90 ab V.¢ x
690 ab V. e, XII (COMM. PET.) 7
Seripsi antea diligenter, Ho
Petitorem nostrum defend:
mus qués uoluimus,
Spero, si absolutus erit,
in ratione petitionis
feremus.
¢ tempore Catilinam com-
lere cogitamus. Iudices habe-
summa accusatoris uoluntate,
coniunctiorem illum nobis fore
5 sin aliter acciderit, humaniter
2. Tuo aduentu nobis opus est maturo ;
2am prorsus summa hominuim est opinio tuos familiares
nobiles homines aduersarios honori nostro fore. Ad
Corum uoluntatem mihi conciliandam maximo te mihi
usui fore uideo. Quare Ianuario ineunte, ut consti
tuisti, cura ut Romae sis.
XIL — Q. TVLLI CICERONIS
COMMENTARIOLYM PETITIONIS.
Ser. in. a. 690/64,
QVINTYS MARCO FRATRI SALVTEM DICIT.
1. 4. Etsi tibi omnia suppetunt ea quae consequi
ingenio aut usu homines aut diligentia possunt, tamen
amore nostro non sum alienum arbitratus ad te perscri-
bere ea quae mihi ueniebant in mentem dies ac noctes
de petitione tua cogitanti, non ut aliquid ex his noui
addisceres, sed ut ea quae in re dispersa atque infinita
1. 4 judices : et iu- RP j/ 5 uoluimus (a), G : volumus ¥ y)
6 illum 4: nullum RPO‘V om. E, G.
2. 5 ineunte £1: mense (ef. Sjogren, Comm. Tally p. 144)
XIL — V 235 vo; D 115 ve ; H53 18
Tneipit commentarium consulatus petitionis feliciter VH
comimentarium consulatus petitionis ineipit D.
I. 4.2 aut diligentia D : ad diligentiam V aut intelligentia HF
secl. Bucheler j 4 dies ac VDF : dies et H|) 6 addisceres Lambin :
-rem VDHF aditeerem rece.
a81
XII (COMM, PET.) Oh av. SoC
qui, dans la pratique, apparaissent isolées et mal définies.
Bien que la force du naturel soit considérable, il semble
cependant que, lorsqu’il s‘agit d'une aflaire qui ne dure
que quelques mois, on puisse donner le pas sur lui &
des facons d’étre et d’agir artificielles*.
2. Demande-toi quels sont les caractéres de la
ont tu fais partie, ce que tu recherches, qui tu es.
Crest presque chaque jour qu'il te faut, en descendant
au forum, méditer ces pensées : « Je suis un homme
nouveau, je brigue le consulat, ma cité est Rome. »
La nouveauté de ton nom, tu y remédieras prinei-
palement par ta gloire d’orateur, Toujours I’éloquence
a procuré la plus grande considération. Celui qu'on
juge digne d’étre I'avocat de personnages consulaires
ne peut étre tenu pour indigne du consulat. Puisque
done cette gloire est ton tremplin, que tout ee que tu es,
tu le lui dois, présente-toi toujours pour parler avec
une préparation aussi parfaite que si, dans chaque cause,
on devait porter un jugement d’ensemble sur ton talent.
3. Les ressources que, je le sais, tu t'es ménagées
dans cet art, fais en sorte de les avoir toutes prétes et &
ta portée, et rappelle-toi souvent ce que Démétrius a
écrit sur l'application que mettait Démosthéne a s’entrai-
ner! Ensuite veille & faire paraitre combien nombreux
sont tes amis et A quelles catégories ils appartiennent.
Tu as en effet ce que peu d’hommes nouveaux ont eu
tous les publicains, ordre équestre presque tout entier,
beaucoup de municipes qui te sont exclusivement
dévoués, beaucoup de particuliers, de tous les ordres,
que tu as défendus, bon nombre de collages, aver cela
tne foule de jeunes gens que l'étude de I’éloquence t'a
attachés, des amis qui chaque jour sont autour de toi
‘empressés eb nombreux.
1. Gf. De dist, 11, 96 : uf Demosthenem seribit Phalereus, eum
no dicere nequirel, exercitatione fecisse uf planissime dicere.|
\
690 ab Vee XII (COMA
|. PET.) a
uiderentur esse ratione et distributione sub uno aspectu
Ponerentur. Quamquam plurimum natura ualet, tamen
uidetur in paucorum mensum negotio posse simulatio
naturam uincere,
2. Ciuitas quae sit eogita, quid petas, qui sis. Prope
cottidie tibi hoc ad forum descendenti meditandums! :
«Nouus sum, consulatum peto, Roma est. »
Nominis nouitatem dicendi gloria maxime subleuabis.
Semper ea res plurimum dignitatis habuit. Non potest
qui dignus habetur patronus consularium indignus con-
sulatu putari. Quamobrem quoniam ab hac laude pro-
ficisceris ct quicquid es ex hoc es, ita paratus ad dieen-
dum uenito quasi in singulis causis iudicium de omni
ingenio futurum sit. 3, Eius facultatis adiumenta,
quae tibi scio esse seposita, ut parata ac prompta sint
cura et saepe quae de Demosthenis studio et exercita-
tione scripsit Demetrius recordare. Deinde uide ut
amicorum et multitudo et genera appareant. Habes
enim ea quae non multi homines noui habuerunt, omnis
publicanos, totum fere equestrem ordinem, multa
propria municipia, multos abs te defensos homines
cuiusque ordinis, aliquot collegia, praeterea studio
dicendi conciliatos plurimos adolescentulos, cottidia-
nam amicorum assiduitatem et frequentiam,
4, 8 quamquam ... uineere in § 42 post uldeare transposuit
Puteanus ; lacunam ‘ego potius coniecerim wel ante quamquam uel
‘post uineere j| 10 naturam D: -rarum YH
2. 1 prope : proinde Bahrens nempe oni. Bacheler porro coni.
Purser propterea libentius conicerem, si conieetura aligua opus
essel 2 meditandumst ego, auctore R. Durand : meditandum sit
odd.
3. 2 sclo VD : sotio H socio F 3 add, edd. welt. 4
add. Bahrens |) 6 add. Schwarz
ez Fam. 5, 18, 1 omnis edd: omnibus VD'TF in omnibus Dsa2 XII (COMM. PET.) 64 ay. JO.
