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° ( ) mend atr octobre 2013 Vie & METIERS 650€ Lire * VorR * SURFER © VISITER * CHERCHER * DECOUVRIR a els fenele © « Au loup ! », mythes et réalité : louvetiers, Gévaudan, disparition et réintroduction Bf Laitiéres et laitiers dans la France d’autrefois : & Edouard Branly et la TSF ambulantes, crémieéres... * martin média TU ueTRATIONS ET cravuRes n’époaue | Toure acTual iTe AUTOURP RES MeTIERS Nos (O//ncétres L HISTOIRE veg = merzes= SANS HISTOIRES DECOUVREZ UN UNIVERS PASSIONNANT POUR 35 €’ AU LIEU DE i ae ws Poel s 6 numéros par an pour mieux comprendre le vécu quotidien des femmes et des hommes d’antan... Mea PaT NN METIERS ACTIVITES TECHNIQUES & PRODUCTIONS —SALAIRES & PRIX (ool oe eRe een Mm eon 1 clo food Na se eee Me oN SM oN 3 Foe Xe ad BULLETIN D’ABONNEMENT ‘setcsrtse-soecevrsuncomn (CRMITIEIY_0 675 376562) Fax 08207057 44 Fees) OO UE D powtaner) eae = pou2anscizm) es50e 7950 aulieude ave. res fe GénCalogiec pou tan(141%,au pric de 68 € atu do gaat € ace ANAODOS 12 OUI, je désire m’abonner 4 Nos Are nos (4 OUI, je désire m’abonner a N on Prénom Mode de réglement UTES nnn sinninnnninieninie niente C7 par chaque ci-join, a ordre de Nos Ancétres cots psa i parcartebancaro Date dexpation ve oe lilt ‘Signature em a, ee & “Wishes Ate onto cose EAMETS sree wan de dossiers passionnants, sf de documentations, l'univers des métiers développé avec les Packs 4 ouvrages No METIERS DE POUVOIR + N°rg Métiers de robe * Ng Charges et offices sous I’Ancien Régime + N°2g Notaires et tabellions 4 iyo kanal 4 1 Ybor ARTISANS DES ELITES *N°33 Métiers de la faience et de la porcelaine, + N°35 Orfévres et bijoutiers *N°47 Parfum et cosmétique LA SANTE DE NOS ANCETRES: *N°9 Apothicaires et pharmaciens + N°8 Médecins et chirurgiens “Nag Métiers de la Mort Ancétres METIERS DU TRANSPORT “N24 Rouliers, cochers, maitres de poste * N°42 L'épopée du rail + N°48 Métiers de la poste pose aaa! 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NAPACIOD LLL y LLL Ld td LL LLY signature Dato a'oxpraton : LJ LL (uniquement pour CB) Code CVE LLL) aii dt tlhe FL. Avec plus de 3000 pages (depuis sa création), NOS ANCETRES est une véritable encyclopédie de référenc chaque numéro thématique offrant une documentation de premier ordre sur los activités de nos ceux. a ae fare Sean =rus Soe hs masa abe 22. Gamera ty Steer 1 er creates 148 auto Ser roe arena Sai. Hore Seecaeaa, mee sate en nnn Sate: Sane =e Sie ten ee Fert ene rm Fale acai’ Seas cr Seen, nae =a ae ape a : ae 8 ah een ae ee ; sad ar eee Bt, Bee a SE eet Serer oan eI 2 SSE PLUS DE 800 METIERS ET ACTIVITES PRESENTES PAR LE MAGAZINE A REMONTER LE TEMPS © Complétez votre collection © Découvrez des métiers méconnus © Une documentation de référence © Retrouvez le savoir-faire d’autrefois mr munieal 9S 0) wero ee—oF8 Sl —10 8 ‘er a ee fare ws na 3) er Pale 7 Ta, erm Teor fe re Teo pat a Pat tae Ptr tone ear ‘a foarte eres) Pre are Petrie eno a Per mth at 1-070, ee ao iff He uy Ht Tea 30 Taare reece hein Ramee if FE Découvrez et commandez les anciens numéros de Nos Ancétres # par Internet : (Mia eatsy eke (rubrique « Nos Ancétres ») # par courrier : Nos Ancétres - Service commandes, 10 avenue Victor-Hugo, 55800 REVIGNY # par téléphone : @DWITFA "Tat France métropoltaine. Autres destinations, appelez le CLR S325 2 3 3) Le Dictionnaire des outils Hl Plus de 10000 outils ror répertoriés : outils de métiers, + 740 pages ec eid varevsneee on eat ie instruments et ustensiles pour l’agriculture, la viticulture, le jardinage, le travail du bois.. Laboutissement de 35 années de passion ! Frais d'envoi gratuits H 1820 croquis et 800 illustrations indispensables 4 la description et ala compréhension. 1 1300 citations d’auteur et une richesse anecdotique qui séduira passionnés et chercheurs. Acecmipar ou proton Arenvoyer 4: Nos Ancétres Vie & métiers - CDE - CS 60051 - 10 avenue Victor-Hugo 55800 Revigny-sur-Omain Ta Fax 03 2970 56 74 1 OUI, Je désire recevoir exeinplaire du som 10 E DES OU a au pix untied 66 @* nat mus Cot pam (AAV Acresse NODE oe ELEMENT par chdquee-ont, & ordre de Nos Antes cade postal 1 vile Cpr ete bane =n? LLL) LLL Le) Li Ema omeworain: LIL} cateore LLL sinaturoenganespa +t eno tats, cee ERECTA saan, DétOur UNE QUESTION DE VIOLENCE ve HISTOIRE VIOLENCE | | Vous avez un « détour » & partager ? Contactez-nous : Nos ANcETRES 40, avenue Vietor-Hugo 1800 Revigny-sur-Ornain Tel. : 03 29 70 57 99 E-mail : nosancetres@martinmediasr "est diticle dene pas le re ( rmarquer : la. violence est tres présente aujourdhui. Guere, ‘exdeutions, meats divers, violence conju. gales, malaitance... es joumaux televses, enire autres, ne cessent de porter & notre connaissance des sie de fits teifant, maheureux, sorddes. Co quoi on ‘ait min attention, cet que la volenoe pron Place jusque dans notre langue = ele est ainsi omniprésente dans le vocabulaire quo- tien, Les magasins se vent une «guerre + dds prc En poltique es «betalles»decto- rales fort rage dane le ereonscriptions, qui ‘sont devenues des «ffs» ou dos bastions». Los militants eont doo + roupes os débats sont des « duels». En sport, on » dynamite la defense ennemis, on regroup effort vers es « canonniors = pls aptes & marquer. lly @ peu, un « bouci » fical plaionnstlimpostion de certains contibuables... Lave entire est un combat. Le phénoméne est weiment nouveau ? Malheureusement les archives sont Ia pour nous rapper que la volence a toujours été, Estelle en croissance ouen regression ? Ce quiest str c'est que, de nos jours, les moyens de communication sont dune im- médiateté sans commune mesure avec autrefos, ce qui tend probablement a danner plus impact & tous loa incidantsdurmonds et & augmenter lo sentiment dinabouté Et pus ben st, le sidcle deri até celui de deux confit mond, plus meurters ‘quo jamais, On est de fat lgtimementtenté de parersur une hausse dela violence. Cela peut suprendre, mais histriens et psychologues penchent plutit vers lidée une baisse !Des études récentes, comme histoire de lavolence en Occident de 1800 & nos urs de Jean-Claude Chesneis ou Une Hist de la vote, dela fn du Moyen Age ros jours de Robert Muchenbeldmattont on lumire, par lea chiros notamment, que les siécles passés étaient plus volents que notre époque actuelle (une approche que nous avons en pare analysée, dans len°46 » Les chemins dele ‘surve » de Nos Ancttes). Le « cliat» actual, ambiance », le» sentiment insécar Fits» sont sane douto pus éovés aujourui,maia la violence ree au quotcion est ‘en recul constant depuis des sicles. Raison de plus pour ne pas subir sans réléchir niréagi. Nous pouvons donc au moins rener accumulation de vocabulaire guerit, Histoire comtoise : remise a I’heure ! CComptorendu dun celoquewiveritre, cet auwageregroune les intererions do mutiplesgpécats sur une alt mécon ru: ne ent a Franche-Comté oes anciens Pays Bas chi marine d'Othon ot de Mahaut eae alain du 13 lo (psredo ols barons conto ratsent que lou région eat verdus au roi de France) unquau tie de Negqu en 1678 (avec lequel a Franche-Comté inte le royame de France). Une longue pode od la gion a 6 une au duché de Bour ogre psu Sent Empire romain germane des Habbo, (ner gnéalment que ott soon union mit gion sou intuenco espagrce: elie sfempli &monter que cet faut. La Franche-Comté a te habsbourgciso,gowemée depuis es Pay. Iya ane, n rer tomo a és n prone aspects poliques, Siplonatiques, gin et aistiqus de oats Pas do suprise avec nouveau volume le propes e dstine n prior &un pubic etudants et de chercheus. Ce qui nlempéche pas ls cue dy découw ds études fou Ides ur des aspects vis par exemple sures rapport onomiguos, surune "sore ila, ou ne sur des ports pis elonantsconmeaiusion de le biére oles déconvenues dun verter famand ala Grande Sanerie do Sains! Sigralors, panies colaborateurs de cet ounage lapréserce de Pa Dele de Laurence Delobte, bien conus pour leurs inlenerians dina Nos Anctee eilertscotn's doe ios raga en mates torque La Franche-Comté ots anciens Pays-Bas, aspects économiques ities, sociaux et famiux, 6 Os France, col «Hire» colec sous la dd Debate oP Dalal, Cote, 2013, 400. :28 Tea oe « AU LOUP ! », MYTHES rr REALITE Le loup est le plus grand des chiens, mais contrairement a ces derniers, il est resté totalement sauvage. Unique a prédateur carnivore des pays européens, il a de tous temps i. inspiré une peur panique et une haine féroce, mais aussi 4 une fascination étrange et un certain respect. Son habitat i g s’étendait partout jusqu’a ce que Il’'Homme le fasse disparaitre, ou le repousse aux confins de sanctuaires naturels isolés, ot il est toujours difficilement toléré. i. eee —eE tique para puissante michoire temps de Zénobivs, un sophiste grec dua saison des amours commence & la fin L e loup différe du chien domes- Le loupalle dos large on le disait dja du sités de Vorganisation dela chasse hives. de quarante-deux dents capable 2'sicle: « on accuse toujours le loup, _de hives, la femelle appelle le mile, les oxercer une pression de 1S kg par cen- coupable ou non». Le loup ne tue pas _fiangalles sont longues mais le couple timétre carré,suffisant pour briser a pourtuer mais pour se nourrr. Plus qu'il formé le reste pour leur vie. La gesta- paited'un cerfenfuite.Tcourtvite (408 ne faut pourtant pour uleérer le pay- tion dure neuf semaines, la femelle préte 50 km AP houre), et peut le faire long- san. Maisiln'attaque généralement pas & louveter et son male recherchent un temps. Ilpeut ainsi se déplacer sisément Homme Ie gouvernement du Canada _ coin caché et tranguilleprés d'un point de 100 km dans sa journée. Bn Burope, _prometuneprimedceluiquipourraprou- d'eau qu'ils aménagent douilletiement, son pelage est généralement gris fauve vee queeloup attaque "homame pour le Ia « chaudite » oulitesu. Quatze& sept tacheté de noir oude bran. ranges, une prime toujours 4 prende !