensemble des indices est un réseau, On peut évidemment numéroter les points du réseau et étudier Ja somme de la série obtenue mais, en général, le résultat dépend de la numérotation choisie. 11 existe, cependant, une théorie qui généralise la théorie des séries absolument convergentes au cas qui nous intéresse. Définition Soit (a))j<7 une famille de complexes indexée par un ensemble d’indices J. On dit que cette famille est sommable, de somme a, si pour tout réel ¢ > 0 il existe une partie finie Jy C J telle que : 206 LA FONCTION p DE WEIERSTRASS [ea ~4 2r. Or, pour 2 dans D et (p,q) dans P, ona: —pu—qu| > put qu|—r > plee+avl 208 LA FONCTION p DE WEIERSTRASS ‘Il suffit alors de montrer I'inégalité ; DE ma aer Pus a ou, plus simplement Soya lomrtoo) Ut al? Par eillenrrs, Ja fonction qui a (ay) non nul de Rx R associe eet Habrninorée el i Pour montrer la convergence de la série, il suffit done de majorer Jom eas xy (ipl + lal)" (ralFl0.0) (Ona: 408 00 a (wa)7(0.0) 1 ~ wes +45 >>> — rg pl get (pl + lal)? ie prow n expression est donc effectivement convergente et la fonction / est bien définie. ‘Comme, de plus, la convergence est uniforme sur tout compact qui ne rencontre pas T, la fonction f est méromorphe et ses péles sont exactement les points du réseau T. ls sont tous d’ordre 3. ‘Par construction, f est une fonction impaire I'=périodique. Comme le résidu de f en chacun de ses péles est nul, f posséde une primitive paire p équivalente en 0) a la fonction =+2~*. On ajuste la constante dintégration en imposant que p(z)—z ? tende vers () lorsque z tend vers 0, 2 #0. Il reste 4 montrer que cette fonction p vérifie les ‘conditions requises. La seule condition qui n’est pas automatique est la P-périodicité. Choisissons un chemin 6 joignant un point z de C au point z+u, qui ne rencontre aucun pole de f. On a alors : =2du Bet Ms pa nel eRea doa : r+) - ee) =>) (> (——+—_,, - —1_,, a Gr SG +u- pu-q) Cuar. 8 FONCTIONS BIPERIODIQUES 209 . — 1 1 Or chaque somme partille 5° (Gees Saat uu) est égal a p(2). On procdde de méme avec le point v. [en résulte que p(=41 est égal a p(z) lorsque w est I’'un des deux générateurs de T, et p est P'-périodign La derniére chose 4 montrer est l'unicité de cette fonction. Soient donc deux fe tions p et p; qui vérifient les hypotheses. Alors la fonction p — p, est P-périodig et s‘annule en 0. Elle est done holomorphe et bornée et, par conséquent, nulle si ; d’ot lunicité de la fonction p. Remarque La fonction p peut aussi étre définie par la série suivante : Proposition. Soient Fun résean de C ct T le tore quotient correspondant. Soit p fe fonction de Weierstrass associée, Alors p induit une application hotomorphe f de T da €, De plus f est de degré 2. Démonstration, Soit 7 l'application quotient de C dans T. Comme p est I= périodique, elle passe au quotient et il existe une unique fonction f de T dans € telle que : p= fo. Par définition, f est holomorphe. Wu les propriétés de p, J-*(r0) est formé d’un seul point, la classe modulo P de 0. De plus le degré de f ence point est 2. Ilen résulte que f est de degré 2 . Théoréme. Soient Pun réseau de C et p la fonction de Weierstrass associée, Alors les points de ramification de p sont oo et trois complexes distincts a, b et c. De plus p vérifie "equation différenticlle suivante p? =4(p—a)(p—b)(p—c) Démonstration. La fonction p” est paire. Elle admet, au voisinage de 0, un développement en série de Laurent de la forme ; ot A et B sont des complexes. D’autre part on a aussi les développements en séries de Laurent suivants : 210 LA FONCTION p DE WEIERSTRASS On en déduit qu'il existe des complexes A’ et Bi tels que la fonction F(2) = p*(=) — 4p" — a'p* — Bip soit holomorphe au voisinage de 0. Gr, les seuls ples possibles de f sont les points de et f est -périodique. Il en résulte que f est holomorphe et '-périodique donc bornée et constante. Le polynome (en p) 4p’ + 4’p? + B’p + £(0) est de la forme Alp—e)(p—b)(p—c), a, b et ¢ étant trois complexes, et on a: p'?=4(p—a}(p—b)(p—c)- Ceci implique que les nombres a, } et ¢ sont exactement les points de ramification fini, Comme p induit une fonction méromorphe de degré 2 définie sur 7, le degré de p en chaque point est égal a 1 ou 2, et p est surjective. Soit = un complexe tel que p(z) est égal a a. Le degré de p en z est égal a 2 car p™ s’annule en z. Le degré de p' en 2 est done égal a | et le degré de p’? en = est égal A 2. Ceci implique “que b et © sont différents de a. En définitive, les points a, b et © sont distincts. m marque La propriété de p au voisinage de (0) montre que ni p® ni p® n’ont de termes en 2 dans leur développement de Laurent. On en déduit que la somme a+b +e des points de ramification finis de p est nulle. Théoréme. Soient T un tore quotient de C par un réseau V et p ia fonction de Weiers- trass associée. Suient a, 6 et © les points de ramification finis de p. Alors Je corps AL(T) “dies fonctions méromorphes sur Test engendré par p et p'. It est isomorphe an quotient de Valgebre C(p)[p'| par Vidéal engendré par le polyndme p'* — 4(p —a)(p — 6)(p —e). Cestitslire que, pour toute fonction méromorphe f définie sur T,, il existe denx fractions rationnelles uniques F et G teltes que l'on ait : f = F(p) + p'G(p) Démonstration. Soit f une fonction méromorphe I’-périodique. Elle est la somme d'une fonction paire g et d’une fonction impaire /. Les fonctions g et i sont des fonctions méromorphes T-périodiques car on a — fA=FE Ta fonction p est paire et la fonction p’ est