4. Eflorce-toi de conserver ces avantages en faisant
comprendre par des avertissements, par des priéres, par
tous les moyens possibles, A ceux quite doivent de la
reconnaissance, qu’ils n’auront pas d’autre occasion de
te la prouver, & ceux qui veulent tobliger, que 'heure
est venue de le faire. Ceci aussi parait capable d’aider
beaucoup un homme nouveau : Ja sympathie des nobles,
et principalement des consulaires. I est utile que les
Personnages au nombre et au rang desquels tu veux
atteindre te jugent eux-mémes digne d’étre de ce
nombre et & ce rang. 5, Il faut les solliciter tous
avec soin, il faut leur faire parler en ta faveur et les
persuader que nous avons toujours partagé les opinions
politiques des grands, que nous avons fort peu recherché
Ja faveur populaire ; que si nous paraissons avoir par-
fois tenu un langage démocratique, nous avons fait
dans le dessein de nous concilier Cn. Pompée, voulant
que l'amitié, ou tout au moins la neutralité d’un homme
dont l'influence est si considérable, nous fit assurée
dans notre candidature’, 6. Avec cela travaille &
avoir pour toi les jeunes gens de la noblesse, ou &
conserver ceux qui te sont deja attachés. Ils Uapporte-
ront beaucoup de considération, Tu en as un grand
nombre : fais en sorte qu’ils sachent toute l'importance
que tu leur attribues. Si tu aménes ceux qui se conten-
tent de n’étre pas hostiles & se faire les champions de
ta cause, ils te seront des auxiliaires trés précieux.
Il. 7. Ce qui t'aide aussi beaucoup dans ta position
d'homme nouveau, c'est d’avoir pour concurrents des
nobles dont personne n’oserait dire que leur noblesse
doit leur servir plus qu’a toi tes mérites, Dés & pré-
sent, P. Galba et L. Cassius, qui sont de haute nais-
sance, qui done imagincrait qu’ils briguent le consulat ?
Tu vois done que des hommes qui appartiennent aux
plus grandes familles, parce qu’ils sont sans foree propre,
ne peuvent t’étre comparés.|
|
690 ab V.€, NII (COMM. PET.) 2
ae a en) ut teneas commonendo et rogando et
eae iciendo ut intelligant qui debent tua
semis afeendae gratine, qui uolunt obligand tu
el aliud nullum fore. Etiam hoc multum
uidetur adiuuare posse nouum hominem, hominum
nobilium uoluntas et maxime consularium. Prodest,
quorum in locum ac numerum peruenire uelis, ab his
ipsis illo loco ac numero dignum putari. 5. Hirogandi
omnes sunt diligenter et ad eos adlegandum persua
dendumque est iis nos semper cum optimatibus de re
P. sensisse, minime popularis fuisse ; si quid locuti
populariter uideamur, id nos eo consilio fecisse ut nobis
Cn. Pompeium adiungeremus, ut eum qui plurimum
posset aut amicum in nostra petitione haberemus aut
certe non aduersarium. 6. Praeterea adulescentis
nobilis elabora ut habeas uel ut teneas studiosos quos
habes. Multum dignitatis adferent. Plurimos habes ;
perfice ut sciant quantum in iis putes esse. Si adduxe-
ris ut ii qui non nolunt cupiant, plurimum proderunt.
I. 7. Ac multum etiam nouitatem tuam adiuuat
quod eiusmodi nobiles tecum petunt, ut nemo sit qui
audeat dicere plus illis nobilitatem quam tibi uirtutem
prodesse oportere. Iam P. Galbam et L, Cassi
loco natos quis est qui petere consulatumn putet ? Vides
igitur amplissimis ex familiis homines, quod sine neruis
sunt, tibi pares non esse.
4. 1 commonendo Koch, ex 5, 19 : coitiendo V commendando
DUP 7 ab his : abis uel ab lis edd. || numero dignum V, rece.
dignum numero DHF ac efnumero secl. Bucheler.
5.1 hi V, wulg. : hii D hie HF hice Bahrens i Bicheler ii Purser |
2 adlegandum V: -endum DHF || est VD : postadlegendum HF
I posset VDF : -it H.
6. 5 non nolunt VD, wily. : 7
IL 7. 1adiuuat quod uulg. : -at atque V
4iam: nam Lambin,
jolunt HF uolunt Batcheler.
-ant atque DHF |83. XIL (COMM. PET.) Gh ave doo,
8, Mais, diras-tu, Antoine ct Catilina sont redou-
tables. Non point : un homme actif, habile, irrépro-
chablement honnete, éloquent, bien vu de ceux qui
exercent les fonctions de juges, doit souhaiter de pareils
compétiteurs, tous deux assassins dés l’enfance, tous
deux débauchés, tous deux dans la misére, Nous avons
vu les biens du premier confisquést, et puis nous I'avons
entendu affirmer sous serment qu’il lui était impossible,
A Rome, de lutter d’égal & égal avec un Gree devant
les tribunaux* ; nous savons qu'il fut chassé du Sénat
par les censeurs qui lestimérent & son juste prix ;
nous T'avons eu comme compétiteur pour la préture,
soutenu par ces amis qui s'appelaient Sabidius et Pan-
théra, alors qu'il n’avait plus un esclave a faire vendre* ;
ce qui ne l’empécha pas d'aller, une fois préteur, acheter
sur le marché aux esclaves* une mattresse qu'il entre-
tint chez Iui au su de tous. Et comme candidat au
consulat, il a préféré piller tous les hdteliers au cours
d'une Iégation déshonorante plutét que de rester &
Rome et d’adresser ses sollicitations au peuple romain*.
9. Quant a l'autre, ah ! dieux bons ! de quel éclat
prille-t-il done ? D’abord, il est aussi noble qu'Antoine.
Liest-il davantage ? Non. Mais il est plus valeureux.
Comment cela ? C'est qu’Antoine a peur de son ombre,
tandis que lui ne craint méme pas les lois : né dans la
misére & laquelle son pére s'était réduit, élevé au milieu
des stupres de sa sceur, il a puisé dans le sang de ses
concitoyens la force virile : son premier pas dans la vie
publique fut pour massacrer des chevaliers romains.