__louveteaux naissentinertes et aveugles, animal Sadapteauxmilieux,auxreliefs, Durant es hives d'un froid excesifj que _sevrés au bout de huit semaines. Dressés auxclimats, oi la présence de proies lui des enfants aient été attaqués, que des _trés tt A chasser avee un parent ou une faitespécerlasurvie.Sonhabitatestassez _cadavresaient été dépecés, c'est probable. _jeune femelle attentive, ils sont nourris rmaleonnucar,constamment pourchassé, Mais aprésenquéte srieuse surtoutesles de viandesrégurgitées. De tulle adulteen ‘Lest devenu exteimement prudent. récentesafhiret oi un dtrehumain aurait_findannée,ilenesont ntégréscomplate- Vivant tapi, invisible le jour, chasse la été mangé par un loup, jamais aucune ment la mente dadultes que lorsquils nuit, Sur son teritoire,ilsatteque aux _preuve nat apportée. ontatteint eur majorité sexuelle, au bout animaus les plus fables, favorisant ainsi On considére aujourd'hui queleloup est de troisans. tne sélection naturelle :<'estle cas dans utile dans V&cosystéme, il serte'équaris- Dans les fables, le loup passe pour lour- les troupeaux d’élans ou de caribous _seur en liminant les ongulésIes plus dad par rapport au renard mais enréa- au Canada. En Europe, ses plus grosses faibles, il renforce les troupeau. « Le lit sa ruse est collective et fut partie de proies sont ls cers, daims, chevrevils.... _Joup garde le caribou en bonne santé » ses atouts. Les loups adaptent leurs tech- Faute de ces mets de choix ilse abatsur —dit-onau Canada. niques de chasse & chaque proie. Il est des renards lapins, rongeurs... Excellent classique qu'un loup seul se moatze pour nageur, il apprécie aussi perches et ° 5 attirergardiens ou chasseurs tandis que tre, Le iu ene en conctvence UN crtassur iS ur ets enembunad sue avec Homme surle gibie, coavoite le SOCIABLE vent, en profitent pour fondre sure trou- poukilles,ne dédaigne pase bétai aime peau délaissé | A leur rapidité d'inter- Iachairdu chien... I1peutenglouticplus organisation sociale du loup est tr’s vention s'ajoute une diserstion dans los de dixkilos de viande par jour, enterre le _—structurée. Le loup vit solitaire ou en déplacements (on ne sait jamais de com- reste dune grosse pice qu'il consomme _¢ouple, ilrejoint ua groupe hiérarchisé jen dindividus est composée la meute, jusqu’d épuisement. d’au moins six individus pour les néces- car ils se suivent exactement), une orga- nisation dans lencerclement, un syst?me de communication rapide par mimiques, chants ou hurlements et par marquage systématique et entretenu du territoire de chasse. UN ANIMAL MYTHIQUE Tous, nous avons en téte Pimage de la louve du mont Palatin donnant mamelles 4 Romulus et Remus, les jumeaux fon- dateurs mythiques de a ville éternelle. ARome, chaque 15févries,on était done les Lupercales, o3 l'on sacrifiit chévre cu boue. Mais le loup était d&ja élébeé bien avant et le sera encore bien aprés, dans de nombreux lieux ! Dans Egypte antique, le dieu-loup Oupouaout veil lait les morts, gardien dela nécropole... En Grice antique, chez les Sabiens, les Yacoutes, les Daces... partout le loup Le piégeageduloupenlumioure tse di five dela chaste de Gaston ‘Phebus, 15 siécle. Te Pei Chapron rouge cromalosrphe dune marque cle chocoatifte cu db 20 ste Cede core Tteblemabqvedela ativan dela ait présente fois crantet vénéré. Aux lndes il est animal sacré. Diew principal de la mythologie nordique, Odin était toujours accompagné des deux loups Geri et Fre, Genghis Khan le mongol se targuait d’sre descendant d'un loup sythique. Le loup est par contre presque absent dans les traditions juive et cheé- tienne, ot Jes rares allusions dans Tes critures saintes sont traditionnellement negatives. La préhistoire a lnissé des images de loups res, par exemple dans a geotte de Font-de-Gaume aux Eyzies, ou sur des os gravis. Les tribus gauloises Aulerques eburoviees, Bituriges, Carnutes, Sil nectes, Rémes, Elusates, Petocoriis ont figueé Ie loup sur leurs pidces de ‘monnaie. Comment se passat exacte- ment la coexistence hommes et loups 4 ces époques lointaines ? Les objets re le disent helas pas... Plus tard, aux temps médigvaux, on sat par contre la peur qu'inspirait animal : les troupeaux décimés, les loups entrant dans les villes ravagées par les guerres et les famines.. Autant de fats qui mirent animal au rangd!’ennemi public 2° 1. Le GRAND MECHANT LOUP S'la fréquenteltre suri par unloup, il était rds rare détre altaqué, sautsi la béte était enragée : elle devenat alors dangereuse, plus encore que le renard ou le chien, Liimportance démesurée des récits de loups enragés attagquant Homme afortement contsibué a gontler cette hantis, frisanthystérie collective. Peu de loups furentréellement enragés, mais cela sult entretenirla haine etla peur En fan X (1802), sur 351 loupset louveteaux abattus en France, 22 étaient enrages soit 04%, Rest que le loup était souvent associé au diable. Pourtant quelque 1 200 familles nobles nhésitérent pas ile faire figurer surleurblason. Répulsion ou siduction ? La rapidité de déplacement de l’ani- mal lui permeitait détre va & plusieurs cendroits éloignés & peu prés en méme temps : on V'accusa donc d’ubiquité ! Les veillges campagnardes nfauraient pas ‘ev autant de suecés sles réitsnavaient pas attisé encore un peu la peur ances- trale: « Au loup [Au loup !> racontait- condans les contes et fables. La prégnance du loup sur la société centraina son lot de vértés et de mente ries, de chansons, de coutumes, de pro- verbes,dhistoires et de fables... bre, de tout un folklore ! On peut évoguer les saints protecteurs (ctils sont nombreux), depuis saint Perr le premier berger qui, avec sacl, peut en Provence guérirde la rage, & Saint- Georges invoqué dans les Ardennes contre lesloups (« Que/e bon saint Georgestefermelagorge, quele bon saint Jean te casse les dents»). Légion sont les saints propulsés « maitres des loups >: saint Mauder, saint Thégonnec, nt Malo, saint Gens, saint Odon, saint Hervé, saint Eavel, sint Erangois dAs- sise, saint Blais, saint Wendelin, sainte Santes d'Urbine, sainte Anstreberthe, sainte Elisabeth. Btbien sir saint Loup, le bien nommé, a qui de multiples cha pelle, pélerinages, paroises et confiéries ont été consaerés Pour touset toutes ily aurit une histoie & contes; nous n'évo querons que saint Gens, qui, stant vu manger son beeuf par un loup, obligea celuci Ale emplacer pour tier la char rue, ce qu'il fit dévotement, sa queue touffuerentrée entre ses jambes, symbole de soumission. Des tours ET DES HOMMES Lesbergersétaientlespremiersconcernés par a crainte du loup. Au fil des sicles, différents moyens pratiques furent mis ‘en ceuvre pour protiger les troupeaux : chiens & colies, baton ferré, anterne & loup, trompe de chase, fourche bident, ‘engin vrombissant appelé rhombe dans 13 BETE DU GEVAUDAN Tout commence comme une « banale » histoire de loup : en été 1764, du cdté de Langogne, a la limite du Vivarais et du Gévaudan, des enfants bergers se plaignirent de dégats dans leurs troupeaux. Mais la description quils firent de la béte apergue était plus effrayante. Sa taile et sa robe fauve la feisaient plus ressembler A un monstre sorti de 'enfer qu’a un loup. ‘Quelques moutons disparus encore et la panique sinstalla dans la région. Le curé de La Besseyre interrogea les témoins et fen fit une synthese en 1765 : « La béte semble bien ‘avoir quelques rapporis avec le loup, mais elle en est difiérente per plusieurs chefs. Cet anthropophage ne va que per sauts et bonds, faisant trembler la terre dens sa course, il est beaucoup plus grand qu'un loup surtout lorsquil se hérisse... le col gros est extrémement court, !e museau camus, la plate et une bare noire depuis les épaules jusqu'aur exirémités dela queue dont le bout est d'une grosseur prodigieuse. » 'évéque de Mende en rajouta en disant que la créature était envoyée par Dieu pour punir les paysans de leur peu de foi et ordonna des priéres. publiques dans toutes les parcisses du diocése. Les gazettes nalionales s'emparerent de latfare et décrivrent, images & lappui, le « Bestio » fabuloux : « Cette Béte est de la taille d'un jeune taureau, elle atfaque de préférence les femmes et les enfanis, elle boit leur sang, leur coupe la tte et 'emporte ». C'était wrai : la béte tuait maintenant des humains (une veuve & Aumont en 1764, elle