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996 Le euiteton , refuse de ‘maniéreplaisante de «confondre lettre de fuilletoniste avec cel e critique» et présente le feuilltoniste comme un xboutfon itt raire», un «saltimbanque périodique». Cette estocade ne tient pas auseul style, ffectivement provoquant, de Limparial. Sainte-Beuve partage manifestement e méme sentiment méme sie garde pré ‘leuserent pour ses cabirs intimes): « Janin est ben le feulleto iste des Débats il donne la sérénade ia porte du grave mawais lieu, sous te balcon de a politique corruptrice et vénale: c'est un ‘amuseur comme ces gens-(a youdraient voir tous les artistes et erivains non politiques. It chante au dessert du diner ob whige et 942 Lacriiquetttéraire Loris s sont rapprochés dans quelque nue amitaus t inrtve Ata ome nur! Ss eteres pages fot ett un champagne movssun funverr Senet, ovencor dat Sorbets lgerse ras quon seer eur sre pour eat Tape enlie.Na sun nutaoel do vr leer iter siatitertereen wena we gua tee ciferrat sede above se asus glace Doce = Tortoni»[313,p. 112 oO Les erin Atencontre de cette légereté, les «Variétés. offrent un espace ordre rlaterentong de orce detec clone pout “QAM ern trot 1 crt ocr nta stare est tnge ton {Toure nates reseblet la ust eon cones ‘Njurdrcraqe Luque rest pu usbomogan prot there (este leision comme atetetaaiinion aver ropote tat tual dans an numero preman de 880 e on dls espa or couleurs Canaries, bier aera run no ans cave ot atkan ogee, setts So Vrapeo pars ov & para els comptes rendu es es Moueaw doe stores pique, dor cours nets 98 Iryrtemuniel, otc qutouie ura aucecancen ot iste agreeing» Ele sedge ale su parune toni partir, magi pa esprit estrone {ol hcg sete Onrne aural pura son trie ce propositions rane, sarerapeer ques rors dsctreresrurigus ovr Achtoce/arie gure /un mane gu pate ner ubiqueotre,san abave dates aerne ares duPporode fone 150 one assure otre-empal ume setoureti ceva unvertars quer gate droge fongusnge des svatesy ov felon state ramanus dea Gere es Ancers aes Moderne ertesser apa Vaccan nll optus augie done decree Sho, es nolces susie deserter este Sane out none UD rope de st to et Titers orate touchant eth canemporan set rot Gu spleen. co motheuresest turer mb de opts al irons set crghospri de Rigas cs ee dura es das ote cn of qv coe smnele ter Lacivlsation dujournat 963 de Rigaut sont placéstantt en «Varigtés» les 6, 6 14 juillet par exemple}, tantot dans le feuilleton [par exemple es 8 et 2 juillet Faut-iladmettre que le critique change de maniére quand il change {de rubrique? La lecture des articles ne signale aucun effort ence sens. Dffcite dans ce contexte de sy reconnaitre et dafirmer sans hance la spécificité de chaque rubrique La bidlographie La bibliographic, espace extrémement hétérogéne selon ls quo tidiens ot selon les périodes,représente, ou peut du moins repré- enter, le trasiéme espace du journal déaié la pratique ertique. Placée en dernire page, sous des titres divers, le plus sowvent “, avant de pout suivre: «Si nous cholsissions nos sujet de critique, nous ne Parlerons jamais d'une foule de productions sans portée et sané Caractére. Nous ne ferns pas delentomologielitéraireL.1. Coubl viendrait 9 certaines cues sans que nous y missions obstacte, Nous n’pitapherions pas leur néant» [article refusé par le journa, repris sous le titre «Emile Augie, Lou's Bouilhe, Reboul», dans Poéses t podtes. Les ures et les Hommes Troisiéme série, pars chez Lemerre en 1905). ile vingtansplus tard, propose unevaria- tion sur te méme théme dans sa revue du Figaro dy 2 janvier 1880, ‘Aprés avoir évequé rapidement nombre de publications de fannée, classées par catégories il soulign le caractére dérisoire de cette liste: «Est-ce tout sien fat de beaucoup et jen fait qu ébau- chor Censemble du mouvement littérare de année. Que de beaux {et bons livres