Nous n’avons pas oublié ces fameux Gaulois qui, & I'¢po-
que, faisaient tomber les tétes des Titinius, des Nannius,
des Tanusius* : Sylla leur avait donné pour chef unique
1. Cf. In loga candida, p. 63, 13 Stang.
2. De machinis emit. Les machinae étalent des tréteaux sur les-
quels on exposalt les esclaves & vendre.XI (COMM. PET.) 8
8. At Antonius et Cati
- a molesti sunt. Immo
homini nauo, industrio, innocenti, diserto, gratioso apud
eos qui res iudicant, optandi competitores ambo a
pueritia sicarii, ambo libidinosi, ambo egentes. Eorum
alterius bona proscripta uidimus, uocem denique audi-
uimus jurantis se Romae iudicio aequo cum homine
Graeco certare non posse, ex senatu eiectum scimus
optima ac uera censorum existimatione, in praetura
competitorem habuimus amico Sabidio et Panthera,
quom iam ad tabulam quos poneret non haberet
quo tamen in magistratu amicam quam domi palam
haberet de machinis emit. In petitione autem con-
sulatus copones omnes compilare per turpissimam
legationem maluit quam adesse et populo Romano
supplicare. 9, Alter uero, di boni! quo splendore
est? Primum nobilitate eadem [qua Catilina]. Num
maiore ? Non. Sed uirtute. Quamobrem? Quod Antonius
umbram suam metuit, hie ne leges quidem, natus in
patris egestate, educatus in sororis stupris, corrobo-
ratus in caede ciuium, cuius primus ad rem p. aditus
in equitibus R. occidendis fuit, Nam illis quos memi-
nimus Gallis, qui tum Titiniorum ac Nanniorum ac
Tanusiorum capita demebant, Sulla unum Catilinam
8. 2 nauo Puleanus : nouo VDHF om. rece. | 8 ac uera ego :
uero VDHF uerorum Bahrens del. Bacheler (haud absurde, cum
plane fleri possit u wera (postea in wero corruptum) pro werbi prae-
‘cedentis interpretatione posilum sit] || 10 quom iam ego : quam
YDHF quod [eum habebat} rece. cum Lambin | 13 copones cod.
Turnebi compones V : caupadoces H*F cauponis D caupones
Hee", eappadoces Bacheler.
‘9. 1di V:dii DHF |i 2 qua catilina del. Lambin | 3 antonius Cor
radus : manius VHF inanius D || 4 hie ne Lambin : bie nee (V) DHE
115 sororis wulg, : re VDEP -rum F He | 8 nanniorum VDH:
mannorum F manliorum Bacheler 9 demebant : -etebant coni.
‘Gesner | sulla edd. : sy- DHF si- V | 10 optimum q. caecilium
edd. : -mumque caucilium DHF -mumque cone- V.84 XI (COMM. PET.) Bh av. dC.
Catilina, et cest au milieu d’eux qu'il tua de ses mains
un homme parfait entre tous, Q. Cécilius, le mari de sa
scour, chevalier romain étranger 4 tous les partis, qui
avait toujours été par tempérament un homme paisible
et & quil’Age donnait alors de nouvelles raisons de ’étre.
II. 10. Et maintenant, comment pourrais-je dire
candidat au consulat un homme qui a promené & travers
toute la ville, en le battant de verges sous les yeux
du peuple de Rome, M. Marius, citoyen cher entre
tous au eceur de ce peuple*, qui l'ayant mené ainsi
devant un monument funéraire*, lui a fait subir la
toutes sortes de supplices, qui, tandis qu'il vivait encore
et résistait, I'a décapité avec son épée en le tenant
de la main gauche par les cheveux, et enfin a emporté
dans ses mains la téte coupée, cependant qu’entre ses
doigts le sang coulait en ruisseaux ? Cet homme qui,
aprés cela, a vécu dans la compagnie d’histrions et de
gladiateurs, trouvant dans les premiers des complices
de ses débauches et dans ceux-ci des auxiliaires de ses
crimes ; qui n'a jamais pu entrer nulle part, {0t-ce dans
les lieux les plus sacrés, les mieux préservés par la reli-
gion, sans que sa perversité y {it nattre, méme en I'absence
de toute faute de la part d’autrui, un soupcon d’infamie*;
qui a pris pour amis intimes, au Sénat, des Curius et
des Annius, dans les salles de vente*, des Sapala et des
Carvilius, dans ordre équestre des Pompilius et des
‘Vettius ; qui a tant d’audace, tant de seélératesse, tant
@habileté enfin et de hardiesse dans Vassouvissement
de ses passions, qu'il est allé souiller de jeunes gargons
encore vétus de la robe sacrée de Tenfance* jusque
dans les bras, peut-on dire, de leurs parents. Qu’ai-je
besoin, & présent, de te parler de l'Afrique, de ce qu'ont
raconté les témoins ? ce sont choses connues, et je te
conseille de lire et de relire leurs dépositions*. Pourtant,
je ne dois pas passer sous silence les deux faits suivants :0 ab V. ce. x
‘ea UL (COMM. PET.) a
+ In quibus ille hominem optimum, Q. Cae-
cilium, sorotis suae uirum,
tium, cum semper natura tum
suis manibus occidit.
TH. 10. Quid ego nune dicam petere eum consula-
tum, qui hominem carissimum populo R.
inspectante populo R. uitibus
ad bustum egerit,
pracfecerat
quitem R., nullarum par-
etiam aetate iam quietum,
» M. Marium,
per totam urbem ceciderit,
ibi omni cruciatu lacerarit, uiuo
stanti collum gladio sua dextera secuerit, cum sinistra
capillum eius a uertice teneret, caput sua manu tulerit,
cum inter digitos eius riui sanguinis fluerent ? qui postea
cum histrionibus et cum gladiatoribus ita uixit ut alteros
libidinis, alteros facinoris adiutores haberet, qui nullum
in locum tam sanctum ac tam religiosum accessit in
quo non, etiam si aliis culpa non esset, tamen ex sua
nequitia dedecoris suspicionem relinqueret ; qui ex curia
Curios et Annios, ab atriis Sapalas ct Caruilios, ex
equestri ordine Pompilios et Vettios sibi amicissimos
compararit ; qui tantum habet audaciae, tantum nequi-
tiae, tantum denique in libidine artis et efficacitatis, ut
prope in parentum gremiis practextatos liberos constu-
prarit 2 Quid ego nune tibi de Africa, quid de testium
dictis scribam % Nota sunt, et ea tu saepius legito ; sed
tamen hoc mihi non praetermittendum uidetur, quod
primum ex eo iudicio tam egens discessit quam quidam
IIL 40. 5 stant: spiranti Puteanus |i 7 fluerent V, uutg. :
Auerunt D fluxerunt HF | 8 et cum: et H {11 aliis : in aliis
Ernesti alia Tyrrell § 14 uettios Lambin, uulg. : uectios D, cod.