impaire. On pose : hy = 4. La fonetion p fy, est paire. On obtient ainsi une décomposition unique f = g+ phy of g et hy “sont des fonctions méromorphes paires P-périodiques. Il reste a montrer que Ie “sous-corps de .Al(7") des fonctions paires est isomorphe au corps C(p) des fractio rationnelles 4 coefficients complexes en la variable . Il suffit pour cela de montrer ‘Cuar, 8 ~ FONCTIONS BIPERIODIC qu’une fonction méromorphe paire ['-périodique s‘écrit de fagon unique sous la forme F(p), o& F est une fraction rationnelle. Soient done f une fonction méromorphe paire T-périodique et f; la fonction de dans © associée. Soit 7 V'automorphisme u+>—u de J’ qui envoie la classe d'un complexe 2 en la classe de —2. Comme f' est paire, f; Vest également, c’est-a-dite que pour tout we 7, ona: fi(u) = fil—u) Soit g la fonetion de T dans € associée a la fonction p. Cette fonction est aussl paire mais elle est, de plus, de degré 2. Il en résulte que, pour tous u et v de P, g(u) est égal & g{v) si et seulement si v est égal a ‘tu. Comme, de plus, g et surjective, le point fil) ne dépend que de g(1) et il existe une unique fonetion g de € dans € telle que : fr = yoy. En un point u de T différent de —u, la fonction g est un isomorphisme d/un voisinage de wu sur un voisinage de q(u} et ip est holomorphe au voisinage de g(t). Soit u un point de 7’ représenté par un complexe 2. Siu est égal & —u, 2u est oul dans T et 2z) appartient a P. On en déduit qu'il y a exactement 4 points « de T'tels que w=—u et y est holomorphe en dehors d/au plus 4 points de ©. Pour montrer que est holomorphe, il suffit de montrer qu’elle est continue. Soient done A un fermé de Get A’ Vensemble y~'(A), Par construction, ¢~'(.4’) est un fermé K de ©. Comme & est compact, K Vest aussi ainsi que g(A°) qui n’est autre que 4’. Ainsi, A’ est compact et fermé et ip est continue. En définitive, y est continue et par conséquent holomorphe. $i f est constante, elle n’est pas la constante infinie et il en est de méme de p. Si f west pas constante, le degré de fi est non nul ainsi que le degré de i. Ceci implique que nest pas constante. Dans tous les cas, y est méromorphe. C'est dene une fraction rationnelle et il existe une unique fraction rationnelle F telle que: f=F(p). Fonctions elliptiques de degré 2 Soit P un réseau de C. Notons T le tore quotient de C par P. On appelle fonction P-elliptique de degré 2, une fonction méromorphe T'-périodique sur C induite par une application holomorphe de degré 2 de 7’ dans ©, La fonction p de Weierstrass est un exemple particulier de fonction I'-elliptique de degré 2. Théoréme. soit T un tore quotient de C par un réseau T. Soit f:T—+C une fonction holomorphe de degré 2. Alors il existe un unique automorphisme 7 de T qui mest pas lidentité et fel que for = f. Cet awtomorphisme est une involution et possbte exactement quatre points fixes. 212 FONCTIONS BLLIPTIQUE DE DEGRE 2 Démonstration. Soit 2 un point de ©. Son image réciproque est formée de deux points ou d'un point double, On peut alors définir une fonction r de T dans T de Ja facon suivante Si u est un point de 7’, ensemble f~'(f(w)) est de Ia forme {u} ou {u,v}. On défi- "nit alors r(ie) comme étant u dans le premier cas et v dans le second. L/application 7 rest pas Iidentité mais 70 r, par contre, I'est. Montrons que 7 est holomorphe. Mi suffit pour cela de montrer que 7 est localement holomorphe. Soit u un point de T représenté par un complexe =. Supposons tout d’abord que f(t) est fini et que le degeé de f en x est égal & 2. Alors il existe un voisinage V de u, un isomorphisme y de V’ sur un voisinage de 0 dans C tels que l'on ait : Weev fF) =F@)+ ee)? On a alors pour tout 2 € V : r(2}= 9 "(—y(z)} et 7 est holomorphe au voisinage de u, Si le degré de f est égal a 2 en w mais si u est envoyé par f en oo, on peut “remplacer f par - ; on obtient la méme application + et r est encore holomerphe au voisinage de w. Supposons maintenant que image réciproque de f(u) soit formée de deux points uct v. Le degré de f en u et en v est alors égal a 1. Il existe deux voisinages U at de u et de v tels que f soit un isomorphisme de U sur un voisinage U' de J(u) et de V sur un voisinage V’ de f(u) = f(v). Notons g et h les restrictions de {aU et V. Pour 2 appartenant a louvert Ug 'h(V'), on a: r{z}= Ao! og(z). Li encore, cela implique que 7 est holomorphe au voisinage de w En conclusion, application 7 est holomorphe. Comme 7 est bijective, T est un automorphisme de T dont le carré +07 est clairement Videntité. C’est done une application qui envoie la classe d’un complexe = en la classe de az-+-b, avec a=+1 “Supposons que 7 soit une translation, cest-d-dire que « soit égal a 1. Soit T’ le sous-groupe de C engendré par [ et b, Ce groupe est contenu dans le réseau LP "qui est engendré par une base (u,v). Quitte 8 remplacer u par u+v, on peut supposer que t n’appartient pas a P. Quitte a remplacer v par u+v, on peut aussi supposer que v appartient & IP. Alors I” est engendré par 2u et par v; cest done un réseau. Notons T" le tore quotient de © par I’. L’application quotient induit une application 7 de T dans 1", Cette application + est holomorphe de degré 2, Notons x ‘application quotient de © dans T’, La fonction g= fo 7 est P-périodique “et comme for est égale a f, ona: g(2 +) = g(2) pour tout 2€€. Il en résulte que g est T’-périodique et induit une application holomorphe h de T! dans @. Par construction, fr est de degré 1, ce qui est impossible, Il en résulte que 7 n'est pas une translation. C’est done une involution possédant exactement quatre points fixes. I reste & montrer V'unicité de 7. Soit donc 7’ un autre automorphisme de T qui west pas Videntité et tel que ; f= fez’, Soit w un point critique de f. Comme Chan, 8 PONCTIONS BIPERIODIQUES 213 F-'(F(u)) est réduit au point u, on a: 7(u) = 7/(u) =u. Il en résulte que 7 to posséde un point fixe. Comme 7! n’est pas I’identité mais a un point fixe, ce n'est ations de la forme wi bu et ur! —u, ce qui implique que r!"'