s'attaqua aussi a sept petits patres Chanalelles). On depécha sur place le Capitaine Duhamel a la téte de soixante dragons du régiment Soubisse, En vain ! LouisXV ne putresterindifférentalabéte du Gevaudan, Ifitafficher en 1765 une proclamation dans tout le Languedoc et Auvergne : « Le Roy accorde une somme de 6 000 livres & celui qui tuera cette béte et 4 ordonné que lorsqu’elle sera tuée, qu'elle soit vidée et arrangée pour en conserver la peau et méme le squelette, qui serait envoyé ici pour éire déposé au jardin du Roy ». Duhamel se remua pourtant : les 7 et 11 février 1765, il réquisitionna 20 000 paysans pour dlimmenses battues. Rien ! Denneval vint en renfort: ilustre louvatier, il avait & son actif plus de 1 200 loups en Normandie, I! arriva ‘en mars pour remplacer Duhamel, au moment méme Tee Ble» ode en 1765 est prbentded Lous WV: undes nombreuxloups evageantle Gévaudon ‘ou une fillette et un gargon étaient dévorés et dont la description de l'état dans lesquels on les retrouva fit frémir dhhorreur. Denneval se mit & oeuvre, sans résultat jusqu'a fin juin, Le roi envoya alors son licutenant de chasse et arquebusier, accompagné de chasseurs réputés. Ils abattirent en septembre un énorme loup couvert de cicatrices, et de traces de ‘coups de feu, puis sa louve et deux louveteaus la mi- octobre. Le corps de la béte fut naturalisé et envoyé & la cour, le pays était enfin trang Las, les exactions recommencerent ! En mars 1766, tn enfant fut tue alors que les spécialistes étaient repartis, En 1767, un énorme loup fut tué au fusil par un homme réputé sorcier, ayant utilisé des balles fondues. avec des médailes de la vierge. Le corps de la béte, ‘envoyé trop tard Versailles, arriva en putréfaction et la prime ne fut pas versée. De 1764 a 1767, il y eut tout de méme une centaine de victimes (68 en Gevaudan, 30 en Auvergne), dont la grande majorite furent des femmes et des enfants. Deux hypothéses :de simples loups enragés ou rendus fous par la faim, ou bien un ou plusieurs assassins sadiques profitant du contexte et de la confusion... Un melange des deux est aussi probable. Quoi quil en soit, l'affaire marqua durablement. Des histoires: similares a celle de la Béte du Gevaudan eurent licu ailleurs, sans qu’elles ne deviennent des mythes populaires. La Bestio, elle faisat trembler autant dans les palais que dans les chaumiéres. Elle a fait objet de centaines d'articles et c'estampes, et a attisé un peu plus la haine qu’éprouvait déja 'Homme pour cet animal. les Pyréndes... Le bruit faisat fur les loups, et le fameux cri « Au loup ! Au Joup !» était avtantdestiné alerter les ‘oisins qu’ éloigner la béte Sabotstapés Yun contre Fautre, sonneries de trompe ot criailleries étaient efficaces en Gas- cogne vers 1830 : « On était ts habi tds alors ces rencontres avec les loups dans les foréts de pins et de ligges. Ine se passait pas de jour que Von entendit Jes bergerscrier pour savertit, d'un tail dis Tautre dela présence de lennemi» (Georges Sand, Histoire de ma vie) I existait aussi bien sir des incantations et des coutumes ~ des superstitions, diraont d'autres !~ propres loigner les Joups des troupeaus, Les Lours sonT ENTRES DANS Parts II faut (ré)écouter la magnifique chan- son interprétée par Serge Regeiani,com- posée en 1967 par Albert Vidalie. Elle donne encore efrisson de lantique peur enfouie dans notre inconscient collectif: -« Mais ga fut cinguante liewes / Dans une nuit é queue leu leu / Dés que ga flare ripaille / De mortssurun champ de Intalle /Dés que la peur ante les rues / Les loups sen viennent la nuit venve... Alors, Les loups sont entrés dans Paris: / Lepremiern'waitplasqu'unceil/Cétait un viewx mile de Krivoi / Il installa ses dix femelles / Dans un maigre square de Grenelle /Et nouretses deux cents petits / Avec les enfants de Passyu alors / Cent loups, owouh ! ‘ououououh ! / Cent loups sont entrés dans Paris / Soit par Issy, soit par Ioups sont entrés dans Pars / Cessea de ‘re, charmante Elvice / Cent loups sont entrés dans Pais. » Crest que lesloups sont bien entrés dans Paris ! Le Journal d’an bourgeois de Paris rdigé de 1405 1442, t8moigne de la présence des prédateurs dans la ville, dans les temps troublés de la guerre de Cent Ans: Dans1'&é 1421, des loups ffx és vintent déterrer des morts enfouis 8 la bite dansles villages antour dela capi- tale La nuit ils pénétrérent dans les rues et attaquérent des humains, surtout des femmes et des enfants. En juillet 1423, des chasscurs en tuérent plusieurs & Pais ot les exhibirent contre pidcetes (inau- gurant une « quéte du loup » quidurera jusqu'au 19° scl), AT hiver 1438, la présence de loups se confirma : « venoient les loups dedans Paris parla rviére et prenoientles chiens, ot si mengére ung enfant de nuyt en la place aux chate derrire les Innocents. » Plus encore en 1439, ot’ des loups sire ment enragés attaquérent treize per- sonnes adultes et enfants dans les vignes situées & Montmartre et vers Ia porte Saint-Antoine, Pais, le 16 décembre, des loups égorgérent quatre femmes, et le vendredi suivant onze autres victimes ‘moururent de leurs blessures. Chase cuxToups, gravure prve dons ‘eJournal Voleuren 1867. Nous avons ces écrits pou Paris, mais les antes villes du Royaume ne furent pas épargnées : Orléans en 1440, Metz en 1482... Plus d’un sile plus tard, en 1595, des loups rédaient encore & Paris : Pierre de Boilesignala qu'un loup tra vyersant ba Seine é la nage vint dévorer un ‘enfant place de Gréve, Pourtant Hengi III amit promelgué un édit pour éradiquer lesbeétes qui « dévarent les hétailsjusques esbasses courtsetestbles desmaisons et fermes de nos pauvres subjects>- ‘Au 18*sile, les campagnes pressurées parle pouvoir absola étaient aussi har- celées par les loups. Des réitsextraor naires amplifiaont le moindre fut eel: {e loup était un monstre démoniaque, le mal absolu quil fallit combattre. Méme les tenants des Lumitres tels Diderot et d'Alembert, écrivirent dans l'Encyclo- pédie que le loup : « attague en plein jour les animaux qu'il peut emportes, tels les agneaux, les chevreaux, les petits chiens, quoigu’ilssoient sous a garde de homme... Iceeuse la terre pour passer sous le porte et lorsqu'lest entre lmet tout 4 mart avant de choisiret ’empor tersa proie.» La France était mire pour accueillirla Bete... celle du Gévaudan, bo | Monpe rurRAL our. France », entouré de lieutenants, sous a_parties de 'animal pouvaient éte utili- Eos dépendance directe dela couronne. es dans la pharmacopée du srcer Pratigue trésancienne,la grande chasse _Dsle 1Stsidcle les paysansdecertaines Le Grand Alber livre de mage populire J courve aux loups était eéservée aux "ons Furent autorisés &chasserleloup, du 13*sigcle, est prolxe sur les recettes aristocrats, Ifllit de gos moyens en cOntrairement aux autres espéces. Mais miracles utilisant des attributs de loup. temps et en chiens pourforcer un loup _ attention : seulement « dcrisetajetsde Ne quittons pas la sorcelleri sans parler Ala course, et etait considéré comme _plerres>yilnesagissaitsurtoutpasdarmer d'un autre phénoméne en rapport avec tun exploit de prendre un loup de cette les masses. Apartirde a Révolotion (an _ a gent lupus : les « meneurs de loups ». facon. La méthode la plus efficace était ‘Ml),lesprimespourabattrelesloupsfurent Dans diverses régions, des observateurs encore la battue ou « huée » avec grand considérables,séchelonnant de 100 livres dignes de foi observérent I'étrange pou- nombre de paysans réquisitionnés sous _pourunlouveteanplospetitqu'un renard A voir que possédait un simple forestier le commandement d'un « lieutenant de 300livres pour unelouve pein. ou biicheron sur les loups, qu'il semblait louveterie >. De nombreux traqueurs La charge de louvetierfut supprimée peu miener Asa guise. nvesste pas de témoi- faisaient un bruit des cing cent dables, avant la Revolution par souci d'écono- _gnage direct de meneur, mais des rap- rabattant les loups vers des tireurs pla- mie, Napoléon la rétablit dés 1804, sous ports préfectoraux tris sérieux de mise cés sous le vent Pen debates restaient —Tautrité d'un « grand veneur>, mais eagarde infructueuses, mais il était toujours dél Ja charge était alors bénévole, et il fallait _- N’oublions pas d’évoquer les « Joups- cat de mobiliser ainsi un grand nombre une solide fortune pour Tassumer cor #£008 >, victimes de lycanthropie de paysans pour une longue journée rectement. maladie par laquelle un homme (ou une épuisante sans rétribution. Un corps de femme) se croit devenu loup. Recouvert de peau de loup, muni de griffes ou de crocs is parcourent de nuitla campagne, smétier Fut prévu pour cela: I louveterie. ‘Dis Charlemagne, en 814, furent eréés Macie Norre los luparit. Au 13*siele, un corps de lo ALA LUNE BLANCHE ala recherche de proies le plus souvent vetiets hiérarchisé vit le jour, ameélioré enfantines, Ces assassins parfois antho- par Frangois I*. Cait une charge pres-_Silachairdulouppasse pour éteimman- _pophages sont aussi des victimes de tous figieuse que d’tre « grand louvetier de _geable, méme pares chiens, toutes les__les fantasmes paysans, des