Turnebi, nectios V uitias F uittias H [uitios conicere possis: cf
Tac., Ann. VI, 10, Vitia Fufii Gemini (cos. a, 29) mater Cl.
‘Vi, 29095] || 15 habet : habeat Bacheler | 18 tibi VD: om. HF.se XU (COMM. PET) Bt av. dec.
il est sorti du procés aussi pauvre que I’étaient certains
de ses juges avant ce fameux acquittement, et il en a
Tecueilli une telle impopularité que chaque jour on
demande qu’il soit rappelé devant les juges. Sa situation
le porte & eraindre, méme s'il se tient tranquille, bien
Plus qu’a braver le risque qu'il encourrait en bougeant.
14. Combien les conditions de ta candidature sont
plus favorables que celles que connut naguere un autre
homme nouveau, C. Célius | Il était en compétition
avec deux personnages qui étaient de la plus haute
noblesse, et dont cependant la naissance était la moindre
qualité : esprits supéricurs, hommes d'une haute mora-
lité, qui avaient rendu d’innombrables services, enfin
qui savaient admirablement conduire une campagne
électorale et s'y employaient avec ardeur. Et cependant
Célius Vemporta sur l'un d’eux, alors qu’il lui était
trés inférieur par la naissance et n’avait sur Ini & peu
pres aucune supériorité*.
12, Ainsi donc, si tu mets en ceuvre les moyens
que te donnent si largement la nature et les études
auxquelles tu t’es toujours consacré, si tu fais ce qu’exi-
gent les circonstances out tu te trouves, ce que tu peux,
ce que tu dois, la lutte ne sera pas difficile contre ces
compétiteurs, que leur naissance illustre bien moins
que leurs vices. Peut-on trouver quelqu'un, en effet,
qui soit assez mauvais citoyen pour vouloir, par un scul
vote, faire sortir du fourreau et brandir contre la répu-
blique deux. poignards* ?
IV. 13 Puisque je viens d'exposer les moyens
que tu as et que tu peux avoir de remédier & la nouveauté
de ton nom, il me faut maintenant, je pense, parler de la
grandeur du but que tu te proposes. Tu recherches
Ie consulat : c’est un honneur dont il n'est personne
qui ne te juge digne, mais tu as beaucoup d'envieux.
Tu prétends en effet, étant de rang équestre, au postejwicrit, quam,
11. Quanto melior
quae natura et studia,
‘tur, quae temporis tui
; debes, non erit difficile
en cum his competitoribus,
sullragio duas in rem p. sicas destringere ?
TV. 43. Quoniam quae subsidia nouitatis haberes
et habere posses exposui, nunc de magnitudine petitionis
dicendum uidetur. Consulatum petis, quo honore nemo
est quin te dignum arbitretur, sed multi qui inuideant ;
petis enim homo ex equestri loco summum. locum
ciuitatis-atque ita summum ut forti homini, diserto,
415 insignes : secl. Bacheler,86 XI (COMM. PET.) 6Lav. JC.
qui est le plus haut dans l'Etat et qui, tout en étant le
Plus haut, a ceci de particulier que parmi ceux qui y
Parviennent, l'homme courageux, éloquent, intégre
en recoit beaucoup plus d’honneur que les autres, Ne
Va pas croire que ceux qui l'ont occupé ne voient pas
de quelle considération tu jouiras quand tu Pauras
obtenu & ton tour. Quant & ceux qui sont de famille
consulaire et n’ont pu arriver out étaient parvenus leurs
aneétres, il faut, j'imagine, quills taiment beaucoup
Pour ne pas te porter envie. Et je pense que de leur cété
les hommes nouveaux qui ont été préteurs acceptent
mal, & moins de t’étre attachés par la reconnaissance,
Vidée que tu ailles plus loin qu'eux dans la carriére des
honneurs. 14. Dans le peuple méme, combien sont
jaloux! quelies ne sont pas, en raison des habitudes de
ces derniéres années*, leurs préventions contre les
hommes nouveaux ce sont 1a des choses qui, jten suis
sir, ne téchappent point. Il est inévitable aussi que les
Procés que tu as plaidés t’aient fait quelques ennemis,
Enfin regarde autour de toi et demande-toi si, pour
avoir servi avec tant de zéle Ia gloire de Pompée, tu
Peux penser que cela t'ait valu des amitiés. 15. Ainsi
done, aspirant au plus haut poste de 'Etat et te rendant
compte qu'il y a des intéréts et des passions qui te sont
contraires, il importe que ta campagne soit en tout
point méthodique, vigilante, active, industrieuse.
V. 16. La brigue des magistratures comporte deux
sortes d’activité : l'une consiste a s'assurer. le dévoue-
ment de ses amis, autre & gagner la faveur du peuple.
Le dévouement des amis, il faut se T'assurer par
Yobligeanee, par la fidélité aux devoirs de Vamitié,
par I'ancienneté des relations, par les agréments d'un
naturel aimable. Mais ce nom d’amis, quand on est
candidat, a un sens plus large que dans le reste de V'exis-
tence. Quiconque en effet montre quelque sympathie690 abV.e, XII (COMM. PET.) -
Innocenti multo idem ille h
ceteris afferat,
non uidere tu cu
turus sis,
jonos plus amplitudinis quam
Noli putare eos qui sunt eo honore usi
'm idem sis adeptus quid dignitatis habi-
Eos uero qui consularibus familiis nati locum
maiorum consecuti non sunt suspicor tibi, nisi si qui
admodum te amant, inuidere, Etiam nouos homines
Practorios existimo, nisi qui tuo beneficio uincti sunt,
nolle abs te se honore superari, 14, Iam in populo
quam multi inuidi sint, quam consuetudine horum anno-
tum ab hominibus nouis alienati, uenire tibi in mentem
certo scio ; esse etiam non nullos tibi iratos ex iis causis
quas egisti necesse est. Iam illud tute circumspicito,
quod ad Cn. Pompei gloriam augendam tanto studio te
dedisti, num quos tibi putes ob eam eausam esse amicos.