© 7 est une translation. Mais cette translation a un point fixe, C’est donc Videntité et r est égal a 7/. . pas une translation. Ainsi r et 7’ sont des appli On en déduit immédiatement le corollaire suivant : Corollaire. Soit f une fonction holomorphe de degré 2 d'un tore T dans la sphere de Riemann. Alors f a exactement quatre points critiques et quatre points de ramification. me. Soil Tun réseau de C, Soient f et g deux fonctions U'-elliptiques de degré 2 de © dans la sphire de Riemann. Alors il existe une homographie y de © dans C quit envoie les points de ramification de f en les points de ramifieation dey, et un complere ¢ tels que Von ait, pour tout 2 EC : g(2) = g(f(z +e)). Démonstration. Soit T le tore quotient de € par T. Les deux fonctions f et induisent deux fonctions holomorphes de degré 2, fi et yi, de T dans la sphere de Riemann. Notons 7 et r' les deux involutions de T qui vérifient : fyo7 = fy et 9197! = g. Ces involutions correspondent aux applications 21+ a—z et z-+b—2z, oa a et b sont deux complexes, Soit @ la translation qui envoie la classe d'un com- plexe = en la classe de = —e, avec ¢ = {a — b)/2. On vérifie aisément la formule : 7'0=007. Lapplication @ est une fonction holomorphe de T dans T qui induit, par passage au quotient, une application 6" de 7/7 sur le quotient T'/7’. Or, ces deux quotients sont chacun homéomorphes, via fi et gi, 2 la sphére de Riemann, On obtient ainsi une unique fonction continue yy de © dans lui-méme qui vérifie ; 0 fi =g. 20. Montrons que vp est un isomorphisme. Comme ¥ est bijective, il suffit pour cela de montrer que yp est holomorphe, Or on sait que y induit une fonction holomorphe de T dans ©. On en déduit que y est holomorphe en tout point de © qui n'est pas un point de ramification de fi. Or, un homéomorphisme qui est holomorphe sauf en un nombre fini de points est holomorphe. II en résulte que y est une homographie. Comme # envoie les points critiques de fi en les points critiques de g1, (9 envoie les points de ramification de Ji en les points complexe z : (f(z) = glz—), ce qui acheve de démontrer le théoreme . de ramification de g;. On a, de plus, la formule suivante pour tout 214 CLASSIPICATION DES TORES BT DES RESEAUX Classification des tores et des réseaux On a déja vu que deux tores quotients de © par des réseaux Pet I” sont iso- _ morphes si et seulement si il existe un complexe a non nul tel que I” soit égal a al, Cest-a-dire si et seulement si les deux réseaux sont semblables (ou sont dans la méme classe de similitude). Ceci implique que les classes d'isomorphisme de toes sont caractérisées par les classes de similitude de réseaux de C. Ainsi le pro- bléme de classification des tores (a isomorphisme prés) se raméne au probleme de dassification des réseaux de € (a similitude pres). On va done s‘efforcer de déterminer tous les réseaux en fonction de données plus maniables, Soit P un réseau de C. La fonction p de Weierstrass associée est ramifiée au-dessus de trois points finis a, b et c. Notons R(T) Yensemble de ces trois points. On va montrer que cette fonction A est injective et on déterminera son image, ce qui permettra de ramener le probleme de classification de réseaux au probléme de classification de certains ensembles & 3 éléments, Théoréme. Soient a, b et c trois points distincts de C de somme nulle, Alors it existe tun tenique résean T' de © tel que la fonction de Weierstrass associée soit raiifide an-dessus dea, bet ec. Démonstration. Si p est une fonction de Weierstrass ramifiée au-dessus de a, b et ¢, elle rest pas constante et vérifie les deux conditions suivantes = = p(0) =p'(0) 1 + = 4(p —a)(p—d)(p—c). i suffit alors de montrer que Véquation différenticlle suivante + yf? = Aly —a)ty — )ly — ¢) ‘admet une unique solution f telle que : p(0) = p'(0) = ce, et qu’il existe un unique réseau T tel que J soit la fonction de Weierstrass associée. Titudions tout d’abord ce type d’équation différentielle. Seit P un polynéme 8 coef ficients complexes de degré 3 ou 4, sans racine double. On notera sc la plus grande des valeurs absolues des coefficients de P. On notera aussi p le nombre —— vie Considérons |’équation différentielle suivante : (£) y= Pty). En général, une solution f de (£2) est déterminée par des conditions initiales : (0) et /'(0). Notons A ensemble des couples (u,v) d’éléments de Gx © qui vérifient : oo, of w et v sont finis et v? = P(x). u= Char. 8 FONCTIONS BIPERIODIQUES 215 On va montrer que, pour tout (u,v) de A, cette équation différentielle admet une unique solution méromorphe non constante f telle que : f(0) =u et f(() =u On montrera ensuite que, dans le cas ott P est le polyndme 4(y — a)(y—b)(y — 4, la solution correspondant au couple (2,0c) de A est Ia fonction de Weierstrass associée & un unique réseau I. Lemme. Soit (u,v) un élément de A. Soit D ie disque de rayon p centré en Vorigine Alors Véquation différentielle (2) admet sur le disque D une unique solution méromorphe F non constante telle que (0) =u et