aliénés men Eee a ‘aint Gens menantle oup atelé la charue apres ui eutdévore Lunde ses buf thographle de Magny, ves 1850.Ce saint patron, commeleshitare de« meneure de lupe» de«Toupe-garuss sont des mythes forts qui entourent animal taux perclus d’angoisse, de grands frus- trés pétris de religiositérefoulée ou de démonologie (les experts se perdent en conjectures). Mais is farent nombreux dans les sigcles passés, les procés en témoignent. Trop parfois : 600 loups- ‘grous furent condamnés i mort par le juge Boguet en Franche-Comté entre 1598 et 1600. Beaucoup subirent promp- tement une justice populaire expéditive tdiscréte, Le DERNIER LOUP Les loups étaient partout autres. Bt en tous lieox ils inspiraient la peur. On en arriva 4 briler Ie foréts, en Angleterre, ‘ees 1500, pour hier leur dispariton :but atteint peu apres saufen Reosse ouleloup survitjusqu’en 1680 eten 1770cn ltlande, Plus proche de nous, lesautorités de cer tains pays se réjouissaient du nombre de Toups abattus: 25 $00 en Russie en 1949, 44000 en Yougoslavie en 1958, En France; a période révolutionnaire suivie des guerres de 'Empire permit aux loups de prolifer: &quarsseurs des chevaux morts ils suivaient les armées en campagne. Les preoccupations des puissants de I’Spoque n’étaient pas de maintenir les loups dans des limites acceptables Les prédateurs proiféraient done et les dégits sur les troupeaux étaient considérables. Les paysans, non armés, étaient obligés dentretenir des chiens molosses, protégés au cou par des colliers hérissés de pointes de fer. Durant tout le 19" sigcle, on soulfeit en France de la surabondance des loups. Siles moutons, chiens, chevaux, vaches taient les victimes traditionnelles, on déplora quelques attaques de bétes enra- sgées sures hommes (la deriére victime hhumaine a été dévorée en Haute-Vienne en 1918). Durant toute cette période, le mot dordre fat « Eradication da loup jusqu’au dernier » ! Encore & lain du 19’ sitcle, les primes alléchantes offertes par le gouvernement firent reculer la bite: Ia loi du 3 avril 1882 offrit des primes correspondant 4 trois mois d'un salaire d'owvtier (150 frencs/or lalouve pleine). Canaux, chemins de fer: les grands travaux structurant le territoire firent reculer encore davantage le loup. Dans les quarante années précédant la Premifre Guerre mondiale, 10 000 loups farent abattus. Les loups reprirent du poil dela béte durant le conilit de 14-18, ‘mais efutleurchant du cygne, Quelques animaux errants furent signalés ici ou 1a, encore, jusqu’au début des années 1970. Bt partir de cette date, eloup fat <éclaré espéce disparue dans toute I'Eu- rope occidentale. Pas pour longtemps... RevomLaA LE Loup ! Silla'ya pas de certtnde surla date dela dispartion totale duToup en Burope de Ouest n'y ena pas non plussursaréap: pastion. Doit-on dice dailews réappari- tion ou introduction ? La nuance est de taille. De taille & opposer tous les synd cats agricoles une part, les scientifiques et les &ologistes de autre. Les premiers accusant les seconds davoirréintroduit , activité qui se développe avec augmentation dela consommation. On y rencontre alors deux types de Iaitiére: d’abord, Ia « laitidve de cam ‘pagne >, qui peut tre attachée & une ferme ou 3 un chiteau, ou travail son ‘compte et vient vendre son lit en ville Habitant & 10 ou 20 km de Paris, elle posside un ine, parfois un cheval, qu'elle attéle & sa charrette, Celle-i est remplie de potsen zine ouen ferblanc contenant la précieuse boisson. Partant tot la nuit, cllarrive Paris aulever du jour et com ‘mencesatournée, chaque ourdlaméme hheure, Pais elle s'en retourne, toujours & la méme heure. A cbté a « laitiére des faubourgs », qui ne posside en géné ral aucune béte, va sapprovisionner en ‘campagne environnante et chez des lai- os our, Noms de ames «se ET LA LALTIERE Yosgin de mie compontn Cr fontowventenvileungandddbitjon. DES PORTES COCHERES 2s gu manque de soins des animau nalce. Ne pouvant vendre intégealté de et des nourrsseurs, font que les vaches leur production sur place, is se servent, de Paris sont en mauvaise santé et pro- comme intermédiaie, d'une itr, qui duisent un lat de piétre qualité. Une Sabonne pour le lat de leurs vaches, fois acheté, ce lit pauvre en bienfais, ramasse quotidiennement, dans ses pots souvent sale voirecontaminé, est coupé en fer blanc, la production de plosiuss 4 Teau par les hitires qui en tirent un exploitations et val distribuer au bas ahs send pol dan de proportions des habitations. ou moins grandes, qui pewvent aller Certainesarrivent rs ttle matin Te jour Jusqu’s 40 5 selon certains témoignages 4 peine lev, et vende la tite du soe. dani dsl Someta xine Dautres arrivent en début d'aprés-midi avant d'y ajouter eau si bien que le lit et dstibucatla trate dumatin. Certanes Sena psgule num Facing ede cot ua pot cura tte, et sous le bras un été est vendue elle aussi, mélangée A du ier Laaheiala Hal oo des urapparition, Un ttmoin rapporte les lat pur, Les roarchander pat due Penesce pour sépondse cu demandes cotitions dans lesquelles ces femmes Gjugix que de vendre leur lait peu cher ee eee font commerce : « Qui ne se souvient distribuer tous spécifiques de certains clients. Dates nes pour pouvoir endistrbuer tous les jours, ont deporte en pote avec une voiture {avelenyencoreilysfortpeadetwnps, ja fraudeestunphénoméne tt épand, rst pepe Gana er ck Protege pemehntenronin int Sim dishes Dastrenone caer dca cviitien Tantus Bi pe Fintestaersdelunaque cejoagpor, *SSE9surun mana abouretousuran Seg, teurdeau tisutlisédansescampagnes, Pant lespleds dans des ssbots sae me Carles ities ls pots les charts, ne ait un grosbitondeboisavecau miley Pile sale assez semblable di famier, _sonepasphspropres que leuprodaction, tuneéchancrure pouryplacerlecou,et qui dpasait de chaque cbté des épaules. Aux extrémités étaient atachées des petites, hit i leur lait leurs pratiques malhonnétes et chalnes,auaquelson pout acrocher Jo gan diggin font de es mar les anses de deux seaux de 25 litres. handes une cible de ladnsinistrstion, Toutes leslatiéres ont leurs habitués dans leurs quarters respectifs, qu’elles par- A partir de 1830, alors que la consormma- tion continne d’augmenter, de nouvelles Initiéresapparaissent& Paris Sédentaires, s'installant sous les portes cochéres, elles vendent le ait quflles achétent auxhi- tiers-nourrisseurs ou aux lateres en gros qui se développent autour de la capitale ala méme épeque. Vivant et travaillant dans une grande misére, elles sont les dernitres représentantes de la profes- sion, concurrencées par les boutiques des « crémiéres » qui font également utilise bord une voiture & cheval, puis les nouveaux moyens de transport. Plas le produit estas, mieuxil se vend. Mais les conditions de transport et de conservation sont encore assez radimen- {aires t le lit se dégrade rapidement s'il svestpastransformé, Pour qu'ilarrive frais et non tourné surle marché; les leveurs ontdone intért le produire au plus prés des liewx de consommation, c'est-i-dire des ville, t principalement de Paris. Une <« cointure laitibre » se développe alors autour dela capitale et dans une moindre mesure autour d'autres vllesfrangaises. A intéieut de ce périmétre, des literies engroscolletentettraitent a production des fermiers, en plus d’avoir leurs propres bétes par dizaines, voire centaines pour les plus grosses. Dela méme fagon que les laitiéresfontua tour paraitementréglé du quarter le hitier del iteie en grosfait letourdes fermes, heures fixes etstolte les productions des fermiers.« Dans les villages qui ne comptent pas de grande ferme et se composent de petits proprié- taires agricales possesseurs de quelgues vaches, une maison est indiquée pour recevoir les hits de tous les bonnes ». indique un témoin de 'spoque. « Le la- tier est comme une horloge vivante, car il'vient tous les jours réguliéement chez vous plus régulrement peut-étre que le facteur de a poste. Si vous n es pas pet, tantpispourvous onpasse outre eton ne revient qu’ la prochaine tournée. On n'y reste non plus que le temps exactement nécessuire pour rendre les brocs vides et des échanger contre les pins.» Alors que la hititre des faubourgs pos- shde ses propres pots qu'elle va remplir chez les éleveurs et les hitiers-nour- Fisseurs ou méme les lateries en gros. CCertaines viennent se fournir aur lite- ries en gros. Les liters grossistes, eux, demandent aux éleveurs d’avoir leurs ropresbrocsen zinc ou enferblanc,affi- chant le nombre de litres qu'ils peuvent ccontenit, Les ayant remplis, les éleveurs attendent le passage du hitier. Celui-ci, surun livre, note ou fat nter le nombre de litres fourni chague jour matin et soi 5 chaque partie en garde un double. Remarquons que dés cette époque, les latices paient au cultvateur des prix pew levés, ce qu leur permet de vendre peu cher tout en sassurant une bonne marge Puis vient la distribution. Les litiers grossistes sont bien équipés rapides avec leurs grandes charrettes &larges roues et leurs chevaux. Ils appliquent et font appliquer les normes d'hygiéne établies au fur et’ mesure, Les boutelles de lait sont seelées, fermées hermétiquement. Arrivant en ville, ils se font remarquer au son d'une erécelle. Les abonnés des- | Merrer ousire mei is pins Unclalreanbuton, | Ttekere Gre vers 191. | cendent immédiatement et proctdent 4 Téchange de bouteilles, contenant du Init garanti non coupé, non écrémé, non contaming Vabonnement se fait pour un litre ou un demilite par jour. Dés lors les hiteries en gros se développent sans difficultés autour de la capitale, depuis la premitre en 1819, la laterie Sainte Anne, qui regroupe en quelques années 140 vaches, et livre & domicile, parabon- rnement. En plus du hitier grossiste qui fait sa distribution deux fois par jous, les aiteries ouvrent des dépats en ville. ‘Ceux-ci nese font pas concurrence: tout comme les aitiéres ont leurs quartiers ct leurs fides, les lateros se dvisent la ville. Ds 1862, on compte & Paris vingt deux laiteries (hors erémeries), ayant pour certaines un établissement central ct plusieurs succursales. POUR ALLER PLUS LOIN Beaucoup de citations de cet article sont tirdes de Le Lait, la vache et le citoyen, de RO. Fanica, éd. Quae, 2008. 