15. Quamobrem cum et summum locum cititatis
etas et uideas esse studia quae aduersentur, adhibeas
hecesse est omnem rationem et curam et laborem et
diligentiam,
V. 16. Etpetitiomagistratuum diuisa est in duarum,
rationum diligentiam, quarumaltera in amicorum stu-
diis, altera in popular uoluntate ponenda est. Amicorum
studia beneficiis et officiis et uetustate et facilitate ac
iucunditate naturae parta esse oportet. Sed hoc nomen
amicorum in petitione latius patet quam in cetera uita,
Quisquis est enim qui ostendat aliquid in te uoluntatis,
qui colat, qui domum uentitet, is in amicorum numero
IV. 44. 2 sint VD, uulg.: sunt HIF {haud s}
Saustetudine DHF : quam multi cons- V, rece. 3 hominibus ber
bin : honor. VDHF ji 7 dedisti uulg.:edid- VDF | amleos fine
‘micos Pefreius,
V. 46. 1 et : om. D | petitio D : -nem HE
tuum reee. :-tum'D -tu V -tus HE, wulg,
spernendum} | quam.
chem a V | magistra-
W8isin:is F,
|a XI (COMM. PET.) 64 av. JC.
pour toi, fait preuve d’empressement, vient souvent
dans ta maison, tu dois le compter au nombre de tes
amis. Mais enfin ceux qui sont plus authentiquement
nos amis, & qui nous attache Ja parenté ou V’alliance ou
Ja confraternité* ou quelque autre lien, c'est de ceux-Th
qu'il est particuliérement utile de se faire aimer.
47. Ensuite, plus un homme est intime chez toi,
plus il est de la maison, et plus tu dois travailler & ce
quill t'aime et veuille te voir porté le plus haut possible ;
tu feras de méme pour les citoyens de ta tribu, pour
tes voisins, pour tes clients, pour tes affranchis aussi,
et enfin pour tes esclaves mémes : car d’une facon géné-
rale tous les propos qui forment notre réputation d’homme
public ont Jeur source dans notre entourage familier.
18. Puis, il faut se créer des amis de différentes
sortes : pour I'apparence, des hommes illustres par
leurs charges et par leur nom, qui, méme s‘ils ne font
rien pour le recommander, apportent cependant au
candidat un supplément de considération ; pour avoir
la protection de la loi, des magistrats, parmi lesquels,
au premier rang, les consuls, et aprés eux les tribuns
de la plébe ; pour obtenir le vote des centuries, des
hommes jouissant .d'une influence particuliére. Ceux
qui ont ow espérent avoir grace 4 toi les suffrages d'une
tribu, ou d'une centurie, ou quelque avantage, voild les
gens qu'il faut particuligrement t’efforcer de gagner et
de t'assurer. Au cours de ces derniéres années, on a vu
des hommes ambitieux travailler activement, en y
employant tout le zéle possible, & se rendre capables
'obtenir des citoyens de leur tribu tout ce qu'ils leur
demanderaient. Il te faut de ton cété travailler par tous
Jes moyens en ton pouvoir 4 faire que ces hommes-la
te soient dévoués de tout leur cour, en toute sincérité,
49. Ah! si les hommes étaient aussi reconnais-
sants qu'il convient, tous ces appuis devraient tétre600 abV.6 XII (COMM. PET.) 7
est habendus. Sed tamen qui sunt amici ex causa iustiore
cognationis aut affinitatis aut sodalitatis aut alicuius
necessitudinis, iis carum et iucundum esse maxime
prodest. 17. Deinde ut quisque est intimus ac maxime
domesticus, ut is amet ef quam amplissimum esse te
cupiat ualde elaborandum est, tum ut tribules, ut uicini,
ut clientes, ut denique liberti, postremo etiam serui tui ;
ham fere omnis sermo ad forensem famam a domesticis
emanat auctoribus. 48, Deinde sunt instituendi
cuiusque generis amici, ad speciem homines illustres
honore ac nomine, qui etiam si suffragandi studia non
nauant, tamen adferunt petitori aliquid dignitatis ; ad
ius obtinendum magistratus, ex quibus maxime con-
sules, deinde tr, pl., ad conficiendas centurias homines
excellenti gratia, Qui abs te tribum aut centuriam aut
aliquod beneficium aut habeant aut habere sperent,
cos prorsus magnopere et compara et confirma. Nam
per hos annos homines ambitiosi uelementer omni studio
atque opera elaborarunt, ut possent a tribulibus suis ea
quae peterent impetrare, Hos tu homines, quibuscum-
que poteris rationibus, ut ex animo atque ex [illa]
summa woluntate tui studiosi sint elaborato. 19. Quod
si satis grati homines essent, haee tibi omnia parata esse
46. 10 cognationis V : cogn!= DHF.
47.1 ut quisque DF : ut quisquis VE quisquis Batrens | 2amet
et quam eod. Lagomarsianus 50, uulg.: amet quod VDHE etiam
quam Bacheter,
48. 1 deinde DHF : denique rece. uulg. | 5 consules uulg,
consul VDHF | 7 tribum VDF :-unatum | 8 aut habeant aut
haberesperent V, cod. Turrebi: aut habeant aut ut habeant spe
rent D aut at habeant sperent TT [sed ut habeant ilerum supraccr,
im, p. Hi} aut habent aut sperant Bacheler 9 prorsus + rursusP T
30 opera elaborurunt Turnébe opere laborarunt VD opere laborant
UF opera elaborant Kayser possent VD: int HF p13 lla VDE +
Ml HE sect eg, ul ab ima eruptum, qd uerbum pro serena
adseriptum esse arbitror. is ei XIi (COMM. PET.) 64 ay. JC
acquis, comme j'ai dailleurs confiance qu’ils le sont.
