996 Le euiteton
, refuse de
‘maniéreplaisante de «confondre lettre de fuilletoniste avec cel
e critique» et présente le feuilltoniste comme un xboutfon itt
raire», un «saltimbanque périodique». Cette estocade ne tient pas
auseul style, ffectivement provoquant, de Limparial. Sainte-Beuve
partage manifestement e méme sentiment méme sie garde pré
‘leuserent pour ses cabirs intimes): « Janin est ben le feulleto
iste des Débats il donne la sérénade ia porte du grave mawais
lieu, sous te balcon de a politique corruptrice et vénale: c'est un
‘amuseur comme ces gens-(a youdraient voir tous les artistes et
erivains non politiques. It chante au dessert du diner ob whige et942 Lacriiquetttéraire
Loris s sont rapprochés dans quelque nue amitaus t
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Atencontre de cette légereté, les «Variétés. offrent un espace
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Lacivlsation dujournat 963
de Rigaut sont placéstantt en «Varigtés» les 6, 6 14 juillet par
exemple}, tantot dans le feuilleton [par exemple es 8 et 2 juillet
Faut-iladmettre que le critique change de maniére quand il change
{de rubrique? La lecture des articles ne signale aucun effort ence
sens. Dffcite dans ce contexte de sy reconnaitre et dafirmer sans
hance la spécificité de chaque rubrique
La bidlographie
La bibliographic, espace extrémement hétérogéne selon ls quo
tidiens ot selon les périodes,représente, ou peut du moins repré-
enter, le trasiéme espace du journal déaié la pratique ertique.
Placée en dernire page, sous des titres divers, le plus sowvent
“, avant de pout
suivre: «Si nous cholsissions nos sujet de critique, nous ne
Parlerons jamais d'une foule de productions sans portée et sané
Caractére. Nous ne ferns pas delentomologielitéraireL.1. Coubl
viendrait 9 certaines cues sans que nous y missions obstacte,
Nous n’pitapherions pas leur néant» [article refusé par le journa,
repris sous le titre «Emile Augie, Lou's Bouilhe, Reboul», dans
Poéses t podtes. Les ures et les Hommes Troisiéme série, pars
chez Lemerre en 1905). ile vingtansplus tard, propose unevaria-
tion sur te méme théme dans sa revue du Figaro dy 2 janvier 1880,
‘Aprés avoir évequé rapidement nombre de publications de fannée,
classées par catégories il soulign le caractére dérisoire de cette
liste: «Est-ce tout sien fat de beaucoup et jen fait qu ébau-
chor Censemble du mouvement littérare de année. Que de beaux
{et bons livres jesus foreé d'omettre pour ne signaler que ceux qui
font été accompagnés uncertain élat au jour de leur apparition,
Jedemande pardon leurs auteurs en leur doanant cette mauvaise
LaCivilisation dujournat 947
raison que Chistorien insert udre que les noms des généraux et
comet toujours celui des sldats qui ont cependant euxaussifatleur
. Le jeu se poursuit dans le numéro du 17 janvier dont es
‘ du Grand Larousse du sigcle en conclut au caractére
féphémare de «ces causeries au jour le jour dont podtes, roman=
‘ers, dramaturgs,peintres, musiciens et sculpteursfontles frais»950 Lacritique thtéraire
tne se pose Ia question de savoir ce qu'lenrestera que pour
mer sans détour:«Peu de choses 8 coup sir »
Les critiques juges deta critique
Une pratique réfenve
Cette tension entre approche pamnphltaie at bavardages de bon
ton montre la réalitéhétérogéne d'une critique sur les enjeux de
laquelle ceux mémes qui la pratiquent ne savent s accorder. Sans
ute cette diverstéest-elle pour beaucoup dans abondance da
ticles rflexfs que proposent les quatiiene: tout comme on se
plaint patois aujourd huides journaistesquine soccupent que des
Journalistes, de méme les entiques accordent une large part aut
‘commentaires d autres critiques et a réllexion sur pratique
tique. Gustave Planche se distingue & cat égard par deux articles
‘successifs, «Dela critique francaise en 1835» dans la Reve des
deux mondes, te 1 janvier 1895, et «Du le de la critique éert
our LArtise du 8 novembre 1835, 166-169). Rejetan successve=
‘ment «ta critique marchande», celle qui professe wtindttrence,
les critiques «spirituetsy, ales etiques érudits», «La eiiqueéeo-
lire» (cele des disciples trop admiratis), Planche conclut en
faveur dune deriere forme, une «rique, sévére,viglante, impar
tale, personnelle dans sa yolonté, maison pas dans see attaques,
{ui ne reconnait d'autre loi que la conscience, f autre but que la
rite
Le cntiquempartiat
La revendication d'imparilié ~ le terme étant susceptible de
variations intressantes ~ est [une de celles dont se réclament le
plus souvent les critiques: quand Planche prétend ne chereher que
(a «vérité» (artiste e 8 novembre 1835), Vales évoque le descein
écrie enaiverent, hannétement, sans part pris» el pose sa
‘sineérité» et sa «franchise» comme garantes de son tere Le
Progrés de Lyon, Vs téwrier 186d Anatole France répéte dansla pre
face de 'éiton de ses artcies: «Tout et sent. Jy a ste sinebre
jusqu' la candeur » La Vi litéraire, Quatre série p. II. Point de
crtéres de ugement autres que émation ete sentiment subject
née alecture;la sincértédevient unique critare Taune duquel
Jugerun critique qui, ton de mettre en avant ses compétences, sou-
ligne sacandeuret sa navete
La civilisation dujournal 951
Cala Sa rer
ei
De article de journal au revel articles
ue la doctrine soit ou nen présente, lest certain que Uécriture
clade et fragmentaire du journal nut &s3 percaplion. est une
es justifications les plus fréquentes dela reprise sous forme de
‘ecueil des textes livrés au quotidien. HippelyteRigaul qui avousit|
pourtant «un préjugé contre les collections articles» et soutenat
u'eilest impossible de faire un tne vraiment digne de ce nom, un952 La critique titérairo
livre qui reste, avec des fragments ot des articles de journeux»
[eVariétés», Journal des débats, 4 jullet 1858), n’enjustife pos
‘moins ta publication 'un recuel des textes de Silvestre de Sacy,
parce que «malgré a dversité des sujets traités dans son recuel,
les principes [1 partoutvisibles sans saler,imprimentaulivre le
‘sceau d'une unite veritable. En lisant séparément dans le Journal
des débats chaque article de M. de Sacy on n’apuguéressisirquele
mérite de Cartile, on n'a sent que impression de auteur, sur tl
‘ou tel sujet, au moment précis obi érivaitL.. Dans son tre, on
les découvre successivement tus on vit se farmer fencemble de
'e5 pensées; on sasit leur lien, on se rend compte de saméthode»
Barbeydureily, prétendant produire partir de a reunion de ses
articles ertiques un «livre un, cahérent» (Lettre & Poupart-Dovj.