jesus foreé d'omettre pour ne signaler que ceux qui font été accompagnés uncertain élat au jour de leur apparition, Jedemande pardon leurs auteurs en leur doanant cette mauvaise LaCivilisation dujournat 947 raison que Chistorien insert udre que les noms des généraux et comet toujours celui des sldats qui ont cependant euxaussifatleur . Le jeu se poursuit dans le numéro du 17 janvier dont es ‘ du Grand Larousse du sigcle en conclut au caractére féphémare de «ces causeries au jour le jour dont podtes, roman= ‘ers, dramaturgs,peintres, musiciens et sculpteursfontles frais» 950 Lacritique thtéraire tne se pose Ia question de savoir ce qu'lenrestera que pour mer sans détour:«Peu de choses 8 coup sir » Les critiques juges deta critique Une pratique réfenve Cette tension entre approche pamnphltaie at bavardages de bon ton montre la réalitéhétérogéne d'une critique sur les enjeux de laquelle ceux mémes qui la pratiquent ne savent s accorder. Sans ute cette diverstéest-elle pour beaucoup dans abondance da ticles rflexfs que proposent les quatiiene: tout comme on se plaint patois aujourd huides journaistesquine soccupent que des Journalistes, de méme les entiques accordent une large part aut ‘commentaires d autres critiques et a réllexion sur pratique tique. Gustave Planche se distingue & cat égard par deux articles ‘successifs, «Dela critique francaise en 1835» dans la Reve des deux mondes, te 1 janvier 1895, et «Du le de la critique éert our LArtise du 8 novembre 1835, 166-169). Rejetan successve= ‘ment «ta critique marchande», celle qui professe wtindttrence, les critiques «spirituetsy, ales etiques érudits», «La eiiqueéeo- lire» (cele des disciples trop admiratis), Planche conclut en faveur dune deriere forme, une «rique, sévére,viglante, impar tale, personnelle dans sa yolonté, maison pas dans see attaques, {ui ne reconnait d'autre loi que la conscience, f autre but que la rite Le cntiquempartiat La revendication d'imparilié ~ le terme étant susceptible de variations intressantes ~ est [une de celles dont se réclament le plus souvent les critiques: quand Planche prétend ne chereher que (a «vérité» (artiste e 8 novembre 1835), Vales évoque le descein écrie enaiverent, hannétement, sans part pris» el pose sa ‘sineérité» et sa «franchise» comme garantes de son tere Le Progrés de Lyon, Vs téwrier 186d Anatole France répéte dansla pre face de 'éiton de ses artcies: «Tout et sent. Jy a ste sinebre jusqu' la candeur » La Vi litéraire, Quatre série p. II. Point de crtéres de ugement autres que émation ete sentiment subject née alecture;la sincértédevient unique critare Taune duquel Jugerun critique qui, ton de mettre en avant ses compétences, sou- ligne sacandeuret sa navete La civilisation dujournal 951 Cala Sa rer ei De article de journal au revel articles ue la doctrine soit ou nen présente, lest certain que Uécriture clade et fragmentaire du journal nut &s3 percaplion. est une es justifications les plus fréquentes dela reprise sous forme de ‘ecueil des textes livrés au quotidien. HippelyteRigaul qui avousit| pourtant «un préjugé contre les collections articles» et soutenat u'eilest impossible de faire un tne vraiment digne de ce nom, un 952 La critique titérairo livre qui reste, avec des fragments ot des articles de journeux» [eVariétés», Journal des débats, 4 jullet 1858), n’enjustife pos ‘moins ta publication 'un recuel des textes de Silvestre de Sacy, parce que «malgré a dversité des sujets traités dans son recuel, les principes [1 partoutvisibles sans saler,imprimentaulivre le ‘sceau d'une unite veritable. En lisant séparément dans le Journal des débats chaque article de M. de Sacy on n’apuguéressisirquele mérite de Cartile, on n'a sent que impression de auteur, sur tl ‘ou tel sujet, au moment précis obi érivaitL.. Dans son tre, on les découvre successivement tus on vit se farmer fencemble de 