En effet, dans ces deux derniéres années, tu t’es attaché
quatre associations auxquelles appartiennent des hom-
mes dont V'influence électorale est des plus puissantes,
C. Fundanius, Q. Gallius, C. Cornélius, C. Orchivius*.
Quelles conditions leurs confréres, en venant te confier la
cause de ces personnages, ont acceptées et souscrites, je
le sais, car j'assistais & lentretien, Tu dois donc t’appli-
quer a exiger deux qu’ils s'acquittent présentement,
en multipliant les avertissements, les priéres, les encou-
ragements, en leur faisant sans cesse comprendre qu’ils
n’auront jamais une autre occasion de témoigner leur
reconnaissance, Il n'est pas douteux que I'espoir des
services que tu peux leur rendre encore, joint au souvenir
de bienfaits si récents, ne doive les exciter a se dépenser
en ta faveur, 20. Et puisque & tout prendre ce sont les
amitiés de ce genre, celles que tu t’es acquises par tes
plaidoyers, qui sont 'appui le plus efficace de ta candi-
dature, fais en sorte d’assigner & chacun de tes obligés
un rdle bien défini et bien réglé. Et s'il est vrai qu'aueun
deux n'a jamais subi de ta part aucune sollicitation
importune, fais-leur bien comprendre, en revanche, que
tout ce que tu étais en droit d’attendre d’ewx tu las
mis en réserve pour la circonstance présente.
VI. 24. Puisque, par ailleurs, trois choses surtout
aménent les hommes & la bienveillance et A ce zéle
électoral dont nous nous occupons ici, & savoir les bien-
faits, espérance et la sympathie désintéressée, il con-
vient d’examiner comment il faut mettre en ceuvre
chacun de ces moyens. Dans les moindres bienfaits,
Vélecteur trouve motif suffisant pour favoriser un can-
didat : A plus forte raison ceux que tu as sauvés — et
ils sont légion — n’auront-ils garde de ne pas comprendre
que s'ils ne s‘acquittent pas envers toi dans une cir-
constance comme celle-ci, ils ne se feront jamais bien—SEeeeee
890 ab,
- XI (COMM, PET.) 88
ees ntl parata esse confdo, Nam hoe Diennio
Sissimona. S tates hominum ad ambitionem gratio-
eli, C. On si " obligasti, C. Fundani, Q. Galli, C. Cor-
tabi co ntl; Hovum in causis ad te deferundis quid
t um sodales receperint et confirmarint scio, nam
interfui, Quare hoe tibi faciendum est, hoc tempore ut
ab his quod debent exigas saepe commonendo, rogando,
confirmando, curando ut intellegant nullum se umquam
aliud tempus habituros referendae gratiae. Profecto
homines et spe reliquorum tuorum officiorum et fam
Tecentibus beneficiis ad studium nauandum excitabun-
tur. 20. Et omnino quoniam eo genere amicitiarum
Petitio tua maxime munita est, quod ex causarum
defensionibus adeptus es, fac ut plane his omnibus quos
deuinctos tenes discriptum ac dispositum suum cuique
munus sit. Et quemadmodum nemini illorum molestus
nulla in re umquam fuisti, sic cura ut intellegant omnia te
quae ab illis tibi deberi putaris ad hoc tempus reseruasse,
VI. 24. Sed quoniam tribus rebus homines maxime
ad beniuolentiam atque haec suffragandi studia ducun-
tur, beneficio, spe, adiunctione animi ac uoluntate,
animaduertendum est quemadmodum cuique horum
Seneri sit inseruiendum. Minimis beneficiis homines
adducuntur ut satis causae putent esse ad studium
suffragationis, nedum ii quibus saluti fuisti, quos tu
habes plurimos, non intellegant, si hoc tuo tempore tibi
19. 3 debebant VD: debeant HF J 5 ¢. corneli(l) V, rece. : om.
DHF | 8 faciendum est : faciendum F | 12 homines ': hi omnes
Bacheler | et tam coni. Tyrrell: etiam VDHF et uulg.
20. 3 omnibus V, uulg.: hominibus DHE, ree. {4 discriptum
V: des- DHF | 6 nulla VDH Lambin, edd. [coddletionem
seruandam censel R. Durand, coll. Lucil, 851 Mare : proprium nil
eminem habere ; Petr. Sal., 42,773 Cie, Verr., Il, 2, 24, 60).
VI. 24, 1 homines : om. P.
8i) XI (COMM. PET.) 64 av. J.-C,
voir de personne. Cela étant, il n’en faut pas moins les
solliciter, et aussi les amener & penser que nous pou-
vons devenir & notre tour les obligés de ceux qui ont
été jusqu’a présent les nétres. 22. Pour ceux qui te
sont attachés par lespérance — catégorie ott l'on trouve
encore bien plus de zéle et de dévouement — tache de
leur paraitre toujours tout disposé & les aider, et ensuite
fais-leur comprendre que tu es un observateur et un
juge attentif des services qu’ils te rendent, fais-leur voir
que tu sais parfaitement distinguer et apprécier ce qui
vient de chacun. 23, La troisiéme source du zéle élec-
toral, c'est, nous avons dit, la sympathie spontanée
il conviendra de la fortifier en te montrant reconnais-
sant, en appropriant ton langage aux raisons qui sem-
bleront déterminer la sympathie de chacun, en mani-
festant des sentiments qui répondent aux leurs, en
leur faisant espérer que cette premitre amitié deviendra
une liaison intime. Et pour tous les hommes de ces
différentes catégories, tu devras juger et peser soigneuse-
ment les possibilités de chacun, afin de savoir comment
tu dois chercher a plaire A ehacun, ce que tu peux
attendre et réclamer de chacun, 24 Il y a en effet
des gens influents dans leur quartier ou dans leur
municipe, il y a des gens actifs et fortunés qui, méme
s'ils n’ont pas jusqu’a présent recherche T'influence élee~
torale, sont néanmoins trés capables d'improviser une
action en faveur d’un candidat dont ils sont les obliges
ou a qui ils désirent plaire. Les hommes de cette espéce,
tu dois les cultiver de maniére qu’ils comprennent
eux-mémes que tu vois ce que tu peux attendre de
chacun, que tu es sensible A ce que tu regois, que tu
gardes le souvenir de ce que tu as regu. Mais il y en a
autres qui ou bien sont dépourvus d'influence ow bien
méme sont odieux aux citoyens de leur tribu, qui n’ont
ni Ménergie ni les ressources nécessaires pour pouvoirXI (COMM. PET.) 89
hon satis fecerint, se probatos nemini umquam fore.