f(0)=v. Démonstration. On suppose tout d’abord ; |x <1. Posons : P(a)=cy+ cx + ca” +c32° +cya", Par hypothése, on a; |c;| 0 m+ 2+ Leng = Bern + Bey D> apety +e, D> apagay.. aah teen On peut ainsi déterminer de proche en proche tous les coefficients de la série, ce qui montre I'unicité de f. Il reste 4 montrer que cette série converge sur le disque D et que sa somme n'est pas constante. Montrons, pour cela, que |a,| est majoré par p~" pour tout n >0. Cette inégalité est vérifiée pour n = 0 par hypothése (|ao] = |u| < 1). Pour n=1, ona: lanl? = Jo)? = Jeo + cr + cru? + cgut* + cyl] < 5x =p, ce qui donne I'inégalité souhaitée dans ce cas. On a aussi : jas] <4 < 5x et Finégalité est vérifiée pour tout n < 2. Si V'inégalité est vérifiée pour tout indice strictement inférieur & n +2 (12 >0), on a: 2(n+ 2(n-+ 1lanso| < 2xp" + 3e(n-+ 1)p” +4 tint?) SIFICATION DES TORES ET DES REE Ux Mr il est facile de verifier Vinégalité = Wn +2)(n + Lp? = Am + 2)(n + 1)5K > IW + 3x(m + 1) + 2u(n + 1)(n +2) qui implique bien que |a,,,2| est majoré par p-"2 Ainsi la série est bien convergente sur le disque D. De plus, comme P et P” ne nnulent pas tous les deux en u, la fonction f est bien non constante car sinon, apres (E) et (E"), on aurait : P(u) = P'(u) = 0. fpposons maintenant |u| >1. Considérons le polyndme @ suivant: Q(uj=utP(+) Le polyndme Q na pas de racine double. Il est facile de vérifier qu’une fonction jorphe non constante f est solution de |’équation différentielle (F) sur un L wert connexe U, si et seulement si 1 est une solution méromorphe nen cons- inte de I'équation différentielle y'? = Q(y). D’aprés étude ci-dessus, celle-ci a une unique solution holomorphe non constante g définie sur D qui vérifie : g(0) =u! (0) = —. La fonction f = } est alors la fonction méromorphe cherchée. 5 w 4 I » Soit (u,v) un élément de A. Alors il existe une unique solution méromorphe Thon consiante f de (E) définie sur C qui vérifie : f(0) =u et f'(0) =v. émonstration. Soient f et g deux solutions non constantes de (E) vérifiant (0) =9(0) =u et f'(0) = ¢'(0) =v. D’apres le lemme précédent, les deux fonctions ‘sont égales au voisinage de 0. Comme f et g sont méromorphes, elles sont égales, @ qui montre bien l'unicité de la fonetion f. Il reste donc a construire une solution “méromorphe de (F) “Soit D' le plus grand disque centré en 0 sur lequel I’équation différentielle (Z) a “une solution méromorphe f non constante telle que : f(0) =u et f’(0) =v. Si DI ‘st le plan complexe tout entier, la démonstration est terminée. Sinon, notons 1” le “rayon de D'. $i est un point de D’, il existe une unique fonction méromorphe Ron constante 7, solution de (E), telle que : g(0) = (2a) et g/(0) = f"(2»), et définie “sur le disque D de rayon p centré en 0. Soient D(z) le disque de rayon p centré “en # et f., la fonction méromorphe = g(z— zo) définie sur D{=p). Il est clair que fest solution de (£2) et coincide avec f au voisinage de = et par conséquent sur DAD(z). Si = est un autre point de D', montrons que les deux fonctions f., et f., coincident aussi sur D(~))D(=)). En effet, si ces deux disques ne se rencontrent pas, ilny a rien a vérifier. Sinon, les trois disques DP, D(z») et D(z) se rencontrent tous les trois et f., et f., coincident avec f sur DA D(%)M D(z). Ainsi, comme f,, et f,, sont égales au voisinage d’un point de DN D(2) D(z), elles sont égales sur la “composante connexe de ce point dans D(z))M D(z1), mais comme cette intersection est convexe et donc connexe, f,, et f., sont bien égales sur D(29)M D(z1). Ainsi les fonctions f.,, % € D’, sont toutes compatibles et définissent une fonction méromorphe (p sur I'union de tous les disques D(z»). Or, cette union est le disque CHAP, 8 BONCTIONS BIPERIODIQUES 217 DI" de rayon r’ +p centré en Vorigine et y est une solution méromorphe de (E) définie sur D" qui coincide avec f sur D', Mais ce disque contient strictement Ie disque D’, ce qui contredit la maximalité de D'. En conclusion, le disque D’ est le plan complexe tout entier, ce qui termine la démonstration du lemme. B Notons # l'ensemble des racines de P auquel on adjoint 50 si le degré de P est égal 4 3. C’est un ensemble A 4 éléments. Soient f une solution méromorphe non constante de (/) définie sur C et U ouvert f(C). Notons G ensemble des automorphismes de € de la forme z++ g(2)=az+b avec a=+1 et DEC tes que : f(g(2}) = f(2) pour tout 2 € C. Il est dair que G est un sous-groupe du groupe G(C) de tous les automorphismes de ©. On notera également T Vensemble des complexes u€ € tels que la translation 7+ 2+ appartienne 4 G. Comme ‘ona: f(u) = f(0) pour tout wT, P est contenu dans ensemble des zéros de f —#(0) si f(0) est fini ou dans Vensemble des péles de f sinon. Comme f n'est ‘pas constante, [est discret. C’est donc un sous-groupe discret de C. Lemme. Soient 2 et 2 deux complexes, Alors on a: fla Démonstration. Si 22 est de la forme g(z) avec g €G, il est clair que f(=) et f(z) sont égaux. f(z) — Wea = g(a). Supposons que l'on ait: f(21)=f(22). Comme f est solution de (B), f"(21)* et fal sont égaux et il existe © = +1 tel que : f’(2)) = cf'(z1). Considérons les fonctions : ze gle =flatez) eb 2 me Ces deux fonctions sont des solutions non constantes de (2) et lon a et gi (0) = 94(0). Elles sont donc égales et application = ++ (2) un automorphisme de CG qui envoie 2; en 2 Lemme. Soit = 12 complexe. Alors le degré de fen 2 est égal 2 2 on 1 selon gue f (20) appartient ou non a R. De plus, f est de degré 2 en 2 si et seulement si