'e5 pensées; on sasit leur lien, on se rend compte de saméthode» Barbeydureily, prétendant produire partir de a reunion de ses articles ertiques un «livre un, cahérent» (Lettre & Poupart-Dovj. 1865, 1, ¢. Vi, p. 279) wallirmait pas autre chose et ce sauc de égager une méthode, tout autant que de conserver des textos ‘ougs sinon 8 foubli, sinserit manifestement au coeur des nam breuses publications de recuelts articles durant tout ley sicle Laréception des critiques: entre dénigrement et notoriété Lavolantédextraire es aticles pour composer desires pore en dernier ressort fa question de la reconnaissance seconde aux cr- tigues. Sainte-Beuve, dans son Cahiervert, ouligne non sansamer- lume ta wdiférence de stings entre les poétes et es eritiques./ Des critiques on ne se rappelle guére aprés leur mart que les fautes; elles se rattachent plus fixernent leur nom, tandie qu la parte vrai, c'esta-dire quia triomphé, se perd dans son suceés mame. Des poétes onserappell et fonretientplust les beautés» (313, p. 203). Sita réception des critiques dramatiques attest la faveur dont ts jourent de eur temps Linin ne fut-it pas e «prince des critiques» 7) it semble bien, en effet, que les critiques lité- faires alent été dans Ceneemble moins remarquésetquela critique ait té pour eux une tache ingrate, Mas ils en furent pas moins ‘nombreux’ prétendre&catte wmagistrature» qui assurall un roi 4e regard, sice vest vrannunt ventas, sur la production ite rire contemporaine La chronique Marie-Bve Tre Leticuseat st pte un cei ie ce rapport au temps atk précis le sens du mot: «histoire dans laquelle es fats sont simplement enregistrés dans ordre des temps sons que auteur #attache, au moins dune fron spect, {quer es causes, den montrerCenchainement; se dit surtout deshis~ toires de ce genre dertaz pendant le Moyen Age». Dans un sens second, donné comme ittraire parle Larousse et éidemment plus tard, sens dérivé par métonymie au premier, a chranique est «ar tile de journal ol se trouvent ls fats, les nouvelles du jour et les brute dea ville» Un peu plus len, Larousse explicit son aporécia tion de la chronique: ce sont des articles wécrits au jour le jouw ‘pubis pr les journaus, et qui gant pour ainsi direlerefletheure par heute de lave eaurante, Ces productions haves, obliges aussit6t ‘que nées, rappellent ou 8 peu prés [sil Les productions hatives et Scandalevses, plus ou moins burlesques, dusiécie dernier. LHermite {ea Chavzsée dAntin de Jouy (1811-1812) est une variété dun genre fauquel Lore, par s3 Gazette burlesque en vers (1450-1685) avait dja tracé la route et que de nos jours, Eugéne Guinot a populrisé. ans ‘ces derniers temps, la chronique sestglissGe dans ia plupart des Journaux; elle est devenve un besoin pour e lecteur, tla profession {de chroniqueur es bel et ben & présent une profession comnme celle de vaudeuiliste ou de marchand de cirage>. Les termes extreme ‘ment péoratifs parlasquels Larousse caractérse la chronique $e: pliquent sans doute par la période de rédaction du Larousse (entre {866 et 18771; Larousse épingle visiblement une certane ferme de chronique du Second Empire, marguée parle bavardage eta cause- Fie En 1914,yoieicamment de Chambure, dans son manuel A vavers lapresse, dfn la chronique, en insstantplut sure rapport entre tine thématique parisienne ou mondaine et un style paradaxal: «Er Un style sowent Léger et humoristique, quelquetois grave, toujours \ihalarte et chit, le chroniqueur touche & tout sans ren approfon- tir Son art consste&efiurer let questions, 3 improviser une cau- serie aussi ingéniause et interessante que possible sur nimporte {quel sujet, Accident ou crime sensationnel, mort ou naissance, ivorce ov mariage, bal ou due, concert ou scéne scandaleuse uc~ (cbsdramatiue au succts delibraire salondesbeaus-ats ou chmod

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