Quod cum ita sit, tamen rogandi sunt atque et in
hane oj
iis uicissim nos obligari posse uideamur, 22,
Qui autem spe tenentur, quod genus hominum multo
ctiams!diligentins atque oficiosins, is fac ut propositum
ce Paratum auxilium tuum esse uideatur, denique ut
spectatorem te officiorum esse intellegant diligentem,
ut uidere te plane atque animaduertere quantum a quo-
We Proficiscatur appareat. 23. Tertium illud genus
luod agendis gratiis, accom-
as rationes propter quas
uidebitur, significanda erga
ills pari uoluntate, adducenda amicitia ig spein fami-
Tiaritatis et consuetudinis confirmari oportebit. Atque
'n his omnibus generibus iudieato et perpendito quan-
tum quisque posst, ut scias et quemadmodam cuique
lmseruias et quid a quoque exspectes ac Postules,
24. ‘Sunt enim quidam homines in sais uicinitatibus
ct municipiis gratiosi, sunt diligentes et copiosi, qui
etiam si antea non studuerunt huic gratiae, tamen ex
tempore elaborare eius causa cui debent aut uolunt
{acile possunt. His hominum generibus sie inseruien-
dum est ut ipsi intelligant te uidere quid a quoque ex-
‘Pectes, sentire quid accipias, meminisse quid acceperis,
Sunt autem ali qui aut nihil possunt aut etiam odio
Sunt tribulibus suis nee habent tantum animi ae facut,
Quisque studiosus tui esse
21. 10 et VDHF : etiam uty,
ata Peeamst Bacheler: etiam Si VDF j 6 proftiseatur 1 profi-
siatur F perticiatur Bacheler,
Saag dud Hd H del. Bahrens 2 studiorume : de Bacheler
4 sgnifcanda uly. : do VDHE 1 8 ut ssieg one seins F
24-5 hominum : omnium F 1'9-a¢ + aut resc, ual,0 XII (COMM. PET.) 64 av. JO,
improviser une campagne : prends soin de les discerner,
afin de ne pas fonder sur T'un d'eux de trop grands
espoirs que décevrait la médiocrité du secours fourni,
VIL. 25. Bien qu’il soit nécessaire d’avoir acquis au
préalable des amitiés solides qui vous donnent de Yassu-
ance et tn appui effectif, cependant le moment méme
de la brigue permet d’acquérir des amitiés fort nom-
breuses et fort utiles. En effet, parmi tant de désagré-
ments, la situation de candidat présente du moins cet
avantage : tu peux sans honte, ce que tu ne saurais
faire dans la vie courante, admettre qui tu veux a ton
amitié, des gens que tu ne pourrais, dans un autre temps,
inviter & étre tes amis sans que ta conduite part dépla-
cée : en période électorale, au contraire, si tu ne le faisais,
pas, et auprés de beaucoup de personnes et d’une fagon
active, tu semblerais un piétre candidat. 26. Or, je
Vallirme ceed, c'est qu'il n’y a personne, A moins que
quelque lien ne attache & l'un de tes concurrents, dont
tu ne puisses aisément obtenir, si tu ten donnes la
peine, qu'il s'acquidre, en te rendant service, ton amitié
et ta reconnaissance : il suffira qu'il se rende compte
que tu attaches un grand prix A son concours, que tu
es sincére, qu'il fait un bon placement, et qu'il naitra
de 1a une amitié non point passagére et électorale, mais
solide et durable. 27. Personne, tu peux m’en croire,
pour peu qu'il ait quelque bon sens, ne laissera échapper
cette occasion & lui offerte de devenir ton ami, surtout
quand la chance te donne pour concurrents des hommes
dont lamitié est ou a dédaigner ou & fuir et qui sont
ineapables je ne dis pas méme de pratiquer avec succts,
mais seulement d'essayer la méthode que je te con.
scille, 28. Comment, par exemple, Antoine pourrait-il
entreprendre de gagner & sa cause, de convier & son
amitié des citoyens qu'il est incapable, & lui seul, d’appe-
ler par leur nom ? Pour ma part, je ne trouve rien de plus690 ab V, XU (COMM. PET.) w
tatis ut enitantur ex tempore. Hos internoscas uideto,
ne spe in aliquo maiore posita praesidii parum compa-
retur.
VII. 25. Et quamquam partis ac fundatis amici-
tiis fretum ac munitum esse oportet, tamen in ipsa
petitione amicitiae permultae ac perutiles comparantur.
Nam in ceteris molestiis habet hoc tamen petitio com-
modi : potes honeste, quod in cetera uita non queas,
quoscumque uclis adiungere
d amicitiam, quibuscum
sialio tempore agas ut te utantur, absurde facere uideare,
in petitione autem nisi id agas et eum multis et diligenter,
nullus petitor esse uideare. 26, Ego autem tibi hoc
confirmo, esse neminem, nisi aliqua necessitudine
competitorum alicui tuorum sit adiunetus, a quo non
facile, si contenderis, impetrare possis ut suo beneficio
promereatur se ut ames et sibi ut debeas, modo ut
intellegat te magni aestimare, ex animo agere, bene se
ponere, fore ex eo non breuem et suffragatoriam sed
firmam et perpetuam amicitiam, 27. Nemo crit,
mihi crede, in quo modo aliquid sit, qui hoe tempus
sibi oblatum amicitiae tecum constituendae praeter-
mittat, praesertim cum tibi hoe easus adferat ut ii tecum
petant quorum amicitia aut contemnenda aut fugienda
sit, et qui hoe quod ego te hortor non modo adsequi
sed ne incipere quidem possint. 28, Nam qui inci-
24, 10 internoscas uideto ne wulg. : internos eas uideto ne V
Lut internos casui deto ne D internoscas et uideto ne rece. inter [ut
inter F] nos calumniatores HF.