96 we » «vie « nérien Massivement consommé, le it est sujet A spéculation et enrichit ceux qui y tra vallent. Au milieu du 19° sifcle, il est payé a Ieveur 10 centimes le litre et revendu j Paris en moyenne, SOcentimes Ielitre. Un commis de ces literiesregoit tun traitement de 10 000 francs, plus une part des bénéfices qui peut aller jusqu’a $ 000 francs, soit le traitement d'un haut fonctionnaire alors... Le latier gros- siste, comme la exémiére, sest embour- geoist La NAISSANCE D’ UNE INDUSTRIE ‘Toutaulong du 19 sie leat bénéfcie ds progris techniques et sa consorama- tion est Forigine de nouveaux méties, lids au ramassage,& a pasteurisation, A 1h stérilsation, au conditionnement, 3a conservation, au transport... Vers 1900, avec I'industiaisation et le développe- ment continu de la consommation, les Iiteries brassent de plus en plus de lit ‘Au fur et & mesure, les ities grossistes tabliscent leurs propres dépdts dans les villages. Le ramasseur parcourt la cam pagne de ferme en ferme avec une voir ture légtre, et enregistre Tes quantités déliveées. I raméne le lit au dépst qui est versé dans des vases de téle par le chef del tablissement, pus placé dans des pots conservés dans l'eau froide en attendant eu distribution, En été ce pre mier hit est d abord bouili puis efvid. Lapeds-midi les ramasseursrepartent et raménent une deuritme livaison de lait. Celuici est mélangS au lat afraichi du matin etrefviditrapidement. Lemélange est alors placé dans des brocs ficelés et cachotés,expédiés par chemin de fo, et arrive 4 Paris pendant la mt Il est alors acheminé dans des les entrepéts. Peu i peu, Ie conditionnement du lit, devenu de pins en plus exigeant, nécessite des cadres. Fn 1888, 'Ecole nationale d'in- dostre ative (ENIL) est cee. Lindus trie lite est née. Les normes fxées par administration au fur et & mesure que la consommation se développe et que les préoccupations sur I'hygitne appa- raissent nécesitent des moyens toujours plus grands, dont les simples litiéres de rues ne peuvent disposer. Ala veille de Ia Premiére Guerre mondiale la laitifre ambolante a disparu. Aurélie Chaperon Histoire du costume et du vétement ees cae Dossier ‘Gait se handrote rome tepréserteun couple Dade dd premiersiéleavant-C, efeprovent dela ia tet, ‘2 ome 1DYeMey tte ay au 14° siécle u 12° sidcte, saint Bernard de Clervaux professe que « le péché dAdam a rendu le vetement nécessaire >. Le vetement apparatt ‘comme ta marque de t'infamie de (Homme apres sa chute. Adam et Eve cachent (our nudité & aide de feuilles de figuier cousues ensemble. lis seront chassés du jardin dEdon ‘aprés que Yahvé leur eut contection- 16 des « tuniques de peau dont i los revétit » (Genése Ill, 21). Catte peau de béte servira 4 la fols abr contro le frod ot la duraté des sols ot lour ermettra de courir sans se blesser. En s'habillant, thomme passe de tat sauvage @ celui d'etre social. @ Tout commence avec l’aiguille 1 pout faire débuter thistoire du vétement il y a environ 18 000 ans, lorsque des fommes vivant dans la grotte de Solutre (Saéne-at-Loir) ont tidée dinven- ter un outil qui va révotutionner les meoours : Laiguille. Avec ole nat tune nouvelle activité, colle de tail- laur, qui apparait entre 17 000 et 10.000 ans avant notre ére, Véri- table artisan, le talllour ost ins- tallé sous une tente, 6 Vabri du Des origines au 14° siéce ‘Ebene enase vent, Assis sur une grosse pierre, prés du feu, il durcit ainsi les pointes des ciguilles. lis sont plusieurs sur le site préhistorique do Pincevent (Seine-et-Marne). On se vatit de piéces de cuir ou de four- ures cousues. Déja @ cette époque Ici ‘gine, le costume varia salon les tiaux at las saisons, C'est aussi grace 4 Faiguille que le tissage apparatt, vers 8000 ans avant notre ere, Les climats tempérés volent vivre des hommos vétus de fibres ani- males (laine) ou végétales (tin). Les pidces tisstes sont limitées d de petites tallles dabord, 'amélioration des techniques permattant de travailler das tissus da for- mats plus importants. Le costume dominant de la période allant de 2000 av. JC, @ 50 av, J-C, montre homme portant une longue robe de laine starrétant aux genoux et ceinturée & (a taille avec un manteau ovale jeté sur les @paules. Comme couvre-chef, il porte tun bonnet cylindrique ou une calotte on laine. Quant aux fommes, elles portent lune Jupe formée de cordelettes pendant dune bande de tissu enroulée autour de (a taille ou une tongue robe descendant Jjusqu‘cux chevilles, un corsage moulant on laine avec des manches allant jusquicux coudes. En arrivant en Gaule, les Romains dé- couvrent la variété vastimentaira de ses habitants : les Gaulois se distinguent des tribus celtes on se couvrant los jambes Jusquaux genoux. Selon tes cuteurs o- mains, les Gaulois raffolent de couleurs vives ot de tisous bariolés, Flourissent les 6pais loinages a raies, @ carreaux et & flours, immortalisés par Astérix. La Sai tonge, la Franche-Comté et Artois sont dos ragions alors réputées pour leur pro- duction. LAquitaine fait exception : elle préfére les tissus unis, nolrs ou brun. Ailleurs, ta « tunique » est en vogue. Por- tée parr les daux sexes, c’est un vétement taillé et cousu, soit a manches soit sans, ‘omé de motifs floraux et géométriques. Les hommes portant les « braias», espace de calegon tong, retenu d la taille par une ceinture. Sur leurs épaules, lorsque la température le permet, le « sagum » ou « safe », une pélerine courte et rectar (aire attachée par une fibule. En hiver, c'est le « caracalla », large manteau 4 capu- chon at sans manches, créé pour 'empe- rour Caracalla, fits de Septime Sévere qui passa les trois quarts de son court regne (211-217) @ combattre les tribus « bar bares » du nord d'Europe. implantation romaine en Gaule joua un réle important dans Uévolution du vétement chez les Gaulois qui, progressivement, se mirent & adopter los us of « costumes » remains. @ Petits bouleversements apres les Grandes Invasions #8 Grandes Invasions, du au siécle de notre are, transformont las modes do fabrication du vétement. Car jusqua cette époque, sous influence gréco-ro- maine, les vétements drapés sont tres présente : on enroule une pitce d'étotte autour de son corps. Avec le développe- ‘ment das « Barbares », les vatements sont désormais coupés et cousus, ‘Sous les Mérovingiens, le costume est com- mun aux hommes et aux femmes, Crest le cas de Ia « camisa », de ta « dalmatique », cotte tunique de dessus & manchas ou vartes ou non, du « calabe », tunique sans manches portée par les paysans. Chez les hommes, la différenciation entre costume civil et miltaire nvexiste pas. ils portent Une question de vocabulaire a areiraiereierortiries cide velement> 7Cer- tS AN tains auteurs font par exemple la distinction entre le. vétement, porté tous les jours, et le costume, qui se | met dans une occasion particuliére (cérémonie, ma- X riage, soirée, invitation...). Mais Cest discutable car fon donne aussi couramment le nom de « costume »a YY « ensemble des vétements. On peut aussi mettre apart Ss * | Pe uniforme ». Et autrefois la « livrée » des valets ou‘? | celle des employés des villes (avec armoities et autres |__ signes distinctifs) s'apparente plutét a un costume. On | peut de fait tre tenté de dire que le costume est porté | pour marquer une différence, ce qui le distingue du - 4 \\ |__ yétement quotidien. Les curés, les religieuses, portent \) Un costume, pas un uniforme. Le bleu de travail des | owwriers, la combi verte des agriculteurs aujourdhuid | sont plutét des costumes... ll faut garder Alespritque | tousles auteurs nltiisent pas forcément un mot pour 4. v un autre. We RAN Dossier Tes vitements au aikde va gauche, CCTs ‘une famille de leboureurs:2 droite, tue fame noble. Gravure tre du Tie Le Costume & Paris travers lessitles (1881) Bem at soit la culotte courte des Romains, soit les braies gauioises plus tongues, proton- ‘gées par des « chausses » maintenues par dos liens aux genoux. Rois et dignitaires ‘adoptent