1865, 1, ¢. Vi, p. 279) wallirmait pas autre chose et ce sauc de
égager une méthode, tout autant que de conserver des textos
‘ougs sinon 8 foubli, sinserit manifestement au coeur des nam
breuses publications de recuelts articles durant tout ley sicle
Laréception des critiques: entre dénigrement et notoriété
Lavolantédextraire es aticles pour composer desires pore en
dernier ressort fa question de la reconnaissance seconde aux cr-
tigues. Sainte-Beuve, dans son Cahiervert, ouligne non sansamer-
lume ta wdiférence de stings entre les poétes et es eritiques./
Des critiques on ne se rappelle guére aprés leur mart que les
fautes; elles se rattachent plus fixernent leur nom, tandie qu la
parte vrai, c'esta-dire quia triomphé, se perd dans son suceés
mame. Des poétes onserappell et fonretientplust les beautés»
(313, p. 203). Sita réception des critiques dramatiques attest la
faveur dont ts jourent de eur temps Linin ne fut-it pas e «prince
des critiques» 7) it semble bien, en effet, que les critiques lité-
faires alent été dans Ceneemble moins remarquésetquela critique
ait té pour eux une tache ingrate, Mas ils en furent pas moins
‘nombreux’ prétendre&catte wmagistrature» qui assurall un roi
4e regard, sice vest vrannunt ventas, sur la production ite
rire contemporaine
La chronique
Marie-Bve Tre
Leticuseat st pte un cei ie ce
rapport au temps atk précis le sens du mot: «histoire dans
laquelle es fats sont simplement enregistrés dans ordre des temps
sons que auteur #attache, au moins dune fron spect,
{quer es causes, den montrerCenchainement; se dit surtout deshis~
toires de ce genre dertaz pendant le Moyen Age». Dans un sens
second, donné comme ittraire parle Larousse et éidemment plus
tard, sens dérivé par métonymie au premier, a chranique est «ar
tile de journal ol se trouvent ls fats, les nouvelles du jour et les
brute dea ville» Un peu plus len, Larousse explicit son aporécia
tion de la chronique: ce sont des articles wécrits au jour le jouw
‘pubis pr les journaus, et qui gant pour ainsi direlerefletheure par
heute de lave eaurante, Ces productions haves, obliges aussit6t
‘que nées, rappellent ou 8 peu prés [sil Les productions hatives et
Scandalevses, plus ou moins burlesques, dusiécie dernier. LHermite
{ea Chavzsée dAntin de Jouy (1811-1812) est une variété dun genre
fauquel Lore, par s3 Gazette burlesque en vers (1450-1685) avait dja
tracé la route et que de nos jours, Eugéne Guinot a populrisé. ans
‘ces derniers temps, la chronique sestglissGe dans ia plupart des
Journaux; elle est devenve un besoin pour e lecteur, tla profession
{de chroniqueur es bel et ben & présent une profession comnme celle
de vaudeuiliste ou de marchand de cirage>. Les termes extreme
‘ment péoratifs parlasquels Larousse caractérse la chronique $e:
pliquent sans doute par la période de rédaction du Larousse (entre
{866 et 18771; Larousse épingle visiblement une certane ferme de
chronique du Second Empire, marguée parle bavardage eta cause-
Fie En 1914,yoieicamment de Chambure, dans son manuel A vavers
lapresse, dfn la chronique, en insstantplut sure rapport entre
tine thématique parisienne ou mondaine et un style paradaxal: «Er
Un style sowent Léger et humoristique, quelquetois grave, toujours
\ihalarte et chit, le chroniqueur touche & tout sans ren approfon-
tir Son art consste&efiurer let questions, 3 improviser une cau-
serie aussi ingéniause et interessante que possible sur nimporte
{quel sujet, Accident ou crime sensationnel, mort ou naissance,
ivorce ov mariage, bal ou due, concert ou scéne scandaleuse uc~
(cbsdramatiue au succts delibraire salondesbeaus-ats ou chmod