I'automorphisme 243 2ey — 2 appartient XG. Démonstration. Supposons f(z) fini, Le degré de f en zy est égal a | si et seu Jement si /"(z9) est non nul, Cest-a-dire si et seulement si f(z) n’appartient pas & AR. Sile degré p de f en 2p est strictement supérieur a 1, le degré de f? en zo est égal & 2(p—1) et le degré de P(f) en 29 est égal A p. On en déduit : p = 2. Supposons que ~ soit un péle de f. Soit p le degré de f en 2. Alors le degré de Jf? en % est égal & 2(p+ 1) et le degré de P(f) en z est 3p ou 4p selon que co appartient ou non a 2, On en déduit encore que le degré de f en 2 est égal a2 ‘ou 1 selon que f(%») appartient ou non a R. 218 CLASSIFICATION DES TORE ET DES RESEAUN Si f(2p) appartient 4 R, les deux fonctions 2+ 9 (z)=flzo +=) et 292 F(%-2) sont solutions de () et vérifient : (0) =go(0) et gi(0)=94(0). Elles sont done égales et fautomorphisme 2-229 ~2 appartient a G. Réciproquement, si cet automorphisme appartient 4 G, on a: f(2)=f (220-2) pour tout sé et la fonction z+> f(z +2) est paire, ce qui signifie que le degré de f en 2 est pair et donc égal a 2 a lemme. Soit ¢ une fonetion holomorphe de C sur un ouvert V de © ow d’un tore T. On suppose que, pour tout 2, et 22 dans C, on a: (a) = plz2) = ag € G, oa). Alors il existe un isomorphisme a de V sur U tel que: f =aoy Démenstration. Soit u un point de U, Il existe un complexe 2€C tel que : u=f| On pose alors : 3(u) =4p(2). Cet élément de V ne dépend par du choix de 2. En effet, si 2’ est un autre complexe tel que f(2/) =u, il existe un automorphisme ge G tel que (=), ce qui implique : y(2’) = ¢(z). Vu les propriétés de ¢, la fonction } est bijective. Elle vérifie la formule : y = Jo f. Montrons que fi est holomorphe. Supposons que = f(z) n’appartienne pas & R. Alors le degré de f en z est égal a 1 et il existe un voisinage U/, de > et un voisinage U de u tel que f induise un isomor- phisme de U, sur Up et, comme /Jof est holomorphe sur U;, # est holomorphe sur Uy. Supposons que u=/(z) appartienne a R. Le degré de f en 2 est égal a 2 et l'automor- phisme 2+>22)~z appartient a G. Ona donc, pour tout z6C : f(2o+2)=f(2o—=) ainsi que : p(z0+2)=l2y—2). Les fonctions z+ (zy +2) et 2 pla+2) sont paires et il existe deux fonctions holomorphes F’ et @ définies sur C telles que: f(29+2)=#(2? et plo +2): pour tout 2 €C. Comme le degré de f en 2a est égal le degr de F en 0 est égal 4 1 et F est un isomorphisme d'un voisinage de U; de 0 sur un voisinage de U de f(2). D’autre part, ona: &= oF et 8 est holomorphe au voisi- nage de f(z). En conclusion, @ est holomorphe de U' dans V.. Elle est bijective, est done un isomorphisme. On deéfinit alors @ comme la fonction réciproque de 7. 9 Lemme. Le groupe G n’est pas contenu dans le groupes des translations de C et V est un réseau. De plus f est une fonction V-elliptique de degré 2 Démonstration. Supposons que tout automorphisme de G soit une translation. Quel que soit le point x» € C, Vautomorphisme 2 ~ = n‘appartient pas a G et le degré de f en tout point 2 ¢ C est égal a 1, On en déduit que Vimage U de f est disjointe de R. Cet ouvert nest pas compact et n’est isomorphe ni a C ni a ouvert _(€* des complexes non nuls $i P était nul, on pourrait appliquer le lemme précédent avec la fonction 2++ (2 et U serait isomorphe a 219 Cun. 8 FONCTIONS BIPERIODIQE! Si P était engendré par un élément «#0 de C, on pourrait appliquer le lemme avec la fonction 2+ y(2) = exp(2ims/u) et U serait isomorphe & C* $i P n’était engendré par aucun élément, [’ serait un réseau et l'on pourrait appli- quer le lemme avec application quotient © > C/P comme fonction y et U serait isomorphe au tore C/T’ qui est compact. Tous ces cas sont impossibles et G contient un automorphisme 21+ g{z) = 2% —=: On vérifie qu’alors G est formé des translations = +> = -+ u et des automorphismes 21+ 2s +-u— =, avec u quelconque dans I’, Si T est nul, G est formé de Videntité et de g. On peut alors appliquer le lemme avec la fonction 2+=¢p(2)=(2—zy)? et U est isomorphe a C, De plus nest ramifié qu’en 2y et il en est de méme de f ce qui implique que U ne rencontre & qu’en f(2»). Mais ceci est impossible car le complémentaire de 7 est réduita un point et Ra éléments, Si P est engendré par un élément u #0 de C, on peut appliquer le lemme avec Vapplication => y(s) = cos (2"(=— x»). La fonction y est surjective et ses points critiques sont les points 2) + ku/2, k€ Z. Les valeurs critiques (ou points de ramifi- cation) de y sont les points cos(kr), k€ Z, c’est-A-dire les points 1 et —1. Le lemme donne un isomorphisme a de © sur UY qui envoie les valeurs critiques de ¢ en les valeurs critiques def, Vouyert U est donc le complémentaire d'un point = de @ et R est contenu dans {a(1),a(—1), 1}, ce qui est impossible car R a 4 éléments. Ainsi I est un réseau et G n'est pas formé que de translations, Soit p la fonction de Weierstrass associée 4 I’. On peut encore appliquer le lemme avec la fonction =plz—=) et f est de la forme f=ao%, a étant un isomorphisme de © dans lui-méme, cfest-d-dire une homographie. Comme y est une fonction P-elliptique de degré 2, il en est de méme de f. a 2 ole On est maintenant en mesure de terminer la démonstration du théoréme. Soient a, 6 et ¢ trois complexes non nuls, de somme nulle, Soit ? le polynéme P(X) = 4(X —a)(X ~ 6)(X ~c). Considérons Véquation différentielle : (2) y? = Ply) Cette equation a une unique solution f telle que f(0) = f*(0) = 00. D’aprés les lemmes précédents, il existe un réseau T’ tel que f soit une