la pompe vestimantaire romaine, tandis que tes femmes mérovingiannes Portent damples tuniques, en soie pour celles de la noblesse, chdles et manteaux ‘agrafés couvrent leurs épaules et leur téte est vollée. Lépoque carotingionne vest pas mar- quée par de grandes modifications ves- timentaires, La laine, ta lin et Ia sole, qui vient d°Orient ou de Sica, sont omés de motifs divers aux couleurs contrastées. Pour les hommes, il est d'usage de porter lune tunique aux manches étroites et lon- ‘ques. Cette tunique tombe jusquau mol- lots mais est relovée par une ceinture. Ils portent des pantatons collants, attachés ‘aux genoux et aux mollets, des chaussons courts, des souliors, das bottes ou das andes autour du bas des jambes ainsi quiun manteau attaché sur I’epaule droite Par une broche. Lhobillement masculin combine bralos longues et bandes molletiéres avec dos chaussures montantes lacbes. Cos bandes molletieres, les « tbiales », se portent également sur jambes rues ou ‘avec des chausses enfilées sur les braies. Des origines au 14° siéce Au 10° sidcle, les chausses dépassent le Jarret. La chemise en toile de lin est ro- couverte d'une tunique qui sarréte aux genoux, la « gonelle ». Elle peut étre bouF- fante et munie d'une cainture, Les man- teaux, ta « saio » et le « rheno », extérieu- rement en peau fourrée, sont agrafés. Quant cu costume féminin des 8 et 9 slacles, il comporte deux vétements de dessous : le premier avec des manches miongues at le second avec des manches étroites. Le vitement de des- sus est élargi en bas, sans manches ou avec des manches mi-longues, gamies de larges bordures 4 léchanerure et on bas. La plupart du temps, il est en laine. Par-dessus, elles endossent une chemise de lin, avec une ceinture placée sous les seins, ou noude trés bas sur les hanches. Dassus, elles portent parfois un manteau qui s‘attache sur la poitrine par une grosse broche. Ou elas le mattent en forme de voile, sur la téte et les épaules : il est notamment ports ainsi pour se rendre & Vealise. Durant plusiours sidcles, lo costume do- minant en France n’établit que peu de dis- tinctions entre les classes sociales, Tout tu plus les ouvriers passent le bas de leur tunique sous la ceinture, Dans Le Costume chez les peuples anciens et modemes (1886), F Hottenroth souligne également que Charlemagne (742-814) porte un cos- tume qui se démarque peu de celui du poupla :« Sur une chemise do toile, il por- tart un justaucorps court et étroit garni de andes de sole ;en hiver un habit de peau de phoque ou de martre. Par-dessus, des calegons on toile, des pantalons entourés de bandes, des souliers et un manteau ‘couleur vert de mor attaché sur 'épaule. » ‘Mais pour se rendre a église, son succes seur Charles le Chauve (regne de 843 & 877) marque (a différenca, s'entourant ta Jambe de cordons d'or, portant des véte- ‘ments byzantins richement ornés et tous les insignos imperiaux. ‘avenement des Capétiens, en 987, met un terme @ une longue série de bou- lavarsements politiques ot humains dont invasion das Normands est Yapogée. Sur les ruines datfrontements sanglants natt lune société profondément rel quée par expansion du christianisme et des grands ordres religieux, mais également par de nouveaux conflits comme les Croisades. Jusqu‘aux demiéres années du régne de Philippe I” (1060-1108), le costume reste globalement assez somblable @ co qui avait 6t6 jusque 1G Le peuple conserve jusquié la fin du ‘1 sidcle, et méme au-dela, ia mode reconnaissable du « sagum » gauicis, devenu entratemps le « sayon », porté ‘aussi bien par Vartisan des villas que par le paysan, Mais ce sayon das ‘cend Jusqu'aux genoux Quant aux ouvriers des campagnes, plus ex posés aux caprices de la météo, ils sont habilss dun « surtout » ample ot court, de formes trés voriées, puisqu'i peut se présenter soit sous la forme d’une blouse & manches et a capuchon (cousin éloigné du « bardecucullus » gau- lois), soit comme un vétement sans manches percé dun unique ‘rou pour y passer la téte (ce véte- ment se nomme alors « casula» parce que c'est pour celul qui le porte comme une pelite maison dans laquelle i senfermait Une espace de pantaton, le « gragues » ou « tbiala>, complate la toilette simple des travailleurs. Ces habits, dont parfois les daux jambes s‘enfilent séparément, sont réunis @ ta ceinture et fixés par elle. Le cuir est travaillé par les « cordouan- ners » qui fagonnent notamment les « pi- gaches », ces soullors d pointe recourbée, la mode au début du 12° siacle. Avec le retour d'une paix relative, Vindus- ttle textile est en pleine expansion : la Flandre, ta Picardie, la Champagne et le Languedoc davetoppent Ia fabrication de draps de laine. Le goo! du luxe so dévo- lope : Yacoroissement du commerce fen Méditerranée permet augmentation de la consommation de soleries. A cette Spoque, les vétements les plus précieux sont importés de Gréce, de Constanti- nople ou disie : soie et fourrures (hermine, martre fonode) sont tras_recherchées. Une famille noble et son arhtece au stele gravure dre ule Le Costume travers ces (188). rs 2 % ® o a acne Lee RST ey A.cO16 de ta sole, de Ia laine ot du tn, une nouvelle matiére opparait au début du régne capétien : le coton. Vraisemblable- ment introduit en France par les italians au 12° siacle, son usage se généralise pour los = futainas », c9s étoffes communes de coton mélangé st les mousselines des volles féminins, Poursuivant le mouvement entame € ta fin de la période précédente, te costume marque de plus en plus une distinction sociale, Le costume masculin des por- ssonnes riches est caractérisé par une robe de dessous, longue. Ils portent une cape & ‘eapuchon, t'« esclavine », et une tunique sans manches ou & manches courtes, le « colobium , blanche at bordée de ourpre. Un « surtout » et la « bife », man= teau extrémement léger, peuvent venir ‘compléter te tout. Du cOté féminin, 1a tenue dépend du rang ‘ot également de age. Celle des hautes classes se distingue por (usage habituel du volle, le « dominical », et du manteau, Ce voile leur sort pour se rendre a téglise ct plus particuliérement pour recevoir a ‘communion. Lusage de « résilles » dor sur le front et de bandeaux ornés de pierrerios ‘est également trés répandu (tombé en dé- suétude aux 14° et 15+ sidcles, il reviendra 4 la mode au 16>). Les méres de famille ot les femmes agées ont un costume compo- 86 de trois pideas principales : robe serréa, ‘avec manches boutonnées au poignet, Teéemoignage d’époque : la tapisserie de Bayeux ‘Sur la célébre tapisserie de Bayeux (1066-1082), les « Normands » portent une « tunica » descendant jusqu’aux genoux ou le dépassant a peine, Les gens de qualité la portent jusqu'aux pieds. Ce vétement a des manches lon- gues, plutét serrées, et se porte avec une ceinture, On a aussi un manteau rectangulaire retenu sur 'gpauie droit par une agrafe ou un cordon & glands, avec des souliers montants (plus tard de courtes bottes). Le costume nor mand féminin consiste a porter la longue « tunica » de dessous, et par-dessus un vétement correspondant & la « gunna » des Saxons, que les Normands appellent «robe », Les manches du vétement de dessous sont trés Stroites, Des origines au 14° siéce sur laquelle elles enfilant une seconds robe, plus large. Le tout se volt recouvert fun manteau qui tombe jusqu’aux pieds. Le cou at le haut do Ia poitrine sont antou- rés par une « guimpe » at la téte enfermée dans un voile. Seul le visage est découvert. Mi Le 12° siécle ‘our des raisons mal connues, aux envi- rons de V'an 1100, plusieurs mutations Importantes se produisent dans le cos: tume. Orderic Vital (v. 1075-v. 1141), grand voyageur antré dans les Ordres, relate les moeurs de 'époque : « En cas jours, la viele coutume a 16 presque compléte- ‘ment bouleversée par de nouvelles inven- tions... Les hommas flattent et honarent les femmes avec démesure ot témérité. A lours ortells, ls adoptent quelque chose qui ressemble 4 une queue de serpent ». I nous informe aussi sur thabitude de se friser les cheveux 4 l'aide dune pince, sur las vetements an soja, de plus en plus répandus. It parle de la traine des robes feminines « longue, inutile et ramassant la poussiére [...] ef de longues et larges ‘manches qui recouvrent les mains ». Cette description correspond assez fid®- lamant ca qua Yon connait grace aux sculptures du « bliaud », ce vatement por t6 por les deux sexes. Ilse compose dune longue robe trés ample et tres serrée a la taille, aux manches tongues, serréos, de 'épaule jusquau coude avant aller s'élargissant. Ces derniéres sont souvent portées nouses pour faciliter les mouve- ments, Si pour les paysans, le bliaud est court, pour les femmes du peuple, il des- cond jusquaux chevilles. Le bliaud est généralement porté avec une ceinture decorative at sur une chamisa é manches longues, la < chainse » ou « chainsil ». Entre le chainse et le bliaud, on porte par- fois des vétements chauds :e « doublet », qui se compose d'une double épaissour de toile, Autre nouveauté de lépoque : los femmes de la haute société commencent {& porter des gants comme