VII. 28. $ comparantur : -entur F || 4 petitio V : noticio HF:
noticia D || 5 potes HF : potest D possis V ut possis rece. | 7 alios
aliquo FJ ut te utantur V, rece, : om, DHF, edd. | 9 nullus wulg. .
“jus VDHF.
26, 2 nisi : nisi si rece.
27,2 qui wulg.: quid VDF quod 1 4 ut ii uuly. : uti VHF
28. 1 qui Gesner : quid VDHE.
aot XIL (COMM. PET.) Bay. J,
sot que de croire au dévouement d'un homme qu'on
ne connait pas, Il faut je ne sais quelle gloire et quel
prestige exceptionnels, il faut de grandes actions d’éclat,
pour que des électeurs portent aux honneurs, sans que
personne sollicite leurs suffrages, un candidat dont is
sont inconnus ; mais qu'un homme malhonnéte, pares-
seux, dont l'obligeance est nulle, nul le talent, qui est
perdu de réputation, qui n'a aucun ami, passe avant un
candidat qui a pour lui le dévouement du plus grand
nombre et l'estime de tous, cela ne peut se faire que si
Yon se rend coupable d'une impardonnable négligence,
VIII 29, Travaille done A t'assurer, par des
amitiés nombreuses et variées, toutes les centuries,
Et en premier lieu, — cela saute aux yeux — tu dois
entourer de tes soins les sénateurs et les chevaliers
romains; dans tous les autres ordres, les personnes actives
et influentes. Beaucoup de citadins oisifs sont capables
action, bien des affranchis mélés a la vie du forum ont
de l'influence et savent s'en servir, Ceux que tu pourras
atteindre soit directement, soit par des amis communs,
ne ménage pas ta peine pour en faire des partisans
enthousiastes, va a eux, envoie-leur des émissaires,
montre-leur que le service qu’ils te rendent est a tes
yeux des plus considérables. 30, Puis il te faut t'oc-
cuper de la ville entire, de tous les colleges, cantons et
quartiers. Si tu sais gagner A ton amitié les principaux
personnages de ces groupes, par eux tu tiendras faci-
Tement la masse électorale. Aprés cela, c'est toute I'Ttalie
que tu dois avoir, tribu pas tribu, présente & la pensée
et & la mémoire ; ne souffre pas qu'il y ait un muni
cipe, une colonie, une préfecture, enfin un endroit quel-
conque de IItalie oi tu me possedes un appui sufli-
sant; 84, recherche et découvre dans chaque région
ceux qui seront tes agents, connais-les personnellement,
Va A eux, attache-les & ta cause, fais en sorte qu’ilsgantibus honore affciant ; yt ihe Weare
ners, sine officio, sine ingenio, eum infamia, nnulis ante
hominem plurimorum studio atque omnium bona exis
timatione munitum praecurrat, sine magna culpa negle-
gentiae fieri non potest,
VILL 29. Quamobrem omnes centurias
* multis
et uariis
amicitiis cura ut confirmatas habeas. Et pri-
mum, id quod ante oculos est, senatores equitesque
Romanos, ceterorum ordinum omnium nauos homines et
gratiosos complectere. Multi homines urbani industrii,
multi libertini in foro gratiosi nauique uersantur. Quos
per te, quos per communes amicos poteris, summa cura
ut cupidi tui sint elaborato, appetito, adlegato, summo
beneficio te affici ostendito. 30. Deinde habeto ratio-
nem urbis totius, collegiorum omnium, pagorum, uici-
nitatum, Ex his principes ad amicitiam tuam si adiun-
xeris, per eos reliquam multitudinem facile tencbis.
Postea totam Italiam fae ut in animo ae memoria tribu-
tim discriptam comprensamque habeas, ne quod muni-
cipium, coloniam, praefecturam, locum denique Ialiae
ne quem esse patiare in quo non habeas firmamenti
unm, Glens: bon quam
28. 7quemVD:om. 1 f Shomo vequam 6 ant
V hie qua D homine qua HF’ |) 9 infamia Ve is H' mae
Piao condi om Buh, cal. 40. aby
a7 woman VDI ont Landi ue
sie rationem Dy uals abeLoratonem VHE I
et montitan Monmsen, cl, De dono, 28, 7 6 dlscriptam
oa. dee DHF alsteictama —
ea XU (COMM. PET.) Gtav.Jc,
fassent campagne pour toi autour d'eux et soient, si
j'ose dire, candidats pour ton compte. Is désireront
ton amitié, s'ils voient que tu recherches la leur, Ty
le leur feras comprendre en leur tenant un. langage appro- )
prié. Les gens des municipes et de la campagne, il suflit
que nous les connaissions par leur nom pour quiils
eroient étre de nos amis ; si avec cela ils pensent se
ménager, par notre amitié, quelque appui, ils ne laissent
pas échapper une occasion de nous obliger. Les can-
didats en général, et particuliérement tes compétiteurs,
ignorent ces gens-la ; toi, tu ne les ignores pas, et il te
sera facile de les connaitre parfaitement: condition sans
laquelle il n'est pas d’amitié possible. 32. Cependant,
cette condition, bien qu’importante, ne suffit pas + i}
faut que s'ensuive 'espoir d'une amitié qui porte des
fruits utiles, il faut que Yon voie en toi mieux qu'un
bon nomenclateur*, un ami véritable. Quand de la sorte
tu te seras assuré d'une part Ie concours dans les cen.
furies de ceux-la méme qui, ayant des ambitions per-
sonnelles, se sont acquis une grande influence auprés
des citoyens de leur tribu, d'autre part Yardente sym-
pathie des autres, de ceux qui peuvent agir sur quelque
Portion de leur tribu par suite de la situation dont ils
Jouissent dans leur municipe, dans leur quartier om dans
leur collége, tu devras avoir la plus grande confianee,
33. Pour ce qui est des centuries de cavaliers, je
cross qu'on peut beaucoup plus aisément se les assurer
en s’en donnant la peine, En Premier lieu, fais la con-
haissance des cavaliers (ils sont peu nombreux), puis
fais leur conquéte (ces trés jeunes gens sont a un age
ou on se laisse beaucoup plus facilement gagner a
Tamitié) ; j'ajoute que tu as pour toi, dans la Jeunesse,
ef quils voteront avec leur ordre, pourvu que tu prennes