fonction ['-elliptique de degré 2. Comme Ia fonction g: 2 ++ f(—2) est aussi solution de (H) et vérifie ; F(0) = g(0} = f’(0) = g'(0) = 0a, elle est égale a f qui est done une fonction paire, De plus, comme f est solution de (F), f(=) est équivalent a -5 lorsque = tend vers () et fest de la forme f =p +c, p étant la fonction de Weierstrass associée & T et ¢ une constante. Enfin, comme la somme des points finis de ramification de f est nulle, le nombre e) est également nul. 220 CLASSIFICATION DES TORES ET DES RESEAUX Threste & montrer Vunicité du réseau. Soient done F et [; deux réseaux de C dont Jes fonctions de Weierstrass p et pi ont les points oo, a, b et c comme points de “ramification. Ces fonctions sont toutes les deux solutions de l’équation différentielle " {E) et vérifient : p(0) = pi(0) = p'(0) =p, (0) = ov. Elles sont done égales et ont les mémes poles, ce qui signifie que les réseaux P et Py sont égaux. . Remarque En fait, 'engemble A des couples (u,0) vérifiant v= P(u)=d{u—a)}(u—b)(u—c) peut aussi étre considéré comme un sous-ensemble du plan projectif complexe P(C'). Un point de ce plan est représenté par trois coordonnées complexes non toutes nulles, °, “yet t, défini ire multiplicatif prés. A un point (x,y) du plan complexe affine C2, on peut associer le point du plan projectif représenté par (+,y, 1). On pent ainsi considérer Ie plan C? comme inclus dans le plan projectif. Les points de P(C*) qui ne sont pas dans le plan affine sont les points de la forme (x, 4,0) On les appelle les points V'infini du plan. ensemble A peut alors étre considéré comme Iensemble des solutions dans P(C*) de ’équation homogéne suivante yt = A(a — at) (x — b(n — et) . "Cet ensemble est une courbe algébrique de degré 3. C'est une cubique qui n’a aucun “point singulien. Ce qui a été fait plus haut montre que Fon peut paramétrer cette cubique grace aux fonctions de Weierstrass. Considérons le réseau I’ = Ro! ({a,b,c}) etla fonction de Weierstrass associée p. On peut patamétrer la cubique par lapplica- fion 9 qui A un complexe = associe le point (p(2),p'(2).1) si 2 n’est pas un pole de pet le point a l'nfini (0, 1,0) sinon, Cette application induit un homéomorphisme du tore T sur cette cubique Fh fait, on a une situation similaire dans le cas des coniques. Par exemple, la conique déquation 2? + (ou x? +4? = 2 en équation homogene) peut étre paramétrée par 2+ (f(2),J'(2)) (ou (f(z), £2), D), of f est, par exemple, la fonction cosinus. Notons #@ ensemble des réseaux de ©. Ainsi 'application & qui aun réseau Tc associe ensemble des trois paints finis de ramification de la fonction de Weierstrass associte est une bijection de 4 sur l'ensemble des parties de C formées de trois com- ‘plexes distincts de somme nuille, En fait, une partie (a,b,c) de C a trois éléments peut toujours Gte vue comme l'ensemble des racines d’un polyndme unitaire P de degré 3 nayant pas de racine double. Ce polynéme P est caractérisé par ses coefficients qui “sont: 7) =atb+e, 22=ab-+be-+ea et o3=abe. Dans le cas qui nous intéresse, a-+b-+c est nul et le diseriminant A=—(a—b)(b—c)?(c—a}”=40} + 270% est non nul. Ainsi l'en- “semble des parties de © formées de trois complexes distinets de somme nulle est en bijection avec Yensemble des couples (7,05) de complexes vérifiant : 4o}+2703 £0. 8 FONCTIONS BIPERIODIQUES 221 Plus précisément, seit € 4 un réseau de C, Soient a, b et ¢ les trois points de Fensemble R(L). On pose : R;(P) = ab+be + ca et Rs(C) = abe. On a done deux fonctions y et Ry définies sur l'ensemble ## des réseaux de C et a valeurs dans C, duisent une bijection de & sur l'ensemble des couples (a2,03) de complexes yérifiant ; do} + 270} £0. Proposition. $i I est wn réseau de C et si u est we complexe non nul, ova les formules : Rul) =u? RV) Rout) = wR, (T) Ry(ul) = u-Ral). Démonstration. Soit p la fonction de Weierstrass associée au réseau ul. Alors la fonction 2+ p,(2) = w2p(u2) est une fonction P-périodique et w’p(uz) — 2? tend vers 0 lorsque = tend vers 0. De plus cette fonction a exactement les points de I" comme poles, I en résulte que p1 est la fonction de Weierstrass associge au réseau P et les points de ramification de p, sont les images des points de ramification de p par l'application z++u2. Les formules demandées s’en déduisent immédiatement. = Soit P un réseau de C et a, b et c les points de l'ensemble de ramification (I). Posons : : A(ab + be + ca)" ARa(T)* WO) =~ eb oe a)? aR + Ty On a ainsi une fonction J de # dans C. Cette fonction caractérise les réseaux de C a multiplication pres par un complexe non nul : Théoréme. Lapplication J est une surjection de ® dans ©. De plus, deux réseaux V et T ont méme image par J si ef selement si il existe un complexe u non nul tel gue 1" soit égal a ul’. Cette fonction induit une bijection de ensemble des classes d'tsonnorphisme de tores sur ©. Démonstration. Soit u un complexe. Il existe deux complexes o et 5 tels que : do} =u et do} +279} = 1. On note alors a, b et ¢ les racines du polynéme X*4.a2X —oy. On sait qu'il existe un unique réseau [tel que R(T) = {a,b,c}. Ce réseau est envoyé, par construction, en u par l'application J qui est surjective. Soient I et I" deux réseaux de €, On suppose que .J(P) et .J(I") sont égaux. On note {a,b,c} et {a'.U,c} les ensembles R(T) et R(T"). On pose aussi : 222. CLASSIFICATION DES TORES BT DES Ri a = ab + be + ca = Ro(P) ot, = all! + Be + cla’ = Rol) fs oy = abe = Ry(T) oj alll’ = Ra(P’) A= —(a—bP(6—)*(c- ay? AP = ~fa! VIF — Pe — a? Les