ornements. ‘Au 12 siécle, los personages importants portent un vétement qui tombe jusquiaux Chevillas, probable heritage das Croi- sades. Car @ cette époque, les échanges avec (‘Orient se muitiplient, cmenant une multitude de nouveautés dans les habi- tudes, et on particulier colles vestimen- tires. Cest cussi dans catte période que le mot « linge » foit son entrée dans le ‘vocabulaire courant. m A partir de l’époque carolingienne jusqu’au début du 14° siécle, le costume n’évolue que trés lentement. Tou- tefois, c’est a la fin de ce cycle que le costume masculin va s’éloigner de plus en plus du costume féminin. Coca etd Un héritage antique et médiéval u Moyen Age, le costume est d'abord mi-gaulols, miromain. Mi-gaulois ‘avec la « sale», mi-romain avec la tunique @ manche et bien sr los vetements dra- és comme la toge. Mais & partir du haut Moyan figo, lo costume frangais ~ ot oc dontal ~ est progressivament complsté par des places de tissus coupées et cou- ‘ues, sous influence des développements + barbares » du 3° au 5 sidcle. Un héritage ui dure des siécies. Le godt du luxe siest eu 4 peu affirms dans Ia haute socists st lo costume prend un role de marqueur social Le gott des fourrures, cu 12° et 18° sidcle,r¥a par exemple rien perdu de ssa vivacité. On s'en sart aussi pour faire des couvertures de lt, méme dans les cou- vents. Mais la société du 13° slacle rvest as encore celle, plus raffine, du siécle suvant. Ce n'est que vers 1840 que vont ‘apparaitre les vetements courts ot ajus- ts, boutonnés ou lacés, de Vencolure la taille La France féodale A partir du 14" siecle, les nobles aban- donnent les robes longues et les manteaux dhermine que conservent ta magistrature, \'Ealise ot (Université. On voit nattre deux catégories hommes : « les gens de robe courte », cest-t-dire los élégants, les da- oiseaux et les pages ; at les « gens de robe longue », les hommes de lol, les let- trés ot le clergé. Hommes et femmes qui le peuvent favorisent les étoffes voyantes, tnrichias de broderies, voire de perles et de pierres précieuses. Les pages et valets sont vatus da livréas aux couleurs éclatantes. Crest a la fin du Moyen Age qu'apparait le ‘mot « mode ». Venant du latin modus (ma rire, mesure), il désigne dés 1999 une « maniére », avant de prendre te sens de © moniére collective dhabillement » Un sidcle plus tard. Et soixante ans plus, tard, vers 1550, « shabiller @ ia mode now. velle » deviendra « étre é la mode» Le costume masculin © costume masoulin du 13° sidcle se ‘compose dune chemise, d'une tunique de dessous ot d'une de dessus, d'un man- eau, dun pantalon et dun couvre-chet. La tunique de dessus at colle de di sous ont presque la méme coupe. Mais les années 1340-1350 volent le volement 80 diviser on deux partios : un haut ot un bas, porté court pour homme. Le cos- fume masculin est désormais ajusté on partie haute. La mocio vout que le comps paraisse le plus élancé possible. Lhabit ne dépasse plus les hanches et ses manches deviennent longues et étroftes, ne sélar- issant qu’é hauteur du poignet en forme entonnotr, et tombant jusqu’a ta moitié de la main. Les jombes du pantalon sont réunies pour couvrir abdomen. Il rast pas rare alors de donner une couleur différente {@ chaque jambe : les pantalons des che- valiers sont par exemple aux couleurs de leurs armoiries. Apparat alore le « pourpoint », veste courte matelassée qui tire son origine dun vetement que Ton portait sous Varmure Pour protéger le corps du metal. C'est un ‘vetement ajusté, boutonné sur le devant, cintré a la taille par une couture. Le haut des cuisses en marque ta limite, La. com- mencent les « hauts-de-chausses, sortes do braies trés courtes, deux tubes de tolles, accrochées cu pourpoint par des aiguil- lattes, au haut des cuissas. La cointure so porte autour des hanches et est générale- ment omée de pierres précisuses. Appa fait également ta « jaquette », vétement ‘analogue cu pourpoint, mais aux manches ouvertes at prolongéas de laniéres détoffe qui descendent parfois jusquaux genoux, qui se porte sous la houppelande ou sur le pourpoint. Les hommes de cette époque chaussent des « brodequins » dont ta pointe est d'une telle longueur qu'elle doit {tre soutanue par un cordon. A Vinverse, tes vétements de dessus sont souvent d'une grande longueur, dune couleur éclatante et muni dun capuchon. La « housse », ample manteau de sortie, fest un vetement dévolu aux hommes. Vers le miliou du 14° sidcte, le costume est étri- qué. Cest le regne du « gippon » ou de ta «jube », espace de tunique tres alustée sur le buste, dont elle dessine les formes. La housse est alors remplacée por la vaste « houppelande » ouverte devant at derriére, qui se serre autour de a taille, WI tie dulireLe Costumed Pos overs es soles 186 ee ee Au 15* siecle, apporait un nouvel acces soire : le « fabarfd) ». C’est un manteau ample & fentes latérales, tant6t trés long tantat trés court, utilisé surtout par les Chevaliers pour ‘recouvrir leur armure, mais ussi par les bourgeois. Sous le régne de Louis X! (roi de France de 1461 4 4483) apparatt le « paletot », un pourpoint trés court, Les épaules sont soutenues jusqu‘aux coudes par des épaulettes rem- bourrées : los « malheutres ». le costume court et ajusté est une nou- veauté emblématique du 14° sidcle, le costume long ne disparait pas pour au- tant, Les gens d'un certain Oge tui restent fideles, tes souverains également. De plus, le vétement long devient Yapanage de nowvelles classes apparues dans le sit- lage des rois et des princes au cours du 14" siacle. Des couleurs bien distinctes lour sont attribuses : le noir, le rouge at le violet : trois couleurs réservées aux éche- vvins, magistrats et fonetionnaires. Ces cou- leurs varient selon les provinces : le violet @ par exemple sté utilisé dans quelques provinces pour les robes d'avocats. Les Universités conservent le méme costume long depuis le 13° sidcle, époque de leur fondation : un grand manteau appelé « chape », avec chaperon, Au 15° siécle, con y ajoutera I'« épitoge », une variété de la« house, Le costume féminin usquau miliou du 14* siécle, ily @ peu de difference entre le vetement mas- coun et celui férinin, Plusieurs pieces sont Indifféremment portées par les deux sexes. Crest lo cas par exemple de ta « huque » ou « casaquin », sorte de casaque ouverte da haut en bas et parfois assortio dun capuchon. Les principaux éléments constitutits du vvetement féminin des « femmes de dis tinction » au 13° sidcle sont la chemise, les « robes » de dessus et de dessous ains! que le manteau (le terme de « robe » est ici prétéré a « tunique » car it désigne alors souvent ensemble des habits féminins). Jusqu‘au 14* sigcle, les femmes portent ‘ussi un voile couvrant leur téte et leurs Spaules. Les fermes ont mojoritairement les cheveux trés longs, rassemblés en de grandes nates. Les robes sont composées de deux pieces distinctes, mais d'un soul morceau : lo corsage et [a jupe. Les robes se portent Politique Les lois somptuaires La mode n’est pas une affaire légére. Au fil des siécles, ala Moyen Age notamment, les monarques légiférent en la matiére. Ces diverses lois « somptuaires » ont pour objet de régler les dépenses des citoyens et plus particuliérement de restreindre les dépenses de luxe. Le but moins clairement inavoué est d’empécher la nouvelle bourgeoisie urbaine de concurrencer la noblesse. = 1279 :Phiippe Ile Hordl promuigue une lol ntercisant Source: « Ordennances des rois de la troisiéme race », ux comes et aux barons de donner plus de deux |i- vol. 1,p. 341, in Etude historique sur les lois somptuairos, vrées par an aux personnes de leur suite. Les plus grands, dlEtienne Giraudias, Poitiers, 1910. Ml seigneurs ne doivent pas se faire confectionner plus de cing habillements fourrés par an. D’autres sont limites a ‘Un noble dame du 13's se rend lames quatre, d'autres encore a deux. Les écuyers domestiques a? ne peuvent pas porter de vétements dont le prix excede 7 sous laune. Larmée, qui est elle aussi gagnée par le luxe, se voit interdire par Philippe-Auguste de porter le vair, thermine et le petit-gris. Cette loi ne fut en vigueur que pendant cing ans. = 1294 : Dispositions principales : « Nui bourgeois ne bour- geoise ne portera vair, ne gris, ne ermines, et se dél- vreront de ceux que ils ont de Paques prochaines ‘en un an. lls ne pourront porter or, ne pierras pré- iauses, ne couronnes dor ne d'argent. [...] Li duc, ficomte, ¥ baron de 6 000 livres de terre ou ae plus, ‘pourront faire quatre robes par an et non plus, ‘et les femmes autant. [...] Chevalier qui aura 3 000 livres de terre, ou plus, ou li bannerets, ‘pourra avoir trois paires de robes par an, et non plus, et sera lune de ces trols robes our esté. - Nulle damoiselle, se elle est chastelaine, ou dame de 2 000 lives de terre, n’aura qu'une paire de robes par aan. [...] Li bannerets et li chastelains ne pourront avoir robes de plus grand prix de 16 sols tournols Yaune de Paris, et leurs femmes @ ce [prix].- Li esculers, fils de barons, bannerets et chastelains ne pour- ‘ront avoir robes pour leur corps de plus de 18 sols toumois Yaune de Paris, et leurs femmes 4 ce [prixl. [..] Bourgeois qui auront a value de 2 000 livres tournois et au-dessus ne ‘pourront faire robe de plus de 12 sols 6 deniers tour- nois V'aune de Paris, et leurs fammes de 16 sols au plus.- Les bourgeois de moins de value ne pourraient faire robes de plus de 10 sols tournols l'aune et pour leurs femmes de 12 sols au plus.» = 1373 : Ordonnance interdisant usage des souliers & poulaine. = 1485 : Interdiction des draps d'or ou dargent, des. soles en robes ou doublurs pour tout autre que las nobles « vivant noblement ». abe iniqant son stat et on rang luiporte une lee chatoyante. Gravure tinge dulwreLe Costume rovers ls sees (181 ‘avec une ceinture et sont souvent omées darmoities ou d'écussons, Les manches se portent en général longues et étroites. Chez les femmes de la bourgeoisie, os manches amples vont de épaule aux coudes. Mais les robes sans manches sont également répandues. Dans 1a pre igre moitié du 14° siécle, les robes de femmes sont ojustées en partie haute du corps. Elles ne s'élargissent quia partir des, hanches. Le col est rand et un bandeau de toile est serré sur la chemise pour mainte- hi la poitrina. Parfois on y ajoute de patits sacs » pour en augmenter le volume. Le manteau n’ast porté que lors des fates, ft aussi par les veuves. D'une coupe se- mi-circulaire, it couvre les épaulos et est retenu sur la poitrine. Le manteau de deuil dos fentes et un copuchon doublé de fourrure avec un col a deux pointes tom- bant sur le ventre. Liver est la saison du « pelisson » fourré (ou « peligon »), une sorte de [ong gilet sans manches enfité au dessus de la chemise. ‘Au 18° siécle, vors 1400, apparcit le cé- labro hennin, une coiffe longue et conique, surmontée un voile, It disporaitra @ eine un demi-sidcle plus tard. Jusqu’a ta seconde moitié du 15 siecle, le costume teminin ne subit pas de changements no- tables. Il reste long et flottant, tancis que son homologue masculin devient court at juste, RTT populaire jusqu’a la Renaissance © vetement populaire marque une Constante : lost quasiment immuablo tout av long du Moyon Age. Lo paysan porte souvent des vétements& poine sor- tis de 'époque galo-romaine : une unique {a manches Longues, sur des bolas, et une cape courte & eapuchon. Lo tunique des- end jusqu'aix moliets pour las femmes, ‘ve gonoux pour los hommes. Les costumes sont do texture grossire. Is sont on sorgo ou on « cadts » do laine, on tn, plus rarement en chanvre ou parfois en coton, génerclement unis, sauf ta fin du 1" siecle. A cette date il rvest pos rare de porter des vétemonts fats dans un tissu rayé. Les braies sont identiques a calles du costume slagant do Ia haute sociste, mais tailées dans une toll plus grossiére Une bourgeoie de Parser sa servate ou 15st Gravure tide lire Le Costume 8 Paris travers les secles (188) Quand laccessoire met a |’écart Si les paysans peuvent porter, lors des fétes, de somp- tueux habits, trois catégories d'individus sont tenues de porter un vétement particulier : les cagots, les Juifs et les Iépreux. Les cagots, assimilés & des bohémiens, sont contraints de porter une patte de canard sur I'épaule. Cette tradition durera jusqu’a la fin du 17° siécle chez les « cagots » pyrénéens, les « gabets » gascons et les « caqueux » de Bretagne. Une marque particuliére frappait également les Juifs, forcés par le concile du Latran de 1215 de porter deux « rouelles » (sores de cocardes de drap jaune au rouge, symbolisant les de- niers donnés au trattre Judas pour avoir donné Jésus) : une sur la poitrine, l'autre sur le dos. Saint Louis (roi de 4296 & 1270) les oblige a porter, en plus des rouelles, une come attachée au sommet de leur bonnet et leur défend le port habits de couleurs vives. Mi Coca etd (en Bourgogne, on les appelle parfois « drappeaux »). Les jambes et les pieds ‘sont protégés par des « chausses », soit larges ot flottantes, soit cjustées. La fourure est dun usage commun (lo chauffage central r’existe pas on- core 1). Au 14° siécle, pour se protéger du {roid,on porte du lapin, du liévre, du renard, de Cagneau teint en pourpre, et méme du chat. Les paysans et les bergers portent ‘aussi courammant une saconde tunique ‘@ manches plus épaisse et une palerine 4 capuchon, ainsi quo des chaussures montant jusqu@ ta cheville, La « houppe- Jande », ample robe fendus, csinturée & Ia taille, et la robe longue sont adoptées par les classes populaires comme costume de Jusqu'au miliau du 14* sidcle, "evolution ‘st insignifiante. Par ta suite, quelques nou- ‘veautés apparaissent. Mais elles ne se gé- néralisent que trés lentement. En 1370, dans \a région dijonnaise, tes femmes portent ‘encore le « bliaud» du 12" siécle (alors 1a été remplacé dans le reste du pays par dos tuniquas longues @ manchas serréas la « cotta », le « surcot » ot la « surcotte ») La « cotorale » (ou « cotte-hardie ») est une ‘autre nouveauté de 'époque : un costume long avec le col pour seule ouverture et fen- du sur los cdtés pour les hommes. Le bas ‘est rolevé pour marchar. Ca vatament est ‘commun aux deux sexes et resemble, avec ‘ses manches larges, ancien bliaud, La « cale », sorte de bonnet qui se nous ‘sous le menton, est abandonnée au cours du 14" sidcle, Elle est remplacée, pour se protéger du soleil, par le « chaperon » ou par des chapeaux de paille ou & larges bords. En Bourgogne, au 14° siécle, les vétements des paysannes, des servantes et des can- tinléres sont taillés dans un drap et se ‘composent dune « chemise » de grosse toile bise, dune « cotta » @ manches lon- ‘ques, parfois complétées avec un « sur cot» sans manchas, d autres fois avec une « surcotte » aux manches longues. Uae professionnel segmenté late u 13" siécle, le développement du rouat et 'évolution des changes commerciaux (Stoffes rapportées du La France féodale Moyen-Orient) transforment ta produc tion des étotfes. Le fissage occupe une tras grande place dans la société. C'est principalement une activité domestique, eu varige. La Flandre, la Normandie, la Picardie, la Champagne sont des régions particuliérement actives. Dans Histoire des classes ouvrigres et de Uindustile en France avant 1789 (1901), Emile Levas- seur explique : « é la campagne, dans les chateaux comme dans les chaumiéres, les étoffes étaient tissées avec las fibres, ano ou lin, provenant de la tonto ou do (a récolte locale ». Le paysage est tout souvent, celu-ci se contente de le nourrir. a Des formes trevailtent & domicile fa soi que des merciers ont achetée. Certaines uvriéres, éorit Emile Levassour, comme les dévideuses, sont reputées vivre dans ta sine de surtout le lin at Ia laine, on commence & ‘employer te chanvre pour les beaux tissus. Les merciers occupent une place impor- tante dans le commerce des villas, notam- ant a Paris. Dés 1264, ils possédent leur propre halle au marché central dit des Hallas et en acquiérent d'autres aux 14" et 16 sidcles. lis sont organisés selon des sta- tuts différents des autres corporations qui ‘vendent et fabriquent, car ils ne fabriquent rien mais ont le droit de vendre tous les articles ot produits fabriqués 4 Paris. Ces marchands de tout » sont 70 dans la taille de 1292, 162 en 1200 pour atteindre fanviron 2.000 a a vaille de la Révolution. Le controle de lactivits de mercerio est ‘exercé par des jurés, qui sont au nombre de quatre de 1268 1224, date a laquelle ils passent 4 cing Doux sidcles plus tard, ‘an 1558, ils seront six, puis sept cinquante ‘ns plus tard. Jusqu'a abolition des corporations en 41791, souls les « fallleurs de robe » sont habilités @ couper les costumes. Daniel Boucard, dans son Dictionnaire illustrd at nthologie des métiors, explique que les autres métiers concemés par la confec tion dhabits portent tous tes noms des Vetements spécifiques dont ils ont ta charge : « doubletier» (fabricants de dou- blots), « pourpointier » (de pourpoints, cette profession fusionne avec la précé- dente en 1323), « giponier » (de gippons), « braaller » (de braies), « chaussetier » (de chausses)... Dans son Dictionnaire historique des arts, métiers at professions ‘exeroées dans Paris depuis le XiIP siéclo, Alfred Franklin raconte quia Paris, on compte 702 tailleurs en 1300. m différent dans tes viles. La, la profession de tisserand existe 4 foison et, dans les plus importantes, des corporations rae- omblont les artcane, Et les femmes ? seeeiticute: Debout devant leur stor La clientdle féminine devra attendre 1675 pour ‘ onus do pédatoe les tserondsloneent pouvoir se faire vatr et conseiler par des ta navette dune main et la relancent de femmes, Ce n'est qua cette date, en effet, que les ys Vout, Le tava do ult est ited ot os « couturigres » obtiendront la reconnaissance de leur Joursfériés stictement obsorvés Corporation & Paris, avec le droit de confectionner ws apprenti est loge chez son maftra, ai : i ghia diabetes ied des vétements pour femmes. Avant cela, elles sont temps perdu. Louvtir, parfois, est egale- cantonnées aux retouches au service des tailleurs. mM ment logé chez son maltre. Mais le plus WN

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