nombres A et A! sont non nuls. Quitte 4 multiplier [par un scalaire non nul, on peut supposer que A et A’ sont égaux. On a alors et il existe un racine sixitme de V'unité u telle que = maw, . t,o. On choisit une racine carrée v de w et les réseaux vl’ et I ont les mémes images par R) et Ry et sont égaux. Comme deux tores quotients de C par deux réseaux T et TY sont isomorphes si et seulement si il existe un complexe non nul v tel que I’ =eT", on voit que l’application J induit une bijection de l'ensemble des classes d'isomorphisme de tores sur C. = Proposition. On « : J(Z4 jZ)=0 et JCB Hid) Démonstration. Comme on a: j(ZBjZ) =ZPjzZ et (2 PiZ) = Zaid, le réseau R(Z@ jZ) est invariant par multiplication par j? et R(Z @iZ) est invariant par multiplication par i? = 1. Ainsi R(Z @ jZ) est formé des trois sommets d’un trimgle équilatéral centré en V'origine et M(Z@ iZ) est de la forme {0,«,—a}, avec 4 complexe non nul. On en déduit que RAZ 72) et Ry(ZeiZ) sont nulls, ce qui donne : J(Z@ jZ) =0 et J(Z@iZ)=1 . . Diviseurs Soit T un tore. Une fonction méromorphe f non nulle définie sur T a un nombre fini - de zéros et de péles car le tore T est compact. Une question naturelle se pose alors ‘peut-on cléterminer une fonction méromorphe sur 7’ en connaissant ses 7éros et ses poles? | Pour étudier ce probleme, il est commode de définir un ensemble associé au tore T qui est, en quelque sorte, l'ensemble des collections de zéros et de péles. Cuan, & FONCTIONS BIPERIODIQUES 223 Définition Soit ©. un tore ou la sphére de Riemann, On note Div(8) ensemble des fonctions de © dans les entiers qui sont nulles en dehors d’un ensemble fini. Un élément de Div(2) est appelé un diviseur de Siu est un point de X, on note (u) la fonetion de © dans Z qui est nulle partout sauf en w oi elle vaut 1. élément (u) est un élément de Div(). Cest un diviseur de © appelé diviseur élémentaire. Tout diviseur d de © s‘écrit sous la forme d'une somme finie : d= )7A;.(u,), les A; étant des entiers et les 1; des points de D. Considérons maintenant une fonction méromorphe non nulle f définie sur 0. $i u est un point de ©, on peut noter ord,(f) Yordre du zéro w si f s‘annule en a, Vopposé de ordre du péle u si f est infini en u et 0 dans les autres cas. On pose alors ; n= SN orda(sf) (uw) € Div(®) = On obtient ainsi une application D de l'ensemble .U(33)* des fonctions méromorphes non nulles sur 3, a valeurs dans Div(S). C’est un morphisme de groupes du groupe multiplicatif .#U(33)' dans le groupe additif Div(22). D’autre part, A tout diviseur d de ¥. on peut associer Ventier =(cl} ¥ du). On défi- ic nit ainsi un homomorphisme de groupes ¢ de Div(®) dans Z. Cet homomorphisme envoie chaque diviseur élémentaire en 1. Supposons maintenant que ¥ soit un tore quotient de © par un réseau T. Alors on peut construire un homomorphisme de groupes js de Div(¥) dans le groupe C/T. Cet homomorphisme envoie un diviseur d de Div(35) en la somme de tous les éléments d(u)u de C/P. Comme cette somme est finie, (dd) est bien défini, Si u est un diviseur élémentaire, on a : j1((2t)) =u. Théoréme. Soif T un tore quotient de © par un réseau T. Lapplication diviser D est un homomorphisme de groupes du groupe nuueltiplicatif AU(T)* du corps A(T) dans le groupe additif Div(T). Le noya de cet homomorphisme est formé des fonctions consiantes. De plas, un diviseur d appartient a Vimage de D si et seulement si it est antaulé par © et i. Démonstration. Soit f une fonction méromorphe non nulle définie sur 7’. Sup- posons que son diviseur (f) soit nul. Alors f n’a ni 2é10 ni péle et f est bornée et constante. Le noyau de D est donc bien formé des fonctions constantes. Soit f une fonction méromorphe non nulle définie sur 7. Soit 1 le degré de f. On peut calculer ce degré en () ou en V'infini et on vérifie que la somme des ordres des péles de f est égale a n, ainsi que la somme des ordres des 2éros de f. On en déduit que e((/)) est nul 224 DIVISEURS posons f de degré 2. Il existe une homographie w+ r(w) u telle que : flu)= f(r(v)) pour tout u € 7. Soient uy et u; deux points de T qui sont envoyés pat f en 0) et oo. Ona: (f) = (uo) + (r(uo)) = (ur) — (Fn), qui implique Hf) = to + 7(up) — uy — 7(m) = w—w =0 Supposons maintenant f quelconque. Montrons, par récurrence, que j«((f)) est nul Kile degré de f est strictement inférieur 4 un entier n> 2. Soit f une fonction de degré n. Comme le degré de f est au moins 2, f possede deux zéros, 2 et A (éventuellement confondus), et deux péles, 2} et 2} (éventuellement confondus également). Tl existe une fonction holomorphe g de degré 2 qui s‘annule en 2% et Eifavec 2) comme 2éro double si 2) — 21) ef qui a x) comme ple, Alors h= 4 strictement moins de 7érog et de pales que J et le degré de /h est strictement infé- rieur au degré de J. élément j1((h)) est nul d’aprés V’hypothése de récurrence. On len déduit = je((f)) =/x((g))-Hp((h)) = 0, e€ la fonction je est nulle sur Vimage'de D Il reste 4 montrer qu'un diviseur annulé par © et jx est le diviseur d’une fonction méromorphe f définie sur T”. Soit donc d= > \;-(u;) un diviseur de T, les \; étant des entiers et les u; des points de T. On peut aussi écrire d sous la forme suivante : » 4 d=) - Vw), ja ret oii les points #, et w% sont des points de T. Comme ¢(d) est nul, on a p=4q. Suppo- sons p>1. Alors il existe une fonction g de degré 2 qui s‘annule en v; et ~ (a Yordre 2si v1 =v») et quia w comme pole, Apres réduction, on obtient une écriture de d—(g) de la forme : d—(g) =H) + (wh). De proche en proche, on arrive & éerire ii « i d sous la forme d= S~(g,)+(v) —(w) of les fonctions g; sont de degré 2. Mais on a: sold) = $7 ug) +a ((v)) ~ n{(ew)) = Tl en résulte que les deux points v et w sont égaux et on a : d= $°(g;). Ceci signifie que d est le diviseur de la fonction |], 9; qui appartient bien a (T)'. = —w=0 Courbes elliptiques Il existe des espaces topologiques qui sont homéomorphes & un tore sans qu'il y ait un homéomorphisme privilégié. Par exemple, une cubique dans espace projectif 8 FONCTIONS BIPERIODIQU! P(C8) nayant aucun point singulier peut étre paramétrée par un tore Taide de deux fonctions méromorphes de degré 2, mais un paramétrage de ce type n'est en général pas unique. Un autre exemple est Je suivant Considérons un ouvert U de @ dont le complémentaire est réduit a un point. Cet ouvert est isomorphe a C via un isomerphisme y de © sur U. Cet isomorphisme induit un isomorphisme de groupe @:a++ voaoiy! de G(C) sur G(U). Supposons maintenant que G soit un sous-groupe de G(U) dont l'image réciproque par ¢ est Tensemble des translations de C par les éléments d/un réseau I’. Ce groupe G agit sur U- Notons © Fespace quotient. L'isomorphisme p de C sur U induit un homéomor- phisme + du tore T' quotient de par P sur 3. Ona done bien un homéomorphisme d’un tore sur. Cependant, cet homéomorphisme dépend du choix de y. Si Ton choisit un autre isomorphisme de € sur U, on obtiendra, de la méme facon, un homéo- morphisme y d’un tore T} sur 5, mais, par construction, ce nouvel homéomorphisme sera Ie composé de homéomorphisme de départ avec un isomorphisme de 7) sur 7. Définition On appelle courbe elliptique paramétrée, un espace topologique compact Y muni d'un homéomorphisme ¢ d’un tore T sur 5. La fonetion y sera appelée un paramétrage de ©. Soient (32,4) et (21,41) deux courbes elliptiques paramétrées, y étant définie sur un tore T et ¢; sur un tore T;. On dira que ces courbes elliptiques paramétrées représentent la méme courbe elliptique si les deux espaces 32 et By sont égaux Bet si la fonction yj! ey est un isomorphisme (holomorphe) de 7 sur 7). Remarque Ainsi une courbe elliptique est une courbe elliptique paramétrée définie @ change- ment de paramétrage holomorphe prés. Cette définition est comparable a la définition des courbes ou des courbes orientées qui a été donnée au chapitre 3. IM. Soi! D> une courbe elliptique. Sot f une fonction d’un ouvert U de 3 dans fa sphere de Riemann. Alors, si y:T — S est un paramétrage de 3 ef si fo est holomorphe sur sp-'(U), Ia fonction fo yy est holomorphe sur son ouvert de définition pour tout autre paramétrage ip, de D. Si cette condition est satisfaite, on dirn que f est kolomoxphe sur U Démonstration. Soit y; : 7, — Z un autre paramétrage de ¥. Par définition, il existe un isomorphisme a de Jj sur T tel que ¢ soit la fonction composée : oa. Ten résulte que foy, n’est autre que foy ow et est, par conséquent, holomorphe sur yi, (0) . 226 COURBES ELLIPTIQUES Remarque De la méme facon, on peut définir ce qu’est une fonction holomorphe définie sur un ouwert d’une courbe elliptique ou de ta sphdre de Riemann a valeurs dans un ouvert d’une courbe elliptique ou de la sphére de Riemann. Par exemple, si U est un ouvert d’une courbe elliptique % et V un ouvert d'une courbe elliptique © et si f est une fonction de U dans V, on dira que f est holomorphe sur U/ si o f oy est holomorphe sur son ouvert de définition, étant un paramétrage de YI et y un paramétrage de ¥). On vérifie que cette propriété est indépendante du choix des paramétrages. Remarque En fait, un paramétrage d’un tore J’ sur une courbe elliptique © n'est autre qu'un isomorphisme de T sur ¥, Cest--dire une fonction holomorphe bijective dent la fonction réciproque est également holomorphe. La plupart des résultats que on a montrés pour les tores se généralisent sans peine aux cas des courbes elliptiques. lly aun certain nombre de choses qui, cependant, ne se généralisent pas. Ainsi la loi de groupe sur un tore provenant de l'addition dans ©, dépend de I'application quotient de € dans le tore et cette application n’est pas donnée dans le cas d’une courbe ellip- tique. I! faut la choisir et deux choix différents donnent deux lois de groupe différentes. Si E est une courbe elliptique, on peut définir le groupe des diviseurs Div(3). Si f est une fonction méromorphe non constante définie sur ¥, on peut aussi défi- nir son diviseur (f). On peut, en fait, définir le groupe Div(S) si ¥ est un tore, une courbe elliptique ou encore la sphére de Riemann, Dans tous les cas, on a un homomorphisme de groupe = de Div(®) dans Z. Par contre, l'application js n'est pas définie pour une courbe elliptique. Théoréme. Soi Yun tore, une courbe elliptique ou ta sphere de Riemann, Alors le noyau de Vapplication diviseur D est formé des fonctions constantes. L'image de D. est contenue dans le noyau Divo(S) de Uhomomorphisme ©. Si est ta sphere de Riemann, image de D est exactement le groupe Div(). Si 3D est tune courbe elliptique, tout isomorphisme d'un tore T=C/T' sur S induit un isomorphisme de groupes de C/T sur te groupe Divy(%)/Im(D) Démonstration, Le fait que le noyau de l'application D soit constitué des fonc- tions constantes se traite exactement comme dans le cas du tore. On montre aussi, de Ja méme facon, que l'image de D est contenue dans le noyau Divo (3) dec. Si 3 est un tore T= C/P, homomorphisme j fournit lisomorphisme de Divo(3)/Imn(D) Cian, 8- FONCTIONS BIPERIODIQUES 227

You might also like